A translation of Cheating on You by otoyume [AO3].


Est-ce le moment où il l'a vue dans ses propres vêtements ? Les moments où ils se tenaient innocemment les mains sur le campus ? Les journées de lessive pleines de bulles ? Ou tout cela à la fois ? Quand est-il tombé amoureux d'elle ?

Il aimait la façon dont elle gloussait avec une euphorie enfantine en dansant dans le salon sur la nouvelle chanson qu'elle avait entendue en rentrant des cours. Il l'observait depuis la cuisine, le cœur plein à la vue de son sourire éclatant, mais aussi le cœur serré car il avait encore tant de choses à lui dire.

Elle a failli danser jusqu'à la nuit avec l'énergie qu'elle avait en abondance. Elle aurait probablement continué à danser s'il n'avait pas annoncé que le dîner était prêt. Alors qu'il finissait de préparer le dîner, il la sentit sauter sur lui, ses fines jambes entourant sa taille, l'enfermant dans une étreinte de koala.

"L-L-Lynette ! Fais attention, j'ai de la nourriture chaude dans les mains !" Son cœur s'emballe, son corps se presse dans son dos, ses jambes se resserrent autour de sa taille. Ses yeux se fixent sur la casserole fumante de nourriture fraîchement cuite qu'il tient dans sa main.

"Haha, désolée, désolée !"

Avec un autre gloussement, elle se détacha de lui. Il se sentit soulagé, les battements de son cœur se calmèrent.

Assis ensemble à la table du dîner, il l'écouta avec plaisir lui parler de ses cours avec Claris, ceux qu'elle ne partageait pas avec lui. Elle l'interrogeait sur tous les nouveaux mots qu'elle entendait de la part des autres élèves, dont certains étaient très obscènes. Gill, son tuteur par intérim, s'empressait alors de lui expliquer pourquoi elle ne devait pas répéter ces mots sans être pleinement consciente de ce qu'elle répétait.

Ce sont des moments comme celui-ci qu'il aime le plus dans la vie. Être près d'elle, prendre soin d'elle, s'amuser avec elle dans leur petit appartement de Los York.

C'est dans ce genre de moments qu'il regrette de s'être enfui.

Elle n'a pas pleuré quand sa valise a roulé derrière ses talons vers la porte. Debout à côté de Claris, Lynette regarde Gill baisser la tête. Il lui a brièvement tapoté la tête, faisant de son mieux pour sourire devant elle.

Lynette avait maintenant Claris. Claris l'aidait à devenir la jeune femme qu'elle devait être. Il n'avait pas à s'inquiéter. C'est ce qu'il se disait. Chaque fois qu'il se tenait sur le seuil de la porte, sa volonté de quitter l'appartement diminuait, les fissures dans son cœur s'élargissaient à chaque seconde.

"Au revoir, Lynette..." Avec un sourire forcé et presque en s'étouffant avec ses mots, il est sorti. Elle le salua depuis l'embrasure de la porte jusqu'à ce qu'il soit hors de vue.

Mais il a tout de même choisi de partir. A l'insu des malentendus, il était maintenant laissé derrière. Laissant derrière lui la femme avec laquelle il était censé être.


Des amis de confiance le poussent parfois dans une boîte de nuit. Ils lui disaient qu'il avait besoin de se détendre, de s'amuser et de sortir son esprit de ce caniveau où il avait le cœur brisé. Il faisait de son mieux pour se mêler à la foule, mais au bout du compte, il ne voyait qu'elle et ne pensait qu'à elle.

Il est amoureux jusqu'à la moelle. Il n'y avait pas moyen de passer à autre chose.

Même les quelques filles qui essayaient de voir clair dans ses habitudes d'amoureux finissaient par se rendre compte qu'il n'y avait aucun moyen de le guérir de ses tendances parasitaires.

Un rendez-vous avec une femme se déroulait comme suit. Il commençait par faire connaissance avec elle. Il lui demandait quels étaient ses hobbies, ses rêves, les endroits où elle aimerait voyager, ses objectifs. Tout ce qu'il y a de plus normal lors d'un premier rendez-vous. Il n'a rien forcé et s'est comporté en gentleman. Un rendez-vous modèle.

Les choses se gâtaient toujours lorsqu'elles posaient des questions sur lui. Elles se demandaient pourquoi il était encore célibataire s'il était si attentionné et pouvait s'occuper de la maison. Le nom de Lynette sortait alors de ses lèvres comme une cascade. Il parlait presque jusqu'à en perdre le souffle. Il finissait par se remémorer les jours qu'ils avaient passés dans l'appartement de l'université qu'ils habitaient tous les deux.

D'habitude, les femmes qui sortaient avec lui n'y voyaient pas d'inconvénient au début. Mais au bout d'un quart d'heure, ils quittaient le restaurant. Elles faisaient signe au serveur de les informer que Gill paierait le repas et s'éclipsaient avant qu'il ne s'aperçoive de leur absence pendant son discours.

Il rentrait ensuite chez lui, claquant la porte de son appartement d'une pièce. Il jetait sa veste de costume sur une chaise voisine avant de s'effondrer la tête la première dans son lit à une place. Et même à ce moment-là, il ne pensait qu'à elle.

Ces rendez-vous à l'aveugle et ces danses dans les boîtes de nuit donnaient l'impression qu'il la trompait. Même si elle ne l'aimait pas en retour.

C'est du moins ce qu'il pensait. Debout devant les escaliers de Cupid Corp, il ne savait pas ce que la flèche de Cupidon lui réservait.