A translation of Cheiloproclitic by luucarii [AO3].
"Léo ? Corrin murmura et il fredonna en réponse, essayant de dissimuler le fait qu'il l'avait regardé fixement. "Tu le regardes depuis un moment, il y a quelque chose qui ne va pas ?
Il savait qu'il ne devait pas avoir une telle envie. Il était censé être un gentleman et attendre le jour de leur mariage pour enfin céder à la tentation et l'embrasser. Mais chez les dieux, ses lèvres étaient si belles, si invitantes, qu'il a failli perdre le contrôle plusieurs fois lorsqu'il était seul avec elle.
"Rien du tout". Il marmonna en secouant la tête.
Il était bordé dans son lit et la regardait feuilleter les pages d'un livre. C'était une action simple, mais il ne pouvait s'empêcher de regarder profondément la façon dont ses yeux cramoisis dansaient sur les pages et la façon dont elle mouillait de temps en temps ses lèvres pour éviter qu'elles ne se dessèchent.
Il avait tellement envie de l'embrasser.
Léo retint un sifflement et se tourna sur le côté, loin d'elle. Il se détestait d'avoir des pensées aussi déplacées. Il n'avait rien contre le fait de s'embrasser et avait accepté à contrecœur de partager le lit, mais il refusait d'aller plus loin. Léo pensait que la pudeur était de rigueur dans une relation comme celle qu'il entretenait avec Corrin. Il ne voulait pas se montrer comme un chien sans retenue devant celle qui allait bientôt devenir sa femme.
"Léo, tu es sûr que tu vas bien ? Il entendit Corrin fermer son livre et il se raidit, fermant les yeux et hochant lentement la tête.
"Va te coucher". Il dit en écoutant la bougie à côté d'elle s'éteindre. "Nous avons un entraînement demain matin et je ne veux pas que tu sois à moitié endormie quand tu m'aideras à manier l'épée.
Corrin répondit par un petit rire en s'installant dans le lit et en se mettant sur le côté, vers lui. Il pouvait sentir sa respiration tranquille contre son cou et il frissonna. Elle le tentait. Il se retourna pour lui faire face, les yeux plissés d'agacement.
Elle sourit. "Qu'est-ce qu'il y a ?"
"Tu le fais exprès. Il grommela et elle le regarda d'un air confus.
"Honnêtement, je ne sais pas de quoi tu parles."
Ses sourcils se froncèrent et il marmonna quelque chose sous sa respiration. Maudits soient ses yeux pour avoir retrouvé ses lèvres. Si petites, si roses, les dieux, il allait perdre la tête.
La main de Corrin se porta à sa joue et il se raidit. "Léo ?
"Ta main est... chaude. J'aime ça". Il murmura, le rouge teintant ses joues. Elle sourit en réponse, son pouce traçant des cercles sur sa peau.
"Tu sembles nerveux. Es-tu sûr que tu vas bien, Léo ? Tu es malade ?"
"Tu vas arrêter de demander ça ? Je vais bien !" Il siffla et déglutit lorsqu'elle se rapprocha de lui. Il se mordit la lèvre.
Bon sang Léo, concentre-toi ! Détourne-toi et endors-toi !
"Désolé, tu sais que je m'inquiète pour toi".
"Dieux, Corrin".
Maudite soit sa retenue. Bon sang, il n'arrivait pas à se concentrer, avec elle qui le fixait de ses grands yeux rouges, et la façon dont elle se léchait les lèvres avec tant d'innocence.
Il soupira en commençant à tâtonner sur les mots.
"Ferme tes yeux, s'il te plaît. Il l'a supplié.
Elle obéit en quelques secondes. Il lui attrapa les lèvres d'un mouvement rapide qu'elle eut à peine le temps d'émettre un son. La main de Corrin s'agrippa à son tee-shirt, désespérée de se raccrocher à quelque chose pendant que Léo s'emparait complètement d'elle.
Léo se sentait si sale, mais il s'en fichait. Au diable la pudeur, au diable l'attente du mariage. Il s'abandonne enfin à toute la tension refoulée, mais cela en vaut la peine. Il l'embrassa avec tant d'amour et de désespoir, comme s'il allait la perdre à jamais s'il s'éloignait d'elle. Elle se déplaça dans le lit, de plus en plus près. Ses bras s'enroulèrent autour de son dos.
"Léo..."
Léo se détacha d'elle mais s'assura de rester près d'elle. Il halète doucement, les yeux fermés. "Je suis désolé. Je n'en pouvais plus."
Elle gloussa pour elle-même et la brèche se referma.
