Salut à tous ! Le voici, le voilà, le quatrième chapitre ! (Brève introduction, je sais).
Bonne lecture à tous !
Chapitre 4
Le croupier lança la bille sur la rampe de la roulette. Elle s'élança sur la piste à vive allure, puis accomplit les trois tours règlementaires.
« Rien ne va plus » annonça le croupier à la voix grave.
Après une course folle, la bille commença à être freinée par les déflecteurs de la roulette. Le moment fatidique allait arriver, celui où elle s'arrêterait sur une case et proclamerait implicitement le statut des joueurs, perdant ou gagnant. Tant d'enjeu dans un si petit objet.
Natsu attendait impatiemment que cette satanée bille s'arrête sur le chiffre qu'il avait misé, à savoir le douze, date d'anniversaire de son père. Il espérait que ce clin d'oeil familial allait lui porter chance. D'ordinaire, il n'avait pas vraiment la baraka mais il adorait jouer au casino. L'excitation qu'on ressentait en attendant le résultat, l'adrénaline qui courait dans les veines lorsqu'on venait de gagner, tout ceci était grisant pour le jeune mafieux aux cheveux rosés.
La bille arrêta finalement sa course dans l'une cases.
« Le treize, impair et manque. Tous perdants » annonça le croupier.
Natsu étouffa un juron. Encore une défaite. Et de l'argent envolé. Tant pis, il tenterait à nouveau sa chance plus tard.
« Je ne comprends pas pourquoi tu t'acharnes sur ce jeu stupide, déclara Gray derrière lui. Il y en a bien d'autres où tu aurais plus de chance de gagner, avec un tant soit peu de réflexion.
- Ferme-là Gray, répliqua Natsu. T'es pas mon père, je gère mon fric comme je veux.
- Je te dis ça pour toi débile. Si t'as envie de te ruiner dans un pur jeu de hasard, c'est ton problème.
- Parfaitement, c'est mon problème et pas le tien, rétorqua Natsu avant de quitter la table.
Il avait besoin de se changer les idées après cette défaite et les remarques désobligeantes de cet abruti de Gray. Et il savait parfaitement ce qui l'aiderait à y parvenir. Un joli minois et la nuit qui va avec. Il aperçut d'ailleurs la blonde qu'il avait repéré au « 8-Island », cette fameuse Lucy. Elle était plus belle que jamais. La tenue des serveuses lui allait à ravir et épousait parfaitement ses atouts, dont Natsu espérait ardemment pouvoir profiter.
Il se dirigea vers elle alors qu'elle était au bar en train de charger les consommations sur son plateau d'argent.
« Salut jolie blonde ! s'exclama Natsu en s'adossant au comptoir.
Lucy tourna brusquement la tête, surprise par l'irruption du garçon aux cheveux roses.
- Oh, bonsoir… répondit la serveuse.
L'instant n'était pas le mieux choisi pour importuner Lucy. Elle venait de servir une table remplie de gens particulièrement odieux dont un qui avait eu la bonne idée de lui pincer les fesses avant qu'elle ne parte chercher les commandes. Autant dire que l'apprentie journaliste bouillonnait et comptait bien rapporter ça à Erza dans les plus brefs délais.
« Tu te souviens de moi ? demanda Natsu avec un sourire qui se voulait séducteur. On s'est croisés au « 8-Island »…
- C'était il y a quelques heures donc oui, rétorqua Lucy, amère, le regard fixé sur les boissons qu'elle disposait.
Natsu se fustigea mentalement. Evidemment qu'elle s'en souvenait, quel idiot. Il commençait à se rouiller, niveau phrases d'accroche. Il devait rattraper le coup s'il ne voulait pas finir seul ce soir dans son lit froid. Le garçon afficha un sourire lumineux.
- Hum… ça te dirait de prendre un verre avec moi après ton service ? Histoire d'apprendre à se connaitre un peu mieux. On s'est à peine croisés mais j'ai tout de suite senti que t'étais une fille cool.
Lucy regarda le jeune homme, interloquée. Il la draguait là, elle en était sûre. Même si elle connaissait peu le clan Redfox, elle avait entendu parler de la réputation de ce type. Un coureur de jupons quasi maladif. Bref, tout ce qui la rebutait. Mais il appartenait malgré tout à la mafia, elle ne pouvait pas le rembarrer comme n'importe qui.
- Je vais sûrement finir tard et Levy dort chez moi ce soir, répondit Lucy. Et je n'ai pas vraiment la tête à ça en ce moment.
Natsu se gratta la tête, déconcerté. D'ordinaire, les nanas se bousculaient pour passer ne serait-ce qu'une heure avec lui dans n'importe quel recoin. Il n'était pas habitué à un refus. Mais il n'allait pas la forcer non plus, il n'était pas un monstre.
- Une autre fois alors, si ça te dit…
Lucy haussa les épaules, peu convaincue. Elle était en train de vérifier qu'elle n'avait rien oublié quand elle aperçut Levy en compagnie de Gajeel Redfox, derrière l'épaule de Natsu. Ce dernier, qui avait remarqué l'air étonné de Lucy, se retourna également et fut tout aussi médusé.
« Qu'est ce qu'il fait avec elle ? demanda Lucy.
- Qu'est ce qu'elle fait avec lui ? demanda Natsu, quasi-simultanément.
Le mafieux et la serveuse échangèrent un regard.
« Il faut aller voir, décréta Lucy en s'élançant vers eux.
- Je te suis, répondit Natsu, qui voyait là l'occasion de rattraper le râteau qu'il venait de se prendre.
En quelques enjambées, Lucy avait rejoint Levy, Natsu sur ses talons. Elle tapota l'épaule de sa collègue aux cheveux bleus.
« Qu'est ce qui se passe Levy ? chuchota Lucy. Pourquoi tu traines avec lui ? ».
Levy s'apprêtait à ouvrir la bouche pour répondre mais le mafieux aux piercing la devança. Elle paraissait minuscule à côté du gabarit de ce type.
« Alors la crevette, commença Gajeel, à quel jeu tu veux me défier ? »
Natsu et Lucy s'étouffèrent. Levy avait vraiment osé défier le mafieux dans un jeu? Le rosé pensa tout de suite que la serveuse était suicidaire. Personne n'avait plus le goût de la compétition que Gajeel, et ce dans tous les domaines. De plus, le mafieux était très mauvais perdant. Il l'avait appris à ses dépens de nombreuses fois.
« Tu ne peux pas faire ça Levy, chuchota Lucy qui devenait fébrile. Défier un mafieux, c'est courir à sa perte. Il t'a forcée à faire ça ?
- Non Lucy, ne t'inquiète pas. Tout va bien, répondit Levy, avec un sourire qui se voulait rassurant.
Sauf que l'étudiante en lettres était tout sauf rassurée. Elle examina du regard les différents jeux à sa disposition. Elle se doutait que si le mafieux lui avait lancé un tel défi, c'est qu'il avait les moyens de le remporter. Il devait sûrement être très fort dans beaucoup de jeux. Mais elle n'était pas en reste non plus. Elle se souvenait de parties nocturnes que son père organisait avec les autres exploitants à la ferme, le samedi soir. Levy était restée souvent très tard à observer ces parties endiablées. Elle y avait même participé parfois mais son père n'y tenait pas trop.
La serveuse aux cheveux bleus annonça, avec une voix pleine d'assurance :
« Au poker. Je veux faire une partie de poker ».
Natsu frissonna. Pas le poker… Si il y avait bien un jeu auquel Gajeel excellait, c'était celui-ci. Son choix était loin d'être judicieux. Ça se voyait à la seule mine réjouie du mafieux à la longue chevelure.
« Gihi, très bien, la crevette. On fait comme tu veux. Natsu, va dire à Erza qu'une partie de Texas Hold'em va se dérouler dans un des salons. Et ramène Laxus et quelques gars, ils vont jouer avec nous. Dis à Gray de se pointer aussi. Je sais qu'il n'aime pas jouer, mais j'ai besoin de mon staff à mes côtés ».
- J'y vais tout de suite, confirma le mafieux aux cheveux roses, en s'éclipsant.
Quelques instants plus tard, Natsu revint accompagné de Laxus qui trainait au bar, Gray et d'autres hommes que Levy ne connaissait pas. Certainement d'autres membres du clan. Ils étaient talonnés par Erza, que la jeune serveuse n'avait pas encore aperçu de la soirée. Elle se dirigea vers le chef mafieux.
« Bonsoir Gajeel, comment allez-vous ? demanda poliment Erza. La soirée est un franc succès comme vous pouvez le constater.
- Comme toujours.
Erza connaissait Gajeel depuis un moment. C'était même lui qui avait insisté pour qu'elle devienne la manager du night-club. Pendant longtemps, elle lui avait été très reconnaissante de ce soutien, car personne ne l'avait jamais aidé ainsi à évoluer personnellement ou professionnellement. Puis, il était arrivé l'incident… Et tout était devenu différent. Dorénavant, Erza savait mieux que quiconque de quoi les mafieux étaient capables quand ils étaient contrariés. La méfiance était maintenant de mise, dissimulée derrière un respect contraint et une loyauté fictive.
« On m'a dit que vouliez organiser une partie de poker dans l'un des salons ? demanda Erza
- Exact, et cette demoiselle va participer, répondit le mafieux en désignant Levy. Je sais qu'elle travaille pour vous, mais je souhaiterai vous l'emprunter le temps d'une partie.
Erza tourna un regard étonné vers la serveuse et cette dernière ne sut plus où se mettre. Elle se souvenait de l'avertissement d'Erza dès son premier jour concernant les mafieux et force est de constater qu'elle ne l'avait pas du tout respecté.
« Si tel est votre souhait, annonça Erza. Suivez-moi, je vous prie.
Tout le petit groupe suivit la patronne qui les fit traverser la salle principale, esquivant les clients sur leur passage.
Lucy attrapa Juvia au passage et lui résuma la situation en quelques mots. Cette dernière blêmit en comprenant dans quoi leur amie commune s'était fourrée. Elles devaient absolument rester avec elles pour lui apporter leur soutien.
Erza les conduisit dans une salle adjacente à la salle principale du Dragon d'acier dans laquelle trônait une immense table de poker ovale entourée de sièges moelleux et surmontée de deux lustres, identiques à ceux qui se trouvaient dans la pièce précédente. Un croupier attendait déjà les joueurs avec un petit chariot sur lequel étaient placés les jetons et les cartes.
Chaque joueur s'installa à la table. Gajeel se plaça pile en face de Levy tandis que Laxus s'était placé à la gauche de son chef. Natsu et Gray demeuraient dans l'assistance.
- Bien, annonça Gajeel. Commençons les festivités.
La partie de poker avait démarré depuis deux heures déjà et le moins qu'on puisse dire, c'est que Gajeel s'amusait comme un fou. Intérieurement bien sûr, il était hors de question que ses subordonnés perçoivent chez lui la moindre trace d'euphorie, ce n'était pas son style. Mais il n'en demeurait pas moins qu'il passait un très bon moment.
Les huit joueurs de départ n'étaient désormais plus que quatre. Il restait Gajeel, Levy, Laxus et un autre homme que la serveuse ne connaissait pas. Gajeel était impressionné par le sang-froid de la crevette. Il avait cru au départ qu'elle serait une simple amateure qui comptait sur la chance pour gagner mais il devait bien reconnaitre qu'elle était douée. Elle demeurait concentrée, analysant le jeu par de simples regards, sans rien laisser transparaitre du sien. Enfin c'est ce qu'elle croyait.
Tout au long de la partie, Gajeel l'avait regardé pour trouver une faille. Et il en avait finalement découvert une. Un tic qu'elle avait quand elle bluffait. Elle remettait systématiquement une mèche de cheveux derrière son oreille. Ce qui aurait pu paraitre pour un simple réflexe automatique trahissait l'intention de la jeune femme.
Face à cela, Gajeel se demandait ce qu'il comptait faire. D'ordinaire, il n'aurait pas hésité et aurait écrasé son adversaire sans hésiter. La pitié entrainait la faiblesse, qui elle-même entrainait la chute. C'est ce qu'on lui avait toujours appris. Mais cette fille avait piqué sa curiosité. Il ne voulait pas ruiner ses chances de bien s'entendre avec elle, en lui infligeant une défaite cuisante. D'un autre côté, la serveuse connaissait les règles du marché et les avaient accepté. Elle était sûrement consciente qu'elle risquait de perdre. Gajeel ne devait pas la ménager. Et ce ne serait pas une marque de respect de la laisser gagner. Aussi décida t-il de tout faire pour gagner, coûte que coûte.
La fin de la partie approchait et cela se sentait. Les cinq cartes communes aux joueurs étaient alignées sur la table de jeu par le croupier : un as de coeur, un huit de pique, un six de pique, un quatre de pique et un as de pique.
Près de la table, Natsu et Gray étaient attentifs, regardant leur chef jouer avec application. Gajeel allait forcément gagner, il était imbattable au poker. Même Laxus ne faisait pas le poids. De leur côté, Lucy et Juvia qui n'étaient pas loin d'eux, se rongeaient les ongles d'anxiété. Leur amie était en train d'affronter directement trois mafieux et elle ne sourcillait même pas.
Dans l'assistance, de nombreux spectateurs chuchotaient entre eux, surpris de voir une fille comme Levy à la table de jeu de pareils individus.
« C'est la petite qui a mis une dérouillée à Sting Eucliffe » se chuchotait-on dans le public.
Juvia avait dit vrai. La rumeur avait fait son travail et quasiment tous les clients de cette soirée étaient persuadés que Levy était une dure à cuire qui n'avait pas hésité à mettre en pièces un futur chef mafieux.
« Check, annonça la concernée, signe qu'elle ne misait pas de somme supplémentaire.
- Tapis, annonça l'homme inconnu en avançant l'intégralité de ses jetons sur la table
Laxus prit quelques secondes de réflexions avant d'aligner ses jetons et de faire tapis également. Vint le tour de Gajeel qui prit quelques piles de jetons, qui représentaient bien plus que la mise des joueurs précédents.
- Relance, annonça t-il, gardant ses autres jetons.
- Relance, reprit le croupier. Tête à tête.
Les deux joueurs précédents ayant fait tapis, les seuls à pouvoir encore agir étaient Levy et Gajeel. Les deux se fixaient intensément du regard. Gajeel attendait de percevoir le moindre signe dans les yeux de la serveuse. Il était très doué pour percer à jour les gens, aussi bien au poker que dans la vie. La crevette dissimulait très bien ses émotions, il fallait le reconnaitre. Son effort était admirable. Mais inutile. Il vit un tressaillement dans ses iris, avant que cette dernière ne replace sa mèche de cheveux derrière son oreille.
- Tapis, annonça t-elle en plaçant l'intégralité de ses jetons sur la table.
- Relance à tapis, confirma le croupier.
Elle bluffait, il en était certain. Elle voulait faire croire qu'elle avait du jeu alors qu'il n'en était rien. Lui, en revanche, avait un excellent jeu et il le savait. Sa victoire était assurée.
- Je crois que je vais faire comme la crevette, annonça le mafieux. Tapis.
La foule massée autour de la table retint son souffle quand il plaça l'intégralité de ses jetons et plaques au centre de la table, dans le pot.
- S'il vous plait, madame et messieurs. Vos cartes, demanda le croupier.
L'homme inconnu abattit ses cartes, dévoilant un roi et une dame de pique.
- Couleure, annonça le croupier
Laxus à son tour dévoila ses cartes. Un huit de trèfle et un huit de coeur, ce qui lui permettait de faire un full au huit par les as, c'est à dire trois huit et deux as, une meilleure main que la précédente.
C'était au tour de Gajeel. Il jubilait intérieurement, réfléchissant déjà au gage qu'il allait donner à la crevette. Il n'allait pas être horrible, simplement un peu amusant. Le mafieux aux piercings dévoila ses cartes : un as de trèfle et un huit de coeur, lui permettant de réaliser un full supérieur, aux as par les six, trois as et deux six.
Le mafieux arborait un petit sourire, fier de l'effet qu'il venait de produire sur la crevette. La bouche de Levy avait tressailli. Elle ne s'attendait pas à ça. A ce dénouement. Elle ne l'aurait pas espéré au début de la partie. Car il fallait savoir une chose sur Levy. Si son père ne tenait pas trop à ce qu'elle participe aux parties de poker du samedi soir, ce n'était pas parce qu'elle était trop jeune, ou trop inexpérimentée. Mais parce qu'elle était bien trop forte.
Le tressaillement sur la bouche de Levy se changea en un sourire tout à fait perceptible, auquel elle joignit son abattage de cartes, un cinq et un sept de pique. Un « Wow » impressionné de l'assistance retentit dans le salon de jeu.
« Cinq et sept de pique. Quinte flush. La meilleure main, reconnut le croupier, lui même impressionné.
Les cartes de Levy associées aux cinq cartes communes sur la table avaient formé un alignement parfait de cinq cartes, allant du huit au quatre de pique. La serveuse remportait ainsi l'intégralité du pot et de la partie.
Natsu et Gray ne purent s'empêcher de siffler d'admiration. Lucy et Juvia sautillèrent sur place tandis qu'Erza restait stupéfaite. Même Laxus souriait, impressionné par la manoeuvre de la jeune femme. Quant à Gajeel, ses yeux demeuraient fixés sur le jeu, incrédule.
« Vous avez dû croire que je bluffais mon cher Gajeel, déclara Levy, rayonnante. En un sens, c'était le cas, une sorte de bluff du bluff.
Le mafieux n'en revenait pas. Il s'était fait rouler dans la farine pendant toute la partie et n'avait absolument rien vu. La serveuse avait fait exprès d'instaurer un faux tic dans sa manière de jouer pour l'induire en erreur et l'amener à faire tapis, et ainsi rafler l'intégralité de ses jetons. Jamais il n'avait perdu au poker. Et cette fille sortie de nulle part venait de lui mettre une raclée devant ses subordonnés et une bonne partie du Dragon d'acier.
Si n'importe qui d'autre avait infligé une pareille déculottée au futur dirigeant du clan Redfox, ce dernier aurait littéralement pété un câble avant de le marteler de coups de poing. Mais ce ne fut pas l'effet que produisit cette défaite sur Gajeel.
Il releva la tête et encore une fois, ses yeux rouges carmins flamboyaient en regardant Levy. Il la fixait sans jamais cligner des yeux, totalement impassible. Elle s'en aperçut et déglutit. Levy appréhendait la réaction du mafieux. Après tout, elle venait de l'humilier en public, encore une fois. Cela ne passerait peut être plus.
Finalement Gajeel se leva de son siège avant de tendre la main à Levy :
« C'était une excellente partie la crevette. Je dois reconnaitre que tu es très forte. Tu m'as bien eu ».
Laxus était abasourdi. Un tel fair-play était rare de la part de son supérieur. Cela ne pouvait dire qu'une seule chose : cette fille avait gagné le respect de Gajeel, chose dont peu de gens pouvaient se vanter.
La serveuse aux cheveux bleus serra la main qui lui était tendue.
« En effet, c'était une belle partie, j'ai pris beaucoup de plaisir à jouer avec vous tous. Mais… désormais, vous m'appellerez Levy. Je ne veux plus ce surnom ridicule. Voici la faveur que j'exige suite à ma victoire.
Gajeel fut pris au dépourvu :
- Tu… tu veux uniquement que je cesse de t'appeler « la crevette » ?
- Eh bien oui. Qu'est ce que je pourrais vouloir d'autre ?
- Tu aurais pu me demander de l'argent, un service… n'importe quoi d'autre.
- J'aurais pu en effet. Mais je ne le ferai pas. Ce petit changement de dénomination me suffira amplement après une partie pareille.
Le désintéressement de la serveuse stupéfia Gajeel. Connaissant la fortune des Redfox, tout être humain normalement constitué aurait demandé à l'en délester un tant soit peu. Mais pas elle. Pas elle… Cette fille était un vrai mélange de pureté étincelante et d'audace flamboyante.
Le mafieux reprit contenance avant de hocher la tête :
- Si c'est vraiment ce que tu veux, je le ferai… Levy.
Le temps semblait s'être arrêté mais cette accalmie fut rompue par Erza qui se plaça au centre du salon et tapa dans ses mains.
« Bien, mesdames et messieurs, la partie est désormais terminée. Je vous prie de bien vouloir regagner l'extérieur du salon où des cocktails savoureux ainsi que le reste de nos jeux vous attendent toujours. Merci à tous ».
La foule se dispersa peu à peu pour revenir dans la salle principale du Dragon d'acier. La manager sentit son téléphone vibrer dans sa poche et l'en sortit. Elle jeta un oeil au message qu'elle venait de recevoir et son visage se décomposa.
« Oh non, c'est pas vrai… souffla Erza.
Elle quitta à la hâte le salon. Elle allait dire à Mirajane qu'elle avait une urgence et qu'elle devrait la remplacer pour la fermeture. Pas le temps de trouver un prétexte.
Gajeel s'adressa de nouveau à celle qui venait de le battre à plate couture.
« Tu devrais retourner au boulot la crev… enfin Levy. Notre partie a un peu duré.
- Oui je vais y aller, il ya sûrement encore beaucoup de travail, acquiesça Levy. Bonne fin de soirée… Gajeel.
Le mafieux se contenta de hocher la tête, silencieux. Il ne quitta pas Levy du regard alors qu'elle sortait elle aussi du salon, accompagnée de Lucy et Juvia.
« Eh ben mon vieux, s'exclama Natsu en posant sa main sur l'épaule de Gajeel. Si ça, c'est pas une dérouillée qu'elle t'a mis la p'tite !
- Ferme-là Natsu, ordonna Gray. Ne le fais pas chier avec ça, tu sais très bien comment il est. Tu risques de t'en prendre une.
- T'as un problème avec moi ce soir ou quoi ?
- Bouclez-là tous les deux, tonna Laxus. Vous faites peine à voir avec vos disputes de gamins.
Alors que les membres de son clan se chamaillaient comme toujours, Gajeel, lui, demeurait dans ses pensées. Non, bizarrement, il n'avait pas envie de bouder ou de péter un câble, comme ça lui arrivait quand il perdait. Un nouveau sentiment s'était emparé de lui. Il n'arrivait pas vraiment à l'identifier, mais il savait qu'il ne l'avait jamais ressenti auparavant. Cette soirée était décidément troublante pour le fils héritier du clan Redfox.
Erza, enveloppée dans son long manteau noir, se hâta de grimper quatre à quatre les marches du hall de l'immeuble. Arrivée au deuxième étage, elle toqua à la porte trois fois, puis deux fois, comme convenu. La porte s'entrouvrit faiblement et la jeune femme pénétra à l'intérieur, tout en sentant une résistance derrière la porte.
Elle découvrit avec horreur la raison : assis derrière, le jeune homme aux cheveux bleus que Levy avait croisé la veille au soir était désormais en piteux état. Il était blême, tremblotant. Des gouttes de sueur perlaient sur son front et ses yeux étaient vitreux.
« Bon sang Jellal, souffla Erza en fermant la porte. Tu as vu dans quel état tu es…
Le jeune homme répondit d'une voix rauque :
- Ravi de te voir aussi Erza… j'ai connu des jours meilleurs, je l'avoue…
Erza se dépêcha de passer ses mains sous les aisselles du blessé pour pouvoir le soulever et le trainer sur le lit, situé dans un coin de la pièce. Il était lourd et gémissait de douleur.
« Soulève ton t-shirt, je vais regarder ça, demanda Erza d'une voix plus douce
Jellal obtempéra et Erza retint une exclamation horrifiée. La plaie située près des abdominaux paraissait profonde et peu attrayante. Le sang avait coagulé autour mais du liquide s'en échappait et les tissus avaient une couleur violacée.
« Pas joli à voir, hein ?
- Ta plaie s'est infectée, constata Erza. Je vais devoir retirer les tissus morts, te faire des points de suture et désinfecter complètement avec de l'alcool. Tu devras aussi prendre des antibiotiques pour combattre l'infection. Autant te le dire tout de suite, tu vas douiller.
- Parce que tu crois que là je m'amuse ?
- Je crois surtout que tu es le type le plus inconscient que je n'aie jamais rencontré. Voilà ce qui arrive quand on défie les Redfox.
- On ne va pas avoir encore cette conversation…
- Je crois bien que si.
Erza s'empara des médicaments et du matériel contenu dans la trousse de secours qu'elle avait emporté avec elle. Elle commença par verser du désinfectant sur un coton avant d'en nettoyer la plaie. Jellal se mordit la lèvre pour ne pas crier de douleur.
« Tu as volé de l'argent aux Redfox alors que tu bossais pour eux. Tu as tué deux de leurs hommes pour t'enfuir une fois qu'ils t'ont grillé. Tu t'attendais à quoi de leur part ? Évidemment qu'ils allaient te traquer jusqu'au bout du monde.
- Ne me fais pas la leçon Erza, souffla Jellal entre deux gémissements. Si je l'ai fait, c'est pour que toi et moi nous puissions nous tirer de cette ville maudite et échapper aux Redfox une bonne fois pour toutes.
- Je ne t'ai rien demandé. Et voilà le résultat. Toi à demi-mort et moi bossant précisément pour ceux auxquels tu veux échapper. Beau bilan.
- Ça va s'arranger. J'ai un plan pour sortir du pays et partir très loin, là où même les Redfox ne pourront rien faire.
Erza fit la moue, peu convaincue. Elle savait à quel point l'influence de ses employeurs était grande. Même si le clan avait perdu de sa superbe ces derniers mois, il n'en demeurait pas moins que Métallicana Redfox dirigeait encore un empire mafieux très puissant. Leur échapper ne serait pas facile et elle le savait.
« Tu dois d'abord te remettre de tes blessures, annonça Erza. Une fois cela fait, on avisera. Quelqu'un sait que tu es ici ? »
- Le locataire de l'appartement est en déplacement pour un mois, c'était marqué dans son courrier. Il y a juste une fille de l'immeuble qui m'a aperçu mais elle ne dira rien.
- Comment tu le sais ?
- Je lui ai fait suffisamment peur, elle ne parlera pas. Elle ne me connait même pas.
- Le risque est grand malgré tout. Les Redfox ont des yeux et des oreilles partout.
- Ce n'est pas le genre de fille à traîner avec des mafieux. Fais moi confiance.
- Très bien, je te crois, conclut Erza avant de s'emparer du matériel pour suturer la plaie. Serre les dents.
Jellal obéit et laissa Erza faire. En dépit de ses remontrances, la manager du Dragon d'acier tenait à lui. C'était une tête brûlée qui n'écoutait jamais rien et qui avait le don de se mettre dans des situations impossibles, mais il comptait pour elle malgré tout. Elle devait l'aider coûte que coûte contre la mafia. Les Redfox ne pouvaient pas avoir sa peau. Jamais.
La soirée finie, Levy, Lucy et Juvia quittèrent le night-club transformé en casino et débutèrent le chemin du retour ensemble. Les deux amies de Levy étaient surexcitées par ce qui s'était passé ce soir.
« Juvia trouve que tu as été admirable, Levy. Tu as battu ce type avec une facilité déconcertante.
- Je n'ai pas trop de mérite, répondit Levy en rougissant. J'ai beaucoup appris auprès de mon père.
- Quand bien même, tu as su faire un coup de maitre au bon moment et tout le monde en a été impressionné, renchérit Lucy.
- Merci les filles, ça me touche vraiment.
Les trois jeunes femmes continuèrent leur route, bras dessus, bras dessous. Un début d'amitié était en train de se former entre elles. Leur travail au Dragon d'acier les avait rapprochées plus qu'elles ne le pensaient en deux soirées seulement.
« En tout cas, ton beau Gajeel ne t'a pas lâché des yeux, reprit Lucy avec une expression amusée que Levy ne connaissait que trop bien.
- Lucy, tu ne vas pas recommencer ! s'écria Levy.
- Juvia peut difficilement donner tort à Lucy, confirma la serveuse à la peau blanchâtre. Ce Gajeel semble être très intrigué par toi.
- Il n'est juste pas habitué à ce qu'une fille le remette à sa place, c'est tout.
- Moi, je dis qu'il a le béguin pour toi, insista Lucy. Et tu peux me croire, mon intuition se confirmera.
- Si ça vous amuse de vous faire des idées là-dessus, allez-y, souffla Levy avec lassitude.
- Compte sur nous, rigola Lucy en adressant un regard complice à Juvia.
Même si Levy reconnaissait une part de vérité aux regards insistants de Gajeel pour elle, cela ne voulait absolument rien dire. Elle avait gagné le respect du mafieux par deux fois, mais c'était bien tout. Elle n'avait rien d'autre de particulier qu'une bouche qui s'ouvre un peu trop et un talent certain pour le poker. Rien qui puisse intéresser un type comme Gajeel Redfox. Inutile de se faire des illusions. Et puis d'ailleurs, la question ne se posait pas. Elle ne souhaitait pas l'intéresser ! Non, pas du tout…
Après un quart d'heure de marche nocturne, les trois employées du Dragon d'acier se séparèrent, Levy et Lucy allant dans une direction pour rejoindre l'appartement de la journaliste, et Juvia dans une autre. Mais aucune d'elle ne remarqua que discrètement, dans une ruelle tapissée d'ombre, quelqu'un les avait suivies à la trace. Et qu'il ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin…
Quand Levy avait ouvert les yeux le lendemain matin, elle avait constaté que Lucy n'était plus là. L'étudiante en journalisme avait prévenu son amie qu'elle avait un cours très tôt dans la matinée et que par conséquent, elles ne se croiseraient probablement pas. Lucy avait fait attention à ne pas réveiller son invitée et Levy ne put que saluer ses efforts. Elle n'avait rien entendu.
Elle eut toutes les peines du monde à émerger du sommeil. La soirée de la veille lui paraissait irréelle, comme un songe un peu flou qui n'avait pas eu lieu. Mais c'était bel et bien le cas. Le regard rougeoyant de Gajeel ne quittait pas ses pensées, comme une marque inscrite au fer rouge dans son esprit. Elle se demandait si elle reverrait de sitôt le mafieux. Probablement pas. Ses vastes « activités » allaient certainement lui prendre tout son temps. Et Levy avait ses études à mener de son côté. La vie allait reprendre son cours normal.
L'étudiante aux cheveux bleus se leva puis se prépara pour sa matinée de cours. Une fois douchée et le petit-déjeuner avalé, Levy prit son sac et sortit en verrouillant l'appartement avec un double des clés que lui avait laissé Lucy. Elle commençait enfin à entrevoir le bout du tunnel. L'incident au « 8-Island » était désormais passé, elle allait pouvoir retourner dans son propre appartement et continuer sa vie de simple étudiante. Son travail au Dragon d'acier allait lui permettre de subsister et elle n'aurait aucun mal à valider son année en maintenant ce rythme pendant les deux semestres.
Ragaillardie par cette pensée optimiste, elle prit la navette scolaire qui circulait dans tout Magnolia pour déposer les étudiants au plus près de leurs écoles ou universités. Assise au milieu de la navette, Levy regardait le paysage défiler à travers la fenêtre. Magnolia était une ville décidément bien particulière, qui paraissait à la fois lumineuse et accueillante, mais aussi tentaculaire et dangereuse. Rien à voir avec le paisible village de Clover où Levy avait vu le jour et grandi. Là-bas, tout était calme, paisible. Les gens s'épanouissaient aussi tranquillement que les fleurs poussaient dans les champs. Les pensées de Levy dérivèrent vers sa famille. Ils lui manquaient et elle se promit de les appeler pour leur donner des nouvelles, dès le soir venu.
La navette s'immobilisa devant l'université Fairy Tail. Levy en descendit et se hâta de rejoindre l'entrée. Mais à son arrivée, elle constata quelque chose d'étrange. Une foule d'étudiants, bien plus nombreux que d'habitude, s'étaient regroupés dans le hall de l'université.
« Sûrement une signature de tracts pour une association étudiante ou pour une pétition » se dit intérieurement Levy.
Mais ça ne collait pas. Aucune initiative étudiante de ce genre ne rassemblait un aussi grand nombre d'élèves et en s'approchant de la cohue et des brouhahas qui l'accompagnaient, Levy put constater que de nombreux professeurs faisaient aussi partie de la foule. Ce n'était pas normal.
Elle s'approcha de plus en plus et vit ce qui retenait l'attention des élèves et de ses professeurs. Elle en devint blanche comme un linge.
A l'énorme lustre qui trônait fièrement dans le hall d'entrée de l'université, était suspendu un mannequin désarticulé, avec une corde autour du cou, maculé de faux sang. Mais ce n'était pas cette mise en scène macabre qui terrifiait Levy. Ce qui la terrifiait, c'était l'apparence du mannequin. On lui avait mis une perruque bleue, noué un foulard similaire au sien et des vêtements identiques à ceux qu'elle portait lors de la sortie au « 8-Island ». La ressemblance était frappante.
Levy comprit instantanément qui avait fait ça. Sting Eucliffe. Il l'avait retrouvé. Il savait où elle étudiait. Il comptait se venger. Et il venait de commencer.
La majorité des étudiants avait maintenant le visage tourné vers Levy. Tous l'observaient avec des yeux ronds, reconnaissant aussi la similitude entre le mannequin suspendu et l'étudiante aux cheveux bleus.
Levy sentit soudainement son rythme cardiaque accélérer. Elle était étourdie et sa tête commença à tourner. Un poids s'insinuait dans sa poitrine et l'empêchait de respirer. Elle se sentait oppressée, comme si tous les étudiants s'étaient massés sur elle, l'écrasant de tout leur poids. Elle savait ce qu'elle était en train de faire. Une crise de panique. Elle n'en avait plus fait depuis des années et tout était revenu d'un coup.
Se sentant de plus en plus mal, Levy tenta de trouver un banc où s'asseoir, mais la crise de panique fut plus rapide qu'elle. Ses jambes se dérobèrent et elle s'écroula par terre, sombrant dans l'inconscience.
Gajeel et Laxus circulaient dans le centre-ville de Magnolia, à l'arrière d'un 4x4 noir. Leur chauffeur, Nab Lasaro, était chargé de les conduire à leur prochain rendez-vous d'affaires à l'autre bout de la ville. Ils sortaient à peine du précédent et en avaient déjà enchainé trois depuis le début de la matinée.
Macao Combolto avait été difficile à convaincre. Gajeel avait proposé une augmentation de quinze pour cents du prix qu'il lui versait à condition que le partenaire d'affaires du clan Redfox alloue cinq bateaux supplémentaires pour faire venir des armes du continent ouest en toute discrétion.
Le patron des chantiers navals Combolto avait exigé une augmentation de trente pour cents, compte tenu du risque qu'il prenait de se faire choper en train de collaborer avec des trafiquants d'armes. Finalement, les deux parties s'étaient accordées sur vingt-cinq pour cents d'augmentation des prix. Deux poignées de mains plus tard, le contrat était conclu et Gajeel en demeurait satisfait. Cet accord allait permettre au clan d'être suffisamment approvisionné en armes pour faire face aux temps difficiles qu'il connaissait.
Le chef mafieux et son bras droit étaient à l'arrière du 4x4 et attendaient désormais d'arriver à destination. Laxus avait les yeux rivés sur son téléphone tandis que Gajeel demeurait dans ses pensées. Il ressassait la soirée d'hier et son dénouement inattendu. Cette sortie lui avait beaucoup plu et il se demandait quand il reverrait la crevette. Enfin Levy. Il allait devoir s'y habituer, sa parole d'honneur était en jeu.
Son flot de pensées fut interrompu par Laxus qui lui tapotait sur l'épaule. Il lui tendit son téléphone portable.
« Gaj'… regarde-ça. Natsu vient de me l'envoyer. Ça fait le tour des réseaux sociaux depuis une heure…
Le mafieux s'empara du téléphone et regarda ce que son cousin avait envoyé à Laxus. Une photo de mannequin désarticulé recouvert de sang avec les vêtements de…
« Non, ça ne peut pas être… » se dit Gajeel.
Il lut la légende de la publication placée juste en dessous : « Scène de film d'horreur à Fairy Tail, truc de ouf ! ». Et déjà des centaines de likes et de commentaires pleuvaient en dessous de la légende.
Le sang de Gajeel bouillonna. En un éclair, il comprit tout. Qui était le responsable, la victime et ce qu'il allait faire.
« Nab ! hurla Gajeel, au point que le chauffeur fit un bond sur son siège. Changement de plan. J'veux que tu nous conduises pleins gaz à l'université Fairy Tail !
- Heu… tout de suite monsieur, obtempéra le chauffeur.
Laxus se tourna vers son supérieur et prit une voix grave :
« Gaj', je sais ce que tu as l'intention de faire et je t'assure que c'est une mauvaise idée.
- Je vais aller voir ce qui se passe là-bas et après je rendrai une visite de courtoisie à ce connard d'Eucliffe, voilà ce que je vais faire.
- Je sais pourquoi tu fais tout ça. Tu t'intéresses à cette fille mais…
- Ne dis pas n'importe quoi, coupa Gajeel. Elle a sauvé la vie de Yajima, j'ai une dette envers cette nana.
- Tu peux t'inventer tous les prétextes que tu veux. Je te connais. Tu n'est pas aussi altruiste que ça d'habitude, même lorsque tu dois payer une dette. Ce que je veux te dire, c'est qu'en réagissant comme ça, tu vas la mettre encore plus en danger.
Gajeel grogna. Ça l'énervait que son bras droit le connaisse si bien.
- Si tu rappliques là-bas illico, tu vas te faire remarquer par tout un campus, reprit Laxus. Eucliffe saura que tu t'es ramené pour cette fille et ça en fera encore plus une cible qu'elle ne l'est déjà. Il y verra l'occasion de t'atteindre à travers elle. Tu sais à quel point ce type est tordu, on vient d'en avoir encore la preuve. Ne lui offre pas ce genre d'occasion sur un plateau.
Gajeel restait silencieux. Les arguments de Laxus se défendaient, il en était conscient. Mais il ne parvenait pas à faire taire cette voix dans sa tête qui lui intimait d'aller défendre Levy. Elle n'avait rien fait pour mériter une telle chose, elle avait simplement défendu un innocent. Si cet enfoiré d'Eucliffe voulait la guerre, il allait l'avoir.
« Nab, continue la route jusqu'à Fairy Tail. Et magne-toi ».
Laxus poussa un soupir. Son chef était une vraie tête de mule. Quand il était tiraillé par ses émotions, il fonçait toujours tête baissée, sans se soucier des conséquences.
Mais il ne pouvait pas lui donner complètement tort. Le géant blond à la cicatrice imagina un instant Mirajane dans la même situation que cette fille et comprit la décision de Gajeel. Lui non plus n'aurait pas pu rester les bras croisés face à une telle intimidation.
Le 4x4 accéléra sur les pavés de Magnolia, tandis que la rage envahissait toujours les veines du mafieux aux piercings. Une fois tout ça réglé, Sting Eucliffe allait passer un sale quart d'heure. Il pouvait le jurer.
C'est ainsi que se termine ce quatrième chapitre ! J'espère que la scène du poker vous aura intéressé. N'y jouant pas souvent, j'ai dû m'inspirer de la scène finale de poker du film « Casino Royale », que je vous conseille fortement, il est incroyable. Peut-être que certain(es) auront reconnu.
Encore une fois, n'hésitez pas à me donner vos retours sur ce chapitre, à me dire si il vous a plu ou non x) Ayant quelques contraintes personnelles en ce moment, j'espère de tout coeur pouvoir vous poster le chapitre suivant la semaine prochaine également. Sur ce, portez-vous bien ! La bise !
