BONJOUR !

Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas mis les pieds dans le doc manager du site que je ne suis pas sûre de savoir encore comment on fait mdr (J'exagère rien qu'un peu, j'ai posté un OS en novembre ahaha)

Bref ! Je suis super heureuse de vous retrouver pour une nouvelle histoire longue. Je ne sais pas encore combien de chapitres elle fera, mais ce que je peux vous dire, c'est que je suis actuellement sur l'écriture du chapitre 17, voilà. Nous sommes donc parti-es pour plusieurs semaines ensemble, j'espère que vous êtes aussi content-es que moi !

Pour vous donner un p'tit peu d'infos, c'est une Dramione... mais pas que. Ça sert à rien que je fasse du suspens trop longtemps puisque les noms des autres personnages sont avec le résumé de la fic mdr. Il y aura également du Georgsy (George et Pansy) ! Vous n'imaginez pas à quel point je suis heureuse, mais aussi terriblement stressée, à l'idée de vous les faire découvrir. C'est la première fois que j'écris une histoire avec 4 pdv et c'est challengeant, angoissant, mais extrêmement kiffant ! Je prends tellement de plaisir à écrire les points de vue de George et Pansy que j'ai hâte que vous les découvriez.

À part ça, le rating est M (on ne se refait pas), et je n'ai pas de TW à vous annoncer.

Avant de vous laisser avec ce premier chapitre, je prends quelques lignes pour remercier Lyra Verin, Nova Frogster et Cailean Charmeleon qui m'accompagnent pendant l'écriture de cette histoire. Iels me sont, chacun-e à leur manière, indispensables. Sans elleux, cette histoire ne serait pas ce qu'elle est. Merci pour vos conseils, votre soutien et votre temps. Love !

Allez, j'arrête avec mon bla-bla et je vous laisse découvrir le premier chapitre.

Bonne lecture !


S'il y avait bien un jour où Hermione n'aurait pas dû se réveiller en retard, c'était aujourd'hui.

Et ce matin-là, elle en venait à regretter que tous les retourneurs de temps du monde magique aient été détruits.

Alors qu'elle se savonnait en quatrième vitesse, elle réfléchissait aux étapes qu'elle pouvait négliger afin de gagner du temps.

Le petit-déjeuner, elle pourrait le prendre directement sur son lieu de travail. Ses cheveux, elle les relèverait dans un chignon qui lui donnerait l'air d'avoir pris du temps devant le miroir alors que c'était tout l'inverse.

Rien que ça, cela pouvait lui faire économiser quelques précieuses minutes.

Une fois propre, elle se sécha sommairement et enfila les vêtements qu'elle avait, par chance, préparés la veille. Quand son fameux chignon fut fait, elle se brossa les dents à la vitesse d'un Éclair de Feu dernière génération et avisa l'heure sur sa montre.

C'était faisable.

Elle enfila son deuxième escarpin et sautilla sur son autre pied jusqu'à l'entrée de sa maison. Elle se saisit de sa mallette en cuir végétal dans laquelle tout son nécessaire pour travailler se trouvait déjà, puis elle s'engouffra dans sa cheminée pour atterrir directement dans son bureau.

- Sept heures et cinquante huit minutes. Nous ne vous attendions plus, miss Granger !

Hermione leva la tête vers le portrait du professeur Dumbledore qui riait sous cape. Elle s'autorisa à sourire, maintenant qu'elle était sûre qu'elle ne serait pas en retard.

- Vous vous plaindrez auprès de votre petit protégé qui m'a forcée à sortir hier soir, répondit-elle en déposant son manteau au dossier de son fauteuil.

- Ne me faites pas croire que vous n'étiez pas d'accord, miss Granger. Je vous connais assez pour savoir que vous n'acceptez jamais quelque chose sans le vouloir.

Hermione plissa légèrement les yeux avant de les lever au ciel.

- Certes, admit-elle.

- Cela fait longtemps que Harry n'est pas venu ici, d'ailleurs. Comment va-t-il ?

- Bien. Il rentre d'une mission de plusieurs semaines à Barmouth, au Pays de Galles, où il était infiltré dans un réseau de contrebandiers.

- Encore au-devant du danger, comme le héros qu'il a toujours été, marmonna Severus Rogue d'une voix morne.

- Bonjour, professeur Rogue, le salua Hermione avec un enthousiasme qu'elle était loin de ressentir.

Son intervention fut de courte durée puisqu'il se mura dans le silence avant de quitter son tableau.

Être directrice de Poudlard avait des bons côtés, mais devoir sociabiliser avec des portraits n'en faisait pas partie. Enfin, s'il ne s'était agi que du professeur Dumbledore, cela aurait pu aller, mais Severus Rogue et Phineas Nigellus Black, par exemple, étaient deux parfaits enquiquineurs.

- Vous êtes prête pour cette nouvelle année ? lui demanda son ancien directeur.

Hermione se laissa tomber dans son fauteuil et réfléchit à la question.

Cette nouvelle année scolaire serait différente de toutes les autres. Différente de celles où elle avait été enseignante d'Arithmancie et différente de celles où elle avait été directrice.

Elle était à la fois impatiente et stressée de mettre les pieds dans quelque chose de nouveau. Quelque chose de grand, de beau, de fascinant et de stimulant. Hermione n'était jamais contre les challenges et les nouvelles expériences, c'était bien connu. Elle aimait sortir de sa zone de confort, mais cela n'en était pas moins angoissant.

Cette année, elle confierait les rênes de Poudlard à sa directrice adjointe pour plusieurs mois et cela lui demanderait un effort considérable. Elle avait confiance en sa suppléante, mais pour quelqu'un comme elle qui avait du mal à déléguer, c'était compliqué. Et si Hermione savait qu'elle ferait du bon travail et qu'elle pouvait partir sereine, cela ne l'empêchait pas de stresser.

- Je pense que je suis prête, oui, répondit-elle finalement à Dumbledore.

- Ne vous faites pas trop de soucis, miss Granger. D'autres sont passés par là avant vous et tout le monde en est ressorti vivant. Enfin… la plupart du temps. Belle journée à vous !

Sur ces mots très peu encourageants, le vieil homme quitta lui aussi son portrait.

Hermione soupira, tentant par-là d'évacuer cette pression qu'elle ressentait, puis elle se mit au travail.

Cette pré-rentrée n'allait pas se faire toute seule.

.

- Comme vous le savez, cette année est particulière, débuta Hermione dans la salle des professeurs, face à tous ses collègues. Elle le sera pour nous, mais également pour les élèves. Surtout pour quelques-uns d'entre eux, d'ailleurs. Cette année, plus que jamais, nous devons être solidaires. Si nous ne nous entraidons pas, cela ne fonctionnera pas, c'est certain. Et moi, je veux que ça fonctionne. Je veux que le rayonnement de Poudlard perdure et s'intensifie. Je veux que nous soyons respectés, appréciés, que le monde magique sache que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que cette école fasse rêver. Je veux que les élèves soient fiers d'étudier ici et que leurs parents aient confiance en nous.

Hermione avait parfois l'impression d'être un peu extrême dans ses discours, mais lorsqu'elle croisait les regards de ses collègues - et amis pour certains -, elle était rassurée. Ils avaient tous le même objectif.

D'un mouvement de baguette, elle fit voler des parchemins qui se déposèrent directement entre les mains des professeurs.

- J'ai préparé tout un dossier sur l'organisation de cette année. Vous y trouverez un planning, les répartitions des tâches, les nouvelles missions de certains d'entre vous. Nous sommes là pour discuter de tout cela afin d'être opérationnels dès demain lors de l'arrivée des élèves. Je vais le lire avec vous et dès que quelqu'un a une question, qu'il n'hésite pas à la poser.

Après validation silencieuse de ses collègues, Hermione commença sa lecture. Celle-ci fut interrompue par des questions, pertinentes ou non, qui permirent d'éclaircir certains points.

Lorsque tout fut au point, chaque professeur partit vers sa salle de classe afin de terminer les préparatifs pour la rentrée du lendemain.

- Toi qui stressais à propos de cette réunion, ça a été, finalement.

Hermione se tourna vers Neville qui était en train de ranger ses affaires.

- Oui ! Mais je suis quand même soulagée qu'elle soit terminée. Ça me fait un poids en moins.

- Tu m'étonnes. Par contre, tu me dois cinq Gallions.

Hermione regarda son ami, les yeux plissés, tandis que celui-ci ricanait ouvertement.

- Tu es sûr que tu n'es pas un Serpentard refoulé, toi ? dit-elle tout en plongeant sa main dans son sac pour en sortir l'argent.

- Absolument pas, tu as accepté ce pari en ton âme et conscience, donc tu me dois l'argent mis en jeu puisque tu as perdu.

- Je ne pouvais pas me douter que Perkins allait mettre moins de cinq minutes avant de poser une question idiote !

- Perkins est un idiot, pouffa Neville, tu aurais dû t'y attendre.

Hermione grogna et déposa les Gallions dans la main tendue de Neville.

- Merci ! Bon allez, je te laisse, les serres ne vont pas se nettoyer toutes seules. Tu n'hésites pas à me joindre si tu as besoin d'aide, OK ?

- C'est gentil, Neville, je te remercie.

Son ami lui envoya un clin d'œil avant de quitter la salle.

Une fois seule, Hermione put évacuer toute sa tension dans un long soupir. Ça, c'était fait, elle pouvait le cocher sur sa liste des choses à accomplir avant l'arrivée des élèves le lendemain.

Elle avait encore une tonne de points à valider sur cette liste avant de pouvoir aller se coucher sereine, mais elle était sur la bonne voie.

.

Debout derrière son pupitre directorial, Hermione regardait les premières années s'avancer vers l'estrade.

Certains visages étaient inquiets, d'autres impatients. Certains regards étaient curieux, d'autres brillants. Cela faisait bien longtemps qu'elle avait fait sa première rentrée à Poudlard, ses onze ans étaient très loin derrière elle, mais elle se souvenait avec exactitude de tout ce qu'elle avait ressenti à ce moment-là.

La joie de découvrir de ses propres yeux ce qu'elle avait lu dans les livres tout l'été. La fierté de dévoiler son savoir à ses nouveaux camarades. L'impatience de découvrir dans quelle maison elle serait répartie. L'angoisse de ne pas se faire d'amis, elle qui était si différente d'eux.

La suite de sa scolarité n'avait été qu'un mélange de toutes ces émotions durant sept ans. Huit, si elle comptait l'année où elle était revenue à Poudlard, après la guerre, afin de passer ses ASPIC.

Le petit groupe se stoppa au pied de l'estrade et Hermione essaya de les rassurer d'un large sourire bienveillant.

Johanna Faucett, professeure de potions et directrice adjointe, qui prendrait justement son relais cette année, déroula un long parchemin et appela les élèves un à un pour leur répartition.

Hermione y assista dans le silence, mais son esprit était occupé à son discours à venir qu'elle se répétait depuis qu'elle s'était réveillée ce matin. C'était trop important pour qu'elle se loupe. Elle le connaissait par cœur, il n'y avait pas de raison que cela se passe mal, mais elle ne pouvait empêcher la boule de nerfs dans son estomac de prendre de la place.

Une fois Eobard Vermer, dernier de la liste, réparti à Serpentard, Johanna se retira avec un sourire pour Hermione ainsi qu'un pouce levé dans sa direction. Johanna serait parfaite pour son rôle de directrice intérimaire.

- Jeunes gens, débuta Hermione pour attirer l'attention, bienvenue à Poudlard !

Des applaudissements et des cris s'élevèrent et elle laissa les élèves profiter de ce moment d'allégresse avant de reprendre la parole.

- Pour celles et ceux qui ignorent qui je suis, je m'appelle Hermione Granger, je suis votre directrice et je suis très heureuse de vous accueillir à Poudlard pour cette nouvelle année scolaire. Je suis d'autant plus heureuse car cette année sera particulière pour nous tous.

Elle laissa quelques secondes de silence s'écouler et, à travers les regards impatients et curieux de l'assemblée, elle sut qu'elle avait toute leur attention.

- En effet, cette année se déroule le Tournoi des Trois Sorciers auquel Poudlard participe depuis toujours et nous ferons le déplacement jusqu'à Durmstrang !

Chacun y alla de son commentaire et, rapidement, la Grande Salle vibra de ce mélange de voix, tantôt intriguées, tantôt soucieuses.

- Pour celles et ceux parmi vous qui ne connaîtraient pas cette compétition prestigieuse qu'est le Tournoi des Trois Sorciers, permettez-moi de prendre une minute pour vous l'expliquer. Le premier Tournoi a eu lieu il y a sept-cent-vingt ans. C'est une compétition amicale entre les trois plus grandes écoles de sorcellerie d'Europe, à savoir Poudlard, Beauxbâtons et Durmstrang. Un champion est sélectionné pour représenter chacune des écoles et les trois champions doivent accomplir trois tâches à caractère magique. Chaque école accueille le Tournoi à tour de rôle tous les cinq ans et c'est un excellent moyen d'établir des relations entre jeunes sorcières et sorciers de différentes nationalités.

Hermione prit une pause pour reprendre son souffle et s'assurer qu'elle avait toujours l'attention de ses élèves.

- Cette année, c'est au tour de Durmstrang d'être l'école hôte de la compétition. Nous ferons donc le déplacement chez nos amis à partir du mois d'octobre et jusqu'au mois de mai, à la fin du Tournoi. Je me dois de vous préciser que seuls les élèves majeurs - c'est-à-dire qui ont dix-sept ans ou plus - seront autorisés à soumettre leur nom à la sélection pour représenter Poudlard. Ce n'est pas pour vous embêter, il s'agit d'une mesure de sécurité nécessaire car les tâches imposées seront difficiles et dangereuses. Un peu de silence, s'il vous plaît !

D'un geste autoritaire de la main, Hermione calma les effusions qui commençaient à s'élever. Elle avait l'impression d'être revenue en 1994, quand Fred et George s'offusquaient de ne pas pouvoir participer car ils étaient mineurs.

- Je vous sens impatients, je le comprends. J'étais moi-même à votre place, en 1994, quand Poudlard a accueilli le Tournoi et, croyez-moi, je comprends tout ce que vous pouvez ressentir. Néanmoins, il est impossible que toute l'école fasse le déplacement à Durmstrang. C'est pourquoi vous avez deux semaines à partir d'aujourd'hui pour déposer votre candidature auprès de votre directeur de maison. Nous établirons ensuite des entretiens afin d'affiner la sélection et de ne pas choisir des élèves ayant déposé leur candidature dans le seul but de s'échapper de Poudlard pour voyager. Les derniers retenus partiront pour Durmstrang le 30 octobre avec moi et un second accompagnateur.

Hermione laissa les élèves faire leurs commentaires entre eux avant de clore son discours.

- Je vous remercie de m'avoir écoutée. Si vous avez la moindre question, que ce soit sur le Tournoi ou à propos de l'année scolaire à venir, n'hésitez pas à vous rapprocher de vos préfets-en-chef ou de vos directeurs de maisons. Leurs noms sont tous inscrits sur le tableau d'affichage, à côté des sabliers de points. Bon appétit ! Et n'oubliez pas que la Forêt interdite l'est toujours.

À peine eut-elle terminé sa phrase que les plats se remplirent de divers mets qui enchantèrent tout le monde. Les élèves se précipitèrent sur la nourriture et Hermione prit place au milieu de la table des professeurs, entre Johanna et Neville.

Elle s'autorisa enfin à souffler.

- Tu as été parfaite, la complimenta Johanna qui se servait du rôti de porc.

- J'ai l'impression d'avoir débité mon discours et que c'était incompréhensible…, grimaça Hermione.

- Pas du tout, j'ai trouvé ça très clair, la rassura Neville. Ils ne sont pas stupides. Enfin, pas tous. Et puis, comme tu leur as dit, on est là si besoin.

- Hum, tu as raison, admit-t-elle en se servant une portion de légumes.

- Ça ne te fait pas bizarre de te dire que dans un mois, tu vas quitter Poudlard pour passer l'année à Durmstrang ? lui demanda Neville.

- J'ai eu le temps de me faire à l'idée depuis que le Ministre m'a appris la nouvelle au mois de juin. Je n'en suis pas moins stressée, cela dit.

- Vois ça comme une expérience unique, lui conseilla Johanna. Et comme l'occasion de rencontrer de nouvelles personnes. Pourquoi pas un charmant bulgare ?

Neville pouffa et recracha sa gorgée de vin de sureau. Hermione leva les yeux au ciel.

- Notre chère Hermione a déjà donné dans le "charmant bulgare", se moqua Neville qui essuyait le vin autour de sa bouche et sur la table.

- J'avais quinze ans, Neville, rappela-t-elle.

- Ah mais oui ! s'exclama Johanna. Je me rappelle des bruits de couloir et de te voir arriver au bal au bras de Krum. On était toutes un peu jalouses, au fond.

Hermione esquissa un petit sourire. C'était il y a si longtemps que cela lui semblait être une autre vie.

Une autre vie qui pourrait se rappeler à elle dans quelques semaines, puisque Viktor faisait partie du jury du Tournoi.


Pansy ouvrit les yeux, mais les referma aussitôt.

Elle avait mal à la tête et le matelas qu'elle sentait sous son dos n'était pas le sien. Celui-ci était trop mou et les draps sentaient la lessive bon marché.

De toute évidence, elle n'était pas seule. Elle n'avait pas encore rouvert les yeux, mais elle sentait une présence à ses côtés et elle entendait la respiration lente et régulière de quelqu'un endormi.

Il lui fallut quelques secondes pour remettre ses souvenirs en ordre et comprendre ce qu'elle faisait ici.

Elle se souvenait être allée au Da Vinci Club, à Sofia, pour boire un verre avec des amies qui vivaient à la capitale. Elle ne les avait plus revues depuis la fin de leurs études et la bière avait coulé à flots avant d'être remplacée par un alcool plus fort. D'où le mal de tête qui vibrait dans son crâne.

Pansy se rappelait avoir croisé le regard d'un grand brun aux cheveux coupés courts dont les bras entièrement tatoués avaient attiré son attention. Elle avait dansé avec lui et l'avait embrassé avant qu'il ne lui propose de poursuivre la soirée chez lui.

Elle s'était assurée auprès de Maria, une de ses amies qui connaissait le grand brun, qu'il était correct et elle l'avait suivi. La suite était assez floue, mais elle était sûre à quatre-vingt-dix-huit pourcent d'avoir eu un orgasme.

Lentement, elle ouvrit les yeux et tourna sa tête sur la gauche. Le grand brun - dont elle ne se rappelait plus du prénom - dormait comme un bébé. Son torse se soulevait au rythme de sa respiration et les légères griffures sur celui-ci firent sourire Pansy. Dommage qu'elle ne se souvienne de rien.

Avec la grâce d'une féline, elle s'extirpa des couvertures et ramassa ses affaires qui jonchaient le sol. Elle enfila sa culotte ainsi que sa robe et alors qu'elle allait ouvrir la porte de la chambre, escarpins à la main, elle fut coupée dans son élan.

- Moi qui pensais que j'aurais pu t'offrir le café.

Elle grimaça et ferma fort ses yeux. Pour la sortie discrète, c'était loupé.

Pansy reprit alors contenance et se tourna vers le grand brun qui la regardait, légèrement redressé et en appui sur ses coudes.

- À moins que tu préfères le thé ? reprit-il. Après tout, tu es anglaise.

- Quel cliché, déplora-t-elle en levant les yeux au ciel. Je suis pressée, je n'ai pas le temps pour un petit-déjeuner.

- On peut peut-être se revoir ?

- Si on doit se revoir, le destin nous mettra sur la route l'un de l'autre. Bonne journée…

- Milo, l'aida-t-il, son sourire évanoui.

- Milo.

Pansy lui offrit un clin d'œil avant de quitter pour de bon son partenaire d'un soir et après avoir récupéré son sac à main au passage.

Elle contourna l'immeuble de façon à être à l'abri des regards des Moldus curieux et transplana à Tsvetengrad, le petit village sorcier au nord de la Bulgarie où elle vivait.

En ce dernier jour d'août, le village était plutôt calme. Pansy put prendre son temps pour remonter la rue principale de Tsvetengrad jusqu'à son domicile situé au-dessus d'une boutique de souvenirs. Elle salua d'un rapide geste de la main le propriétaire du magasin, qui était aussi le sien, et elle grimpa les marches qui menaient chez elle.

Pansy avait beau être un oiseau de nuit, elle appréciait tout de même la tranquillité de son appartement le dimanche, son seul jour complet de repos dans la semaine.

.

Pansy retourna la pancarte sur sa porte pour annoncer la fermeture de sa boutique.

D'un coup de baguette, elle verrouilla la serrure, baissa tous les stores et tamisa les lumières. Elle devait compter sa caisse et ranger un peu pour être tranquille le lendemain, mais elle préférait le faire sans être agressée par la lumière artificielle.

Installée derrière son comptoir, le comptage de sa caisse fut rapide et ne comporta aucune erreur. Comment pouvait-il en être autrement avec la méticulosité et l'attention dont elle faisait preuve à chaque fois ?

À l'aide de quelques sorts, elle nettoya son plan de travail, vida les poubelles, lava le sol et envoya se ranger à leur place les différentes affaires qui traînaient.

Il flottait maintenant dans l'air une agréable odeur de propre, mélangée à celle de toutes les fleurs.

Une fois satisfaite de l'état de sa boutique, elle éteignit complètement les lumières et sortit par la porte de derrière qui donnait sur une ruelle plus calme de Tsvetengrad.

Les températures étaient douces en ce début du mois de septembre, même en soirée, Pansy en profita pour rentrer chez elle à pieds. Seules une vingtaine de minutes séparaient son appartement de sa boutique, donc elle fut rapidement arrivée.

- T'es déjà là ? Je ne t'attendais pas avant une heure au moins, dit-elle en ôtant sa veste qu'elle déposa sur le dossier du canapé.

- Koslowski a beau me refiler tout le boulot, s'il y a bien un jour où il est obligé de faire son travail à cent pourcent, c'est celui de la rentrée.

- C'est vrai, mais personne n'aurait été étonné qu'il te délègue ça aussi.

- Je n'aurais pas accepté si cela avait été le cas. Je fais déjà beaucoup trop de choses pour lui. Bientôt, il va me demander de baiser sa femme à sa place.

Pansy grimaça.

- Salazar, quelle horreur ! Je te déteste de me mettre de telles images en tête, Drago.

L'intéressé, qui se trouvait dans la cuisine en train de préparer des Negroni, ricanait comme il savait si bien le faire.

Une fois débarrassée de ses chaussures, Pansy attacha ses cheveux à la va-vite avec une pince pour ne pas les avoir devant les yeux et sortit un paquet de chips du placard.

Depuis longtemps maintenant, Drago et elle avaient leurs habitudes. Notamment celle de se retrouver pour boire un cocktail après une journée particulière, afin de débriefer. C'était le cas aujourd'hui. Si sa journée à elle avait été d'une banalité affligeante, c'était loin d'être la même chose pour son meilleur ami.

- Et sinon, comment s'est passée cette rentrée ? lui demanda-t-elle en vidant le paquet de chips dans un grand bol. Elle a tout de même dû être assez différente de celles que tu as connues jusqu'à maintenant.

- Plutôt bien, dit Drago en garnissant les cocktails d'une rondelle d'orange. Tu sais que les effusions d'émotions sont rares chez eux, mais j'ai cru repérer quelques sourires quand on a annoncé que l'école accueillerait le Tournoi des Trois Sorciers.

- Tu as déjà une idée de qui la Coupe de Feu pourrait choisir ?

- Non, mais je connais les plus téméraires qui vont y déposer leur nom, ça c'est sûr.

Drago s'installa sur un fauteuil et Pansy sur le canapé. Son meilleur ami lui raconta sa rentrée plus en détails et elle l'écouta attentivement. Ce n'était pas la première fois qu'il lui faisait un tel récit, puisqu'il travaillait à Durmstrang depuis plusieurs années maintenant, mais chaque rentrée était suffisamment différente pour arriver à la captiver.

Ce fut ensuite à elle de lui raconter sa journée durant laquelle rien de phénoménal n'avait eu lieu.

Elle avait composé des bouquets et en avait vendu quelques-uns. Elle avait pris des commandes pour des événements particuliers, notamment deux mariages pour l'été prochain.

- Tu sais qui va se marier, d'ailleurs ? dit Pansy. Elle est venue me commander son bouquet et ses centres de tables.

- Je n'aime pas les devinettes, Pansy, soupira Drago après une gorgée de Negroni.

- Tatiana.

Le visage de Drago se ferma aussitôt et elle le vit contracter ses mâchoires, ce qui la fit sourire. Si elle ne le connaissait pas si bien, Pansy aurait pu croire qu'il était jaloux.

- Qu'est-ce que ça peut me foutre ? grogna-t-il.

- J'ai pensé que tu aurais aimé savoir que ton ex se mariait. Si tu veux tout savoir, elle…

- Non, je ne veux pas tout savoir, je te remercie.

- Laisse-moi parler ! Elle ne se marie pas avec le Véracrasse avec qui elle t'a trompé. Comment il s'appelait déjà ? Stuart ? Stan ?

- Sebag, marmonna Drago entre ses dents.

- Sebag, voilà. Un prénom bien étrange, si tu veux mon avis, mais bref. Donc non, elle ne se marie pas avec lui, mais avec un grand blond qui répond au doux prénom de Dragan. Ironique, hein ?

Drago arqua un sourcil et Pansy se retint de rire. Elle n'était pas sûre qu'il trouve ça ironique, mais elle, oui. Elle trouvait même ça assez marrant.

- Elle est venue avec lui à la boutique.

Drago baissa les yeux sur son verre et Pansy compta les secondes avant qu'un sourire ne vienne fleurir sur les lèvres de son meilleur ami.

- T'es fier, hein ? ricana-t-elle.

- Qu'elle cherche chez quelqu'un d'autre tout ce qu'elle a perdu avec moi ? Oui, un peu, je dois le reconnaître.

- Si ça peut te rassurer, j'ai prévu de mettre des orties dans ses centres de tables. Ça attire les Grinchebourdons.

Drago ricana une nouvelle fois avant de tendre son verre pour trinquer avec elle.

Un deuxième Negroni succéda au premier et Pansy raconta à Drago son aventure du week-end avec le grand brun dont elle avait de nouveau oublié le prénom. Marco ? Paolo ?

- Je sais que tu n'as pas envie de te caser, débuta Drago, mais tu pourrais être un peu plus correcte avec les mecs avec qui tu sors.

- Coucher avec un gars juste un soir, je n'appelle pas ça "sortir avec", le reprit-elle.

- Peu importe. "Le destin nous mettra sur la route l'un de l'autre", le pauvre gars va t'attendre tous les soirs au Da Vinci Club.

- S'il provoque les choses, je n'appelle pas ça le destin.

Drago leva les yeux au ciel, désemparé.

- Je n'ai pas envie d'un mec dans ma vie, Drago. Je n'ai besoin de personne.

- Je sais, je ne te dis pas de te marier avec le premier garçon qui va croiser ton chemin. Je te dis juste de faire preuve d'un peu plus de respect.

- C'est toi qui dis ça ?

- Rappelle-moi la dernière fille à qui j'ai manqué de respect ? Et jeter les affaires de Tatiana par la fenêtre, je n'appelle pas ça "manquer de respect" puisqu'elle me trompait depuis six mois.

Pansy ouvrit la bouche pour répondre à la question de Drago, mais elle se ravisa parce que rien ne lui venait.

Drago n'était pas comme elle. Il n'enchaînait pas les coups d'un soir sans se soucier de faire du mal ou de créer des faux espoirs. Il profitait de sa vie de célibataire, laissait parfois entrer des femmes dans sa vie, pour quelques semaines ou mois, mais il était toujours clair sur ses intentions et ses envies.

Pansy, elle, ne s'embarrassait pas de ce genre de choses. Elle clamait à qui voulait bien l'entendre qu'elle n'avait pas besoin d'un homme dans ses pattes, qu'elle aimait son célibat et sa tranquillité et qu'elle refusait de devenir dépendante de quelqu'un.

Ce à quoi Drago s'amusait à lui répondre qu'avec son caractère, elle ne risquait pas de donner envie à un homme de partager sa vie.

- Bref. Assez parlé de ma vie sexuelle et sentimentale. Elles arrivent quand les délégations pour le Tournoi ? demanda-t-elle à Drago.

- Le 30 octobre. Je peux te dire que je suis mitigé à propos de leur arrivée.

Ils poursuivirent cette conversation dans la cuisine où ils s'attelèrent à la préparation du repas.

- Pourquoi ça ? voulut-elle savoir.

- Tu poses vraiment la question ? Souviens-toi qui est la directrice de Poudlard.

Le Lumos s'alluma rapidement chez Pansy. En effet, elle comprenait le léger malaise qui habitait Drago.

- Oh, le rabat-joie. Tu peux voir ça comme un changement positif. On commence un peu à s'ennuyer ici, au bout de quinze ans.

- Voir Granger empiéter sur mes plates-bandes pendant plus de huit mois, je n'appelle pas ça un changement positif. Je dois te rappeler à quel point elle est agaçante ?!

Pansy leva les yeux au ciel. Qu'est-ce qu'il pouvait être excessif, parfois, celui-ci. Une vraie drama-queen.

- Eh bien ne te préoccupe pas de Granger et concentre-toi sur Apolline Saint-André, la directrice de Beauxbâtons. Elle est moins agaçante et mieux coiffée.

Du coin de l'œil, elle vit Drago sourire sans cesser d'émincer les oignons.

- Elle vient avec qui, Granger ? L'autre jour tu m'as dit qu'ils étaient deux accompagnateurs avec les gosses.

- J'en ai aucune idée, répondit Drago. J'espère juste que ce sera quelqu'un d'intéressant. Ce n'est pas avec elle que je risque de faire la causette dans les couloirs entre deux tâches.

Cet exil à l'autre bout de l'Europe n'avait pas eu le même effet sur Pansy et Drago.

La première était désormais complètement détachée de son passé et parvenait à faire la part des choses. Voir Granger débarquer sur son territoire ne l'enchantait pas plus que ça, mais elle voyait quand même là-dedans une façon de se distraire un peu dans son quotidien devenu assez monotone.

Certes, il y avait des antécédents entre elles, mais c'était il y a quinze ans. De l'eau avait eu le temps de couler sous les ponts, depuis.

Drago, en revanche, ne voyait pas d'un bon œil son passé qui refaisait surface.

Partir en Bulgarie avait été l'occasion pour lui de se faire oublier, de se racheter une conduite en silence pour être mieux vu de la société magique. Il souhaitait se détacher totalement de l'Angleterre pour se reconstruire après toutes les horreurs qu'il avait vécues.

Devenir un Mangemort, accueillir le Seigneur des Ténèbres sous son toit, devoir assumer des responsabilités d'adulte tout en étant encore adolescent…

Ici, il n'était que Drago Malefoy, directeur adjoint de Durmstrang. Et elle, elle n'était que Pansy Parkinson, seule fleuriste d'un petit village sorcier.

Elle comprenait tout à fait que voir des démons de son passé ressurgir de la sorte allait raviver des mauvais souvenirs chez Drago, tout comme chez elle, d'ailleurs.

Elle associait Granger à Potter et donc à la guerre qui lui avait pris ses parents, la laissant orpheline à tout juste dix-sept ans.

Mais elle s'ennuyait bien trop dans sa vie en ce moment pour dire non à un peu de rebondissements.


Et voilà !

Alors, comme vous l'avez remarqué, ce premier chapitre est centré sur Hermione et Pansy. Vous aurez donc compris que le prochain sera du pdv de... Drago et George ! Bravo, vous avez bien suivi mdr. L'alternance se fera donc ainsi, Hermione/Pansy pour les chapitres impairs, Drago/George pour les pairs.

J'ai super hâte de savoir ce que vous avez pensé de cette entrée en matière ! Vous les aimez, mes deux femmes de cette histoire ? Qu'est-ce que ça vous laisse penser pour la suite ? Comment George va se retrouver mêlé à ça ? Est-ce que ce qu'on aperçoit de mon Drago vous plaît ? N'hésitez pas à me laisser un p'tite review.

Je vous donne rendez-vous mercredi prochain pour la suite.

Du love !