Coucou les p'tits loups !
J'espère que vous allez bien en ce mercredi. Ici, ça roule !
Je vous laisse avec ce septième chapitre. Au programme : des nouvelles d'Izia, un thé, et un nouveau pas de franchi.
Bonne lecture !
Hermione faisait les cent pas devant l'infirmerie de Durmstrang.
Son stress avait eu raison des petites peaux autour de ses ongles et si George ne se dépêchait pas d'arriver, elle risquait de devoir décharger toute son angoisse sur quelqu'un d'autre qui aurait le malheur de passer par là.
Apolline, convoquée elle aussi, était stoïque, droite comme la Justice et, contrairement à Hermione, ne semblait pas débordée par son stress.
Le couloir dans lequel elles se trouvaient était désert et si silencieux qu'Hermione entendait sa propre respiration résonner contre la pierre.
Le couvre-feu était largement dépassé, ce qui expliquait la présence d'aucune âme vivante ici à part elles, mais Hermione n'aurait pas été contre un peu de compagnie pour éviter de ressasser son stress. Elle avait bien tenté de parler avec Apolline, mais elle n'avait pas réussi à lui soutirer plus d'une dizaine de mots.
Elle ignorait ce qui était arrivé à Izia et la perspective que ce soit dramatique l'inquiétait énormément. Elle se voyait déjà rentrer en Angleterre et annoncer aux parents de cette pauvre jeune fille son destin tragique…
Elle tourna la tête lorsqu'elle entendit des pas à l'autre bout du couloir et ses épaules se détendirent lorsqu'elle reconnut George.
- C'est pas trop tôt ! pesta-t-elle. Tu étais où ?! Enfin, peu importe, tu fais ce que tu veux, mais tu aurais pu te dépêcher !
- J'ai fait aussi vite que j'ai pu quand j'ai eu ton Patronus, ce n'est quand même pas ma faute si ce château est un vrai labyrinthe !
Hermione balaya l'air avec sa main. Les excuses de George n'étaient pas importantes contrairement à la raison de leur présence dans ce couloir.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda-t-il d'un air concerné qu'elle l'avait rarement vu arborer.
- Exactement, je ne sais pas. J'a i moi-même reçu un Patronus de Malefoy me disant que les trois champions étaient à l'infirmerie, mais j'ignore pourquoi. J'espère qu'ils vont bien et qu'ils n'ont pas fait de bêtise…
- Et il est où, Malefoy ?
- Il est là, répondit l'intéressé en sortant de l'infirmerie.
Tous trois se tournèrent vers lui. Apolline s'approcha d'eux, toujours silencieuse, et Hermione ne parvenait pas à masquer son inquiétude.
- Comment va Izia ? s'empressa-t-elle de demander avant de se reprendre. Hum, enfin, comment vont-ils tous les trois ?
- Ils sont hors de danger, les rassura-t-il aussitôt, mais ça aurait pu être dramatique.
- Il s'est passé quoi ? s'enquit George.
- Des Soldats de niveau sept, jaloux de la sélection d'Aleksandar, l'ont pris à parti et l'ont roué de coups dans un couloir, révéla Malefoy. En rentrant dans leurs quartiers, Charline et Izia les ont vus et elles l'ont défendu. C'est tout à leur honneur, mais elles ont été touchées par quelques sorts malgré tout.
Hermione plaqua sa main contre sa bouche, effarée. Comment une telle violence avait-elle pu éclater par simple jalousie ?! Harry en avait été victime, lors de sa sélection, mais elle n'avait pas souvenir que cela était allé aussi loin…
- Comment vont-ils ? demanda Apolline.
- Bien, assura Malefoy, ils se reposent. Aleksandar est un peu amoché, mais rien qui ne puisse pas être guéri par monsieur Kollar, notre infirmier, ou quelques potions. Charline et Izia resteront ici cette nuit, mais elles n'ont que des éraflures et des blessures de surface.
Soulagée, Hermione ne put retenir un soupir. Elle avait eu si peur qu'il leur soit arrivé malheur !
- Soyez sûrs que je vais faire ce qu'il faut pour que les coupables soient punis, ajouta Malefoy avec sévérité. À eux trois, ils ont réussi à identifier les élèves mis en cause.
Malefoy affichait son air impassible, comme si la situation ne lui posait pas de problème. Pourtant, elle commençait à comprendre à quel point il était attaché à la discipline de son école, elle ne doutait donc pas qu'il allait prendre le problème avec sérieux.
- Est-il possible de les voir ? s'enquit Hermione.
- Ils dorment tous les trois, répondit Malefoy en la regardant. Monsieur Kollar sera à leur chevet dès huit heures demain matin pour constater leur état. S'il estime qu'ils peuvent partir, je vous tiendrai au courant.
Hermione approuva d'un bref hochement de tête.
- Vous nous informerez des sanctions prises à l'encontre des coupables ? demanda Apolline.
- Bien sûr.
- Si besoin, j'ai quelques petits trucs dans ma valise qui pourraient leur faire passer l'envie de recommencer, plaisanta George avec son éternel sourire malin.
Sa proposition eut au moins le mérite de détendre l'atmosphère. L'ambiance un peu lourde autour d'eux s'adoucit et ils échangèrent des sourires plus ou moins naturels.
- Merci pour votre efficacité, monsieur Malefoy, conclut Apolline. Bonne nuit à tous.
Elle tourna les talons, faisant virevolter sa cape autour d'elle, et partit en direction des quartiers de Beauxbâtons.
- Je vais aller me coucher aussi, annonça George après un bâillement sonore. Je suis épuisé. Bonne nuit, les enfants.
Hermione ne comprit pas le sourire narquois que Malefoy adressa à George avant qu'il s'en aille, mais elle ne chercha pas à en savoir plus pour le moment. Malgré tout, elle nota dans un coin de sa tête qu'il lui faudrait avoir une petite conversation avec son ami bientôt, elle le trouvait plutôt étrange ces derniers jours.
- Merci de t'être occupé d'Izia, Malefoy, lui dit-elle avec un sourire franc.
- C'est à charge de revanche. Tu as désormais une dette envers moi.
Hermione décela l'humour dans sa voix, une chose qui était somme toute assez rare chez lui.
- Toujours si excessif, le taquina-t-elle. Non, sérieusement, tu commences à me prouver que tu as changé.
Il fronça les sourcils, étonné par son affirmation.
- Pourquoi ?
- Parce que le Malefoy que je connais, ou du moins que je connaissais, aurait été égoïste et n'aurait pris que son élève en considération. Là, tu t'es occupé d'Izia et Charline au même titre qu'Aleksandar.
L'étonnement laissa place à un regard fier, légèrement triomphant, et très peu modeste.
- Quand tu fais cette tête, en revanche, j'ai l'impression de revoir l'insupportable petit blond de douze ans !
Sa remarque eut au moins le mérite de le faire rire et elle aussi. Elle n'aurait jamais cru pouvoir discuter, encore moins plaisanter, avec Malefoy de la sorte, mais force était de constater qu'il avait vraiment changé. L'homme qu'il était devenu semblait intéressant et Hermione ne demandait qu'à le connaître plus.
- Est-ce que tu as quelque chose de prévu demain ? lui demanda-t-il.
Machinalement, ils s'étaient mis en marche en direction des quartiers de Poudlard. Malefoy, les mains dans les poches de son pantalon, avançait dans ce couloir avec assurance, comme s'il possédait les lieux. Hermione se sentait petite à côté de lui, dans cet ensemble de jogging qu'elle avait enfilé à la va-vite lorsqu'elle avait reçu son Patronus.
Une chance qu'elle n'ait pas mis celui qui était troué au niveau de l'entrejambe.
- Tout dépend quand, lui répondit-elle.
- En fin de journée, vers dix-sept heures, pour boire ce fameux thé tout en discutant de nos écoles respectives et de notre manière de les diriger.
Hermione hocha la tête.
- C'est d'accord.
- Parfait. Attends-moi en bas de l'escalier qui mène à la haute tour, tu ne pourras pas accéder à mes appartements sans moi.
- Je ne comptais absolument pas le faire.
- Qui sait. Je me méfie des Gryffondor et de leur fâcheuse manie de vouloir mettre leur nez partout, même là où ils ne sont pas invités.
- Encore des clichés, Malefoy.
- Vous les entretenez trop bien.
Il conclut sa remarque d'un clin d'œil et le trajet jusqu'aux quartiers de Poudlard se fit dans un silence apaisant.
Malefoy lui souhaita bonne nuit et Hermione décela l'ombre d'un sourire lorsque la porte se referma sur elle.
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Comme convenu, Hermione attendait Malefoy au pied de l'escalier qui menait à la plus haute tour.
Elle n'était pas encore venue dans cette partie de l'école, ce qui semblait logique car elle abritait les espaces personnels des professeurs et qu'elle n'avait rien à y faire.
Invitée… Malefoy l'avait invitée à boire le thé. Cela lui semblait surréaliste, quand elle y pensait.
Pourtant, lorsqu'elle l'aperçut dans les escaliers et qu'il lui fit signe de le rejoindre, elle oublia toute l'étrangeté de la situation.
- Je ne t'ai pas vu de la journée, dit-elle en montant les marches à sa suite. Tu te cachais ?
- Je me préparais psychologiquement pour ce rendez-vous, lui répondit-il en jetant un œil par-dessus son épaule pour la regarder.
Hermione lui tira puérilement la langue.
- Idiot.
- C'est un fait. Mais plus sérieusement, j'ai reçu tour à tour les parents des élèves qui ont agressé Aleksandar, Charline et Izia. Ça m'a pris beaucoup de temps.
- Et alors ? s'enquit-elle, curieuse.
- Ils sont tous exclus un mois, lui apprit-il. J'ai eu de la chance, les parents ont été compréhensifs et totalement d'accord avec la sanction.
- Tant mieux. Tu as bien agi, il ne fallait pas laisser cet acte impuni.
Hermione passa outre le fait que c'était, encore une fois, Malefoy et non Koslowski qui s'occupait des sujets importants.
Ce matin, elle s'était rendue à l'infirmerie pour prendre des nouvelles d'Izia et des deux autres champions. Par chance, Izia était celle qui s'en tirait le mieux. Elle s'en sortait avec des griffures sur les avant-bras et de faibles contusions. Charline, quant à elle, souffrait d'une légère commotion cérébrale, mais qui ne remettrait pas en cause sa participation au Tournoi selon l'infirmier de Durmstrang.
Aleksandar, en revanche, était le plus amoché des trois. Un œil au beurre noir, une côte fêlée, deux dents cassées et des raideurs dans les jambes à cause d'un maléfice de Jambencoton mal lancé. Selon Zlatan, l'infirmier, il aurait été plus raisonnable que le jeune homme annule sa participation, mais il avait refusé. Aleksandar était prêt à tout, quitte à s'entraîner sur son lit de fortune à l'infirmerie, mais pas à renoncer au Tournoi.
Hermione avait bien tenté de lui faire entendre raison, de lui faire comprendre que sa santé était en jeu, mais il avait été ferme. Et il lui avait un peu trop rappelé Harry.
Izia et Charline étaient donc sorties dans l'après-midi et Aleksandar devait rester en observation encore quelques jours.
Une fois arrivés, Malefoy referma la porte derrière eux et Hermione prit quelques secondes pour s'imprégner du lieu.
Au premier abord, elle fut étonnée par la circularité de la pièce à vivre. Du moins, de la manière avec laquelle celle-ci était aménagée. Malefoy aurait pu utiliser la magie pour s'adapter, mais il avait tiré profit de la particularité des murs.
Beaucoup de hautes fenêtres les occupaient, ce qui offrait une luminosité incomparable au salon. Le soleil était en train de se coucher sur le lac et la vue était à couper le souffle. Hermione ne s'attarda pas sur les deux gros canapés en velours, l'énorme lustre en cristal au plafond ou la grande bibliothèque sculptée à même le mur qui courait sur au moins trois mètres. Elle se précipita vers les fenêtres pour admirer le paysage.
C'était magnifique. Depuis cette plus haute tour, elle dominait le lac. Cela lui donna une légère sensation de vertige, mais celle-ci se dissipa bien vite. La lumière orangée était chaude, douce, et les derniers éclats du soleil se reflétaient à la surface de l'eau. Elle aurait pu rester là des heures, jusqu'à que le soleil disparaisse complètement derrière les montagnes et que la nuit s'installe.
- Pas mal, hein ?
Hermione sursauta puis se tourna vers Malefoy qui avait déjà préparé le thé et qui l'attendait, confortablement installé sur un des canapés.
Elle essuya le petit halo de buée que sa respiration avait créée sur la vitre et le rejoignit. Elle s'assit sur le deuxième canapé, face à lui, et se saisit d'une tasse de thé lorsqu'il l'invita d'un geste de la main à le faire.
- C'est magnifique, oui. C'est déroutant parce que depuis mon bureau, à Poudlard, j'ai une vue sur le lac assez similaire, mais sans les montagnes autour.
- Ces montagnes m'apaisent, confia Malefoy avant une gorgée de thé. J'aime les voir changer au fil des saisons.
- Ce que tu peux être poétique, le taquina Hermione.
- Il y a tellement de choses que tu ignores à mon sujet, Granger.
Son sourire énigmatique disparut derrière sa tasse en porcelaine.
- Alors dis-moi, débuta-t-elle après avoir posé la sienne sur la table basse entre eux. Qu'est-ce que tu aimes autant ici ? Qu'est-ce qui en fait une école différente de Poudlard ?
- Énormément de choses. J'y ai fait mon niveau sept et j'ai beaucoup appris. En dehors de la rigueur et de la discipline qui manquent un peu à Poudlard, il y a d'autres cours ici qui sont très intéressants. L'Art du combat sans baguette, la Nécromancie, l'Alchimie, entre autres. J'ai appris une magie différente et je peux la combiner avec celle que j'ai de nature, c'est passionnant.
Et Hermione n'en doutait pas une seconde.
De plus, Malefoy avait une manière de parler elle aussi passionnante, lorsqu'il n'utilisait pas son ton traînant.
- Mais je ne crache pas dans la potion pour autant, ajouta-t-il. Poudlard a ses défauts, mais c'est une excellente école. J'aime bien me moquer, mais j'y ai appris tout ce que je sais.
- J'essaie de garder l'âme de l'école, cette sensation de "deuxième maison" que j'ai toujours ressenti quand j'y étais, plus jeune. Je sais que mes élèves s'y plaisent et c'est tout ce qui compte. Bien sûr, des améliorations sont toujours possibles, mais chaque chose en son temps.
- Comment t'es-tu retrouvée à la direction de l'école si jeune, d'ailleurs ? voulut savoir Malefoy.
Hermione prit le temps de rassembler ses souvenirs le temps d'une gorgée de thé.
- J'ai été professeure d'Arithmancie pendant plusieurs années avant de me lasser, expliqua-t-elle. J'ai voulu du changement et Minerva a été formidable. Elle m'a confié la direction des Gryffondor avant de me nommer directrice adjointe pour l'aider. Elle était fatiguée et elle avait besoin de passer le flambeau à quelqu'un de confiance, alors elle m'a proposé de prendre sa place de directrice. C'était la volonté du conseil d'administration, aussi, de nommer quelqu'un de jeune. Ils avaient confiance en moi, en mes ambitions et mes idées, donc voilà.
C'était étrange de revenir ainsi sur son parcours. Hermione était assez nostalgique et repenser à tout cela ravivait des souvenirs différents. La plupart très heureux, d'autres plus difficiles. Même si elle était volontaire et déterminée, ce n'était jamais facile de se faire une place.
- Si tu veux mon avis, et même si tu ne le veux pas, McGonagall n'aurait pas pu trouver meilleure remplaçante.
Hermione avala sa gorgée de thé de travers. Avait-elle bien entendu ?
- Pardon ?
- Ne sois pas étonnée, Granger. Qui d'autre que toi, finalement ? Tu es brillante, ambitieuse, responsable, tu adores les gamins et tu es une bosseuse. Poudlard avait besoin de sang neuf et tu l'incarnes à merveille.
- C'est plutôt le fait que ça vienne de toi qui me surprend.
Malefoy soupira.
- Tu as dit toi-même, hier, que tu commençais à voir que j'avais changé. J'ai des défauts, mais si j'ai au moins une qualité, c'est la franchise. Je ne mens jamais et si je te dis que tu es une bonne directrice, c'est que je le pense.
Son regard déterminé plongé dans le sien, Hermione n'était plus d'humeur à le contrarier. C'était vrai, il lui prouvait qu'il n'était plus le même adolescent imbuvable, alors elle devrait simplement accepter le compliment sans chercher la petite bête.
Et puis il avait raison, elle était une bonne directrice.
Hermione lui sourit et Malefoy se détendit légèrement si elle en croyait ses épaules qui venaient de s'abaisser.
- Que dis-tu de repartir à zéro ? proposa-t-elle.
Malefoy fronça les sourcils et Hermione se pencha un peu vers l'avant, sa main droite encadrant un coin de sa bouche.
- C'est le moment où tu t'excuses d'avoir été un petit con avec moi durant toute ton adolescence, chuchota-t-elle comme si elle lui confiait un secret.
Pour la première fois, Hermione entendit un éclat de rire sortir de la bouche de son ancien camarade et elle se fit la réflexion que ce n'était pas du tout désagréable à écouter, au contraire.
- Maintenant que tu m'as dit de le faire, tu ne vas pas croire à la sincérité de mes propos.
- Essaie toujours, le défia-t-elle avec un sourire tout en se reculant un peu dans le canapé pour être mieux assise.
Malefoy s'éclaircit la voix et la regarda dans les yeux. Si Hermione fut surprise par le sérieux qu'elle y lut, elle essaya de ne pas le montrer.
- Pardon d'avoir été, comme tu le dis si bien, un petit con avec toi. Je ne me chercherai pas d'excuses, ce serait hypocrite, mais je regrette tout ce que j'ai pu dire ou faire. J'ai changé, ce que je pense a changé aussi, et s'il t'arrive toujours d'être une insupportable Miss-Je-Sais-Tout un peu autoritaire, je reconnais maintenant que ça a un certain charme.
Hermione prit sur elle pour contrôler la chaleur qui gagnait ses joues.
- Excuses acceptées, déclara-t-elle avec toujours le même sourire et en espérant que Malefoy en saisirait la franchise.
À l'expression qu'il afficha par la suite, elle sut que oui.
Ils pouvaient repartir sur de bonnes bases.
Pansy retourna le panneau sur la porte de sa boutique, indiquant que celle-ci était désormais fermée.
Ce fut une journée interminable. C'était la première fois depuis plusieurs mois qu'elle avait si peu de clients et même si elle avait des commandes sur lesquelles avancer, elle avait trouvé le temps long en fin de journée.
Heureusement, celle-ci était désormais terminée et elle allait pouvoir rentrer chez elle, se prélasser dans un bain bouillant avec un verre de Chardonnay.
Alors qu'elle enfilait son manteau dans l'arrière-boutique, des coups résonnèrent contre sa porte. Pansy soupira. Les gens ne savaient-ils donc pas lire ?! Elle opta pour l'ignorance mais, au moment où elle noua son écharpe autour de son cou, on toqua à nouveau.
Agacée, elle claqua des talons jusqu'à la boutique pour renvoyer gentiment chez elle la personne qui pensait qu'elle faisait des heures supplémentaires.
- C'est ferm…
La dernière lettre mourut sur ses lèvres lorsqu'elle vit Weasley, tout sourire, le nez collé contre la vitre.
En une seconde, des flashes de la dernière fois qu'ils s'étaient vus s'imposèrent devant ses yeux. Ils avaient été à deux doigts de s'embrasser, mais ils avaient été interrompus par le Patronus de Granger. Pansy lui en voulait toujours terriblement, d'ailleurs, même si ce n'était pas tout à fait sa faute.
Son écharpe juste pendue à son cou, elle lui ouvrit en ignorant les petits crépitements dans son ventre.
- Si tu viens pour un bouquet, Weasley, c'est trop tard. Il faudra repasser demain.
Accoudé au chambranle de la porte, il lui offrit un sourire séducteur.
- Une chance que je ne vienne pas pour ça.
- Qu'est-ce que tu veux, alors ?
Pansy s'en voulut tout de suite pour ce ton qui pouvait paraître peu agréable.
- Je viens terminer ce qu'on a commencé l'autre soir, révéla-t-il. Je peux entrer ?
Pansy fit semblant d'hésiter quelques secondes avant de le laisser franchir le pas de la porte. Dos à lui, elle s'autorisa un sourire qu'il ne vit pas. Un coup de baguette plus tard, la serrure était verrouillée et les stores complètement baissés.
- Tu as mis du temps avant de venir me trouver, dit-elle en amorçant un mouvement pour retirer son écharpe.
Cependant, Weasley l'en empêcha puisqu'il se saisit des deux pans du tissu d'une poigne assurée.
Malgré la pénombre, Pansy put voir la lueur malicieuse dans son regard brun. Cette étincelle qui lui était propre et qui lui plaisait.
Elle ignorait pourquoi elle se laissait faire avec lui. Ce n'était pas du tout son genre, pourtant. Son genre, c'était plutôt de prendre les devants, de mener la danse et de dicter la marche à suivre. Avec lui, c'était différent. George Weasley éveillait quelque chose en elle qu'elle ignorait être en dormance.
Son regard toujours plongé dans le sien, Pansy s'humidifia les lèvres et Weasley comprit le sous-entendu puisqu'il tira doucement sur son écharpe pour l'attirer contre lui. Sans perdre de temps, il se pencha sur elle et posa sa bouche contre la sienne.
Contrairement à l'autre jour, les douces caresses contre les lèvres laissèrent place à un baiser plus franc. Les mains de Weasley tenaient toujours chaque côté de son écharpe, mais Pansy glissa les siennes sur ses joues pour approfondir leur étreinte.
C'était qu'il embrassait bien, le bougre !
Sans pour autant cesser ce baiser, Pansy pivota légèrement et recula jusqu'à son comptoir. Après s'être assurée qu'aucune épine s'y trouvait, elle prit appui sur ses mains et se hissa sur le meuble de bois pour s'asseoir. À peine eut-elle écarté les jambes que Weasley y prit place, sa bouche retrouvant la sienne.
D'une main, il tira sur son écharpe pour enfin la retirer et Pansy fit de même avec la sienne. Leurs deux manteaux subirent le même sort et alors que Weasley la rendait folle avec des baisers dans son cou, Pansy réussit à articuler entre deux soupirs :
- T'es sûr de ce que tu fais, là ?
- Je ne sais pas ce qu'on t'a raconté sur moi, mais c'est pas ma première fois, Parkinson.
- Abruti. Je veux dire, est-ce que tu es certain de ce qu'on s'apprête à faire ?
Il finit par relever la tête, l'air concerné et les sourcils légèrement froncés.
- Tu ne veux pas ? Je peux arrêter, je croyais que…
- Tu croyais très bien, le coupa-t-elle en posant son index contre sa bouche pour qu'il se taise. Mais je veux que ce soit très clair entre toi et moi. On baise sur ce comptoir, ou ailleurs si le cœur t'en dit, mais c'est tout, OK ?
L'incompréhension laissa place à cette éternelle malice dans ses pupilles.
- Tu vas en redemander, Parkinson, se vanta-t-il en reprenant ses baisers là où il les avait arrêtés.
Pansy n'eut même pas le temps de protester puisqu'il la surprit en mordillant la peau fine de son cou.
Il était temps qu'elle se reprenne ou elle allait faillir à sa réputation.
Pendant qu'il continuait le délicieux traitement qu'il lui infligeait, Pansy faufila ses mains sous son pull et elle sourit en sentant la chair de poule sous ses doigts. Dis donc, il était bien foutu, celui-là… Elle n'avait pu qu'apercevoir sa carrure, mais maintenant qu'elle avait l'occasion de le toucher, elle pouvait affirmer qu'il était bien bâti.
Elle défit la boucle de sa ceinture et baissa la fermeture éclair de son jean afin d'aller vérifier si le reste de son anatomie était à la hauteur. Lorsqu'elle posa sa main sur son sexe déjà dur, elle ne fut pas déçue. Pansy commença à le caresser par-dessus le tissu de son boxer et les soupirs de plaisir de Weasley se faufilèrent dans son oreille jusqu'à son bas-ventre, en passant par son cœur.
Comme la suite des événements semblait plutôt claire, Pansy lui demanda de lancer les sorts de protection et de contraception avant qu'ils aillent plus loin, et Weasley s'y appliqua.
Rapidement, elle fit glisser son pantalon et son sous-vêtement en s'aidant de ses pieds - qu'elle avait déchaussés - et elle attira son visage au sien pour attraper ses lèvres. De sa main de libre, elle commença à le masturber en douceur.
Weasley dut estimer qu'il était injuste qu'il soit à moitié nu contrairement à elle, alors il passa ses mains dans son dos pour trouver la fermeture éclair de sa robe et la baisser. Il recula son visage pour la regarder dans les yeux lorsqu'il fit glisser le tissu sur ses épaules, lui révélant ainsi sa poitrine nue. Pansy était fière de son corps et peu pudique, donc elle ne se déroba pas sous le regard gourmand qu'il posa sur ses seins.
- La vue te plait ? lui demanda-t-elle alors qu'elle prenait appui vers l'arrière, sur le comptoir.
- Énormément. Mais il y a une autre vue que je suis à peu près certain de préférer…
Il posa ses mains sur ses hanches et Pansy souleva les fesses pour qu'il puisse la débarrasser totalement de sa robe. Une simple culotte noire et des bas de la même couleur suffirent à faire monter le rouge aux joues de Weasley qui se mordit la lèvre d'un air envieux.
- Fais gaffe, tu es à deux doigts de baver, se moqua-t-elle en prenant appui de ses coudes derrière elle.
Il secoua la tête et, sans la quitter des yeux, il fit glisser son doigt entre ses lèvres après lui avoir ôté sa culotte. Pansy réalisa à quel point elle était humide quand son index entra en elle avec une facilité déconcertante. Si bien qu'il ajouta aussitôt son majeur alors que son pouce caressait son clitoris. Sa main de libre était posée sur son ventre, comme s'il la défiait d'esquisser le moindre mouvement.
Et, encore une fois, Pansy se laissa faire. Weasley savait ce qu'il faisait. Il savait comment caresser son clitoris. Il savait à quelle vitesse la pénétrer de ses doigts. Il savait qu'en les recourbant légèrement, il touchait un endroit précis en elle qui électrisait tout son corps. Et c'était extrêmement déroutant.
Pourtant, la tête relâchée vers l'arrière, Pansy se laissa aller à son plaisir sous les doigts experts de son amant d'un soir.
Il remonta sa main qui était sur son ventre jusqu'à sa poitrine et Pansy arqua le dos sous un accès de plaisir quand il pinça son téton entre ses doigts.
- Weasley, réussit-elle à articuler entre deux soupirs. Je te veux en moi et tout de suite.
Lorsqu'aucun sexe ne remplaça ses doigts, elle se décida à relever la tête pour le regarder. Quand avait-il enlevé son pull ? Elle n'en savait rien, mais elle l'en remercia silencieusement car elle était ravie de constater qu'elle ne s'était pas trompée sur sa carrure avantageuse. Elle adorait les hommes aux épaules larges et dont la taille était peu marquée.
- Qu'est-ce que tu att… AH !
Sa réplique mourut dans un cri quand il recourba ses doigts en elle. Le salaud !
Il se pencha sur son corps, son torse brûlant contre sa poitrine toute aussi chaude, pour lui chuchoter à l'oreille.
- Appelle-moi par mon prénom et j'accèderai à tous tes désirs, Parkinson.
Quelle audace ! L'appeler par son nom de famille alors qu'il exigeait qu'elle fasse l'inverse ? C'était mal la connaître.
Pansy se redressa, emprisonnant les doigts de Weasley en elle, puis elle se saisit de son sexe tendu qui n'appelait qu'à une chose lui aussi.
- Tu as autant envie de ça que moi, Weasley, insista-t-elle, ne nous prive pas de ce plaisir.
Du pouce, Pansy vint caresser son gland d'où perlait déjà quelques gouttes de sperme. Puisqu'elle n'était plus à ça près en termes de provocation et qu'elle avait diablement envie que Weasley la prenne sur ce fichu comptoir, elle abattit ses dernières cartes en léchant son pouce, ses yeux rivés dans les siens et un sourire au coin des lèvres.
Ce fut à cet instant précis que Weasley abdiqua. La lueur malicieuse dans son regard s'évapora et Pansy n'eut qu'à légèrement se pencher vers l'arrière pour qu'il retire ses doigts et qu'ils soient remplacés par son sexe.
Ses va-et-vient furent tout de suite amples, profonds et exquis. Pansy se délectait de chaque mouvement de ses hanches, de chaque butée en elle, de chaque gémissement qui franchissaient les lèvres de son amant. Et elle n'était pas en reste pour ce qui était d'exprimer son plaisir. Elle avait toujours été particulièrement démonstrative pendant le sexe et si elle en croyait le sourire et l'éclat gourmand dans les yeux de son partenaire, ce n'était pas pour lui déplaire.
D'un geste autoritaire, elle attrapa le visage de Weasley entre ses doigts et l'attira au sien pour l'embrasser. Maintenant qu'elle avait goûté à ses baisers, elle n'avait plus aucune envie de s'en priver. C'était sauvage, assez désordonné au point que leurs dents s'entrechoquaient parfois, mais Pansy n'en avait rien à faire. Elle prenait son pied et c'était l'essentiel.
Alors qu'elle allait glisser sa main entre les deux corps moites, Weasley la devança et le contact de ses doigts sur son clitoris l'électrisa.
- Continue comme ça, soupira-t-elle. Exactement comme ça.
Et il obéit.
Pansy sentit petit à petit le bas de son ventre se contracter et l'orgasme s'y former. L'onde de plaisir irradia tout son corps quelques toutes petites secondes après et elle explosa dans un dernier gémissement.
Les étoiles dansaient encore devant ses yeux et l'orgasme la picotait toujours quand Weasley se déversa en elle, les yeux clos et sa lèvre inférieure férocement emprisonnée entre ses dents.
Pansy s'allongea sur le comptoir, indifférente à la moiteur de son dos contre le bois, le temps de reprendre ses esprits. Par Merlin, Morgane, Salazar et tous les autres, elle allait s'en souvenir de celle-ci.
Elle sentit Weasley se retirer d'elle et en penchant légèrement la tête sur le côté, elle le vit se baisser et se redresser, baguette à la main, pour se lancer un sort de nettoyage. Il l'interrogea du regard, sa baguette pointée vers elle, et Pansy hocha paresseusement la tête. Une seconde plus tard, elle se sentit assez fraîche pour se rhabiller.
Alors qu'elle peinait à remonter la fermeture éclair de sa robe, Pansy sursauta quand les mains de Weasley se posèrent sur les siennes.
- Je suis une grande fille, tu sais ? Je peux me débrouiller toute seule.
- Je n'en doute pas une seule seconde, mais si tu continues à te tortiller comme ça, tu vas te déboiter une épaule et ta robe ne sera toujours pas fermée.
Il remonta la tirette en un clin d'œil et Pansy se dépêcha de mettre son manteau et son écharpe.
- Loin de moi l'idée de te mettre dehors, Weasley, mais j'ai un rendez-vous et je suis déjà en retard.
Elle ouvrit la porte et posa un regard insistant sur lui. Cependant, il ne semblait pas en avoir quelque chose à faire puisqu'il termina de s'habiller avec une lenteur à faire pâlir de jalousie un paresseux.
Il passa la porte et, une fois sur le perron, se pencha à son oreille pour chuchoter :
- Tu sais où me trouver.
Sa voix grave s'infiltra en elle au point de la faire frissonner et Weasley transplana sous son nez après lui avoir offert son sourire le plus mutin.
Elle était dans la merde.
Eh voilà !
Ah quand j'ai dit "un nouveau pas de franchi", je rigolais pas ahah. Y'en a deux qui sont clairement passés à la vitesse supérieure pendant que les deux autres admirent le paysage en buvant du thé... Deux poids, deux mesures ;)
J'espère que vous avez apprécié votre lecture !
Du love pour vous, à mercredi !
