Les éléments en italique sont des répliques reprises directement du livre "Harry Potter à l'école des sorciers" de J.K. Rowling
Lorsque Harry tente de prendre le poste d'attrapeur dans l'équipe de Quidditch de Poudlard, cela se fait dans la discrétion. Severus Rogue ainsi que le capitaine des Serpentard, Marcus Flint, lui prépare des exercices plus alambiqués les uns que les autres. Alors que le professeur et le capitaine pensaient le piéger et l'empêcher de faire partie de l'équipe, ils rencontrent à leur grande surprise un garçon au sens inné de l'air. Harry semble voler depuis qu'il est tout petit. Son aisance sur le balai est rapidement jalousée par le capitaine, qui tente de donner des raisons de ne pas le prendre dans l'équipe. Il est trop jeune. Il n'est pas assez expérimenté, il faut qu'il observe pour apprendre. La seule réplique du professeur Rogue remplit pourtant Harry de confiance.
- Il nous fera gagner.
Harry fait partie de l'équipe. Personne n'est au courant, excepté les membres de l'équipe. Certains protestent devant ce choix qui paraît désastreux. Tout ce que Flint est capable de répondre à cela est qu'il s'agit de l'avis du professeur Rogue. Suite à cela, plus personne n'ose redire quoi que ce soit, ne voulant pas contester l'autorité de leur directeur de maison.
En attendant, Harry n'est pas certain que cela puisse être bénéfique pour lui. Le monde magique décide enfin de l'inclure dans ses affaires et l'enlève au monde qu'il a connu. Faut-il vraiment qu'en plus d'être le survivant, il soit le premier attrapeur de première année durant ces cent dernières années ? Afin de trouver quelques réponses à ses questions, il se demande s'il ne pourrait pas parler de cela à Drago. Mais le garçon se rend compte qu'il s'agit d'une mauvaise idée en se souvenant de la discussion qu'il a eue avec lui chez "Madame Guipure".
Les membres de la maison de Serpentard le regardent pour la plupart comme un animal. Ils ne s'approchent pas et tentent de rester le plus loin possible de lui afin d'éviter d'avoir à la toucher. Cela questionne le survivant, mais il ne s'en accommode pas, décidant tout simplement de se faire ses propres amis s'il en a les capacités. Hermione et Neville sont présents de façon intermittente autour de lui, mais lui apportent toujours sourire et réconfort, ce qui permet au garçon à lunettes de toujours rester positif. Bien qu'il ne leur ait rien dit encore à propos de son intégration dans l'équipe de Quidditch de sa maison, il ne doute pas un instant que les deux Gryffondor le féliciteraient.
Un matin, Harry reçoit un paquet particulièrement conséquent à sa table. Avant de l'ouvrir, il a la bonne idée de regarder la note qu'un hibou a posé sur l'emballage. Celui-ci indique le contenu de la boîte et demande au garçon de ne surtout pas ouvrir celui-ci devant le reste de ses camarades. Un balai, pense Harry en demandant à Malefoy de l'aider à porter le paquet dans leur dortoir, un vrai balai magique, qui vole ! Heureux, il cache la chose sous son lit, ne mettant personne dans la confidence malgré les efforts non dissimulés de Drago et Millicent pour tenter de comprendre ce qui s'y cache. Cependant, le papier qui protège le colis est particulièrement révélateur. Drago comprend alors ce qu'il se passe, mais n'en tient pas rigueur. Après tout, ils ne sont pas amis.
Tandis que Drago, Millicent et lui gravissent les marches afin de monter à leur cours d'astronomie, les deux Serpentard ne cessent de questionner Harry, souhaitant toujours découvrir le secret qu'il semble vouloir protéger.
- Vous le découvrirez bien assez tôt, sourit Harry en relevant la tête, fière.
- C'est nul de nous faire ça ! Tu sais que tu peux tout nous dire, on est tes amis, lui indique Millicent tout en gravissant les marches d'escalier.
- Potter, tu ne nous cacheras pas éternellement ton secret, marmonne Malefoy en levant les yeux au ciel.
- Ce n'est pas le but, rigole Harry.
Sous leur pied, les escaliers se mettent soudainement à trembler. Se trouvant encore sur la marche pour se rendre au deuxième étage, Harry étouffa un juron. Millicent soupire de frustration, ne comprenant pas comment des escaliers peuvent être aussi bêtes. De son côté, Drago haussa les sourcils en apercevant là où les escaliers les mènent dorénavant.
- Le couloir est interdit, murmure Harry en grimaçant. Il s'agit du seul endroit que Dumbledore a tenu à garder éloigner de ses étudiants durant l'année scolaire. Pourtant, à en voir l'expression de Drago, lui pense à ce couloir comme à un défi.
- Allez venez, on a du temps, annonce-t-il en s'avançant dans le noir, les mains dans les poches et la voix trainante.
- Vous êtes sûrs les garçons ? Je veux dire, on n'est pas censés être là, murmure Millicent en posant à son tour ses pieds sur le sol du deuxième étage.
- D'accord, on te suit Malefoy, dit Harry en suivant son ami.
Durant quelques mètres, tout se passe bien. Des lampes à l'aspect qui semble dater du moyen-âge s'allument tandis qu'ils traversent le corridor. Pourtant, un frisson dans le dos force Harry à se retourner. Il se sent observé, ce qui lui fait légèrement peur. Il a envie de prendre ses jambes à son cou, mais à la place, il se retourne. Une ombre se déplace derrière eux et celle-ci possède deux yeux jeux jaunes aux pupilles rétrécies à l'état de fentes. Le chat de Rusard.
- Les gars, Rusard va arriver, on devrait se cacher avant de se faire prendre, murmure Millicent qui a vu la même chose que Harry en se retournant. Elle attrape la manche de Harry pour le faire avancer et le trio se met à courir. Essoufflé, il leur semble courir de longues minutes avant de voir une porte épaisse se dresser devant. D'un sortilège bien placé, Drago permet à ses camarades d'entrer dans la pièce. Il referme la porte derrière lui et respire un grand coup en se rendant compte qu'il a coupé sa respiration depuis un moment à cause du stress.
- Ce n'est pas que je veux vous embêter, mais vous devriez regarder ça, murmure Millicent si doucement que les garçons ne l'entendent pratiquement pas.
Dans un souffle, Potter et Malefoy regardent derrière eux, ne comprenant pas pourquoi elle tente de se faire si discrète. Harry arrête de respirer tandis que Drago hoquette de frayeur. Devant eux se dresse une créature cauchemardesque. Trois mètres de haut, trois têtes, trois paires de dents larges et tranchantes, des filets de bave pendant le long de ses trois mâchoires, le chien qui se trouve devant les trois amis est la créature la plus terrifiante qu'aucun des trois n'ait jamais vus. Millicent fait un pas en arrière et ouvre doucement la porte de la pièce. Doucement, les trois Serpentards sortent le plus silencieusement possible. Les larmes aux yeux de peur, la seule fille du trio renifle. C'est elle qui mène les deux autres vers la sortie du couloir.
- Vous avez remarqué des choses étranges vous aussi ? Demande Malefoy en reprenant ses esprits.
- Oui, murmure Harry, il dormait. Ce truc dormait dans le château. On est censés être à l'abri mais en fait non.
- Poudlard est réputé comme étant l'école la plus sécurisée du continent... Ce serait donc faux ? S'interroge Millicent.
- Mais ce n'est pas tout, répliqua Drago en étouffant un bâillement, ce truc gardait quelque chose, il était couché sur une trappe.
Le monde sorcier étonne de plus en plus Harry, qui ne comprend pas exactement comment il est possible de voler quelque chose, alors qu'il est possible de l'avoir par la magie. Peu importe ce que c'est, il est possible de le créer rien qu'avec une baguette magique. Ses sourcils se froncent tandis qu'il se dirige en direction de la tour d'astronomie avec ses amis. Il pince les lèvres, en colère. Le jeune garçon sent une migraine venir prendre possession de l'avant de son crâne. Très rapidement, il entend son cœur battre dans sa tête. À peine deux étages plus hauts, il annonce qu'il ne peut pas monter plus haut. Lentement, il descend les escaliers en prenant soin d'éviter le deuxième étage. Sa colère contre le monde magique est si forte que cela le rend malade. Devoir vivre dans ce monde qui l'a lâchement abandonné à la moindre occasion le torture atrocement, mais avoir du sang de personne non-magique dans les veines le rend fou également en songeant aux années de tortures qu'il a endurées chez les Dursley. Il est absolument hors de question que cela se reproduise. En plus, alors qu'on lui avait assuré protection et sécurité dans l'enceinte de ce château magique, il découvre une bête mythique, censée exister uniquement dans les contes de fées. Dans son for intérieur, Harry se fait la promesse de ne plus jamais se faire trahir, de choisir très soigneusement ses amis afin de ne pas être déçu. Cela inclut de rester loin de Malefoy.
Dès le lendemain, Harry profite de ses heures de libre pour effectuer des recherches. La première préoccupation qui germe dans son esprit concerne le chien. Quel est cet animal, comment en venir à bout, qu'est-il possible que Dumbledore cache sous cette trappe si durement gardée ? Harry récolte des informations, mais rien ne vient. Il travaille dur, mais aucune des informations qu'il trouve ne se révèle utile. Apparemment, il n'existe que très peu de cerbères. Ce sont des animaux la plupart du temps particulièrement dangereux. Pour espérer créer un lien avec un chien pareil, il faut avoir un réel lien avec les animaux de façon générale. La façon de les calmer dépend également de l'apprentissage que le chien aura de la part de son maître. La tête dans les mains, il se frotte les yeux pour tenter de se remettre les idées en place. C'est dans cette position que Hermione le trouve dans un coin de la bibliothèque.
- Harry ? Tout va bien ? Demande-t-elle prudemment en chuchotant pour éviter les regards furieux de madame Pince, la bibliothécaire.
Harry relève la tête et lui offre un sourire si fatigué que la jeune fille commence à s'inquiéter pour son ami. D'un seul coup, il lui semble voir Harry sous un autre jour. Il ne sourit pas. Il est fin, trop fin, des cernes obscurcissent ses yeux, ses cheveux sont ternes et son visage est pâle.
- Je crois que j'ai besoin d'aide, murmure-t-il en poussant un livre dans sa direction.
Hermione lui sourit et comprend qu'il demande de l'aide non pas pour aller mieux, mais avec ses recherches. Celui la pèse quelque peu. Elle prend tout de même le livre, heureuse de pouvoir tout de même lui donner un minimum d'aide.
- Voyons, on apprend tout ça uniquement à partir de la troisième année ! Pourquoi tu as besoin d'en apprendre plus sur ces bestioles ? S'enquit la jeune fille en observant les images, une moue dégoûtée collée sur ses lèvres.
- Parce qu'il y a une de ces choses dans le château.
Immédiatement, Hermione s'assied, comprenant que le garçon a besoin de parler. De plus, elle est curieuse de découvrir comment Harry a bien pu tomber sur un de ces monstres dans l'école la plus protégée de la Grande-Bretagne. Curieusement, elle se tient à carreau durant toute l'histoire que Harry lui conte. Elle hausse les sourcils et les fronce selon les instants, mais ne pipe pas un mot durant le récit. Lorsqu'enfin Harry se tait, elle lui sourit.
- Je sais ce qui se cache sous la trappe, lui confie-t-elle doucement.
Harry lui sourit en retour et attend qu'elle lui en dise plus. Mais la jeune fille ne dit rien de plus, se mettant en revanche à chercher quelque chose dans son sac.
- Enfin, reprend-elle, je ne sais pas ce qui est précisément caché sous cette trappe, en revanche, je sais que Hagrid, le garde-chasse, est allé chercher quelque chose à la banque à la banque de Gringott's le jour où je suis allée acheter mes fournitures scolaires.
- Comment tu sais, demande Harry, l'air curieux.
- Quand je suis allée acheter mes fournitures, il a bousculé mon père ! En voyant qu'il n'était pas une personne magique, il a commencé à s'excuser en donnant toutes sortes d'excuses... Et il a parlé du numéro du coffre-fort qui a été cambriolé il y a quelques jours. Il marmonnait des choses et j'ai compris quelques petits trucs parce que je me suis concentrée sur lui pendant quelques secondes. Il est vraiment impressionnant !
- Cambriolé ? Harry est de plus en plus perdu. Quel est le rapport entre le chien, la trappe, Hagrid et un coffre de la banque sorcière ? Las, il ferme son livre et attend impatiemment que Hermione finisse de chercher ce qu'elle veut dans son sac. Lorsqu'elle trouve enfin, c'est le journal du matin même qu'elle sort. La brune feuillète quelques secondes ledit journal avant de s'arrêter sur un article précis.
- Tiens, regarde ! Elle tourne le journal dans sa direction afin que Harry puisse le lire.
Le brun à lunettes ne prend pas le temps de tout lire, en revanche, il retient les éléments essentiels en se concentrant sur les éléments qu'il est possible de lire entre les lignes. Le coffre numéro 713 a été forcé, alors que quelqu'un l'avait vidé le jour où Harry a eu onze ans. Le petit sorcier plisse les yeux avant de hausser les sourcils, ne comprenant toujours pas. Lentement, il comprend qui doit avoir les réponses qu'ils cherchent. Hagrid, le garde-chasse.
- Tu m'accompagnes ? Demande Harry en se tournant vers une Hermione rayonnante.
- Bien évidemment, murmure-t-elle en aidant son ami à rassembler ses affaires.
Aussitôt dit aussitôt fait, les deux amis sortent silencieusement de la bibliothèque et marchent dans les couloirs en rigolant doucement, heureux de partager cette aventure. Harry est vraiment content que quelqu'un soit à ses côtés alors qu'il va interroger le garde-chasse. Celui-ci est vraiment très grand et lui fait un peu peur. Le monde magique lui réserve encore bien des surprises. Une fois à l'extérieur, les deux amis se mettent en marche pour aller à la cabane du garde-chasse. Hermione faillit tomber deux fois, mais se rattrape facilement, Harry lui est agile, et sourit devant la maladresse de son amie. Une fois arrivées devant la porte, les deux amis se regardent. Harry toque doucement à la porte. Pas de réponse.
- Tu devrais le faire plus fort je crois, lui annonce Hermione en étouffant un rire.
Harry toque une deuxième fois à la porte, cette fois-ci plus fortement. Ils entendent des grands bruits sourds venir de l'intérieur, puis des aboiements de chiens. Inquiets, les deux adolescents se regardent en se demandant s'ils feraient mieux de partir en courant ou de rester pour avoir leurs explications.
- Bonjour !
La porte s'ouvre sur l'homme qui les avait accueillis le premier jour pour monter dans les barques. Immense et poilu, Harry et Hermione se demandent tous deux s'il s'agit bien d'un être humain. Ils sourient doucement à Hagrid.
- Bonjour, nous voulions venir vous voir pour... Harry perd ses mots, incapable de se souvenir de ce dont ils avaient convenu de dire avec sa brune d'amie. Hermione le regarda batailler intérieurement deux secondes avant de venir à sa rescousse.
- Pour vous remercier ! Le tour en barque du premier jour a rendu notre rentrée magique, explique Hermione en se souvenant de leur rentrée.
Hagrid sourit et semble ému devant ce spectacle.
- Comme c'est gentil, personne n'a jamais pris la peine de venir jusque chez moi pour cela ! Merci beaucoup ! Est-ce que vous voudrez boire quelque chose ? Entrez !
Quelque peu gênés, les deux amis entrent dans la cabane qui sert apparemment de maison à Hagrid. En effet, un lit est posé dans le fond, juste à côté du fourneau. Une table immense est au centre de la cabane, un énorme chien se couché juste en dessous de celle-ci. Des bouteilles pendent depuis le plafond et un garde-manger est installé sur leur gauche.
- Alors dites-moi, comment vous vous appelez ? Dans quelle maison êtes-vous ?
Hermione commence et se présente, se disant qu'il est préférable que Harry garde son identité cachée le plus longtemps possible. Alors qu'elle lui dit être à Gryffondor, Hagrid pose une tasse de thé brûlante devant elle. Hermione lui sourit pour le remercier et souffle doucement dessus pour la refroidir.
- Je suis Harry, commence le garçon, mais il n'a pas le temps de dire un mot de plus qu'il se rend compte que le garde-chasse a les larmes aux yeux. Rapidement, de grosses larmes glissent le long de ses joues. Harry descend de sa chaise beaucoup trop grande pour lui et entreprend d'enjoindre l'homme géant à s'asseoir pour qu'il puisse tenter de comprendre la raison de cette soudaine crise de larmes. Dans un effort surhumain, Hagrid réussit à articuler une phrase.
- Tu es le fils de Lily et James, oh Harry, je suis tellement désolé pour tes parents !
Sitôt dit, le garde-chasse se remet à pleurer. Il prend sa tête entre ses mains pour tenter de se calmer, mais rien à faire. Harry de son côté est impuissant. Il tente d'expliquer que ce n'est pas grave, que ce n'est pas sa faute, mais cela ne fait que redoubler les pleurs de Hagrid.
Ce n'est qu'une bonne dizaine de minutes plus tard que le garde-chasse se reprend enfin. Il s'essuie les yeux et s'essuie le nez, qui est devenu rouge à cause de la moque. Il renifle et souffle dans un mouchoir avant de regarder Harry dans les yeux.
- Tes parents étaient des gens bien, des gens merveilleux ! Ton père était un vrai bout en train, ta mère était toujours derrière lui afin de le disputer ! Mais ils formaient un si beau couple ! Oh oui, un si beau couple ! Ils étaient beaux !
- Vous les connaissiez ? Demande doucement Harry.
Le garçon ne sait pas s'il doit être heureux ou non. Pourquoi la première personne à lui parler de ses parents est cet homme ? Pourquoi aucun de ses professeurs ne mentionnent même leur nom alors qu'ils leur ont également enseigné ? La colère refait surface, provoquant un tique sur le coin de la bouche de Harry.
- Ho oui, ils étaient toujours gentils avec moi, James me protégeait des moqueries de ces satanés Serpentard et Lily aimait venir voir les animaux que j'adoptais...
Harry sourit. Ses parents biologiques étaient bien réels pendant un temps. Ils ont existé et ont fabriqué des souvenirs avec des personnes. Cela fait plaisir au garçon, qui se rend compte que le monde sorcier a tout de même de jolies surprises à lui offrir. Soudain, il se remémore que ce même monde l'a laissé vivre chez sa tante et son oncle. Il se rappelle également la description de la mort de ses parents et de sa discussion avec Ollivander et madame Bibine. En quelques secondes Harry passe d'un sentiment d'appartenance, à un sentiment d'abandon et de colère, une fois de plus.
- J'aimerais vous poser une question, sourit Harry en espérant pouvoir se servir de cet homme.
- Tout ce que tu veux Harry, bien évidemment !
- En fait, je suis comme ma mère, j'aime beaucoup les animaux, commence-t-il innocemment.
- Je la reconnais bien là, de transmettre cette passion à son fils, déclare-t-il tout en essuyant une larme qui s'est encore échappée de son œil.
- Je me demandais si les animaux des mythes moldus existent vraiment ! J'aime beaucoup la mythologie gréco-romaine et aussi celle des viking ! Est-ce que tous ces animaux fantastiques existent en réalité ?
Hermione s'est reculée en voyant Hagrid pleurer, mais elle s'est à nouveau avancée en apercevant son ami réussir à le calmer. Désormais, elle regarde l'échange entre les deux avec beaucoup d'intérêt, tout en se faisant la plus petite possible.
- Oui, certains existent ! Hagrid a des étoiles dans les yeux et commence à leur partager sa passion.
- Lesquels ? Demande avidement Harry en espérant arriver à ses fins. Il irait lentement, mais apparemment, il possède déjà la confiance du garde-chasse.
- Eh bien, il y a certaines hydres encore en liberté en Amérique, quelques dragons, notamment en Roumanie, il y a aussi encore de rares sirènes dans certains océans, la dernière Banshee s'est éteinte il y a quelques années seulement ! L'une des créatures les plus rares est le basilic, il n'en reste qu'une dizaine dans le monde d'après les zoologistes.
- Des basilics ? Hermione n'a pas pu s'empêcher de l'interrompre, ne connaissant pas cet animal.
- Ce n'est pas la plante, rigole Hagrid en lui souriant, il s'agit d'un œuf de poule couvé par un crapaud, c'est une sorte de serpent. Sa particularité est qu'un seul regard peut vous tuer
- C'est si intéressant ! Est-ce que des animaux de la mythologie grecque à part les hydres et les sirènes existent, demande Harry, désormais réellement intéressé.
- Bien évidemment ! Il y a des sphinx, des chimères, des manticores, ... Il y a des centaures dans la forêt interdites, certains sont mes amis ! Les géants existent également, ma - Vous êtes un demi-géant, souffle Hermione, émerveillée devant cette annonce.
- Mon animal mythique préféré est le cerbère, reprend Harry, est ce qu'il en existe ?
- Oui ! Hagrid relève la tête l'air fière, j'en ai d'ailleurs un, que j'ai acheté à un ami grec que j'ai rencontré dans un pub l'année dernière. Je l'ai prêté à Dumbledore pour garder...
Harry relève violemment la tête et Hermione prête attention à tous les mouvements de la pièce. Hagrid leur a donné un indice.
- Je n'aurais jamais dû vous le dire, c'est une erreur de vous raconter ça !
Le sourire de Harry est immense sur son visage. Hermione sourit de façon plus contenue, se moquant doucement du garçon. Les deux adolescents se regardent de biais une seconde et se sourient. C'est exactement ce qu'il leur fallait. Maintenant, l'enjeu est de faire continuer Hagrid à parler.
- Ce n'est pas grave Hagrid, annonce doucement Harry pour calmer le demi-géant.
- En fait, renchérit Hermione, nous le savions déjà. Hagrid les regarde l'air interloqué.
- Vous le saviez ?
- Bien sûr, nous avons vu le cerbère au deuxième étage, annonce Hermione avant de lancer un regard à Harry. Immédiatement, le noiraud comprend ce que son ami souhaite entreprendre. Prétendre connaître toute l'histoire pour l'inciter à en révéler plus.
- Vous avez rencontré Touffus, gémit Hagrid en s'affalant brusquement sur une des immenses chaises présente autour de la table en bois passif.
- Exactement, d'ailleurs, nous avons également trouvé le moyen de passer par la trappe, improvise Harry, l'air confiant.
Le demi-géant lève des yeux larmoyant vers Hermione et Harry. Il ne se rend pas du tout compte que les deux étudiants tentent de le piéger, ni qu'aucun des deux n'ont la moindre idée de ce qu'ils affirment avec tant d'ardeur.
- Par Merlin, il est vrai que c'est facile de trouver le point faible de Touffus...
Harry et Hermione s'accrochent aux paroles de Hagrid et attendent avec impatience qu'il crache le morceau. En soit, leur but n'est pas tant de passer par la trappe. Au contraire, Harry souhaite par-dessus tout ne plus jamais faire face au cerbère. Pourtant, il aime faire le clair autour de lui. Il aime avoir le contrôle sur le maximum des événements qui se passent autour de lui. Harry est dans l'incapacité la plus totale de contrôler la moindre parcelle de sa vie depuis qu'il a appris qu'il n'était pas le seul humain à pouvoir faire de la magie. Il compense donc en ayant la connaissance la plus parfaite possible de tous les éléments manipulables et influençables autour de lui. Connaître le secret de cette trappe en fait partie. S'il connaît ce qui se cache sous la trappe, il pourrait alors définir si cela peut être un danger ou non.
Malgré lui, Harry Potter est certain que Voldemort n'est pas réellement mort. Si tous les adultes affirment cela, c'est que cela doit être la version officielle. Pourtant, le garçon à lunettes sent au fond de lui que cela n'est pas la vérité. Le monde est tout sauf parfait, cela Harry l'a compris dès que sa tante l'a récupéré sur son paillasson. Pourtant, il aimerait tellement qu'il le soit un peu plus pendant quelque temps. Même le monde de la magie lui refuse ce seul vœu en laissant ce foutu mage noir en vie. Si cette trappe renferme un secret, il est possible qu'il soit en lien avec le mage qui lui a enlevé ses parents.
- En effet, trouver a été assez simple puisqu'il s'agit de ... humm... Hermione fait mine de chercher ses mots.
- Je sais, jouer un morceau de musique douce, ... C'est bien trop simple ! Hagrid prend sa tête entre ses mains et gémit de honte.
- D'ailleurs, c'est grâce à cela que nous avons eu le temps de passer par la trappe, continue Harry, les yeux brillants. Le fait de réussir à tirer les vers du nez du garde-chasse lui fait le plus grand bien. Il va bientôt enfin comprendre pourquoi le directeur a accepté de mettre une bête aussi dangereuse dans son établissement scolaire. Une bien mauvaise idée, de l'avis de Hermione et Harry.
- Vous avez donc pu voir tous les pièges mis en place par les professeurs pour cacher le bien de Flamel... le soupir de déception de Hagrid est rapidement effacé par le cri de joie de Hermione, qui éclate dans la pièce.
Hermione a crié de joie légèrement trop vite au goût de Harry. Aussitôt, le demi-géant se met sur ses gardes. L'homme les regarde en plissant les yeux l'un après l'autre, comprenant doucement le stratagème des deux amis.
- Vous ne saviez pas. Et je vous ai donné les réponses.
Hagrid semble détruit. Ses yeux brillent de larmes. Sa voix se brise et Harry voit ses mains trembler sur la table. Bien qu'il ne soit pas certain que le tremblement des énormes mains de Hagrid provienne de la tristesse ou de la colère qu'il ressent, Harry tente tout de même de se faire pardonner.
- Je suis sincèrement désolé Hagrid. Nous ne pensions pas à mal... Il prend une grande inspiration et décide de lui donner la vérité concernant ses sentiments. Il est à présent le deuxième adulte à qui il ait parlé depuis plus de 5 années, cela lui donne probablement le droit d'avoir certaines informations que personne d'autre n'a la capacité de se procurer par rapport à lui.
- Lorsque nous avons vu Touffus avec Drago, nous avons eu très peur. Nous sommes arrivés par erreur au deuxième étage, puis nous nous sommes fait pourchasser par Miss Teigne. On voulait juste aller en Astronomie à ce moment-là !
- Ensuite, continue Hermione, il est venu me trouver et je l'ai aidé à trouver la race de Touffus. En comprenant qu'il s'agit d'un animal fantastique, nous nous sommes dit que vous pourriez avoir des explications... Je suis désolée... Je voulais juste comprendre... Pourquoi laisser une créature aussi dangereuse à la portée d'une école ?
Hagrid a semblé en colère pendant quelques secondes à peine. En voyant les larmes dans les yeux d'Hermione et en comprenant que les deux enfants ont eu peur, il sèche les siennes et leur sourit pour tenter de les rassurer.
- Je comprends que vous avez peur, je comprends parfaitement, mais Dumbledore et Nicolas Flamel s'occupent très bien de leurs affaires. Je vous promets que personne ne sera blessé dans l'école tant que Dumbledore est directeur de Poudlard.
Harry fronça le nez en sentant la confiance que le demi-géant accorde au directeur. Lentement, la colère monte en lieu. Ce directeur n'avait aucun droit de décider où il devait passer les premières années. Pourtant, c'est lui qui a choisi. Il a très mal choisi. De tous les endroits dans lesquels il aurait pu atterrir, Dumbledore a déterminé le pire et l'y a emprisonné.
D'une voix tremblante, Harry prend la parole.
- Vous vous rendez compte que votre directeur adoré m'a envoyé chez des moldus ? Il n'en avait pas le droit. Il ne fait pas partie de ma famille. Ma famille est morte et on m'a envoyé chez ma tante qui hait tout ce qui est attrait à la magie. Elle m'a battu, menti, manipulé et s'est servi de moi pendant plus de neuf longues années. Si j'étais vous, je ne ferais pas autant confiance à cet homme, aussi puissant soit-il. Il ne mérite pas tant d'éloges.
En écoutant cela, le visage de Hagrid remplit de ride.
- Je pourrais en dire autant de toi, tu m'as menti et manipulé pour parvenir à tes fins. Un parfait Serpentard.
L'homme et le garçon se dévisagent pendant quelques instants. Harry est déterminé et certains de ses choix. Il connaît ses priorités et ses besoins. Il croit dur comme fer qu'il n'a besoin de personne afin de devenir la personne qu'il veut être. Pourtant, les mots du demi-géant le touchent. De son côté, Hagrid se sent particulièrement vexé, gêné mais surtout triste. En détournant les yeux, il annonce une nouvelle ahurissante à Harry.
- Tout n'est pas la faute de Dumbledore. Bien que ce soit lui qui me l'ait demandé, c'est moi qui t'ai emmené chez les Dursley. Il s'est assuré que la lettre parvienne à ta famille. Le professeur McGonagall n'était pas forcément d'accord avec la décision du directeur, mais... Elle était également présente et tu as souhaités bonne chance.
Bouillonnant de colère, Harry se lève et se dirige vers la porte qu'il ouvre à la volée. Sans attendre Hermione, il sort de la cabane et part en direction du lac. Une fois Harry partit, Hermione fusille Hagrid des yeux avant de sortir. La brune laisse deux heures passer avant de s'inquiéter pour son ami. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'elle demande conseil à Neville, qui a ensuite proposé d'en parler avec Drago et Millicent. C'est ainsi que le quatuor improbable se retrouve à l'extérieur en ce dimanche après-midi. Harry les entend arriver de loin, leurs chuchotements sont loin d'être discrets.
- Vous croyez qu'il va bien, entend-t-il Neville murmurer.
- Tu irais bien si on venait à te dire que trois personnes qui n'ont aucun droit sur toi et ta vie t'avait laissé à une famille plus que détestable, demande dans un chuchotement énervé la voix de Drago.
- Je ne sais pas, on ne me l'a pas dit...
- Je vous entend vous savez, décide d'intervenir Harry.
Le brun à la cicatrice a les jambes allongées sur l'herbe. Ses bras en arrière lui permettent de se tenir assis. Les yeux dans le vague, il s'est un peu calmé. La colère qu'il a ressentie en entendant le demi-géant lui annoncer cela était si grande qu'il n'avait jamais ressenti cela auparavant. Heureusement, ses amis n'auraient pas pu le voir dans cet état. Il tourne légèrement la tête et leur offre un petit sourire. Immédiatement, Hermione prend cela comme une invitation et vient s'asseoir en tailleur vers lui. Neville suit Hermione, incertain des actions et des gestes dans ce genre de moment. La colère qu'il a ressentie en entendant le demi-géant lui annoncer cela était si grande qu'il n'avait jamais ressenti cela auparavant. Un mélange de colère, de frustration et de tristesse est encore frais. En se disant cela, Harry se rend compte qu'il tient beaucoup aux quatre personnes assises proches de lui. Drago s'est également approché, mais ne s'est pas assis, prétextant ne pas vouloir salir son pantalon. Millicent s'est positionnée debout devant Harry pour évaluer son état.
- Oula.
Harry sourit à l'exclamation de la jeune fille. En effet. Oula. Elle se met à genoux devant son ami et le fixe du regard. C'est son habitude. C'est exactement comme ça que leur relation fonctionne. Ils se fixent pour se confier leurs ressentis. Puis ils parlent pour exprimer ce qui n'est pas encore ressorti de leur non-dit. Les deux amis ne communiquent que très peur par oral, mais c'est leur mode de fonctionnement et cela convient parfaitement à Harry. Tous deux ne sont pas de grands bavards.
Harry et Millicent se fixent pendant quelques longues secondes, durant lesquelles Harry se sent enfin compris. La jeune fille ne pose aucune question et se contente de sourire à son ami. Tout irait bien, il suffit qu'ils soient ensemble. Lorsque Millicent prend la main de Harry, ses amis sont certains que le garçon la rejetterait. Mais contrairement à ce qu'il pensait, il accepte avec joie le contact physique. En voyant qu'elle est acceptée, la noiraude passe sa main lentement le long de la main de Harry et remonte doucement jusqu'à son épaule. Avec une douceur à toute épreuve, elle attire le garçon dans ses bras une fois que sa main a atteint le creux de sa nuque. Entouré de ses amis, Harry pose sa tête sur l'épaule de sa meilleure amie et se laisse aller. Une larme coule, puis deux. S'ensuit de pleurs silencieux. Comprenant que le garçon vient de traverser une crise émotionnelle importante, tout le monde se tait. Les mains dans les poches, Drago regarde le lac sans faire attention. Il attend de pouvoir parler, car il sait parfaitement que ses mots feront plaisir au survivant.
Pendant cinq bonnes minutes, le survivant reste la tête sur l'épaule de Millicent. Ses épaules sont désormais détendues. Ses jambes se sont repliées vers lui pour permettre à la jeune fille de s'approcher et ses bras sont autour de la taille de la noiraude. Une fois complètement calme, il bouge doucement les bras pour indiquer qu'il va bien et se rassied correctement dans l'herbe. Se mettant en tailleur, il remarque le visage de Drago. Il est le seul qui ne semble pas inquiet pour lui.
- Drago, qui est Nicolas Flamel ?
Le sourire qui naît sur le visage du blond est communicatif. Les commissures des lèvres du survivant se relèvent à leur tour. D'un regard, il remercie Millicent qui est désormais elle aussi assise en tailleurs aux côtés de Hermione et Neville. Toujours le regard rivé sur le lac et les mains dans les poches, le Serpentard répond d'une voix posée.
- Un alchimiste. Il est célèbre pour nombreux travaux. Mais son plus célèbre est la pierre philosophale. Il l'a réussi. Réellement. Il à bientôt 500 ans. J'ai vérifié. Et il est ami avec Dumbledore.
- C'est cela qui était dans le coffre qui a été cambriolé, murmure Hermione en souriant.
- C'est ça qui est caché sous la trappe, ajoute Millicent sur le même ton, l'air admirative.
- C'est ça qui est assez dangereux pour être protégé par un cerbère et des épreuves ?
Immédiatement, la remarque de Neville fait mouche. En effet. En quoi cette pierre peut-elle être assez dangereuse pour placer autant de sécurité ? Mais pourquoi Flamel a-t-il décidé de confier littéralement sa vie à un directeur d'école ? Drago hausse les épaules, n'étant pas partit autant loin dans sa culture générale.
Le 31 octobre, Harry se sent mal. Un mauvais pressentiment lui sert la gorge. Malgré cela, il se rend en cours et accepte d'aller un moment dehors avec Drago. Les deux garçons passent de plus en plus de temps ensemble, se rendant compte qu'ils forment une bonne équipe. Harry est buté, impatient et toujours dans l'action tandis que Drago est réfléchi. Il envisage toutes les options et fait en sorte de réfléchir à toutes ses actions. En revanche, ils sont tous deux d'une intelligence qui épate leurs enseignants. Ensemble, ils se permettent d'être meilleur, même s'ils ne s'en rendent pas compte. Contrairement à sa relation avec Millicent, Harry est obligé de s'exprimer longtemps avec Drago pour se faire comprendre. Pourtant, le survivant n'a pas encore assez confiance en qui que ce soit pour pouvoir avoir même l'envie de parler de ses années chez les Dursley. Il ne ressent pas non plus le besoin d'exprimer le ressentiment qu'il éprouve autant envers le monde sorcier et le monde non-magique.
En se séparant de Drago, Harry souhaite rester, quelque temps, seul, même si cela ne se résume qu'à quelques heures. Malheureusement pour lui, Hermione arrive au même moment, accompagnée d'un camarade. Le roux.
- Bonjour Potter, grogne le Weasley.
Interdit, le garçon à lunettes regarde Hermione, attendant son explication. Elle sait ce qu'il pense de ce garçon superficiel qui se prend pour meilleur qu'il ne l'est réellement pas. Elle lui offre un petit sourire d'excuse, mais cela ne suffit pas à Harry. Il souhaitait être seul. À la place, elle ramène un garçon qu'il n'apprécie pas. Harry sent une légère colère monter en lui.
- Salut Weasley, répond tout de même le survivant.
En entendant ces deux mots de Harry Potter, Ronald se dit qu'il a gagné sa confiance. Il commence à lui parler de tout et de rien, espérant pouvoir gagner également son amitié. Sans se rendre compte, il passe de sujet en sujet pour finir par parler de Hermione.
- Cette Miss est vraiment une insupportable je-sais-tout, murmure-t-il sur le ton de la confidence à Harry, C'est un vrai cauchemar, cette fille-là !
La brune à leurs côtés sent les larmes monter à ses yeux tandis que Harry se souvient de ses propos d'il y a quelques jours plus tôt. Elle lui avait exprimé sa tristesse quant à sa relation avec les autres Gryffondor de son année. Ils ne la supportent apparemment pas, la trouvant trop hypocrite dès que des professeurs sont dans les parages. Hermione éclate en sanglots et part en courant.
La seule réaction de Harry est de fusiller du regard Ron, qui ne comprend pas ce qu'il a pu dire pour provoquer une réaction si infantile chez la brune.
- Elle a bien dû se rendre compte qu'elle n'avait pas d'amis, se moque ouvertement Weasley de sa camarade
- Ta gueule. Tu ferais bien de ne jamais la refaire pleurer sinon je te fais la peau, répond brusquement Harry avant de prendre le même chemin que Hermione à emprunter en partant.
Harry ne sait pas où est partie se cacher son amie. C'est pour cela qu'il abandonne rapidement les recherches. Il a promis à Millicent d'être présent au repas de fin de journée pour fêter Halloween avec elle. Cette date est difficile pour les deux adolescents. Il s'agit de l'anniversaire de la mort des parents de Harry et de l'anniversaire de mort du père biologique de Millicent. Une fois dans la grande salle, il siffle devant les décorations plus que bien faites par les professeurs. Des milliers de chauves-souris voletaient dans la salle et fondaient sur les tables en de gros nuages noirs qui faisaient vaciller les flammes des chandelles à l'intérieur des citrouilles évidées. Les mets du festin apparurent tout à coup dans les plats d'or, comme lors du banquet de début d'année. Il sourit doucement et s'assied à côté de son amie.
- Hermione est partie pleurer quelque part, je ne l'ai pas trouvée, lui confia-t-il assez rapidement.
- Il s'est passé quoi, demande Bulstrode en s'inquiétant.
- Le roux l'a traité de miss-je-sais-tout de façon assez méchante... Je crois qu'elle n'est pas bien accueillie à Gryffondor.
- Ce sont vraiment des salauds, siffle la noiraude en secouant doucement la tête pour montrer son désaccord.
Harry commence seulement à se servir lorsque le professeur de Défense contre les forces du mal, Quirrell, entre dans la grande salle en courant, le visage blême. Immédiatement, tous les regards se posent sur lui. Il s'efforce d'aller vers la table de Dumbledore et s'effondre pratiquement dessus une fois arrivé. Plus un seul bruit ne se fait entendre excepté le souffle court du professeur qui tente d'expliquer sa frayeur.
—Un troll... dans les cachots... je voulais vous prévenir...
Un bruit mat de corps qui tombe se fait ensuite entendre. Quirrell est tombé au sol, évanouit. Puis, le chaos se fait entendre. Tout le monde se lève et tente de se diriger vers la sortie. Harry se lève également pour suivre le mouvement. Du coin de l'œil, ce qu'il voit le choque. Sur le corps de Quirrell, un petit sourire vient d'apparaître. Quelques secondes, à peine plus tard, il voit des étincelles sortir de la baguette de Dumbledore. Cela rétablit le silence de façon très rapide. Le directeur indique à tous les préfets de conduire les plus jeunes dans leurs dortoirs respectifs. En entendant cela, Harry est outré. Les cachots où se trouve le troll se trouvent sur le chemin pour atteindre son dortoir ! Comment vont faire les Serpentard ? Puis en se concentrant un peu plus, Harry se rend compte qu'il n'a pas revu Hermione ni durant le banquet. En se tordant le cou pour apercevoir ses camarades, il se rend compte que en effet, son amie brune n'est pas présente. La peur vient s'installer dans son estomac tandis que Millicent essais de comprendre pourquoi son ami est si agité.
Millicent vient rapidement aux mêmes conclusions que lui, mais le rassure d'un regard. Elle lui sourit gentiment et fait signe à Drago de venir vers eux tandis que le préfet en chef les emmène dans le sous-sol du château. Le trio se trouve désormais bien en arrière par rapport au groupe d'étudiants.
- Je vais retourner dans le château pour aller chercher Hermione, vous savez où elle est ?
- Des élèves disent qu'elle s'est enfermée dans les toilettes du premier étage, annonce Pansy Parkinson. Depuis quelque temps, la jeune fille suit Drago ou qu'il aille. Elle s'est donc elle aussi dirigée vers l'extrémité du groupe pour rester avec lui.
Drago lui sourit, provoquant des rougeurs sur les joues de la fille. Millicent hoche la tête de direction de Harry pour lui dire qu'il devrait aller la chercher. Drago fronça les sourcils se demandant s'il a vraiment envie de laisser son ami seul dans les couloirs alors qu'un troll peut lui tomber dessus. Il a de la sympathie pour Granger, mais Harry Potter est le sauveur de monde sorcier et il l'admire et le respecte pour cela. Il est fier d'être son ami. C'est pour cette raison que le blond se rapproche de Harry afin de lui montrer qu'il l'accompagne.
D'un commun accord, Harry et Drago se détachent discrètement du groupe, certain que Millicent et Pansy couvriraient leurs arrières si le professeur Rogue venait à remarquer leur disparition. Les deux garçons se précipitent dans les couloirs, baguette en main. Ils montent un étage avant d'entendre un bruit sourd sur leur droite. Ils se regardent une seconde, effrayés, avant de se sourire et de se lancer à la poursuite d'un troll.
C'était un spectacle épouvantable. Près de quatre mètres de hauteur, une peau grise et terne comme de la pierre, un corps couvert de verrues, qui avait l'air d'un énorme rocher au sommet duquel était plantée une petite tête chauve de la taille d'une noix de coco. La créature avait des jambes courtes, épaisses comme des troncs d'arbre avec des pieds plats hérissés de pointes. L'odeur pestilentielle qu'elle dégageait défiait l'imagination. Le monstre tenait une gigantesque massue qui traînait par terre au bout de son bras d'une longueur interminable.
Harry et Drago sont tous les deux terrifiés devant le spectacle. Tandis que Harry se demande comment il a pu entrer, Drago, lui, se demande plutôt qui l'a aidé à y entrer. Et une seule réponse lui vient en tête. Le troll se gratte la tête avant de reprendre sa marche. Des pleurs se font entendre derrière une porte en bois ou les deux amis réussissent à lire qu'il s'agit de toilettes. Une fois de plus, Harry sent la panique monter en lui. Hermione est prise au piège.
Lorsque le Troll entre dans les toilettes pour déterminer l'origine du bruit, Harry n'hésite plus, il saute en avant et se précipite là où le Troll est entré afin de protéger son amie. Collée contre le fond des toilettes, blanche comme un linge, Hermione semble sur le point de s'évanouir. Tandis que Harry lance le peu de sorts qu'il connaît sur la chose pour détourner son attention, Drago se faufile tant qu'il peut pour prendre la main d' Hermione et l'aider à partir de là. Une fois la jeune fille en sécurité, Drago revient vers Harry qui se retrouve en difficulté. En effet, sa baguette magique est au sol et il est désormais bloqué contre l'une des portes de cabinets. D'un "Wingardium Leviosa" bien placé sur la massue du monstre, Drago réussit à l'assommer. Tremblant mais en vie, Harry sort des toilettes et prend Hermione dans ses bras pour lui demander pardon.
- J'aurais dû te suivre lorsque Ron t'a insultée.
- Ce n'est pas ta faute, chuchote-t-elle en se calmant dans ses bras.
Drago lève les yeux au ciel devant cette démonstration d'affection, mais ne peut s'empêcher de penser que lui aussi aurait bien besoins que quelqu'un le prenne dans ses bras.
Harry est soulagé. Maintenant que Hermione est en sécurité, il peut respirer. Cependant, il remarque que Drago semble très touché par ce qu'il vient de se passer. Ses yeux fixent le mur et sa respiration est saccadée même si cela ne s'entend pas. Ebranlé par le fait de voir son ami si froid aussi terrorisé, Harry décide de le calmer également, sachant que cela calmerait ses propres battements de cœur en même temps. Il lâche Hermione pour prendre Drago par les épaules et lui offre une étreinte. Surpris, le blond se laisse faire et ferme les yeux. Sa respiration qu'il ne savait pas vive se calme et il sent les battements de son cœur revenir à la normale.
Quelques instants plus tard, la directrice de la maison de Gryffondor apparaît, forçant les deux garçons à se séparer. En voyant le Troll au sol, elle sait d'où venait le bruit mat qu'elle avait entendu quelques instants plus tôt. Immédiatement après son arrivée, Rogue et Quirell font à leur tour leur apparition. Drago baisse les yeux devant le regard noir de son parrain, tandis que le professeur de défense s'assied sur une des toilettes, une main sur le cœur.
—Qu'est-ce qu'il vous est passé par la tête ? dit-elle avec une colère froide.
Harry et Drago échange un regard. La baguette de Drago est toujours dans sa main tandis que celle de Harry est au sol, à côté du troll. Il se dirige vers elle et la ramasse avant de revenir vers les adultes. Il est hors de question qu'un seul mot sorte de sa bouche.
—Vous pouvez-vous estimer heureux de ne pas vous être fait tuer, poursuivit le professeur
—Professeur McGonagall, ne soyez pas trop sévère, s'il vous plaît. Ils sont venus me chercher. Hermione est à peu près remise de ses émotions et, bien que tremblante, se tient debout. Elle s'approche des deux garçons pour se mettre à leur hauteur et les protège de son corps comme eux-mêmes l'avaient fait plus tôt.
—Miss Granger !
McGonagall est pétrifiée. Deux Serpentard et une Gryffondor ? On n'avait jamais vu de trio plus mal assortis.
—J'étais partie à la recherche du troll parce que je... je croyais pouvoir m'en occuper moi-même. J'ai lu beaucoup de choses sur les trolls...
Drago balade son regard autour de lui quand soudain, il voit une marque sanguinolente sur le tibia de son parrain. Il lève des yeux inquiets vers lui, mais Severus fait comme s'il n'avait rien vu. Harry ouvre des yeux immenses en se rendant compte qu'Hermione vient de mentir à un professeur. Une colère sourde vient une fois de plus le déranger dans son ventre et le garçon ne peut plus se retenir.
- Ce n'est pas vrai s'exclame-t-il l'air sévère, Hermione se cachait parce que les autres élèves de Gryffondor l'ignorent ! Ils la harcèlent pour copier ses devoirs, puis font comme si elle n'existait pas ! Cet après-midi, Ronald Weasley l'a insultée devant moi et s'est moquée d'elle ! Hermione avait besoin de paix, c'est tout. Personne ne se rend compte de l'enfer qu'elle vit !
La voix de Harry est cassée une fois qu'il arrête de parler. C'est la première fois de l'année que McGonagall, Quirell et Rogue entendent celle-ci. Stupéfaite, McGonagall hoche la tête de haut en bas et prend la jeune fille par les épaules pour l'emmener à l'infirmerie. C'est la première fois de sa carrière qu'un élève lui dit qu'elle n'a pas rempli son devoir de directrice de maison.
C'est dans un silence de mort que Severus Rogue les conduit jusqu'à la salle commune des Serpentard ce soir-là. Le trajet se fait dans un silence pesant. Au milieu de la nuit, Harry ne dort pas encore, incapable de trouver le sommeil après les évènements du soir. Soudain, il entend des bruits à ses côtés. Drago non plus ne dort pas. Doucement, Harry se lève et chuchote le prénom de son ami. Presque tout de suite, les rideaux se déplacent et la mine fatiguée de Drago fait son apparition. Harry s'assied sur le lit de son ami et lui sourit.
- C'était impressionnant, hein ?
- Ouais.
- Tu as battu un Troll.
- Tu as fermé le bec de Mc Go.
Ils se regardent quelques secondes dans les yeux avant de pouffer de rire le plus silencieusement possible.
- Drago, est-ce que Rogue est quelqu'un de bien ? Est-ce qu'il est de confiance ?
Drago met quelques secondes avant de répondre à cette question. Il ouvre la bouche une première fois mais la referme très rapidement, ne trouvant pas les mots.
- Oui, finit-il par dire avec un sourire discret que Harry ne remarque pas, il veut protéger ce que garde Touffus. C'est pour ça qu'il boîte un peu.
Harry sourit dans le noir. Malefoy est parvenu au même raisonnement que lui en quelques heures seulement. Il a enfin trouvé des amis.
