Bonjour,
Navrée pour toute cette attente, 10 jours que je n'ai rien pu poster. J'avais un autre projet à finir et je n'ai pas pu tenir les deux en même temps, mais le projet est achevé et je peux donc reprendre mes ficlets !
Bonne lecture !

...

Jour 10 :
- Prompt : Pining
- Contraintes : Epoque Maraudeurs - Mot à placer : vivement


Rien d'autre

Vivement la fin de l'année, pensait-il. Pouvoir enfin s'échapper de son aura. Pouvoir enfin respirer autre chose que l'odeur de cire pour balai et de cèdre. Pouvoir se réveiller seul dans sa chambre, sans ses bavardages matinaux insupportables.

Vivement la fin de l'année. Ses jours chauds et ensoleillés, ses promenades solitaires, ses lectures en toute tranquillité.

Vivement la fin de l'année. L'absence de ses amis, l'enfermement à la pleine lune, la peur de blesser ses parents. L'été c'était aussi ça et il ne pouvait rien y faire. Le rat, le cerf et le chien ne pouvaient pas se promener avec lui pendant les deux mois de vacances. Comment aurait-il pu expliquer à ses parents que ses camarades de dortoir avaient appris à se transformer illégalement en animaux pour ne pas le laisser seul avec son monstre ? Impossible.

Mais tous ces sacrifices durant la pause estivale valaient le coup. Il pourrait s'éloigner de la tentation. Il pourrait se recentrer sur ce qui était important : leur amitié. Il pourrait se masturber en pensant à lui sans avoir peur d'être surpris par ses grands yeux gris.

Il soupira. La main de Lily dans ses cheveux se figea et elle lui adressa un regard perplexe.

— Qu'est-ce qui se passe ?

— Rien de nouveau.

— Ah. Toujours lui ?

— Hm hm.

— Et tu comptes faire quelque chose ?

Il secoua la tête, sa joue frotta contre le ventre rebondie de son amie. Il ne ferait rien, rien du tout. Ils étaient incompatibles, c'était une évidence. L'un beau comme un dieu venu des tréfonds du passé, l'autre maigre et couturé de cicatrices. Les plus jolies filles – et quelques garçons – lui couraient après et se pâmaient sur son passage. Il n'avait aucune chance.

— Plus que deux mois, affirma-t-il pendant qu'elle reprenait ses caresses dans ses boucles dorées.

Elle lui fit une grimace et reporta son attention sur son livre. Il saisit le sien et n'eut même pas le temps de finir la page avant qu'une explosion retentisse de l'autre côté de la salle commune. Des rires hystériques l'accompagnèrent. Lily grommela et le repoussa pour se relever. Il l'observa traverser la pièce et remettre à leur place les trois garçons. Deux d'entre eux semblaient piteux, le troisième la toisait de son air aristocratique qui le rendait dingue. Si seulement il avait pu laisser courir ses doigts le long de cette mâchoire aux lignes droites, sur cette haute pommette rosée.

Il lâcha un soupir. Leurs regards se croisèrent et il lui sourit. Ce sourire aux dents parfaites, ce sourire qu'il n'adressait qu'à lui, son meilleur ami. Son meilleur ami. Rien d'autre. Il resserra ses doigts sur le coussin du canapé et sourit en retour. Rien d'autre.