Les chemins de l'épreuve.

Titre du 19/09/2022 : Les chemins de l'épreuve

Poisson : Neal Cassidy / Baelfire (OUAT)

N : Neal Cassidy

Créature 38 : Sorcière

Prénom 72 : Henry

Quatre aspects de… C'est une belle journée (chanson de Mylène Farmer) : Clip : Écrire sur un fandom de Disney (ou dérivé - OUAT, Descendants, etc.) ou caser une citation du Petit Prince d'A. de Saint-Exupéry dans votre texte

137) 100 façons d'écrire du drama

44) 50 nuances de OUAT

8 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, bestiaire fantastique, elles ont dit, quatre aspects, 100 façons, 50 nuances)

Et c'est pour de bon parti pour l'avant-dernier arc de cette fic ! Je vais garder des trucs du canon et virer d'autres choses que j'ai pas envie de faire ou que je peux littéralement pas faire vu les circonstances de l'histoire.

Alors qu'ils sortaient du commissariat, ni Neal ni Killian ne purent manquer les regards emplis de surprise que les différents habitants de la ville posaient sur eux deux.

Certes, le pirate était toujours menotté (Neal préférait rester prudent, il n'avait pas spécialement envie que son prisonnier tente de s'échapper et leur fasse perdre encore plus de temps.) et donc loin d'être libre, mais c'était la première fois depuis la défaite de Cora et son emprisonnement qu'il mettait les pieds hors du commissariat.

Préférant ne pas en tenir compte, il continua d'avancer, se sentant soulagé en constatant rapidement que le pirate le suivait (il n'était pas très motivé à l'idée de devoir le traîner de force jusqu'au Jolly Roger et il savait que Crochet en aurait été capable rien que pour l'emmerder) et il essaya d'adopter le rythme le plus rapide possible.

Dès qu'il avait eu la confirmation que Killian Jones viendrait avec eux, il avait aussitôt envoyé un SMS à Emma pour la prévenir que c'était réglé et qu'ils se rendaient au navire.

Quand il posa à nouveau les yeux sur le Jolly Roger, Baelfire sentit un certain soulagement l'envahir parce que ça signifiait qu'ils touchaient au but, mais il ne put s'empêcher d'aussi grincer des dents.

Ce bateau, ce n'était pas la première fois qu'il le revoyait depuis qu'il était arrivé à Storybrooke, et il ne put que remarquer qu'à nouveau, cela se produisait dans des circonstances sombres et désagréables.

Il se surprit à penser que plus jamais il n'associerait de souvenirs heureux à ce vaisseau, contrairement à autrefois, des siècles plus tôt, quand il croyait encore qu'il n'était plus seul, qu'il avait trouvé une famille, et il ne put que constater que son lui de quatorze ans avait disparu pour de bon et ne reviendrait plus jamais.

Ça le rendit plus triste que ce à quoi il s'attendait.

Il rangea cette émotion au fond de lui-même, et décida de ne plus y penser.

Il avait plus urgent là tout de suite.

Il monta à bord et des images jaillirent devant ses yeux, sans qu'il ne puisse les chasser.

Lui, trempé après avoir manqué de se noyer et respirant à nouveau à bord du Jolly Roger juste avant de perdre connaissance.

Sa vie parmi les pirates et l'espoir, le sentiment grandissant que tout irait bien à nouveau, qu'il avait enfin trouvé un foyer qu'il ne perdrait plus jamais.

Et la vérité, la découverte des mensonges, son monde s'effondrant à nouveau et lui se demandant comme il avait pu croire une seule seconde que ça se terminerait autrement, le dessin, le duel, la colère.

Et puis la chute.

La nuit, la trahison, les enfants perdus venant le chercher et les mots emplis de colère qu'ils s'étaient échangés et qu'ils ne pourraient jamais effacer.

Il n'aurait pas dû y repenser mais alors qu'ils étaient sur le point de partir, il se sentit incapable de faire autrement.

Parce que l'histoire se répétait.

Parce qu'il se rendrait à nouveau au Pays Imaginaire, qu'il serait à nouveau à bord du Jolly Roger et qu'il ferait face une fois de plus à Peter Pan et à ses enfants perdus.

Sauf que cette fois ce serait différent, il ne serait pas seul, et surtout, il n'était plus un enfant, il savait où il mettait les pieds, et il avait un but à atteindre.

Sauver son fils, et tout faire pour que Peter Pan ne fasse pas de mal à une personne de plus dans sa famille.

Et ils y arriveraient, tous ensemble.

Il le fallait.

§§§§

Lorsque Killian toussa, d'une manière tout sauf discrète, Neal sortit enfin de ses pensées.

Il se tourna vers lui.

« Quoi ? Lui demanda-t-il, légèrement agacé.

Les autres n'étaient toujours pas là, n'étant pas encore arrivés, ayant sans doute quelques dernières choses à faire en ville, ils étaient seuls, et il n'aimait pas ça.

Le pirate leva ses poignets, mettant bien en évidence ses mains (enfin sa main et son crochet plutôt) toujours menottées.

- Ça m'arrangerait que tu les enlèves, je doute d'arriver à naviguer en étant entravé de cette manière, ironisa-t-il avec un sourire moqueur.

Neal leva les yeux au ciel et soupira avant de sortir la clef de sa poche pour déverrouiller les deux menottes.

- Satisfait ? Lâcha-t-il d'un ton sec, voulant seulement en finir au plus vite, retrouver son fils, quitter cette île sur laquelle il aurait voulu ne jamais revenir et ne plus jamais à revoir ce maudit pirate de toute son existence.

- Comblé, lui répondit Crochet d'un ton railleur, avant que son visage ne s'assombrisse peu de temps après. »

Et Neal n'eut même pas besoin de voir de qui il s'agissait ou d'entendre le moindre bruit de pas pour comprendre ce qui venait de se produire.

Et quand il se retourna, il sut qu'il ne s'était pas trompé.

Son père venait tout juste d'arriver.

Accompagné par Emma, Regina, Blanche-Neige, David, Jean, Michel ainsi qu'August et Graham.

En les voyant arriver, en constatant combien ils étaient au final, le jeune homme sentit ses appréhensions s'amenuiser un peu à défaut de s'évanouir (ça, ça n'arriverait jamais, pas alors que l'ennemi qu'ils affrontaient avait peut-être déjà gagné sans même qu'ils ne le sachent) parce qu'il avait devant lui des gens déterminés.

Des gens qui, pour la plupart (il connaissait trop mal Pinocchio pour savoir si c'était son cas aussi, mais il avait déjà réussi à survivre seul dans le monde sans magie et ça ce n'était pas rien, quant à Jean et Michel il les avait perdus pendant deux cents ans alors qui pouvait savoir ce qu'ils étaient réellement devenus durant ce temps-là) savaient se battre ou manipuler la magie, voire les deux.

Des personnes qu'il connaissait assez pour savoir qu'ils feraient tout ce qui était en leur pouvoir pour sauver Henry et Wendy des griffes du monstre immortel qui les retenait prisonniers.

Il savait qu'elles étaient assez courageuses pour risquer leur vie en sachant qu'il risquait de s'agir d'un voyage sans retour auquel ils ne survivraient peut-être pas.

Il avait toujours aussi peur qu'avant, bien sûr, mais avec eux à ses côtés, il avait le sentiment qu'il pourrait la maîtriser cette peur au lieu de la laisser le contrôler.

Il vit Belle discuter avec son père, un parchemin à la main (il en connaissait assez sur la magie pour supposer qu'il s'agissait d'un sortilège, sans doute de protection, qui savait qui Peter Pan pourrait leur envoyer d'autre dans le futur, ce n'était pas parce qu'il avait déjà eu ce qu'il voulait qu'il n'allait potentiellement pas se battre sur deux fronts.) et la brune mit le papier dans sa poche avant de monter elle aussi sur le navire.

La bibliothécaire et le pirate échangèrent un rapide regard et le temps parut s'arrêter durant quelques secondes, suivi ensuite par un silence gêné.

Neal savait qu'il avait essayé de la tuer autrefois alors qu'il tentait encore de se venger de Rumplestiltskin, aussi il ne fut pas surpris de lire la méfiance et le doute dans les yeux de la princesse.

Lui-même, malgré ce qu'il avait dit et assuré aux autres, malgré le fait qu'il faisait tout pour, il avait encore du mal à croire que le brun allait les aider et ne saisirait pas la première occasion qui se présenterait à lui pour les trahir si jamais ça lui permettait d'obtenir sa vengeance contre le Ténébreux.

(La seule chose qui lui permettait d'avoir confiance, d'être sûr que ça n'arriverait pas, c'était le fait que son père était immortel, que même si Peter Pan était puissant il ne pourrait pas le tuer s'il n'avait pas accès à sa dague et que Rumplestiltskin n'était pas assez idiot pour lui permettre de la lui prendre.)

Elle l'ignora, et se tourna vers Neal.

« Je suis sincèrement désolée, lui dit-elle.

Il la regarda avec un air surpris.

- Pardon ?

- Je suis navrée qu'une chose pareille doive t'arrive, que toi aussi tu sois séparé de ton fils comme ton père l'a été autrefois, que l'histoire doive se répéter et que les choses se passent ainsi. Ça n'aurait jamais dû arriver.

Il lui sourit avec tristesse.

- Merci.

Quand elle le serra dans ses bras, il ne put s'empêcher de se figer, surpris, avant de répondre à cette étreinte bienvenue.

- Tu vas y arriver, lui assura-t-elle, tu vas réussir et tu vas ramener Henry et Wendy, j'en suis sûre et certaine. Tu t'es déjà enfui de l'île une fois, tu lui as échappé, tu l'as vaincu en lui prouvant qu'il n'avait pas le contrôle et qu'il ne pouvait pas garder tout le monde enfermé contrairement à ce qu'il essayait de faire croire. Alors même si c'est difficile, même si tu as peur, je te le promets. Tu vas les sauver. J'en suis certaine.

Neal n'arrivait pas vraiment à se souvenir d'un moment dans sa vie où quelqu'un avait à ce point-là cru en lui.

Mais ce soutien indéfectible était tout ce dont il avait besoin pour ne pas s'écrouler, pour croire que malgré les circonstances, il allait bel et bien s'en sortir, réussir à gagner ce maudit combat qui lui semblait pourtant d'avance insurmontable.

Parce que la dernière fois, il avait mis près de deux siècles à s'échapper.

Henry et Wendy ne disposaient pas d'autant de temps.

- Merci, lui répéta-t-il. »

Les mots de Belle n'étaient que des mots, mais ils étaient emplis de conviction et de certitude, et grâce à eux, il reprit courage, éloignant un peu le désespoir qu'il ressentait depuis qu'il savait que Henry avait disparu et qui menaçait un peu plus à chaque instant de le dévorer.

Ce n'était pas grand-chose mais c'était mieux que rien.

§§§§

S'il y avait bien une chose que Neal craignait depuis le moment où il avait décidé de faire appel à Killian Jones pour leur venir en aide, c'était bien le fait que le pirate et le sorcier immortel allaient devoir se trouver littéralement sur le même bateau alors qu'ils rêvaient tous les deux de s'étriper mutuellement.

Et vu les regards noirs qu'ils se lancèrent quand le Ténébreux monta à bord du navire (ce qui devait forcément faire remonter de très mauvais souvenirs pour l'un comme pour l'autre), ses craintes étaient justifiées.

Ils se fixèrent l'un l'autre pendant quelques minutes, se jaugeant, comme s'ils ne savaient pas réellement comment réagir au fait qu'ils allaient devoir se trouver au même endroit sans tenter de s'entre-tuer et en devant en plus de ça se battre dans le même camp.

Chose qui n'était jamais arrivée auparavant et que personne ne pensait possible.

Comme quoi, tout pouvait arriver…

Et si l'échange de regards entre Crochet et Belle avait été gênant et un peu long, celui-ci l'était encore plus, et surtout, il était beaucoup plus dangereux.

Parce que la situation pouvait devenir électrique et changer d'un instant à l'autre alors même qu'ils n'avaient pas le temps pour ça.

David finit par se racler la gorge quelques minutes plus tard.

« On devrait peut-être y aller, non ?

Le pirate hocha la tête et, sans dire un mot, se dirigea vers le gouvernail tandis que Neal s'autorisait à respirer de nouveau.

Il avait toujours su que c'était une mauvaise idée, et pourtant c'était la seule qu'il avait alors il allait devoir s'en contenter…

Le Ténébreux sortit un haricot magique de sa poche.

- Pour le voyage de retour, dit-il à son fils, comme s'il avait la certitude qu'ils parviendraient effectivement à revenir, j'ai pris d'autres haricots magiques, et j'ai fait en sorte que tout le monde ici en ait, mais au cas où Peter Pan déciderait de nous les voler pour nous empêcher de partir, j'en ai caché d'autres sous un sort de protection, il ne pourra pas nous les prendre.

- Je préfère que ça se passe comme ça, sinon on risque de devoir s'enfuir en utilisant le moyen dont je me suis servi la dernière fois, indiqua Neal en grimaçant.

- A savoir ? L'interrogea Emma, curieuse.

- Capturer l'ombre de Peter Pan et la forcer à nous conduire hors du Pays Imaginaire. J'aime mieux ne pas perdre du temps à faire ça à vrai dire. »

Elle acquiesça, entièrement d'accord avec lui.

Puis son père lança le haricot magique en direction de l'eau et lorsque le portail s'ouvrit, Neal ne put s'empêcher de fermer les yeux, par réflexe, comme pour retarder l'inévitable.

Comme si ça allait empêcher quoi que ce soit de se produire.

Quand il rouvrit les yeux, ils avaient changé de monde, et en voyant l'île se dessiner juste sous yeux, à la fois si lointaine et si proche, il ne put que serrer les poings en grinçant des dents.

Les choses sérieuses venaient tout juste de commencer…

A suivre…