Écrit par HateWeasel

391. Je veux présenter mes excuses.

La porte d'entrée de l'hôtel s'ouvrit et un homme étrange l'emprunta. Il avançait à pas de loup dans le vestibule, pieds nus et étrangement vêtu, mais personne ne semblait le remarquer. Personne ne faisait attention à lui, et on se contentait de regarder à travers lui lorsque l'on venait à regarder dans sa direction. C'était étrange puisque l'homme n'était de toute évidence pas humain.

Il était en haillons et des cornes noires sortaient de sa tête et d'une longue chevelure ondulée, aussi noire que la nuit. Des ongles noirs semblables à des serres habillaient le bout de ses doigts, et ses oreilles pointues écoutaient la musique kitsch d'ascenseur tandis qu'il se rendait aux niveaux supérieurs de l'hôtel. Ce qui lui servait de queue remuait légèrement alors qu'il traversa les couloirs du bâtiment, regardant droit devant lui.

Le démon s'arrêta devant une porte et l'ouvrit subitement, se permettant d'entrer. La pièce dans laquelle il s'invitait était une suite onéreuse, mais cela lui était égal, il avait un objectif bien précis en tête. Les pieds nus avancèrent sur la moquette et dans la suite avant de s'arrêter, ayant trouver ce qu'ils cherchaient.

Un garçon, ayant l'air d'être en fin d'adolescence, était assis par terre le dos contre le mur de l'autre côté de la salle de bain. Ciel enlaçait ses jambes en posant son front sur ses genoux. L'intrus regarda le garçon qui dormait à cet endroit étrange, sa présence mettant clairement mal à l'aise le plus jeune des deux alors qu'il se faisait tout petit sans s'en rendre compte. L'homme ouvrit alors la bouche pour parler.

- Le Livre d'Akeldama... dit-il d'un voix grave, granuleuse, et légère.

Le bruit s'attaqua au bleuté dans son sommeil, mais son mal être empira lorsque le démon plus âgé continua.

- ... Mon livre... dit-il en tendant une main pour toucher l'épaule du bleuté, ... Protège-le.

- ARGH ! hurla le bleuté en se réveillant en sursaut, frappant l'arrière de son crâne contre le mur.

A sa grande surprise, il s'était réveillé par terre, au même endroit où il se trouvait dans son rêve, près de la salle de bain.

Maintenant il se rappelait. Il s'était disputé avec Alois la veille, et ce dernier avait fui en partant prendre une douche. Le bleuté s'était mis en tête d'attendre dehors le temps que la menace sorte, mais il avait finit par s'asseoir alors que le blond avait fini par ne jamais sortir même bien après que l'eau ait arrêté de couler. Ciel savait que le garçon était toujours à l'intérieur, puisqu'il le sentait, mais Alois n'était jamais sorti. Il voulait s'excuser ; il voulait tout arranger, mais le blond restait enfermé dans la salle de bain, ne voulait clairement pas discuter.

Les minutes étaient devenus des heures, et le bleuté avait fini par se perdre dans ses pensées et à tomber dans un état inconscient, se retrouvant hanté par les rêves qu'il cherchait désespérément à éviter ; les mêmes rêves dont il avait peur de parler à la menace blonde. Le garçon était dévasté de ne pas s'être rendu compte de ce qui arrivait à Alois, et du comportement froid qu'il avait eu avec le blond. Il était tellement préoccupé par le maintien de son ego qu'il en avait oublié le blond, alors même qu'il s'était juré d'empêcher le garçon d'être blessé.

Quel mensonge rusé, de se dire qu'il faisait cela pour Alois. Comment cela aurait-il pu être pour Alois, si cela demandait d'oublier les besoins du blond ? Il avait complètement oublié les insécurités qui hantaient le pauvre garçon et le fait qu'Alois avait besoin de réconfort pour leur échapper. Ciel se maudissait en boucle après avoir oublié les peurs que l'autre garçon avait vis-à-vis de leur relation en faisant part de ses propres sentiments.

Oublions Ciel, et Alois dans tout cela ? C'était lui qui doutait depuis le départ et qui se battait contre ses incertitudes. C'était Alois qui avait expérimenté la pire forme de trahison et qui osait essayer d'aimer à nouveau. Alois se battait contre tout ce que Ciel affrontait à présent, et au lieu de se morfondre dans son coin, il s'était ouvert petit à petit, et avec l'aide du Phantomhive, il avait avancé. Naturellement, le blond avait l'impression d'avoir une dette envers lui. De ce fait, il mettait un point d'honneur à aider le Phantomhive à combattre l'adversité à son tour, et pourtant, Ciel l'avait rejeté. Quel genre de message était transmis ainsi ? En repensant à tout cela, le bleuté se remit à s'en vouloir.

- Tout va bien, mec ? demanda une voix.

Ciel releva la tête et vit deux de ses amis humains devant lui, Preston et Daniel.

- Wow, qu'est-ce qui t'es arrivé ? demanda Daniel. On dirait que tu viens de tuer quelqu'un.

Le Phantomhive ignora le sous-entendu et passa une main dans ses cheveux en soupirant. Il regarda la porte de la salle de bain, réalisant qu'elle était ouverte. A sa grande surprise, il ne pouvait plus sentir le blond, ce qui voulait dire que le garçon était parti pendant son sommeil. Ciel mit sa tête contre le mur et se frotta les tempes.

- Où est Jim ? demanda-t-il, ignorant complètement la question du Westley. Comment êtes-vous rentrés ici ?

- La porte était ouverte, dit Preston. Alois est à la piscine avec les autres, mais tu n'es jamais venu...

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? C'est ton truc de laisser la porte d'entrée ouverte et de t'asseoir par terre, ou ? demanda Daniel en plaisantant pour tenter de détendre l'atmosphère.

Ses efforts ne furent pas reconnus par le bleuté.

- Non, dit le Phantomhive en se levant. Certainement pas.

- Est-ce que... ça va ? demanda l'Omid d'un air inquiet.

- Est-ce qu'Alois et toi vous vous êtes disputé, par hasard ? devina Daniel, trouvant directement la réponse en étant étonnamment perspicace.

Il vit que le démon grimaça légèrement en entendant la question, et comprit qu'il avait raison.

- C'est le cas, pas vrai ? demanda-t-il. Je trouvais ça bizarre que blondie vienne tout seul avec cet air tout triste.

- Un air... triste ? dit le bleuté, ignorant lui-même si sa question était rhétorique ou non.

- Écoute, ne t'en fais pas. Tout va s'arranger ! dit le Westley. Va lui parler, et réglez ça. Vous serez Roméo et Juliette à nouveau s'en même vous en rendre compte !

- Roméo et Juliette se sont suicidés à la fin à cause d'un manque de communication, Dan... fit remarquer Preston.

- Merde, dit le fils de politicien.

Son agitation face à cette révélation ne fit qu'empirer lorsqu'il vit le bleuté recommencer à se coller contre le mur.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire ! dit-il rapidement. Le fait est que, tu devrais prendre une douche et te changer pour qu'on puisse arranger ça.

- Est-ce que tu portes encore tes vêtements d'hier ? demanda l'Omid en regardant la tenue de démon.

Le Phantomhive n'avait rien fait pour son hygiène depuis leur arrivée, ce qui était assez embarrassant. Il se regarda et tira le col de sa chemise sans même faire attention à l'autre garçon.

- Ça suffit. Prends une douche, habille-toi, et on t'emmène avec nous, ordonna le Westley, poussant le bleuté dans la salle de bain. Putain, qui aurait pu croire que tu pouvais être aussi mou ? On t'attendra dans le couloir. Dépêche-toi.

La porte fut claquée derrière le Phantomhive et maintenant il était celui qui était piégé dans la salle de bain. Ciel était quelque peu dérouté de sa situation actuelle, mais il ne pouvait pas protester. Son esprit était beaucoup trop désordonné pour qu'il puisse réfléchir correctement. Tout se passait si vite et il ne savait pas comment réagir. Pour la première fois dans sa vie, il ne savait pas quoi faire d'autre que de suivre des ordres ; venant d'un écervelé, qui plus est. Bien que Daniel ne soit pas le plus convaincant, Ciel savait qu'il avait raison. D'une manière ou d'une autre, il allait devoir confronter la menace blonde et s'expliquer.

D'abord, il devait se laver. Alors, après une douche, un changement de vêtements, et deux-trois choses en plus, Ciel était, quoiqu'à contrecœur, prêt à sortir. Dès qu'il ouvrit la porte, il fut emporté par les deux humains qui étaient venus le chercher pour le ramener à la piscine de l'hôtel. Il ne réalisait pas à quel point il se laissait faire ; jusqu'à ce que, il se retrouve jeté dans les airs puis face à face avec un bassin d'eau mélangé à du chlore.

SPLASH !

Enfin, le Phantomhive s'était comme réveillé, mais désormais il était plutôt énervé par l'état dans lequel il se trouvait. Dieu merci il savait maintenant nager, autrement il aurait coulé au fond de la piscine et aurait été obligé de se diriger, discrètement, vers les eaux moins profondes. Il avala cette eau au goût chimique mélangée à Dieu sait quoi dès qu'il refit surface. Il se mit à fusiller du regard deux adolescents en fou rire.

- Pourquoi avoir fait cela ?! demanda-t-il en colère.

- Désolé, Ciel, c'était l'idée de Dan, pas la mienne, dit Preston en riant avec le fils de politicien.

- Oh, mec, ta tête ! s'esclaffer le Westley. Tu aurais dû voir ta tête ! Tu étais tellement dans la Lune et ensuite... pffft ! C'était génial !

- Je suis content de voir qu'au moins quelqu'un s'amuse, murmura le bleuté en allant vers le bord de la piscine afin d'en sortir et d'essayer de se venger.

- Eh, Alois aussi a ri, d'accord ? dit Daniel en pointant du doigt. Regarde.

Ciel se retourna, suivant le doigt de l'autre garçon et vit la menace blonde, assis tout seul à l'ombre sur l'une des chaises de l'hôtel. Le garçon était en train de glousser, mais il s'arrêta net et détourna le regard dès qu'il fut pris en flagrant délit par le Phantomhive. Le bleuté inclina la tête avec confusion, prenant un moment pour observer le blond avant de se concentrer à nouveau sur sa sortie de la piscine. Il mit ses paumes sur le bord en béton et se hissa, se servant de sa force surhumaine dans ses bras pour échapper à l'eau.

Les circonstances lui faisaient froncer les sourcils. Alois lui en voulait, il était trempé, et maintenant de jeunes enfants se moquaient de lui. Ce n'était que le premier jour du voyage et les démons voulaient déjà rentrer à Londres.

- Bon, tu vas aller lui parler ? demanda Daniel. Il est tout seul, là. Personne ne va t'embêter. Fonce !

- Même si j'essayais de lui parler, cela ne ferait que l'énerver, dit le bleuté en s'asseyant sur le bord du bassin.

Daniel fronça les sourcils.

- Qu'est-ce que tu vas faire, alors ? demanda-t-il.

- Comme si je connaissais la réponse... répondit Ciel alors que l'autre garçon s'assit à côté de lui. Je ne sais pas du tout comment m'y prendre.

- Pourquoi vous vous disputiez ? demanda le Westley, et le bleuté détourna le regard. Commence par là.

Ciel marqua une pause avant de prendre la parole.

- Il a dit que je ne lui faisais jamais confiance... dit-il à voix basse.

- Pourquoi ?

- Parce que je ne voulais pas lui parler de ce qui me dérange ces derniers temps... Ça a un rapport avec la Black Annis, et... Je ne sais pas quoi faire...

- Bah, pourquoi est-ce que tu ne lui demande pas de l'aide ? C'est ton partenaire, non ? demanda Daniel.

Son ami démon resta silencieux un moment, essayant de trouver une manière de répondre sans trop en dévoiler. Insatisfait par ce manque de réponse, l'humain continua à parler.

- Peut-être qu'il pense que tu ne lui fais pas confiance à cause de ton manque abyssale de communication ? demanda le garçon, touchant un point sensible.

- Je lui ai dit que j'avais besoin de plus de temps pour trouver comment m'expliquer, répliqua le démon.

- Ouais, mais ça ne veut pas dire qu'il ne s'inquiète pas pour toi en attendant, dit Daniel. Penses-y. Si tu savais qu'Alois était contrarié, et que tu voulais savoir ce qui n'allait pas, et qu'il te disais tout le temps "Je te dirais plus tard, je te dirais plus tard", et qu'il continuait à éviter le sujet, comment tu te sentirais ?

- Je sais, dit le bleuté avec énervement tout en serrant les dents.

Il effraya sincèrement l'humain l'espace d'un instant.

- Eh, j'essaye juste de t'aider là, mec, répondit le Westley.

Ciel commençait à remarquer une tendance.

- Si tu vois les choses comme ça, peut-être que tu peux trouver comment lui parler. Pense à ce que tu voudrais entendre.

Pour une fois, Daniel avait dit quelque chose d'intelligent. Si seulement le garçon écoutait ses propres conseils de temps à autres, le monde serait peut-être meilleur. Le démon marqua une pause pour y réfléchir un instant, et décida que c'était un bon point de départ.

- C'est... une plutôt bonne idée, en fait, Daniel, dit-il. Merci...

- Pas de problème ! dit l'autre garçon avec un grand sourire. C'est à ça que servent les amis !

Ciel ricana.

- Oh, mais il y autre chose... dit-il en mettant une main sur le dos de l'humain.

D'un simple geste, il poussa le garçon dans l'eau, ce dernier se mettant à se débattre comme un animal confus et piégé dans un marais.

- Sale traître ! cria le garçon alors que le démon se leva.

- Pourquoi crois-tu que l'on m'appelait le "Comte du Mal" à l'époque ? demanda Ciel, son assurance revenant.

Ainsi, il se contenta d'abandonner le garçon et de le laisser être aidé par Preston pour sortir de la piscine.

Le moment fatidique était maintenant arrivé. Le démon se pétrifia un instant, se demandant s'il voulait vraiment s'infliger cela. Ciel pouvait encore retrousser chemin et retourner dans la chambre d'hôtel à n'importe quel moment, n'est-ce pas ? Non, le fait était qu'il partageait une chambre avec le Macken, et qu'il finirait par devoir l'affronter. Là au moins, cela dit, il pourrait parler au blond en privée. Ah, mais Alois l'avait déjà vu, alors s'il partait, cela pourrait donner des idées au garçon, non ? Plus Ciel y pensait, plus il était malencontreusement piégé, semblerait-il.

Non. Ciel Phantomhive ne vacillait pas face à l'adversité ; ou du moins, il n'était pas censé le faire. Il semblerait qu'il ait souvent agit comme un lâche dernièrement. C'était particulièrement ridicule étant donné qu'il n'y avait pas de quoi avoir peur actuellement. Il aimait toujours le blond et il savait que ce dernier ne l'oublierait pas du jour au lendemain. Il avait clairement l'avantage.

Toutefois, le bleuté avait du mal à se lancer. Alois n'était qu'à quelques mètres, mais ses jambes ne voulaient tout simplement pas bouger. C'était très agaçant de voir à quel point le blond le rendait vulnérable parfois, et cette fois en faisait partie. Mais, il y avait des moments où cette même vulnérabilité causé par l'autre garçon le rendait heureux. Ciel espérait pouvoir connaître d'autres de ces moments à l'avenir.

Alors, Ciel Phantomhive était-il un homme, un chien, un monstre, ou un lâche ? Il le découvrirait bientôt tandis qu'il retrouvait sa détermination. Cette fameuse force que possédait le démon Phantomhive lui était bien utile pour mettre ses nerfs de côté ; il avait juste du mal à s'en rappeler, parfois.

Il se poussa à mettre un pied devant l'autre et traversa le béton de la piscine pour rejoindre la menace blonde. Alois, en tant que démon, n'avait même pas besoin de regarder pour savoir que le bleuté s'approchait. Il sentait la présence diabolique de l'autre avec facilité, cette dernière étant dure à rater.

Le blond lui tournait le dos, refusant de céder trop tôt. Il, pouvait, lui aussi, être assez têtu, si ce n'était plus que le bleuté, parfois. Il ne fit aucunement attention à l'autre garçon alors que ce dernier s'assit sur la chaise à côté de lui, et attendit patiemment que l'autre garçon dise quelque chose. Alois ne savait pas vraiment quoi, ou même comment il répondrait, mais il voulait juste qu'il dise quelque chose, peu importe si ce n'était que des banalités.

- Salut... dit le bleuté, exauçant son vœu avec maladresse.

- Salut, répondit Alois sans bouger.

Il ne donna au bleuté aucune perche pour continuer la conversation. C'était puéril, un geste mesquin, mais cela le faisait tout de même se sentir mieux. Il était tenté à l'idée de regarder derrière lui et de voir la réaction du bleuté, mais il restait vigilant. Il entendit un soupir s'échapper des lèvres de l'autre garçon.

- Écoute... commença avec hésitation le bleuté. Concerna-

- Pourquoi ? interrompit le blond.

- Quoi ?

- Pourquoi est-ce que je devrai "écouter" ? clarifia le blond.

Après tout, le Phantomhive avait refusé de prendre en considération son aide, alors pourquoi est-ce qu'il devrait entendre ce que l'autre garçon avait à dire ? Ciel se gratta l'arrière de la nuque, marquant une pause pour trouver une réponse.

- Je n'ai pas de réponse pour justifier cela... dit-il.

- Alors pourquoi est-ce que tu me parles ? demanda froidement Alois, surprenant réellement le bleuté.

- Je veux essayer d'arranger les choses.

- Ah bon ? Tu n'avais pas l'air très partant hier soir.

Finalement, le blond s'autorisa à très légèrement se tourner pour regarder le garçon par-dessus son épaule.

- Qu'est-ce qui t'as fait changer d'avis ?

Ciel fronça les sourcils.

- Je ne savais pas que ce que je faisais te contrariait.

- J'avais remarqué. J'étais au second plan dans tes pensées ; ça, on l'a déjà dit.

Alois détourna à nouveau le regard. Ciel se mit sur sa chaise de manière à ce que tout son corps fasse face à l'autre garçon.

- Ce n'était pas mon intention, dit-il. Je... Laisse-moi t'expliquer...

- Je t'ai déjà donné pleins d'opportunités pour ça. Ce n'est pas ma faute si tu les as foutu en l'air.

- Est-ce que tu pourrais simplement écouter ?!

- Je ne veux plus ! dit le blond en haussant le ton.

Il mit ses jambes contre son torse.

- Si tu dis que tu es désolé et que je te pardonne, comment est-ce que je serai sûr que tu le penses ? Je ne veux plus me faire avoir !

Le Phantomhive marqua une pause. Sa détermination était maintenant ébranlée. Alois avait tous les droits d'être énervé, et pour être tout à fait franc, Ciel pouvait comprendre son raisonnement. Peut-être que le blond avait besoin de plus de temps ? Non, laisser les choses et attendre qu'elles se résolvent toutes seules, voilà comment ils en étaient arrivé là. Mais, ça n'avançait pas.

- Je comprends, dit-il, surpris de voir à quel point son ton était chagriné, mais il continua. J'ai eu tort et je t'ai blessé. Je me suis mis en priorité et je ne t'ai pas assez fait confiance. C'était stupide de ma part de penser que si je ne te faisais pas assez confiance, toi, tu me ferais toujours confiance. Tu as tout à fait le droit de te sentir trahi.

Il se leva.

- Et tu as raison. Les excuses ne valent rien sans action, reprit le bleuté. Je... Je veux prouver que je suis à la hauteur de ta confiance à nouveau.

- Pourquoi ? Pour que je puisse redevenir ton petit jouet ? dit brusquement Alois.

- Non. Parce que je t'aime. Ji-

Ciel s'arrêta, ce rappelant de ce que le blond avait dit.

- ... Alois, conclut le bleuté, le nom sortant bizarrement de sa bouche.

Ce prénom prononcé par sa propre voix ne semblait pas familier, ni pour lui ni pour le blond auquel il s'adressait. Alois tourna légèrement la tête, s'arrêtant avant de donner au Phantomhive un signe montrant qu'il était intéressé.

- Je... Je te verrai plus tard... dit finalement Ciel, ayant silencieusement était informé que ses efforts étaient en vain.

Ainsi, il se retourna et partit. Il ne resta pas plus longtemps à la piscine, et à la place, il retourna à leur chambre tout seul.

Le Macken se retourna enfin pour regarder le garçon, voyant qu'il était déjà en train de partir. Alois ouvrit la bouche pour appeler le garçon, mais sa voix ne sortit jamais alors qu'il réalisa que c'était inutile. Un soupir lui échappa alors qu'il reporta son attention sur le sol.

- Je n'aime pas que tu m'appelles comme ça...