Non-Conformité de Genre

Contraintes :

Période : Next Gen

Style d'écriture : Anaphore

Objet-Magie : Runes

Lieu : Le Terrier

Personnage : Hermione Granger

Phrase Imposée : "Avoir été aimé si profondément te donne à jamais une protection contre les autres, même lorsque la personne qui a manifesté cet amour n'est plus là. Cet amour reste présent dans ta chair." (gros remodelage pour l'inclure… pardon)

Ajout diabolique : (créer un sondage sur discord : la boisson du matin. Le chocolat chaud l'a emporté)

Nombre de mots max : 800 / Nombre de mots écrits : 792

ATTENTION : Mpreg !

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Hermione sirotait son café, les yeux englués de sommeil, et un doux sourire aux lèvres. Elle adorait ces matins en famille, en pleine période de Noël. Toute la tribu se réunissait au Terrier, et avec le temps, les mariages, les enfants… ils étaient devenus une armée !

La maison avait magiquement pris les dimensions d'un palais. Les chambres s'ajoutaient et s'emboîtaient dans un patchwork digne d'une peinture abstraite. Des blocs s'empilaient au petit bonheur la chance, comme un pied de nez à la gravité. Le tout menaçait de s'écrouler à chaque instant.

Combien étaient-ils, cette année ? Trente ? Ah non, Trente-et-un : Charlie s'était enfin décidé à emmener Seamus. Depuis le temps qu'ils se fréquentaient !

« Maman ! Albus et Scorpius vont jouer dehors ! Je peux aller avec eux ? »

Hermione soupira. Comme d'habitude, Harry cédait à tous les caprices de sa progéniture. C'était l'inconvénient d'être en cohabitation forcée avec d'autres parents : elle se sentait obligée d'accorder les mêmes droits à ses enfants. Ça avait commencé par un supplément de tarte aux pommes. Bientôt, elle allait devoir céder à des tours de balais dans le jardin, au mépris du danger ! Elle devait avoir une sérieuse conversation avec son ami et son conjoint, ça n'allait plus du tout !

« Qui sera avec vous ?

— Moi. »

Dans une contorsion pour trouver le propriétaire de cette voix, elle vit Seamus enterrer le petit Scorpius dans une gigantesque écharpe rose à grosses mailles. Albus les observait avec de grands yeux ronds, épouvanté à l'idée que son ami puisse mourir étouffé. Lui-même avait les bras surélevés par son épaisse doudoune bleu layette, et son bonnet lui frôlait les cils.

Hermione adorait Seamus. Plus le temps passait, plus il s'affirmait dans un genre mi-masculin mi-féminin qui lui allait à ravir. Depuis qu'il s'était mis en couple avec Charlie, il s'épanouissait de jour en jour. En revanche, elle ne savait pas encore si sa propension à vouloir s'occuper des enfants était dûe à un besoin maladif de s'intégrer à la famille, ou bien s'il sentait naître en lui une vocation. Elle penchait pour le second cas. Charlie allait devoir se préparer à la paternité très prochainement !

« Laisse Harry y aller, ne put-elle s'empêcher de dire. C'est lui qui a autorisé ses petits à sortir si tôt dans le froid. Tu t'es déjà occupé d'eux hier.

— Ça ne me dérange pas. De toute façon, Harry est en train de réveiller sa marmotte. Autant dire qu'il en a encore pour un bon moment. »

En parlant du dragon, elle entendit le plancher craquer à l'étage, suivi des marches de l'escalier en cerisier. Harry aidait sa "princesse" à moitié endormi à descendre, le corps tendu, prêt à le rattraper au moindre signe de faiblesse.

Tous les matins, c'était le même cinéma. Ça commençait à l'énerver : quand elle était enceinte, Ron n'avait pas eu à en faire autant ! D'accord, son énorme ventre avait plongé ses pieds dans un univers parallèle, et les escaliers étaient devenus son pire ennemi, mais elle s'était très bien débrouillée toute seule ! Elle n'était pas une diva, elle !

« Fais attention à la dernière marche.

— Papa ! Papa ! Tu viens avec nous ?

— Tout à l'heure, trésor. Où est ta sœur ?

— Euh…

— Dans le salon avec les plus jeunes. Molly les surveille.

— Maman ! Je peux sortir, alors ?

— Seam' ! Tu te souviens si j'ai pris mon sac de runes en partant ?

— Euh…

— Hermignonne ! T'aurais pas vu ma brosse-à-dent ?

— Dans le placard !

— Ah oui, c'est vrai.

— Arrêtez ce raffut ! Vous allez réveiller les petits ! »

Encore une fois, tout le monde semblait s'être donné le mot pour hurler en même temps. Même Teddy et Victoire sortirent de nulle part pour foncer vers la porte d'entrée, un balai à la main. Seul point positif : la "princesse" grimaçait en se traînant vers la cuisine, et s'affala sur une chaise… mais toujours avec élégance.

Merlin ! Même enceint jusqu'au cou, Draco restait plus délicat et féminin qu'elle. C'était horripilant ! À huit mois de grossesse, elle avait eu des allures de baleine échouée !

D'un coup de baguette, Harry lui prépara son chocolat chaud qu'il fit léviter devant lui avant de partir vers le salon. Saleté de princesse !

« Il t'aime si profondément, lâcha Hermione, un peu jalouse. Il te protège de tout !

— Si seulement il pouvait me protéger de la fatigue, ou du mal de dos… grommela Draco en ajoutant trois sucres dans son breuvage. Si seulement son amour pouvait me protéger jusque dans ma chair.

— Si seulement tu n'étais pas une telle diva. »

À sa grande surprise, Draco éclata de rire. Et Hermione fût mortifiée de le trouver adorable.

« Si seulement tu pouvais me plaindre, comme les autres.

— Princesse.

— Fausse femme.

— Faux homme. »

Ils s'observèrent quelques secondes en silence… Et leurs rires explosèrent dans toute la maison.