SWEET BLOOD - carriejack03
Traduction : Miss Cactus
Chapitre 11
Furihata se réveilla avec un corps chaud pressé contre son dos et sursauta dans son lit, pensant qu'un pervers s'était peut-être glissé dans sa maison pendant qu'il dormait. Il vit cependant le visage paisible de Kise et se détendit immédiatement.
Ses mèches blondes étaient étalées sur l'oreiller blanc, ses lèvres étaient entrouvertes et Furihata pouvait apercevoir ses dents parfaites. Kise ne souriait pas et ne fronçait pas les sourcils, mais c'était la première fois que le brun le voyait si détendu qu'il ne pouvait s'empêcher de penser que Kise était mignon.
Une douleur au cou tira Furihata hors de ses pensées et il soupira en se rappelant que Kise l'avait mordu. Encore. Et dire que les blessures précédentes venaient juste de guérir... peut-être que Kise avait un faible pour cet endroit ? C'était exactement le même que la dernière fois.
Furihata perçut un mouvement sur son lit et vit Kise s'étirer et ouvrir lentement ses yeux dorés. Il avait l'air perdu et Furihata put voir comme deux oreilles de chiot sur le sommet de sa tête. Seul un miracle pouvait expliquer qu'il se retienne de dire « Oh le bon garçon. » au blond – ça aurait été embarrassant.
- Furihatacchi... ? demanda Kise encore à moitié endormi.
Lorsqu'il vit le brun, ses yeux pétillèrent comme s'il venait de voir une chose magnifique. Ce regard mettait Furihata mal à l'aise, mais en même temps c'était un sentiment agréable d'avoir quelqu'un qui n'avait d'yeux que pour lui, cela le flattait beaucoup.
Cependant, quelque chose se produisit lorsque Kise leva la main pour le toucher. Il sentit un frisson lui parcourir l'échine et il repoussa instinctivement la main du blond avec une expression de pure terreur inscrite sur son visage.
Kise écarquilla les yeux puis il sourit tristement, retirant sa main comme s'il s'attendait à cette réaction de la part du brun. Même si ce sourire triste couvrait le visage de Kise, la lumière dans ses yeux était toujours aussi forte et Furihata, qui voulut s'excuser pour son action soudaine, resta sans voix en regardant son reflet dans ses orbes dorées.
- Furihatacchi, tu m'as accepté hier, mais je t'ai blessé et ton corps s'en souvient, expliqua Kise en portant son regard sur le cou de Furihata où la blessure était violette et les marques de dents rougeâtres.
Le brun réalisa que c'était la première fois que Kise l'appelait Furihatacchi sans se moquer comme il le faisait habituellement et il avait l'impression qu'en utilisant ce surnom, il appelait la chose la plus précieuse de l'univers. Cette seule pensée le fit rougir.
- Ça va être dur... ma folie n'a pas complètement disparu non plus... qu'en dis-tu, je te propose d'y aller doucement ? demanda Kise, son sourire triste laissant place à un sourire plus lumineux tandis que des larmes de bonheur menaçaient de mouiller les joues de Furihata qui hocha la tête en essayant de retenir ses sanglots.
Oui. Il était heureux, tellement heureux. Kise n'exigeait rien de lui, il lui disait qu'il l'attendrait et cela rendait Furihata vraiment heureux. Il ne savait pas quand ses sentiments étaient devenus si forts et Furihata était heureux de l'entendre. Rien n'aurait pu le rendre plus heureux que de voir le sourire de Kise. C'était comme le soleil, chaud et lumineux, qui pouvait chasser les ténèbres.
Un coup fort résonna dans la maison et les fit sursauter tous les deux, se demandant qui venait rendre visite à Furihata de bon matin, un dimanche.
- Tu attendais quelqu'un, Furihatacchi ? demanda Kise en se levant du lit et en s'assurant de ne pas toucher l'autre garçon, craignant probablement la même réaction qu'auparavant.
- Non...
Furihata plissa les yeux mais commença à marcher en direction de la porte d'entrée, se demandant qui venait lui rendre visite. Il ouvrit la porte avec empressement, oubliant de cacher les horribles marques de dents sur son cou et le fait qu'il ne portait qu'un horrible t-shirt rose trop grand en guise de pyjama.
Furihata écarquilla les yeux en voyant les gens devant sa porte. Qu'est-ce qu'ils faisaient là ? Midorima baissa les yeux après avoir vu les jambes blanches de Furihata (et était-il vraiment en train de rougir ?!), Kuroko avait son expression habituelle mais pendant un moment ses yeux étincelèrent d'une lumière étrange qui surprit Furihata et enfin Aomine se lécha les lèvres avec la même expression qu'il avait lorsqu'il regardait ses magazines pornos. Son regard changea subitement lorsqu'il remarqua les horribles blessures sur le cou de Furihata et le brun sentit un frisson remonter le long de sa colonne vertébrale lorsque les yeux d'Aomine s'assombrirent dangereusement. Le fait que Kise apparaisse trois secondes plus tard en sautillant avec quelques gouttes de sang sur sa chemise n'arrangea rien.
Le blond s'arrêta brusquement lorsqu'il aperçut qui se tenait devant la maison de Furihata et sourit nerveusement aux trois personnes qui, s'ils avaient pu, l'auraient tué d'un simple regard.
- Aominecchi, Midorimacchi, Kurokocchi... je ne m'attendais pas à vous voir, dit Kise en essayant de paraître normal, mais échouant lamentablement, la nervosité s'entendant dans sa voix et c'était un miracle qu'elle ne tremble pas.
- Kise, qu'est-ce que tu as fait ?
Aomine grogna dangereusement et entra d'un pas dans la maison de Furihata, une aura menaçante l'entourait et ses yeux bleus prenaient une teinte rouge autour de ses pupilles.
- A-Aomine-kun, attends... !
Furihata essaya de l'arrêter mais Midorima attrapa son bras juste avant qu'il ne touche Aomine. Le brun se tourna vers lui pour lui dire de le lâcher mais ses mots se coincèrent dans sa gorge en voyant le regard sérieux et inquiet que Midorima posait sur ses blessures.
Kise reculait, les mains devant lui en signe de paix et essayait secrètement de chercher une é ne pouvait pas lui en vouloir, Aomine était si effrayant !
- Aomine, arrête ça. Allons parler dans le salon. Je doute que Furihata apprécie que nous saccagions sa maison.
Midorima parlait calmement, mais son ton était menaçant et Furihata frissonna.
Aomine grogna à nouveau mais s'arrêta et, continuant de fixer Kise, marcha vers le salon. Kise poussa un soupir de soulagement et sourit faiblement à Furihata, comme s'il s'excusait du comportement d'Aomine. Midorima tira doucement le bras du brun et Furihata décida qu'il valait mieux le suivre, ne voulant pas énerver la tête verte en résistant inutilement. Il entendit la porte se refermer dans son dos et imagina qu'il s'agissait de Kuroko qu'il avait perdu de vue quelques minutes auparavant.
Midorima fit asseoir Furihata au milieu du canapé avec Aomine à sa droite. Ce dernier continuait de fixer Kise, qui était appuyé contre le mur en essayant de faire comme si de rien n'était, mais Furihata pouvait ses mains tremblantes. Le brun entendit quelqu'un s'asseoir derrière le canapé et se dit que Kuroko était là et se promit de ne pas l'oublier, sinon il aurait une crise cardiaque lorsque l'adolescent aux cheveux bleus prendrait la parole.
Midorima revint quelques secondes plus tard avec une trousse de secours provenant de la salle de bain de Furihata et s'assit à la gauche du brun qui était mal à l'aise à cause du silence pesant.
Midorima commença à panser les blessures de Furihata qui sifflait sous l'effet de la douleur, ce qui assombrit à nouveau l'humeur d'Aomine et poussa Kise à baisser les yeux au sol, honteux.
Après ce qui sembla être des heures, Midorima parvint enfin à bander le cou de Furihata avec soin et en exerçant la bonne pression. Pas étonnant qu'il veuille devenir médecin.
- On peut parler, maintenant ?
La voix calme de Kuroko venait de derrière le canapé et Furihata se félicita mentalement de ne pas avoir sursauté, contrairement à Aomine.
Il semblait que parler était la dernière chose qu'Aomine et Kise voulaient faire, mais ils acquiescèrent après un moment d'hésitation, peut-être parce que Kuroko s'était levé et les avait regardés tous les deux avec ses yeux bleus qui avaient l'air effrayants.
- Que s'est-il passé hier soir ? demanda Kuroko et avant que Furihata ne puisse ouvrir la bouche, son ami le fit taire d'un geste de la main. Kise d'abord.
Le blond hésita, mal à l'aise, mais commença à raconter l'histoire de son point de vue, ne mentionnant pas la partie du baiser, ce dont Furihata fut ravi.
- Donc je me suis endormi dans le lit de Furihatacchi et vous êtes arrivés quelques minutes après notre réveil... termina Kise, ne regardant pas une seule fois les yeux de ses anciens coéquipiers, préférant observer Furihata et le brun espérait qu'il ne rougissait pas.
- Tu as dormi dans son lit ?!
Aomine se leva et commença à marcher vers Kise, une aura meurtrière autour de lui, lorsqu'une main sur son épaule le fit brusquement se rasseoir sur le canapé. Furihata était étonné de voir comment Kuroko pouvait contrôler la Génération de Miracles même s'il était bien plus petit qu'eux. A ce moment-là, il vit que Midorima et Kuroko avaient la même aura meurtrière qu'Aomine et fusillaient Kise du regard.
Furihata resta sans voix pendant un moment. Pourquoi se mettaient-ils en colère pour une telle chose ? Ils avaient failli le tuer un jour, pourquoi se soucier de lui maintenant ? Cela n'avait aucun sens.
- Je ne comprends pas... pourquoi êtes-vous tous si en colère... ? Vous ne vous êtes jamais... souciés de moi... dit tristement Furihata, attirant l'attention des garçons et il se sentit étrange quand tous les regards pleins de haine se transformèrent en regards pleins d'attention.
Étrangement, ce fut Midorima qui prit la parole en premier, attrapant ses mains et les serrant avec un peu trop de force.
- Nous tenons à toi... nous ne voulons pas te voir blessé, marmonna-t-il, un rougissement recouvrant ses joues puis il reporta son regard sur le sol, le trouvant soudainement intéressant et lâchant la main de Furihata au bout d'une seconde.
- Furihata-kun, tu es mon ami, je tiens à toi.
Le visage de Kuroko afficha un semblant de sourire et Furihata sentit son cœur rater un battement en le voyant. Kuroko était... particulièrement beau comme ça.
- Tsk, bien sûr qu'on s'intéresse à toi, idiot.
Aomine ébouriffa les cheveux de Furihata, aucun ne se regardait, préférant accorder toute son attention à ses doigts qui tapotaient nerveusement sur le canapé. Furihata ne s'attendait pas à un jour voir Aomine être nerveux.
- Attendez, est-ce que... on aime tous Furihatacchi ?
Kise resta bouche bée devant la prise de conscience qui le frappa une fois les mots sortis de sa bouche. Les yeux de Furihata s'écarquillèrent, sa mâchoire faillit s'écrasa au sol et il regarda les trois autres garçons qui restèrent immobiles.
- Q-Q-Quoi ?!
Les joues du brun brûlaient d'embarras, mais au fond de lui il se sentait... heureux. Et le fait que personne ne dise rien signifiait qu'il y avait quelque chose de vrai dans les paroles de Kise. Cependant, avant qu'il ne puisse dire quelque chose d'autre, une douleur lancinante le frappa comme de plein fouet et il attrapa sa gorge des deux mains, sentant qu'il avait du mal à respirer.
- Furihata-kun ?
- Furihata ?
- Hé ?!
- Furihatacchi ?!
Les quatre garçons s'alarmèrent en le voyant dans cet état, le dos courbé et les mains grattant les bandages comme s'il essayait de les arracher pour respirer.
Mais Furihata ne les écoutait pas, il essayait d'arrêter la douleur, mais elle ne semblait pas provenir de la blessure au cou, elle était à l'intérieur de sa gorge. Il voulait... il voulait quelque chose, mais il ne comprenait pas quoi et cela le rendait fou.
- Furihata, regarde-moi, lui ordonna Midorima en lui touchant l'épaule et essayant de paraître calme mais tous pouvaient entendre l'inquiétude dans sa voix.
Furihata avait les yeux fermés et écoutait ce qu'il se passait autour de lui. Sa main attrapa le maillot de Midorima et il sentit une main rude sur sa tête (Aomine), une caresse douce sur sa main gauche (Kuroko), et quelqu'un dessinait des cercles sur son genou (Kise, cela ne le dérangeait étrangement pas, peut-être parce que la douleur était plus préoccupante que le reste). Ses yeux étaient fermés parce qu'il se concentrait sur ce qu'il ressentait. Il y avait quelque chose qui n'allait pas en lui, quelque chose qui n'était pas là avant et qui essayait de se frayer un chemin dans son esprit. Non, il devait l'arrêter, mais comment pouvait-il le faire s'il ne savait même pas ce qui lui arrivait ?!
- Furihata-kun, ouvre les yeux et respire lentement, lui demanda Kuroko d'un ton doux et Furihata pouvait sentir qu'il lui souriait, comme s'il lui disait que tout irait bien.
Lentement, après d'interminables minutes, le brun ouvrit les yeux et entendit des hoquets surpris de la part des garçons autour de lui. Il avait compris ce qui se passait avant même de se regarder dans le reflet des lunettes de Midorima, mais quelque chose en lui espérait encore qu'il se trompait, qu'il y avait une erreur. Mais l'image qu'il vit brisa ce dernier espoir.
Il était toujours lui, mais en même temps il n'était plus lui.
Ses yeux bruns et chaleureux n'étaient plus là.
Il ne voyait plus qu'un étranger aux yeux rouges et froids qui le fixait.
