La main droite de Peter allait et venait sur son sexe on ne peut plus dur. La gauche, elle, tenait une photo qu'il ne regardait même plus tant il la connaissait par cœur. Il s'agissait de Stiles de dos, les poignets emprisonnés au-dessus de sa tête par sa main à lui, le t-shirt relevé mettant à nu sa splendide chute de rein et son cul à damner un saint. Ce soir-là, Peter l'avait coincé contre le mur et avait profité de sa tétanie sans vergogne, sans aucun regret. A coup sûr, Stiles n'était même pas au courant qu'il l'avait pris en photo. En même temps, Peter était discret, Peter savait y faire.
Oui mais voilà, il était en manque et n'arrivait plus à ne pas penser à l'hyperactif. Cet ange tombé du ciel avec lequel il comptait au départ juste aider tout en s'amusant un peu était devenu une véritable obsession. La sienne. Oui, Stiles était à lui, il en avait décidé ainsi. Pourtant, Peter n'aurait pas parié sur lui : des humains agréables à regarder, il y en avait des tas sur cette terre. Mais des humains agréables à regarder au caractère bien trempé saupoudré de cette soumission qu'il faisait aisément ressortir… Il n'y en avait pas beaucoup. Puis tous les grains de beauté qui saupoudraient sa peau lui apportaient quelque chose. Peter avait voulu les compter mais chaque fois, il arrêtait parce qu'il voulait juste passer à l'étape supérieure et soulager ce feu que Stiles allumait sans même le vouloir. Il suffisait qu'il soit là, face à lui et que Peter songe à simplement toucher sa peau addictive et son membre s'érigeait à vitesse grand V. S'il n'avait pas trouvé son compagnon, il avait trouvé sa poupée sexuelle et ça, ça n'avait pas de prix. Jamais Peter n'avait autant pris son pied en faisant si peu de choses, en allant aussi peu loin dans ses actes, si bien que tout cela le renforçait dans l'idée qui s'était imposée à lui comme une évidence.
Stiles lui convenait bien trop pour qu'il le laisse à qui que ce soit.
Encore moins à Derek.
Au départ, il était réellement partant pour aider Stiles à conquérir son neveu. C'était mignon et drôle, de voir l'hyperactif à la langue bien pendue rougir à la moindre mention de cet apollon qu'était le rejeton de sa sœur. Oui, il s'était dit que ce serait drôle et qu'il aimerait bien, par la suite, vanner Stiles sur ses sentiments et la manière qu'il avait eu d'accepter cette proposition qu'il lui avait faite. Il lui avait assuré qu'il ne ferait que faire en sorte de rendre Derek jaloux, notamment en déposant son odeur sur lui. Au départ, il s'agissait simplement de quelques étreintes timides, un baiser sur la joue par-ci, une main sur la hanche par-là… Et puis c'était peu à peu devenu plus sombre, plus malsain.
N'allez pas croire que Peter n'était pas conscient de ce qu'il faisait. C'était même l'inverse. Il savait qu'il y avait des limites à ce pacte et les avait dépassées volontairement.
Parce qu'il avait rapidement pris goût à Stiles, au point de ne plus vouloir le laisser partir. Peu importe les sentiments qu'il avait pour son neveu : ceux-ci disparaîtraient et Peter n'avait aucun doute là-dessus. Derek avait du cœur et c'était un neveu sympathique malgré sa froideur apparente. Subsistait en lui cette tendresse qu'il évitait de trop montrer depuis que Kate avait abusé de sa confiance, suivie de Jennifer. En toute franchise oui, Derek méritait de trouver le bonheur et il était clair que Stiles aurait pu le lui apporter. Peter était même certain que ces deux-là pourraient être heureux rapidement si l'un et l'autre cherchaient à se rapprocher – et c'était également pour ça qu'il avait au départ voulu l'aider. Ensemble, Derek et Stiles auraient formé un beau tableau.
Oui, mais c'était injuste.
Pourquoi Derek aurait-il droit au bonheur et pas lui ?
Lui, Peter, avait toujours tout fait pour sa famille et il ne l'avait jamais vraiment sentie, la jeune Argent. Il avait douté de ses intentions à plusieurs reprises et ce qui devait arriver était arrivé : elle les avait tués, tous. Parce que si Cora, Derek et Peter s'en étaient tous trois sortis, quelque chose en eux était mort ce jour-là. Peter s'était retrouvé incapable de faire quoi que ce soit et ce, durant des années : l'incendie lui avait laissé des marques physiques mentales, au point de le garder tétanisé des mois durant. Et puis, un jour, il était arrivé à sortir de cet état cathartique et il avait recommencé à vivre.
Mais pas à être heureux.
Avec Stiles, il aurait tout ce dont il avait besoin. C'était bien triste d'en venir à utiliser le lien de possession pour l'avoir, mais Peter ne se voyait plus faire autrement depuis qu'il avait commencé à toucher l'hyperactif. Stiles ne voudrait jamais de lui et il en était conscient, tout comme il savait qu'il ne pouvait pas renoncer à ce petit humain qui avait su attirer son attention. Alors, il allait le garder. Et bientôt, très bientôt, Stiles ramperait à ses pieds et il le regarderait s'agenouiller devant lui et prendre son membre en bouche sans la moindre décence. Oui, Stiles obéirait à ses moindres désirs et il resterait à ses côtés, peu importe les situations. Si Peter ne pouvait pas être aimé, alors il prenait, sans se soucier des souffrances qu'il causait. Qui s'était soucié des siennes ? Qui s'était demandé s'il allait bien ? A qui pouvait-il plaire ? Il avait besoin d'amour, besoin de sexe, besoin d'attention. Avec le lien de possession, il pouvait avoir tout ça. Stiles lui avait toujours plus ou moins tapé dans l'œil mais il s'était dit que cela lui passerait. C'était passé. Puis, il avait fallu qu'il perce son secret à jour, qu'il propose de rendre Derek jaloux, qu'il commence à le toucher.
Maintenant, impossible pour lui de se passer de son futur esclave. Stiles était bandant et il lui provoquait toujours une de ces triques… Mais plus que ça : l'hyperactif avait tout ce dont il avait besoin et la solidité du lien de possession pourrait même imiter de réelles réactions. Ainsi, il pourrait se faire croire que Stiles l'aimait, que Stiles voulait le toucher, que Stiles désirait s'offrir à lui, que Stiles veuille de lui. Une illusion, c'était toujours mieux que l'absence. Peter avait assez donné dans sa vie, jamais reçu grand-chose en retour : alors maintenant, il prenait. Tant pis s'il privait Derek de son bonheur. Il était jeune, il s'en remettrait. Et Stiles… Finirait par s'habituer.
Peter gémit alors qu'il se branlait en imaginant la main de Stiles à la place de la sienne. Lorsqu'il lui maintenait les mains au-dessus de la tête, il avait eu tout le loisir d'observer ses longs doigts. Ni trop fins, ni trop épais : des doigts parfaits à entrelacer avec les siens, des doigts parfaits pour s'enrouler autour de son membre. Stiles avait également quelques rares grains de beauté sur ses doigts. C'était fou ce qu'il en avait sur le corps, corps qu'il rêvait d'explorer complètement. De dominer, aussi. S'il avait bien appris quelque chose avec Stiles, c'était le fait qu'il adorait être au-dessus. Mener la danse, imposer ses règles, dominer. Au départ, il appréciait la faible rébellion de Stiles, son caractère était quelque chose qui l'avait toujours fasciné. Et pourtant, la soumission croissante que créait le lien de possession était encore plus grisante. C'était jouissif de voir Stiles se figer à sa vue, d'entendre son cœur s'emballer à son approche, de voir ce corps arrêter de se battre pour le laisser venir à lui.
- Stiles… Gémit-il d'une voix rauque emplie d'un désir non contestable.
Oui, ce garçon était devenu une obsession. Son obsession. C'était tel qu'il lui serait impossible de reculer maintenant, même s'il le voulait. Et puis, il était si près du but ! Même s'il n'arrivait pas à s'approcher de Stiles, il sentait au fond de lui l'installation du lien de possession. Il était le dominant et Stiles, sa chose. Bientôt, il pourrait communiquer avec lui et le faire assouvir ses volontés. Il en avait, des informations sur le lien de possession et savait que celui-ci liait bien plus les deux parties qu'on ne l'imaginait. Au stade où il en était, Peter pouvait déjà communiquer avec Stiles, dans une moindre mesure. A défaut d'atteindre la télépathie qui arriverait incessamment sous peu, il avait déjà accès à ses rêves et pouvait les arranger un peu… Oh, il lui manquait si peu de choses pour posséder entièrement Stiles ! C'était frustrant. Gardant les yeux fermés et accélérant la cadence sur sa verge, Peter laissa tomber la photo de son dominé et laissa son imagination le combler tout en songeant que bientôt, la réalité la supplanterait et ce serait le paradis. Il se vit alors empoignant Stiles par les hanches et le pénétrant d'un coup sec. Il imprimait la trace de ses doigts dans sa chair au rythme de ses coups de rein incessants. Il entendait Stiles gémir, crier, hurler ce plaisir qu'il finirait par ressentir, accepter. De toute manière, Peter finirait par contrôler jusqu'à ses ressentis. Alors, si Stiles devait aimer et le supplier de recommencer, il le ferait. C'était son rôle. Peter se mordit la lèvre avec violence et faillit se faire saigner. Ce que c'était bon…
Là, les yeux fermés, il commençait à voir des étoiles dans ce monde qui n'appartenait qu'à lui et dont Stiles faisait déjà partiellement partie. L'hyperactif était déjà à lui sans même le savoir. Quel plaisir, quel bonheur, quel paradis… L'orgasme monta en lui alors qu'il pensait fort à Stiles et à tout ce qu'il allait pouvoir lui faire.
0ui, quel bonheur… Bientôt, très bientôt, il l'aurait dans ses bras, complètement abandonné à ses envies, prêt à satisfaire la moindre de ses volontés. Oh oui, Stiles le rendrait heureux. Il l'aurait pour lui, rien que pour lui, à lui. Le rythme saccadé de sa main augmenta jusqu'à subitement cesser alors qu'il explosait dans un râle sans équivoque, des sensations addictives parcourant l'intégralité de son corps. Durant plusieurs secondes, Peter prit le temps de reprendre son souffle alors que l'orgasme s'envolait doucement après avoir fait son œuvre. Le sperme coulait sur ses doigts, mais il n'en avait cure. Il voulait déjà recommencer. Pour preuve, son membre ne perdit pas le moins du monde sa vigueur. Il avait tant d'idées, tant d'images dans la tête…
… Qu'il ne pouvait décemment plus attendre que Stiles vienne à lui.
