Revendications
Contraintes :
Période : Next Gen
Style d'écriture : Allitération
Objet-Magie : Vélane
Lieu : Chambre des Secrets
Personnage : George Weasley
Phrase Imposée : "La peur d'un nom ne fait qu'accroître la peur de la chose elle-même"
Ajout diabolique : Suggestion de Ficlet
Nombre de mots max : 800 / Nombre de mots écrits : 800
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J'ai fait une rapide recherche wiki pour trouver des idées de revendications, et j'ai trouvé celle du droit français où on revendique un droit de propriété (un lieu). Je suis partie un peu là-dessus (même si ça reste très bancal...)
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« Attends, Fred ! Ne va pas si vite ! Où est Roxanne ?
— Déjà là-bas ! Dépêche-toi ! »
George poursuivait son fils dans les couloirs de Poudlard, le souffle court et le visage en feu. Merlin ! Il fatiguait avec l'âge ! Il regrettait l'époque où il pouvait battre n'importe qui à la course. Le temps béni des infractions au règlement de l'école et des farces plus ou moins appréciées. Si feu son jumeau et lui n'avaient pas acquis une grande célérité, ils auraient écopé de dix fois plus de retenues ! Gryffondor n'aurait jamais gagné la coupe des Quatre Maisons, même le favoritisme de Dumbledore et les exploits de Harry n'auraient pu rattraper leurs carnages.
« On y est presque ! Allez, papy ! On bouge ses vieux os ! »
Sale gosse ! Il ne savait pas ce qui le retenait de lui envoyer quelques tatanes à l'arrière du crâne ! Quel mal élevé ! Son digne fils.
« C'est les toilettes de Mimi ? réussit-il à articuler entre deux respirations sifflantes.
— Je vois que la mémoire fonctionne mieux que la carcasse.
— P'tit con. »
L'air goguenard, son insupportable gamin fouilla dans ses poches. George en profita pour se remettre de sa cavalcade, la paume pressée sur sa poitrine palpitante. Peut-être devrait-il faire un effort et se remettre au sport ? Cela pourrait lui éviter de mourir d'une crise cardiaque la prochaine fois que son dégénéré de fils l'obligeait à tenir l'allure d'un adolescent en pleine forme.
« Encore là ? »
Les deux rouquins sursautèrent : Victoire et son éternel visage dédaigneux de princesse pourrie gâtée. Ses paupières lourdes auraient pu lui donner un air de Shar Pei, mais ses gênes Vélane ne laissaient voir qu'une superbe licorne qui leur faisait grâce de sa présence. Mini Fred rougissait déjà comme un crétin. Stupides gênes ! C'était sa cousine !
« Tu as encore oublié ton sifflet ? »
Victoire s'avança d'un pas conquérant vers le lavabo, et sortit un petit appeau de sa robe. Le son produit par l'instrument était étrange, entre le sifflement sourd d'un serpent et le raclement rugueux d'un tréfond de gorge.
Tout à coup, le robinet s'enfonça et George bondit de peur. La vasque s'écartait et libérait… un toboggan ?
« Tonton 'Ry t'en a jamais parlé ? s'étonna Fred. Viens, tu vas adorer ça ! »
Avant qu'il puisse l'en empêcher, le sale môme sauta dans l'ouverture, vite suivi par sa cousine. George était perplexe. Mais il s'interdit de réfléchir, et s'inséra prudemment dans le conduit. Oh bordel ! C'était plus de son âge ces conneries !
La glissade lui donna des haut-le-cœur. Il se cogna dix fois le coude, six fois le genou, et quatre fois la tête avant de s'écraser lamentablement sur un sol dur, froid et humide. Paie tes gosses !
« Ça va, papa ?
— Fais pas genre ça t'intéresse, grommela George en se relevant. Bon ! C'est quoi l'projet ? Si vous voulez me briser la nuque, un autre tour là-dedans fera l'affaire.
— Ne soyez pas si grognon, Oncle Georgie, soupira Victoire. Venez, c'est par ici. »
La petite pimbêche ouvrit la marche, et mini Fred suivit en gardant ses doigts serrés autour de ceux de son père. George sourit : son gamin avait beau jouer au petit malin, il restait très attaché à son paternel.
Un autre souffle dans le pipeau bizarre, et une énorme porte remplie de serpents métalliques s'ouvrit dans des cliquetis inquiétants. Dans quoi avait-il fourré les pieds…
Brusquement, tout ne fut plus que lumières, couleurs, chaleur, rires, brouhaha. George en eut la mâchoire tombante et les yeux écarquillés. Une foule s'amassait dans les coins, devant des stands, des banderoles multicolores. Des adolescents criaient pour appeler des amis, des familles se réunissaient devant la statue monumentale d'une tête hideuse, tout au fond.
« Surprise ! sourit Fred, les yeux brillants d'excitation. Tu t'attendais pas à ça, hein ? »
Georges aussi avait les larmes aux yeux, mais pas pour les mêmes raisons. Plus loin, il avait repéré un grand tableau où était accroché des portraits. Même à cette distance, il avait reconnu celui de Fred, premier du nom.
« La Salle sur Demande est devenue trop connue, expliqua Victoire. Et ce n'est pas toujours évident de trouver la bonne salle. Alors on a préféré investir la Chambre des Secrets. Les Professeurs n'ont pas été très heureux qu'on la revendique comme nôtre, mais le projet les a convaincus. Ils nous ont même aidé à la fabrication des sifflets, avec Oncle Harry en tant que Fourchelangue. »
C'était magnifique. Cette pièce, pourtant tristement célèbre, prenait à présent des allures de mémorial en l'honneur des héros de la guerre. La peur de son nom ne faisait qu'accroître la peur de ce qu'elle était vraiment : une simple salle. Une belle vengeance contre les idées voldemoresques. Un baume au cœur de tous les endeuillés. Une reconstruction sur les cendres de la guerre.
« Personne n'oubliera jamais », assura Fred.
