Titre : Revenir sur le passé pour mieux aller vers l'avenir.
Disclaimer : Les personnages de My Hero Academia appartiennent à Kohei Horikoshi. Le reste est à moi.
Pairing : Pas vraiment. A vous de voir ce que vous voulez y voir.
Résumé : Depuis son lit d'hôpital, Katsuki enrage et est bien décidé à régler le problème une bonne fois pour toute. Même si pour ça, il doit aller à l'encontre de tout ce que les médecins lui ont préconisé.
Avertissement : Cet OS, on l'a écrit et pensé suite au chapitre 412. Donc oui, pour ceux qui ne suivent pas les scans, il peut y avoir un peu de spoil... Voire beaucoup... A vous de voir si vous voulez prendre le risque de vous faire spoiler ou pas.
Bonne lecture
Yzan & Lili
~ Revenir sur le passé pour mieux aller vers l'avenir.~
Les bips incessants de la machine cessèrent et l'écran devint noir. Attentif, Katsuki tendit l'oreille, cherchant à savoir si l'arrêt du moniteur surveillant son activité cardiaque allait alerter quelqu'un. Mais rien ne se produisit. Comme il l'avait soupçonné, les infirmiers n'étaient pas devant les écrans de surveillances. C'était parfait. Il arracha sans aucune hésitation les électrodes collées sur son torse, détacha le brassard surveillant sa tension artérielle de son biceps et fit subir le même sort à la perfusion plantée dans son avant bras.
Une fois libéré de ces entraves, il sortit du lit et se dirigea vers l'armoire. Tout en guettant la possible arrivée des soignants, il ôta le pyjama d'hôpital qui le couvrait pour enfiler les vêtements civils que sa mère lui avait déposés quelques heures plus tôt. Un jean, un tee-shirt, un sweat, des chaussettes et des chaussures. Il enfila son blouson, rabattant la capuche sur sa tête en espérant que cela suffirait à le faire passer incognito.
Enfin prêt, il entrouvrit la porte de sa chambre, s'assurant que la voie était libre. Le chariot des infirmiers étaient un peu plus loin dans le couloir, et la petite loupiote au-dessus d'une porte signifiait leurs présences dans la chambre concernée. Rapidement, il sortit dans le couloir, prenant soin de bien refermer la porte de sa chambre derrière lui et piqua un sprint discret pour quitter le service sans se faire voir.
Il hésita un bref instant à prendre les escaliers plutôt que l'ascenseur, mais il n'était pas censé faire d'efforts physiques à l'heure actuelle. En fait, il était même supposé rester au fond de son lit d'hôpital en faisant une rééducation douce pour permettre à son corps de se remettre des graves blessures reçues lors de son combat contre Shigaraki et One for All. Et même si ça le faisait râler, il pouvait admettre que mourir et ressusciter nécessitait un minimum de repos.
Tout en surveillant les alentours, il attendit donc patiemment l'ascenseur dans lequel il s'engouffra dès que celui-ci s'ouvrit. Sortant son téléphone de la poche de son blouson, il jeta un coup d'œil à l'heure. Minuit et onze minutes. Il était dans les temps, tout allait bien. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur le hall d'entrée de l'hôpital et Katsuki s'empressa de rejoindre la sortie, tête baissée, espérant que personne ne l'arrêterait dans sa fuite.
Par chance, l'hôtesse d'accueil était occupée à discuter avec l'agent de sécurité et aucun d'eux ne l'interpella, le laissant quitter l'établissement en toute tranquillité. L'air frais de la nuit le fit frissonner et Katsuki accéléra l'allure. La gare n'était pas très loin, un bon quart d'heure de marche, pas plus. Son train partirait à minuit cinquante, il avait donc le temps. Mais Katsuki était pressé de mettre le plus de distance possible entre lui et l'établissement hospitalier.
Les mains dans les poches et le nez enfoncé dans le col de son blouson, il parcourut rapidement la distance le séparant de son objectif, râlant contre son corps qui s'essoufflait bien trop vite à son goût, et après son cœur protestant contre l'effort fourni. Ouais, clairement, il serait bien mieux, au chaud, au fond de son lit. Mais voilà... Il avait un truc à faire. Un truc important. Un truc qu'il ne pouvait pas faire depuis sa chambre. Alors, tant pis, il prenait le risque de retarder sa guérison.
Il ignora soigneusement les ruines autour de lui, preuve de la violence des combats ayant opposé les héros aux acolytes de Shigaraki et All for One. La reconstruction du pays était en cours. Tous les héros, pros ou apprentis, et les âmes vaillantes s'y collaient chaque jour. Lui suivait ça de loin, n'ayant des infos que par les médias, ses parents ou ses amis venant lui rendre visite. Ochaco était sortie de l'hôpital deux jours plus tôt et était immédiatement retournée sur le terrain, son alter étant très utile pour soulever les gravats ou pour aider à la reconstruction. Les deux seuls restant encore hospitalisés c'était lui et Shoto.
Katsuki aurait bien demandé à Double Face de l'accompagner dans sa fuite, mais ce dernier se remettait difficilement des nombreuses brûlures graves qu'il avait reçues en affrontant son frère et ne pouvait même pas bouger un orteil à l'heure actuelle. Katsuki lui avait confié son projet et Shoto avait promis de le couvrir autant que possible. C'était d'ailleurs qui retenait les infirmiers dans sa chambre, laissant le champ libre au blond pour fuir. Et finalement, Katsuki n'était pas mécontent de devoir y aller seul. Il avait des choses à dire, à faire, et ces choses il préférait qu'elles aient le moins de témoins possibles.
Arrivé à la gare, il prit rapidement un billet au distributeur automatique, se félicitant d'avoir convaincue sa mère de lui ramener son portefeuille et sa carte bancaire, sous prétexte que la bouffe de l'hôpital était dégueulasse et qu'il voulait acheter des trucs aux distributeurs. Mitsuki avait froncé les sourcils et argumenté qu'elle pouvait lui ramener de la nourriture faite maison s'il voulait, mais avait finalement cédé face à l'entêtement de son fils.
Le quai était désert. Pas très étonnant à cette heure là. Katsuki attendit patiemment l'arrivée de son train, grommelant après le froid printanier et les abrutis qui se barraient comme des voleurs obligeant un convalescent à leur courir après. Enfin lesdits abrutis n'étaient au nombre que de un. Un seul, unique... Toujours le même : Izuku. Et si Katsuki avait été totalement contre le laisser seul dans la nature quelques semaines plus tôt, il l'était encore plus maintenant.
Le train entra en gare et Katsuki s'y engouffra, trouvant rapidement une place libre où il s'installa avec soulagement. Mine de rien il n'en pouvait plus. Il avait le souffle court et son cœur battait bien trop vite et trop fort pour que cela soit confortable. Lui qui avait été si endurant enrageait de se sentir si diminué. Il allait devoir revoir toute sa routine d'entraînement pour retrouver sa forme d'avant, et ça allait lui prendre des mois.
Le train s'ébranla et Katsuki, enfin sûr et certain que personne ne le ramènerait à l'hôpital par la peau du cul, sortit son portable et envoya un message à son père.
- Je vais bien. Je reviens bientôt. Promis.
C'était juste pour rassurer ses parents, pour qu'ils ne se fassent pas trop de cheveux blancs en découvrant sa fugue. Katsuki savait qu'ils avaient eu très peur pour lui durant le combat et il ne voulait pas que ceux-ci revivent cette angoisse.
S'installant confortablement dans le siège étroit, il laissa son regard dériver sur le paysage défilant à toute allure de l'autre côté de la vitre. Il regarda sans voir, ses pensées toutes tournées vers Izuku. Izuku qui avait sacrifié son alter si chèrement acquis pour vaincre Shigaraki. Izuku qui avait détruit tout espoir de le récupérer en anéantissant son adversaire. Izuku qui avait abandonné tous ses rêves héroïques pour sauver le monde.
Katsuki n'avait pas été particulièrement surpris d'apprendre que son ami d'enfance avait disparu, ne laissant derrière lui qu'une lettre pour sa mère. Lettre où il lui expliquait qu'il avait besoin de temps, de s'éloigner, de réfléchir. Non, Katsuki n'avait pas été surpris. Furieux mais pas surpris. Furieux parce qu'Izuku avait lâché l'affaire sans se battre. Furieux parce qu'il était coincé dans un lit d'hôpital et ne pouvait pas rattraper son ami d'enfance.
Deux semaines, il lui avait fallu deux semaines pour enfin retrouver la trace de ce foutu nerd. Deux semaines à surveiller toutes les images passant à la télé, à décortiquer les témoignages des uns et des autres, à examiner à la loupe toutes les photos sur les réseaux sociaux. Et enfin, il l'avait vu ! Là, sur un coin de photo, en arrière plan et de dos. Mais Katsuki reconnaitrait Izuku n'importe où, même de loin, de dos et sur une photo de moyenne qualité.
La photo avait été prise dans un petit village à l'autre bout du pays. Une rapide recherche sur internet avait permis à Katsuki de localiser l'endroit et de trouver un train y allant. Et il était là, dans ce wagon, en plein milieu de la nuit, espérant qu'Izuku n'aurait pas pris la poudre d'escampette avant son arrivée. Il devait absolument lui parler. Après... après peut-être qu'il pourrait laisser Izuku partir... Après... Peut-être...
Katsuki sursauta brutalement quand la voix annonça l'arrivée prochaine à destination. Putain ! Il s'était endormi ! Le soleil était maintenant levé, éclairant le wagon de sa chaleur réconfortante. Un coup d'œil à son téléphone lui apprit qu'il était presque dix heures, et qu'il avait une bonne vingtaine d'appels en absence et au moins autant de messages. Ses parents, ses amis, même Aizawa... Il les ignora, remettant son portable dans sa poche, toujours en mode silencieux, espérant que Shoto garderait le silence sur ses intentions et sa destination.
La voix robotique répéta son annonce et Katsuki quitta son siège pour se diriger vers les portes. Il sortit rapidement du train dès que ces dernières s'ouvrirent sur le quai, se dirigeant immédiatement vers la sortie de la petite gare de campagne. Sa destination finale n'était plus très loin. Il interpella une vieille dame passant par là, pour lui demander où se trouvait le centre du village.
- C'est par là, lui répondit gentiment la dame âgée en désignant la route allant vers la droite. Vous venez aider pour les travaux de reconstruction ?
- Je pourrais pas faire grand chose, grogna Katsuki. Les médecins m'ont interdit de faire trop d'efforts. Je cherche un ami en fait.
- Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues, sourit son interlocutrice. Chacun aide en fonction de ses possibilités. J'y vais justement, votre ami s'y trouvera peut-être.
Katsuki hocha simplement la tête, et pris l'un des sacs que portait la vieille dame avant de lui emboîter le pas. Oui, c'était bien le genre d'Izuku de vouloir aider à reconstruire un bled paumé au fin fond de la campagne. Au pire des cas, il pourrait toujours glaner des informations sur l'endroit exact où se trouvait cet imbécile. Parce qu'il ne rentrerait pas sans l'avoir vu, ça c'était une certitude.
Le trajet jusqu'au centre du village dura une vingtaine de minutes durant lesquelles Katsuki écouta la vieille dame lui raconter les dégâts occasionnés par les combats et à quel point les habitants étaient reconnaissant aux héros de les avoir sauvés de bien pire que ça. Après tout, la grosse majorité des dégâts étaient matériels, et ça, ça pouvait se réparer avec un peu de temps et de l'huile de coude.
- Voilà, c'est là, finit-elle par dire en désignant la place où œuvraient bon nombre de personnes.
- Merci, souffla Katsuki en rendant à son accompagnatrice le sac qu'il portait.
Il s'avança, fouillant l'endroit du regard, cherchant à repérer celui pour qui il avait fait tout ce trajet. Il le vit assez rapidement, devant un tas d'épaisses et longues poutres, discutant en souriant avec deux hommes soulevant l'un des gros morceaux de bois. Katsuki prit quelques secondes pour souffler de soulagement, s'empêchant d'hurler sur cet abruti. Lui sauter à la gorge comme un enragé n'était définitivement pas la bonne chose à faire. Même s'il en crevait d'envie, putain !
S'avançant à pas rapides, il s'approcha jusqu'à voir un homme face à Izuku, près à l'aider à soulever l'une des poutres. Posant une main sur l'épaule de l'inconnu, Katsuki grogna :
- Laissez, je vais le faire.
Et sans un mot de plus il souleva l'extrémité de la poutre.
- Kacchan ?
L'interpellation lui fit lever les yeux vers son ami d'enfance. Ce dernier le fixait avec surprise, visiblement choqué de le voir là, dans ce bled paumé au fin fond du pays.
- Ouais, bougonna Katsuki. Faut la poser où cette putain de poutre ?
Izuku sembla hésiter à dire quelque chose mais se ravisa, soulevant à son tour l'autre extrémité du morceau de bois en indiquant sa destination.
Katsuki grimaça sous le poids conséquent de l'objet mais serra les dents et emboita le pas à Izuku pour aller déposer leur chargement. Quitte à être sur place autant donner un coup de main dans la mesure de ses possibilités. De toute façon, Izuku ne serait réceptif à ce qu'il voulait lui dire que s'il le décidait. Katsuki allait donc sagement attendre qu'Izuku lui demande de lui-même ce qu'il foutait là.
Deux heures plus tard, Katsuki se laissa tomber avec un gros soupir sur un bord de trottoir récemment réparé, épuisé. Son blouson gisait au sol depuis un moment, son sweat ayant rapidement suivi le même chemin. Il avait chaud, il était essoufflé et ses poumons brûlaient. Il transpirait comme un bœuf et son cœur lui faisait mal tant il battait fort. Sans compter les lancements dans son bras droit. Autant de signes qu'il avait forcé un peu trop et un peu trop vite pour son corps convalescent.
D'une main agacée, il se servit du bas de tee-shirt pour essuyer la sueur perlant sur son front, pestant contre lui-même de s'être foutu dans cette situation. Mais il n'avait pas pu refuser d'aider. Il n'allait quand même pas rester là, les bras croisés à regarder les autres bosser. Il était certes convalescent mais pas invalide non plus. Et puis, tous les habitants du village mettaient la main à patte, des enfants aux vieillards. Non, il ne pouvait pas ne pas aider.
Une bouteille d'eau surgit sous son nez et il s'en saisit en remerciant Izuku qui la lui tendait. Ce dernier s'assit à côté de lui en silence, attendant visiblement que Katsuki parle le premier. Mais Katsuki n'avait pas l'intention de le faire, se contentant de boire goulument l'eau fraîche et bienfaisante, ses yeux observant l'agitation à quelques pas d'eux.
- Tu es sorti de l'hôpital ? souffla finalement Izuku.
- Non, avoua Katsuki. Je me suis barré en douce pendant la nuit.
- Tes parents doivent s'inquiéter, fit remarquer Izuku d'un ton soucieux.
Katsuki haussa les épaules et sortit son portable de la poche de son blouson posé près de lui.
- Regarde par toi-même ! dit-il en tendant son téléphone déverrouillé à son voisin.
Izuku écarquilla les yeux quand il vit le nombre d'appels en absences et de messages non lus affichés sur l'écran.
- Attends ! Kacchan... Tu... paniqua Izuku. Tu... Tu as le droit de forcer au moins ? Tu vas bien ?
- Non, j'ai pas le droit de forcer, et non je vais pas bien, râla Katsuki. Mais tu m'as pas vraiment laissé le choix hein ! La prochaine fois que tu veux te barrer sans rien dire à personne, attends au moins que je sois sorti de l'hosto putain !
Izuku fit une moue voulant tout et rien dire avant de soupirer lourdement.
- Je ne pensais pas que tu me chercherais. Comment tu m'as trouvé d'ailleurs ? Personne ne sait que je suis là.
Katsuki prit une profonde inspiration, se forçant à rester calme. Il s'était promis de dire les choses sans s'énerver. Même s'il avait très envie de crier sur son ami d'enfance.
- Je t'ai cherché dès que j'ai su, par ma mère, que tu étais parti Dieu sait où, expliqua-t-il. Et j'ai fini te voir sur une photo prise ici. Alors je suis parti en douce pour te rejoindre.
- Pourquoi ? demanda Izuku. Pourquoi tu es là, Kacchan ?
Voilà, c'était le moment. Tournant la tête, il planta son regard dans celui d'Izuku, espérant que ses yeux traduiraient toute sa sincérité.
- Je sais, ok. Je comprends, commença-t-il. Je te connais, Izuku. Mieux que tu ne le penses, mieux que je ne l'imagine. Alors, je sais pourquoi tu es venu t'enterrer ici, loin de tout, pourquoi tu es parti sans rien dire en laissant tout le monde derrière, comme d'habitude. Sans penser à tous ceux qui tiennent à toi et s'inquiètent pour toi.
Izuku baissa les yeux un court instant, un air coupable se lisant sur son visage, mais Katsuki ne s'arrêta pas.
- Et c'est en grande partie de ma faute, avoua-t-il. Je le sais, tu le sais. Je me suis déjà excusé pour mon comportement de connard avec toi, et je le referais aussi souvent que nécessaire pour que tu comprennes. C'était moi le connard. Toi, tu n'avais rien demandé. Ce que j'ai fait, ce que j'ai dit... tu n'avais rien mérité de tout ça. Absolument rien. Et je suis sincèrement désolé pour tout ça.
Izuku releva des yeux brillants de larmes et souffla timidement :
- Je sais déjà tout ça Kacchan.
- Non, soupira Katsuki. Non, tu sais pas. Sinon, tu serais pas ici, à essayer de te convaincre que tes rêves sont finis, que tu ne seras jamais le héros que tu voulais tant être. Tu serais avec les autres, à Yuei, à trouver des solutions.
- Il n'y a pas de solutions... commença Izuku avec une véhémence désespérée.
- Si ! le contra immédiatement Katsuki. Il y a des solutions. All Might a combattu All For One sans alter, avec des équipements adaptés. C'est la preuve qu'on peut être un héros même sans alter. Et tu seras le premier ! Tu ouvriras la voie à tous ceux qui y croient comme toi tu y as cru pendant si longtemps.
En voyant les larmes silencieuses dévalées sur les joues parsemées de tâches de rousseurs, Katsuki se retint de les essuyer de ses pouces. Il n'avait pas le droit, pas encore.
- Tu as toujours été un héros, reprit-il d'un ton dénué de toutes moqueries ou de tout sarcasmes. Avant... A Yuei aussi... et tu peux encore l'être maintenant, et pendant des années.
Katsuki se leva, se plantant devant Izuku toujours assis, supportant le regard éperdu d'émotions d'Izuku sur lui.
- Je compte toujours devenir le numéro Un, le meilleur. Ça n'a pas changé, ça ne changera pas, assura-t-il. Mais la manière d'y parvenir, ça... ça a évolué au fil du temps. Alors aujourd'hui, là maintenant, je vais te dire ce que j'aurai dû te dire dès le début.
Prenant une grande inspiration et son courage à deux mains, Katsuki pris son ton le plus solennel pour dire tout haut ce qu'il pensait tout bas depuis un bon moment.
- Tout ce que tu ne peux pas gérer, je m'en charge. Je l'ai dit à All for One, je le pensais, je le penses toujours. Et je ne pense pas que ça changera. Parce que je sais que si je faiblis, tu seras toujours là pour prendre le relai. Quelque soit la situation. Tu seras toujours un héros à mes yeux, tu l'as toujours été quelque part. Et je n'envisage pas une seule seconde de ne pas être à tes côtés pour te voir devenir le héros que tu veux être. Et s'il te faut vraiment un alter pour réussir ça, alors je serai ton alter !
Il tendit sa main droite vers Izuku.
- Izuku... Devenons les meilleurs des héros, ensemble, conclut-il.
Et il attendit... il attendit sans bouger d'un iota, que le flot de larmes et les sanglots tremblotant de son ami d'enfance se tarissent. Il ne se rendit compte qu'il avait retenu sa respiration que quand Izuku lui sauta dans les bras, bafouillant des "Merci", des "Kacchan" et des "oui" emmêlés à d'autres mots incompréhensibles.
Katsuki serra Izuku dans ses bras, grommelant qu'il était un foutu pleurnichard, mais que putain, il n'avait pas intérêt à repartir sans lui parce qu'il irait le chercher jusqu'en enfers s'il le fallait. Izuku rit entre deux pleurs, promettant de ne plus le quitter ainsi et s'excusant pour l'avoir fait. Ils restèrent enlacés de longues minutes, le temps pour l'un de sécher ses larmes et pour l'autre de calmer son cœur si angoissé à l'idée d'un refus.
- On rentre ? souffla finalement Izuku en se détachant de Katsuki.
- Ouais, confirma ce dernier avec un sourire.
- Je vais récupérer mes affaires, sourit Izuku.
- Et moi prévenir mes vieux, soupira Katsuki en reprenant son téléphone.
Izuku éclata de rire en s'éloignant, bien conscient que Mitsuki allait passer un sacré savon à son fils.
Oui, il allait rentrer avec Kacchan. Kacchan qui était venu le chercher au détriment de sa santé. Il allait d'ailleurs clouer Kacchan sur son lit d'hôpital pour l'obliger à suivre les directives médicales. Et il allait s'excuser auprès de sa mère qui se faisait sûrement un sang d'encre. Puis, il se battrait pour reprendre son cursus scolaire en héroïque, avec Kacchan. Il allait devenir le premier héros sans alter ! Et Kacchan serait à ses côtés... Comme Izuku l'avait toujours voulu.
Fin.
Commentaire des auteures :
Bon voilà, cette idée à immédiatement popait dans nos têtes après la lecture du scan 412. On espère qu'elle vous aura plu.
Bureau des plaintes et réclamations des personnages martyrisés :
Pendant qu'Yzan et Lili tirent des plans sur la comète, passant d'une théorie à l'autre, toutes plus farfelues les unes que les autres, Katsuki boude dans son coin, sous le regard soucieux d'Izuku.
- Je comprends pas pourquoi il boude ? souffla ce dernier.
- Ah ? C'est pas compliqué à comprendre pourtant, répond placidement Shoto. La première fois que tu es parti sans rien dire, il avait été gravement blessé et encore convalescent. En plus, Hanta, Rikido, Mineta, Tenya, Ochaco et Tsuyu l'ont empêché de te voir alors qu'il se doutait de ce que tu allais faire et qu'il comptait t'en empêcher. La seconde fois, il est coincé dans un lit d'hôpital et doit sortir en douce pour aller te récupérer. Alors oui, il boude parce que visiblement tu l'abandonnes dans les moments où justement il a le plus besoin de toi.
Un silence interloqué suit les explications du bicolore que tout le monde fixe avec étonnement.
- Ben merde alors, grogne Katsuki, si Double Face se met à mieux comprendre ce genre de merde que toi, c'est que t'es vraiment devenu nul en relation humaine Deku.
C'est au tour d'Izuku de bouder sous les rires moqueurs des deux auteures, le regard vexé de Katsuki et celui dubitatif de Shoto.
