Le conflit de sang

« Je ne m'attendais pas à une telle bassesse », déclara Severus d'un ton désillusionné, ses yeux perçants fixant avec une intense menace l'individu qui se trouvait devant lui. « Et vous osez m'affirmer que je n'ai aucune alternative ? Puis-je au moins espérer connaître la raison de cette imposition ? »

Le regard de Severus laissait transparaître toute l'indignation et la perplexité qu'il ressentait face a la situation.

La salle était envahie par un silence oppressant, chaque mot du professeur de potions, chargé de mépris, avait cloué l'élève et les professeurs présents. L'atmosphère était lourde, presque palpable, et personne n'osait rompre ce calme imposé par l'autorité de l'enseignant.

Harry sentit la chaleur lui monter aux joues, ses oreilles bourdonnaient alors qu'il fixait le professeur, un sentiment de honte le dévorant de l'intérieur. Son visage se teinta de pourpre et il baissa la tête, incapable de soutenir le regard du professeur. Ses mèches brunes, en désordre habituel, tombaient sur son front où des gouttes de sueur commençaient à perler, trahissant son malaise.

Son visage blafard était tiré, les traits marqués par la fatigue, et ses cernes profondément creusées témoignaient de son épuisement. Il portait un pyjama bleu délavé, qui, autrefois, avait sans doute été vif, mais qui maintenant était couvert de taches et de déchirures, signes de la lutte acharnée qu'il avait endurée durant la nuit. Les traces de sueur accentuaient encore son air exténué c'était comme si la démence de la nuit passée s'accrochait encore à lui.

Dumbledore se tenait à une distance prudente du garçon, comme s'il craignait d'être atteint par une malédiction invisible. Le regard de Harry, à moitié fou, semblait chercher des réponses à ses propres tourments intérieurs. Un sourire étrange et inquiétant commençait à se former sur ses lèvres, laissant présager des pensées troubles et des intentions incertaines.

« Severus, il est impératif que tu prennes Harry sous ta protection pendant les vacances. Il n'est plus dans son état habituel, et j'ai besoin de ton aide pour l'aider à surmonter son malaise profond. Ni le square Grimmaurd, ni même sa propre maison ne pourront le protéger de lui-même et de Voldemort », expliqua Dumbledore avec une chaleur bienveillante dans la voix.

Severus leva les yeux, surpris et visiblement contrarié par la demande. Dumbledore, sans se laisser décontenancer, poussa doucement Harry vers le professeur de potions, sa main posée sur l'épaule du garçon avec une douceur presque paternelle. « Severus, tu es l'un des rares en qui j'ai pleinement confiance pour cette tâche. Harry a besoin d'un environnement stable et sûr, mais surtout, il a besoin de quelqu'un qui comprend la profondeur de ses tourments. »

Le regard de Dumbledore était plein de sollicitude et de sérieux.

« Je sais que ce n'est pas une demande facile », continua Dumbledore. « Mais Harry est plus vulnérable que jamais, et ton aide pourrait faire toute la différence. »

Autour d'eux, seules quelques bougies projetaient une lumière vacillante, à peine suffisante pour éclairer la pièce. Leur faible lueur se reflétait faiblement sur les bibelots magiques disséminés dans le bureau, créant des ombres mouvantes sur les murs. L'odeur de cire fondue imprégnait l'air, alourdissant un peu plus l'atmosphère.

Le silence prolongé du professeur de potions résonnait comme une réponse négative.

Harry, se tenant entre les deux hommes, ne parla pas trop perdu dans sa tête. Tandis que les deux hommes s'affrontaient essayant d'obliger l'autre à céder le premier.

Severus expira finalement, laissant s'échapper un souffle contenu, comme si cela dissipait une tension intérieure. Sous sa cape, ses doigts fins tremblaient légèrement, et ses sourcils se froncèrent imperceptiblement, révélant ses pensées agitées. L'idée de devoir partager sa demeure pendant deux mois avec un élève qui, sans doute, le méprisait autant qu'il le méprisait lui-même, lui était particulièrement désagréable. Il était conscient que cette cohabitation imposée ne ferait qu'accentuer les tensions déjà palpables entre eux.

En examinant attentivement les traits désorientés de l'étudiant, il céda mentalement. Il était impensable de laisser un élève dans un tel état d'insécurité, encore moins lorsqu'il semblait aussi perturbé. Les reflets verts dans ses yeux avaient foncés, comme si un poison insidieux était en train de le de l'incendié de l'intérieur.

Il acquiesça en silence devant Dumbledore, captant l'expression implorante sur son visage.

" Merci Severus." fut les seuls mots prononcés par Dumbledore en guise de gratitude.

Le professeur de potions se renfrogna un instant avant de se tourner en direction de Harry.

" Allez rassembler suffisamment d'affaires et rejoignez moi devant le dortoir des serpentard dans une heure." Lui imposa -t-il avant de l'invité a se retirer.

Jusqu'à présent, Harry n'avait pas eu l'occasion de donner son avis sur la situation, et il préféra rester silencieux. Il sentait son esprit embrouillé, assailli par des pensées contradictoires et tumultueuses. Il cherchait désespérément à faire le tri parmi ses idées, mais chaque tentative de clarification semblait échouer. Les pensées négatives envahissaient son esprit, l'entraînant dans des réflexions sombres et pesantes. Par moments, il avait même l'impression d'être étranger à lui-même, comme si son esprit était habité par celui d'un autre. Cette confusion intérieure le laissait perplexe et désorienté, incapable de trouver la paix ou de prendre une décision claire.

Il se retourna et, en regardant vers le couloir, une vision du professeur de potions sous une pluie de sortilèges interdits s'imposa à son esprit. C'était une image violente et déstabilisante, mais étrangement, un rire dément monta alors dans sa gorge. Ce n'était pas la situation en elle-même qui le faisait rire, mais la multitude de pensées similaires qu'il avait accumulées au fil du temps. Son esprit semblait s'accrocher à ces scénarios horribles, les revisitant encore et encore.

Même lorsque le fruit de son fantasme était bien de chair et d'os face à lui, des visions sanglantes surgissaient toujours dès qu'il se perdait dans ses réflexions. Au début, ces images l'avaient terrifié, le plongeant dans une peur paralysante. Mais à force de les revoir, il avait fini par accepter l'idée que ces visions étaient une manifestation de son propre esprit malade, lui montrant sans cesse la fin terrible de ses proches.

Cette répétition incessante brouillait trop souvent la frontière entre le fantasme et la réalité. Il se retrouvait souvent à confondre ses pensées les plus sombres avec ce qui se passait réellement autour de lui. Cette confusion constante le rendait fou, le plongeant dans une angoisse profonde.

Ce qui le troublait le plus, c'était de se voir lui-même comme l'assassin dans ces visions. L'idée de causer une telle destruction, de devenir le monstre de ses propres cauchemars, le hantait jour et nuit. Chaque fois qu'il osait y réfléchir un peu trop, ces images revenaient avec une intensité terrifiante, le laissant désorienté et effrayé par la capacité de son propre esprit à générer de telles horreurs.

Tandis qu'il se perdait dans le tumulte de ses pensées, les deux hommes derrière lui abandonnèrent le débat qu'ils venaient à peine de commencer pour le regarder. Leurs visages déconfits, teintés d'incompréhension et de surprise, exprimaient leur stupéfaction face au rire déroutant qui émanait de l'étudiant.

La situation devenait de plus en plus préoccupante. Voldemort semblait prendre un plaisir malsain à jouer avec l'esprit de Harry, bien au-delà de ce que le directeur des Serpentards pouvait tolérer. Voyant l'étudiant sombrer dans un tourment intérieur, il décida d'intervenir sans plus attendre.

D'un pas déterminé, il se rapprocha de Harry et l'agrippa fermement par le bras. Son visage était sombre, empreint d'une résolution. Il pointa sa baguette entre les deux yeux de Harry, ses gestes précis et calculés. Un silence tendu s'installa dans la pièce.

D'une voix basse et grave, il murmura des paroles incantatoires. La baguette s'illumina alors d'un halo bleuâtre, projetant une lueur mystérieuse sur les traits tourmentés de Harry. Le sortilège était complexe et délicat, conçu pour pénétrer l'esprit du jeune homme et le libérer de l'emprise qui le hantait le plus longtemps possible.

Le directeur des Serpentards se concentra, ses yeux fixés sur ceux de Harry, cherchant à atteindre les recoins les plus sombres de son esprit. Le halo bleuâtre de la baguette pulsait dans toute la pièce, révélant la puissance du sortilège en cours et de l'étendu de son pouvoir. L'atmosphère était chargée au rythme de la lumière.

Petit à petit, l'esprit de Harry semblait se calmer, les ombres qui l'habitaient reculant face à la lumière bleue. Le directeur des Serpentards savait qu'il ne pouvait relâcher son effort, qu'il devait prendre lui même la pleine possession de son esprit pour que Harry puisse avoir un peu de repos. Ses murmures incantatoires devinrent plus bas, plus indiscernables, tandis que la lueur bleue gagnait encore en intensité.

Harry, d'abord submergé par la terreur, eu une réaction instinctive avec un cri strident et des gestes désordonnés dans une tentative désespérée de se défendre. Mais une main ferme s'empara de la sienne, le stoppant net dans son élan. Une sensation de chaleur réconfortante se propagea alors à travers lui, apaisant quelque peu son état de panique.

Dans son esprit tourmenté, l'image troublante du professeur gisant sans vie fut soudainement remplacée par celle d'une biche. La douceur et l'innocence de cet animal paisible semblaient rayonner à travers lui, comme une réponse calme à la violence et à la peur qui l'avaient envahi. Les traits de son visage se détendirent légèrement, ses yeux reflétant désormais une lueur de soulagement.

La transition d'une scène cauchemardesque à une image apaisante eut un effet presque immédiat sur Harry. La biche symbolisait pour lui une pause salvatrice dans le tourbillon de ses pensées chaotiques. Il ressentit un moment de répit, un instant de paix fragile au milieu du chaos qui l'entourait.

Finalement, après ce qui sembla être une éternité, la lueur s'éteignit doucement. Harry, reprenant légèrement ses esprits, leva des yeux reconnaissants et fatigués vers le professeur de potions. Le directeur des Serpentards, toujours agrippé à sa main, relâcha doucement sa prise, satisfait d'avoir réussi à éloigner, au moins pour un moment, l'ombre de Voldemort qui planait sur Harry.

Se sentant soudainement libre et protégé, Harry compris avec retard se qu'il venais de se passer de se passer, ses yeux s'élargissant, il fixa le professeur Snape de surprises.

Le visage de l'homme resta de marbre, il laissa échapper un long soupir de ses lèvres fines, trahissant sa fatigue.

"Oui, c'est mon patronus qui a chassé Voldemort de votre esprit, vous protégeant temporairement contre ses intrusions. Pour l'instant, je n'ai pas la force de vous expliquer pourquoi je prends cette décision et quelles en sont les implications. Contentons-nous de ce que je vous ai demandé," ajouta-t-il d'une voix empreinte de fatigue, mettant fin à toute possibilité de discussion.

Sela faisait maintenant quelques long mois qu'harry avait réellement commencé à sentir les effets des attaques menées par Voldemort dans son propre esprit. Sans vraiment savoir qu'il s'agissait de son pire ennemie, il avait simplement supposé à de la fatigue