CHAPITRE 14

Semaine 15 (suite)

Harry entra par cheminette dans le salon d'Hermione juste au moment où elle et Drago finissaient leur petit-déjeuner.

— « Potter. »

L'homme grogna lorsqu'il aperçut Drago. « Et là, je pensais qu'une fois par semaine, c'était déjà assez pénible, maintenant tu ne pars plus jamais. »

— « Tu as dit que j'avais raison. » Drago eut un sourire narquois.

— « Et tu ne me laisseras jamais l'oublier. Es-tu prête, alors ? » Demanda-t-il en regardant Hermione.

— « Oui. Je pensais que nous pourrions tous y aller ensemble ? »

— « Bien. » Harry souffla alors qu'il s'approchait et volait un morceau de pain grillé. « Ne t'attends pas à ce que je te tienne la main, Malefoy. »

— « Et là, je pensais que nous avions enfin quelque chose. » dit Drago avec une tristesse dramatique.

— « Vous êtes tous les deux, des idiots. » dit Hermione en roulant des yeux alors qu'elle se levait et mettait la vaisselle dans l'évier.

Drago et Harry se regardèrent et haussèrent les épaules.

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Harry sortit d'abord dans l'atrium, puis attendit Hermione et Drago. Une fois qu'ils furent sortis, il vint se placer de l'autre côté de Drago alors qu'il marchait main dans la main avec Hermione.

— « Il n'y a pas autant de gens qui me regardent comme je le pensais. » Leur dit Hermione.

— « Eh bien, ce n'est pas comme si vous n'aviez pas été vus en compagnie l'un de l'autre avant aujourd'hui. » Lui dit Harry. « Ils y sont probablement habitués maintenant. »

— « Tu as probablement raison. » dit Hermione en laissant échapper une profonde inspiration. Ce n'était pas nouveau et elle n'avait aucune raison de s'inquiéter.

Tous ceux qui lui étaient chers le connaissaient déjà, et Drago avait dit que tous ses amis lui étaient très favorables. Si quelqu'un d'autre avait un problème avec ça, c'était son propre problème. Elle aimait ce nouveau sentiment de confiance. Cela faisait du bien d'être sûre de quelque chose, d'être à nouveau elle-même. Elle savait qu'elle ne s'était pas arrangée du jour au lendemain, mais les derniers jours qu'elle avait passés avec Drago l'avaient aidée à surmonter beaucoup de choses. Elle lui avait tout dit et il était toujours là, et quand elle pleurait et se dévalorisait, il essuyait simplement ses larmes et lui disait qu'il l'aimait. Rien n'avait jamais été aussi agréable auparavant, et c'était tellement bien.

Ils avaient atteint l'ascenseur et Harry descendit à la division des Aurors, tandis que Drago restait pour escorter Hermione jusqu'à son bureau avant de se diriger vers le sien.

— « Tout va bien ? » demanda Drago.

— « Tout va bien. Je le promets. » Elle sourit à leurs mains toujours jointes, puis il lui sera légèrement la main pour la rassurer juste avant que le portail ne s'ouvre. Ils avaient à peine atteint le couloir qu'ils entendirent un cri.

— « Ooo ! C'est officiel maintenant ?! » dit Sophie en courant vers eux, attrapant Hermione pour un câlin.

— « Oui c'est le cas. » Hermione répondit lorsqu'elle s'éloigna.

— « Fabuleux ! Allez ! Nous avons tellement d'entretiens aujourd'hui ! Désolé de l'entraîner si vite, Monsieur Malefoy. »

— « Je pense que Drago suffira à partir de maintenant, Sophie. » Il se pencha et embrassa la joue d'Hermione. « Passe une bonne journée, je suis sûr que j'ai beaucoup de chose à rattraper, donc je te verrai à la fin de la journée, d'accord ? »

— « Bien sûr. Passe une bonne journée, Drago. »

— « Toi aussi, mon amour. » Avec un sourire et un signe de la main à Sophie, Drago retourna vers l'ascenseur.

— « Tu dois tout me dire ! » Siffla Sophie alors qu'ils se dirigeaient vers la salle de conférence.

— « Plus tard. » promit-elle. « Maintenant, nous devons commencer ces entretiens. Entre toi et moi, je ne peux pas supporter un autre jour avec cet intérimaire qu'ils m'ont envoyé comme secrétaire ! »

— « Oh mon Dieu, ne m'en parles pas ! Hier, je lui ai demandé de l'aide et j'ai fini par faire deux fois plus de travail de toute façon ! »

— « Je suis désolé de t'avoir laissé en suspens… »

Sophie agita la main. « Ne le sois pas. J'ai entendu dire que la mère de Drago était venue, ça a dû être une joie. »

Hermione souffla. « Cette femme me met tellement en colère. »

— « Tu pourras m'en parler pendant le déjeuner. J'ai hâte de tout entendre ! »

— « C'est une excellente idée. Oh, Sophie, je ne me souviens pas avoir été aussi heureuse ! Nous sommes ensemble maintenant, et Drago a été si génial, qui aurait cru que je dirais ça ?! »

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Alors que Drago se dirigeait vers son bureau, il essaya de se vider la tête. Il savait qu'il serait très en retard, et l'affaire Selwyn était urgente puisqu'il était Auror. Il était surpris que le Ministre lui permette de prendre un jour de congé, mais il soupçonnait qu'Hermione lui avait plus ou moins dit que cela se produisait, qu'il soit d'accord ou non. C'est vrai, il y avait d'autres avocats qui étaient tout aussi compétents, mais Drago avait été sollicité pour une raison.

Son esprit était tourmenté par les pensées des deux derniers jours avec Hermione. Il ne pouvait tout simplement pas garder les souvenirs à distance, ils le rendaient heureux et complet. Juste au moment où il tournait au coin, il vit Noah déposer quelques dossiers dans la boîte qui se trouvait devant la porte de Drago. « Bonjour, Noah. S'agit-il de dossiers relatifs à l'affaire Selwyn ou à quelque chose de nouveau ? »

— « Monsieur Malefoy. » Noah l'accueillit avec un sourire éclatant. « L'affaire Selwyn, je crois. Il semble qu'il s'agisse des notes des entretiens de Monsieur Potter et de son résumé de la scène. »

— « Merci. » dit Drago en attrapant les dossiers. « Est-ce que j'ai des réunions aujourd'hui ? »

— « Pas à ma connaissance, Monsieur. »

— « Excellent. Je serai dans mon bureau, essayant de régler cette affaire. Envoyez un mémo à Monsieur Potter pour qu'il soit disponible au cas où quelque chose ne colle pas. »

— « Tout de suite, Monsieur. » Avec un signe de tête, Noah était parti.

En entrant dans son bureau, il jeta les dossiers sur son bureau tout en sortant ses propres notes de la scène pour les revoir. Alors qu'il s'installait, il attrapa les notes de Potter et les examina également. D'après l'évaluation de la baguette de Selwyn, il semblait que le sortilège du Doloris était celui qu'il a lancé. C'est compréhensible, de l'avis de Drago. C'était une malédiction liée à l'émotion et c'était généralement la première chose à laquelle la plupart des gens pensaient lorsqu'ils étaient en colère. Il décida de tout relire, juste pour être sûr qu'il ne manquait aucun détail, puis, avec un peu de chance, de rédiger sa recommandation finale et de la soumettre avant son départ aujourd'hui. Drago était en fait soulagé d'avoir été choisi pour cette affaire, Selwyn avait un dossier impeccable mais il connaissait le poids de son nom. La dernière chose qu'il fallait, c'était qu'un avocat trop zélé veuille faire de lui un exemple.

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Drago se dirigea vers le déjeuner tard, courant à la cafétéria du ministère pour prendre un sandwich déprimant et une eau puis retourna à son bureau. Alors qu'il se dirigeait vers l'ascenseur, il entendit la voix de Potter lui criant de le tenir.

— « Merci. » Il souffla en courant à l'intérieur. « Oh. J'étais juste en route vers ton bureau. Je vois que nous avons eu la même idée. » Dit-il en brandissant un sac à déjeuner.

— « Eh bien, je ne voulais pas vraiment te parler, mais je suis content que tu sois là. » Un côté des lèvres de Drago s'étira en un demi-sourire. Bon sang, qu'il aille en enfer s'il commençait vraiment à aimer Harry Potter.

— « Eh bien, me voici. »

Ils retournèrent dans un silence confortable au bureau de Drago, ne parlant de l'affaire qu'une fois à l'intérieur.

— « Je vais soumettre ma recommandation finale plus tard dans la journée à Robards sur l'affaire Selwyn. » dit Drago en fermant la porte de son bureau.

— « Laquelle est ? » demanda Harry à contrecœur.

— « Un mois de probation et une séance de conseil avec un guérisseur mental. Je suggérerai que le résultat de cette séance n'affecte pas son retour au travail, mais je pense qu'il gagnerait à en parler à quelqu'un qui n'est pas impliqué. Il a un dossier impeccable. Son équipe vient de tomber sur des imbéciles qui pensaient qu'ils pourraient s'en tirer comme ils le voulaient s'ils effrayaient le grand méchant Auror. »

Harry acquiesça. « J'ai parlé avec le guérisseur qui s'est occupé du délinquant, il s'est avéré que le sort lui-même a fait très peu de dégâts et était assez faible. Il ne l'avait probablement jamais lancé auparavant. »

— « Ce sont exactement mes pensées. Je ne vois aucune raison d'avoir une audience complète pour quelque chose d'aussi simple que ça. »

— « C'est un bon Auror. Il s'en veut déjà à cause de tout ça. La visite chez le guérisseur mental lui ferait certainement du bien. » Harry hocha la tête.

— « Très bien alors. Je la donnerai à Robards d'ici la fin de la journée. » dit Drago en déballant son sandwich.

— « Merci pour ça, Malefoy. Pour être juste, tu sais aussi bien que moi que d'autres n'auraient pas été aussi minutieux et se seraient contentés de le poursuivre. »

— « Je suis un bon avocat, Potter. » dit Drago, mal à l'aise face au compliment.

— « Je sais. » Harry ouvrit son propre sandwich alors qu'il était assis ici, dans le bureau de Drago Malefoy, en train de déjeuner avec lui. Bon sang, tant pis si Harry commençait à aimer cet homme. « Ginny aurait le plus grand sourire sur son visage en ce moment, tu le sais, n'est-ce pas ? »

Drago rit en prenant une autre bouchée. « Je pense qu'Hermione s'évanouirait. »

— « Alors tout va bien, n'est-ce pas ? » dit Harry avec la bouche pleine.

— « Tu n'as aucune manière, Potter ? » gronda Drago.

Harry se contenta de lever les yeux au ciel. « Réponds à la question. »

— « Les choses vont bien. Super, en fait. Je déteste devoir le dire aussi tôt, mais je pense que tu es coincé avec moi. » Drago rit puis s'arrêta brusquement alors qu'il se souvenait de la dernière fois qu'il avait prononcé ces mots. C'est drôle comme les choses se passent. « Tu sais, j'ai dit la même chose à Astoria le jour de notre mariage. Peut-être que c'est la bonne cette la bonne. »

— « Je détesterais l'admettre, mais je pense que nous sommes également coincés avec toi, si ça peut aider. Elle ne peut que s'améliorer à partir de maintenant, tu sais ? »

Drago regarda l'homme attentivement. « Elle m'a tout dit. Je pensais que nous en avions fini quand elle m'a mis dehors alors que j'essayais de lui parler. J'ai pensé que je n'avais aucun moyen de la récupérer un jour. »

— « Alors comment s'est-elle retrouvée chez toi ? »

— « Elle est venue au milieu de la nuit. Nous avons discuté assez tard et elle m'a parlé de son mariage avec ce connard. »

— « Je n'aurais jamais imaginé qu'il ferait ce qu'il a fait. » Admit Harry. « Je pensais qu'il était un abruti depuis le début, et elle a très bien simulé le bonheur pendant un moment. Elle dit que ce n'était qu'une seule fois, il ne l'avait jamais frappée auparavant ni ne l'avait traitée de cette façon. Mais il était violent à d'autres égards, et j'étais très ennuyé contre moi-même de ne pas être intervenu plus tôt. Je ne pourrais pas te dire combien de fois j'ai souhaité que quelqu'un intervienne et la sauve, j'aurais dû m'en rendre compte. »

Drago se souvenait de la façon dont Hermione décrivait les proches de Potter. S'il y réfléchissait, cela en disait vraiment beaucoup sur lui. Le garçon avec la peau sur les os de la première année, le gamin miteux, la manière féroce dont il protégeait La Belette chaque fois que Drago se moquait de lui. Il était probablement le premier véritable ami de Potter. « Je comprends tout maintenant. » Lâcha-t-il, pas vraiment sûr de savoir s'il parlait de Potter ou d'Hermione.

— « Fais juste attention avec elle. » plaida Harry.

— « Je le promets. » C'était une chose pour laquelle Drago était très sérieux. « C'est différent maintenant, il y a le lien. »

Harry hocha la tête. « On pourrait penser que ça diminuerait avec le temps ou autre, mais chaque jour, quand je rentre à la maison et que je vois le visage de Ginny... » il s'arrêta pour sourire rien qu'à cette pensée. « Ça me coupe le souffle. »

— « Je ne l'ai pas vue depuis un moment, pas depuis que j'ai été obligé de passer mardi chez toi. » dit Drago avec un sourire. « Comment gère-t-elle sa grossesse ? »

— « La plupart du temps, bien. Elle pense qu'elle ressemble à une baleine échouée, mais je ne le vois tout simplement pas. »

Drago ne put s'empêcher d'en rire. « Tu sais ce que c'est ? »

Harry secoua la tête. « Elle veut que ce soit surprise, mais je sais qu'elle veut un garçon, et elle veut, avec un peu de chance, garder une petite fille pour la fin. Je me fiche de ce que nous avons, je le veux maintenant, si c'était possible. »

— « Puis-je te demander quelque chose ? » demanda soudain Drago. « Tu penses vraiment qu'Hermione ne peut pas avoir d'enfants ? »

— « Non. » dit Harry sans perdre un instant. « Je pense que c'était le stress de tout ça, et le fait qu'elle savait qu'elle n'était pas prête, mais qu'elle voulait juste faire quelque chose pour rendre sa vie un peu plus supportable. Hermione va être une mère formidable. À ton tour. » Dit-il tout aussi soudainement. « Est-ce que ça ne te dérange vraiment pas si tu n'as jamais d'enfants ? »

— « Non, ça ne me dérange pas. » répondit-il honnêtement. « Ça n'a vraiment pas d'importance pour moi. Elle veut des enfants, alors nous pouvons en avoir. Sinon, ça me va aussi. Bon sang, si elle ne veut jamais m'épouser et prendre mon nom, je m'en fiche aussi, je la veux juste. »

Harry se contenta de le regarder. « Sérieusement ? »

— « Sérieusement. »

— « Huh. » Harry se laissa tomber sur sa chaise, surpris. « Que je sois damné. »

— « Quoi ? »

— « Rien. Juste ces absurdités de sang pur et tout. »

— « C'est tout ce que c'est pour moi, c'est un non-sens. » accepta Drago.

Ils restèrent assis en silence pendant une minute ou deux, pensant tous les deux au fait qu'ils venaient de partager un déjeuner ensemble et qu'aucun d'eux n'était encore mort.

— « Eh bien, je ferais mieux de partir. » dit Harry en se levant. « On se verra dans le coin... Drago. »

— « Bien. Harry. »

Avec un sourire sincère, Harry partit.

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Semaine 19

Hermione et Drago transplanèrent dans le jardin de ses parents juste avant six heures. C'était vendredi soir, et c'était ainsi qu'ils avaient choisi de passer leur rendez-vous. Il était extrêmement nerveux et Hermione pouvait le sentir.

— « Veux-tu arrêter de bouger ! Sérieusement, je pensais que tu étais un sang pur au cœur froid. » Se moqua-t-elle en lui frappant l'épaule d'un air espiègle.

— « Je l'étais. Maintenant, je ne suis plus rien grâce à toi. Hermione, ils vont me détester. »

— « Ils ne le feront pas. Une fois que les choses auront commencé, ils t'apprécieront très bien. J'ai beaucoup parlé à mon père ces dernières semaines et je lui ai expliqué que tu es différent. »

Drago laissa échapper un profond soupir et prit la main d'Hermione lorsqu'elle la lui offrit et se dirigea vers la maison. C'était un joli petit endroit. Beaux jardins et grands buissons pour offrir de l'intimité. Ça avait l'air confortable d'après ce que Drago pouvait voir. Il suivit Hermione lorsqu'elle ouvrit la lourde porte coulissante en verre et frissonna presque lorsqu'il entra.

— « Maman, papa ! »

— « Hermione ! » Une femme mince entra dans la cuisine depuis ce que Drago devina être le salon et la serra dans ses bras. Elle était juste un cheveu plus grande qu'Hermione, avec des cheveux bruns courts et ridiculement raides. Elle avait des traits doux et des yeux bleus.

— « Maman, voici mon petit-ami, Drago Malefoy. » Dit-elle d'un geste de la main alors qu'ils se séparèrent.

— « Madame Granger. » Il s'inclina légèrement, ne sachant pas vraiment comment la saluer. S'il se penchait pour l'embrasser sur la joue, elle le giflerait probablement.

— « Drago Malefoy. C'est... un plaisir de te rencontrer. »

— « De même. » Il espérait qu'il avait gardé son ton mordants hors de sa bouche, ne serait-ce que pour le bien d'Hermione.

— « Maman. Il est différent. S'il te plaît, arrête. »

Drago fut impressionné par sa voix posée. Elle avait repris confiance en elle depuis qu'ils avaient annoncé publiquement qu'ils formaient un couple, et il adorait ça.

— « Wesley, Hermione et son petit-ami sont là. » appela-t-elle en direction du salon.

Ahh. C'était de là qu'Hermione tirait son apparence. La seule chose qu'elle semblait avoir en commun avec sa mère était sa taille. Wesley Granger se tenait devant Drago, la main tendue, et la serrait avec force. L'homme était grand, il avait des cheveux châtain clair que Drago savait qu'ils pouvaient boucler s'il les laissait suffisamment longs. Hermione lui ressemblait. De ses cheveux à ses yeux, on pouvait dire qu'ils étaient père et fille.

— « Monsieur Malefoy. » Le salua-t-il, sur un ton légèrement plus amical que celui de sa mère. Légèrement.

— « Drago, s'il vous plaît, Monsieur. »

— « Bien. Eh bien, nous mangerons dehors, si ça convient à tout le monde. »

— « Après vous, Monsieur. » Drago s'écarta et vit Hermione lui sourire alors qu'ils suivaient ses parents dehors jusqu'à la table qui était déjà installée sous la lourde pergola ombragée.

— « Parle-moi de toi, Drago. » demanda son père une fois que tout le monde eut rempli ses assiettes.

— « Je suis avocat. Je travaille pour le Ministère de la Magie depuis environ trois ans maintenant. »

— « Ahh, c'est vrai ? Quelque chose d'intéressant sur lequel tu as travaillé ? »

— « Je m'occupe principalement de la révision des lois, Monsieur. Certains jours, c'est assez ennuyeux et fastidieux. »

— « Drago a eu une affaire avec Harry et les Aurors récemment. » ajouta vivement Hermione. « Il est très bon dans ce qu'il fait. »

— « Oh ! Comment va Harry, ma chérie ? Ça fait un moment qu'on ne l'a pas vu. » roucoulait sa mère.

— « Il va bien, maman. Je lui dirai que tu as dit bonjour. »

— « Un garçon si gentil. Êtes-vous amis avec Harry, Monsieur Malefoy ? »

— « S'il vous plaît, appelez-moi Drago. Et oui, je dirais que c'est le cas. Hermione a tendance à faire ressortir les meilleures choses en moi. »

— « C'est ce qu'elle fait. » dit immédiatement son père. Que ce soit pour un simple accord ou pour essayer de dissuader sa femme, Drago n'en était pas sûr. « Est-ce que tu aimes être avocat, Drago ? »

— « Beaucoup. C'est parfois épuisant de lire les mêmes choses une douzaine de fois dans l'espoir de trouver un détail différent, mais c'est gratifiant. »

— « C'est comme ça que vous vous êtes rencontrés ? Dans votre ministère ? Une affaire ou quelque chose comme ça ? » demanda-t-il.

Drago regarda Hermione, pas vraiment sûr de ce qu'elle avait dit à ses parents à propos du lien d'âme sœur. Pour autant qu'il sache, ils penseraient que c'était une chose complètement ridicule et inventée pour la piéger. Leur relation était assez forte depuis cette nuit où ils s'étaient presque perdus, et il ne voulait pas qu'il se passe quoi que ce soit qui puisse faire revenir Hermione à cette façon de penser.

— « Drago est venu chez Harry un jour. » commença Hermione. « En me disant, qu'il aimerait mieux me connaître. Qu'il a réalisé certaines choses et sentiments et depuis nous nous voyons régulièrement. » Elle lui sourit, et il lui prit la main et lui embrassa les jointures avant même de réaliser ce qu'il faisait.

— « Et depuis, c'est l'amour ? » dit sa mère avec scepticisme.

— « Merlin, non. » Drago éclata de rire. « Elle m'a rendu la tâche très difficile pour gagner son affection. Votre fille est assez têtue. »

Elle semblait satisfaite de cette réponse pour le moment et laissa le sujet changer. Hermione parlait de son travail et de la façon dont les choses progressaient, autant qu'elle le pouvait sans les submerger. Elle parla de la grossesse de Ginny, et du fait qu'elle était belle même si Ginny ne le pensait pas, et de l'enthousiasme d'Harry à l'idée de devenir père.

— « Teddy va rester avec moi pendant quelques jours » ajouta-t-elle avec enthousiasme. « Harry prévoit d'emmener Ginny pendant un long week-end, car ils n'auront pas beaucoup de temps libre après la naissance du bébé. »

— « Quand c'est ? » lui demanda Drago.

— « Dans deux semaines. Oh ! Ne te l'ai-je pas dit ? Je voulais le faire. »

— « C'est bon. »

— « Tu es sûr ? Je… »

— « A-t-elle besoin de ta permission ? » Lâcha sa mère.

— « Bien sûr que non. » dit immédiatement Drago. « Elle était juste excitée et avait oublié de me le dire, ce n'est vraiment rien. »

— « Maman, s'il te plaît, arrête. » La voix d'Hermione avait un petit frémissement, et ça mettait Drago très mal à l'aise.

— « Je ne comprends pas pourquoi tu choisis ces hommes, Hermione. » gronda Ellen, incapable de le retenir plus longtemps. « Pourquoi penses-tu qu'ils méritent d'avoir ce contrôle sur toi. Je ne comprends pas ce qui s'est passé entre toi et Ronald, et puis tu as épousé cet horrible homme assoiffé de pouvoir, et maintenant tu t'es attaché à lui ? Tu le détestes ! »

— « C'est différent maintenant, maman. » plaida Hermione.

— « Je ne vois pas comment ça pourrait l'être. Tu as passé des années à te plaindre de lui, à quel point il était cruel, à pleurer sur la façon dont il te traitait, toi et tes amis. Et maintenant, tout d'un coup, il est ton petit-ami ? Explique-moi ça. Tu es tellement plus intelligente que ça, Hermione. Pourquoi as-tu choisi… »

— « Maman, arrête ! » Cria Hermione et Drago put voir ses mains trembler.

Il alla passer ses doigts dans son dos pour tenter de la calmer, mais à la seconde où il la toucha, elle recula. Ses yeux rencontrèrent les siens et elle parut si horrifiée et coupable qu'il eut l'impression qu'ils revenaient là où ils avaient commencé.

— « Je suis désolée, je… » Elle se précipita hors de la table alors qu'elle se levait.

— « Hé. Hé. » Drago lui prit doucement le poignet et la fit redescendre. « Tout va bien. Hé, regarde-moi, mon amour. » Son pouce dessina de petits cercles à l'intérieur de son poignet alors qu'elle se rasseyait. Sa respiration était rapide et cela ne lui permettrait pas d'avoir une crise de panique en ce moment. Ils avaient déjà beaucoup trop de choses à expliquer.

Hermione se concentra sur lui et sur rien d'autre. La façon douce dont son pouce frottait son poignet, la façon dont sa voix était calme et égale. La façon dont ses yeux ne quittaient jamais les siens. L'autre main de Drago lui prit la joue et il posa son front sur le sien.

— « Est-ce que tu vas bien ? »

Elle hocha juste la tête.

— « Je veux dire, est-ce que tu vas vraiment bien, Hermione ? »

— « Oui. » chuchota-t-elle. « Ne me laisse pas. »

— « N'en rêves même pas. » Il l'embrassa sur le front puis rapprocha sa chaise de lui pour qu'elle puisse poser sa tête sur son épaule. Il lui prit la main et la serra légèrement avant de regarder ses parents stupéfaits. « Alors, où en étions-nous ? »

Aucun d'eux ne parla et Drago aurait pu rire du choc qu'ils montraient.

— « Je vais... sortir la tarte. » Ellen Granger se leva assez rapidement et rassembla quelques assiettes avant de retourner dans la cuisine.

Wesley Granger regarda sa fille et Drago. Drago devait se demander s'il en savait plus que ce qu'il laissait entendre.

— « Excusez ma femme, elle devient... passionnée parfois. »

— « Je comprends totalement. » dit doucement Drago.

— « J'imagine que oui. » Dit-il avec un sourire. « Hermione tient ça de sa mère, c'est certain. »

— « J'ai toujours pensé qu'il serait un Poufsouffle. » dit Hermione d'une voix toujours tremblante.

— « Ouais ? Soit ça, soit Serdaigle. » dit Drago avec un petit rire.

Son père retourna à la maison, probablement pour évaluer le temps qu'ils passeraient seuls. « Hermione, chérie. Veux-tu partir ? Nous pouvons rattraper un autre jour. Ne considère pas ça comme une faiblesse. Je présenterai les regrets appropriés à ta mère. »

— « Cela pourrait être une bonne idée. »

La voix d'Hermione semblait vaincue, et c'était la dernière chose que Drago voulait de cette journée. Il savait que ce serait difficile pour ses parents d'accepter ça, mais il ne pensait vraiment pas que ça se passerait si mal. Il n'aurait jamais imaginé qu'elle aurait une crise de panique pendant le dîner, ni que sa mère l'attaquerait comme elle l'a fait.

— « Je suis désolé, papa. »

— « Ne le sois pas, chérie. Nous en parlerons bientôt, n'est-ce pas ? » Il tendit la main et lui tapota la main, puis fit un signe de tête à Drago. « Enchanté de te rencontrer, Drago. Peut-être que la prochaine fois sera meilleure. »

— « Merci de m'avoir reçu. » Dit-il sincèrement. Ils n'étaient pas obligés de l'inviter, mais ils l'ont fait et même si ça s'était mal passé, Drago était toujours reconnaissant qu'ils aient fait au moins un petit effort. « Allons-y, mon amour. Si tu es sûre. »

— « Oui. » Hermione se leva et serra son père dans ses bras avant qu'il parte pour entrer dans la maison pour parler à sa femme, puis enroula ses bras autour du biceps de Drago juste avant qu'il ne disparaisse.

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Hermione prit une profonde inspiration lorsqu'ils atterrirent. Après avoir déverrouillé ses protections, ils entrèrent à l'intérieur, où elle se laissa immédiatement tomber sur le canapé.

— « Voudrais-tu du thé ? » demanda Drago en retirant ses chaussures.

— « S'il te plaît. »

Il l'embrassa sur le front avant de retourner dans la cuisine et de remplir la bouilloire qu'elle avait sur la cuisinière. Elle aimait que son thé soit préparé à la manière moldue, et n'utilisait jamais de sortilèges chauffants sur l'eau quand elle pouvait s'en empêcher. Elle disait que c'était meilleur. Elle resta silencieuse pendant qu'il préparait son thé, faisant se demander à Drago s'il devait la porter à l'étage et la laisser se reposer.

— « Je suis désolé, Drago. Ça ne s'est pas passé aussi bien que je l'avais espéré. » Dit-elle depuis sa place dans le salon.

— « Je suis content que nous y soyons allés. »

Hermione s'en moqua. « Tout ça a été un désastre complet du début à la fin. »

— « Nous ne pouvons pas nous attendre à ce qu'ils acceptent tout immédiatement. Merlin sait pourquoi nous ne l'avons pas fait. »

Hermione se leva sur des jambes tremblantes et se dirigea vers la cuisine pour passer ses bras autour de sa taille, pressant sa joue contre son dos. Elle ferma les yeux et laissa leur magie flotter entre eux. Elle ne se lasserait jamais de ce sentiment. « Je sais ça, je m'attendais juste à ce qu'ils soient un peu plus... Je ne sais pas, cordial. »

— « La prochaine fois, ce sera mieux. » Dit-il en se retournant pour lui faire face.

— « Non, je ne veux plus faire ça. »

— « Mon amour, ce sont tes parents. Ce n'est pas forcément tout de suite, mais nous allons y retourner... ça aurait pu être pire. »

— « Quoi ? Comment ça aurait-il pu être pire ? »

Drago sourit en l'embrassant sur le front. « Nous aurions pu dîner avec mes parents. Crois-moi, ce n'était rien. »

Cette pensée la fit rire, elle ne pouvait qu'imaginer être assise en face de Lucius Malefoy à une immense table de salle à manger, lui imposant son arrogance. « Drago ? »

— « Hmm ? » Il s'était retourné pour prendre des tasses pour leur thé et n'avait pas vu son visage inquiet.

— « Veux-tu que je rencontre tes parents ? »

Son corps se tendit et il resta momentanément figé sur place. « Non. » Dit-il après un moment.

— « Mais tu as tant fait pour eux, est-ce qu'ils ne signifient plus rien pour toi maintenant ? » demanda-t-elle timidement.

— « Mon père est à Azkaban, Hermione. Je ne voudrais jamais ça pour toi. Même si nous étions dans de meilleurs termes, je ne voudrais toujours pas ça. Il n'approuvera jamais et je m'en fiche qu'il ne le fasse pas. Ses choix m'ont mis dans des situations impossibles, et il ne fait plus partie de ma vie. »

— « Et qu'en est-il de ta mère ? » Demanda-t-elle en acceptant la tasse de thé.

— « Je suis toujours en colère contre elle. Nous ne nous sommes pas parlé depuis le jour où elle est venue dans ton bureau, et honnêtement, je me sens libéré. Elle peut sembler avoir de bonnes intentions, mais je t'assure qu'elles sont toutes purement égoïstes. Elle a traité Astoria avec dégoût et je ne tolérerai plus ça. »

Drago retourna dans le salon, où Hermione se pelotonna à côté de lui sur le canapé et sirota son thé.

— « J'essaierais pour toi, tu sais. » Dit-elle au bout d'un moment.

— « Je sais, je ne pense tout simplement pas que ce soit nécessaire. Tu as déjà dit plus à Severus que je ne m'y attendais, vraiment, je ne voudrais rien de plus. »

— « Etais-tu toujours proche de lui ? »

— « Rien de ce que tu imagines, mais oui. Je ne crois pas que mes parents avaient de véritables amitiés, mais parmi leurs amis, il était l'un des meilleurs. Le père de Theo était pire que le mien, puis il y avait Yaxley, Rowle, les Carrows. Tous ces gens étaient des habitués du Manoir. »

— « Même pendant que tu grandissais ? » Hermione ne pouvait même pas imaginer ce que ça devait être pour lui, de vivre dans cette maison entouré de ces gens terribles.

— « Mhm. Théo et moi pouvions généralement nous échapper en douce, et quand nous ne le pouvions pas, Severus semblait toujours avoir une issue pour nous, avant même que nous puissions vraiment comprendre ce qui se passait. »

— « Je n'aurais jamais imaginé qu'il pouvait être comme ça. »

Drago haussa les épaules. « Tu n'étais pas censé le faire. Il a bien, très bien joué son rôle. »

Hermione posa sa tasse et se blottit plus près de lui pour tenter d'atténuer la douleur qu'il ressentait à la pensée de Rogue. Enroulant ses bras autour de lui, elle se mit sur ses genoux et le chevaucha. « Je ne veux plus parler de choses tristes. » Dit-elle juste avant de l'embrasser.

Ses bras s'enroulèrent autour et la serraient fort pendant qu'il la respirait. Ils étaient allés si loin de leur point de départ, et il ne pourrait jamais en avoir assez d'elle. Il glissa ses mains sous sa chemise et caressa sa peau, laissant la chair de poule partout où il la touchait. Elle l'embrassa lentement, profondément. Cet homme était tout, et elle voulait lui montrer. Elle était blessée que sa mère ne lui laisse même pas une chance. Si seulement elle pouvait garder l'esprit ouvert et laisser Drago montrer qui il est vraiment, alors elle savait qu'elle l'aimerait. Cela faisait mal que les erreurs qu'Hermione avait commises dans le passé hantent désormais Drago aussi. Elle s'écarta et posa son front contre le sien. « Je t'aime, Drago. Je suis vraiment désolé pour aujourd'hui. »

— « Hermione, tout va bien. » Dit-il en passant ses mains de haut en bas dans son dos. « Et si je te montais et te faisais prendre un bain, es-tu fatigué ? » Il se rappelait à quel point elle était épuisée après une crise de panique.

— « Un peu. Un bain, ça a l'air bien. »

— « Je vais le lancer, alors. » Il l'embrassa doucement puis la déposa doucement sur le canapé pour pouvoir se lever et se diriger vers les escaliers.

Il l'avait entendue entrer dans la salle de bain au moment où il coupait l'eau. « J'ai mis certaines de ces huiles que tu aimes. »

— « Merci. » Dit-elle avec gratitude en attrapant son peignoir et une serviette propre pour les poser sur l'évier.

— « Je vais te préparer un pyjama, je peux te lire au lit si tu veux. »

— « C'est parfait. »

Drago partit étaler son pantalon de pyjama le plus confortable et un de ses t-shirts. Elle a dit qu'elle aimait leur odeur et leur douceur. Il prit un livre qu'il gardait sur sa table de nuit et contenant les dernières recettes pour préparer des potions de guérison pendant qu'il attendait Hermione. Elle pourrait passer une heure dans la baignoire sans y réfléchir. Une fois, il a été vérifié qu'elle était toujours en vie. Il lisait seulement depuis environ une demi-heure lorsqu'elle sortit de la salle de bain en peignoir.

— « Voudrais-tu m'apporter du thé, s'il te plaît ? »

— « Absolument. » Il sauta du lit et l'embrassa rapidement avant de descendre lui préparer du thé pendant qu'elle s'habillait.

Une fois qu'il eut une bonne tasse chaude, il la monta à l'étage et sourit lorsqu'il vit qu'elle était déjà au lit, un exemplaire d'Orgueil et Préjugés posé à côté d'elle.

— « Qu'est-ce qu'i propos de ce Monsieur Darcy ? »

— « Tout le monde aime Monsieur Darcy. » dit Hermione avec un sourire fatigué. Elle savait qu'elle ne resterait pas éveillée longtemps, mais elle voulait quand même s'endormir au son de la voix de Drago.

— « Très bien, où en étions-nous ? » Il posa son thé et ramassa le livre, la laissant poser sa tête sur ses genoux pour qu'il puisse jouer avec ses cheveux pendant qu'il lisait.

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Il ne fallut pas longtemps avant qu'Hermione s'endorme, son thé intact. Drago savait qu'elle n'en aurait pas besoin, il pouvait dire qu'elle était fatiguée. Il avait fini de lire le chapitre sur lequel ils se trouvaient à haute voix, sachant très bien qu'elle le lui ferait relire la prochaine fois. Il resta assis là pendant un moment, perdu dans ses pensées. Il avait détesté que le dîner avec ses parents ait si horriblement mal tourné, et il se demandait s'il pouvait faire quelque chose pour arranger les choses. Le père d'Hermione semblait être un homme assez gentil, peut-être qu'il aurait de la chance avec lui. Aussi prudemment qu'il le pouvait, il se retira de dessous Hermione, restant sur le lit juste pour être sûr qu'elle dormait toujours. Il attrapa un bloc-notes et un stylo dans le tiroir de la table de nuit et laissa un petit mot, juste au cas où elle se réveillerait et se demanderait où il était. Il doutait qu'elle se réveille de toute façon, et il reviendrait assez tôt.

Lorsque Drago atterrit dans le jardin de Granger, il se dirigea rapidement vers l'avant de la maison. Entrer par la porte arrière semblait tout simplement trop personnel, et il ne voulait pas outrepasser ses limites ou les effrayer par quelqu'un qu'ils n'aimaient même pas se présenter au milieu de la nuit. Il était sur le point de se retourner lorsqu'il remarqua une lumière allumée dans le petit hangar situé au fond de la cour. Curieux, il s'approcha et frappa à la fragile porte en bois.

— « Drago ? Que fais-tu ici à cette heure ? »

— « Monsieur, je m'excuse pour l'intrusion, mais j'espérais vous parler d'Hermione. »

Wesley s'écarta pour laisser Drago entrer dans le hangar puis ferma la porte. « Tout va bien ? »

— « Oui, je viens de quitter sa maison, elle ne sait pas que je suis là. » Drago regarda autour de lui et fut impressionné par la taille de l'endroit, puis il se rappela qui était la fille de cet homme et sourit par-dessus son épaule.

— « Elle appelle ça un sortilège d'extension indétectable. » Son père rit en parlant, lisant les pensées de Drago. « Je l'aime plutôt bien moi-même, même si ma femme s'en fiche. Elle appelle ça de la triche, etc. »

— « Hermione le met sur presque tout. » Drago sourit en se retournant. « Elle est plutôt douée pour ça. » Il fit un signe de tête en direction des longs morceaux de bois posés sur l'établi. « Qu'est-ce que vous faites ? »

— « Je travaille sur le bois » Répondit-il en se dirigeant vers le réfrigérateur et attrapa deux bouteilles de bière, en tendant une à Drago.

Drago le regarda tourner le haut de la bouteille avec sa main et boire ce qu'il y avait à l'intérieur. Il fit de même et garda le liquide dans sa bouche pendant quelques secondes avant de l'avaler. « Qu'est-ce que c'est ? »

— « Une bière. Tu n'en as jamais bu ? »

Drago secoua la tête. « Mais j'aime ça. »

Ils restèrent assis en silence pendant un moment, juste à boire. Drago était sur le point de briser le silence quand Wesley le devança.

— « C'est un de mes passe-temps, le travail du bois. Je fabrique un berceau pour le bébé de Harry et Ginny. »

— « Oh ? »

— « J'ai fabriqué celui qu'Hermione utilisait lorsqu'elle était bébé. Dans l'espoir de le lui transmettre, si jamais elle avait des enfants. » Il dit cela avec un haussement d'épaules, faisant croire à Drago qu'il devait savoir au moins quelque chose sur l'histoire d'Hermione.

— « J'aime cette idée. Ma famille est imprégnée de tradition, ce serait bien d'avoir quelque chose qui soit fait par amour plutôt que par obligation. »

— « Ta famille est-elle au courant de ta relation avec ma fille ? »

— « Ma mère oui. Je suis sûr qu'elle en a parlé à mon père dans des lettres, mais je ne lui ai jamais demandé et elle ne l'a jamais dit. »

— « Est-ce qu'ils l'approuvent ? »

— « Non. » dit Drago sans détour. « Mais je m'en fiche vraiment. »

— « J'apprécie ton honnêteté. » dit Wesley avec un hochement de tête et un sourcil haussé.

— « Vous et Hermione semblez proches, je suis sûr qu'elle vous a dit quelques choses à leur sujet. »

— « Un peu. » Dit-il avec un haussement d'épaules. « Surtout que ce sont des gens horribles et qu'elle ne supporte pas qu'ils respirent le même air. »

Drago ne put s'empêcher de rire. « J'apprécie votre honnêteté. »

Une autre minute de silence s'écoula avant que l'un ou l'autre ne reprenne la parole.

— « Alors qu'est-ce qui t'amène ici, Drago ? »

— « J'avais espéré que la journée se passerait mieux. » Drago passa sa main libre dans ses cheveux, les repoussant.

— « Mmm. Il faudrait comprendre la dynamique qu'Hermione a avec sa mère. Ellen est très inquiète des choses qu'elle ne comprend pas. »

— « Hermione est pareil. » l'interrompit Drago.

— « Oh, je sais. Ils se ressemblent plus qu'elles ne le pensent. Pour elle, Hermione semble parfois être une contradiction ambulante. »

— « Comment ça ? »

— « Quand elle était petite, des choses étranges se produisaient. Bien sûr, nous n'avions aucune idée qu'elle était une sorcière, et nous ne pouvions pas expliquer pourquoi la fenêtre s'était soudainement brisée, ni pourquoi les petits pois qu'Hermione refusait de manger flottaient alors dans les airs. Ensuite, elle a reçu cette lettre, et nous avons rencontré la professeure McGonagall, et tout a été un peu expliqué. Nous pensions qu'elle aurait enfin un endroit où elle s'intégrerait, mais ses lettres ont donné l'impression inverse. »

Drago repensa à sa première année, essayant de se souvenir de ce qu'il pouvait à propos d'Hermione.

— « Elle semblait avoir du mal à se faire des amis, ses lettres se plaignaient toujours de ces garçons idiots qui avaient des ennuis et ne la prenaient pas au sérieux. Puis pratiquement du jour au lendemain, elle a écrit en disant qu'elle était la meilleure amie de ces garçons. »

— « Juste après Halloween. » Drago se souvenait de ce foutu troll et après cela, Hermione était collée aux deux idiots comme de la colle.

— « Ouais. Puis l'année suivante, elle s'est plainte d'un autre garçon... un gamin qui ne reconnaissait pas son intelligence. »

Un côté des lèvres de Drago s'étira en un sourire, réalisant qu'il parlait de lui. « Oh, je le sais, je la détestais. »

— « Dis-moi pourquoi. » Wesley a demandé sans détour.

— « Parce qu'elle était née de moldus. Je ne pouvais tout simplement pas comprendre comment elle était si brillante. Cela m'énervait. J'ai été élevé dans l'idée que ma famille était supérieure à presque tout le monde. » Drago pensa après coup qu'il venait juste d'être testé, son père semblait déjà le savoir et continua son histoire.

— « Hermione a toujours suivi les règles, alors imagine notre surprise lorsque nous avons reçu des lettres presque chaque trimestre disant qu'elle avait des ennuis avec ces garçons. Nous sommes devenus encore plus confus au fil des années lorsqu'elle a parlé de Ron sous un jour romantique dans une phrase, puis l'a maudit dans la phrase suivante. »

La jalousie de Drago essaya de s'installer, mais il la repoussa. Cela ne servait à rien de s'énerver pour ça, il savait qu'elle avait voulu Weasley pendant des années.

— « Alors... Hermione avait... » Wesley se frotta le menton alors qu'il essayait de réfléchir. « Dix-sept ans, je crois… elle a commencé à se plaindre de Ron sans arrêt et à s'inquiéter pour toi. »

— « Notre sixième année. » dit doucement Drago. « C'est à ce moment-là que les choses ont commencé à se détériorer, pour moi en tout cas. »

— « Hmm. Harry était assez obsédé par toi pendant un moment, je ne suis même pas sûr qu'elle s'en rende compte, mais elle l'était aussi. Puis tout d'un coup, elle a arrêté de parler de toi. Je lui avais demandé, mais elle ne m'a pas dit pourquoi, elle avait juste ce regard sur son visage, quelque chose entre la rage et le désespoir, et nous n'avons plus jamais entendu parler de toi Quelques années plus tard, le garçon dont elle rêvait depuis des années la quittait, et elle a épousé ce McLaggen assez rapidement après ça. »

— « Que savez-vous de leur mariage ? » se demanda Drago à voix haute.

— « Je sais tout ce qui m'importe. Il n'était pas un homme bon avec elle. Harry est venu me voir un soir, un peu comme tu l'as fait ce soir, et m'a dit qu'Hermione le quittait et qu'elle vivrait avec lui et Ginny à la place. La tension entre Ellen et Hermione était assez forte à l'époque, et Hermione ne venait alors lui rendre visite qu'une fois par mois, peut-être. »

— « Que s'est-il passé entre elles ? Ne se souciait-elle pas de McLaggen ? »

— « Dieu non. Ellen n'a jamais compris Hermione. Elle n'a pas compris pourquoi elle aimait Ron, et pas Harry non plus. »

Drago renifla en réponse. « Croyez-moi, le monde sorcier tout entier pensait ça. Harry était clairement le meilleur choix entre les deux, lui et Hermione s'accordaient si bien que c'était sacrément ennuyeux parfois. »

— « Nous avons été invités à leur mariage, à Harry et Ginny. Il était clair qu'ils ont une sorte de connexion insensée, presque comme celle qu'Hermione a avec toi. » Ajouta-t-il curieusement. « J'ai parlé à Ellen du divorce et lui ai dit qu'Hermione avait besoin de mettre de l'ordre dans ses affaires et qu'elle ne serait pas là avant un moment, puisque c'est ce que Harry m'avait dit. Elle a supposé qu'Hermione serait célibataire pendant un bon moment après, se concentrant sur son travail, sur elle-même, mais quelques mois plus tard, nous recevons une lettre disant qu'Hermione amène son nouveau petit ami. Inutile de dire que nous avons été plus que choqués d'apprendre que ce petit ami était toi. »

— « Je ne peux qu'imaginer. »

— « La semaine dernière, je l'ai vu un jour pour déjeuner, elle m'a parlé un peu plus de toi. Je lui ai dit que je te donnerais une chance, une toute petite, mais une chance quand même. Je ne l'avais pas vue sourire comme ça depuis des années. Ça m'a surpris que ça se soit produit lorsqu'elle a mentionné ton nom. Après ce qui s'est passé aujourd'hui, je pense que je comprends pourquoi. »

Drago vida le reste de sa bière puis leva la bouteille vide. « Je pense que nous aurons peut-être besoin d'une autre pour cette conversation. »

— « J'aime ta façon de penser. » Wesley termina la sienne puis alla en chercher plus dans le réfrigérateur.

— « Que savez-vous de la magie ? Hermione a-t-elle mentionné quelque chose à propos des... liens ? » demanda prudemment Drago.

— « Disons-le de cette façon. » Commença-t-il en tendant une autre bière à Drago. « Hermione m'en dit pas mal, mais ça ne veut en aucun cas dire que je comprends quoi que ce soit. »

— « Assez juste. » Drago but une longue gorgée avant de continuer. "Je devais me marier. Avec une fille merveilleuse, si je suis brutalement honnête. Puis le jour de notre mariage, nos vœux n'ont pas été accepté. Fondamentalement, ce qui s'est passé, c'est que son engagement a été accepté par notre magie, mais le mien ne l'a pas été. »

— « Comment est-ce possible ? »

— « Parce que j'avais déjà rencontré mon âme sœur, et ce n'était pas mon intention. Par conséquent, ma magie a rejeté le lien. » Drago observa son visage alors qu'il laissait cela pénétrer.

— « Âmes sœurs. C'est réel ? »

— « Apparemment. C'est ce que sont Harry et Ginny. C'est pourquoi ils semblent communiquer sans mots et s'accorder si bien ensemble. »

— « Et aucun de vous ne le savait ? »

Drago secoua la tête. « Pas avant le jour de mon mariage. Hermione n'avait pas eu le même type de cérémonie que moi, donc elle ne l'aurait pas su. Après tout ça, Astoria - c'est son nom - a mis fin à notre relation pour que je puisse rechercher cette âme sœur, je n'en étais pas très content. Une fois que j'ai compris que c'était Hermione, je me suis présenté chez Harry et... les choses ne se sont pas très bien passées. Il m'a rejeté, et à juste titre, j'étais le pire genre d'idiot à l'école. Si un idiot que je détestais était venu me dire que ma meilleure amie était son âme sœur, j'aurais fait la même chose. »

— « Hermione est très inquiète des choses qu'elle ne comprend pas. » Wesley hocha la tête en signe de réalisation. « Je parie que ça s'est passé à merveille les mois suivants. »

— « Oh, vous n'en avez aucune idée. Eh bien, peut-être que si, en fait. » Drago sourit. « J'étais vraiment misérable, et Hermione n'aidait pas du tout. J'avais l'impression que ce lien était une punition au lieu du miracle que tout le monde disait, et elle pensait à peu près la même chose. Bizarrement, c'était Astoria qui m'a convaincu de vraiment tenter le coup, après une journée particulièrement mauvaise. »

— « Quand tes sentiments ont-ils changé ? » lui demanda doucement Wesley.

Drago pouvait identifier le moment exact. Il avait pensé à ce jour tant de fois. « Elle m'a généreusement accordé une visite une fois par semaine. Le mardi. Je n'avais pas les meilleures journées de travail et je n'étais pas très heureux de lui parler, la tension et la maladresse étaient toujours là le plus souvent. Quoi qu'il en soit, elle a dû sentir que j'étais plutôt agité, ou peut-être que mon attitude le montrait, je ne sais pas, de toute façon, elle m'a demandé si j'accepterais une promenade. Plus que reconnaissant d'être hors de la foutue maison de Potter, j'ai accepté. C'était le jour où elle m'a appelé Drago au lieu de Malefoy, et j'ai juste… senti quelque chose en moi et ça m'a fait du bien, même si elle ne l'admettra jamais. A ce moment, j'ai décidé que je la gagnerais au lieu de simplement la convaincre, et croyez-moi, elle a rendu cela sacrément difficile. »

— « Oh, je parie ! Et quand ses sentiments ont-ils changé ? »

— « Cela a pris des mois. Nous nous sommes disputés, elle m'a expulsé de chez elle et j'ai pensé que je devrais tout recommencer. À ce moment-là, je savais déjà que j'étais amoureux d'elle, et elle était tellement têtue qu'elle n'admettait même pas qu'elle ressentait quelque chose pour moi. Elle est venue chez moi au milieu de la nuit et nous avons parlé, et elle a finalement reconnu le lien. C'est le meilleur sentiment au monde. »

Drago leva alors les yeux vers Wesley, rougissant lorsqu'il réalisa qu'il s'était perdu dans ses pensées et ne regardait rien. « Elle a fait de moi ce que vous voyez en ce moment. Je ne suis pas une personne gentille. Je n'ai pas de compassion pour les autres comme elle le fait, je n'ai pas caché une bonne âme toutes ces années. Je suis cynique et égoïste et arrogant. La vie que j'ai menée avant elle m'a donné une vision sombre du monde. J'étais amer quand je n'ai pas pu pas épouser Astoria, et je n'ai rien pensé de mieux sur Hermione quand j'ai compris qu'elle était mon âme sœur. J'apprécie notre lien encore plus que je ne l'aurais jamais cru possible. Je mourrais en la protégeant, son bonheur est mon bonheur, j'ai envie de son contact, j'ai besoin de ses sourires et de ses rires, et mon cœur se brise avec ses larmes. ... Elle a fait de moi une meilleure personne, et c'est à cause de ça que je suis ici en ce moment. Elle est tout pour moi, et votre approbation compte beaucoup pour elle, alors je suis ici pour vous demander comment je peux l'obtenir. »

Drago devint nerveux alors que Wesley le regardait de haut. Il essayait de ne pas bouger, mais bon sang, cet homme était intimidant. Ce dont Drago aurait ri il y a quelques mois. Un moldu, intimidant ? Mais Hermione avait une relation très forte avec son père, et ce moment était très probablement quelque chose qui pourrait changer son avenir. Drago avait besoin que ses parents l'acceptent. Il savait qu'il ne pourrait jamais être Harry Potter, mais il était ce qu'il y avait de mieux pour Hermione, et il devait trouver un moyen de le montrer. Astoria lui avait dit il y a tous ces mois d'être juste lui-même, alors c'était lui, mettant tout en jeu pour la femme pour laquelle il vivait, leur demandant de lui donner une chance. C'est tout ce qu'il a toujours voulu. Une chance de prouver qu'il était quelque chose de plus.

— « Eh bien. Cela peut prendre un certain temps avant qu'Ellen revienne sur sa décision, mais quant à moi... » Wesley sourit alors qu'il se dirigeait vers Drago et posait sa main sur son épaule, la serrant. « Tu l'as déjà. J'ai vu comment tu étais aujourd'hui, tu l'as calmée, tu l'as protégée. Elle s'est détendue avec toi, et j'ai été impressionné par la façon dont tu as géré tout ça. Le garçon dont elle parlait il y a toutes ces années l'aurait fouetté si je ne me trompe pas. Elle te fait confiance, et je peux te dire avec certitude qu'elle n'a fait confiance à personne d'autre qu'à Harry depuis très longtemps. »

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Drago revint vers Hermione encore endormie, remarquant qu'elle n'avait même pas bougé de la position dans laquelle il l'avait laissée. Enfilant son pantalon de pyjama et se déshabillant jusqu'à son t-shirt, il se glissa dans le lit à côté d'elle, souriant quand elle se rapprocha de lui. En respirant son odeur, il laissa son corps se détendre. Il se sentit beaucoup mieux après avoir parlé avec le père d'Hermione. Cela signifiait beaucoup pour Hermione que les gens qu'elle aimait dans sa vie l'acceptent. Il savait à quel point elle s'était battue pour essayer de convaincre les gens de donner une chance à son ex-mari, même si elle devait savoir que c'était une cause perdue. Il s'assurerait qu'ils lui rendent visite tous les mois, juste pour faire comprendre à sa mère que Drago aime Hermione et qu'il n'est pas la personne qu'elle croit qu'il est. Drago voulait qu'Hermione ait le genre de relation qu'elle a toujours voulu avec eux. Sa décision étant prise, il s'endormit.

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Hermione se réveilla tôt le lendemain matin, à peine après le lever du soleil. Elle n'était pas aussi en colère contre elle-même qu'elle le pensait, elle savait que sa mère l'aimait et voulait seulement qu'elle soit enfin heureuse. Hermione avait toujours essayé de toutes ses forces de l'impressionner, de la rendre fière. Au lieu de cela, sa vie était devenue un véritable désastre, et elle souhaitait seulement donner à Drago la chance qu'il méritait de lui montrer à quel point il l'avait vraiment remise sur pied. Certes, elle n'a jamais vraiment expliqué à ses parents ce qui s'était passé dans ses relations passées. Comment expliquer que le garçon que vous avez aimé pendant des années ne pensait tout simplement pas que vous étiez assez ? Ou que vous étiez si seule et affamée d'affection que la première personne qui vous l'a donnée, vous vous êtes mariée sans hésiter ? Quelque chose pour lequel elle se maudit quotidiennement.

Elle devait arranger les choses, elle ne supporterait plus ce genre de traitement quand il s'agissait d'elle et de Drago. Ils avaient déjà surmonté tellement de choses et devoir se battre à chaque fois qu'elle souhaitait rendre visite à ses parents n'allait tout simplement pas arriver. Elle se retourna pour faire face à l'homme qui l'avait sauvée. Godric, comme elle l'aimait. Cette pensée la surprenait encore par moments. L'amour de sa vie s'avèrait être Drago Malefoy. Elle se blottit contre lui, souriant alors qu'il laissait échapper un léger soupir.

Il était encore assez tôt, elle s'était couchée bien avant lui, elle en était sûre. Même si elle ne voulait pas le quitter, elle se força à se lever et à prendre une douche, puis pensa qu'elle lui préparerait le petit-déjeuner au lit. Elle aimait lui faire de petites surprises comme celle-là, en espérant qu'un jour il ne les mépriserait plus autant. Jusqu'à présent, ses idées fonctionnaient, pensa-t-elle avec un peu de suffisance. Ils n'avaient pas mangé de gaufres depuis leur premier rendez-vous du vendredi, alors elle décida d'en faire pour le petit-déjeuner.

Une heure plus tard, Hermione avait un plateau rempli de gaufres, de myrtilles, d'un bol de glace et de jus de fruits frais pour Drago. Il était à peine huit heures et elle se sentait coupable de ne pas le laisser dormir, mais il lui manquait égoïstement et voulait sa compagnie. De plus, elle savait qu'il aimerait les gaufres. Posant le plateau sur la table de nuit, elle s'assit sur le côté du lit et lui frotta le dos.

— « Drago. Drago, réveille-toi. »

Il gémit et resserra les couvertures autour de lui mais ne dit rien.

— « Drago. Je t'ai apporté le petit-déjeuner. » chantait-elle

Après un autre grognement, il s'éloigna d'elle. Elle savait qu'il n'était pas du matin, mais bon sang ! Au lieu de ça, elle a décidé de jouer le jeu et de le réveiller, la seule façon dont elle savait qu'elle réussirait.

— « Drago. » Lui murmura-t-elle à l'oreille en l'embrassant sur la joue. Elle déposa une traînée de baisers jusqu'à son cou, puis déposa un doux baiser sur ses lèvres. « Drago, tu es réveillé ? »

— « Mmm. C'est de la triche... » dit Drago, le visage enfoui dans son oreiller.

Hermione laissa échapper un léger rire. « Je t'ai préparé le petit-déjeuner. »

Drago tourna la tête et sourit, sentant les gaufres qu'elle avait préparées. « Je te pardonne de m'avoir réveillé alors. Comment te sens-tu ? » Demanda-t-il en s'asseyant.

— « J'ai bien dormi. Je ne suis pas aussi bouleversé que je le pensais. » Elle s'assit à côté de lui et commença à couper sa propre gaufre, volant un peu de sa glace pour la mettre dessus.

— « On vole mon idée, n'est-ce pas ? » demanda-t-il d'un ton amusant.

— « J'ai simplement oublié d'apporter le sirop. »

— « Mhm. » rit Drago.

— « Quand t'es-tu couché ? Je ne m'en souviens même pas. »

Drago termina lentement sa bouchée avant de répondre. « Il n'était pas très tard. »

Hermione pouvait dire qu'il avait autre chose à dire, alors elle attendit.

— « Je suis retourné chez tes parents hier soir. » Il leva les yeux alors qu'elle ne disait rien. Elle le regarda avec un mélange de choc et de confusion.

— « Pourquoi ? »

— « Je voulais parler à ton père, et quand je suis arrivé, il était dans son hangar alors j'ai saisi l'opportunité qu'il veuille parler. Je sais à quel point ils sont importants pour toi, Hermione. Je veux qu'ils me fassent confiance, qu'ils sachent que je t'aime et que je ferai toujours ce que je peux pour te rendre heureuse. »

Hermione était sans voix. Le fait qu'il soit allé seul pour essayer d'arranger les choses avec ses parents était quelque chose auquel elle ne s'attendait pas. Elle ne voulait pas qu'il les supplie de lui donner une chance, elle savait à quel point elle avait essayé de leur imposer son faux bonheur auparavant, donc elle ne pouvait vraiment pas leur reprocher d'être si inquiets maintenant.

— « Que lui as-tu dis ? »

— « La vérité. Que j'étais vraiment tout ce que tu disais de moi avant, que je ne considérais pas ce lien d'âme sœur comme un miracle et toi non plus. Que je ne suis pas une personne gentille, mais je t'aime et j'aimerai toujours. Je lui ai demandé comment je pouvais gagner leur confiance, parce que je sais que maintenant que tu es pour moi, personne d'autre ne pourra jamais t'aimer comme moi. »

— « Oh, Drago. » Hermione avait les larmes aux yeux.

— « Je t'aime, Hermione. Je sais à quel point tes parents sont importants pour toi, et tout ce que tu as fait pour eux, je veux qu'ils soient dans ta vie et je veux pouvoir avoir au moins une certaine courtoisie dans mes relations avec eux, au moins. »

— « Je veux bien plus que ça. » chuchota-t-elle.

— « Je le sais, mon amour. » Il lui passa une main sur la joue tout en parlant. « Moi aussi, j'en veux plus. Hier soir, ton père et moi avons fait des progrès, et je n'abandonnerai pas tant que je n'aurai pas conquis ta mère. Cela peut prendre des années, mais je n'arrêterai pas d'essayer. »

Un petit rire lui échappa alors qu'Hermione le regardait dans les yeux. Ses beaux yeux honnêtes. Si l'on en croyait leur passé, elle savait qu'il n'abandonnerait pas. « Je t'aime tellement, Drago. Tu n'étais pas obligé de faire ça. Tu n'étais pas obligé d'essayer de réparer… »

— « Je le sais, mais je le veux. » Il se pencha et l'embrassa doucement, laissant leur lien flotter au gré de leurs émotions.

— « Merci, Drago. Tu n'as aucune idée de ce que cela signifie pour moi. »

Son petit-déjeuner oublié, elle se pencha et l'embrassa tendrement. Elle savait qu'elle ne ferait jamais mieux que lui non plus. Il était pour elle et elle était prête à le montrer.