Chapitre XXXIX
Hurley avait une mine horrible. Les yeux cernés, les traits tirés, il marchait d'un pas traînant, les épaules affaissées et le nez bas. Il ne devait plus ni beaucoup dormir, ni beaucoup manger. D'une certaine manière, cela rassurait Nathan. Tout ceci était plus symptomatique d'un chagrin d'amour que d'une rancune sans bornes. Le défenseur n'en était pas pour autant tellement plus à l'aise. Ne risquait-il pas d'aggraver la situation ? Il lui semblait tout de même qu'on ne pouvait pas faire bien pire. Les deux principaux concernés étaient aussi affligés l'un que l'autre, mais aucun ne paraissait décidé à essayer de renouer. Artémis avait trop peur de tout simplement s'enfoncer, tandis que le surfeur pleurait son Asha, ne croyant plus à la réciprocité de son amour et ne comprenant pas comment quiconque pouvait avoir l'idée d'un tel canular.
En vérité, Nathan ignorait si, à la place d'Hurley, il aurait été capable de pardonner un an et demi de mensonge. Néanmoins, avec le recul de sa position d'observateur extérieur, il s'imaginait que le surfeur serait peut-être heureux d'apprendre qu'Asha n'était pas que mystification et qu'elle l'aimait sincèrement. Restait qu'il ne pouvait pas être sûr de la réaction d'Hurley et qu'Artie ne lui avait en plus rien demandé. Ce n'était même pas de cet olympien que le défenseur tenait ces informations, mais d'Héra. Celui-ci l'avait intercepté alors qu'il sortait de la chambre d'Artémis, duquel il n'avait rien pu tirer. Ç'avait été une étrange conversation, Nathan s'efforçant de convaincre un Henry méfiant de l'honnêteté de ses intentions alors que l'olympien, fier et fiévreux, prenait maladroitement des nouvelles de la Royale.
Ils venaient de s'entendre sur un jour et une heure où discuter plus posément et discrètement quand Aphrodite avait jailli de sa chambre, Mark pendu à sa jambe.
-Sécurité ! Appelait-il. Sécurité !
-Mon match ! Ripostait le gardien. Mon match !
Héra et le défenseur avaient dû intervenir.
