Chapitre 15 : Adaptation

Bonjour tout le monde,

Le format de ce chapitre est un peu différent. J'espère qu'il vous plaira.

Comme d'habitude, les commentaires et les critiques sont appréciés.

Bonne lecture.


Dès son réveil, Althéïana comprit que tout avaient changé. Il n'y avait plus de douleurs, ni aux genoux, ni aux mains, ni… Nulle part en vérité. Il y avait seulement un sentiment de plénitude et de bonheur. Elle pouvait se déplacer sans douleur ! Les premiers pas étaient tellement bons. Althéïana ne put s'empêcher de rire et de virevolter dans la pièce. Pris d'une envie soudaine, elle se dirigea vers les fenêtres et ouvrit en grand les rideaux. Prête à voir l'extérieur, ce ne fut cependant pas cela qui l'étonna le plus. Son geste brusque avait fait voleter de la poussière et les minuscules grains qui retombaient lentement sur le sol étaient d'une netteté et d'une couleur si vive. Ignorant l'extérieur, elle se retourna, les différents objets en verre dans la chambre de Caïus n'était pas d'un vert sombre, mais d'une multitude de nuances, du vert émeraude, à du noir avec des particules argent. Observant son environnement, la jeune femme se réjouit de voir tous ses changements. Puis son regard se tourna vers ses compagnons. Et là, elle comprit. Son cœur semblait battre à nouveau, ses yeux se remplissaient de larmes, son estomac se retournait et sans qu'elle n'ait le temps de réfléchir, elle finit contre le cou de Marcus et elle ronronnait.

Le roi la tenait fermement, mais d'autres paires se rajoutèrent, augmentant son ronronnement. Dire qu'elle fut nue en une seconde serait la sous-estimée, disons simplement que les premières heures furent remplies de cris de bonheur et de joie et qu'ils ne prirent fin que parce que la jeune immortelle se plaignait d'une brûlure douloureuse à la gorge. Comme promis par Caïus, son souhait était leur commande, et aussitôt, on apporta deux humains à Althéïana, qui sans une seule pensée consciente, fixa leur carotide, puis fut sur eux. Leurs cris ne faisaient aucune importance, seule compter que sa bête soit satisfaite. Couverte de sang, nue et un peu perdue face à ce qui se passait, elle fut rapatriée par ses compagnons qui entreprirent de la lécher entièrement pour enlever le sang.

Les sept ne quittèrent la chambre de Caïus qu'une semaine plus tard. Chaque jour, les gardes faisaient parvenir quelques humains pour rassasier leurs maîtres et maîtresses et rentrer pour enlever les corps, mais hormis ces brèves visites, ils les laissèrent à leur nuit de noces.

Cependant toute bonne chose à une fin et ils furent bientôt temps pour les rois de reprendre leur fonction. Althéïana eut du mal à les quitter, mais se consola en sachant que ses reines resteraient près d'elle et commenceraient à lui enseigner comment régner, car il était maintenant évident que son travail en tant que secrétaire était révolu et que venait le temps d'apprendre à être une vampire et une Volturi. Ce fut aussi le moment, ou d'un commun accord ses compagnons lui remirent sa crête des Volturi, en or, cerclé de six pierres précieuses : rubis pour Aro, saphir pour Caïus, émeraude pour Marcus, diamant pour Didyme, topaze pour Athénodora et morganite pour Sulpicia.

Les deux premiers mois furent une véritable torture, non seulement, car sa gorge la brûlait en permanence, mais aussi, car elle savait que la nourriture était proche. Les humains grouillaient dans le château. Grâce à son ouïe, l'immortelle pouvait entendre leurs cœurs battre, ainsi que leur conversation et si elle se concentrait assez, elle entendait aussi ceux à l'extérieur du domaine. Cependant, ses compagnons avaient été clairs, il fallait qu'elle se contrôle. Alors, elle attendait, se concentrant sur les jumeaux qui devaient la garder hors des ennuis. Jane et Alec lui enseignaient comment ouvrir des livres sans les déchirer, les progrès étaient là, mais si elle ne faisait pas attention la couverture et les pages s'envolaient dans tous les sens. Cela l'exaspérait, mais son amour de la lecture et des connaissances valait bien l'effort ne pas déchirer des œuvres inestimables. Une autre chose que les gardes et notamment Démétri, prirent le temps de lui enseigner, fut d'ouvrir les portes doucement, et même de frapper. Elle se souvenait encore de l'immense porte de la salle du trône, trop lourde pour la pauvre humaine qu'elle fut, complétement dégondée et d'une seule main, à son grand étonnement. Depuis, cela aussi devenait naturelle et beaucoup plus aisée. Elle maîtrisait aussi sa vitesse, enfin, si elle ne courrait pas à son maximum, le trou en face de la chambre de Didyme en témoignait.

L'idée de boire du sang humain aurait dû la choquer, car elle se souvenait bien de son dégoût, quand elle était humaine. Pourtant, si le choix se situait entre un humain et un animal, la jeune femme se sentait étrangement moins regardante. L'animal ne demandait rien, l'humain avait toujours une arrière-pensée. Pourquoi sauver un humain qui n'était jamais totalement innocent, plutôt qu'un animal qui vivait tranquillement et ne demandait jamais rien à personne ? Au bout d'une semaine, l'idée de boire du sang humain ne lui posa plus de problème.

Les souvenirs qui l'assaillaient humaine de son enfermement en Roumanie restaient toujours vifs dans son esprit. S'en inquiétant, elle en fit part à Marcus qui lui apprit que cela risquait de durer un certain temps, « Car les mauvais souvenirs prennent toujours plus de temps à partir que les bons, mia dolcezza ». Un jour, ils disparaîtront, remplaçaient par ceux qu'ils créeraient tous ensemble.

Doucement, tout devenait de plus en plus naturel. Chaque chose incompréhensible pour elle, lui était expliquée par un des compagnons ou une de ses compagnes. Quand il fut clair que les leçons de base étaient bien intégrées, ses moitiés exigèrent que commencent son entraînement, car oui, les gardes devaient s'entraîner quotidiennement, mais les maîtres et les maîtresses aussi. Caïus étant le général, stratège et le plus qualifié des combattants. Il était donc normal que ce soit lui qui gère cet aspect-là. Chaque personne du clan s'était, un jour, fait botter le cul par le maître et aujourd'hui, Althéïana allait comprendre pourquoi tous craignaient Caïus.

Althéïana avait réussi à garder ses souvenirs des entraînements imposés par les Roumains et donc avait encore une vague idée de la manière dont Caïus et ses frères pouvaient se battre, sans compter le nombre de fois où, humaine, elle était entrée dans cette salle. Alors certes, l'ensemble des entraînements était flou, mais elle avait pu être visualisée.

Son compagnon, lui demanda de ne pas utiliser son don et de se concentrer pour le faire tomber, ni plus, ni moins et ce dernier ferait de même. Au début, elle s'inquiéta que sa super force de nouveau-né puisse le blesser, Caïus ri et lui assura qu'il saurait l'éviter. Quelque peu blessée dans son orgueil, elle n'attaqua pas de front, trop consciente que ce mouvement la conduirait inévitablement au sol. La jeune femme attendit, s'accroupissant, elle fixa son compagnon, en attente. Ce dernier sourit, prédateur et lui sauta dessus. Les deux se battirent, Althéïana dévia, sauta de droite à gauche et s'abaissa sous ses bras. Puis, elle vit une ouverture et se projeta en avant. Malheureusement, Caïus saisit son bras droit et la plaqua au sol.

« C'était excellent mia cara, mais tu aurais vraiment dû éviter. Le roi l'aida à se relever. La jeune femme fit une moue boudeuse qui fut rapidement effacée par un baiser qui dura un long moment. Le roi s'éloigna de quelques pas et lui tendit la main. Je suis assez content de la base que tu as. Tu pourrais te défendre contre un vampire non entraîné. Toutefois, tu devras encore apprendre à saisir l'opportunité. Ce n'est rien que je ne puisse pas t'apprendre. Heureusement. »

Aro s'occupa de l'entraînement de son don. Humaine, elle ne pouvait que fixer les fluides et encore, il lui fallait une concentration totale et une certaine dose d'adrénaline. Maintenant, non seulement pouvait-elle fixer les fluides, mais aussi les faire bouillir ou les refroidir à l'extrême. Un garde inférieur subit l'ire de la jeune femme, quand il critiqua son élévation au rang de vampire et de dame. Elle fut tellement en colère qu'elle l'imagina en train de se transformer en torche et il implosa. Son choc fut tellement grand, que ses compagnons prirent peur. La jeune femme s'enferma dans un mutisme choqué pendant presque trois jours. Finalement, ce fut Aro qui réussit à la sortir de son choc, en lui promettant de l'entraîner personnellement et de comprendre comment son don fonctionnait. Elle tua deux autres humains, dans sa tentative de comprendre, mais maintenant, cela était à peu près sous contrôle. Sa bête intérieure avait rugi de plaisir à l'idée de passer du temps avec son compagnon et au fait de le rendre fier.

Petit à petit, Althéïana devenait meilleure et finalement, après quatre mois, ses compagnons l'autorisèrent à se rendre vers les bureaux des humains, sous étroite surveillance. La garde d'élite entière l'entourait, mais la jeune femme suivit les conseils de Sulpicia « Retiens ton souffle et pense à autre chose ! » En entrant dans la pièce, l'idée de décevoir ses compagnons se fit écrasante et donc elle suivit scrupuleusement les paroles de sa compagne. Elle s'assit, sentit l'air, faisant se tendre ses gardes, mais se retint en prenant une grande inspiration inutile et en retenant sa respiration. L'une des cuisinière, une qui était déjà extrêmement aimable et gentille alors qu'Althéïana était encore humaine s'assit en face et commença à lui parler. Se sentant mal ne pas lui répondre, la jeune femme ouvrit la bouche et sans s'en rendre compte, trop prise dans la conversation, parla avec elle pendant presque une heure. Quand ses compagnons le surent, ils furent tous fiers d'elle et de sa progression. Ils la laissèrent donc sortir faire du shopping avec les reines et les gardes et se sentant de mieux en mieux en présence d'humains, la garde fut réduite, jusqu'à ne se faire suivre que par deux gardes et parfois ses compagnes.

C'est sur cet exploit que la lettre invitant Althéïana au mariage d'Isabella arriva. Sa sœur lui demandait d'être sa demoiselle d'honneur et qu'Alice, qui avait déjà prévu sa décision, lui avait acheté une sublime robe violette et qu'il fallait simplement qu'elle amène ses bijoux et un diadème. Chacun se demanda qui l'accompagnerait, car la jeune femme planta ses deux pieds sur le sol et informa ses compagnons que l'événement justifiait sa présence, car ce serait la dernière fois qu'elle verrait ses parents et sa sœur humaine. Elle laissa de côté son choc, à l'idée que sa sœur épousée l'idiot Edward Cullen. Si elle souhaitait faire sa vie ainsi, ainsi soit-il. Sa sœur aurait l'éternité pour trouver son véritable compagnon.

Il fut décidé que comme Charlie connaissait Athénodora, les deux femmes iraient ensemble au mariage.