Bonjour,
Texte numéro 9, un peu plus de légèreté aujourd'hui ^^
Bonne lecture !

...

Jour 9 :
- Prompt : 2 papas ou 2 mamans
- Contraintes : Période Next Gen ; Seamus Finnigan ; Dans un moyen de transport ; Veritaserum ; Intégrer une feuille de salade qui ne doit pas être mangée


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Seamus était contrarié. Les yeux fixés sur la route, il essayait de ne pas se retourner toutes les trente secondes pour regarder la banquette arrière. Il faisait beau pourtant et ils étaient en route pour un pique-nique dans la campagne. Un dimanche idéal. Excepté pour la petite fille de huit ans attachée dans son siège auto, murée dans le silence depuis deux jours.

— Dean… On peut pas rester comme ça, chuchota-t-il.

— Non, mais on peut rien y faire, si elle veut pas parler, on peut rien en tirer, tu le sais. Pis, on va pas lui faire prendre du veritaserum hein.

— Ça me stresse.

— Moi aussi, mon cœur, mais elle parlera quand elle sera prête. Hein, Marly ?

Un grognement lui répondit. Seamus était toujours contrarié. Marly était une vraie pipelette, elle ne les laissait même pas en placer une. Mais depuis deux jours, leur fille ne disait plus rien. Elle était comme muette. Pas malade, pas ensorcelée. Elle refusait simplement de leur parler.

La vie de parents n'était pas facile, surtout avec Marly. C'était une petite cracmolle, abandonnée par sa famille à deux ans parce que la magie la rendait malade. Dean et Seamus l'avaient adopté un an plus tard et ils étaient maintenant une famille unie. Il avait fallu s'adapter, Marly ne pouvait prendre aucun moyen de transport sorcier, alors Dean avait passé son permis de conduire ; elle ne pouvait pas aller à l'école des petits sorciers, alors elle allait à l'école moldue de leur quartier ; elle ne pouvait pas être soignée à Sainte-Mangouste, alors elle voyait le pédiatre. Ils s'étaient adaptés.

Le pique-nique était triste sans les bavardages incessants de Marly. Elle gardait la tête baissée sur son livre, avec les cheveux qui lui tombaient dans les yeux, et mâchait distraitement son sandwich qu'elle tenait d'une main molle. Sa feuille de salade tomba même par terre. Seamus était contrarié par sa moue boudeuse, son regard triste et son front plissé. Une enfant de huit ans ne devrait pas avoir le front plissé d'inquiétude comme ça.

— Marls, il s'est passé un truc à l'école ?

— Hm hm.

— Arrête, Seamus, tu vas la braquer.

— Mais ça m'inquiète. Marly, ça m'inquiète que tu ne parles plus.

Marly avala le dernier morceau de pain devenu tout mou à cause de la mayonnaise qu'elle avait généreusement tartiné dessus, mâcha lentement puis posa enfin son livre. Elle glissa une feuille morte entre les pages et le referma d'un coup sec. Poc.

— Pourquoi vous êtes deux garçons ?

— Pardon ?

— Pourquoi vous êtes pas un garçon et une fille ?

— Tu veux dire, pourquoi on s'aime ?

— Non, Papa. Pourquoi t'es pas avec une fille ? Comme les autres familles !

Seamus pâlit. Il jeta un regard à Dean dont le teint était lui aussi plutôt grisâtre.

— Hé bien… Je ne suis pas avec une fille parce que je préfère les garçons, Marls.

— Mais les autres enfants ils ont un papa et une maman, pourquoi j'ai pas de maman ?

— Tu as eu une maman, expliqua Dean, celle qui t'a porté dans son ventre. Mais elle ne pouvait pas s'occuper de toi, alors on l'a fait à sa place.

— Tu la connais ? s'exclama la petite fille avec espoir.

— Non, mentit Seamus, on ne la connaît pas. On ne pourra jamais savoir qui c'est.

Il ne voulait pas que sa fille découvre qu'elle avait été abandonnée parce qu'elle était différente. Elle n'avait pas besoin de le savoir.

— Je voudrais être comme les autres enfants.

— Pourquoi ça, mon poussin ? Tu n'en avais jamais parlé avant, demanda Dean avec douceur.

— Parce que… parce que… les autres se moquent ! bredouilla Marly avant de se mettre à sangloter.

— Les autres se moquent parce que tu as deux papas et pas de maman ?

Elle hocha la tête avec vigueur, les larmes roulaient sur ses joues et son nez commençait à couler. Seamus sortit un mouchoir de sa poche.

— Tu sais, mon poussin, il existe toutes sortes de familles. Certaines ont un papa et une maman. D'autres ont deux papas, comme nous. D'autres ont deux mamans. D'autres n'ont que l'un ou l'autre. D'autres ont trois parents. D'autres ont des parents qui ne sont ni des mamans ni des papas. D'autres sont élevés par des grands-parents ou d'autres membres de la famille. Ce qui compte c'est que les enfants soient aimés.

Marly avait écouté avec attention, les larmes avaient séché et elle s'était mouchée.

— Tu sais qu'on t'aime très fort, mon poussin, hein ?

— Oui, Papa.

— Est-ce que tu es heureuse avec nous ? Sans penser aux moqueries des autres enfants ?

— Oui, Papa.

— Nous aussi on est heureux de t'avoir, ajouta Dean. N'écoute pas les méchancetés que peuvent dire les autres, c'est juste qu'ils sont jaloux parce que nous on s'aime encore plus plus plus !