Disclaimer: Bah pour changer, j'ai toujours pas les droits (qui sont à Mme Rowling) et je ne me fais pas de sous avec cette fanfic. Tristesse, tristesse...

fortinpatric:De rien ;)

Bon, sacré chapitre aujourd'hui. Ce préambule va être plus long que d'habitude, car ce chapitre marque une séparation (vous comprendrez pourquoi tout au long de celui-ci).

J'aimerai dire que j'ai beaucoup aimé écrire ce chapitre, et que même s'il ne va peut-être pas plaire à tout le monde, personnellement, je suis très satisfait.

Sinon, je pense que ce chapitre marquant une certaine démarcation, je peux me permettre de vous laisser cela (si vous vous en foutez, mettez vous direct à la lecture). Voici les musiques avec lesquelles j'ai écris la majorité de mes chapitres (je précise j'ai mis uniquement les principales. Le nombre de merdes qui traîne dans ma playlist... On en finirait jamais):

Scènes tristes/difficiles/Scène à l'infirmerie:

Album de Thaehan - CREEPSHOW (Avec Lament étant ma préférée).

Thaehan - Ephemeral

Naruto - Loneliness (et bien d'autre en réalité, comme Despair, etc...)

Scènes de face à face/Combat:

Tommee Profitt - Onward & Upward

Pokémon B & W Battle vs N (pour un combat plus loin dans ce chapitre)

Un peu de phonk (comme par exemple L-79 - Priestess)

Tristam - Frame of Mind

Scènes bonne ambiance:

Chill Astronaut - Harry Potter lofi

Encore une fois, ceci n'est pas une liste précise. De plus, c'est que j'utilise en écrivant pour m'inspirer. Peut-être qu'à la lecture, cela rend beaucoup moins bien. Bref, libre à vous d'écouter si vous le souhaitez, ou de ne pas le faire.

En attendant, voici un gros chapitre. On décolle !


18/02/1993, 20H12, Poudlard, Ecosse:

Épuisés et marqués par l'inquiétude, les deux adultes encore lucides, accompagnés d'une jeune étudiante aux cheveux roux et suivis de plusieurs corps inertes flottant à leur poursuite, traversaient les couloirs de Poudlard à une allure soutenue.

La lumière jaillissant de leurs baguettes réveilla nombre de tableaux qui ne manquèrent pas de signifier leur mécontentement. Ces derniers se calmèrent cependant rapidement lorsqu'ils reconnurent en l'un des adultes le directeur de l'école en personne.

Pour l'heure, aucune perte n'était à déplorer. Et l'horcruxe avait été détruit. C'étaient là les seuls points positifs à retenir de cette périlleuse aventure.

"Tu sais, Albus, je pense qu'il te faut un véritable professeur de Défense contre les Forces du Mal", déclara Hadrian, plongé dans ses pensées.

"Au vu des événements qui se sont produits une nouvelle fois cette année, je suis tout à fait enclin à être d'accord avec toi. Malheureusement, aucun professeur ne parvient à rester plus d'un an à ce poste. La faute en incombe à ce... présent que m'a fait Tom lors de son retour", répondit le vieil homme en agitant sa baguette, ouvrant un passage secret qui leur permit de se rapprocher de l'infirmerie.

"Je me souviens que tu m'en avais parlé, en effet", acquiesça Hadrian, se remémorant la malédiction qui frappait ce poste. À son époque, seule la mort de Voldemort avait réussi à la lever. Il devait donc s'attendre à ce que la situation perdure tant que le Seigneur des Ténèbres n'aurait pas été vaincu.

"Es-tu toujours en contact avec Remus ?" questionna soudainement le directeur, fixant Hadrian de ses yeux couleur saphir.

Le voyageur temporel ne prit pas la peine de demander comment le directeur avait pu deviner ses échanges ponctuels avec le loup-garou et se contenta d'un hochement de tête. "Il est actuellement en mission, mais je peux lui transmettre un message si vous le souhaitez. Vous avez besoin de lui pour enseigner l'année prochaine, n'est-ce pas ?"

L'ancien professeur de métamorphose lui fit un clin d'œil, confirmant ainsi l'intuition du Lord anglais.

Albus poursuivit alors ses explications, exposant ses motivations à l'homme qui l'accompagnait : "Même si Harry et ses amis sont d'une grande bravoure, la guerre ne peut reposer sur les épaules d'une seule personne, tu me l'as toi-même rappelé. Il est donc impératif de préparer les nouvelles générations à l'avenir, et cela passe par une éducation de qualité. Espérons simplement que Severus ne m'en voudra pas trop de faire ce choix", rit le directeur, visiblement ravi à l'idée de provoquer des retrouvailles entre deux vieux ennemis.

Hadrian feignit l'indifférence, tout en partageant secrètement l'amusement du directeur. Il savait que Rogue n'était pas la personne la plus apte à l'enseignement et désirait plus que tout le voir quitter l'école. Cependant, il n'oubliait pas non plus le rôle crucial qu'il avait joué dans la guerre à son époque.

Au fond de lui, il savait que Severus Rogue n'était pas intrinsèquement mauvais. Malheureusement, l'homme qu'il était devenu, rongé par la rancœur et la haine de soi, ainsi que par l'aversion envers ses anciens ennemis, serait à jamais incapable de réaliser son plein potentiel.

Le voyageur temporel avait conscience que le départ de Rogue de Poudlard n'était qu'une question de temps. En effet, sa présence ne s'expliquait que par sa loyauté envers Dumbledore et le vœu qu'il lui avait prêté. Une fois Voldemort vaincu, il ne faisait aucun doute que l'ancien Mangemort s'empresserait de quitter l'école.

Restait à savoir s'il parviendrait à survivre jusque-là. De plus, avec l'arrivée d'Hadrian dans la vie d'Harry, il n'oserait plus agir avec autant de mépris envers le jeune sorcier, sous peine de subir les représailles de celui qu'on surnommait régulièrement "Le soldat invincible".

"J'ai pris ma décision", déclara soudainement le chasseur de primes. Le directeur ne se retourna pas, préférant garder son attention fixée sur la porte de l'infirmerie qui se dressait devant eux. Il acquiesça néanmoins d'un bref mouvement de tête, sa barbe légèrement brûlée par les combats contre Tom se balançant doucement.

"Harry, aussi puissant soit-il, manque cruellement de force. Nous ignorons quand Tom reviendra, et bien que je le souhaiterais, je ne peux pas être constamment à ses côtés pour le protéger. Il doit être capable de se défendre seul face à ses ennemis, sinon il sera perpétuellement en danger. Je l'emmène avec moi. Il reviendra lorsque je le jugerai prêt."

Cette déclaration tranchante fit se retourner le directeur, et ce qu'il vit envoya un frisson mêlé de peur et d'admiration parcourir ses vieux os. La magie vibrait autour d'Hadrian, faisant flotter sa chevelure mi-longue et s'écartant sur son passage. Il avait presque l'impression que la magie se matérialisait autour de l'homme.

"Je ne m'opposerai pas à ta décision", reconnut Dumbledore avec un soupir empreint de déception. "Veille simplement à ce qu'il suive le programme scolaire suffisamment pour passer ses examens."

Le voyageur temporel avait déjà anticipé cette requête. Il s'assurerait qu'Harry suive correctement le programme imposé. Cependant, au vu des récents événements, ils allaient devoir passer à la vitesse supérieure. Harry devait progresser, à la fois magiquement, physiquement et psychologiquement. Hadrian ne le laisserait pas dans le même état de faiblesse qu'il avait connu pendant son enfance. Il le rendrait plus fort que jamais.

Hadrian ne répondit pas verbalement au directeur, se contentant d'un hochement de tête et d'ouvrir les portes de l'infirmerie d'un simple mouvement de baguette. En effet, leur conversation les avait finalement conduits à la pièce qu'ils recherchaient.

La porte s'ouvrit brusquement, un grincement désagréable résonnant aux oreilles de tous les occupants, et laissant place aux nouveaux arrivants. Avec l'aide de l'infirmière qui accourut aussitôt les soutenir, ils purent installer tous les enfants dans des lits en sécurité. La femme, visiblement inquiète et marmonnant des injures dans sa barbe quant au manque de personnel, enchaîna les sorts de diagnostic et de soins sur les enfants qui en avaient besoin.

Une fois tous les étudiants endormis, y compris Ginny, l'infirmière s'enquit de l'état des adultes. Elle leur demanda si l'un d'entre eux était blessé, ce qu'ils nièrent. Cela ne l'empêcha pas de les examiner minutieusement, ne les libérant qu'après s'être assurée de la véracité de leurs propos.

Les deux hommes, épuisés, reprirent le chemin inverse jusqu'à se retrouver face à face avec deux autres élèves de Gryffondor : Hermione Granger et Neville Londubat. Derrière eux, marchait un professeur Lockhart totalement désorienté. L'homme avait l'air aussi perdu qu'un moldu sur le Chemin de Traverse.

"Oh, mais quelle longue barbe ! Vous êtes Merlin l'enchanteur n'est-ce pas ? Alors vous aussi pouvez faire de la magie !" s'exclama-t-il. Hadrian comprit immédiatement que quelque chose n'allait pas en remarquant le regard coupable des enfants.

"P-Professeur ! Hum… Nous étions…" commença Hermione, semblant visiblement inquiète de la présence du directeur.

Heureusement pour elle, Neville prit les devants pour clarifier la situation. S'il le savait, Harry aurait été fier du garçon. En une année seulement, il avait non seulement perdu sa rondeur enfantine, mais il avait également grandi, tant physiquement que mentalement.

Enfin, cette transformation ne put que réjouir secrètement Hadrian, heureux de voir son vieil ami sortir de sa coquille.

"Lord Potter, professeur Dumbledore", appela l'héritier de la maison Londubat en désignant le professeur bavant à leurs côtés, "nous étions à la recherche d'Harry lorsque le message a été diffusé. Nous ne l'avons pas trouvé dans la Grande Salle, ni dans la salle commune. Nous sommes donc partis à la recherche d'un professeur pour signaler son absence, et sommes tombés sur… eh bien, lui."

Les yeux céruléens de Dumbledore clignotaient derrière ses lunettes demi-lune au fil du récit du jeune garçon. Apparemment, après avoir trouvé le professeur lâche sur le point de s'enfuir, ils lui avaient demandé de les aider à chercher Harry. Après tout, il était de son devoir de protéger les élèves. Au lieu de cela, celui-ci, terrifié, décida de faire ses valises. Il voulurent l'en empêcher, et il les repoussa, expliquant qu'il s'occuperait d'eux plus tard.

Les enfants l'interpellèrent alors, insistant qu'avec tout ce qu'il avait accompli dans ses livres, il devrait pouvoir les aider.

Néanmoins, au lieu de faire cela, il se moqua d'eux, confirmant leurs soupçons en disant qu'aucune histoire dans ses livres ne venait de lui.

Il sortit alors sa baguette et tenta d'effacer leurs souvenirs de la soirée.

Malheureusement pour lui, grâce à tous les entraînements qu'il avait suivis avec Harry, Neville fut le plus rapide et désarma l'homme. Après cela, ils reprirent leurs recherches, utilisant le professeur comme guide pour les mener au bureau du directeur. Cependant, après de longues minutes de fouilles infructueuses, ils ne trouvèrent rien. Enfin, jusqu'à ce que le sol ne tremble violemment et que le professeur, profitant de la confusion, se jette sur Hermione, la considérant comme la plus faible du duo… à tort.

D'une malédiction bien placée, elle le repoussa violemment, le faisant s'écraser contre un mur. Sa tête heurta ensuite le sol avec force, et il tomba inconscient.

Plus tard, lorsqu'il se réveilla, Gilderoy Lockhart avait perdu la mémoire.

Écoutant le récit avec un sourire en coin, Hadrian ne put s'empêcher de se demander si le destin n'avait pas déjà scellé le sort de tous les êtres vivants, quelle que soit leur époque ou leur monde. "Quoi qu'il fasse, il finit toujours par tout oublier. Enfin, ce n'est pas comme s'il méritait la moindre compassion", se dit-il intérieurement, signalant son départ au directeur qui prit le relais.

Albus le salua en retour et assomma l'ancien professeur d'un coup de baguette magique. Il le conduisit ensuite à l'un des lits, au grand dam de l'infirmière débordée, et après avoir montré aux Gryffondors que leur ami était sain et sauf, il quitta la pièce à son tour.

Près des portes, alors qu'il s'apprêtait à partir, Hadrian fut interpellé par Severus Rogue, à sa grande surprise. Celui-ci ne le salua pas. Au lieu de cela, il prit une grande inspiration, et se lança dans un court monologue.

"Je ne pourrai jamais éprouver de pitié pour Harry Potter, peu importe mes efforts", déclara-t-il, le regard perdu dans le vide. Sa voix dénuée d'émotion ravivait de nombreux souvenirs chez le chasseur de primes, qui se contenta de l'observer en silence. Il connaissait par cœur le drame intérieur que vivait son ancien professeur.

"Je le trouve arrogant, désagréable, et je hais de toute mon âme celui qui lui a donné ce nom", poursuivit-il, marchant côte à côte avec Hadrian. Leurs deux capes noires flottaient au vent, seule une légère différence de taille, donnant quelques centimètres de plus au voyageur temporel, les distinguant.

"Cependant, je suis suffisamment humain pour vouloir le bien de mes Serpentards. J'ai essayé de dissuader mademoiselle Greengrass de rester avec ce garçon, étant donné qu'il attire plus d'ennuis que quiconque n'en a jamais causé dans cette école. Néanmoins… elle a refusé de m'écouter."

Il fit un pas de plus, regardant le ciel, avant que sa voix ne baisse d'un ton, se réchauffant et se refroidissant à la fois. "Je ne sais pas… Non, en réalité je me fiche de ce que vous allez faire de ce gamin, mais assurez-vous qu'il ne cause plus de dégâts à mes Serpentards", acheva-t-il dans une étrange démonstration d'inquiétude pour autre chose que lui-même.

Hadrian s'avança à son tour, quittant l'enceinte de l'école avant de se retourner. Rogue voulait jouer les grands airs du mage ténébreux ? Ils étaient deux à pouvoir jouer à ce jeu.

La magie crépita autour de lui, alors que deux orbes blancs s'illuminèrent derrière le bandeau sur son visage. Ses cheveux s'envolèrent au vent, alors qu'il écartait les bras. "Mon Harry deviendra plus fort que ses parents - qu'ils reposent en paix - ne l'ont jamais été. Si les Serpentards dont tu parles, Severus, sont Daphné, Astoria ou encore quiconque étant contre Voldemort, alors oui, ils n'auront pas à s'inquiéter. Cependant, pour ceux dont l'objectif est de prendre la marque le jour où ce fou revient… Disons qu'ils auront ce qu'ils méritent. Que ce soit moi ou Harry, nous serons sans pitié, Severus Rogue."

L'instant d'après, il disparu, sa voix résonnant dans la nuit. "Tu as été l'exception à la règle parmi les mangemorts, Rogue. Mais si tu veux protéger tes serpents, alors assure-toi que ton choix devienne la règle".

21/02/1993, 14H23, Manoir Potter, Angleterre:

Fortuna Moon avait passé les jours les plus paisibles de sa vie dans le manoir de l'homme qui était désormais son compagnon de chasse de primes.

Même chez elle, la femme s'astreignait à un entraînement constant, à la lecture et au travail assidu, cherchant à atteindre la perfection dans tout ce qu'elle entreprenait. Néanmoins, la guérison de ses blessures ayant nécessité du repos, elle n'avait pu s'adonner à aucune activité jusqu'à son rétablissement complet. Ainsi, la lecture et de longues discussions avec son nouveau compagnon furent sa seule et unique source de divertissement l'espace de quelques jours.

Dès son retour au manoir, Hadrian l'avait abreuvée d'informations, lui expliquant brièvement les événements qui s'étaient déroulés à Poudlard et lui faisant part de son besoin potentiel d'assistance pour une mission distincte de celle d'Alexei.

Celle-ci accepta, mue par un sentiment de reconnaissance envers l'homme et convaincue que toute expérience de combat aux côtés d'Hadrian Potter ne pouvait que la faire progresser.

C'est en raison de cette requête qu'elle s'habillait actuellement, revêtant sa tenue enchantée par Hadrian lui-même. Il lui avait longuement détaillé chaque enchantement et son utilité, et elle n'avait pu cacher son émerveillement devant ses prouesses. Ce qu'il avait accompli en quelques mouvements de baguette aurait normalement coûté plusieurs milliers de galions à un sorcier spécialisé dans ce domaine.

Solidité renforcée, compréhension de toutes les langues, dissimulation, poche sans fond... La tenue qu'elle portait semblait capable de tout.

Secouant la tête pour dissimuler la rougeur qui envahissait ses joues à l'arrivée d'Hadrian dans la pièce, son aura emplissant la grande salle du manoir ancestral, elle s'assit, attendant patiemment que l'homme prenne la parole.

"Je viens de recevoir une lettre d'un ami m'informant qu'il nous faut agir sans délai. Le temps presse, je serai donc concis. Deux de mes amis se sont lancés à la poursuite de Greyback - le loup-garou - et de sa meute. Ils ont tenté de me contacter, mais entre la Russie et le Basilic, la transmission du hibou s'est avérée compliquée."

Hadrian se leva alors, déposant la lettre qu'il tenait dans sa main devant Fortuna. "Apparemment, ils ont été repérés et sont en fuite depuis plusieurs jours. Ils m'ont envoyé ce portoloin qui devrait nous mener à proximité de leur position. Une fois sur place, nous devons éliminer tous les individus présents hormis ces deux hommes", indiqua-t-il en posant deux doigts sur son front.

Dans son esprit, deux visages apparurent. Elle reconnut immédiatement le premier : Lord Black. Le second, quant à lui, était apparemment celui de Remus Lupin, un ami commun.

"Très bien. Je suis prête", déclara-t-elle d'un ton ferme.

Elle força son masque d'impassibilité à recouvrir son visage, préférant dissimuler la peur qui l'envahissait à l'idée qu'il avait percé ses défenses mentales d'un simple geste.

Leur collaboration, bien qu'éloignée d'une relation employeur-employé classique, n'était pas non plus une association d'égaux à égaux, et Fortuna en était parfaitement consciente. Pour cette raison, elle ne répliqua pas au ton brusque d'Hadrian et préféra poser sa main sur la lettre, prête à affronter potentiellement la meute de loup-garous la plus redoutable du monde.

Hadrian, comprenant qu'elle était déterminée, posa sa main sur la sienne. Une perle de sueur glissa discrètement sur le visage de la femme, prise au dépourvu par ce contact, avant que sa main ne se joigne à l'autre moitié de la lettre. "Il sait ce qu'il fait", gronda-t-elle en levant la tête vers le seigneur anglais.

Sa magie, sa posture et son sourire confiant, presque narquois, comme s'il était omniscient, lui envoyèrent des frissons dans tout le corps.

Toute proximité avec cet homme semblait être un péché. Pour un observateur extérieur, il aurait pu paraître que Dame Magie elle-même avait réclamé le sorcier et refusait que quiconque s'en approche. C'était ce contrôle sur son destin, cette force pure et sans faille qui la laissait tremblante. Elle voulait cela... Non, elle voulait de la force... Uniquement de la force !

Tentant de reprendre le contrôle d'elle-même, elle ferma les yeux, attendant que le voyageur temporel active le portoloin.

"Prête ? Allons-y. Loups-garous !" murmura Hadrian avec un sourire vengeur sur le visage. Il était en colère contre Remus et Sirius de s'être aventurés bien au-delà d'une simple "expédition de reconnaissance", mais il en voulait d'autant plus à ces loups de s'être attaqués à sa famille.

"Ça va saigner !" grogna-t-il intérieurement. Un craquement plus tard, le duo avait disparu du manoir.

21/02/1993, 14H26, Parc national de Pyriatyn, Ukraine:

Parvenu à destination, Hadrian ôta promptement son bandeau et scruta le sol à la recherche d'empreintes qui le mèneraient aux deux hommes qu'il traquait.

Fort heureusement, ou malheureusement plutôt dans ce cas, il découvrit une multitude d'indices : résidus magiques, traces de pas, du sang... De quoi suivre sans difficulté le duo en danger.

Accompagné de Fortuna, Hadrian se lança sans tarder sur la piste. Au début, il se contenta de courir, mais voyant que la poursuite s'éternisait, il décida de passer à la vitesse supérieure.

Il transplana aux côtés de sa nouvelle collègue, l'attrapa par la taille et prit son envol, utilisant sa capacité de vol sans baguette. Surprise, celle-ci poussa un petit cri de frayeur qu'elle nierait avoir été capable de produire jusqu'à la fin de ses jours. Une fois à une altitude suffisante, il concentra la magie dans ses yeux et survola la forêt ukrainienne, scrutant chaque recoin depuis les airs.

Plusieurs heures de traque furent nécessaires avant qu'ils ne perçoivent les premiers signes de vie humaine. C'est pourquoi, lorsqu'ils parvinrent enfin à localiser un campement, ils décidèrent d'abord de se poser à proximité pour faire une pause. Fortuna allait globalement bien, mais Hadrian avait dû puiser dans ses réserves pour maintenir le sort de vol.

Par chance, il semblait que les loup-garous, comme eux, avaient décidé de faire une pause. Hadrian se posa donc et laissa son noyau se remplir aux trois quarts avant de se sentir prêt à passer à l'action.

D'abord, il demanda à Fortuna de faire le tour du camp et d'en dresser un plan, pendant qu'il explorait les environs à la recherche de Remus et Sirius.

Cela ne prit pas longtemps, et la jeune femme revint rapidement avec un schéma simple de ce à quoi ils devaient s'attendre.

De son côté, Hadrian avait récolté plusieurs informations cruciales. Premièrement, Greyback n'était pas présent. Il ignorait sa position, mais la meute ici présente n'était pas sous le commandement de son Alpha. "Il a probablement dû envoyer les plus rapides à la poursuite des deux imbéciles. Donc l'autre moitié de la meute peut arriver à tout moment, nous devons rester vigilants", expliqua le chasseur de primes.

Autre information capitale, il avait localisé Remus et Sirius. Le premier était emprisonné dans une cage, au centre du campement. Il avait visiblement subi un interrogatoire musclé, mais à en juger par les cadavres de loup-garous que le duo avait croisés sur leur chemin, l'homme aux multiples cicatrices ne s'était pas laissé faire sans se battre.

Plus loin, totalement dissimulé sous plusieurs charmes et caché sous des feuilles, gisait Sirius, inconscient. Hadrian remarqua également plusieurs entailles sur son corps, mais aucune trace de morsure. Malheureusement, il ne put le déplacer, la proximité du camp rendant l'extraction de l'homme trop risquée.

La situation évoquait vaguement à ses yeux la fuite dans la forêt avec Ron et Hermione lors de leur quête des horcruxes. Tout comme Hermione avait alors cherché à dissimuler son identité, Remus avait tenté de cacher Sirius, sans nul doute pour lui éviter une mort stupide.

"Il nous faut agir rapidement. J'ai suffisamment foi en nos capacités pour éliminer cette portion de la meute sans y laisser notre peau. Cependant, si Greyback lui-même et ses plus fidèles hommes se présentaient également, nous pourrions rencontrer des difficultés..."

En réalité, Hadrian avait assez confiance dans la puissance de sa magie pour affronter la meute entière sans encombre. Le hic résidait dans l'objectif de la mission. S'il était seul, ou accompagné uniquement de Fortuna, et que le but de l'attaque était d'éradiquer Greyback et ses comparses, il n'aurait aucune appréhension.

Or, sa présence ici était motivée par le sauvetage de Remus et Sirius. Et s'il avait confiance en ses capacités d'élimination, il doutait de sa possibilité de protéger les deux sorciers de la mort simultanément. Par conséquent, il leur fallait agir avec rapidité et fermeté.

"La pleine Lune est passée il y a trois jours. Cela signifie que nous ne faisons pas face à des loup-garous, mais à des sorciers renforcés physiquement. Fais attention à toi", déclara durement le voyageur temporel. Fortuna le regarda froidement, comme si l'idée qu'il pense qu'elle ne savait pas déjà ce qu'il venait d'expliquer l'offensait, avant d'hocher la tête.

Hadrian expliqua alors le plan d'embuscade à la magnifique blonde aux yeux bleus layette, avant de se mettre en place. Ce n'était peut-être qu'une question d'heures avant qu'une autre cinquantaine de lycanthropes leur tombent dessus.

Par conséquent, l'attente n'était plus une option envisageable s'ils voulaient préserver leur vie.

Inspirant longuement, Hadrian dégaina sa baguette, une flamme noire s'enroulant autour de son bras tel un serpent prêt à frapper. Comme à l'habituel, de son autre main, il baissa son bandeau, ses cheveux tombant sur son visage aristocratique. A côté de lui, sa collègue finit de se préparer également et se dirigea de l'autre côté du camp, près de Sirius.

Leur odeur masquée par la tenue enchantée, ils se confondaient avec deux faucheurs mortelles venant purifier l'âme de bêtes égarées. Levant sa baguette en direction de l'homme-loup le plus proche, il murmura: "Que la chasse commence !"

L'instant d'après, une tempête d'éclair et de flammes noires déchira le camp des loups, tuant près d'un tiers du groupe sur le coup, le choc gravé sur leur visage pour l'éternité.

Hadrian s'avança, bloquant les sorts de six sorciers en même temps avec sa baguette, et contrôlant les flammes avant son autre main. "Qui t'es fils de putain ?!" s'écria l'un des hommes d'une voix tremblante avant d'être frappé dans le dos par un éclair, le tuant instantanément.

"Je suis juste un chasseur ! Et là, je bosse", rétorqua Hadrian, son visage tordu dans une expression de satisfaction.

Toute la rage qu'il avait accumulée dans sa vie passée. Ces heures de torture à entendre Hermione crier depuis les sous-sols du manoir Malefoy alors que Bellatrix et Greyback la torturait, la déchirait au couteau et l'insultait de tous les noms lui revenait en tête.

Cette fois, les hurlements ne provenaient plus des victimes, mais des bourreaux eux-mêmes. Des cris perçants déchirant l'air, poussés par les mêmes loups-garous qui s'en prenaient à des enfants innocents et les réduisaient en lambeaux pour le simple plaisir de la destruction, comme pour Remus dans sa jeunesse tourmentée. Des cris de douleur et de terreur s'élevaient également de la gorge d'hommes et de femmes dépravés, dont la seule raison d'être était de semer le chaos et la souffrance dans la vie des autres.

Et à chaque cri, un sourire sadique se dessinait sur les lèvres d'Hadrian. Il exultait face à la souffrance de ces misérables créatures, savourant leur agonie comme une vengeance divine.

Comme un danseur macabre, il évoluait au cœur de la bataille, esquivant les sorts lancés en sa direction avec une grâce féline, repoussant ses assaillants comme des insectes nuisibles. D'une main, il embrasait un homme qui tentait de fuir, le réduisant en cendres en une fraction de seconde. De l'autre, il lançait des sorts de coupe dévastateurs sur les arbres environnants, les transformant en projectiles mortels qu'il dirigeait ensuite vers ses ennemis. Il n'éprouvait aucune pitié, aucune compassion. Au milieu du chaos et des flammes, il incarnait la mort dans toute sa splendeur macabre.

Son regard, habituellement si doux et empreint de bonté, était désormais glacé et perçant, reflétant la rage et la haine qui consumaient son être. Chaque mouvement était précis, calculé, chaque sort dévastateur, une ode à la vengeance. Il était devenu une force de la nature, une tempête de destruction impitoyable, déterminé à anéantir tous ceux qui représentaient le mal dans ce monde.

La bataille faisait rage autour de lui, mais Hadrian n'en avait cure. Il était seul face à son ennemi, face à la cruauté et la barbarie qui régnaient en maître sur ce monde. Et il était déterminé à les éradiquer, à purifier ce monde de leur souillure.

Sa danse macabre se poursuivait, chaque pas, chaque sort, chaque cri de douleur marquant un pas de plus vers la victoire. À nouveau, une voix étrange résonnait dans l'air.

"La Mort Arrive"

Fortuna, quant à elle, rencontrait des difficultés plus importantes. Ses sortilèges, lorsqu'ils touchaient les loups, les terrassaient instantanément. Cependant, la réactivité et l'agilité de ces créatures lui posaient de plus en plus de problèmes. Déjà griffée à la cuisse, elle s'inquiétait d'une possible infection.

S'esquivant sous une femme qui tentait de l'assaillir par les airs, elle exécuta un mouvement fluide de baguette, conjurant un pieu qu'elle enfonça dans la poitrine de son adversaire. Sans perdre de temps, elle se jeta sur le côté pour éviter d'autres sortilèges et répliqua par ses propres malédictions.

Levant sa baguette vers le ciel, elle invoqua deux éclairs foudroyants sur les deux hommes devant elle, qui parvinrent à les esquiver. Dans la seconde qui suivit, deux lueurs jaunes maladives jaillirent de leurs baguettes, se dirigeant rapidement vers elle.

Claquant ses boucliers d'occlumancie pour ne pas succomber au stress, elle transplana, réapparaissant derrière l'un des hommes. Elle lui asséna un coup de pied violent dans la jambe, le mettant à genou, avant de tenter de le décapiter. Cependant, avant de pouvoir achever son geste, elle fut frappée de plein fouet dans le ventre par le deuxième sorcier et projetée à plusieurs mètres de distance contre un arbre.

Ce choc la sonna légèrement, et elle sentit un filet de sang couler du haut de sa tête le long de son visage. Sa vue se brouilla légèrement, mais elle parvint à distinguer face à elle Hadrian et ses flammes combattant plusieurs sorciers à la fois.

Cependant, à son insu, une femme dissimulée se préparait à attaquer l'autre chasseur de primes par derrière.

Ce que Fortuna ignorait, c'est qu'avec ses yeux, Hadrian percevait parfaitement tout ce qui se déroulait sur le champ de bataille. Mais ne voulant pas dévoiler cet atout à ses ennemis, il préféra jouer le jeu, littéralement.

Fortuna leva sa baguette, sa vue oscillant entre le loup prêt à bondir sur Hadrian et les deux qui la chargeaient. Elle prit alors sa décision et dirigea un éclair puissant sur la femme cachée, la prenant par surprise.

Hadrian, lorsqu'il vit cela, comprit qu'elle ne pourrait se protéger de l'attaque imminente. Il se prépara alors à diriger à son tour ses flammes sur la femme, devant utiliser toute sa concentration pour ne pas déclencher un violent feu de forêt.

Malheureusement, comme les malheurs n'arrivent jamais seuls, il fut interrompu. Alors que ses flammes se rapprochaient de Fortuna, un cri le poussa à tourner son attention vers la cage de Remus. L'un des derniers loups restants assomma violemment Remus et l'attrapa par la gorge."Tu es là pour lui, n'est-ce pas ? Eh bien, écoute-moi bien, sale bâtard ! Si nous mourons tous, le traître mourra avec nous !" cria l'homme avant de sortir sa baguette et de la pointer sur la tête de son otage.

La situation avait sombré dans un chaos indescriptible. Sirius, gisant inconscient, demeurait dissimulé par le charme de Fortuna, mais sa cachette fragile ne résisterait guère à l'assaut imminent du reste de la meute. Fortuna, sur le point d'être dévorée vive, fermait lentement les yeux, résignée à son funeste destin tandis que les deux créatures sanguinaires s'apprêtaient à fondre sur elle.

Remus, quant à lui, se tenait sous la menace d'une baguette magique pointée vers sa gorge, prêt à être sacrifié. Seul Hadrian conservait une once d'espoir de survivre à l'épreuve qui s'annonçait.

En cet instant critique, un déclic retentissant se produisit dans les profondeurs de son être. Comme un mur invisible, une barrière psychologique qu'il s'était imposée s'effondrait dans le néant.

Depuis son retour, il avait veillé à adopter un rôle irréprochable : l'oncle du héros du monde sorcier, l'ami de Dumbledore, le soldat invincible et sans peur. Mais dans cette quête de perfection, il s'était bridé, se privant de puissants sortilèges aux effets dévastateurs, comme ceux employés en Italie qui avaient rasé une ville entière. Son rôle de modèle l'obligeait à limiter les pertes humaines.

Il s'était également restreint dans l'utilisation de la magie temporelle, hanté par la peur d'être de nouveau banni à travers le flux temporel. Il ne s'en servait qu'avec parcimonie, la limitant à la conjuration d'objets lors de duels.

Cette autocensure découlait d'une crainte plus profonde : l'explosion de son noyau. La dernière fois, cette déflagration l'avait frôlé de la mort, et il n'avait nullement l'intention de revivre cette expérience atroce.

Cependant, l'urgence de la situation le contraignit à agir. Il ne pouvait plus se laisser paralyser par la peur. Par la barbe de Merlin, la vie de ses proches était en jeu ! Et que faisait-il ? Il se préoccupait de son propre salut, laissant ses amis se faire massacrer, parmi lesquels Fortuna qui, par un acte de bravoure ultime, s'était offerte à la mort pour le protéger.

Un craquement fracassant déchira l'air. La réalité se... disloqua. Littéralement. Sous l'impulsion de la volonté farouche d'Hadrian, consumé par la rage et la haine, le tissu même de la réalité se déchira.

Le monde autour de lui se ralentit à l'extrême. Il perçut la baguette sur la gorge de Remus s'illuminant d'une lueur rouge menaçante, prête à lui trancher la carotide avec un sort de coupe et les crocs acérés des loups se rapprochant dangereusement du corps inerte de sa partenaire.

Il ferma les yeux, murmurant des incantations dans une langue arcanique. Le temps continua de ralentir jusqu'à s'immobiliser complètement dans la zone. Tout le périmètre était distordu, figé dans une éternité glaciale. Seuls les battements de cœur du mage temporel, rythmant comme le tic-tac d'une montre à gousset brisée, troublaient le silence oppressant.

En cet instant d'épiphanie, Hadrian comprit la véritable essence de la magie temporelle. Il avait atteint une harmonie parfaite avec cette force primordiale.

Jusqu'à présent, il l'avait manié avec prudence, parvenant à s'en servir sans toutefois en maîtriser la pleine puissance. Désormais, tel Zeus domptant la foudre, il en détenait le contrôle absolu.

Pourtant, il n'oubliait pas sa condition d'homme. Une telle prouesse exigeait un lourd tribut : l'épuisement de ses réserves magiques. Deux battements de cœur à peine s'étaient écoulés depuis son dernier sortilège, et ses stocks, précédemment réduits de moitié, n'en représentaient désormais plus qu'un quart.

Ajournant toute réflexion ultérieure, il se téléporta aux côtés de Fortuna et, d'un geste vif de sa baguette, trancha d'un seul coup la tête des deux loups.

*boum-boum*

Un autre battement de cœur retentit, et ses réserves arrivaient à leur terme. Serrant les dents, il retransplana devant l'homme qui tenait Remus et brisa sa baguette.

*boum-boum*

Soudain, le temps reprit son écoulement habituel. Hadrian s'effondra à genoux, accablé par l'épuisement. L'homme à la baguette brisée, encore étourdi par la violence des événements, observa d'abord le chasseur de primes gisant à terre, puis les corps inertes qui l'entouraient. Il comprit alors qu'il était le seul survivant de la demi-meute.

L'idée de fuir lui traversa l'esprit, mais à la vue de l'ennemi qui leur avait infligé tant de souffrances agenouillé devant lui, il prit une décision différente. Même si cela devait lui coûter la vie, il vengerait ses compagnons tombés !

Poussant un cri de rage envers l'homme responsable de la mort de ses frères d'armes, il bondit dans les airs et atterrit sur Hadrian, incapable de se défendre. Le poing levé, il se déchaîna sur le mage épuisé, frappant sans relâche chaque partie de son corps vulnérable.

L'assaut continua pendant plusieurs secondes, avant que soudainement... *Crac*.

Un éclair foudroyant s'abattit sur le dos de l'enragé, consumant ses organes et le terrassant sur-le-champ. Juste derrière lui se dressait Fortuna Moon. Ses blessures, pour la plupart superficielles, étaient dominées par une plaie à la tête particulièrement handicapante.

Dès qu'elle eut conscience de sa survie, elle ouvrit les yeux, comprenant instantanément qu'Hadrian l'avait sauvée. Mais cette fois, elle ne se résignerait pas à une dette éternelle. Elle lui rendrait la pareille, quoi qu'il en coûte.

Rassemblant les derniers vestiges de sa magie, elle neutralisa l'homme qui s'en prenait à son compagnon et se redressa sur des jambes chancelantes. Elle soutint le sorcier épuisé tandis qu'il se relevait, et remarqua les cicatrices qui marquaient le visage de Remus Lupin.

Incapable de parler, il lui adressa un signe de tête, parvenant à maintenir son ami debout malgré la fatigue et ses blessures.

Fortuna boita ensuite jusqu'au corps inerte de Sirius. N'ayant pas la force de le porter, elle invoqua une botte au hasard et la métamorphosa en un portoloin pointant vers le manoir Potter. Elle déposa le portoloin sur Sirius et l'activa, faisant disparaître l'homme dans un tourbillon de lumière.

Elle revint ensuite vers Hadrian, toujours immobile, luttant visiblement pour ne pas sombrer dans l'inconscience. Le saisissant par le bras, elle le transplana, lui et Remus, d'un geste déterminé.

Ils ne retournèrent jamais dans cette forêt, même pour récupérer les primes. Et ce choix s'avéra providentiel, car Greyback et le reste de la meute, furieux de la mort de tant de loup-garous, les attendaient, prêts à se venger.

27/02/1993, 10H32, Poudlard, Ecosse:

Les derniers souvenirs d'Harry avant de sombrer dans l'inconscience étaient d'une grande nebulosité. Des bribes de mémoire lui revenaient, comme des tableaux flous dans un brouillard épais : la victoire arrachée face au serpent, la destruction du livre maudit, et l'urgence de sauver Daph-... Daphné !

Après plusieurs jours d'immobilité forcée, le corps d'Harry Potter se redressa brusquement, surprenant Hadrian qui veillait sur lui. "Calme-toi, Harry ! Tu es à l'infirmerie. Tout le monde est sain et sauf, ne t'inquiète pas", le rassura son oncle d'une voix posée.

Hadrian comprenait parfaitement la source de l'agitation d'Harry et de son réveil précipité. Il avait, après tout, été à sa place dans le passé. Par conséquent, si quelqu'un pouvait le comprendre, c'était lui.

"Oncle Hadrian ! Alors, tout le monde va bien ?", demanda Harry, sa voix encore affaiblie par l'épreuve. "Oui, à part Astoria qui n'a pas encore repris connaissance. Elle a été transférée à Sainte Mangouste, mais son état est stable. Ne te tourmente pas", insista le voyageur temporel, remarquant le regard empreint de culpabilité qui assombrissait le visage de son neveu.

"Astoria n'est toujours pas réveillée... Daphné doit être folle d'inquiétude...", murmura le jeune garçon, grimaçant de douleur tandis que son corps protestait contre les mouvements brusques.

"Mais qu'est-ce qui ne va pas chez ce garçon ? Il ne retient que les mauvaises nouvelles ! Étais-je aussi pessimiste à son âge ?", s'interrogea Hadrian en se mordant la joue. "Oncle Hadrian... Toi aussi, tu as été blessé ?", questionna Harry, remarquant les bandages qui entouraient les bras et le visage du chasseur de primes.

"Oh, ce n'est rien de grave. J'ai juste un peu trop forcé sur une mission professionnelle. Ce ne sont que quelques égratignures", déclara l'homme en contractant ses biceps, histoire de montrer à son neveu qu'il était hors de danger.

Un soupir de soulagement s'échappa des lèvres d'Harry avant qu'il ne se laisse retomber sur son lit. Son regard se perdit au plafond, tandis que son oncle l'observait en silence. Finalement, Hadrian décida de rompre le calme qui régnait dans l'infirmerie.

"Tous les élèves pétrifiés ont été ramenés à la vie, même ce fichu chat", commença-t-il avec un clin d'œil. "Je suis fier de toi, Harry. Vraiment. Je sais que je t'ai beaucoup demandé depuis mon arrivée, persuadé d'agir pour ton bien. Mais j'ai réalisé que je me trompais. Je ne faisais qu'imposer mes propres aspirations d'un monde sans mages noirs, te jetant tête baissée dans des situations périlleuses. J'en suis sincèrement désolé."

Harry redressa la tête à ces paroles. Lui qui se sentait profondément redevable envers l'homme qui lui avait offert une famille, trouvait ces excuses excessives. "Arrête-toi là, oncle Hadrian. Tous les jours, les semaines… même les mois aujourd'hui, que j'ai passés depuis ton arrivée dans ma vie sont de loin les meilleurs que j'aie jamais connus. Grâce à toi, mes cauchemars atroces et ces fichus maux de tête ont disparu. Grâce à toi, j'ai des amis dans toutes les maisons de l'école et des alliés formidables, comme Daphné. Et surtout, je suis plus fort que jamais. Si je me retrouve ici, c'est uniquement de ma faute. J'ai suivi Daphné car je ne voulais pas la laisser seule face à tout cela. Ne t'en veux pas, s'il te plaît."

Hadrian observa le garçon, figé dans son fauteuil. À cause des bandages sur son visage, il n'avait pu remettre son bandeau. À la place, il portait des lunettes factices dont les verres étaient complètement opaques.

Et pour la première fois depuis longtemps, il sentit une larme couler sur sa joue droite. Il leva lentement la main, essuya le liquide salé et regarda à son tour le plafond. "Je ne savais même pas que cette partie de mon cerveau fonctionnait encore", murmura-t-il avant de rire doucement.

"Je vois Harry. Si c'est ce que tu ressens, je ne te manquerai pas de respect en m'excusant de nouveau dans ce cas. Au lieu de cela, j'aimerais te proposer... plus."

Hadrian se leva alors, attirant l'attention du Gryffondor qui le fixa intensément. "Je ne pourrai pas toujours être là pour te protéger. C'est pourquoi j'aimerais te rendre plus fort. Encore plus fort que tu ne l'es déjà ! Pour que tu puisses protéger ceux que tu aimes sans devoir constamment compter sur les autres. Ton noyau magique grandit sans cesse, et si je te prodigue un entraînement adéquat, il surpassera celui d'un sorcier adulte en pleine forme en quelques mois. Mais pour cela, il te faudrait quitter Poudlard le temps de cet entraînement. Cela peut prendre un mois, six mois, un an, deux... Je ne sais pas. Ce sera terriblement intense, et d'une durée que je ne peux moi-même déterminer. Mais une fois que tu en auras terminé... eh bien, pas besoin de te faire un dessin", expliqua-t-il longuement, fixant Harry dans l'attente.

Il jouait gros ici. Mais s'il ne laissait pas le choix à Harry et le forçait à subir cet entraînement, il s'en voudrait jusqu'à la fin de ses jours."J'ai besoin d'y réfléchir, oncle Hadrian. Ce n'est pas que je n'en aie pas envie, mais je ne sais pas si je suis prêt à abandonner tous les autres comme ça. Est-ce que je peux y réfléchir ?", demanda le garçon, inquiet de blesser les sentiments de l'homme envers qui il était tant redevable.

"Nous avons beaucoup de choses à accomplir, Harry. Je préférerais donc que tu prennes ta décision rapidement. Cependant, si tu as besoin d'une semaine supplémentaire pour réfléchir, je ne m'y oppose pas. Prends ton temps, et informe-moi de ta décision par lettre", affirma l'homme en se rapprochant d'Harry.

Soulagé de voir son neveu en bonne santé, il le serra dans ses bras. Harry enfouit sa tête contre la poitrine musclée de son oncle, se sentant de nouveau en sécurité. Il avait toujours eu du mal avec les contacts physiques, sans doute grâce aux Dursley. Mais cette fois-ci… il était heureux.

"Tout ira bien, Harry, je te le promets", murmura l'homme le plus âgé dans l'oreille de son neveu.

L'étreinte dura quelques instants de plus, avant que les deux hommes ne se séparent et qu'Hadrian ne quitte l'infirmerie. En sortant, il aperçut Daphné qui attendait patiemment à côté de la porte. Il lui adressa un sourire et un clin d'œil, faisant rougir la jeune fille qui détourna ensuite la tête. "Il est tout à toi", déclara-t-il avant de s'éloigner à grands pas.

01/03/1993, 23H43, Poudlard, Ecosse:

"Ma sœur va bien. Les médicomages ne comprennent toujours pas pourquoi elle ne se réveille pas, car tout son corps fonctionne normalement. Même sa magie et son noyau sont intacts", déclara Daphné, brisant le silence dans la salle de classe vide.

Enfin vide, si l'on ne comptait pas Daphné elle-même et Harry assis face à elle.

Après une brève discussion à l'infirmerie le jour de son réveil, il n'avait plus reparlé. Harry, après avoir rassuré ses amis quant à son bien-être, s'était isolé afin de réfléchir à la proposition de son oncle. Daphné, quant à elle, souffrait également seule de l'état de sa sœur. Harry remerciait du plus profond de son cœur Tracy Davis pour être la source d'énergie et de positivité qu'elle était, car elle était la seule qui arrivait à faire monter un sourire sur le visage de la Serpentard.

Le jeune héros du monde sorcier hocha la tête, avant de baisser la tête. Daphné, voyant cela, poussa un soupir fatigué et reprit la parole : "Tu vas partir, n'est-ce pas ?"

La dureté dans le ton de voix de la blonde sortit Harry de son cheminement de pensées. "Alors… tu nous as entendus ce jour-là", souffla-t-il, semblant déjà s'attendre à ce que la fille sache.

"Je pense en effet le faire. Je ne sais pas combien de temps cela va durer, mais on ne peut pas continuer chaque année comme ça. À chaque fois, tu es blessée, et tu finis inconsciente. D'abord lors de la partie d'échecs, pour me protéger, et là encore, avec le Basilic, pour la même putain de raison. Je ne veux plus que tu te mettes en danger pour moi. Je dois devenir plus fort ! Je n'ai pas le choix !" déclara-t-il avec assurance en serrant les dents, ses yeux émeraudes brillant plus fort que jamais.

Cette force sous-jacente envoya des frissons dans la colonne vertébrale de Daphné. L'espace d'un instant, elle vit l'homme puissant et fiable que deviendrait Harry s'il suivait ce chemin. Pourtant, au fond d'elle... Elle voulait qu'il reste.

D'ordinaire, sa logique avait toujours réussi à battre ses émotions. Cependant, cette fois-ci, ils étaient à égalité. Pour cette raison, elle n'arriva pas à répondre au garçon qui lui faisait face.

"Je suis désolé de partir comme ça Daphné. Mais je reviendrai, c'est une promesse. Ce jour-là, je pourrai être vraiment le garçon que tu mérites", promit-il en serrant les poings.

Daphné dût se mordre les lèvres pour ne pas laisser échapper de larmes. "Ce que je veux dans tout ça, on s'en fout ?!" cria-t-elle intérieurement.

Au lieu d'exprimer cela à voix haute, elle se leva, mouvement copié par Harry. Le garçon se forçait à chercher une quelconque réaction sur le visage de la blonde, mais... rien. Il savait que Daphné avait toujours été très douée pour dissimuler ses émotions, et aujourd'hui il en avait la preuve. Bien que… s'il avait regardé ne serait-ce qu'une seconde auparavant, il aurait alors pu voir une fille inquiète sur le point de s'effondrer devant lui.

Pensant que la jeune fille souhaitait partir, Harry s'apprêta à se diriger vers la porte. Cependant, avant qu'il n'ait le temps de le faire, il sentit une paire de lèvres chaudes se poser sur les siennes. Puis, l'instant d'après, un cœur battit contre le sien.

Le baiser ne dura que quelques secondes, mais il eut l'impression de durer une éternité.

Leurs lèvres se frôlèrent délicatement, comme un papillon effleurant une fleur. Le tout était bordé d'une innocence indéniable, les deux n'ayant jamais embrassé quiconque de cette façon du long de leur jeune existence.

Le monde autour des deux adolescents s'estompa. Il n'y avait plus que Harry et Daphné, seuls dans cette salle de classe. Harry ressentit la chaleur du corps de Daphné contre le sien, le parfum de ses cheveux, la douceur de ses lèvres.

Il n'avait jamais été très doué pour comprendre ses émotions, mais cette fois-ci, il était sûr. Quoi qu'il advienne dans le futur, quoi qu'il lui faille endurer, la blonde en face de lui survivrait, même s'il devait vendre son âme au diable pour y parvenir.

Au bout de cinq secondes, elle se recula, le regardant droit dans les yeux avec un sourire sincère. "Je t'attendrai... espèce d'idiot."

Elle quitta ensuite précipitamment la salle, laissant Harry plus déterminé que jamais, seul.

"Je me fiche que tu m'effaces de ton cœur avant mon retour... Je ferai tout pour te protéger. Je ne perdrai plus personne de ma famille."

Harry quitta alors la salle à son tour. Après tout, il avait une lettre à écrire et des affaires à préparer.

01/03/1993, 23H47, Poudlard, Ecosse:

Daphné contemplait le ciel étoilé depuis la tour d'astronomie. Elle ignorait les raisons de son geste impulsif.

Cependant, elle avait quelques hypothèses. La principale étant que, pour l'une des rares fois de sa vie, la logique avait été vaincue par ses émotions... Et cela pour une personne qui n'était même pas de sa famille !

Fixant les différentes constellations, elle prit également sa décision. Même si elle ne pouvait quitter Poudlard, elle s'entraînerait.

Elle n'était pas une demoiselle fragile ayant besoin d'être constamment protégée, comme semblait le penser Potter. Et elle le lui prouverait."

Tu verras, Potter. Je n'aurai plus besoin d'être sauvée. Et alors, ce jour-là... Mon cœur et ma logique pourront enfin atteindre cette harmonie que je recherche tant..."

TIME SKIP


Voilà ! Alors, normalement moi je ne fais pas de pause (donc NORMALEMENT il y a bien un chapitre jeudi prochain)

Sinon, j'espère que cela vous a plus. Beaucoup de choses ont changé en peu de temps. Hadrian a enfin brisé ce blocage, Harry et Daphné se sont trouvés un objectif, et Fortuna fait désormais partie de l'aventure de plus belle.

Ce chapitre marquant donc un changement comme je le disais, je serais curieux d'avoir vos avis jusqu'ici (si vous avez la flemme, c'est pas grave, je suis comme vous hahaha !). Sinon, avis ou pas, j'espère que tout vous plaît, et que vous continuerez de lire la suite, ne serait-ce que par curiosité.

Je me questionne constamment quant à la tournure que je veux que tout cela aie, et pour l'instant tout peut changer à tout moment. Alors, qu'adviendra-t-il d'Harry, d'Hadrian et de leurs proches ? On verra bien ;)