Chapitre 1:

Le temps d'après

Le sursaut qu'il fit en se réveillant était habituel, tout autant que le cri qui resta bloqué dans sa gorge. La respiration courte Harry regarda autours de lui, à l'affût d'une attaque. Il n'y avait rien, comme d'habitude. Juste la pénombre dans laquelle sa chambre était plongée. Depuis la fin de la guerre il n'arrivait plus à dormir dans le noir complet, il laissait donc les volets ouverts pour laisser entrer la lumière des réverbères. L'angoisse qu'avait causé son cauchemar persista cependant, le laissant le souffle court et tremblant. Comme d'habitude. Il se recroquevilla contre la tête de lit, s'enveloppant de la couette et prit de grande inspiration pour essayer de calmer la panique qui s'installait. Il était à peine quatre heure du matin et malgré la fatigue Harry savait qu'il ne parviendrait pas à se rendormir. Comme d'habitude. La guerre lui laissait de sérieux traumatismes, enfin s'il devait être honnête, ils remontaient bien avant cela.

Avec un soupir las il se leva après avoir retrouvé un certain calme et enfila un jogging avant de descendre à la cuisine sur la pointe des pieds. Rémus et Tonks dormaient au premier ainsi que son filleul et il ne voulait pas les réveiller. Surtout que les jeunes parents dormaient bien peu avec Teddy qui commençait à faire ses dents. Heureusement, il avait appris à connaître chacune des marches qui grinçaient. Une fois dans la cuisine il fit attention de rester aussi discret pour se servir un verre d'eau afin d'éviter de déranger Kreattur qui avait refusé de quitter son nid miteux derrière la chaudière, malgré le fait qu'il lui ait proposé de prendre une chambre inutilisé du dernier étage de la maison Black. Après la guerre Harry avait appris que Sirius lui avait tout légué. L'elfe avait insisté pour qu'il le garde à son service, il ne savait pas vraiment pourquoi mais il semblait l'avoir accepté comme maître – Harry détestait ce terme – et s'évertuait à le satisfaire du mieux possible. De ce fait le vieil elfe avait commencé une véritable transformation de la maison en commençant par le grenier. Harry estimait que d'ici une semaine l'elfe commencerait son étage. Il avait laissé le champs libre à Kreattur pour redécorer tant que c'était lumineux et qu'il n'y avait plus de têtes d'elfes sur les murs. Nymphadora avait donné quelques directives, notamment pour leur chambre et celle de Teddy. Harry pensait offrir la maison Black à Rémus et Dora.

Après la dernière bataille, il avait passé quelques jours chez les Weasley. Mais il s'était vite sentit de trop, pas à sa place. Alors il était venu s'installer au square Grimmaurd. Il avait invité Rémus à le rejoindre avec Tonks et Teddy. Leur maison avait été détruite durant la guerre et depuis ils vivaient entassés chez les parents de Nymphadora. Alors Harry avait proposé qu'ils viennent. La maison des Black était trop grande pour lui tout seul, et il ne s'y sentait pas vraiment à l'aise. Il était attaché au lieu évidemment mais le souvenir de Sirius étaient trop douloureux. Harry préférait pourtant être ici que chez les Weasley. Il adorait la famille, là n'était pas le soucis. Le soucis était la culpabilité qu'il ressentait en voyant tout le monde affronter comme il pouvait la mort de Fred et celle qui le détruisait petit à petit en voyant la déception dans les yeux de Molly. Tout le monde avait pensé qu'une fois la guerre fini Harry retournerait vers Ginny. Mais il n'avait pas pu, tout ce temps où il avait été sans elle avait permis de lui faire comprendre qu'il ne l'aimait pas. Du moins pas de cette manière. Il le lui avait expliqué et elle avait semblé compréhensive. Il avait appris plus tard par Hermione qu'elle avait eu le cœur brisé. Mais Harry, malgré la culpabilité qu'il ressentait, préférait ça que de faire semblant pour ne pas la blesser. C'est ainsi que deux semaines à peine après la grande bataille il était venu au square Grimmaurd.

Une semaine plus tard Rémus et sa petite famille l'avait rejoint. Depuis près de deux mois ils cohabitaient ensemble, semblant chacun se remettre petit à petit des événements passés et des pertes que la guerre avait causé. Enfin pour Harry, il ne s'agissait que d'une façade. Un mois après la fin de la guerre Harry avait connu ses premiers cauchemars. Le manque de sommeil ne cessait de s'accumuler mais fermer les yeux étaient bien trop terrifiant. Il ne savait pas à qui en parler, parce que tout le monde autour de lui se battait pour reprendre sa vie en main. Et Harry suivait le mouvement en masquant son mal-être, essayant de l'ignorer. De toute façon il avait l'habitude des cauchemars, il pouvait remercier Voldemort et les Dursley pour ça.

Après un moment d'absence, Harry revient à la réalité et regarda son verre vide qu'il tenait prêt pour se servir de l'eau. Secouant la tête pour reprendre ses esprits il finit par faire couler un peu d'eau dans son verre qu'il avait trop longtemps contemplé. Puis il remonta au salon et s'assit dans un fauteuil reprendre la lecture du livre qu'il avait commencé le matin précédent. C'était un livre plutôt intéressant de la bibliothèque des Black qui traitait de traditions sorcières. Harry aurait aimé que son parrain soit là pour lui en parler lui-même. Il essaya cependant de ne pas trop y penser, ça faisait trop mal.

Quelques heures plus tard il entendit les pleurs de son filleul et des pas précipités. Il n'y avait pas à dire, il y avait du bon à être un papa garou. Avec son ouïe fine, Rémus ne tardait jamais à rejoindre son fils. Peu après le jeune père descendait avec un Teddy affamé dans les bras. Ce dernier oublia un instant son ventre en voyant son parrain et tendit ses petits bras vers lui. Amusé Rémus amena son fils à Harry en souriant.

« - Mais oui mon ange Harry est génial et tu le préfères à ton vieux père qui va se dépêcher de faire ton biberon ! » Fit Rémus en souriant et en embrassant le front de l'enfant qui se blottissait déjà contre Harry avec bonheur. « Déjà debout ? » Remarqua-t-il en suite.

« - Je suis un lève tôt. » Expliqua simplement Harry avec un sourire en câlinant son filleul avec la même tendresse qui lui avait manqué petit.

L'homme se satisfit de sa réponse et partit en cuisine pour préparer le fameux biberon qui lui avait valu un réveil à six heure cinquante. Pendant ce temps Harry regarda un instant le petit Teddy qui avait fourré son pouce dans sa bouche et triturait son doudou de sa main libre. Harry reprit sa lecture tranquillement avec un sourire sur les lèvres. Si Harry ne se montrait pas tactile avec les gens en général, il adorait offrir des câlins à son filleul qui ne cessait d'en demander. En vérité ce n'était pas vraiment qu'il n'était pas tactile, c'est surtout qu'il avait peur des contacts avec les autres. Il ne pouvait empêcher son corps de se tendre quand quelqu'un le touchait. Il doutait que les gens l'aient remarqués vu que Molly ne cessait de l'enlacer pour le saluer à l'instar d'Hermione. Harry avait beaucoup de mal à vraiment apprécier ces échanges, même s'il était touché de l'attention. Cependant ça faisait partie des choses qu'il cachait. Parce qu'il ne pourrait jamais avouer pourquoi il réagissait ainsi si on le lui demandait, il avait bien trop honte.

Rémus revint rapidement avec le saint graal de l'enfant qui tendit les bras vers son père en poussant de petits cris impatients qui firent rire autant Harry que l'ancien maraudeur. Avec tendresse et amour Rémus repris Teddy contre lui et s'assit sur le canapé.

« - Patience mon ange ça arrive. » Fit-il en présentant le bout de caoutchouc à son enfant qui l'attrapa entre ses lèvres, ses mains venant se poser sur celle de son père. « C'est que t'étais affamé ma parole ! »

« - C'est parce qu'il use trop d'énergie pour grandir. C'est fou comme il change en si peu de temps. »

« - C'est vrai, encore un peu et il te dépassera. » Rit l'homme sans lâcher son fils du regard.

Il ne vit pas Harry lui tirer la langue, mais le devina sans mal. Harry se recala dans son fauteuil, jetant un œil à l'extérieur. Depuis quelques temps la grisaille avait élu domicile en Angleterre et Harry en déprimait un peu. Parfois il se demandait si le temps n'était pas influencé par les événements récents et que l'Angleterre avait besoin de se remettre, elle aussi, de la noirceur qui l'avait habité. Quoiqu'il en soit il aurait aimé pouvoir sortir faire un tour mais c'était un peu compromis avec le temps instable et les pluies intempestives.

« - Tu as des nouvelles de Ron et Hermione ? » Fit Rémus après quelques instants de silence, seulement perturbé par les déglutitions de Teddy.

« - J'ai reçu un hibou d'eux avant-hier. Ils ont réussi à retrouver la trace des parents d'Hermione. Ils ont rendez-vous avec le ministre australien pour avoir une autorisation d'utiliser la magie sur des moldus sur leur territoire. Heureusement Shacklebolt avait donné une lettre à Hermione en prévision afin d'appuyer sa demande, Ron est optimiste mais je crois qu'Hermione s'inquiète. Elle a peur que ses parents ne retrouvent pas la mémoire ou qu'ils ne comprennent pas son geste. » Déclara Harry.

Quelques semaines plus tôt ses meilleurs amis étaient partis à la recherche des parents amnésique d'Hermione ce qui les avait menés en Australie. Ils avaient voulu qu'il vienne avec eux mais Harry avait refusé en arguant que cela leur ferait du bien de faire ça ensemble, simplement tous les deux. Sans personne pour déranger leur couple naissant. Même si cela faisait trois mois qu'ils vivaient le parfait amour, Hermione et Ron habitaient au Terrier avec beaucoup de monde et peu d'espace pour l'intimité. Et puis Harry ne voulait pas tenir la chandelle. Certes il était avec un couple ici aussi mais au moins il y avait Teddy.

« - C'est la meilleure sorcière de votre génération, elle n'a pas à s'inquiéter de la réussite du sortilège. Et je suis persuadé que les parents d'Hermione comprendront. Après tout elle n'a fait que les protéger. »

« - C'est ce que je lui ai dit. Mais la connaissant elle continuera à se faire un sang d'encre. »

« - C'est sûr. Tu as réfléchi à la proposition du ministère ? » Demanda ensuite Rémus en posant le biberon sur la table basse avant de faire faire son rot à son fils.

« - Oui. Je ... je ne sais pas à vrai dire. Je crois qu'il serait mieux que je fasse ma dernière année, que je passe mes ASPICs. Sinon on m'accusera d'être un usurpateur qui a profité de son rôle dans la guerre pour avoir le poste. » Répondit-il en fixant le tapis, imaginant sans mal ce qu'on pourrait lui reprocher.

« - C'est plutôt sage comme décision et ça te permettra de réfléchir à ton avenir. A moins que tu veuilles toujours devenir Auror ? »

« - Je ... je ne sais pas. » Admit-il après un certain temps.

Avant tout ça il avait pensé vouloir suivre les traces de son père et devenir Auror. Mais plus il y réfléchissait et plus il en doutait. A vrai dire, il avait l'impression de devoir le devenir. Parce que c'était ce que tout le monde sorcier attendait de lui : qu'il devienne Auror et erratique les mages noirs qui pourraient apparaître. Pourtant, au fond de lui, Harry ne le voulait pas. Il voulait vivre normalement sans avoir sa vie mis en péril chaque fois qu'il sortait de chez lui. Ne plus porter le poids du monde sur ses épaules, une fois lui avait déjà bien plus que suffit. Mais que faire ? Il se sentait perdu.

« - Tu as encore le temps d'y réfléchir petit cornedrue, prend le temps qu'il te faut pour trouver ta voie. »

Pour ça, Harry adorait Rémus. Il était le seul avec Dora à ne pas lui mettre de pression, à le conseiller tranquillement sans jamais rien attendre de lui. C'était reposant d'avoir quelqu'un comme ça dans son entourage. Avec un sourire tranquille Harry regarda Teddy qui s'était rendormi contre son papa en bavant sur son épaule. C'était adorable. Rémus semblait fait pour être père. Il était calme tout autant que blagueur, doux et aimant. Harry se disait souvent qu'il aurait aimé un père comme lui.

« - Rémus, j'ai ... » Il prit un temps pour essayer de formuler correctement ce qu'il voulait dire, tandis que le plus âgé lui prêtait attention. « En fait, j'aimerais vous offrir la maison à toi et Dora. »

Rémus en resta surpris quelques instant. Est-ce qu'Harry se rendait compte de ce qu'il disait ? Une maison valait une fortune, surtout une comme celle-ci. Et pourquoi diable voulait-il la leur offrir, c'était la maison de Sirius. Celle qu'il lui avait légué. Harry, qui se trituraient les doigts, attendant la réaction de Rémus avec appréhension.

« - J'y ai beaucoup réfléchi. Je suis attaché à cet endroit évidemment, c'était la maison de Sirius. » Commença Harry en voyant le silence s'éterniser, faisant écho aux pensées de Rémus. « Mais c'est justement le problème. Elle me le rappelle trop et je ne me vois pas y vivre. Et au lieu de la laisser dépérir autant qu'elle soit utile pour des personnes en ayant besoin. Surtout qu'ainsi elle reviendrait à nouveau à un Black d'une certaine manière. » Déblatéra Harry avant que l'homme ne le coupe.

Il savait que Rémus n'était pas du genre à accepter de tel cadeau. Mais il voulait vraiment qu'elle lui revienne. Il espérait aussi qu'ainsi on puisse lui pardonner un peu de tous ce dont il était coupable. Tous les morts qu'il avait causé, les destructions et le malheur qu'il avait fait s'abattre sur le monde sorcier parce qu'il avait eu le malheur de naître. Mais ça il était hors de question qu'il le dise un jour à quelqu'un.

« - Harry c'est vraiment généreux de ta part mais ... »

« - Ne refuse pas Rémus. Sirius serait content qu'elle te revienne. Je sais que c'est difficile pour toi et Dora en ce moment et cette maison vous permettra d'avoir déjà moins de soucis. Prenait ça comme un cadeau de mariage de ma part. Ça ne se refuse pas un cadeau. » Fit Harry un peu brusquement et à court d'arguments. Il ne voulait pas que Rémus refuse.

« - Harry calme toi. » Fit le plus âgé avec un sourire tendre. « J'allais te dire qu'il fallait que j'en parle avec Dora avant, ça la concerne aussi. On en rediscutera tous ensemble plus tard. »

Harry hocha la tête et se rassit dans son fauteuil qu'il n'avait pas eu conscience de quitter. Il se sentait un peu fatigué d'un coup mais refusait de dormir pour le moment, il verrait pour aller à la sieste en même temps que Teddy en début d'après-midi. Il serait libre de faire des cauchemars dans sa chambre qu'il aurait insonorisé. Ils finirent par se lever et aller en cuisine. Kreattur était levé et préparait leur petit déjeuner. Rémus installa son fils dans un petit berceau et rejoignit Harry qui s'était déjà assis devant son bol de thé. Leur repas commença dans le calme jusqu'à ce qu'ils entendent un sacré capharnaüm à l'étage. Rapidement ils virent Dora apparaître dans la cuisine, affolé. Elle sautillait pour finir de nouer son lacer en tenant sa baguette entre ses lèvres, ses cheveux étaient ébouriffés et elle avait encore la marque de l'oreiller sur la joue.

« - Rem pourquoi tu ne m'as pas réveillé je suis en retard ! » S'écriât la jeune maman en attrapant un toast et se dirigeant vers son enfant endormis pour l'embrasser avant de partir.

« - Dora ... » Dit Rémus tandis qu'Harry se demandait comment il pouvait avoir l'air aussi doux qu'amusé.

« - Quoi ? » Elle s'arrêta sur le pas de la porte, fixant son fiancé sans comprendre.

« - Quel jour sommes-nous ? »

« - He bien... »

Tonks réfléchit quelques instants, son cerveaux n'étant pas encore tout à fait réveillé. Puis elle comprit, arquant ses sourcils et ouvrant la bouche en un O comique.

« - Je suis en vacances ? » Finit-elle par dire plus comme une affirmation qu'une réelle question.

« - Tu es en vacances ma chérie. » Lui répondit Rémus toujours aussi amusé.

Dora finit par s'assoir lourdement à côté de Rémus, mangeant plus tranquillement le toast qu'elle avait attrapé plutôt que d'essayer de l'engloutir. Rémus prit une gorgé de son café regardant la femme à ses côtés du coin de l'œil, amusé.

« - Tu as finis de te moquer de moi Rémus ? »

« - Je vais avoir le droit à mon bisous du matin ? »

Souriant Dora se pencha vers lui pour lui accorder un baiser avant de retourner à son petit déjeuné. Harry avait tous suivis avec amusement. Les deux formaient un couple équilibré dont rien ne semblait pouvoir séparer. D'un côté on avait la maladroite et étourdis Nymphadora Tonks, qui apportait un vent de fraîcheur à la vie de son conjoint. Et de l'autre Rémus Lupin sérieux et blagueur qui permettait à sa conjointe soutiens et amusement. Harry les trouvait adorable.

Alors que Teddy s'agitait dans le berceau, Harry le rejoignit, abandonnant son petit déjeuné à peine commencé et récupéra l'enfant. Ce dernier tue immédiatement ses chouinnements pour babiller des choses inintelligibles à son parrain qui lui souriait. Harry adorait les enfants et plus particulièrement son filleul. Teddy se blottit contre lui et Harry lança un regard aux parents dans une question muette. Une fois leur aval obtenue il se dirigea avec l'enfant au premier dans le salon où se trouvait les jouets préférés de Teddy.

Ils passèrent l'heure et demi suivante à s'amuser avant que bébé Teddy ne montre des signes de fatigues. Harry l'emmena dans sa chambre le changer, Rémus et Dora étant toujours dans la cuisine. Il se doutait que les deux devaient discuter de la proposition qu'il avait faite. Il coucha ensuite l'enfant, lui redonnant sa peluche qu'il tritura de sa main gauche suçant déjà son pouce droit. Harry ressortit en silence et regagna le salon en vue de finir son livre. Seulement Rémus et Tonks l'attendaient déjà. Tous deux étaient assis sur le canapé et interrompirent leur conversation quand il entra, lui adressant chacun un sourire bienveillant.

« - Alors ? » Fit-il en prenant place dans le fauteuil qu'il occupait toujours.

« - Alors Rémus et moi sommes vraiment touché Harry et nous pensons accepter si tu nous permets d'y apposer nos conditions. » Commença Dora. « Tout d'abord nous aimerions que tu gardes une chambre ici. Tu seras toujours le bienvenue, cette maison sera toujours la tienne si tu en as besoin Harry. Aussi, tu ne devras partir que quand tu auras fini tes études, pas avant. »

« - Nous aimerions aussi te verser un loyer ... » Ajouta doucement Rémus.

« - Non, ce n'est pas la peine de me verser un loyer, si je vous la donne ce n'est certainement pas pour que vous me deviez quoique ce soit. Je le fais parce que j'en ai envie. Vraiment. » Insistât-il en voyant leur air sceptique. « Ça me fait déjà plaisir que vous gardiez une chambre pour moi. » Sourit-il réellement touché par ce fait plus qu'il ne le montrait.

En milieu d'après-midi, comme le temps s'était maintenue Rémus proposa de sortir se balader. Il n'eut pas à beaucoup argumenter pour convaincre tout le monde. Dora portait Teddy en écharpe de tel manière qu'il pouvait admirer ce qui l'entourait facilement. Harry fut content de sortir. Il aimait se balader ainsi, il le faisait souvent l'été. Il se rembrunit un peu à cette idée, parce qu'il partait se balader surtout pour échapper aux Dursley. Il chassa les souvenirs qui remontaient, il était toujours à fleur de peau du cauchemar de la sieste et ne voulait pas faire une crise de panique maintenant. Alors il refoula tout, prenant de grandes inspirations. Continuant de marcher au côté de Rémus qui expliquait à son fils tout ce qu'il voyait. Ils arrivèrent bien vite aux abords plus animé de la ville. Le monde autour d'eux ne cessait de croître et Harry n'aimait pas ça. Il détestait la foule. Cependant leurs sorties étant rare il prit sur lui, ne voulant pas décevoir les autres et puis il gèrerait comme d'habitude. C'est ce qu'il crut jusqu'à ce que l'on cris son nom. Il se figea un instant et regarda autours de lui. Un gamin d'environs douze ans le désignait du doigt à sa mère qui se pencha pour vérifier ce que regardait son fils. Le cœur cognant contre sa poitrine Harry eut l'impression d'être déconnecter.

Quand il revint à lui un amassement de gens s'était formé autour de lui et par réflexe il colla un sourire sur son visage, serrant les mains qu'on lui tendait. De toute part on le remerciait, le complimentait pour ce qu'il avait accomplis. Puis un femme le pris dans ses bras le figeant sur place. Une autre fit de même et Harry eu l'impression que sa peau le brûlait. S'il l'avait pu il aurait transplané pour se trouver au manoir Black. Et puis parmi les louanges il entendit un commentaire acerbe, sans voir qui le prononçait.

« - Mon frère est mort à cause de votre guerre, parce que vous avez disparu des mois durant en laissant les gens crever. »

Harry en eu le souffle coupé comme si on venait de lui donner un coup de poing dans l'estomac. Il se reprochait déjà d'avoir mis tant de temps dans la chasse aux horcruxes mais l'entendre d'un autre était douloureux. Il ne fut pas vraiment conscient de ce qu'il se passa ensuite, il se souvenait d'entendre Teddy pleurer au loin, de voir Rémus se mettre devant lui et l'excuser : il devait s'en aller à présent. Et comme un automate il avait suivi Rémus à travers la foule, il n'y avait pas plus d'une dizaine de personnes mais c'en n'était pas moins étouffant. Il serra quelques dernières poignées de mains en passant. Puis rapidement ils s'éloignèrent du centre-ville, Harry avait fini par mettre la capuche de son sweat et enfoncer ses mains tremblantes dans ses poches. Quand il reprit ses esprits, ils étaient déjà bien éloignés et Dora finissait de calmer Teddy qui avait pris peur.

« - Qu'est-ce que les moldus ont pensées ? » Fut la première chose que son esprit encore troublé arriva à dire.

« - Ils ont cru qu'une célébrité était présente et ils ont essayé de voir, je crois même qu'il y a eu des photos de prises. » Lui répondit Dora amusé par la situation.

« - Désolé ça a gâché la balade. » Et la culpabilité l'envahi à nouveau, il avait encore fait foirer quelque chose, tout avait pourtant si bien commencé.

« - Ne t'en fait pas ce n'est rien de grave Harry et puis ça nous laisse un souvenir. » Sourit Rémus.

Harry ne fut pas vraiment convaincu mais ne répliqua rien d'autre. Il sentait encore ses mains trembler sous l'angoisse qui l'avait saisie un peu plus tôt et il ne savait pas comment il avait pu le cacher à Rémus et Dora. Mais il avait réussi et ce n'était pas plus mal. Finalement ils prirent le chemin du retour ce qui soulagea grandement Harry qui se promit de ne plus sortir en ville. S'il aimait se balader il préférait largement le faire sans être dérangé. Quoiqu'en y pensant plus sérieusement il n'était plus sûr de pouvoir le faire quelque part. La campagne lui rappelait les Dursley, la ville attiré trop de monde et la forêt ... il ne préférait même pas y penser. Comment pourrait-il s'évader maintenant, rien que l'idée de rester enfermé l'angoissait, tout autant que les sorties. Prenant partis de ne pas trop y réfléchir pour le moment il repoussa angoisse et panique au fond de lui.

Quand ils arrivèrent à square Grimmaurd Teddy s'était rendormi et Dora le déposa dans son berceau. Rémus regarda Harry s'installer dans son fauteuil, prêt à reprendre le livre avec lequel il l'avait trouvé le matin même. Il hésita à lui parler de ce qu'il s'était passé, il avait bien vu que ça l'avait chamboulé mais ne savait comment aborder les choses sans le froissé ou le braqué. Il avait bien remarqué qu'Harry évitait certains sujets. Il ressemblait beaucoup à Lyli de ce côté-là. Si James était du genre à exprimer facilement ce qui le dérangeait, Lyli avait tendance à ne rien dire et à garder pour elle. Rémus l'avait plusieurs fois aidé à se sortir de ses crise d'angoisse. Il se demanda si Harry en faisait aussi. Mais c'était si délicat de parler de ce genre de chose, parce que s'il se sentait proche de Harry il n'avait pas passé tant de temps que ça ensemble.

« - Harry ? » Le susnommé releva la tête de son livre pour regarder Rémus qui avait l'air mal à l'aise. « Si jamais tu as besoin de parler, je suis là, peu importe quand. »

Il s'était finalement décidé par commencer avec une approche en douceur. Ce n'était rien s'il ne lui disait rien aujourd'hui mais au moins Harry savait qu'il avait une oreille attentive pour l'écouter. Rémus lui adressa un sourire tendre et Harry lui répondit par le même. La proposition le touchait mais il ne dirait jamais rien, personne ne pouvait comprendre et personne ne devait savoir. Puis en revenant à son livre il se dit qu'il fallait qu'il fasse plus attention. Il ne fallait pas que les gens apprennent certains secrets sur son passé, parce qu'il en avait trop honte. Que penserait le monde sorcier s'il savait quel faible il est en réalité ?

Quand Harry pénétra dans la cuisine ce soir-là il fut surpris de voir Rémus et Dora déjà attablé avec plusieurs plats sur la table. Habituellement il était le premier arrivé et les plats n'était pas sur la table, il y avait simplement les assiettes pleines. Il chercha s'il n'y avait pas quelques choses à fêter. Les deux adultes sortirent leur baguette à son entrée et firent apparaître quelques étincelles.

« - Joyeux anniversaire ! » S'écrièrent-ils dans un même ensemble, surprenant Harry.

Il lui fallut plusieurs seconde avant de réaliser qu'on était effectivement le trente et un juillet. Il l'avait oublié. Un sourire sincère, si rare chez lui ces derniers temps, fendit doucement son visage. En regardant à nouveau la table il remarqua que les plats contenaient ce qu'il préférait, le touchant un peu plus. Des bougies flottaient et dansaient dans la pièce, accompagné par les guirlandes multicolores et une étoile filante qui écrivait sans cesse "Joyeux anniversaire Harry".

« - Merci ... » Dit-il après un moment et il s'installa face aux deux adultes qui l'invitèrent à le faire encore émut par cette surprise.

Rémus fit apparaître un chapeau cartonné qui s'installa sur sa tignasse brune avec amusement et Harry secoua la tête de dépit, arborant toujours un sourire. Puis le repas se déroula tranquillement. Rémus et Dora semblaient déterminer à le faire s'étouffer de rire. Tonks ne cessait de transformer son visage en un mélange de créatures. Elle essaya même d'embrasser Rémus avec le visage d'un strangulot. Rémus jura de la pétrifié jusqu'à Noël si elle osait, faisant rire Harry. Et d'aussi loin qu'il pouvait se rappeler ce fut le meilleur anniversaire qu'il ait jamais eu. Enfin ce fut surtout le premier qu'il fêtait réellement. En soufflant ses bougies il avait le cœur lourd d'émotions, à la fois heureux et mélancolique. Il aurait aimé que d'autres soit là. Il se reprit rapidement ne voulant pas se mettre à pleurer devant eux. Rémus lui servit ensuite une belle part de tarte à la mélasse qu'il dégusta lentement. Si Kreattur avait mauvais caractère, quoiqu'il se fût calmé depuis la fin de la guerre, on ne pouvait lui enlever son talent de cuisinier.

« - Nous sommes invités au Terrier demain pour fêter ton anniversaire avec les Weasley. Ils ont eu un imprévu aujourd'hui. » Lui expliqua Rémus tranquillement.

« - C'est pour toi, de Rémus et moi. » Dit Tonks en lui tendant un paquet.

« - Merci, mais il ne fallait pas. » Répliqua Harry surpris de recevoir un présent, il ne s'attendait jamais à recevoir quelques choses.

« - Dit pas de bêtises et ouvre-le. » Fit Rémus en souriant.

Doucement Harry déballât son cadeau, déjà heureux de simplement recevoir quelque chose. Il ne se précipita pas, enlevant le papier en prenant soin de ne pas le déchirer. Appréciant ce petit moment de réflexion, cherchant ce que les deux adultes pouvaient lui offrir. Il tomba sur une boîte en carton qu'il ouvrit doucement et écarta le papier de soie qui protégeait son présent. Enfin il tomba sur un morceau d'étoffe noir. Il le prit et le déplia délicatement, souriant en découvrant une robe sorcière d'extérieur. Fait pour servir de manteau, le tissus étais épais sans être lourd. Elle était cintrée jusqu'au torse et s'évasé sans trop d'exagération. Il ne pourrait pas faire d'aussi belle envolé de robe à la Severus Rogue avec mais cela lui convenait. La robe était d'un noire mate décoré de motifs brodés symétriques d'une teinte noire plus foncée qui partait des épaules et disparaissent progressivement jusqu'à la taille. La capuche était grande mais pas longue et pointu comme la plupart des cape. Il la trouvait magnifique. C'était sa première cape sorcière faite pour le quotidien outre celle de son uniforme qu'il n'avait pas changé depuis sa quatrième années. Il en fut stupidement ému. Parce que ce cadeau, au-delà de sa valeur matériel, prouvait que les personnes qui lui offraient, avaient pensé à lui au vu de la sobriété du vêtement.

« - Merci, elle est magnifique. » Il releva son regard émeraude brillant d'émotion et transpirant sa gratitude.

« - Mais de rien petit cornedrue, ça nous fait plaisir qu'elle te plaise. » Répondit Rémus qui n'avait pas besoin qu'Harry lui dise qu'il aimait la cape, il le voyait.

« - Essai-la ! » S'impatienta Dora, ayant hâte de le voir la porter.

Harry se leva et l'enfila doucement, la cape s'ajusta d'elle-même pour être parfaitement à sa taille. Les manches évasés couvrirent ses mains sans que cela ne soit handicapant. Il fit un tour sur lui-même baissant le regard pour voir ce que cela rendait et vit la cape raser le sol.

« - Elle est superbe ! Tu es vraiment beau comme ça Harry. Tu es fait pour les vêtements sorciers ! Je connais quelqu'un qui serait ravi de pouvoir refaire ta garde-robe ! » S'extasia Tonks en pensant à l'une de ses anciennes camarades de classe qui avait ouvert une boutique de vêtements sorciers. C'était d'ailleurs chez elle qu'ils avaient acheté la cape d'Harry.

« - C'est vrai qu'elle te va bien. » Sourit Rémus en cachant son trouble. Dans cette robe il avait revu James en Harry, il en portait souvent des semblable. Tonks dû s'en apercevoir malgré tout car elle posa discrètement une main sur son genou.

« - Merci ... » Rougit Harry en ne sachant plus où se mettre, n'étant pas vraiment habitué aux compliments.

Puis la remarque de Dora le fit réfléchir. C'est vrai qu'il n'avait pas beaucoup de vêtements et le peu qu'il avait, avaient un jour appartenu à son cousin et étaient trop grand pour lui. Avec la guerre il n'avait pas vraiment trouvé le temps d'aller s'en acheter. Il se dit qu'il serait bien d'y remédier. Puis il se souvint de la petite émeute de l'après-midi et se dit qu'il valait mieux oublier la virée shopping pour le moment. Il n'était pas prêt à revivre l'expérience de leur balade.

Il fut coupé dans ses pensées par Rémus qui lui tendit deux autres petits paquets, le faisant froncer des sourcils. Il avait déjà eu une cape qui avait dû coûter cher au couple, alors deux autres cadeaux n'étaient pas nécessaire il était déjà très content de celui qu'il avait. Et puis il savait que Rémus et Tonks ne roulaient pas sur l'or, Rémus reprenait le poste de professeur contre les forces du mal mais n'avait pas encore eu de paie il commençait officiellement mi-août. Donc pour l'instant ils n'avaient que le salaire de Dora. Mais avant qu'il ne puisse dire quoique ce soit Rémus prit la parole.

« - Celui-ci te vient de Sirius. » Il désigna le paquet de couleur prune. « Et celui-ci de tes parents. » Fit-il en tapotant le paquet rouge.

Dire qu'il était surpris était un euphémisme. Il regarda un moment les paquets sans les voir. Une boule d'émotion se formant dans sa gorge, il ne savait pas s'il s'agissait de joie ou de tristesse, sûrement un mélange des deux. Il se sentait prêt à pleurer. Les mains tremblantes il attrapa les deux cadeaux précautionneusement.

« - J'aurais dû te les offrir l'année dernière, mais je n'en ai pas eu le temps avec ce qu'il s'est passé. »

Harry prit le paquet de son parrain et l'ouvrir doucement, de la même manière que son cadeau précédent. Un morceau de parchemin plié en deux en tomba. Le ramassant il le lut avant de regarder ce que contenait la boîte. C'était une lettre de son parrain, il reconnut l'écriture.

« Cher Harry,

Si tu lis cette lettre à tes 17ans, c'est que malheureusement je ne suis plus là pour t'offrir moi-même ce cadeau. J'aurais aimé pouvoir être là mais je connaissais les risques et si je suis mort, c'est sûrement parce que je t'ai protégé. Ce cadeau fait partit de la tradition sorcière, à sa majorité un lord sorcier reçoit le symbole familial le désignant comme futur dirigeant de sa maison. Comme je n'ai pas eu d'enfant il va de soi que tu es mon légitime héritier. Puisse la renommée et la connaissance des Black t'être utile.

Je sais que ce doit être une lettre joyeuse pour ton anniversaire, mais Harry ne t'en veux pas pour cette guerre. Elle a commencé bien avant ta naissance et tu as été désigné par un vieux fou comme instrument de cette dernière. Si la guerre est finie ou fini un jour et que tu vas bien, vit ta vie comme tu l'entend. Soit libre mon petit.

Avec tout mon amour,

Sirius. »

Harry remarqua ses larmes sur ses joues quand il replia le parchemin. Il les essuya sans un mot et ouvrir la boîte en bois sombre aux molure ouvragé, elle avait l'air ancienne. Sur le couvercle il reconnut le blason des Black. A l'intérieur se trouvait une chevalière en or. Elle aussi avait l'air ancienne et portait le blason des Black elle aussi. Harry l'a reconnu, Sirius l'avait déjà porté. Doucement il mit le bijou à son annulaire droit qui s'ajusta de lui-même. Il prit le temps d'admirer le bijou sur sa main. Il n'avait jamais eu de bague et il lui fut étrange de trouvait ça naturel d'en avoir une. Puis il regarda le second paquet et prit de grande inspiration pour se calmer. Il avait l'impression que ses émotions allaient exploser. Toujours avec une boule dans la gorge il ouvrit le paquet et à nouveau un parchemin plié en tomba.

En regardant de plus près il y en avait même deux et Harry su, avant même de les déplier qu'il s'agissait d'une lettre de chacun de ses parents. Il fut chamboulé pendant un moment et prit le temps de se calmer et de trouver assez de courage pour déplier les lettres devant lui. En face Rémus et Dora le regardaient sans rien dire, respectant le moment que vivait Harry avec ses cadeaux.

La première lettre avait une écriture en italique soigné.

« Harry,

Mon fils, si tu reçois cette lettre c'est que malheureusement nous t'avons quitté trop tôt. J'espère que tu as pu vivre heureux jusque-là malgré la guerre. Nous avons fait en sorte que ce puisse être le cas mais il n'empêche que je m'inquiète tout de même. Il est difficile de t'écrire cette lettre alors que tu dors paisiblement dans la pièce d'à côté mon ange. Mais il le faut parce qu'on ne sait pas de quoi saura fait demain et que je refuse de quitter ce monde sans te laisser quelques derniers mots. Ta mère me reproche de t'aimer plus que je ne l'aime, mais elle est pareil que moi. J'ai tellement de chose à te dire sans trouver les mots adéquats. Ta mère a suggéré qu'on refasse ces lettres chaque années au cas où, ce qui veut dire que si tu reçois celle-ci c'est que je n'ai pu être présent dans ta vie qu'une toute petite année et ça me fend le cœur de l'imaginer. Mais ne soyons pas triste, parce que si cela arrive c'est que j'aurais réussi à te protéger et ça, ça me réconforte. Et je me dis que la guerre sera sûrement finie aussi. Du moins je l'espère. J'espère aussi que Dumbledore ne s'est pas servi de toi à cause de la prophétie qui a été faite par une vieille folle si tu veux mon avis. C'est que des charlatans dans cette branche, leurs prophéties veulent tout dire sans rien expliquer et peuvent être interprété de tellement de manière que ça en rend folle ta mère. Je crois bien qu'elle aurait tué Voldemort s'il avait été face à elle quand il a décidé de croire à cette dernière. J'ai donné à Rémus ma cape d'invisibilité au cas où, il devra te la remettre quand tu seras à Poudlard, je ne fais pas confiance à Sirius pour respecter cette volonté ce satané cabot te la donnerai avant. (Je l'aurais fait aussi mais ta mère insiste pour que tu ne l'aies pas avant, histoire que tu sois assez raisonnable pour l'utiliser. C'est une vrai rabat-joie mais je l'aime et c'est pour ça que je l'ai donné à Rémus.) En tout cas elle nous est précieuse et se transmet de génération en génération dans la famille Potter, c'est un peu notre trésor.

J'espère que tu vas bien mon fils. Que l'horreur de la guerre est derrière toi et que tu es heureux. Je ne souhaite que cela dans ce monde : ton bonheur. J'angoisse tellement à l'idée de ne pas pouvoir être présent, de ne pas savoir comment tu grandiras. Mais sache que peu importe ce qui se passe tu es et restera un Potter et les Potter sont de bonne personne. (J'ai fait quelques erreurs regrettables à Poudlard mais je compte bien me racheter.)

Comme la tradition le veut chez les sorciers tu reçois aujourd'hui, jour de tes 17 ans, le symbole de la famille Potter et la montre que ta mère m'a offert à notre mariage. Je tiens à ce que tu l'ais avec toi.

Je t'aime tellement mon fils.

Papa.

P.S: C'est la première fois que je signe en me désignant « Papa » c'est amusant j'espère le refaire rapidement. »

Si Harry pleurait depuis le début de la lettre et retenait déjà à grand peine ses sanglots, il n'y fit pas attention et pris la lettre de sa mère. L'écriture était ronde et régulière. Harry essuya rapidement ses yeux pour pouvoir lire. Il avait l'envie dévorante de découvrir les mots de sa mère, c'était la première fois qu'il recevait des lettres de ces parents et sûrement les dernières.

« Harry,

Comment commencer ? J'ai harcelé ton père pour qu'il fasse la sienne et voilà que je galère plus que lui, il l'a fini il y a deux jours. Je crois que j'ai peur de l'écrire, de concrétiser la possibilité que nous ne soyons plus là. Si ça arrive mon ange, j'espère que tu auras eu tout ce dont tu as eu besoin pour grandir et que tu es heureux. Que tu ne nous en veuilles pas trop de ne pas avoir pu être auprès de toi. Si tu savais comme j'appréhende le jour où nous ne serons plus là. Je sais bien qu'il est possible que ça arrive mais je souhaite que ce soit dans un jour très très lointain. J'aimerais te voir grandir. Je t'aime tellement mon bébé. J'espère aussi que la guerre ne sera qu'un lointain souvenir et si ce n'est pas le cas que tu ais eu assez de courage pour l'affronter et que tu l'ais encore si elle n'est toujours pas finie. Que Dumbledore a respecté notre volonté de ne pas t'utiliser comme arme contre Voldemort à cause de cette stupide prédiction. Crois-moi que si cela m'avait été possible j'aurais déjà supprimé la divination du monde sorcier. Enfin là n'est pas le sujet. Harry si jamais tu as dû combattre Voldemort sache que je suis désolé mon bébé de ne pas avoir pu te protéger comme je l'aurais voulu. Avec ton père nous avons pris nos dispositions au cas il nous arriverait quelques choses mais les choses sont si incertaines avec cette guerre. Sache que ton père et moi garderons toujours un œil sur toi, où que nous soyons.

Harry, mon ange, 17 ans. Tu es majeur. Tu es au commencement de ta vie, soit heureux mon bébé. Fait ce qui te plaît sans jamais te préoccuper de ce qu'en pense les autres, soit libre de devenir qui tu veux. Quoiqu'il arrive nous serons, avec ton père, très fier de toi. Ton père a déjà dû t'expliquer les cadeaux que contient cette boîte, ce que cela représente te permettra d'être libre mon ange. La famille Potter n'a pas pour vocation d'enfermer ses membres dans des cases. Mêmes si beaucoup se sont illustrer dans le Quidditch, d'autre ont été de grand inventeur, des professeurs et j'en passe.

Je ne sais pas comment finir cette lettre, j'ai encore tellement à te dire sans trouver mes mots. Mai sache que je t'aime Harry. Je t'aime tellement mon ange.

Maman. »

Cette fois Harry ne put retenir ses sanglots. Il serra les lettres contre son cœur. Il se sentait déchirer de tristesse. Rien de ce que ses parents avaient souhaité pour lui n'avait été respecté. Il n'avait pas été heureux, n'avait jamais eu ce dont il avait besoin pour grandir. Avait dû affronter Voldemort, le tué. Dumbledore ... rien que de penser à lui ajoutait un peu plus à la détresse qui le submergé. Il sentit les bras de Rémus autours de lui et se blottit. Il avait besoin de ce réconfort qu'il lui offrait. Il sentit sa main dans ses cheveux mais ne comprit rien des paroles rassurantes qu'il lui murmurait.

En voyant Harry pleurer Tonks avait préféré laisser Rémus s'en occuper, restant sur sa chaise, émut par la tristesse qui se dégageait du jeune homme. Elle songea que personne ne pourrait rester de marbre devant les larmes d'Harry. Et elle comprit qu'il cachait beaucoup de souffrance, bien plus qu'elle ne le soupçonnait. Rémus avait instinctivement agit en allant prendre Harry dans ses bras. Il ne pouvait supporter de le voir ainsi plus longtemps sans agir. Et il vit la détresse que le jeune homme cherchait désespérément à cacher. Si les lettres qu'il avait lues en étaient le déclencheur, elles n'étaient pas à l'origine de toute cette peine, cette tristesse et cette détresse que dégageait Harry en ce moment. Ça lui fendait le cœur mais il tint bon, caressant la tignasse désordonné et berçant le corps tremblant de sanglots. Il fallut de longue minutes avant que Harry parvienne à se maîtriser et d'autres pour qu'il se calme. Dora lui tendit gentiment un mouchoir quand il commença à renifler et Rémus regagna sa place, essuyant discrètement sa manche plein de larmes d'un coup de baguette.

Et enfin Harry ouvrit la boîte du cadeau de ses parents. Elle était ouvragée, en bois clair et possédait un blason à l'instar de celle de Sirius. Il avait la forme d'un vif d'or dont les ailes était déployé et dans le rond de la balle était représenté un sorcier sur un balais la baguette levé. Il se demanda ce que signifiait ce blason. Il savait par Sirius que celui de la famille Black représentait la puissance magique pour la partie supérieur avec la main tenant une baguette sur fond rouge et la connaissance magique autant dans la magie blanche que dans la magie noir pour la partie supérieur avec les trois corbeaux sur un fond blanc. Il avait aussi appris de son parrain qu'à l'origine la devise : "Toujours pur" ne désignait pas la pureté du sang, comme l'avait voulu les récentes générations, mais celle du savoir. Alors il était curieux d'en apprendre plus sur le blason de la famille Potter.

A l'intérieur de la boîte se trouvait une chevalière, elle aussi en or, frappé du blason des Potter. Harry l'enfila à son index droit et la bague tout comme celle des Black s'ajusta à son doigt. Il prit quelques instant à regarder ses mains orné des deux bijoux et en fut ému. Puis il prit la montre aussi présente dans la boîte. Celle que sa mère avait offert à son père. Le bracelet était en cuir marron et le cadran avait un contour doré. Un rond noir formait le cadran et il vit la figure souriante de ses parents en son centre. Sur les bords brillaient les chiffres doré et les aiguilles étaient représenté par les balles du Quidditch : le vif pour les secondes, le cognard pour les minutes et le souaffle pour les heures. Au dos il y avait l'inscription « Ce qui est important pour un ne l'est pas pour les yeux d'un autre ».

« - Il y a une représentation de mes parents dessus. » Fit-il heureux de partager ce fait en montrant le bijoux à Rémus et Dora qui ne le quittaient pas des yeux, trouvant adorable la manière dont il découvrait avec précaution ses cadeaux.

Les deux plus vieux froncèrent des sourcils à cet aveux ne voyant rien d'autre que le noir du cadran. Puis Rémus compris en se rappelant du cadeau que Lyli avait fait à James pour leur mariage.

« - Je ne vois rien ... » Dit doucement Dora perplexe faisant froncer des sourcils Harry qui regarda à nouveau le cadran en y retrouvant ses parents.

« - C'est normal Dora, nous ne pouvons voir ce qui est précieux pour Harry parce que ce qui est précieux pour lui ne l'est pas pour toi. Lyli avait offert cette montre à James, elle l'a elle-même enchanté pour que le propriétaire de la montre ait toujours les personnes qu'il aime auprès de lui. Avant que Harry naisse, James n'y voyait que Lyli. Je crois qu'elle l'a aussi enchanté pour qu'elle résiste à tout pour éviter que James la perde ou la casse. Il faut dire qu'il était plutôt maladroit une fois descendu de son balais. »

Harry écouta religieusement les explications, heureux d'en apprendre plus sur ses parents, on lui en avait si peu parlé. Il regarda à nouveau la représentation de James et Lyli qui ainsi seraient toujours avec lui. Il enfila la montre à son poignet gauche et fut ravi que le bijou soit plutôt discret. Il resta un moment à fixer la montre, comme hypnotisé par ce qu'il voyait.

« - Un thé et une partie de bataille explosive tente quelqu'un ? » Finit par demander Dora en souriant.

Elle entraîna les deux hommes avec elle dans le salon. Ils se couchèrent quelques parties plus tard, Dora pestant de n'avoir gagné aucune partie sous les rires de Rémus et Harry. Cependant, avant qu'Harry ne monte dans sa chambre Rémus le retient et vient même l'enlacer ce qui surpris le plus jeune. Et il fut un peu plus surpris en constatant qu'il appréciait l'étreinte, il ne s'était même pas crispé. En y réfléchissant il se rendit compte qu'il en avait était de même quand Rémus l'avait réconforté un peu plus tôt. Sans chercher à comprendre plus loin pour l'instant il profita du câlin et se blottit contre l'homme, la joue plaqué contre son torse.

« - Harry, je suis là si tu as besoin. Tu peux compter sur moi et avoir confiance. Ne t'enferme pas avec ta souffrance ça n'amènera rien de bon petit cornedrue. » Murmura le dernier maraudeur avec douceur.

Harry ne sut quoi répondre à ces mots, il se sentait prêt à craquer à nouveau. Il se serra un peu plus fort contre Rémus pour toute réponse, espérant qu'il comprenne qu'il ne voulait pas en parler mais il lui faisait confiance de la même manière qu'il avait eu confiance en Sirius. C'est là qu'il comprit comment il arrivait à supporter l'étreinte, il aimait Rémus de la même manière qu'il avait aimé Sirius. Et il n'arriverait sûrement pas à le lui dire pour l'instant. C'était trop tôt, il venait tout juste de s'en rendre compte et ça le perturbait un peu. Après Sirius il n'avait pas pensé qu'il considérerait à nouveau quelqu'un comme une figure parentale. Ils restèrent un moment enlacé puis chacun regagna sa chambre.

Harry déposa précieusement les lettres sur son bureau et y déposa les bijoux dans leur boîte. Enfin il regagna son lit le cœur débordant encore d'émotion de tout ce qui avait pu se passer durant la journée et particulièrement durant la soirée. Il mit un temps fou à s'endormir, les mots de ses parents et de Sirius tournant en boucle dans sa tête l'empêchant de trouver le sommeil, malgré la fatigue qu'il ressentait.

Quand il se réveilla le lendemain il fut satisfait de constater qu'il avait un peu mieux dormi qu'à l'accoutumer. Il n'avait pas eu une nuit parfaite, il avait eu des cauchemars mais moins qu'à l'accoutumé et ceux-ci ne l'avaient pas réveillé en panique. Il était toujours fatigué mais il préférait ça à ce qu'il connaissait habituellement. Il était tôt malgré tout et Harry pensa qu'il ne serait jamais quelqu'un à faire des grasses matinées comme Ron. Il se leva et prit une douche bienvenue, n'ayant pas eu le courage de la prendre la veille au soir. Il était du genre à préférer se laver le soir histoire de se coucher propre dans son lit. Comme chaque fois qu'il était sous l'eau il ferma les yeux et fit ce qu'il avait à faire. Depuis la fin de la guerre il avait du mal à regarder son corps marqué par les cicatrices et se contentait de les sentir sous ses doigts quand il se savonnait. C'était déjà bien assez. Il fixa ses pensées sur ses cadeaux de la veille évitant que les mauvais souvenirs se rappellent à lui alors qu'il passait sur ces marques qui décoraient affreusement sa peau. Rapidement il eut fini et s'enveloppa dans une serviette, rouvrant les yeux. Il évita son reflet et se dirigea dans sa chambre où il s'habilla. Les vêtements étaient toujours désespérément trop grands mais ce n'est pas comme s'il pouvait y faire grand-chose et il ne possédait que ça. Il mit ensuite sa montre, souriant à l'image de ses parents, avant d'enfiler les chevalières aux mêmes doigts que la veille.

En arrivant au salon il vit Rémus allongé sur le canapé avec Teddy sur son torse visiblement endormi. Rémus tourna la tête vers lui, quittant des yeux son fils qu'il admirait depuis un moment et sourit à Harry.

« - Bien dormis mon grand ? »

« - Oui et toi ? » Fit-il en s'installant dans son fauteuil.

« - J'ai connu mieux, ce petit bonhomme a commencé à crier famine au milieu de la nuit. »

« - Faut dire qu'il dépense beaucoup d'énergie entre jouer et dormir. » Sourit Harry.

« - On va dire ça. Tu comptes porter ça aujourd'hui ? » Fit Rémus en le regardant.

« - Je n'ai rien d'autre, j'ai mis ceux qui étaient le moins usé mais je ne peux rien faire contre leurs tailles. » Rougit-il, honteux d'un coup de l'apparence qu'il devait avoir dans ses vêtements.

« - Harry, tu sais que tu es un sorcier ? » Lui dit Rémus en insistant sur le dernier mot.

Devant l'incompréhension du jeune homme il sortit sa baguette et la pointa sur lui. Il prononça une formule et les vêtements d'Harry s'ajustèrent à sa taille. Pendant un instant il resta sur place à regarder ses vêtements, se maudissant de ne pas avoir pensé à cette solution plus tôt. Il fallait dire qu'il n'avait pas encore les réflexes d'un sorcier. Oui il savait se battre et utiliser la magie mais de manière quotidienne il vivait plutôt comme un moldu et ça l'agaçait un peu. Pas qu'être un moldu soit dérangeant, ce qui le dérangeait c'était surtout que ça l'associait aux Dursley et il ne voulait plus jamais rien avoir à faire avec eux.

« - Merci, c'est mieux comme ça. » Fit-il en triturant la chevalière à son index.

Un silence tranquille s'installa entre eux. Le soleil commençait doucement à baigner le salon d'une lumière douce, filtrait par les vieux rideaux. Harry regarda le mur remplis de livre face à lui sans le voir vraiment, se perdant dans ses pensées. Il se demandait à quel point les Dursley avait pu détraquer son côté sorcier ? A quel point ça avait pu affecter la guerre ? A moins qu'ils aient eu raison de le traiter comme ils l'avaient fait toutes ces années, par ce qu'ils savaient quel genre de monstre il deviendrait ? Enfin ils le savaient déjà après la mort de ses parents qu'il avait causé. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait ce constat. C'était de sa faute si ses parents étaient mort, parce qu'il était venu au monde et qu'ils avaient dû le protéger. Sans lui ses parents seraient toujours là, comme bien d'autres.

Les escaliers grincèrent, signe que Dora descendait et c'est ce qui sortit Harry de ses sombres pensées. Il ne remarqua pas le regard inquiet que lui lançait Remus et salua la jeune maman qui entrait dans la salon en baillant.

Même si elle était habillée, elle avait encore les cheveux tout ébouriffés et ne semblait pas tout à fait réveillée. Dora ne se réveillait tout à fait qu'après avoir avalé son café. Ils descendirent tous ensemble à la cuisine, où Kreattur avait préparer le petit déjeuner comme à son habitude. Harry picora un peu mais son appétit était bien loin. Dora finit rapidement son café, se réveillant totalement et commença à blablater sans plus s'arrêter, prenant Teddy contre elle, dans un geste un peu égoïste de vouloir son fils dans ses bras. Le petit garçon s'y blottit avec joie dans son sommeil, l'attendrissant. Au début elle avait eu peur de s'occuper de lui, il était si petit et fragile et elle si maladroite. Et puis Rémus l'avaient rassuré.

« - Pour quelle heure nous attendent les Weasley ? » Fit-elle en relevant le regard vers son fiancé.

« - Pour midi, on a encore le temps. » Répondit Rémus en regardant sa montre.

« - J'aurais pu rester coucher ... » soupira-t-elle.

Mais Dora, depuis qu'elle était avec Rémus, n'aimait pas avoir l'autre côté du lit vide. Surtout depuis la fin de la guerre, alors quand elle se réveillait il lui était impossible de se rendormir.

Finalement l'heure du départ arriva rapidement. Harry n'avait pas revu les Weasley depuis un moment et stressait un peu. Il avait peur que Molly ne lui en veuille toujours pour Ginny, que Ginny le regarde encore avec tristesse. Il prit une grande inspiration en sortant du 12 square Grimault afin de se calmer et de cacher son trouble et il espérait que Rémus ne l'ait pas remarqué. Dora prit la cheminette avec Teddy à qui le transplanage était déconseillé. Lui et Rémus allait transplaner, parce qu'Harry ne savait pas utiliser correctement la cheminée, son atterrissage était toujours catastrophique et il se sentait toujours ridicule. Il sentit l'écrasement typique du transplanage quand Rémus et lui furent cacher dans le petit parc en face de la maison.

Contrairement à Londres il faisait bon au Terrier. Le soleil avait percé les nuages et le réchauffa immédiatement. Il se sentait un peu nauséeux mais c'était mieux que de finir sur les fesses couvert de suie à son humble avis. Et puis la nausée commençait déjà à partir. La maison des Weasley était là, tranquille et baigné de lumière. Le jardin était calme, preuve d'un dégnomage récent et une table avait été dressé à l'extérieur à l'ombre d'un grand arbre. Quelques décorations flottaient autours de celle-ci et Harry se sentit touché de cette attention. Il fut coupé dans sa contemplation par des bras puissant le serrant contre une poitrine amaigri. Madame Weasley avait perdu beaucoup de poids avec le chagrin que la guerre avait laissé.

« - Harry mon chéri, bon anniversaire ! Je suis contente de te revoir. » Déclara madame Weasley d'un ton enjoué.

« - Merci moi aussi. » Il lui adressa un sourire, soulagé qu'elle soit comme il l'avait toujours connu avec lui, bien qu'il se serait passé de l'embrassade.

Les autres Weasley se succédèrent pour le saluer. D'abord Arthur qui décolla sa femme d'Harry, à son plus grand soulagement, il l'aimait bien mais ses effusions tactiles le mettaient mal à l'aise. Puis Percy qui fut accueillant et Harry se dit que la guerre l'avait drôlement changé lui aussi. Il n'avait jamais été proche de Percy et il avait été en colère contre lui quand il s'était disputé avec sa famille, comment avait-il pu faire ça à sa famille si aimante ? Et puis il avait culpabilisé aussi, parce que c'était de sa faute. En tout cas ce n'était plus le même Percy, il était plus silencieux qu'avant et faisait son possible pour aider sa famille. Bill s'avança ensuite vers lui accompagné de Fleur, tous deux semblaient fatigué, sans doute à cause de Victoire qui les empêchait de dormir comme il faut se dit Harry. Il avait toujours apprécié Bill, il était plutôt cool, souriant et amusant. George apparut ensuite et Harry le laissa l'entraîner dans une étreinte. Depuis la perte de Fred, George était devenu plus tactile semblant chercher à combler le vide qu'avait fait apparaître la perte de son jumeaux. Ginny fut la suivante et elle le salua rapidement avec un petit sourire avant de rejoindre ses parents pour les aider à servir à boire. Un jeune homme châtain apparut ensuite timidement il secoua sa main en sa direction et Harry lui répondit en fronçant un peu les sourcils. Il ne connaissait pas ce jeune homme, qui devait être un peu plus vieux que lui. Toujours aussi timidement il s'approcha de lui et lui serra la main, cherchant quelque chose du regard. Il semblait perdu et Harry se demanda s'il était normal qu'il soit là. Il connaissait les Weasley et jamais il n'avait entendu parler de lui. Pendant un instant Harry se demanda s'il devait l'attaquer, s'il n'était pas un espion infiltré.

« - Bon anniversaire, Harry, mon nom est Iulian. » Fit le dénommé Iulian avec un accent de l'est qui surpris un peu Harry.

« - Bonjour Harry, bon anniversaire je te présente Iulian, mon conjoint ! » Déclara d'une voix forte Charlie qui venait d'apparaître au côté du jeune homme. « Désolé Iu' j'ai fait aussi vite que j'ai pu. » Sur ces paroles il embrassa le front de l'autre homme.

« - Heu ... enchanté. Bonjour Charlie, merci à tous les deux. »

Harry se sentit un peu hébété par la rencontre et la nouvelle de l'homosexualité de Charlie. Ça ne le dérangeait pas, loin de là, il ne s'y attendait simplement pas. Et il lui disait ça comme si c'était normal, alors qu'il entendait encore oncle Vernon débité ses plus beaux noms d'oiseaux à leur encontre. Il se demanda si la vision de l'homosexualité dans la société sorcière était la même que les moldus. Il relégua ses questions pour plus tard, Rémus l'entrainait un peu plus loin. Hagrid était là et Harry sourit un peu plus, heureux de le voir.

« - Hagrid content de vous voir ! »

« - Moi aussi Harry, joyeux anniversaire mon grand. »

Harry le remercia d'un signe de tête en regardant les personnes présentent. Il lui était étrange d'être ici sans Ron et Hermione. Il espérait que tout se passait pour le mieux de leur côté. Mais il était content de tous les revoir, même si la présence de Fred manquait terriblement, il suffisait de regarder George pour comprendre que quelque chose n'allait pas. Il finit par être assit au centre de la table par Remus qui s'installa à ses côtés, Dora était entrait dans la maison avec Fleur et Molly pour nourrir Teddy. Tous vinrent s'assoir et Iulian se retrouva face à lui. Et Harry ne put s'empêcher de le détailler, ses cheveux était bouclé et ses yeux gris se posaient sans cesse sur Charlie à ses côtés. En les regardant on voyait tellement de tendresse ente eux que c'en était touchant. Charlie discutait avec Bill et avait passé un bras autours de Iulian. Ce qui surpris le plus Harry en les voyant faire, fut l'envie d'être à la place de Iulian. Pas qu'il était attiré par Charlie. Non il voulait lui aussi quelqu'un qui puisse l'enlaçait comme ça, comme s'il lui était précieux, quelqu'un qui voulait le protéger et qui l'aimait tout simplement. Ce constat perturba Harry tout le début du repas, car ce quelqu'un qu'il imaginait été un homme. Avant qu'il ne se reprenne et enfouisse ce sentiment, se disant qu'il pourrait y réfléchir tranquillement plus tard. Il se laissa donc entraîner dans une conversation Quidditch avec Charlie qui avait été l'attrapeur et le capitaine de Gryffondor juste avant qu'il n'arrive à Poudlard. Puis le dragonnier lui raconta son parcours. Harry se fit la réflexion qu'il était facile et apaisant de parler avec Charlie. Sûrement son côté grand-frère qui ressortait.

« - Et pourquoi ne pas être partie à la réserve du Pays de Galles ? » Osa demander Harry après un moment.

« - C'est sûr que j'aurais été plus proche de la famille, mais j'avais besoin d'air. J'avais besoin de prendre mon indépendance loin et surtout la réserve de la Roumanie est bien meilleure. Elle accueil plus de dragons et est bien plus grande. Ce qui est avantageux quand comme moi on associe la recherche et l'élevage de dragon. » Expliqua Charlie. « Et heureusement que j'ai fait ce choix, je n'aurais pas rencontré Iulian autrement. » Le susnommé sourit et embrassa tendrement la joue de Charlie.

« - Vous vous êtes rencontré comment d'ailleurs ? » Intervint Ginny en finissant son plat.

Charlie jeta un coup d'œil à son petit-ami, qui d'un signe de tête lui accorda de raconter l'anecdote. Signe que cela devait être gênant pour le plus jeune. Charlie le rapprocha encore un peu de lui avant de commencer l'histoire que tous à présent écoutait curieux.

« - C'était il y a quatre ans, un peu avant le tournois des trois sorcier. J'ai été nommé adjoint du chef d'équipe chargé de s'occuper des dragons pour la première tâche. Comme j'étais l'un des seuls membre britannique volontaire on m'a octroyé un poste à haut niveau pour que j'assure la communication avec Poudlard et la réserve du Pays de Galles. »

« - C'est surtout que tu es un excellent dragonnier et que tu sais diriger correctement les autres. Malik, m'a dit que cette nomination était surtout un test à l'époque dans le but de te donner une promotion. » Le coupa Iulian, faisant rougir Charlie qui ne semblait pas à l'aise d'être ainsi mis en avant.

« - Oui voilà, et donc on devait sélectionner les dragonnes pour l'épreuve et donc pour ça on a décider de les tester afin de voir lesquelles étaient le plus adapté pour. Au final il nous resta trois dragonne, mais il nous en fallait que deux pour l'épreuve, le Pays de Galles se chargeait du dernier. En testant la Magyar, il y a eu un incident qui à la base l'avait éliminé mais on a dû en urgence revenir sur ce choix plus tard. » Fit-il en regardant Harry qui ne savait pas où se mettre. « Ce jour là on accueillait les nouveaux de la réserve qui ont fait la visite des lieux. Un petit malin à voulu s'aventurer dans l'enclos de la Magyar alors que celle-ci était en train de nourrir ses petits. » Son regard se porta cette fois sur Iulian qui sourit timidement à Charlie, honteux de ce qu'il avait fait.

« - Le petit malin n'a pas voulu perde la face suite à un paris perdu. » Cru bon d'ajouter Iulian malgré tout.

« - Donc un stupide petit malin s'est retrouvé avec une maman dragon en colère. Heureusement j'étais là et ait pu empêcher un accident de se produire. J'ai vraiment eu chaud ce jour-là et je crois que je n'ai jamais autant réprimandé quelqu'un de ma vie. »

« - Un vrai coup de foudre … » Sourit le plus jeune en faisant rire certain autour de la table.

« - C'est ça, après avec le temps on a appris à se connaître et de fil en aiguille on s'est mis ensemble et maintenant on s'apprête à fêter nos quatre ans de relation en octobre. »

« - Ça fait si longtemps que vous êtes ensemble et tu nous présente Iulian que maintenant ? » Lui demanda Molly comme scandalisé.

« - He bien on a eu très peu de congé qui se sont correspondu et le peu qu'on a eu était surtout dédié à l'organisation de la résistance, puis son application quand la guerre a éclaté. Ça n'était jamais le bon moment. »

Au milieu de cette révélation Harry se sentit atrocement coupable pour ça aussi, déjà qu'il avait gâché le mariage de Bill et Fleur. Essayant de renfermer tout ça il garda un sourire de façade et essaya de penser à autre chose. Puis madame Weasley amena le gâteau et tout le monde se mit à chanter, embarrassant Harry qui n'avait pas l'habitude de ce genre d'attention. Quand on lui demanda de faire un vœux avant de souffler, il fut un peu pris au dépourvu. Que pouvait-il souhaiter ? En jetant un œil en face de lui il trouva.

Je souhaite trouver quelqu'un qui me regarde comme Charlie regarde Iulian.

Puis il souffla ses bougies, sans vraiment croire qu'un jour son vœux ne se réalise. Il avait commis bien trop de méfait pour mériter une telle chose dans la vie. Il aurait surement dû souhaiter de pouvoir expier ses fautes à la place.

Alors que monsieur Weasley prenait le gâteau pour le couper, Molly lui mis un paquet entre les bras en lui souhaitant à nouveau un joyeux anniversaire. Surpris il regarda le paquet en la remerciant avec un doux sourire. Doucement il l'ouvrit pour découvrir un ensemble bonnet et écharpe en laine d'un beau rouge Gryffondor unis. A nouveau il remercia monsieur et madame Weasley. Puis Hagrid lui tendit un paquet le surprenant à nouveau. Il s'agissait d'une haute boite et en l'ouvrant Harry fut ému d'entendre le trémolo d'une chouette. Il sortit avec précaution la cage dans laquelle elle était, découvrant un belle oiseau. S'il ne se trompait pas elle était de la race effraie, elle avait un beau plumage blanc et marron et deux grands yeux noirs sur un visage contourné par un cœur.

« - Merci Hagrid elle est magnifique. » Fit-il ému de recevoir à nouveau une chouette par le géant.

En contemplant l'oiseau, il se jura de prendre soin d'elle, comme il l'avait fait avec Hedwige.

« - Comment tu vas l'appeler ? » Intervint Fleur en lui souriant.

Harry en avait pour le moment aucune idée et se mit à y réfléchir sérieusement en regardant un nuage qui passait. Puis il posa à nouveau son regard sur l'oiseau et son air doux qu'il arborait en le regardant. Il s'arrêta sur le contours particulier de son visage.

« - Comment on dit cœur en roumain ? » Demanda-t-il en regard Iulian et Charlie qui était sûrement les plus à même de lui répondre.

« - Inima. » Lui répondit Iulian en souriant.

« - He bien voilà, ce sera ça. » Il sourit et passa sa main dans l'ouverture de la cage pour la caresser.

Inima sembla apprécié le traitement autant que son nom au vue du tremolo qu'elle poussa. Après un moment et alors que certain avait déjà commencé à manger du gâteau George lui tendit un paquet en lui souriant. Harry fut amusé en découvrant une boîte emplis de friandise de leur magasin. George lui expliqua que c'était en cas de nécessité pour son retour à Poudlard, faisant rire Rémus.

« - Harry j'espère que tu n'oseras pas t'en servir pour mon cours ou même celui de Hagrid. » Rit-il.

« - Ce n'est pas comme s'il avait besoin de cours sur la défense contre les forces du mal. » Ajouta Ginny.

Sa remarque jeta un certain froid sur la table. Pendant un bref moment la guerre se rappela à leur bon souvenir. En voyant l'air rembrunis de chacun Bill intervint en offrant à son tour un présent à Harry qui s'en retrouva gêné. Il avait l'impression de recevoir bien trop.

« - C'est de la part de Charlie, Percy, Iulian, Fleur et moi. » Précisa-t-il en souriant.

« - Merci beaucoup. » Fit-il en regardant le paquet.

« - Ouvre le. » S'amusa Charlie en le voyant contempler le paquet sans y toucher.

Harry hocha la tête et ouvrit soigneusement le papier qui entourait la boite avant de soulever le couvercle de cette dernière. Il découvrit alors une tenue de vol complète et sobre. Il y avait le manteau qui était d'un beau kaki au couture et bouton doré, le devant s'arrêtait au niveau de la ceinture et l'arrière devait arriver à ses talon. Dessous il y avait aussi un haut en coton souple blanc cassé et un pantalon de la même teinte qui possédait deux fine bande doré sur chaque jambe qui faisaient la longueur du pantalon au niveaux des coutures extérieur. Au fond de la boite se trouvait une paire de bottine en cuir noir et qui devait lui arriver à mi-mollet. Il fut vraiment ému et touché du cadeau et alors qu'il allait parler il attrapa une tige en métal qui était tombé sur ses jambes quand il avait commencé le déballage de ce cadeau. Il observa l'une des extrémités se finissant par un ovale, à l'instar du cuillère et fut encore plus surpris en y trouvant un portrait sorcier de lui sur l'une des faces En comprenant qu'il s'agissait d'une aiguille comme chacun de la famille Weasley possédait sur son horloge familiale Harry sentit un boule se former dans sa gorge et sentit les larmes lui bruler les yeux. Le message était plutôt clair avec ce présent. On l'acceptait au sein de la famille. Ce qui rendit le geste plus fort fut que cela vienne des trois membre de la famille qu'il connaissait le moins.

« - Vous … c'est beaucoup … merci … »

Harry préféra ne rien ajouter de plus, il était sûr qu'il éclaterait en sanglot sinon et il ne voulait pas se rendre plus ridicule qu'il ne devait déjà l'être. Il était beaucoup trop gâté, il ne méritait pas autant. Pourtant il chérirait toujours ces cadeaux, comme tous ce qu'on lui avait déjà fait. Il attendit un moment avant que l'émotion ne passe. Cependant son répit fut court quand Ginny lui donna un nouveau cadeau.

« - C'est de Ron, Hermione et Moi, ils sont désolés de louper ton anniversaire. »

« - Merci beaucoup. » Sourit-il ne sachant plus quoi faire de tout ce qu'il avait reçu depuis la veille.

« - Etonnamment c'est Ron qui en a eu l'idée, Hermione et moi nous sommes chargés du reste pour être sûr que ce ne soit pas de mauvais goût. » Expliqua-t-elle en souriant.

Cette fois il découvrit un ensemble de vêtement qui avait l'air à sa taille. Il y avait dans le carton deux chemises : une blanche et une noir. Dessous ces dernière se trouvait un pull bleu nuit et un jean de la même teinte. Il se dit que finalement avec ça son soucis de shopping était réglé.

« - Merci, beaucoup, à tous. C'est beaucoup trop je … je n'ai pas de mot. » Finit-il, réellement sans voix.

« - Ce n'est rien mon grand, mange ta part de gâteau. » Sourit madame Weasley.

Ce n'est qu'en fin d'après midi qu'Harry rentra avec Rémus, Dora et Teddy, après avoir promis de revenir voir les Weasley avant la rentrée. Harry était revenue les bras chargés, seul l'aiguille manquait, Arthur l'avait placé avec les autres sur l'horloge.

Ce soir-là Harry se coucha à nouveau avec le cœur emplis d'émotion.