Chapitre LXXXII : Abby
Constazz : Attention, la dernière fois qu'on m'a dit qu'on aimait l'explosion dans les histoires j'ai séparé Clarke et Lexa ;) Merci pour ton retour!!
MissHarpie : A toi de me dire si tu trouves que c'est encore intense dans ce chapitre! Encore et toujours merci!
Seve04 : Il ne faut jamais enterrer les personnages dans mon histoire… Effectivement, il est facile de s'excuser mais plus compliqué de pardonner! Je leur transmets ton courage ahah ;)
Angelye : Tant mieux si je t'ai surprise avec le retour d'Indra! Et oui, je coupe toujours les chapitres au pire moment ahah, je suis bien obligée pour vous forcez à lire mon histoire et ne pas l'abandonner ahah
« Bonjour Abby. » dis-je timidement en m'approchant d'elle.
« Bonjour Lexa. » répondit-elle stressée, même si elle essayait de ne pas le montrer.
« J'imagine que vous venez voir Clarke? » demandai-je de façon réthorique. J'essayai d'avoir un sourire rassurant pour elle, mais cela ne fonctionna pas. Elle restait toujours aussi raide, encore plus lorsque j'évoquai le nom de sa fille.
Je lui indiquai alors la porte d'entrée de la main, pour l'inviter à entrer.
Elle me suivit, comme une petite fille perdue.
« Merci. » murmura-t-elle quand je la laissai passer le palier de la porte en première.
« Clarke dort encore. » précisai-je doucement. Je ne voulais pas la réveiller. Elle avait dû passer une nuit assez compliquée, je voulais qu'elle se repose.
« Je m'en doutais. » répondit-elle sans faire de bruit.
« En attendant, je peux vous proposer un café. » dis-je en me dirigeant dans la cuisine. C'est en arrivant dans la pièce que je remarquai sur l'immense horloge qu'il était déjà midi. « Je peux plutôt vous proposer un apéro. » rigolai-je en direction de ma belle-mère qui m'avait suivi. « Sans alcool! » corrigeai-je immédiatement, prise de panique.
Cela sembla la détendre, car elle échappa un petit rire.
« Ne recommence pas comme hier soir s'il te plaît. » répondit-elle amusée.
« Promis. » rigolai-je à mon tour.
« Si nous allions plutôt nous installer dehors? » proposa-t-elle directement, pour ne pas qu'un blanc s'installe.
« Excellente idée. » dis-je en nous dirigeant vers l'extérieur.
Le soleil étant au zénith, nous nous installâmes au bord de la piscine, en mettant les pieds dans l'eau.
« Il faut chaud. » dit-elle une fois assise.
« Nous pouvons aller à l'ombre si vous le souhaitez. » paniquai-je.
« Tout va bien Lexa. » rigola-t-elle. « Tu as une très jolie maison. » ajouta-t-elle directement.
« Merci… » répondis-je timidement. « Je m'y sens bien, et je crois que c'est également le cas pour Clarke. » précisai-je.
« Et, ce serait le cas pour un enfant? » me demanda-t-elle, sans préparation préalable, à cette discussion.
Je ne pensais pas qu'elle allait en parler avec moi. Du moins, je pensais qu'elle aurait une discussion avec Clarke avant d'en parler avec moi.
Abby devait vouloir connaître mes intentions avant d'avoir une discussion plus sérieuse avec sa fille.
Elle voulait sûrement que je la rassure.
« La maison est grande, les chambres sont grandes. » commençai-je alors. « Elle pourra l'aménager comme elle le souhaite. Il y a un grand jardin où elle pourra jouer. » ajoutai-je en employant volontairement le pronom personnel, elle, car la discussion était par rapport à Madi. « Nous sommes éloignées de la ville et même isolées de tout. Elle sera au calme ici. » continuai-je en fixant mes pieds dans l'eau. « Elle aura une partenaire de jeu, Nana. Elle devra s'en occuper, car ce n'est pas une peluche. » rigolai-je puisqu'à l'évocation de son nom, mon chiot s'était empressé de nous rejoindre au bord de la piscine. « Clarke étant très intelligente, elle pourra facilement l'aider avec ses devoirs. Je ne dis pas que je ne le ferai pas, mais elle y arrivera mieux que moi. » tentai-je d'inclure Clarke dans le bienêtre de Madi.
« Comment leur relation est?» demanda Abby qui écoutait attentivement tout ce que je pouvais dire.
« Elles sont très proches. » répondis-je synthétiquement, mais ma belle-mère semblait vouloir en savoir davantage. « Madi ne fait confiance à personne, du moins à très peu de personnes. Lorsqu'elle venait au centre, elle ne voulait rester qu'avec moi. Si je ne pouvais pas être avec elle, elle partait. » introduis-je l'histoire en tapotant mes pieds dans l'eau. « Un jour, j'étais de corvée bureau et je ne pouvais donc pas être avec les enfants. Madi allait comme à son habitude repartir, mais elle a croisé Clarke. Elle a directement accroché avec elle et pour la première fois, elle est restée au centre. » continuai-je en souriant, car elles avaient vraiment eu une connexion. « Elles ont vraiment eu une connexion. » répétai-je à voix haute. Je ne pouvais pas rajouter grand chose de plus. Ce n'était pas à moi de la convaincre, mais à Clarke.
« Je vois, merci. » répondit Abby en guettant si Clarke ne pointait pas le bout de son nez. Depuis le début, elle ne quittait pas les vitres des yeux. « Je devrais peut-être aller la réveiller. » proposa Abby. Elle avait sûrement envie de se lancer dans une discussion avant qu'elle se dégonfle et rentre chez elle.
« Je vais aller la réveiller. » suggérai-je tout de même en me levant. Déjà que de la réveiller allait la mettre de mauvaise humeur, si en plus c'était sa mère qui le faisait, il était sûr qu'il n'y aurait pas de discussion aujourd'hui.
« Merci. » sourit Abby, qui avait sûrement eu le même raisonnement que moi. « Et Lexa! » m'interpella-t-elle soudainement alors que je m'apprêtais à la laisser seule.
« Oui? » demandai-je en attendant sûrement une requête de sa part.
« Je suis désolée pour hier soir. » s'excusa-t-elle en me fixant. « Pour avoir dit que tu étais une alco… »
« C'est oublié. » mentis-je en lui coupant la parole. Je ne voulais pas créer plus d'histoires. Certes ses propos m'avaient légèrement blessé, mais je ne pouvais pas lui en vouloir de dire la vérité. « En même temps, c'est ce que je suis. » avouai-je alors pour la rassurer.
« Ce que tu étais. » corrigea Abby pour me rassurer, mais en tant que médecin, elle savait mieux que n'importe qui que je trainerai cette casserole jusqu'à la fin de ma vie.
« J'apprécie. » la remerciai-je avec un sourire, car je voyais qu'il y avait beaucoup d'inquiétude dans son regard. Je préférais oublier les mots qu'elle avait pu employer la veille. Si les gens l'avaient fait avec moi lorsque je leur parlais avec 5g de whisky dans le sang, je pouvais le faire.
Ne voulant pas m'attarder plus longtemps sur ce sujet, et ce, après en avoir déjà parlé avec Indra, je montai le plus rapidement possible jusqu'à la chambre. Je pris soin d'ouvrir délicatement la porte, je ne voulais pas lui faire vivre un réveil militaire.
Il faisait encore sombre dans la chambre et comme je venais de l'extérieur, je ne voyais strictement rien.
J'avançai donc, aveuglément, en direction du lit. Heureusement qu'il s'agissait de ma chambre et que je savais comment elle était disposée.
« Tu as besoin d'aide? » demanda une voix enrouée.
« Je ne vois pas où je vais. » rigolai-je que seule ma blonde puisse voir quelque chose.
« Continue d'avancer tout droit. » me guida-t-elle amusée.
« Si je me prends la table de nuit, je te balance dans la piscine. » la menaçai-je en continuant de rigoler.
« Il est trop tôt pour se baigner. » précisa-t-elle pendant que j'avançais prudemment en direction de sa voix.
« 12h30, c'est l'heure parfaite pour se baigner et avoir un super coup de soleil. » précisai-je en touchant du bout des doigts le matelas.
« Il est 12h30? » s'étonna Clarke en venant saisir ma main pour la guider jusqu'à elle.
« C'est ça d'hiberner, on perd la notion du temps. » me moquai-je pendant que Clarke m'attirait dans ses bras pour que je lui fasse un câlin.
« On hiberne en hiver Einstein, et là, on est en été. » grogna ma blonde avant de déposer un baiser sur mes lèvres.
« Bonjour. » dis-je avant de lui rendre son baiser.
« Bonjour. » répondit-elle avec un sourire. Mes yeux s'étaient enfin habitués à l'obscurité et je pouvais enfin la voir grâce à la lumière du jour qui passait timidement à travers les stores. « Ton entrainement s'est bien passé? » demanda-t-elle en caressant mon visage.
« Comme d'habitude. » répondis-je en me laissant tomber sur le matelas à côté d'elle.
« J'ai envie de ne rien faire aujourd'hui. Piscine, bronzer et manger. » dit-elle ensuite de bonne humeur.
Je m'en voulais de briser ça.
« Avant ce programme très chargé, il faut que tu fasses quelque chose… » commençai-je hésitante.
« J'ai l'impression que c'est une mauvaise nouvelle. » se méfia-t-elle en se basculant sur le côté pour me regarder.
« C'est à toi de me le dire. » répondis-je en me basculant également sur le côté. Elle me regarda fixement dans les yeux pour essayer de deviner ce que j'avais à dire. « Ta mère est dans notre jardin. » annonçai-je sans préambule. Il valait mieux le faire comme lorsque l'on arrache un pansement.
« Je te demande pardon? » se braqua directement ma blonde, perdant instantanément sa bonne humeur.
« Je pense qu'elle veut parler de ce qui s'est passé hier. » précisai-je bêtement puisque Clarke l'avait déjà compris toute seule.
« Je ne veux pas lui parler. » s'énerva-t-elle puisqu'elle passa d'une position horizontale à verticale en une fraction de seconde. C'était une chose rare pour Clarke, surtout après avoir dormi.
« Clarke. » l'interpelai-je en la suivant dans la salle de bain. « Il faut bien que vous parliez. » ajoutai-je pendant que ma blonde réorganisait rapidement sa crinière.
« Pas aujourd'hui. » répondit-elle en se jetant plusieurs fois de l'eau sur son visage.
« Dans ce cas, quand? » demandai-je en la suivant maintenant dans notre dressing où elle retira ce qui lui servait de pyjama par terre.
« Je ne sais pas. » grogna-t-elle, en enfilant des vêtements aléatoires.
« Il faudra bien que vous parliez avant le 17. » lui rappelai-je la visite de l'assistante sociale.
« Ça nous laisse 10 jours. » précisa-t-elle en quittant la pièce pour retourner dans la chambre.
« 10 jours où tu vas ressasser ce qui s'est passé. » indiquai-je en ramassant son pyjama pour le lancer sur le lit. Ce sera une meilleure place pour lui que par terre.
« Je n'ai pas envie de lui parler. » se répéta-t-elle en ouvrant les stores, puis la fenêtre.
Clarke était décidément très active ce matin. Elle attrapa ses lunettes de soleil et les enfila comme pour cacher ce qu'elle pouvait penser.
Bien, il fallait que je tente le tout pour le tout.
« Indra est venue me parler ce matin. » lançai-je et à la seconde où mes mots atteignirent ses oreilles, elle se stoppa.
« Indra? » répéta-t-elle par peur d'un souci de compréhension.
« Oui. » confirmai-je son interrogation. Je pense qu'elle voulait surtout être sûre que je ne parlais pas de sa fille…
« Qu'est-ce qu'elle voulait? » s'intéressa impatiemment ma blonde.
« S'excuser. » résumai-je, mais cela sembla trop succinct pour Clarke. Elle ne répondit pas. Elle attendait que je rajoute des détails. « S'excuser pour ce qui s'est passé avec sa fille. Pour ce qu'elle nous a fait et parce que elle, Indra, n'a rien fait. » précisai-je.
« Et tu lui as laissé le temps de te dire tout ça? » s'étonna ma blonde. Elle ne me demanda pas si j'acceptai ses excuses puisqu'elle connaissait très bien ma réponse.
« Elle ne m'a pas laissé le choix. » répondis-je en haussant les épaules. « Et elle a eu raison. » ajoutai-je, car si elle ne m'avait pas forcé la main, nous n'aurions pas avancé sur une potentielle réconciliation.
« Lexa Woods trouve que de lui forcer la main est une bonne idée? » s'étonna d'un air moqueur Clarke.
« Il arrive, que dans certains cas, la communication forcée ait des effets bénéfiques. » corrigeai-je sa moquerie avec un sourire.
« Donc, tu penses réellement qu'une discussion forcée avec ma mère sera bénéfique? » s'étonna-t-elle.
« Ça ne pourra pas empirer la situation… » répondis-je en haussant les épaules. « Sa démarche semble sincère. Elle ne donne pas l'impression d'être venue ici pour que vous vous disputiez encore plus. » ajoutai-je pour tenter de la convaincre.
« Bien. Si ça se passe mal, je t'en tiendrai pour responsable! » me lança, à moitié sérieuse, ma blonde.
« Deal. » priai-je pour que tout se passe bien pendant que je la regardais quitter la chambre.
Il n'avait pas été difficile de la convaincre. Je pense qu'au fond d'elle, elle ne voulait pas rester dans cette situation avec sa mère.
(POV ABBY)
Cela faisait déjà un petit moment que Lexa était montée et Clarke n'avait toujours pas pointé le bout de son nez.
Je connaissais bien ma fille malgré ce qu'elle avait voulu me faire croire hier. Je savais donc que si Lexa n'arrivait pas à la convaincre de me parler, je pouvais rentrer chez moi sans espérer l'apercevoir.
Je savais aussi qu'il était peut être un peu tôt pour avoir une discussion. Cependant, j'avais cru comprendre que l'arrivée de cette enfant pouvait avoir lieu rapidement. Il fallait donc que nous réglions notre histoire le plus vite possible.
Outre cette histoire, je ne voulais tout simplement pas rester fâchée avec ma fille.
« Il fait chaud. » soufflai-je pour moi même. J'étais bien seule au bord de cette magnifique piscine.
« Oui, il fait très chaud aujourd'hui. » entendis-je une voix que je ne connaissais que trop bien. Je levais donc les yeux pour apercevoir ma fille accoudée contre l'encadrure de la baie vitrée. Lexa était décidément très persuasive. « J'imagine que tu n'es pas venue pour parler de la météo. » ajouta-t-elle pour me faire parler. Je n'avais encore rien dit et j'étais restée immobile.
« Clarke! » m'exclamai-je tout en me levant pour la rejoindre. Je m'arrêtai à un bon mètre d'elle pour ne pas la faire fuir. « Merci d'accepter de me parler. » ajoutai-je avec un sourire timide qu'elle ne me rendit pas.
« Tu remercieras Lexa. » marmonna-t-elle pour montrer qu'elle ne le faisait pas de gaieté de coeur. « Tu sais, l'alcoolique. » ajouta-t-elle afin de me piquer.
Elle n'était pas dans de bonnes dispositions pour avoir une discussion.
« Je la remercierai. » rebondis-je seulement à sa première phrase.
« N'oublie pas de t'excuser par la même occasion. » continua-t-elle son petit jeu.
« Je me suis excusée il y a quelques minutes auprès d'elle. » l'informai-je. Je pensais que cette information la calmerait, mais cela sembla faire l'effet inverse.
« Tant mieux si Lexa était prête à écouter tes excuses. » me lança-t-elle. Même si elle portait des lunettes de soleil, je pouvais sentir que son regard était noir de colère.
« Je ne suis pas venue m'excuser. » la prévins-je sans rentrer dans son jeu. « Je suis venue discuter du sujet que nous avons abordé hier. » précisai-je.
« De papa? » me demanda-t-elle d'un ton provocateur.
« De Madi. » corrigeai-je.
« Parce que cette enfant t'intéresse maintenant? » rigola-t-elle.
« Clarke. » m'énervai-je finalement. « Je ne suis pas venue ici pour me battre, mais pour discuter. Si tu n'en as pas envie, dis le moi, et je m'en vais. » haussai-je me ton.
Cela sembla l'impacter, car elle eut un petit moment de recul. Elle ne s'attendait certainement pas à cette réaction de ma part.
« Je t'écoute. » marmonna-t-elle avant de m'indiquer le salon extérieur qui se trouvait à l'ombre puisque nous étions en train de mourir de chaud au soleil.
« Quel âge a cette petite fille? » commençai-je mon interrogatoire, car je ne connaissais rien d'elle. Je pense qu'avant tout, il fallait que je connaisse son histoire.
« 10 ans. » répondit-elle simplement.
Je lui posais bien évidemment d'autres questions et Clarke me raconta toute l'histoire de cette petite. Comment elle avait vécu dans une cave, leur voyage à New-York, l'histoire entre Lexa et l'enfant et bien d'autres informations.
« Et bien. » dis-je à voix haute en essayant d'assimiler toutes les informations. « Cette petite fille n'a pas eu de chance dans sa vie… » commentai-je touchée de la situation.
« Comme plein d'autres. » commenta également ma fille. « Peux-tu donc comprendre, ne serait-ce qu'un peu, pourquoi nous voulons devenir sa famille d'accueil? » tenta-t-elle directement.
« Ce n'est pas que je ne comprends pas. » la corrigeai-je alors. Je pense que nous ne nous étions pas comprises. « Je comprends à 100% que vous soyez attachées à cette enfant et que vous vouliez l'aider. » commençai-je pour ne pas la braquer. « Ce qui m'inquiète, c'est votre capacité à survivre en tant que couple et à offrir un bon environnement à cette enfant. » commençai-je alors mon exposé. « Je sais que je suis mal placée pour parler. » ajoutai-je directement avant de recevoir une nouvelle attaque au sujet de son père. « Je n'ai pas été présente pour toi comme tu aurais aimé et je m'en excuse encore une fois aujourd'hui. » me répétai-je puisque je l'avais déjà fait plusieurs fois dans le passé. « J'étais à fond dans ma carrière et je te voyais heureuse. Je ne me suis pas inquiétée que tu voulais que je sois plus présente. Ton père était là et faisait un travail incroyable en tant que père et en tant que mari. » expliquai-je en souriant à cette époque où Jake était encore avec nous. « Tu es au début de ta carrière professionnelle et je sais que tu y portes de l'importance. » commençai-je enfin là où je voulais en venir. « Lexa est également au début de sa carrière professionnelle, même si elle brille déjà énormément. » ajoutai-je. « J'ai peur que l'une de vous soit obligée de sacrifier sa carrière pour Madi et qu'elle le rapproche à l'autre plus tard, faisant exploser votre couple. » m'expliquai-je sans montrer mon bonheur du fait que Clarke m'écoutait attentivement et semblait comprendre mes inquiétudes.
« Pourtant, papa et toi avez fait une très bonne carrière. » s'étonna Clarke de mon raisonnement.
« C'est là où je voulais en venir… » repris-je en posant ma main sur la sienne et je fus heureuse qu'elle ne me rejette pas. « J'ai également peur qu'aucune de vous ne sacrifie sa carrière, car vous êtes un couple récent. Si vous faites cela, j'ai peur que par manque de temps, vous sacrifiez la vie de Madi, comme j'ai sacrifié sans le vouloir la tienne. » terminai-je mon point de vue. « Même si vous n'êtes que famille d'accueil comme tu le dis, cela n'enlève rien au fait que vous allez devoir vous occuper d'elle comme de vrais parents. » ajoutai-je tout de même. Je savais que c'était une justification qu'elle aurait pu me donner.
« Tu n'as pas sacrifié ma vie. » s'étonna-t-elle de mes propos.
« Clarke… » rigolai-je nerveusement. « Tu as très bien exposé les raisons hier soir, est-ce j'ai besoin de te les rappeler? » demandai-je rhétoriquement. Entre son addiction à la drogue, sa relation toxique avec Gaia récemment, on ne pouvait pas dire que j'endossais le rôle de mère de l'année même si j'essayais tous les jours de me rattraper. « Alors je te pose la question, tu penses vraiment que tu ne sacrifieras pas ton couple, ta carrière professionnelle et Madi? » demandai-je pour arrêter de monopoliser la parole.
Clarke commença à ouvrir la bouche pour me répondre, cependant, aucun son ne sortit. Elle comprenait enfin mon point de vue et mon inquiétude.
« Je ne sais pas quoi répondre. » murmura Clarke. Elle semblait avoir le cerveau en ébullition.
« Moi je sais. » intervint Lexa, nous faisant sursauter toutes les deux. « Pardon, je ne voulais pas nous faire peur. » s'excusa-t-elle en nous rejoignant. « Je ne voulais pas non plus vous espionner. » ajouta-t-elle honteusement.
« Tu as tout à fait le droit d'être là, cette discussion te concernant également. » la rassurai-je avec un sourire.
Elle prit place à côté de Clarke. Elle fixait ma fille avec insistance et semblait inquiète de ce qu'elle pouvait penser.
Clarke le vit et dans leur magnifique connexion, lui prit la main pour la rassurer.
« Tu sais donc quoi répondre. » reprit Clarke avec un sourire envers Lexa.
« Oui. » murmura Lexa. Elle semblait remettre, dans sa tête, les informations dans l'ordre avant de nous les donner. « Je peux vous assurer que nous ne laisserons pas tomber notre carrière professionnelle. Malgré ce que l'on peut penser, la mienne est celle qui prend le moins de temps. Je m'entraine la journée et, corrigez-moi si je me trompe, mais la journée, les enfants sont à l'école. » commença-t-elle. « Je pourrais tout à fait l'emmener le matin et la récupérer les soirs à l'école! » précisa-t-elle si nous n'avions pas compris. « Certes, je vais avoir des déplacements les week ends, mais ça ne m'empêchera pas de m'investir pour elle. » termina-t-elle pour son cas. « Clarke va certes commencer son travail à plein temps à partir de septembre, mais elle n'aurait pas des amplitudes horaires qui l'empêcheront de s'occuper de Madi. Je veux dire par là qu'elle ne travaille pas de nuit, donc rien de très contraignant. » expliqua-t-elle en regardant sa blonde pour avoir confirmation.
Elle hocha la tête pour confirmer ses dires.
« Je pourrais facilement l'aider à faire ses devoirs en rentrant du boulot comme c'est visiblement moi qui dois m'en occuper. » plaisanta-t-elle en regardant Lexa qui rigola aussitôt.
Au moins, elles semblaient complices, même pour s'occuper de Madi…
« Je sais qu'il n'y a pas que l'école dans la vie. Madi pourra réaliser toutes les activités qui lui feront plaisir en dehors de l'école. » continua Lexa. « Comme internet indique que je gagne 250000 dollars, je pense que j'en aurai les moyens. » plaisanta-t-elle à son tour envers Clarke qui lui tapa gentiment l'épaule. « J'envisage aussi de l'amener voir un psychologue, avec son accord bien sûr. » continua-t-elle plus sérieusement. « Je pense qu'elle a vécu des choses traumatisantes pour son jeune âge, je voudrais qu'un professionnel puisse l'aider avec ça. » s'inquiéta-t-elle.
Elle semblait vraiment tenir à cette petite…
« Je voudrais répondre à la dernière question de ma mère. » demanda Clarke à Lexa. Nous venions de parler de la question professionnelle, du bien être de Madi mais il manquait la question de leur couple. Lexa acquiesça bien évidemment de la tête. « Pour nous deux, hier, tu indiquais que notre couple était peut-être faible. » commença Clarke. Je voulais corriger mes propos, mais je pense que de lui couper la parole n'était pas une bonne idée. Il fallait que je la laisse parler. « Pourtant, notre couple revient de très très loin. » rigola-t-elle nerveusement. « Justement, ce n'est pas parce qu'on a vécu toutes ces choses que notre couple est fragile, bien au contraire. Je pense qu'il est même plus fort qu'il y a 3 ans parce qu'on a appris de nos erreurs. » continua-t-elle en jetant un regard vers sa moitié, car oui, elles étaient vraiment faites pour être ensemble. Je n'avais jamais pensé le contraire, j'avais même pour ma première rencontre avec Lexa, jeté la brune dans les bras de ma fille. « On saura se trouver du temps pour profiter toutes les deux. Lexa est une fille très attentionnée et très romantique. » précisa-t-elle avec un immense sourire sur son visage.
« Ne répétez ça à personne. » m'ordonna, amusée, Lexa. « J'ai une réputation à tenir. » plaisanta-t-elle, me faisant également rire.
« Je ne peux rien te promettre. » rigolai-je à mon tour.
« Maman. » m'interpella plus sérieusement ma fille. « J'aime Lexa et Lexa m'aime. Nous aimons Madi et nous sommes tout à fait conscientes de tout ce que cela implique. » résuma-t-elle sérieusement. « Et pour répondre à la dernière question que tu as en tête et que tu n'as pas osé poser, non, je ne fais pas ça pour Lexa. » termina-t-elle pour mon plus grand étonnement.
« Elle a un très grand don pour lire dans les pensées. » dit, plus timidement, Lexa.
« Je vois ça. » répondis-je encore sous l'étonnement, car elle avait visé très juste. « Si tu le dis. » répondis-je alors, car je ne pouvais faire que confiance à Clarke pour cette question.
Un petit silence s'installa. Personne ne savait s'il fallait ajouter quelque chose ou si nous avions terminé.
Je pense qu'elles attendaient surtout mon avis final.
« Donc? » tenta ma fille en alternant son regard entre moi et Lexa.
« Si vous en avez besoin, vous avez ma bénédiction. » leur dis-je alors, faisant sauter de joie ma fille.
J'étais médecin, juste mon aspect professionnel validait leur projet. Même si je ne le validais pas, elles n'auraient pas pris mon avis en compte.
Outre cela, j'aimais ma fille, j'aimais Lexa. Si elles étaient sûres d'elles, qui étais-je pour pour m'opposer?
J'espérais juste que cela leur apportera plus de bonheur, que de problèmes.
« Merci beaucoup Abby. » dit avec plus de retenue ma belle-fille.
« Merci maman. » répéta Clarke en me sautant dans les bras.
« Je t'aime. » murmurai-je dans cette étreinte avec ma fille.
« Moi aussi, et je suis désolée pour hier. » répondit-elle en me serrant encore plus fort.
« C'est oublié. Je suis désolée de t'avoir blessé. » ajoutai-je pendant que ma fille me lâchait.
« C'est oublié. » me répéta-t-elle en retour.
Lexa nous regardait un peu gênée, ne sachant pas où se mettre.
« Je vais vous laisser profiter de cette belle journée. » dis-je alors, car j'avais assez abusé de leur temps.
« Vous pouvez rester manger. » s'empressa de me proposer Lexa.
« J'ai des choses à faire, mais merci pour l'invitation. » souris-je en sa direction. « Une prochaine fois? » ajoutai-je pour ne pas la vexer.
« Promis, cette fois ci, ce sera un repas normal, sans surprise. » blagua ma fille.
« J'espère. » plaisantai-je en croisant les doigts.
Les deux filles me raccompagnèrent à la porte d'entrée. J'enlaçai une dernière fois ma fille et les remercièrent que nous ayons pu avoir cette discussion.
« Encore merci Abby. » insista pour la dixième fois Lexa.
« Arrête! » lui ordonnai-je de façon faussement autoritaire. « Et une dernière chose, quand l'assistante sociale sera là pour vous évaluer, vous pouvez compter sur moi. » pensai-je en ouvrant la porte d'entrée.
« Mais nous… »
« Je suis médecin, je connais plus de choses dans ce domaine que vous deux. » coupai-je gentiment la parole à ma fille. « Je sais donc qu'une assistante va venir sans que vous me le disiez. » précisai-je avec un sourire rassurant.
Après des derniers au revoir, je fermai la porte.
Alors que je m'éloignais dans leur allée, j'entendais Clarke crier de joie.
J'avais fait le bon choix, elles feront de très bonnes mères.
(FIN POV ABBY)
