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Séraphine et Lily fouillèrent le train à la recherche d'un wagon vide, et au bout d'une demi-heure, elles finirent par se rabattre sur un compartiment où il n'y avait qu'un garçon, de leur année, timide et visiblement très fatigué.
Il avait d'énormes cernes sous les yeux et des cicatrices barraient son visage.
« Ça ne te dérange pas si nous nous asseyons ici ? Il n'y a pas de place dans les autres wagons. » demanda Lily.
Le garçon hocha la tête. Lily le remercia et s'installa à côté de Séraphine.
« Tu t'appelles comment ?
— Remus, répondit-il en rougissant.
— Moi, c'est Lily, se présenta la rousse.
— Séraphine.
— Tu aimerais aller dans quelle maison ?
— Poudlard », dit-il.
Lily éclata de rire. Séraphine, de son côté, esquissa un sourire.
« Pardon ! » s'exclama Remus alors que ses oreilles devenaient roses. Il se fondit en excuse, honteux d'avoir commis une erreur aussi bête. Séraphine comprit qu'il devait être très nerveux.
« Ne t'inquiète pas, assura-t-elle d'une voix plus douce qu'elle ne l'aurait voulue. Se tromper peut arriver à tout le monde. »
Lily la regarda avec un air étonné et, gênée, elle détourna le regard.
« Merci Séraphine, j'avoue que je suis très angoissé, avoua-t-il. Pour répondre à ta question, Lily, je voudrais aller à Gryffondor ou à Serdaigle. Les deux me semblent aussi bien l'un que l'autre.
— Je préfère Gryffondor, mais c'est vrai que Serdaigle a l'air chouette.
— Et toi ? »
Séraphine réfléchit avant de répondre qu'elle ne savait pas. La conversation se poursuivit jusqu'à ce qu'un garçon, qui devait être en Septième ou en Sixième Année, au nez pointu et à l'air hautain, n'entre dans le compartiment. Il était accompagné de deux garçons, grands et épais, aux visages stupides.
« Je me disais bien que j'avais senti une odeur nauséabonde, siffla-t-il avec une grimace dégoutée, c'est parce que nous avons des sang-de-bourbe dans le train...
— Avec un nez pareil, tu m'étonnes », rétorqua immédiatement Séraphine.
Les yeux gris du garçon se figèrent sur elle. Ils lui rappelaient quelqu'un.
« Toi... Comment t'appelles-tu ?
— Séraphine Prince, crétin. »
Il eut un air surpris avant de lâcher un rire moqueur.
« Les Prince ont disparu il y a des années. Tu mens. »
Séraphine, piquée, se leva pour le défier du regard.
« Je ne mens pas. Nous sommes revenus, tout simplement.
— Ta mère est une traitre à son sang. Tu ne devrais pas être ici. »
Séraphine se retint de lui envoyer son poing. Répondre aux provocations était comme obéir à son interlocuteur. Elle ne le voulait certainement pas. Madame Vale l'avait mise en garde contre ce genre de type.
« Lucius Abraxas Malefoy, on doit aller chercher Phorus. »
Une fille blonde qui ressemblait à une splendide princesse aux cheveux blonds et au joli visage entra par le wagon et tira le dénommé Lucius par le bras. Celui-ci hésita avant de la suivre.
« Vous, dit-elle à Séraphine, Lily et Remus, vous feriez mieux de vous habiller. On arrive bientôt à Poudlard. »
— Ne lui dis pas merci, dit Séraphine à Lily qui ouvrait la bouche dans ce but.
— Pourquoi ?
— Elle ne l'a pas fait pour nous rendre service.
— Alors pourquoi ?
— C'est une bonne question.
— Et comment tu l'as su ?
— C'est également une bonne question, et une encore meilleure parce que j'ai la réponse. J'ai tout simplement suivi des cours d'étiquette de sang-pur. Et crois-moi, ils ne font jamais rien sans attendre quelque chose en retour. »
Remus hocha la tête, médusé, et Séraphine surprit une lueur impressionnée dans les yeux de Lily.
« Je vais sortir me changer, déclara Remus en prenant sa robe de sorcier avec lui.
— D'accord, acquiesça Lily. On va faire la même chose. »
A la fenêtre, les tours en pierre du château de Poudlard s'élançaient dans le ciel devenu sombre. La nuit n'était pas encore tombée mais la soirée était déjà bien entamée. Séraphine sentit que le Poudlard Express commençait à ralentir.
Lily et elle rejoignirent Remus dehors. Les autres Premières Années attendaient, contemplant Poudlard, qui semblait encre plus immense de près.
« Les nouveaux, les nouveaux ! appela un homme gigantesque et barbu. Rapprochez-vous ! »
Une fois qu'il fut certain que tous les élèves de Première Année l'écoutaient, il toussa pour s'éclaircir la voix et déclara : « Je suis Hagrid, le garde-chasse de Poudlard. Je vous expliquerai tout maintenant si nous n'étions pas en retard. Mais nous sommes en retard, donc allez tous chercher des rames ! »
Certains élèves se demandèrent s'il était sérieux. Comme il n'éclatait pas du rire rauque et puissant qui siégerait à sa grande silhouette, ils se mirent à chercher.
Ils trouvèrent bientôt une réserve et se réunirent devant le lac noir, dont les reflets de la lune ne parvenaient pas à éclairer son fond. Hagrid leur sourit et désigna les barques qui patientaient dans l'eau.
« Mettez-vous par groupe de quatre. Trois viendront avec moi. »
« Je pense qu'il vaudrait mieux qu'il y aille tout seul » chuchota une fille.
Séraphine, Lily et Remus échangèrent un regard.
« On se met ensemble ? demanda Remus.
— Bien sûr, mais il nous manque quelqu'un. » répondit Séraphine.
Ils cherchèrent et trouvèrent une fille, au visage rond et gentil, qui semblait perdue.
« Comment tu t'appelles ?
— Alice Fortescue, enchantée. »
Chacun se présenta à elle, et elle accepta de faire équipe avec eux. Ils s'installèrent tous dans les barques et commencèrent à voguer sur les eaux noires.
« J'ai hâte d'arriver à Poudlard. Quelle matière vous préférez ? demanda Lily.
— J'adore la Botanique, confia-t-elle. Quand ma mère me punit, elle m'enferme dans les serres et je prends soin des plantes.
— Je pense que j'aimerais bien Défenses contre les Forces du mal, déclara Remus.
— Je préfère les potions, dit Séraphine en ramant.
— Nous avons tous des gouts très différents ! dit Lily. Moi, j'aime aussi les Potions, mais Sortilèges me convient mieux. »
Leurs vêtements furent éclaboussés par quatre garçons, qui chahutaient en riant bruyamment. Parmi eux, Séraphine reconnut Sirius.
Une fois que Hagrid eut récupéré un garçon qui était tombé à l'eau, ils remontèrent la colline et entrèrent dans le château. Hagrid s'arrêta devant une porte, devant laquelle une femme sévère les attendait.
« Bonjour à tous, les salua-t-elle d'une voix si habituée à imposer le respect que tous se turent immédiatement. Vous allez entrer dans la Grande Salle et être réparti dans votre maison, et vous pourrez manger le banquet de début d'année. Vos préfets vous guideront dans vos dortoirs et vos emplois du temps vous seront donnés au petit-déjeuner, le lendemain matin. »
Elle prit un temps de pause.
« Je ne tolère pas les menteurs, les idiots et les paresseux. J'attends de vous un certain respect vis-à-vis de vos professeurs. Ah, j'oubliais, je suis Minerva McGonagall, et vous m'appellerez madame McGonagall. Pas Minerva, pas madame, pas McGo. Madame McGonagall. Sinon, c'est une heure de retenue, chaque soir jusqu'à la fin de l'année si vous recommencez. »
« Pas commode, celle-là », souffla Alice. Lily et Remus approuvèrent d'un vif hochement de tête. Séraphine trouvait juste qu'elle ressemblait à Madame Vale.
« Je suis la directrice de la maison Gryffondor, cependant, cette année je ne pourrais exercer mes fonctions et une autre professeure me remplacera. Bonne année. »
Les portes s'ouvrirent sur la Grande Salle.