Revolution part 1


Les deux femmes se levèrent et Regina alla entrouvrir juste assez la porte pour voir dehors. Elle aperçut le chargé de ménage devant l'entrée d'un bureau. Il était sacrément en avance ! Ou alors… le temps était passé incroyablement vite. Peu importait. La professeure se retourna et posa les yeux sur la jeune femme qui la fixait d'un air indéchiffrable.

– On peut pas rester là. Habillez-vous, chuchota-t-elle d'un ton pressant et sans laisser place à la discussion.

Elle se hâta elle-même avant de remarquer que la blonde ne bougeait pas d'un pouce.

– Dépêchez-vous avant qu'il vienne par ici !

Cette fois, elle sembla l'entendre et se montra plus rapide qu'elle l'aurait cru. Elles finirent de s'habiller en silence, puis Regina pensa à s'éclipser discrètement et s'approcha de la sortie.

– Attendez, l'arrêta Emma en attrapant sur son poignet.

Elle était encore bien trop troublée pour former une phrase entière. Alors elle lui transmit tout ce qu'elle voulait dire par son regard et la pression de sa main. La professeure le devina et se pencha légèrement vers elle.

– On se retrouve à vingt-et-une heures à Helios.

Ces mots lui échappèrent de leur propre chef, elle mit quelques secondes elle-même à les enregistrer. Avec un dernier regard, elle ouvrit la porte et laissa l'étudiante passer. En fin de compte, poser les yeux sur elle n'était peut-être pas la meilleure des idées, tout son corps lui cria de reprendre où elles en étaient. Cette envie pressante… plus intense que tout ce qu'elle avait déjà pu ressentir envers quelqu'un… L'alarme dans son cerveau déclenché par son instinct était l'unique barrière qui lui rappelait qu'elle ne pouvait catégoriquement pas y répondre.

L'esprit toujours brumeux, Emma sortit du bâtiment et fut surprise par l'air frais qui la réveilla. La bulle dans laquelle elle s'était plongée éclata violemment lorsqu'elle aperçut Killian seul, poirotant près de l'entrée du parking.

Elle prit une longue inspiration avant de s'avancer vers lui. Elle avait vraiment appris à l'apprécier depuis quelques semaines. Elle restait encore hésitante quant à sa place dans sa vie, mais après la dernière heure, elle savait maintenant quoi lui dire. Ce ne serait pas honnête de lui donner de faux espoirs en continuant de passer du temps avec lui.

– Ça fait une plombe que je t'attends ! Tu étais passée où ? Faut qu'on y aille…

– Désolée… Euh… j'ai pas trop envie d'y aller en fait…

– Quoi ? Mais ce midi t'avais déjà prévu toute la soirée et…

– Je sais, je me sens juste… pas très bien…

Emma n'était pas assez concentrée pour rendre crédible son mensonge… son cerveau était encore dans le bureau de sa professeure.

– Je croyais que tu avais besoin de temps pour y voir plus clair, bredouilla le jeune homme en fourrant ses mains dans ses poches avec frustration.

– Je vais rentrer. On se voit demain.

Étonnamment, il n'insista pas plus et elle s'éloigna à grands pas. Aucun doute, elle était une horrible personne. Répugnante. Et ignoble. Peut-être qu'inventer une histoire solide qui ne le laisserait pas dans l'ignorance totale conviendrait mieux mais cela n'empêchait pas qu'elle se trouve odieuse.

Lorsqu'elle rentra chez elle, Emma se sentait à la fois vide et pleine d'énergie. Les montagnes russes de la journée avaient été rudes mais grisantes… et il semblait qu'elles n'étaient pas finies.

Dès que Regina passa la porte de chez elle, elle tomber dans son canapé avec un soupir. Elle n'arrivait pas à croire qu'à présent le mal était fait, bien que l'excitation coulait encore puissamment dans chacune de ses veines et constituait une preuve plus que tangible.

Et le mal était… si bon. Il était impensable de le nier.

Puis elle ne pouvait pas revenir en arrière, alors un peu plus ou un peu moins… cela ne semblait pas changer grand-chose. Autant qu'elle en profite maintenant. Regina refusait de réfléchir davantage depuis qu'elle avait quitté l'étudiante.

Le temps les séparant passa lentement. Beaucoup trop lentement. Après s'être occupée de toutes ses tâches ménagères, Regina n'avait plus grand-chose à faire et elle n'arrivait pas à se concentrer sur grand-chose. Elle partit bien avant l'heure, et une nouvelle nervosité apparut sur le chemin. Elle n'était pas allée à Helios depuis la dernière fois et elle avait pensé ne jamais y retourner. Elle avait les mains moites à l'idée excitante de ce qui l'attendait.

Quelques secondes après qu'elle ait appuyé sur le bouton de l'ascenseur, quelqu'un vint patienter près d'elle. Elle remarqua vite qu'il s'agissait de la blonde, qui n'osait pas croiser son regard.

Emma n'arrivait pas à croire qu'elle ait tenu promesse. De son côté, elle réalisait à peine que maintenant le mal était fait. Satisfaire son désir était devenu l'objectif maitre de son existence. Cependant prendre les initiatives n'était pas son point fort ce jour-là.

Ainsi quand elle entra dans la cabine, elle se dépêcha d'aller au fond de l'ascenseur, allant même s'adosser au mur. La professeure s'avança plus calmement, égale à soi-même, et appuya sur le bouton en restant face à la porte.

Emma ne put détacher les yeux d'elle. Elle tenta de faire le vide dans sa tête.

Elle l'attirait irrémédiablement vers elle. Ça existait les aimants humains ?

Elle finit par remarquer l'impatience de la jeune femme qu'elle dissimulait du mieux qu'elle pouvait.

Elles devaient se trouver entre le premier étage et le deuxième lorsque Emma prit place très proche d'elle soudainement. Elle ne la toucha pas vraiment mais se tint tout près dans son dos, le nez à quelques centimètres de ses cheveux et les mains rabattues derrière elle pour ne pas être tentée de la retourner face à elle et mettre fin à cette attente interminable.

La professeure ne bougea pas d'un pouce mais souhaita une énième fois ne pas avoir été interrompue plus tôt pour qu'elle ait pu profiter pleinement de son orgasme…

Un self-control légendaire fut alors à l'œuvre, jusqu'à ce que l'ascenseur s'ouvre et que la brune s'échappe dès qu'elle put.

Emma la regarda un instant, se laissant hypnotiser un peu plus. Ce ne fut que lorsqu'elle s'arrêta devant la porte qu'elle commença à marcher.

Dès que la porte fut déverrouillée, l'impatience disparut pour laisser place aux désirs. Ce fut Regina qui l'attrapa brusquement et la fit entrer en même temps qu'elle assaillit ses lèvres pendant que la porte se fermait après un léger coup de pied. Une fois la blonde plaquée au mur, une demi-seconde suffit pour complètement retrouver l'état presque second dans lequel elles avaient été plongées quelques heures plus tôt. Elles étaient déjà pantelantes et rouges d'envie. Regina se frotta à elle avant d'enlever sa veste qui était dans le chemin, puis elle s'arrêta un instant pour l'examiner.

– On va reprendre exactement où on en était… susurra-t-elle tout près de son oreille avec un ton sérieux.

Il y eut alors un échange de regard si bouillonnant qu'il aurait pu facilement faire brûler l'entièreté du bâtiment.

– À genoux…

Emma n'avait jamais vu la professeure avec les yeux pétillants de malice et d'ardeur, et elle n'aurait jamais cru en être témoin un jour. Elle était follement excitante. Elle n'eut aucun doute lorsqu'elle posa un genou à terre et qu'elle agrippa fermement le bas de la jupe. Elle laissa ses ongles griffer la peau pendant qu'elle remontait lentement le tissu sur ses cuisses. Le sourire de satisfaction de la brune quand la jupe atteignit sa taille fut unique.

Emma attrapa ses fesses entre ses mains et embrassa ses cuisses. Elle la surprit lorsqu'une main presque autant autoritaire que sa propriétaire poussa sa tête contre son pubis.

Regina jeta sa tête en arrière, se plongeant dans l'expectation. Voilà la deuxième culotte qu'elle trempait en l'espace de quelques heures… Elle grogna en lui intimant de la lui en débarrasser. Lorsqu'elle sentit des dents agripper sa culotte sur sa hanche, elle baissa les yeux vers elle, mi-frustrée qu'elle s'amuse avec elle, mi-captivée.

Étape par étape, elle descendit lentement le bout de tissu sans arrêter un instant de la regarder dans les yeux. Quand il disparut enfin, la blonde se plaça correctement et la magie opéra pour Regina.

Elle tendit bien vite les bras devant elle pour s'appuyer sur le mur tellement elle se penchait contre elle pour mieux ressentir chaque mouvement. Chacun de ces derniers était libérateur pour son corps, Regina finit même par se sentir s'envoler. Ses mains se crispèrent, ses ongles griffèrent la peinture jusqu'à ce qu'un orgasme soudain se manifeste dans chacun de ses membres. Elle se devina sur le point de s'écrouler, alors elle tituba de quelques pas jusqu'au lit où elle s'y laissa tomber.

Quant à Emma, elle affichait un air satisfait. Elle s'approcha à son tour du lit mais ne s'y installa pas. Elle se colla au bord, devant la professeure, et ôta sa veste. Elle vit la brune la regarder avec attention sans bouger davantage, elle enleva plus ou moins doucement son haut.

Regina se redressa et agrippa sa hanche d'une main, et de l'autre, elle attrapa le soutien-gorge au niveau du sternum avant de la tirer vers elle. Elle l'embrassa et ne la lâcha plus à partir de cet instant. Elle lui laissa à peine la place de retirer ses autres vêtements. Cela sembla tant la frustrer qu'elle monta avec les genoux sur le lit et prit sa main pour la déposer entre ses jambes.

Regina la caressa avec un air moqueur alors qu'Emma était déjà au bord du gouffre. Puis elle attrapa ses hanches et la poussa encore contre elle, la contraignant à s'asseoir sur une de ses jambes. Elle sentit presque immédiatement le climat tropical sur sa cuisse avant que la blonde se mette à se déhancher comme elle pouvait.

Fascinée, Regina suivit du regard chacun de ses mouvements lascifs et lents, prenant soin de les ressentir tous intégralement. Les deux femmes devinaient l'humidité s'étaler sur sa peau à chaque allée et venue d'Emma, pendant que la brune l'embrassait pour avaler ses gémissements. À l'aide de ses mains agrippant toujours son corps, elle lança un nouveau rythme plus intense, plus urgent. La réaction d'Emma ne tarda pas : elle laissa échapper un râle la tête vers le ciel et les yeux déjà refermés.

Ainsi s'enchaina plaisir intime sur plaisir intime alors qu'aucune des deux ne vient le temps passer. Elles auraient probablement donné leur accord pour vivre le reste de leur vie dans ce moment si on le leur avait demandé.

Alors que Regina employait toute sa force à balancer son bassin contre le sien, elle discerna difficilement un son qui n'avait pas sa place dans la soirée. Il passa au second plan jusqu'à ce qu'il la perturbe à nouveau après quelques minutes. Elle l'identifia après quelques secondes comme sa sonnerie de téléphone. Son attention fut soudainement accaparée par les ongles d'Emma qui se plongèrent doucement dans la peau de sa cuisse.

Lorsqu'elle entendit une troisième fois la sonnerie, elle voulut se lever mais une Emma particulièrement frustrée l'en empêcha. Elle fut tout d'un coup si convaincante dans ses mouvements que Regina capitula immédiatement. Quand résonna à nouveau l'incessante mélodie, elle ne put rien faire, la jeune femme s'enfuit rapidement.

– Non ! bouda la blonde en se laissant retomber dans le lit.

Elle soupira longuement en essayant de reprendre ses esprits. Madame Mills n'arrangea pas sa situation lorsqu'elle ne s'embêta pas à se couvrir pour aller répondre. Comment faisait-elle pour paraitre à chaque instant particulièrement séduisante ?

– Allo ? entama Regina en se tournant face au mur pour éviter son regard qui l'empêchait de se concentrer.

L'observant de haut en bas, Emma se mordit la lèvre inférieure. Comment pouvait-elle être aussi sexy de dos… Ses jambes halées, son dos fin, ses cheveux rien que légèrement en bataille… Et ses fesses ! Elles semblaient sculptées dans du marbre par Michel Angelo…

– Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Emma ne résista pas lorsque sa main partit d'elle-même parcourir son corps jusqu'à atterrir entre ses jambes. Elle se pénétra d'un doigt et commença un assez lent va-et-vient pour conserver le minimum de concentration nécessaire pour continuer d'observer tranquillement Madame Mills.

– Mince…

Emma venait d'insérer un deuxième doigt doucement lorsque sa respiration accélérée se fit entendre par la jeune femme qui remarqua son état. Elle sourit mais se retourna rapidement vers le mur afin de dédier toute son attention à son interlocuteur.

– J'arrive.

Quelques secondes après, Regina braqua ses yeux sur elle en rangeant son téléphone.

– Maintenant vous vous masturbez en me matant ? s'amusa-t-elle avec un regard qui enflamma Emma.

Pour toute réponse, elle rougit en s'arrêtant.

– J'ai une urgence, je suis désolée, je dois y aller… avertit Regina avec une moue.

Elle ressortit son téléphone pour voir l'heure. Il était près de vingt-trois heures, le temps était à nouveau passé à une vitesse hallucinante.

– Merde, et tout va bien ?

Regina lança un regard noir pour la réprimander sur son langage mais la blonde parut à peine le remarquer. Elle dévorait son corps des yeux, comme envoûtée. Elle en fut la première surprise mais elle en fut aussi très amusée et un peu flattée.

– Je vais m'en sortir… Mais vous au contraire, la frustration semble sur le point de vous tuer.

– Ça devrait aller… à condition que vous vous rhabilliez lentement.

Pendant qu'elle s'affairait plus ou moins tranquillement, elle ne put s'empêcher d'épier la jeune femme. Elle savourait un plaisir évident rien qu'à la regarder se mouvoir doucement. Regina rit légèrement quand elle la devina enfin obtenir son orgasme. Son sourire satisfait la fit rire davantage alors qu'elle remettait déjà sa veste.

Emma se leva en la voyant prendre son sac. Une question lui trainerait dans la tête pendant un long moment si elle n'y allait pas dès maintenant…

– Hum… Est-ce qu'on se revoit bientôt ?

Regina ne s'attendait pas à cette question, et honnêtement, elle aurait préféré qu'elle ne la pose pas.

– On en reparlera bientôt.

C'était tout ce qu'elle était capable de lui offrir pour l'instant. La réponse ne lui plairait pas mais c'était un début. La professeure n'attendit pas qu'elle réclame à nouveau, elle quitta la pièce sans un mot de plus.

À cet instant, elle regretta de délaisser ce cocon. Dès qu'elle quitta Helios, elle réalisa à quel point tout ça lui avait manqué, leur petit jeu, le plaisir qu'elles se donnaient, le visage d'Emma après un orgasme, cette pièce… Elle employa tous ses efforts à oublier cela au moins le temps de la soirée.

Le lendemain, Emma avait l'impression de flotter au-dessus de son corps. Était-ce dû à son manque de sommeil ou à sa professeure ? Peut-être un peu des deux…

Son esprit fut absent durant la première moitié de la matinée. Puis la seconde… s'avéra être un regain phénoménal dès qu'elle aperçut Madame Mills. Alors que ses joues prenaient feu, des images de la veille lui revenaient en mémoire dans un flot incessant. Elle avait oublié cette sensation depuis bien longtemps… Et qu'est-ce que c'était bon.

Regina se demandait si un jour elle retrouverait la tranquillité d'esprit qu'elle semblait avoir complètement perdue. Comment pouvait-elle faire son travail dans ces conditions ? Emma face à elle au milieu de tous ces autres étudiants… c'était une vraie torture.

Elle pensait à sa douche de la matinée, au cours de laquelle elle avait découvert un suçon, puis un deuxième quelques minutes après… avant d'en déceler un semblable sur sa cuisse. Elle avait crié de surprise, comment Mademoiselle Swan avait osé la marquer ainsi ?

Sur le moment, elle ne s'en était même pas rendu compte… Elle n'avait même aucune idée de quand est-ce qu'elle les lui avait faits…

Regina s'était empourprée furieusement lorsqu'elle s'était promis de lui en faire à son tour la prochaine fois qu'elles se verraient… Cette femme était… si frustrante !

Ses protestations s'étaient poursuivi le reste de la toilette avant qu'elle ne puisse se calmer. Ce n'est que lorsqu'elle s'était habillée qu'elle s'était énervée à nouveau, cette fois contre elle-même, pour avoir cédé à sa vilaine et interdite envie qui la mettait dans de beaux draps.

Durant les minutes qui suivirent, Regina réussit miraculeusement à garder le cap. Elle savait qu'elle n'avait pas le choix, peu importait ce qu'il se passait à Helios, Emma demeurerait une étudiante et elle continuerait à avoir des choses à lui apprendre. Alors elle devait faire son métier, métier qu'elle pouvait à présent perdre du jour au lendemain maintenant, face à la femme qui avait parcouru chaque recoin de son corps la veille, au milieu de dizaines d'étudiants avides et immatures. Tout allait bien.

Au bout des deux heures, Emma fut à peine sortie de la salle qu'elle fut appréhendée par Killian.

– Je crois que je mérite des explications Emma. J'attends que tu me donnes la raison qui t'a fait changer d'avis à propos de moi, déclara-t-il avec un agacement rien qu'un peu dissimulé.

Emma fronça les sourcils et évita de justesse de jeter un coup d'œil à l'intérieur de la salle vers Regina pour ne pas se trahir.

– Je vois pas de quoi tu parles. Je t'ai déjà tout dit hier.

– Très bien, si c'est ce que tu dis. Alors on sort ce soir ?

– Je suis pas disponible, désolée…

– Tu vois ce que je veux dire ? s'impatienta Killian en haussant le ton, faisant sursauter Emma.

Regina releva la tête vers la sortie en entendant une voix s'élever. Jones s'approchait d'Emma qui semblait particulièrement mal à l'aise.

Une pointe de culpabilité se manifesta quand elle pensa à lui. Elle fut assez furtive. Elle se transforma surtout en culpabilité envers Emma, car après tout, c'était sans aucun doute à cause d'elle qu'elle se retrouvait dans cette situation.

Sans réfléchir, Regina s'avança en prenant soin de claquer les talons de ses escarpins et s'arrêta près d'eux.

– Il y a un problème ? demanda-t-elle sans se départir de son attitude autoritaire habituelle.

Elle considéra à tour de rôle les deux jeunes personnes puis elle se tourna spécialement vers Jones avec un regard noir d'agacement.

– Non, répondit-il en se calmant à peine.

– Dans ce cas, allez babiller un peu plus loin. Nous ne sommes pas dans une cour de récréation.

Regina ne bougea pas d'un poil jusqu'à ce que l'homme jette un coup d'œil à Emma puis se résigne et disparaisse.

– Vous n'étiez pas obligée, commenta la blonde, la faisant se retourner vers elle.

– J'ai pas fait ça pour vous, il faisait seulement trop de bruit. Je n'arrivais pas à me concentrer, lâcha-t-elle, sa voix trahissant son exaspération.

Ce n'était pas entièrement la vérité mais Regina s'était déjà bien assez mise à nue la veille. Et elle commençait doucement à en avoir envie à nouveau face à elle…

Emma avait passé assez de temps avec elle pour deviner quel genre de pensée lui traversait l'esprit à cet instant.

– Bon… bon courage pour cette journée.

Ce fut une torture pour elle de s'éloigner. Elle disparut aussi vite que possible tellement la tension devenait insupportable.

De son côté, Regina regagna la salle et claqua nerveusement la porte. Le retour à la réalité était un peu plus violent qu'elle ne l'avait imaginé. Et ce n'était malheureusement que le début…

De toute la journée, Killian n'approcha pas Emma. Cela lui laissa beaucoup de temps pour réfléchir et pour penser à la soirée de la veille. Elle ne l'avait pas rêvé, donc maintenant il fallait l'assumer. Cela s'avéra plus simple qu'elle ne l'aurait cru, car le plaisir qu'elle avait pris était tout bonnement incomparable. Et peut-être aussi parce qu'elle ne se retrouvait pas face aux conséquences dès à présent…

Puis les derniers mots de la professeure avant de quitter Helios lui revinrent à l'esprit. C'était quand « bientôt » ? Était-ce « bientôt » bientôt ou juste bientôt ?

Emma n'était pas vraiment réputée pour sa patience… Regina avait fort intérêt à mettre les choses au clair dans les jours à venir sinon elle risquait de devenir folle et de faire une bêtise.

Le soir, Emma put se détendre un peu. Elle se rendit chez Ruby qui avait été absente durant cette journée, elle était clouée au lit par un vilain virus. Voilà le résultat qu'elle récoltait après s'être surmenée comme une dingue pour sa grand-mère… Alors Emma lui rapportait ses courses et comptait lui cuisiner un bon diner.

Elle avait pensé à son amie tout l'après-midi. Que dirait-elle si elle apprenait ce qu'il s'était passé ? « Sérieux ? » ? « J'en étais sure » ? Ou alors un beau « putain non t'as pas fait ça ? » ?

Devait-elle simplement lui dire ? Si elle se confiait, ne serait-il pas reprochable qu'elle aussi, elle garde le secret ? Emma en doutait fortement. Et bien qu'elle s'en voudrait déjà énormément de ne pas pouvoir récupérer son diplôme, elle s'en voudrait jusqu'à la fin de sa vie si elle empêchait Ruby de pouvoir le faire…

Elle ressentit un petit pincement au cœur quand elle réalisa qu'il était préférable de ne pas lui déclarer ce qu'il s'était passé. Il fallait que personne ne soit au courant. Et surtout… surtout pas le directeur…

Cela n'allait pas être facile et cela commençait dès maintenant : elle croisait tout ce qu'elle pouvait croiser pour que son amie ne remarque aucun changement chez elle… Et par chance ce soir-là, Ruby fut trop assommée pour repérer quoi que ce soit.

Durant les jours suivants, Emma avait hâte de revoir sa professeure dans ce cadre si particulier qu'elles avaient créé… Même si son angoisse de perdre sa place à Storybrooke s'installait de plus en plus.

Au fil des jours, Regina réfléchit tellement qu'elle finissait chaque journée avec un mal de tête. Elle avait envie de retrouver Emma, cette femme qui éveillait des parties de son corps d'une manière qu'elle ne pensait pas possible. Et en fin de compte, c'était indéniable qu'elle allait la revoir. Elle ne pourra pas l'empêcher… Elle avait ouvert la boite de Pandore.

Mais cela voudrait dire qu'elle enfreindrait les règles encadrant son travail. Encore une fois.

C'était une erreur qu'elle n'aurait jamais cru faire.

Pourtant elle ne culpabilisait pas du tout.

C'était officiel, elle était sortie de sa zone de confort. Qui était cette femme totalement inconnue qui s'était réveillée en elle ? Elle ne lui ressemblait plus du tout… Et elle n'avait aucune envie de revenir en arrière. Peu importait les conséquences. C'était bien trop bon ce temps auprès d'Emma.

Une semaine était passée déjà lorsque Emma reçut des nouvelles de sa professeure. Elle ne l'avait pas vu depuis le lendemain de la soirée qui lui semblait dater d'une décennie. Juste avant le cours qu'elle devait avoir avec elle, un message de sa part lui parvint. Elle lui demandait d'attendre à la fin qu'elles soient seules car elle avait besoin de lui parler.

Quand ça commençait comme ça, ça ne finissait jamais bien en général… Elle lui partagea le fond de sa pensée et elle ne tarda pas à recevoir une réponse qui se voulait rassurante. Rassurante ? Regina Mills rassurante ? C'était comme dire que Ruby était de nature discrète ! Qu'est-ce qui lui prenait ?

Emma tâcha de se tenir à carreau, Ruby étant près d'elle, elle ne souhaitait pas l'alerter sur son comportement nerveux. Elle précisa par ailleurs qu'elle sortirait avant de la rejoindre. Elle savait que Ruby les remarquerait sinon.

Quand il fut l'heure, elle suivit tranquillement son amie, lança une excuse solide pour lui fausser compagnie, et revint sur ses pas. Elle sentit son stress augmenter au fil des pas. Puis elle arriva à l'entrée de la salle.

Regina était là, seule, elle semblait souffler paisiblement. Puis elle leva la tête et l'aperçut.

La jeune blonde avait l'air d'appréhender cette discussion… Cela mit la professeure légèrement mal à l'aise. Elle se redressa et adopta une posture plus ferme.

– Entrez et fermez bien la porte derrière vous.

L'étudiante s'exécuta docilement puis s'avança un peu vers elle, les oreilles grandes ouvertes. Il était clair que la brune avait quelque chose à lui dire mais elle n'osa pas avant quelques secondes qui torturèrent Emma.

– Je ne voulais pas vous pousser à enfreindre les règles.

Emma s'était attendue à tout, sauf à ça. Elle la dévisagea un instant, ce qui eut le don de la faire détourner le regard avec embarras.

– Euh… Je sais pas si vous m'avez poussé à le faire mais… je ne vous en veux pas. Pas vraiment.

– Tant mieux, soupira-t-elle de soulagement.

Une question la démangeait, mais jamais elle n'oserait la poser.

– Il faut maintenant que je sache si vous comprenez ce qui est impliqué…

– Vous regrettez ?

Les mots étaient sortis tout seuls en fin de compte… Et son air sérieux lorsqu'elle répondit la prit un peu au dépourvu.

– Non.

– Mais…

– Je sais, l'interrompit Regina en comprenant sa surprise. Et je ne changerais rien si je pouvais revenir en arrière, avoua-t-elle tout bas.

Cette fois, elle fut vraiment étonnée. Et la professeure n'osa plus la regarder dans les yeux.

– Mais je ne veux pas que vous perdiez votre diplôme pour autant.

Regina détestait cette conversation à cœur ouvert. C'était ridicule ! Elle n'en était jamais venue à se montrer autant directe avec quelqu'un pour conclure la discussion le plus vite possible !

Emma était impressionnée. Elle semblait avoir murement réfléchi durant les précédents jours. Et sa réflexion semblait avoir de quoi la surprendre…

– Ça n'arrivera pas. Vous pouvez me faire confiance, promit-elle tout doucement.

Regina pencha la tête et la dévisagea. Elle était si sérieuse. Elle ne l'avait jamais vue aussi sérieuse. Et étrangement cela la rendait particulièrement attirante… Elle se redressa en reprenant ses pensées. L'étudiante semblait un peu trop confiante pour la situation… Et si elle ne se rendait pas vraiment compte de la réalité ?

– Donc je crois que nous sommes d'accord sur le fait que personne ne doit savoir ?

– Oui, je suis d'accord.

– Vous seriez capable d'assumer si jamais… ?

L'air pour une fois sincère l'incita à réfléchir murement à sa réponse.

– Vous avez raison, peut-être bien que j'assumerai pas… Mais ce qui est fait est fait. Et pour l'instant, personne le sait. Alors un peu plus un peu moins changera rien. Je crois qu'on devrait plutôt en profiter, vous pensez pas ? demanda franchement Emma en penchant la tête avec inquiétude.

– Comme vivre l'instant présent ?

– Exactement comme vivre l'instant présent.

Le regard bien plus détendu de la brune rassura instantanément Emma. Elle semblait penser la même chose. C'était comme si pour une fois, elles étaient sur la même longueur d'onde et c'était un sentiment très particulier.

– On sait qu'on regrettera, alors autant en profiter. Ce soir ?

Avec une moue, elle fit non de la tête.

– Soyez patiente, ajouta-t-elle avec un air amusé.

Emma aurait bien parié un sacré paquet sur le fait qu'elle voulait la faire attendre exprès…

– Ma patience a des limites ! l'avertit-elle en commençant à s'approcher de la sortie.

Elle quitta la pièce avec un sourire, bien qu'elle n'était pas tout à fait satisfaite. Mais ce n'était qu'une histoire de temps… elle le savait à présent.

Regina soupira, son rappel ne paraissait avoir eu aucun effet sur son étudiante. Mais ce n'était pas faute d'avoir essayé…

Durant les jours suivants, plus le temps passait, plus Killian devenait frustré. Emma l'évitait clairement et il ne comprenait pas pourquoi. Lorsque Ruby vint s'asseoir à côté de lui un midi, il fut surpris de voir qu'elle non plus ne semblait pas savoir ce qu'il se tramait chez son amie.

– Emma m'a dit que vous allez plus voir le ciné-concert de Titanic vendredi ?

– Elle ne t'a pas dit pourquoi ?

– Non, pourquoi ? Qu'est-ce qu'elle a dit ?

– Rien justement… Elle m'évite.

Ruby était un peu perdue. Emma ne lui avait jamais confié qu'elle souhaitait s'éloigner… Elle s'excusa à Killian de ne pas pouvoir l'aider.

Elle craignait qu'elle ne retourne dans une mauvaise période… Il fallait qu'elle trouve le bon moment pour discuter un peu avec elle.


J'espère que ça vous a plu et que j'arrive toujours aussi bien qu'au début à vous transporter dans mon petit monde. Ça me fait beaucoup de bien d'écrire en ce moment surtout par rapport à mon anxiété alors je pense vous offrir la suite rapidement.

J'avais pas remarqué qu'en effet mon histoire est introuvable sur wattpad si on marque le titre dans la barre de recherche, je ? (GE-NI-AL). Vous pouvez me retrouver et retrouver l'histoire sous le pseudo enirars sur wattpad, j'ai testé et normalement ça fonctionne… Je me suis toujours pas décidé si j'arrête de me casser la tête avec ce site si wattpad aussi est chiant.

Bon été et pensez à vous hydrater !