LA NUIT DU TREMBLEMENT DE TERRE

Par Andamogirl

Note de l'auteur : suite de « La nuit du buffle à deux pattes » (The Night Of The Two-legged Buffalo), saison 1. Références à cet épisode. Référence également à « La nuit où le dragon cria. » (The Night The Dragon Screamed), saison 1. Référence à mon histoire appelée « TNOT First Mission. »

Dans « La nuit du buffle à deux pattes », le nom du prince n'est pas donné, j'ai donc choisi de l'appeler Tanu et comme le nom du pays d'où le prince est originaire est simplement indiqué comme « Îles de corail de la mer du Sud », j'ai choisi de situer l'action à Ta'ū, une des îles de l'archipel des Samoa. Cette île est ce qui reste d'un volcan actif. Les événements décrits dans mon histoire sont purement fictifs, même si certains éléments culturels sont exacts.

Manu'a ou les îles de Manu'a (en samoan, Manuʻa tele) sont un groupe d'îles de l'archipel des Samoa américaines, comprenant les îles de Ta'ū, Tutuila, Aunu'u, Ofu et Olosega. La traditionnelle capitale de Manuʻa est le village de Taʻū, sur l'île de Taʻū, du même nom, aujourd'hui territoire américain des Samoans.

Le titre de Tui Manuʻa était le titre du dirigeant ou chef suprême des îles Manuʻa, dans les actuelles Samoa américaines.

Cette histoire est la version française revisitée de mon histoire intitulée « The Night of The Volcano ». J'espère qu'elle vous plaira. J'ai également changé le titre.

Les commentaires sont les bienvenus.

Résumé : à l'invitation du prince Tanu, des îles du Sud, James West et Artemus Gordon se rendent sur l'île de Ta'ū (îles Samoa) pour assister au couronnement de celui-ci. Leur séjour sur l'île sera mouvementé. Suite proposée de « La nuit du buffle à deux pattes » (The Night Of The Two-legged Buffalo).

Avertissement : nos deux héros sont souvent nus. Quelques images qui pourraient perturber.

PS: I need a beta reader to edit all my new stories written in English. So, if you're interested, leave me a private message, thank you.

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PROLOGUE

Washington D.C.

Maison Blanche,

Ulysses S. Grant désigna d'un geste rapide les deux chaises qui se trouvaient devant son bureau qui était encombré de piles de dossiers et de boites de cigares. « Veuillez-vous asseoir, messieurs. » Dit-il avant de prendre place dans son propre fauteuil. Il ajouta ensuite : « Je ne vous retiendrai pas longtemps car vous aurez beaucoup de choses à faire dans les prochaines heures. »

Les deux agents spéciaux du Secret Service échangèrent un bref regard, intrigués par les paroles du Président, puis ils s'assirent à leur tour.

Grant posa son cigare allumé dans le cendrier qui se trouvait près de lui, chassa la fumée bleutée d'un revers de la main puis continua : « Tui Manuʻa Mappa, le roi des îles de Manuʻa, est décédé. Je viens d'apprendre la triste nouvelle. Le prince Tanu, son fils, que vous connaissez, sera désigné nouveau souverain après le deuil royal, c'est-à-dire dans trois mois, le 7 décembre. Le futur roi souhaite que vous assistiez à son couronnement sur l'île de Ta'ū, comme représentants officiels des Etats-Unis, car, je le cite, il « vous apprécie beaucoup ». Dans la lettre que j'ai reçu du prince, se trouvaient deux invitations à vous remettre en mains propres. Cette lettre était accompagnée d'un couple d'oiseaux des îles Samoa appelés sula dac… Sula mac… Salu Lac… » Il fronça les sourcils, ne se souvenant plus du nom des oiseaux. Il poursuivit : « Bref, de deux oiseaux enfermés dans une cage, présent qui m'était destiné personnellement, et que j'ai offert au zoo de Washington. »

Levant la main pour prendre la parole, Artemus apporta son aide à Grant. « Il s'agit certainement d'un couple de Sula dactylatra, appelé aussi fou masqué, Monsieur. C'est une espèce de grands oiseaux marins de la famille des sulidae originaires des îles Samoa. L'adulte est noir et blanc avec le bec jaune et la face noire. En le voyant, on dirait qu'il porte un masque, d'où son nom. »

Le Président sourit. « Vous savez tout sur tout, Artemus ? Vous êtes une encyclopédie vivante. Merci pour ces explications. » Dit-il.

Croisant les bras sur sa poitrine, le visage renfrogné, Artemus dit à Grant : « Pour parler franc, Monsieur, Je préférerais ne pas aller à ce couronnement. J'ai en effet pour principe de cesser tout contact avec mes ennemis, ceux encore en vie, bien sûr. Si le prince Tanu n'avait pas été le prince héritier des îles de Manu'a, et envoyé par son père pour signer le traité d'alliance entre son peuple et les États-Unis, il serait en prison à l'heure actuelle, après ce qu'il a fait, à Jim et à moi, et ce serait bien mérité, Monsieur. Par exemple Tanu a essayé de tuer Jim avec une lance, et l'a blessé à l'épaule. »

Ulysses S. Grant adressa un regard désapprobateur à Artemus. « Pour une fois vous mettrez ce principe tout à fait légitime dans votre poche, Artemus. » Dit-il, puis il donna l'ordre : « Vous avez ordre de vous rendre à la cérémonie de couronnement du futur roi Tanu, sur l'île de et d'y assister en tant que représentants du Gouvernement des États-Unis. » Il reprit son cigare et le porta à ses lèvres. « Vous serez attendus par un comité d'accueil envoyé par le prince Tanu, sur la plage, près du village de Taʻū qui est la capitale de l'île du même nom. Vous vous y rendrez ensuite. »

Le visage inexpressif, mais fortement contrarié, Artemus marmonna : « A vos ordres. » Son regard glissa de Grant au tableau qui était accroché derrière le Président, appelé « les Pacificateurs », peint par George Peter Alexander Healy en 1868.

Healy avait représenté la réunion stratégique du haut-commandement de l'Union du 28 mars 1865, durant les derniers jours de la Guerre de Sécession.

Il se rappela alors sa première mission avec le capitaine James West, alors aide-de-camp du Général Grant, lors du siège de Petersburg – mission qui avait échoué, mais permis leur rencontre et une amitié profonde et sincère avait débuté alors. Et elle se poursuivait.

Il sourit en se remémorant Jim déguisé en femme…

Le Président Grant tira deux bouffées de cigare, les sourcils froncés, l'air perplexe. Il demanda : « Est-ce que le prince Tanu vous aurait fait quelque chose de personnel, Artemus ? »

Revenant au présent, Artie fit disparaitre le sourire de ses lèvres. Il soutint le regard bleu inquisiteur d'Ulysses S. Grant et secoua la tête. « Non Monsieur, rien de personnel. » Répondit-il.

Le Président ajouta : « Très bien. Vous serez en mission diplomatique messieurs, je ne veux aucun problème qui puisse nuire à l'image du pays – et à celle de son Président. »

Le visage fermé, Artie répondit, « Oui Monsieur. »

Grant poursuivit : « Vous me rédigerez un rapport détaillé, Artemus. Je veux pouvoir savoir tout ce qui s'est passé une fois que vous serez de retour. »

Le plus âgé des deux agents du Secret Service hocha la tête. « Oui Monsieur » Dit-il à nouveau, avant de continuer à 'bouder', s'intéressant à présent au portait officiel de George Washington, grandeur nature, peint par Gilbert Stuart en 1796 accroché près de la porte.

Il était représenté portant un costume noir, sobre et adapté à la fonction présidentielle. Une 'tradition' que Grant perpétuait, se dit-il.

En regardant son partenaire et meilleur ami, Jim eut un petit sourire et dit à Grant : « Il y a une autre raison pour laquelle Artemus est réticent à effectuer cette mission, et c'est de ma faute. »

D'abord très surpris puis curieux, le Président Grant haussa un sourcil épais. « Votre faute ? Comment cela ? Expliquez-moi, Jim, » Demanda t-il.

Posant une main sur l'épaule d'Artie, essayant de l'apaiser avec ce geste amical, Jim répondit : « Pour résumer, Monsieur, afin de protéger le prince Tanu, j'ai dû le faire kidnapper par deux agents et l'un d'eux s'est pris au jeu et a frappé Artie à la tête, lui faisant mal, l'assommant. Artie n'a pas apprécié, vous pouvez vous en douter. Ensuite, j'ai dû 'piéger' Artie pour qu'il remplace le Prince... et Artie n'aime pas se faire avoir, que ce soit par moi ou par quelqu'un d'autre. » Le sourire de Jim s'agrandit, devint moqueur. « Ensuite, et surtout, Artie n'a pas du tout aimé porter les vêtements de cérémonie du prince, se faisant passer pour lui, dont une très belle cape de plumes. » Il ajouta, le regard amusé. « Il était à moitié nu et il avait très froid. »

Le front plissé, irrité, Artemus adressa un regard noir à Jim. « Très froid ? J'étais gelé ! j'étais glacé ! J'étais frigorifié ! Les plumes du manteau de cérémonie étaient bleues, bleues comme la couleur de ma peau ! Une fois cette mission terminée, je suis restée cloué au lit pendant une semaine à cause d'un mauvais rhume ! » Il pointa un doigt accusateur vers Jim. « De ta faute ! »

Retirant sa main de l'épaule d'Artie, car cela n'avait servi à rien, Jim dit à Artie : « Je te présente à nouveau toutes mes excuses. »

Sa colère descendant d'un cran, Artemus déclara : « Je les accepte, à nouveau, mais il n'empêche que je suis toujours très fâché contre toi, Jim. »

En mode taquin, Jim dit à son partenaire, « L'île de Ta'ū est située près des tropiques, Artie, tu n'auras pas froid là-bas, si tu te retrouves à nouveau à moitié nu. »

Répondant du tac au tac, Artemus dit : « Je crois que tu as le mal de mer, n'est-ce pas ? Je te plains, vraiment. Mon pauvre Jim. Trois mois en mer pour aller sur l'île de Ta'ū, située au bout du monde. Cela va te paraître long, très long. »

Le front plissé, Jim se rendit qu'il allait vomir 'tripes et boyaux' tout au long du voyage. Un sentiment de détresse s'empara de lui et il pâlit.

Fier de sa petite vengeance, Artemus sourit d'une oreille à l'autre. Artie 1, Jim 0.

Le Président Grant leva les yeux au ciel, secoua la tête et soupira. « Ah ! ces deux-là ! » murmura-t-il, puis il tapota légèrement le bout de son cigare pour faire tomber la cendre dans le cendrier.

Il savait que ses deux meilleurs agents se comportaient très souvent comme deux frères qui se chamaillent, le plus jeune taquinant l'aîné.

Il ajouta dans son esprit, 'Et l'ainé se venge toujours'.

Il leva la main en signe de paix, puis il dit : « Vous embarquerez à bord du USS Farragut dans une semaine, à San Francisco. Le Wanderer devra partir dès ce soir pour que vous puissiez quitter le port dans les temps. Je vous recommande de prendre des vêtements légers pour votre séjour sur l'île de Ta'ū. Je crois que le climat y est tropical, chaud et humide. » Il se leva et tendit les deux invitations à Jim qui les prit. « Voilà, c'est tout. Je vous souhaite un bon voyage, messieurs. »

A suivre.