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Spooky Vampires

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"On t'a fait un Monde trop petit,

Pour tes idées,

Pour la petite fille aux grands yeux écarquillés,

Sur l'infini."

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Miélan, Gers - France :

Décembre 2000 :

Je suppose que je me suis résignée depuis tout ce temps. Résignée à sauter dans le Temps, contre ma volonté, dans des Lignes Temporelles que je n'apprécie pas toujours.

Voir jamais.

Au moins, cette nuit-là, je n'ai pas Jumpé toute seule. J'étais avec un homme.

Et il était ma mission.

Il faisait froid en ce mois avancé de décembre, Noël approchait, mais la grande maison n'était pas encore décorée du fameux sapin et des milliers de guirlandes multicolores.

Officieusement, j'étais ici pour travailler dans ladite maison, pour faire le ménage, m'occuper des repas et des corvées. C'était du WWOOFing dans une demeure que je connaissais par cœur.

Officiellement, j'étais ici pour protéger ma mission : l'Agent Fox Mulder.

Une mission plutôt difficile, dans la mesure où Mulder avait la curiosité tenace d'un enfant de cinq ans. Sa naïveté était d'ailleurs similaire, ce qui se reflétait dans ses profonds yeux bleu océan. Son esprit contrastait totalement avec son corps, cette grande silhouette, carrée, musclée et imposante.

Comme je le disais : un enfant dans le corps d'un adulte.

Il devait avoir 35 ans, soit environ mon âge.

J'étais beaucoup plus fine, voir maigre, avec ma peau blanche maladive et ma petite taille. La seule chose grande chez moi était mes longs cheveux châtains noués en une tresse qui tombait dans mon dos jusqu'à mes hanches. Et, puisque nous étions en l'an 2000, je n'avais pas encore eu mon opération ratée à mon genou, je ne clopinais donc pas avec mon éternelle canne.

Une fois les valises dans le manoir, Mulder fit ce qu'il savait faire de mieux : fouiller, découvrir et visiter.

J'étais dans la cuisine pour reprendre mes marques, perdues depuis ces cinq dernières années. Les habitants m'étaient inconnus, mais m'expliquaient comment m'occuper de tout. Du petit-déjeuner, de la lessive, du ménage, etc.

Je notais mentalement toutes les informations.

Il faisait nuit dehors, les ténèbres avaient déjà enveloppé le petit quartier de cette petite ville. Si l'intérieur était chauffé, il devait faire -3°C dehors.

Mulder et moi avions deux chambres séparées. Cela faisait partie de la mission, nous n'étions pas censées être en couple.

Tant pis.

Une fois toutes les notes de la famille en ma mémoire, j'ai cherché Mulder dans la maison.

Partout.

La salle à manger. Le salon. Les couloirs. Toutes les chambres. Le garage. La chambre du garage. La cuisine. La salle de bains. La loggia. J'ai même toqué à la porte des toilettes.

Rien.

Oh, non.

Un des habitants aperçut mon petit manège et comprit ma recherche. Il sourit simplement, en m'avouant, nonchalant :

- Ton ami est sorti. Il a dit qu'il voulait visiter le quartier.

Mon cœur se serra.

- À 22h30 en plein hiver ?! Vous l'avez laissé sortir ?!

J'essayais de ne pas paraître inquiète, ni en colère. Mon interlocuteur haussa simplement les épaules :

- Hey, c'est un adulte, il fait ce qu'il veut.

Oui... C'est bien ça le problème avec Mulder...

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"Tu es prisonnière de ta maison,

De tes parents,

De cet adulte qui te dit qu'il a raison,

Et qui te ment."

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La peur m'envahit.

J'avais grandi ici, je savais les horreurs qui se tapissaient dans la noirceur de la nuit. Mulder l'ignorait. Ou ne s'en souciait pas.

J'étais si inquiète que j'ai quitté la maison en quelques secondes, sans même prendre le temps d'enfiler une veste ou un manteau.

Voilà comment je me suis retrouvée en pleine nuit d'hiver, dehors, par -3, avec seulement une robe bleu marine à manches courtes et des Converses blanches aux pieds, de la même couleur que la neige sur laquelle je marchais.

Les craquements de la poudre résonnaient à chacun de mes pas, j'ai quitté le jardin et passé le portail de la maison pour ensuite descendre la première colline du quartier. J'ai longé une route jusqu'à la forêt. J'avais les bras croisés sur ma poitrine pour essayer de me réchauffer. J'ai accéléré le pas. Seuls quelques réverbères éclairaient faiblement la nuit sombre. Leurs lumières se reflétaient sur la blancheur pâle de la neige, de la même couleur que ma peau nu et gelé.

Je suis vite arrivée à l'entrée du "Skate Park", un terrain plat avec plusieurs modules pour les Skateurs. Il y avait une rampe, un rail, une petite pyramide et une immense half-pipe. Néanmoins, dans la noirceur de la nuit, je ne vis rien de cet équipement.

Je me suis retrouvée devant une colline raide. Cette colline menait à un stade, en face d'une imposante forêt.

J'ai décroisé mes bras pour garder un équilibre précaire, à mesure que je grimpais la pente glissante à cause de la neige. J'avais de plus en plus froid et de la buée sortait de ma bouche à chacune de mes respirations haletantes.

Il ne me restait que quelques centimètres avant d'atteindre le sommet de mon Everest personnel, mais les Converses ne sont pas connues pour leurs semelles antidérapantes. Alors, éventuellement, mon pied a glissé sur une plaque de verglas.

Lorsque, soudain, quelque chose attrapa mon bras avant que je ne tombe vingt mètres plus bas. Je n'eus pas le temps de crier, parce que la grippe ferme me souleva pour me sortir de la colline et me poser sur un sol plus plat.

- Mulder !

Oui, c'était sa main qui retenait fermement mon poignet gauche, m'empêchant de m'écraser aux pieds de la colline.

- Alisone ? Est-ce que ça va ?

Je fis simplement "oui" de la tête, tout en analysant mon amant du regard. Tout comme moi, il avait dû partir en hâte, parce qu'il ne portait qu'une fine chemise blanche. Ses longues manches d'ordinaire retroussées, tombaient désormais sur ses mains. Il devait avoir froid lui aussi. Il n'avait qu'un pantalon noir et des chaussures de la même couleur. Son visage carré était rouge par endroits, à cause de la morsure du froid. Même ses cheveux châtains décoiffés semblaient humides, et sa frange cachait son front sous le poids des flocons qui imbibaient ses cheveux.

Lorsqu'il parla, de la buée sortit de sa bouche :

- Alisone, je crois qu'il y a quelque chose ici, dans la nuit noire...

- Je sais, Mulder. Nous devons rentrer au Refuge !

"Le Refuge" était le surnom de la maison dans laquelle nous logions.

Il acquiesça sans contradiction.

Nous devions désormais redescendre la colline glissante. Ce fut long et laborieux, nous devions nous tenir au sol pour ne pas nous écrouler, mais la glace et la neige sous nos doigts nus commencèrent à nous provoquer des engelures douloureuses.

Alors que nous arrivions en bas de la colline, un seul faux pas sur une flaque verglacée nous fit tomber. Heureusement, nous n'avons pas glissé de très haut, mais juste assez pour nous faire mal, allongés par terre, dans la neige. Le froid devint de plus en plus intense et mordant.

Mulder se releva le premier pour ensuite m'aider à me remettre sur pieds. Nous allions partir, lorsque la vision dans le coin de mon œil intercepta quelque chose.

Je me suis retournée pour m'approcher de cette chose.

Mon cœur tomba dans ma poitrine.

- Mulder ?

À bout de souffle, il se rapprocha de moi.

- Quoi ?

Je lui montrai l'empreinte des yeux. Là, dans l'épaisseur de la neige, il y avait une parfaite empreinte de pied. Une seule. Au milieu de la blancheur pâle. Une trace de pied Humain. Avant que Mulder ne me le demande, j'expliquai :

- Ce n'était pas là tout à l'heure, quand j'ai grimpé la colline, il n'y avait rien. Rien du tout.

Mulder ne questionna pas ma révélation, je savais qu'il me croyait. Il croyait en presque tout. Après avoir observé l'empreinte, il jeta des coups d'œil autour de nous, cherchant quelque chose dans les ténèbres.

- Tu penses qu'il s'agit d'un Loup-Garou ?

Je fis "non" de la tête :

- La lune n'est pas pleine.

Mulder leva les yeux au ciel, cherchant aussi quelque chose dans les étoiles. Pour une fois, il ne cherchait pas un vaisseau spatial. En pleine campagne, sans pollution extérieure, des millions et millions de points rutilants éclairaient l'infini de l'espace. Mais, aucune lune. Nous étions une nuit de lune noire. Elle n'était donc pas visible, et la théorie de Mulder mourut dans l'immensité sombre.

Puis, un bruit retentit...

.

"Toi, tu es née pour la folie, pour la lumière,

Pour des pays, peuplés de rois.

Et tu te demandes dans ta nuit de prisonnière,

Pourquoi tu vis ? Et où tu vas ?"

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Nous avons lentement quitté la route pour avancer vers le "Skate Park". Je ne savais pas pourquoi nous faisions cela. Nous étions guidés par une folie curieuse. Mulder glissa sa main tremblante et froide dans la mienne. Nos yeux s'habituèrent à la semi-obscurité et je découvris que les modules du "Skate Park" n'existaient plus.

À la place, il y avait un grand cabanon en bois, rectangulaire, construit en planches sombres. Comme un chalet de haute montagne, au milieu d'un village de campagne.

Mon ventre se noua.

Je levais mes yeux vers Mulder, dont le regard attentif ne quittait pas la cabane.

Ce fut à ce moment-là que je me souvins.

Je me souvins de quand j'ai découvert "The X-Files", tout juste deux mois auparavant, un mois et demi à peine, en réalité. En temporalité, ce n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan du Temps. Je ne connaissais rien du tout à ce sujet. Je connaissais, certes, la musique du générique, car elle est devenue culte. Je connaissais les noms de "Mulder" et "Scully", car je les ai entendus trois millions de fois chacun, sans jamais les comprendre.

À dire vrai, je ne savais même pas qui était qui. Au premier visionnage du tout premier épisode, j'ai compris, et je me suis dit :

"OK, alors 'Mulder', c'est le gars, et 'Scully', c'est la fille. Je note."

Et j'ignorais absolument tout de la croyance, de l'obsession de Mulder concernant la vie extraterrestre. Je ne savais rien, j'ai tout découvert il y a deux mois à peine. Je crois d'ailleurs que c'est cette dévotion qui m'avait le plus marqué.

J'en étais là.

Maintenant, j'en étais .

Ici.

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Mulder admirait la cabane avec le regard d'un enfant de cinq ans qui vient de découvrir les cadeaux au pied du sapin, le matin de Noël. Je savais qu'il voulait s'approcher, peut-être même entrer à l'intérieur.

Néanmoins, je n'eus pas le temps de l'en dissuader, car une chose nous attaqua.

Une ombre noire sortit d'un seul coup des ténèbres déjà sombres, pour se jeter sur nous. Ma main lâcha celle de Mulder et je ne pus même pas crier.

Entre le froid intense et la violence de la collision, mon corps se mit à trembler. Enfin, Mulder eut ce qu'il voulait, car les créatures nous traînèrent vers la cabane.

Il y avait deux ombres mouvantes, une qui tirait Mulder vers la porte, et l'autre qui me transportait à mon tour dans l'antre inconnu.

L'intérieur était vide, sans aucun meuble apparent. Seules quelques lampes vacillantes, accrochées aux murs, éclairaient faiblement les lieux.

Mulder et moi étions l'un à côté de l'autre, allongés de tout notre long, sur le dos, à même les planches de bois de la cabane. Malgré la lumière tamisée, je pouvais analyser la forme de nos ravisseurs :

L'un d'entre eux était grand et fort, vêtu de noir avec des cheveux blonds. C'était lui qui venait de traîner Mulder.

Quant à l'autre, au-dessus de moi, semblait plus mince, plus petit et plus frêle. Mais aussi...

... Plus fou.

Alors que les deux monstres hurlaient l'un sur l'autre, argumentant à notre sujet, Mulder glissa lentement sa main vers sa ceinture, cherchant son arme de service, qu'il n'avait pas. Il soupira de frustration en le comprenant.

- Alisone... me chuchota-t-il.

La grande créature se tourna violemment vers nous et se pencha sur nos corps tremblants. Ce fut là, que je compris. Au moment où il parla, Mulder et moi découvrîmes ses dents. À la faible lueur des lampes, les deux canines saillantes brillèrent avec menace.

Des Vampires.

Nous avions été kidnappés par des Vampires.

Le grand Vampire se tenait au-dessus de Mulder, tandis que le plus petit se trouvait au-dessus de mon corps. Je le vis se lécher les lèvres rouges, avant de suivre les mouvements de son homologue. Le grand Vampire déboutonna dans un geste vif la chemise blanche de Mulder pour analyser sa peau nue et chercher le meilleur endroit où mordre. Son attention se porta sur son flanc droit, vers son estomac, au-dessus de ses hanches. Le cœur de Mulder cognait si fort dans sa poitrine que je pouvais l'entendre, entendre aussi sa respiration saccadée. Il tenta de se défendre en levant les bras en avant pour arrêter le Vampire. Mais ce dernier échappa avec une facilité déconcertante à la grippe salutaire de mon amant. Puis les crocs en avant, le Vampire se pencha vers Mulder pour le mordre.

Il hurla. Il hurla de toutes ses forces.

Un hurlement que je ne tardais pas à suivre, puisque le Vampire fou venait à son tour de déchirer un trou béant dans ma robe bleue, au niveau de mon flanc droit, au-dessus de mes hanches, comme pour Mulder.

Lorsque ses deux crocs pénétrèrent dans ma chair, la douleur fut si soudaine et si violente, que mon corps entier se cabra et que ma bouche hurla sans mon consentement.

Les cris d'agonies de Mulder et moi se perdirent dans les ténèbres, comme des échos absorbés par les planches en bois de la cabane, qui représentaient nos cercueils.

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"Tu n'as pas d'avion, ni de bateau,

Pour t'en aller,

Les illusions qui restent sont un grand radeau,

Qui va couler."

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Je sentis un liquide chaud et salé couler de mes joues pour s'écraser sur le plancher.

Mes larmes.

Un autre liquide chaud et rouge coula sur le sol.

Mon sang.

Le Vampire buvait comme un assoiffé en plein désert. Il buvait encore et encore, sa tête au-dessus de mon ventre, les crocs accrochés dans ma chair.

Mon médaillon brilla d'un faible éclat dans la nuit. Mon "M" gothique, autour de mon cou. Quel dommage que mon collier ne soit pas en argent pur, ni même en forme de croix. J'avais déjà eu un pendentif en forme de croix, il y a longtemps, très longtemps. Cependant, j'ai retiré ce collier lorsque Dieu est mort, 17 ans auparavant, et que je compris que, cette fois-ci, il ne reviendrait pas.

Nos hurlements cessèrent à mesure que le sang quitta nos corps endoloris. Mulder glissa sa main droite vers moi. J'ai lentement attrapé ses doigts tremblants. J'étais moi-même en proie à des spasmes incontrôlables. Ma tête tournée alors que j'étais allongée par terre.

Soudain, le grand Vampire stoppa sa folie sanguinaire et se releva, laissant Mulder avec deux points rouges sur son ventre, ainsi que des filets écarlates le long de sa peau. Sa chemise autrefois blanche était désormais imbibée de taches cramoisies.

Le chef incontesté des monstres dut arracher le Vampire fou de mon corps, car ce dernier souhaitait plus de sang encore. Mais le grand Vampire rappela :

- Nous devons les garder en vie pour boire leur sang un peu tous les jours. Nous devons laisser leurs cellules se régénérer.

- C'est trop long ! maugréa le fou. J'ai soif !

Le grand Vampire frappa son ami, en crachant :

- Obéis ! Il nous faut des réserves pour l'hiver !

Mon ravisseur râla, mais obtempéra. Lorsque son regard se porta sur Mulder, à moitié assommé par la perte de sang, le fou pesta de colère :

- Je VEUX l'homme ! Il a plus de sang que la fille !

Alors qu'il s'approchait de Mulder, salivant d'avance, le chef le retint et le poussa contre un des murs de la cabane.

- Non ! Il est à moi !

Pour démontrer ses propos, le grand Vampire se dirigea d'un pas pressé vers la paroi à ma droite et ouvrit une porte secrète. L'air frais de la nuit et les flocons de neige qui pénétrèrent dans nos cercueils réveillèrent mes sens et me provoquèrent des frissons terribles. Puis, le chef se pencha à nouveau vers le Mulder pour lui attraper les bras et le glisser vers la nuit blanche.

- NON ! hurla mon amant, qui tenta de se défendre sans efficacité.

À mon tour, j'ai essayé de me relever pour le rattraper, mais sans succès, j'en ai peur. Mulder remua frénétiquement ses jambes pour se raccrocher à quelque chose, mais éventuellement, il disparut dans les ténèbres enneigées avec son Vampire.

Le Vampire fou se tourna vers moi avec délectation.

Oh, non...

J'ai tendu mes bras en avant vers lui pour l'empêcher de me mordre, mais ses crocs sanglants cherchaient déjà une veine.

- J'ai siiiii soiffff...

Il agrippa mon bras droit dont je me servais pour le repousser. Ses doigts crochus serrèrent mon poignet avec violence, puis il sortit ses dents pour les rendre plus longues encore et les planta dans ma chair. Au niveau de mon avant-bras, juste au-dessus de mon coude, il sirotait mon sang comme si ses crocs étaient une simple paille et mes veines son cocktail alcoolisé.

Lorsque parfois il ouvrait les yeux, je pouvais apercevoir ses deux iris écarlates écarquillés par le délire que lui provoquait son appétit enivré. Seule la douleur me maintenait éveillée. Ma tête tournée encore plus qu'avant, mais je pouvais toujours sentir les deux crocs pointus se mouvoir dans ma chair, comme un couteau que l'on tournerait sans fin dans une plaie béante. Je pouvais aussi ressentir le sang me quitter, couler le long de mes veines pour épancher la soif irrépressible du Vampire fou.

Un malaise soudain commençait à s'emparer de moi, et mes yeux brûlaient d'épuisement et de tourment... Je ne pus murmurer qu'un nom, dans l'air glacial :

- Mulder... Mulder...

Je tremblais de froid et de douleur, toujours allongée sur le dos, par terre.

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"Et pourtant tu veux de tout ton corps,

De tout ton cœur,

Briser enfin le noir et blanc de ton décor,

Vivre en couleurs."

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Je pensais que tout n'était qu'une illusion, mais non. Je croyais que ce que mes yeux observaient n'était qu'une hallucination due à mon manque de sang.

Mais non.

En rouvrant mes paupières, je découvris quelque chose entrer dans la cabane par l'entrée de la porte secrète. Ce n'était pas le chef des Vampires, mais quelque chose de pire encore.

Cela ressemblait à une minuscule tête, semblable en tout point à la tête réduite du Magicobus, dans Harry Potter 3. Cette tête flottait, seule, dans un nuage rougeâtre pour pénétrer dans l'abri en bois et venir virevolter au-dessus de moi, à côté du Vampire qui buvait encore jusqu'à plus soif.

La tête réduite hurla :

- Hey ! Tu n'es pas censé boire maintenant ! Le chef a dit qu'il faut attendre et garder des réserves !

Mais le Vampire fou n'écoutait pas, il avalait encore et encore, se remplissant le ventre à mesure qu'il vidait mes veines. Voyant que la créature ne l'écoutait pas, la tête réduite cria derechef :

- Très bien ! Je vais le dire à ton boss ! Tu vas salement ramasser !

Puis, elle disparut dans une fumée écarlate.

Étrangement, je fus presque soulagée de savoir que quelqu'un arrêterait la folie sanglante de mon Vampire, mais...

... Serais-je toujours en vie d'ici là ?

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"Toi, tu es née pour la folie, pour la lumière,

Pour des pays, peuplés de rois.

Et tu te demandes dans ta nuit de prisonnière,

Pourquoi tu vis ? Et où tu vas ?"

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Drogheda - Ireland.

28 Juin 2024 :

Un spasme me fit sursauter.

Il me fallut du temps pour ouvrir mes yeux.

Je me retrouvais exactement dans la même position que celle de mon songe : allongée sur le dos, de tout mon long sur le lit, mon bras droit écarté de mon corps, comme si une forme invisible mordait ma chair à côté de moi.

Mais il n'y avait aucune forme invisible, uniquement mon chéri à ma gauche, dormant paisiblement.

Le chanceux.

J'étais épuisé, vidé de mon énergie vitale. Avec difficulté, j'ai réussi à bouger, mais tout mon corps semblait lourd, pesant une tonne. J'ai enlevé la couette de moi et comme j'étais en T-shirt, j'ai glissé mes doigts sur la peau de mon ventre et de mon avant-bras pour chercher les morsures du Vampire fou.

Il n'y avait rien, bien sûr.

Alors, avec lenteur, j'ai cherché mon téléphone sous mon oreiller pour vérifier l'heure :

6h08

OK.

J'ai utilisé le peu de forces que j'avais pour me lever.

Le cœur battant la chamade, fuyant ma prochaine crise d'angoisse...

La routine.

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PS : Il y a un peu plus d'un mois, j'étais au Pub, à siroter une bière sans alcool et à lire un énorme pavé, lorsque j'ai décidé de chercher une vidéo sur YouTube. Je ne savais pas ce que je cherchais, mais je l'ai trouvé :

Une "fanvid" de X-Files, plus spécifiquement de Mulder & Scully, sur la chanson "E.T" de Katty Perry, parfaitement adapté pour le thème de la série :

"Mulder & Scully | Extraterrestrial (E.T)" par MonikaProdz.

Alors, j'ai maté la vidéo, souriante comme une neuneue. Puis, mon souffle s'est coupé et j'ai sentie une crise d'angoisse arriver.

Je me sentais mal.

Au début, je pensais que c'était à cause des passages où je voyais les personnages plus vieux, dans des épisodes que je n'ai pas encore découvert. Et que j'étais bloqué dans les premières saisons, alors ça me perturbait.

Mais non, ce n'était pas ça. Enfin, pas uniquement.

OK.

Puis, dans la vidéo, il y a eu un micro passage de quelques secondes, où l'on voit Mulder qui apprend à Scully à faire du Baseball.

C'était ça.

Cette scène qui m'a mise en PLS, mais sans savoir pourquoi.

Aucune idée. Aucune théorie. Rien.

Du coup, j'ai continué la série, mais la vidéo m'a mise mal, très mal, je n'ai pas pu la terminer (jusqu'à aujourd'hui) parce que, hier soir, j'ai vu l'épisode :

6x19 : "The Unnatural".

Et c'est dans cet épisode, qu'il y a la scène de Baseball. En plus longue que seulement quelques secondes. La scène dure plus de 3 minutes, elle est absolument superbe.

Une merveille !

Et pourtant, hier soir, après la scène, j'ai pleuré.

Et je ne sais toujours pas pourquoi...

(Et non, ce n'est pas par jalousie !).

En cherchant l'épisode sur Wikipédia, j'ai découvert que le 6x19 : "The Unnatural" a été écrit et dirigé par... David Duchovny ! (AKA, l'acteur qui joue Mulder !)

Je l'ignorais avant aujourd'hui !

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Chanson : Maud Lübeck - "Pourquoi tu vis" (Official Audio) (Reprise de Jeanette)

28.06.2024

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