Basé sur l'œuvre de Masashi Kishimoto

Le lendemain, la fraiche équipe d'apprentis s'est regroupée sur un petit pont rouge, près de l'entrée du village. Kakashi est encore en retard, à l'exaspération de Sakura. Naruto remarque que cette dernière est stressée, mais il ignore si c'est par excitation ou, comme lui, de nervosité.

Depuis la matinée, Naruto ressent une boule dans les entrailles. Il ignore en quoi consiste ses missions et c'est ce qui lui fait peur. Il se doute que les plus anciens ne vont pas l'envoyer tuer, mais est-il suffisamment apte à recueillir des informations ? Quels sont les risques de ces missions ? Bien qu'il déteste le village, jamais ses habitants n'ont tenté de le tuer, excepté Mizuki bien entendu.

- Salut les jeunes, salue Kakashi.

- Vous êtes en retard.

Sous les consignes du professeur, l'équipe se dirige vers une grande salle ronde située dans le bâtiment de l'Hokage. Ce dernier et quelques fonctionnaires sont présents, assis derrière un bureau circulaire, mais également des civiles. Quand il tend l'oreille, Naruto peut les entendre émettre des requêtes. Kakashi les entraîne jusqu'à l'Hokage.

- Ah, c'est vous ! s'exclame le vieil homme. Par curiosité, est-ce qu'on vous explique le fonctionnement des missions. ?

Les trois aspirants deviennent confus.

- La majorité des missions sont émises par les civiles. Ces derniers ont un éventail très large. Tout dépendant de leurs niveaux de dangerosités, ces demandes sont classées dans l'une des cinq catégories : D, C, B, A et S. Le rang D regroupe les missions comportant pas de danger ou presque pour le ninja et inversement pour le rang. . . S. Les ninjas sont également classés selon leurs capacités. Les jonins sont les ninjas les plus expérimentés, suivis par les chunins, les ninjas de rang moyen, puis les genins, les aspirants ninjas. Ce sont les ninjas supérieurs qui donnent les missions aux ninjas de rang inférieur. Lorsqu'une mission est bien accomplie, le demandeur nous offre une rémunération. Puisque vous êtes des aspirants ninjas, je vous propose des missions de rang D.

Au fil des explications, Naruto envoie ses muscles se détendre de plus en plus. Finalement, il panique pour rien. Bien sûr que le Hokage tient à les garder en vie et est parfaitement conscient de leurs capacités.

- Pour cette première mission, je ne vais pas pouvoir vous donner le choix. Aujourd'hui, vous allez garder l'enfant de Mme Honda.

Telle une douche froide, la faible de soi qu'il a construit se volatilise. Il n'a jamais approché les villageois. Ces derniers le détestent, ils le montrent bien. Alors, garder l'enfant de l'un d'eux… Est-ce que la cliente va seulement le laisser le toucher ? L'enfant va-t-il être hostile à son égard ? Et puis, comment s'occupe-t-on d'un enfant ? Il n'a pas hâte. Par les dieux, il n'a pas hâte.

À côté de lui, Sakura et Sasuke sont tout aussi surpris que lui de la mission. Sakura montre toute même un certain enthousiasme, tout le contraire de Sasuke qui, bien que ne disant mot, est clairement frustré.

Le Hokage donne l'adresse de la demeure de Mme Honda à Kakashi et toute l'équipe se met en route. La destination se situe dans un petit quartier résidentiel tranquille, le type d'endroit parfait pour élever un enfant. C'est également le type d'endroit que Naruto ne fréquente pas, en grande partie parce qu'il n'y a rien dans ces lieux qui lui sont importants. Les quartiers résidentiels regroupent également beaucoup de ses détracteurs les plus virulents, poussés par la peur de Kyubi. Heureusement, aujourd'hui, probablement parce qu'il est accompagné, personne ne l'approche ou ne l'insulte.

La maison de Mme Honda ressemble à beaucoup d'autres ; il est bâti de bois et de pierre. Un petit balcon de bois au haut muret se trouve à l'étage. Kakashi cogne du poing la petite porte, et une jeune femme à la tenue simple ouvre.

- Bonjour, commence le professeur. Nous venons pour la requête que vous avez émise à l'Hokage.

- Ah ! C'est vous. Rentrez.

La petite équipe obéit, Sakura avec enthousiasme, Sasuke résigné et Naruto d'un pas timide. Arrivé à la hauteur de l'hôtesse, cette dernière la remarque et son regard bienveillant se voile essentiellement de haine.

D'un geste, la mère les invite à la suivre. Ils montent un petit escalier jusqu'à l'étage, puis ils rentrent dans une petite pièce. L'endroit est très meublé, mais autant en juge Naruto, tout semble essentiel. Un berceau et une table à langer longent un mur, une énorme armoire et une bibliothèque d'un autre, et des jouets divers jonchent le sol.

- Tout l'essentiel est dans l'armoire, ainsi que les vêtements d'Ayako ; c'est le nom de ma fille. Sa nourriture se trouve dans la cuisine, au deuxième étage du garde-manger. Je vais être absent jusqu'à 16h. Je peux compter sur vous pour bien s'en occuper ?

À cette dernière phrase, la femme jette un œil dur à Naruto.

- Bien sûr, répond d'une voix joyeuse Sakura, ce qui lui valut un doux sourire de la mère.

- Vous semblez avoir de l'expérience dans la garde d'enfant. Je te fais confiance pour guider tes deux compagnons.

Sakura rayonne à ce commentaire.

Les explications données, la dame part.

- C'est ridicule.

Tous se tournent vers Sasuke.

- Nous sommes des ninjas. On ne devrait pas s'occuper de tâches plus importantes ?

- Des missions plus hauts gradés apportent des dangers trop importants pour des aspirants ninjas, explique Kakashi. Ceux de rang D permettent d'assimiler et d'améliorer les compétences techniques et comportementales tout en gardant le ninja en sécurité.

L'argument ne semble pas convaincre Sasuke et Naruto partagent un peu le sentiment de son compagnon, bien que pour les bien raisons différentes. D'un autre côté, il est vrai que, communément à tous les jeunes de ce village, aucun des aspirants ninjas de cette équipe ne possède d'expérience dans le monde du travail en général.

Des gémissements retendant du berceau. Naruto capte peu à peu un relent de plus en plus intense. Il étouffe du mieux qu'il peut une toux, même si son nez rétroussé illustre clairement son ressenti. Sakura se dirige tout de suite vers le berceau.

- Je vois qu'il est temps d'être changé, Ayako. Sasuke, Naruto, est-ce que l'un d'entre vous me sortirait des canapés, des gants, des serviettes humides et de la crème anti-érythème ?

C'est quoi la crème anti-érythème ? Malgré sa confusion, Naruto ouvre au hasard les tiroirs. Il reconnaît rapidement les canapés en question. En ce qui concerne la crème, c'est Sasuke qui la trouve. Pendant le changement de couche, Naruto reste à distance, peu désireux de voir des matières fécales. Il observe tout même Sakura du coin de l'œil. Sa situation actuelle lui est étrangère et il ressentait le besoin de tout observateur.

- Voilà, c'est fait ! s'exclame Sakura une fois la tâche terminée.

La petite Ayako, bien réveillée et toujours allongée sur la table à langer, réussit à se mettre à plat ventre malgré sa maladresse. Elle n'a cependant pas le temps de se déplacer, Sakura la prend dans ses bras.

À la voir s'occuper aussi facilement du bébé, Naruto songe qu'il est possible que cette mission soit tranquille.

. . .

Depuis plus de 15 minutes, la petite Ayako pleure sans arrêt. Les trois genins ont tout tenté. Sakura stresse de sa suite d'insuccès. Sasuke semble plus qu'agacé des jérémiades du bébé. Naruto, lui, frotte convulsivement son avant-bras. Il ne sait quoi faire, seulement que quelque chose doit être fait. Kakashi, lui, lit son livre érotique dans un coin – Naruto est soulagé que la petite ne sache pas lire – et n'y a pas bougé depuis maintenant plusieurs heures. Il ne semble pas non plus en avoir l'intention, comme pour les quelques demandes d'interventions précédentes. C'est leur mission, après tout.

- Sasuke, tu as une idée pour la calmer ? exige la jeune femme.

- Non.

- Et toi, Naruto ?

L'interpellé baisse honteusement la tête. Qu'est-ce qu'il peut faire ? Il ne connaît rien aux bébés, lui.

Ses yeux aperçoivent une peluche de chat au sol. Sakura l'avait utilisé plus tôt, en espérant avoir un résultat positif. Cette dernière l'a ignoré, mais le tissu utilisé indique qu'Ayako manipule beaucoup ce jouet. Elle doit l'aimer. Naruto songe à la possibilité qu'elle apprécie l'animal vivant.

La frénésie de son bras cesse d'un coup, bien que la pression de ses doigts ne change pas. Il se demande comment Ayako réagirait devant un vrai chat. Il est logiquement plus captivant qu'une peluche de toute façon et il a un net talent en transformation.

Tranquillement, il rejoint Sakura.

- Naruto, tu as trouvé quoi faire ?

- J'espère.

Il exécute la technique. La seconde suivante, il a pris sa forme de félin. Sous les yeux médusés de son équipe, il bondit sur une table à proximité pour être au même niveau d'Ayako et pousse un doux miaulement. Au bout du troisième, Naruto constate qu'elle remarque enfin sa présence, ses pleurs se raréfient. Peu à peu, des gazouillis les remplacent.

- Impressionnant, complimente Kakashi de son calme habituel.

- C'est si réaliste, rajoute Sakura.

- C'est juste une technique de transformation, intervient Sasuke. On l'a tous appris à l'Académie.

- Dis-moi, Naruto, reprend le professeur, combien d'heure par semaine tu passes sous cette forme ?

L'interpellé ne répond pas toute suite. C'est la première fois que quelqu'un lui pose cette question. C'est également la première fois qu'il songe à cela. Pour lui, cette forme est devenue une seconde nature. Elle est confortable et personne ne fait attention à lui quand il s'aventure dans les rues en solitaire, ce qui lui arrive souvent, notamment quand il était à l'Académie.

- Je dirais… l'équivalent d'une trentaine d'heures.

- Et combien de temps tu peux maintenir cette forme ? demande cette fois Sasuke.

- Mon maximum est… d'environ deux heures, je crois.

Ayako, qui en a que faire de cette conversation, gigotte ses petits bras vers Naruto. Sakura la pose sur la table et rapidement la petite rampe vers sa cible tant convoitée. Naruto tente de s'en éloigner, sans être assez rapide pour échapper aux doigts du bébé, plus forts qu'il n'y parait. Oreilles baissées et craignant de la bénédiction ainsi qu'à une nouvelle crise de larmes, Naruto se résigne à être manipulé.

- J'ai presque envie de te caresser, moi aussi, glousse Sakura. Tu es mignon sous cette forme.

Sasuke garde les yeux fixes sur lui, mais Naruto remarque qu'il est plongé dans ses réflexions. Kakashi retourne à son ouvrage, maintenant qu'il a pu constater le talent de son élève.

Un bruit aigre retend de l'entree suivit de la voix de la mere. 16h avait finalement sonnée.

- Bonjour, Mme Honda, salue Sakura.

- Bonjour. Comment c'est passé… Mais d'où vient cette bête ?

Naruto se tend. Sakura ouvre la bouche, mais aucun son ne sort avant que la mère l'arrache des mains de sa fille et le jet dehors. À peine qu'elle le lâche qu'elle se retourne et claque la porte. Elle ne l'a pas vu reprendre sa forme normale dont le choc de son atterrissage lui a fait perdre sa concentration.

- Et il est où, l'autre ?

- Madame, Naruto s'est transformé en chat pour…

- Le chat était ce démon ? Mais il aurait pu bénir ma petite Ayako !

Sakura reste abasourdit par ces propos. Kakashi, qui a rangé son livre, poursuit la conversation.

- Je vous assure que Naruto n'a jamais eu l'intention d'attaquer qui que ce soit. Il a pris cette forme pour faire plaisir à votre fille.

- Faire plaisir à ma fille ?

Le professeur acquiesce.

Quelques minutes d'explication plus tard, la femme a retrouvé son calme et se sentait même légèrement coupable de son comportement envers Naruto. Cependant, quand vint le temps de partir, ce dernier est toujours absent.

- Naruto ! appelle Sakura, en vain.

Kakashi le retrouve entre les branches feuillues d'un arbre, à quelques mètres de la rue. Il le rejoint. Il sait que Naruto remarque sa présence quand ses épaules frémissent.

- Naruto, ça va ?

Comme lors de l'épreuve de survie, il ne reçoit aucune réponse. Naruto gratte intensément son avant-bras. Lentement, le professeur prend les bras de son élève. Il ressent sous les muscles devenir rigides ainsi qu'une faible résistance quand il tire celui-ci. Si la veille, il pensait à un simple caprice, il entrevoit aujourd'hui un mal peut-être plus profond.

- Est-ce que tu veux retourner chez toi ?

Naruto hoche la tête. D'un signe du professeur, ce dernier le vit sauter de l'arbre et de s'éloigner entre les troncs et les bruissons.

. . .

Iruka remarque que Naruto a à peine touché son bol de ramen. À de nombreuses reprises, il a vu ce manque d'appétit au point de connaître instinctivement le sentiment du jeune garçon. Après quelques minutes, il a réussi à lui faire raconter la nouvelle mésaventure du jour, choisi qu'il raconte d'une voix éteinte.

- Je ne crois pas que je suis fait pour être un ninja, conclu-t-il.

- Au contraire. Compte tenu du fait que c'est ta première mission, tu t'es très bien débrouillé.

- N'écoutez pas ces ignorants, héritez Teushi d'une voix bourru derrière le comptoir. Ils vont finir par découvrir qu'ils se sont construits des mensonges à votre rencontre.

- Et puis, tu t'entends bien avec les coéquipiers, pas vrai ? demande Ayame.

En ce qui concerne Sakura, il ne peut qu'acquiescer. Sasuke, lui…

- Naruto, intervient Iruka. Lors de tes missions, tu ne vas pas que côtoyer les villageois de Konoha. Il y a souvent des clients venus de l'extérieur demandant de l'aide au village. Si dans quelques jours, ils continueront de te brimer, tu viendras me rejoindre. On ira parler à l'Hokage ensemble. D'accord ?

Naruto acquiesce. Ayame contourne le comptoir et vient l'enlacer. Cette soudaine lui fait penser aux couvertures chaudes dont il s'emmitoufle les chaleurs froides des journées d'hiver, à la différence de l'absence de ce petit quelque chose, encore plus doux et réconfortant. Quelqu'un a choisi qu'il retrouve pratiquement à chaque fois qu'il savoure un bol de ramen, mais dont il ne peut trouver le mot juste.

- Si ça ne marche pas, Papa et moi allons te montrer comment faire des ramens. Il y aura toujours une place pour toi ici. Il y aura toujours quelqu'un qui acceptera de te tendre la main.

- Merci.

- Maintenant, mange ton plat avant qu'il devienne tiède. Tu es trop maigre pour ton âge.

Naruto hoche la tête et prend ses baguettes. Iruka est soulagé, à la fois par l'appétit renouvelé de son protégé que par les paroles d'Ayame. Cela a été compliqué, mais il est persuadé qu'aujourd'hui, Naruto ne va pas oublier tous ceux qui tiennent à lui.

. . .

Comme d'habitude, le souper se déroule sans incident. Sakura savoure la cuisine de sa mère, mais cette fois-ci, une impression amère, floue, mais présente depuis la fin de sa première mission, ne lui permet pas de l'apprécier autant.

- Et toi, ma belle, comment c'est passé ta journée ? lui demande son père, un homme à la chevelure aussi rayonnant qu'un soleil, et dont un sourire éclaire son visage.

- Bien papa.

- Qu'est-ce que tu as fait aujourd'hui ? enchérie sa mère. Tu m'as dit que c'était ta première mission aujourd'hui.

- Oui. On devait garder un enfant pendant l'absence de sa mère.

- Du gardiennage ? Cela a dû être facile pour toi.

Sakura acquiesce.

- Je n'ai pas rencontré beaucoup de problème. Les garçons m'ont aussi aidé, mais ils ignoraient comment s'occuper d'un enfant. J'ai donc du souvent les aider.

Puis, en se remémorant sa journée, elle repense aux dernières minutes de cette mission et au traitement injuste qu'a subi Naruto, puis à la disparition de ce dernier.

- Maman, Papa, à la fin de la mission, Naruto s'est fait traiter de démon. Pourquoi ?

Elle voit leur corps se tendre. Bien qu'elle sache que Naruto est un sujet tabou, c'est la première fois qu'elle en a réellement une conscience.

- Un démon… c'est un peu fort pour le décrire.

- « Perturbé » serait un terme plus juste. Surement dû au fait qu'il est orphelin. L'éducation des parents exerce une grande influence sur le comportement d'un enfant.

- Je pense que, même s'il aurait des parents, ces derniers trouveraient des difficultés de le gérer.

Perturbé ? Naruto ? Sakura peine à reconnaître le garçon qu'elle a vu dans cette description. Naruto est loin d'être perturbé. Il est comme Hinata, doux et timide. Juste plus anxieux.

- Tu exagères, chéri. Tu oublies qu'il a passé quelques mois à l'hôpital. On n'y va pas pour le plaisir.

- Certes. Mais j'ai entendu dire qu'à de nombreuses reprises, il n'est pas allé à ses cours, forçant son professeur à aller le retrouver et nuisant ainsi à l'apprentissage du reste de la classe. Lui-même n'a apparemment pas de bonnes notes. C'est à se demander comment il a réussi à obtenir son diplôme.

Naruto est une personne intelligente. Il a réussi l'examen Genin malgré son retard et il a réussi calmer Ayako alors que je n'ai pas réussi. Même si… Il était pénible avant de finir à l'hôpital… mais il devait être malade !

- Je m'inquiète des actions de Naruto. Il n'est pas digne d'être un ninja. Il est trop… effacé dans le village.

- Je vois ce que tu veux dire. On ne le voit jamais dans les rues. Je crois pouvoir compter sur mes mains toutes les fois que je l'ai aperçu.

- C'est sûrement à cause de…

Sa mère s'interrompt d'un coup, comme si elle se rappelle la présence de sa fille. Son père affiche la même expression.

-Chérie. Fait attention à Naruto, d'accord ? Je ne veux pas qu'il te fasse du mal.

- D'accord, maman.

Sur ces mots, elle quitte la table et rejoint sa chambre. Elle a acquiescé à ses parents parce qu'elle est une bonne fille, les bonnes filles font ce que leurs parents disent. Mais pour une fois, elle voit que ceux qu'elles considèrent comme des modèles ne sont pas aussi blancs que neige. Mais finalement, qu'est-ce que je sais de Naruto ? Il est vrai que je ne l'ai jamais vu en dehors de l'Académie et de la mission d'aujourd'hui. Elle se rappelle sa transformation chez Mme Honda. Il a dit qu'il a cette forme une trentaine d'heures par semaine. C'est énorme ! Mais pourquoi autant ? Et à la fin de la mission, pourquoi at-il disparu ?

Lentement, elle commence à préparer son matériel pour demain ; ils vont sûrement retourner en mission. Elle range également le profit qu'elle a obtenu. 5 000 ryo est peu, mais cette première récompense lui semblait être un vrai trésor. Demain, je vais inviter Sasuke à manger. J'espère qu'il va accepter. Peut-être que j'inviterais également Naruto, bien qu'il soit hors de question que je paie sa nourriture.

. . .

Cette mission était une perte de temps, songe Sasuke quand il passe le pas de sa porte. Dû à l'absence de Naruto, l'équipe a eu quartier libre après la mission. Sasuke en a profité pour aller en forêt s'entraîner. Collant de sueur, il se dirige vers la salle de bain, prendre une douche avant de préparer son repas. Ses chaussures à l'entrée sont le seul signe de vie dans ce lieu. Les tables vides et le silence lui rappellent sans cesse qu'il est orphelin de toute famille.

S'il a éprouvé une grande satisfaction quand il a obtenu son diplôme, cette mission lui a montré une vision bien loin de ce qu'il espérait. Malgré ce qu'a dit Kakashi, il est persuadé que ces tâches communautaires ne lui permettront pas de s'améliorer. Cela est sans compter sur les deux boulets qu'il a comme coéquipier et il ne peut dire lequel des deux est le pire.

Une chose est sûre, Sakura est de loin la plus chiante. Toujours sur ses basques, ne semblant pas comprendre qu'il n'est aucunement intéressé par elle. Cependant, bien qu'il préfère la compagnie de Naruto, beaucoup plus silencieuse, les compétences de ce dernier sont en général effroyables, pires que Sakura. C'est même surprenant qu'il ait réussi à obtenir son diplôme.

Il faut à tout prix qu'il réussisse à tuer ce bâtard d'assassin et ainsi venger et rétablir l'honneur de sa famille. C'est lui-qui le lui a dit même. Et pour cela, il n'y a pas 36 solutions.