Basé sur l'œuvre de Masashi Kishimoto
Un pied frôle son nez, suivi d'un coup de point qu'il esquive in extremis . Cela fait plusieurs attaques qu'il évite, il commence à s'essouffler. En face de lui, Sasuke transpire à peine, mais son visage est cripsé de frustration. Il a toujours su qu'il est faible et au fil des entraînements et des remarques de ses assaillants, il a compris que sa meilleure défense (et peut-être offensive), c'est l'esquive. Du moins s'il ne s'essouffle pas avant.
Remarquant qu'il a la position désavantageuse, Naruto tente de s'éloigner du mieux qu'il peut de Sasuke –chose pas si aisée quand on ne doit pas se mettre de dos – mais ce dernier voit rapidement sa tentative, et alors que Naruto a déjà entamé son élan, un pied seulement au sol, Sasuke bondit et le frappe du pied dans l'estomac. Le perdant remarque la rivière dans son dos que lors de son plongeon.
Ce n'est qu'en remontant à la surface que le jeune ninja remarque le mordant glacé de la rivière, dont les journées de plus en plus courtes ne lui permet pas de la réchauffer. Plusieurs mois se sont écoulés depuis sa désastreuse première mission. Il n'apprécie pas plus les suivantes, mais au moins n'a-t-il plus été chassé. À leurs présences, il reste en retrait, laisse Sasuke et Sakura – surtout cette dernière – converser et ils ne viennent pas le confronter. Tous les deux jours, Kakashi les emmène au terrain d'entraînement, et dimanche est le jour de grâce.
- Bravo Sasuke, lui crie Sakura.
En quelques brasses, Naruto rejoint la rive et s'extrait de l'eau avec facilité. Au contact de l'air, la froideur de l'eau devient plus intense et un frisson le secoue. Il remarque que depuis l'attaque finale, Sasuke ne lui a pas jeté un regard. Le professeur s'est approché depuis la fin du combat.
- Ça va, Naruto ?
L'interpelé affirme de la tête, ignorant la douleur persistante de son ventre. Il va immanquablement avoir un bleu.
- Sasuke, je n'ai pas grand-chose à redire sur ta technique. Je te félicite également pour avoir su retrouver ton calme quand tu n'arrivais pas à toucher Naruto. Quant à toi, Naruto, bien que l'esquive soit ton réel avantage dans un combat, tu ne peux pas te baser entièrement sur celui-ci. Comme tu l'as sûrement remarqué si je me fie à ta tentative de retraite, tu perds beaucoup trop d'énergie pour être efficace. Et aussi, bien qu'il soit important de toujours garder un œil sur son adversaire, il ne faut pas oublier ton environnement. Jusqu'à samedi prochain, je vous conseille de trouver des défilés qui conviennent à votre style de combat. Je suis certain que tu en trouveras.
Naruto acquiesce de nouveau.
- Dans ce cas, vous pouvez tous prendre congé. N'oubliez pas les conseils et remarques que je vous ai dit aujourd'hui. Tentez également de vous entraîner par vous-même dans vos temps libres. Sur ce, bonne journée.
Sur ces mots et sans un regard en arrière, Sasuke part, Sakura sur ses pas. Naruto retourne chez lui, au moins pour se débarrasser de ses vêtements trempés.
En route, il pense au devoir que Kakashi lui a donné. Il ne voit pas ce qu'il peut faire avec ses capacités actuelles. La solution le plus simple reste à chercher, dans les livres de préférences. En arrivant chez lui, il commence par changer de vêtements, puis regarde les livres et parchemins qu'il possède déjà. La majorité a été acquise lors de ces années à l'Académie, donc trop élémentaire. Les autres documents sont des livres d'histoires et quelques romans. Il devra aller à la bibliothèque.
Mais pas aujourd'hui , se dit-il. La journée a été suffisamment épuisante pour lui. Ses muscles commencent à le faire souffrir, sûrement dû au précédent entraînement. Sur cette décision, il va s'allonger sur son lit et poursuivre ses recherches concernant son père. Il a fini la période de la Troisième Grande Guerre ninja. Ne lui restait que deux années à lire avant l'apparition de Kyubi et la mort de son père, deux années retranscrites très succinctement dans l'ouvrage qu'il parcourt. Il était sujet de sa mère, Kushina Uzumaki, presque anecdotique, autre qu'une mention du pays d'origine des Uzumaki, écrit en tout petit : le pays des tourbillons. Il faudrait que je me procure un livre sur le sujet prochainement, se promet Naruto.
Tandis qu'il éteint les lumières, des frissons lui parcours et il s'enroule dans ses couvertures.
. . .
Il a l'impression qu'une grosse masse s'est écrasée sur lui lors de la nuit, particulièrement mauvaise. L'aurore, dont les rayons traversent le rideau, lui brûle les yeux et lui donne mal à la tête. Le cadran sur sa table de chevet indique 8h30, bien plus tard que d'habitude lors d'une journée de mission. Est-ce qu'il a oublié de programmer l'alarme, ou bien dormait-il trop profondément pour l'entendre sonner ?
Il se redresse rapidement, malgré ses muscles qui le font souffrir. Sa chambre tangue un moment et empire sa migraine. Sa pièce est également étrangement froide, lui provocant de violents frissons. Des analgésiques et des vêtements chauds vont suffire.
Malgré ses jambes tremblantes, il sort du lit pour se diriger vers la salle de bain. En passant devant le thermostat, il allume sur celui-ci 22°C. Je vais devoir appeler les électriciens pour réparer le chauffage. Il atteint la pharmacie dans laquelle il sort la bouteille d'analgésique, puis avale un cachet. Poursuivant sa routine du matin, incontestablement plus lent que d'habitude pour ne pas se fatiguer plus qu'il l'est déjà, il remarque que ses frissons augmentent en intensité indépendamment de la température plus chaude de la cuisine, qu'aucune de ses douleurs ne s'apaisent, et que malgré tous ses efforts, les gestes simples du quotidien l'éreintent. Excédé et inquiet, il prend son thermomètre.
C'est à ce moment que des coups résonnent de la porte d'entrée. L'instrument de mesure en bouche, il va répondre, ne serait-ce que pour amoindrir la douleur de son crâne. Aveuglé par plus de lumière, il ne peut distinguer que la silhouette du visiteur, mais par la posture nonchalante, c'est sans effort qu'il devine son identité.
- Cela explique tout, dit Kakashi quand il voit le thermomètre.
Il pose sa main sur le front de son élève. Celui-ci est brûlant. Un instant plus tard, l'instrument de mesure sonne.
- Combien ?
- 40.
- Je vois. Repose-toi. Je vais revenir demain pour m'assurer de ton état.
Naruto acquiesce et le professeur part dans un nuage de fumée. De nouveau seul, Naruto referme la porte. Il retourne se coucher, n'oubliant pas de bloquer toute lumière provenant de la fenêtre de sa chambre. Il se rendort rapidement.
. . .
Son cadran indique 7h. La veille, il a passé la journée entre l'éveil et l'inconscience. Il croit qu'il a beaucoup dormi, mais il ne voit aucune différence sur ses symptômes. Il a eu toutes les peines du monde à sortir de son lit. Les frissons se font toujours aussi violents. Il manque de souffle quand il arrive à sa salle de bain. Le thermomètre dans la bouche, il s'écroule pratiquement quand il s'assit sur le couvert des toilettes. Sa fièvre n'a pas diminué, mais n'a heureusement pas augmenté. Cela semble être la seule bonne nouvelle.
De loin, il entend un martèlement contre sa porte d'entrée. Il l'ignore copieusement, il n'est pas en état de recevoir une visite quelconque. Les coups persistent. Quand cela s'arrête, Naruto pense que son visiteur a abandonné.
- Naruto ?
L'interpellé reconnaît son professeur. Il ne bouge cependant pas plus de sa position. Le sol grince sous les pas de l'adulte. Ce dernier n'eut pas longtemps à le trouver.
- Naruto ? Ça va ?
Comme la veille, Kakashi pose une main sur le devant de son élève et arrive à la même conclusion. Cependant, la condition de l'enfant lui est plus inquiétante. Physiquement, il est plus pâle, plus fatigué et il remarque que son souffle se fait plus court, du moins quand il fournit des efforts.
Kakashi soupire. Naruto ne peut pas sortir, mais dans son état, il lui est sûrement difficile de prendre soin de lui seul. Il songe brièvement au professeur Iruka, sachant qu'il est l'un des rares personnes a avoir gagné la confiance du garçon, pour se rappeler rapidement que ce dernier doit sûrement magister des cours. Le petit n'ayant aucune parentée, ni tuteur ou généreux voisins, Kakashi conclut qu'il est de sa responsabilité à le soigner. Il n'a pas l'habitude de ce genre de situation.
L'homme s'accroupit à la hauteur de son élève.
- Naruto ?
Il voit qu'il a capté son attention quand celui-ci s'agite un peu. Les yeux céruléens, bien qu'ombragés par ses paupières et sa maladie, se tournent vers lui.
- Je vais aller voir Sasuke et Sakura et leurs dire que la journée de missions est annulée. Pendant ce temps, je veux que tu retournes dans ton lit et que tu y reste jusqu'à mon retour. D'accord ?
Pour toute réponse, Naruto se lève avec effort et marche d'un pas incertain vers sa chambre. Ce n'est que quand il le voit disparaitre derrière le cadre de porte que le professeur quitte finalement la maison. Quand il y revient quelques minutes plus tard, son élève dort comme un loir.
. . .
Elle flâne dans la rue à défaut d'avoir de quoi s'occuper. Elle s'était faite belle et a cultivé l'espoir de pouvoir travailler seul à nouveau avec Sasuke et pouvoir, après les missions, aller manger un morceau avec lui, puis est venu le professeur Kakashi, annonçant que Naruto est malade, trop pour rester seul. Une journée complète à passer avec Sasuke, elle a pensé, du moins jusqu'à ce que ce dernier refuse encore une fois avant de disparaitre.
Tous les jeunes de son âge semblent occupés, à aider ses parents pour les civiles et à s'entraîner ou à faire des missions pour les ninjas. Plus loin dans la rue, elle aperçoit l'équipe de Kiba, Shino et Hinata qui se dirige dans sa direction. Sakura ignore de quoi ils parlent, mais à voir la timide jeune Hyuga rire des commentaires d'Inuzuka, elle se surprend à les envier. Elle n'a pas cette relation avec ses deux coéquipiers. Malgré tous ses efforts pour attirer et plaire à Sasuke, elle ne comprend pas pourquoi toutes ses tentatives finissent dans un échec. En ce qui concerne Naruto, elle s'avoue honteusement qu'elle l'oublie quelques fois, surtout en dehors des missions. Jamais elle n'a cherché à mieux le connaitre ou à passer du temps avec lui alors que son seul défaut est sa réserve presque démesurée lors de discussions.
Les yeux d'Hinata et les siennes se croisent. Elle la vit dire quelque chose à ses coéquipiers avant d'aller à sa rencontre.
- Bonjour, Sakura.
- Bonjour. Cela se passe bien avec ton équipe ?
- Très bien, merci. Et toi ?
- Bien, lui répond-elle sans être totalement convaincue.
- Euh… J'ai remarqué que Naruto n'était pas avec ton équipe hier. Est-ce qu'il va bien ?
- Oh. Il est tombé malade.
Cette nouvelle alerte Hinata.
- Est-ce que c'est sérieux ?
- Le professeur Kakashi a annulé nos projets d'aujourd'hui pour s'occuper de lui.
- Tout va bien, Hinata ? demande Kiba qui s'est approché avec Shino après avoir vu la mine inquiète de leur coéquipière.
- Naruto est malade. Je crains que cela soit sérieux.
- Mais qu'est-ce que tu lui…
- Tu peux aller le rejoindre si c'est ce que tu veux.
- Shino ! Ne me coupe pas !
- Merci.
- Tu sais où il habite ? demande Sakura.
- Il me l'a décrit, une fois. Il a dit que c'est au sommet d'un immeuble à la périphérie du village, proche des sources chaudes.
- Puis-je t'accompagner ?
- Bien sur.
Après avoir salué Kiba et Shino, Hinata se dirige vers le pourtour de Konoha, Sakura sur les talons. Elles n'eurent aucun mal à se rendre vers le bon quartier, mais rapidement, elles découvrent que beaucoup de ces bâtiments sont construits en hauteur.
- Est-ce que Naruto t'a décrit précisément où il habite ? demande Sakura.
Hinata secoue la tête.
- Même si nous sommes amis, Naruto a toujours été secret, notamment concernant son appartement. Il souffre toujours du mépris des villageois. Sa maison semble l'un des lieux rares qu'il considère comme un refuge – c'est le terme qu'il a utilisé. Je pense qu'il veut préserver ce lieu le plus possible de toute présence humaine.
Il est comme un animal sauvage , métaphorise Sakura.
- Il m'a cependant dit que son appartement possède un petit balcon, poursuit Hinata. La porte débouche directement sur sa chambre.
- Une porte vitrée ?
- Il ne l'a jamais précisé. Mais même s'il est vitré, je ne serais pas étonné s'il l'a bouché.
- Je crois que j'ai une idée. Nous repérons tous les appartements au sommet d'un immeuble qui possède un balcon, puis identifiant ceux qui débouchent ou pourraient déboucher dans une chambre.
- Cela m'a l'air d'un bon début. On se rejoint où ?
- En face des sources chaudes.
Sur ses mots, les deux filles se séparent et quadrillent le quartier. À leur grand bonheur, il y a peu d'appartement avec balcon. Hinata en trouve cinq. Sur chacune d'elle, elle utilise le byakugan, une technique héréditaire de son clan lui permettant entre autres de voir à travers les murs. Elle n'a vu aucune chambre derrière les portes de ceux-ci. Sakura en trouve six qu'elle indique à Hinata quand elles se retrouvent.
Elles trouvent finalement l'appartement de Naruto. Le dernier étage semble être tout le logement du jeune garçon et paraissait bien petit comparer aux paliers de dessous, comme s'il a été pensé quand la construction de l'immeuble était presque terminée. C'est par l'intérieur de celui-ci qu'elles purent se rendre au niveau de l'appartement. Sur la porte de bois, Sakura cogne trois fois.
Un homme que Sakura reconnaît par sa coiffure lui ouvre.
- Professeur Kakashi ?
- Oh ? Bonjour Sakura. Et tu dois être Hinata. Vous venez pour Naruto ?
- Est-ce que nous le pouvons ?
- Vous pouvez rentrer. Mais soyez tranquille. Naruto dort encore.
Dès l'entrée, les deux jeunes filles remarquent l'aspect dépouillé de la cuisine. Les meubles et comptoirs simples sont vides mis à part un ou deux verres souillés. Une seule fenêtre permet aux rayons solaires d'éclairer la pièce autrement bien sombre. Sur la droite, un couloir débouche sur deux autres portes. La porte la plus proche est ouverte et le carrelage blanc décèle la salle de bain. Celle du fond, entrebâillé, ne peut qu'être la chambre, bien que les ombres à l'intérieur ne permettent pas de voir son intérieur.
À pas feutrés et à la lenteur calculée, elles ouvrent la porte de la chambre. La tête contre le cadre, elles virent aisément le lit ainsi que son propriétaire qui, comme dit, dort profondément. Le constat fait, elles referment derrière elles et retournent dans la cuisine où Kakashi lit un livre à la couverture rouge. Sakura s'exaspère intérieurement de la présence du sulfureux ouvrage tandis que Hinata espère avoir mal lu son titre, bien qu'intérieurement, elle connait déjà la réponse.
La jeune Haruno inspecte de nouveau la cuisine. Elle trouve une horloge murale à côté de la porte d'entrée. Les aiguilles indiquent que l'avant-midi touche bientôt à sa fin. À cette heure, sa mère prépare le dîner – du donburi le vendredi – les comptoirs remplis des ingrédients et instruments nécessaires à sa préparation. Naruto n'a sûrement jamais connu cela. D'ailleurs, ce lieu peut convenir tout autant à n'importe quel adulte célibataire tellement il est impersonnel. Hinata lui avait dit que ce lieu est un refuge. Elle ne voyageait pas en quoi.
- Monsieur, murmure timidement Hinata.
- Oui ?
- Est-ce que Naruto a mangé aujourd'hui ?
- Pas à ma connaissance, répond Kakashi après un instant.
- Il va sûrement avoir faim quand il va se réveiller.
- On devrait lui préparer une soupe, propose Sakura.
Hinata acquiesce. Les deux jeunes filles ouvrent tous les armoires et le réfrigérateur pour trouver le matériel. Elles découvrent bien vite que l'intérieur de ceux-ci sont peu remplis. Les seules exceptions sont le tiroir à ustensiles et une armoire facile d'accès où sont triés différentes conserves de sardine et des sachets de ramen.
Il ne mange pas que cela j'espère ?! s'étonne Sakura. Jamais ses parents lui permettraient un tel régime.
- On va devoir aller acheter les ingrédients, conclut Sakura.
Hinata, qui est arrivée à la même conclusion, acquiesce.
- Quelle sorte de soupe du veut préparer ?
- Du miso. C'est simple à préparer et contient beaucoup de vitamines.
- Il y a des œufs, des nouilles et de la sauce soja, mais je pense que c'est tout.
- Donc il manque du gingembre, des carottes, des oignions, de la gousse d'ail, du chou, du laurier, du bouillon et du champignon noir séché.
- Tout cela est facile à se procurer.
- Est-ce que nous y allons tous les deux ?
- Peut-être. J'ignore si j'ai suffisamment d'argent pour tout acheter. Mais Naruto risque de se réveiller entre temps. Il est peut-être mieux que l'un d'entre nous reste.
- Ne vous en fait pas pour cela, intervient Kakashi. Je vais rester ici jusqu'à ce que je sois assuré que Naruto sera en voie de rétablissement.
- Merci, Professeur.
. . .
Naruto se réveille une nouvelle fois. Son cadran indique 11h20. Il se sent encore malade, mais moins que durant la matinée. De plus, à son grand soulagement, il n'a plus de frisson. Cependant, une douleur lui brûle la gorge. Sûrement un autre symptôme de la maladie.
Il se redresse doucement, et le mal de tête revient. L'idée de prendre un analgésique vint. Quand il ouvre la porte de sa chambre, ils clignent des yeux, gêner par la clarté soudaine. Cette incommodité ne l'empêche pas de s'aventurer dans ces trois petites pièces où il vit.
- Bonjour Naruto. Tu as l'air d'aller mieux qu'à matin, salue Kakashi, assis à la table à manger.
Le garçon lui répond d'un signe de la main. Il trouve rapidement les analgésiques, placés dans un placard au-dessus du lavabo. Avec un verre d'eau qu'il cale, il avale un comprimé.
- Sakura et Hinata sont venu cet avant-midi. Elles sont parties au marché. Elles reviendront d'une minute à l'autre.
Naruto ressent une boule apparaître dans son estomac. D'un coup d'œil, il comprend que son professeur est sérieux.
- Pourquoi elles sont venues ? demande le garçon d'une voix éraillé, ce qui le surprend.
- Elles sont inquiètes pour toi.
Cette réponse ne lui plait pas non plus. Il ignore comment elles ont réussi à trouver sa demeure. Quand le Hogake lui a donné ce lieu, il a veillé à ce que personne puisse le retrouver et ce pour le protéger du lynchage qu'il subit depuis petit. Iruka est l'un des seuls dont l'information n'a pas été cacher, du moins quand il est devenu son professeur. Le Hokage ne peut être disponible en tout temps pour l'aider et une autre personne proche et de confiance lui est nécessaire. C'est sûrement pour cette même raison que Kakashi a su arriver chez lui, mais clairement pas pour Hinata et Sakura.
Alors qu'il est dans ses pensées, la porte d'entrée s'ouvre sur les deux jeunes filles qui ont les bras chargés des sacs du marché. Tous deux sourient quand elles voient Naruto.
- Salut. Comment ça va ?
- Un peu mieux.
Hinata pose ses sacs sur la table, puis sa main sur le devant de Naruto. Il est encore chaud, mais puisque le garçon est debout, elle ne s'inquiète pas trop.
- Comment avez-vous réussi à trouver mon appartement ?
Les deux filles lui racontent leurs péripéties. Il avait complètement oublié ce qu'il avait dit à Hinata. Il reste également étonné de l'utilisation du byakugan, capacité qu'il oublie souvent qu'elle possède, ne l'ayant jamais vu l'utiliser. Il comprend rapidement que son amie d'enfance agit par compassion et il ressent une chaleur bienveillante grandir dans sa poitrine. Il reconnaît ce sentiment, l'ayant souvent ressenti lors de ses dernières semaines à l'hôpital. Il ne peut garantir cette même bonté pour Sakura.
Un gargouillement retend dans la petite cuisine.
- On devrait commencer à préparer le repas si nous ne voulons pas manger trop tard, répond Sakura.
- Tu as raison.
- Je vais vous aider à préparer le dîner.
- Non Naruto ! Tu es malade. Tu dois te reposer.
- C'est ma maison, toute même…
- Tu n'es pas encore suffisamment en forme pour t'occuper de toi-même. Le professeur Kakashi est resté dans ton appartement à cause de cela.
Par dépit, Naruto retourne dans sa chambre, suivit quelques minutes plus tard par l'enseignant. Ce dernier comprend par l'état de la pièce que son élève vit principalement dans ce lieu. Sur les quelques meubles sont empilés des tours de livres, de parchemins et de papiers divers. Le petit bureau est inutilisable, que qui laisse visiblement que le lit comme surface de travail. C'est là qu'il retrouve Naruto, un cahier aux pages noires de plomb sur ses genoux. À côté de lui, quelques documents sont ouverts, portant tous sur le même terme. Ce constat lui pince le cœur.
Naruto remarque Kakashi quand celui-ci tire la chaise de bureau et s'y installe.
- Ça va ?
Le garçon acquiesce, mais toujours concentré sur son ouvrage.
- Comment avancer ton devoir ?
Naruto reste surpris par la question avant de prendre un air paniqué.
- Ce n'est pas grave, rassure le professeur. Tu pourras le remettre mercredi prochain. …Depuis combien de temps tu t'intéresses au Quatrième Hokage ?
La question surprend Naruto, surtout par sa provenance.
- De… Depuis l'examen Genin.
Il ne ressent pas le besoin de lui mentir.
- Pourquoi tu t'intéresses à lui ?
Une boule plus gênante que ses maux grippaux lui obstruent la gorge.
- J… J'ai appris des faits intéressants à son propos. À force d… de recherche, j'ai fini par v… vouloir apprendre davantage sur lui.
- Comme quoi ?
- C… Comment il est d… devenu Hokage, e… et pourquoi.
- Tu veux devenir Hokage ?
- Non ! Je… Je v… veux juste c…connaitre les valeurs qu'il chérissait, c…comment il était comme personne.
Pendant un moment, personnes ne direct mot. Le professeur n'est pas né de la dernière pluie et s'il comprend et accepte le fait que son élève lui répond quand de vagues terme, il est peiné à voir dans quel était il l'a mis sans le vouloir.
- Est-ce que tu es satisfait de tes recherches ?
Après un moment, Naruto hoche négativement et évasivement la tête.
- Pourquoi ?
- Les informations sont les mêmes d'un livre à l'autre. Et j…je n'ai pas trouvé beaucoup d'informations sur ma… la femme du Quatrième Hokage.
Cette dernière hésitation fait sourire Kakashi, bien que le masque cache ses expressions.
- Est-ce que tu connais le clan Uzumaki ?
Le garçon hoche de nouveau de la tête, cette fois avec des mouvements plus affirmés. Kakashi prend un crayon et un papier égaré sur l'un des meubles pour inscrire un titre : Le pays des tourbillons.
- Tu ne trouveras pas d'information sur Kushina, mais tu pourras apprendre beaucoup sur le destin global du clan et de leur pays natal.
Il a nommé ma mère par son prénom, note Naruto.
Un peu plus tard, Hinata passe la tête dans la chambre, suivie par Sakura. Le repas est sur le feu et prêt dans une dizaine de minutes. Kakashi ne reste pas pour le repas, prétextant qu'il est rassuré du rétablissement de son élève et qu'il passera le lendemain pour lui permettre ou non de participer aux missions.
Quand c'est au tour des deux filles de quitter, Naruto ressent un grand soulagement, notamment par la disparition de la jeune Haruno de sa demeure.
. . .
Leurs mains sont noires de terre, mais il reste encore des mauvaises herbes sur la moitié du jardin. Pas que Naruto s'en plaint. Le contact de la terre humide qui s'infiltre sous ses ongles est agaçant, mais l'environnement est agréable. Le client peut se permettre de l'ignorer. Surtout, par observation, il apprend à reconnaître les différentes plantes, les formes et les textures de leurs feuilles.
Il arrive au niveau de Sakura dont l'activité ne semble pas la ravir autant que lui. Il ne lui a pas parlé depuis qu'elle est venue chez lui, trop gêner par l'ignorance des véritables intentions de la jeune femme. Au moins, aujourd'hui, il a les mots et le courage pour mettre fin à ce sentiment.
- Sakura, murmure-t-il. Puis-je te poser une question.
- Oui ! Bien sur.
- Vendredi dernier, pourquoi tu es venu chez moi ?
- Parce que je m'inquiétais pour toi.
La réponse ne convainc pas Naruto.
- Et Sasuke ?
- Oh… Il n'était pas disponible.
Le visage de Naruto se rembrunit. Sakura le remarque et comprend qu'elle a commis une erreur.
- Naruto… Je sais que je t'ai souvent oublié. Je le regrette. Quand j'ai vu qu'Hinata a une bonne relation avec ses coéquipiers, j'ai remarqué que j'ai une part de responsabilité dans la mésentente de notre équipe. J'aimerais pouvoir être plus proche de toi et je me souciais réellement de ta santé quand je suis venu chez toi. Je te l'assure. Je vais faire plus attention à toi. Je te le promets.
Pendant tout le monologue, Naruto l'écoute en silence. Sakura ne discerne aucune expression sur son visage. Elle a seulement l'impression que les traits se sont détendus, sans pour autant être serein.
- Bien.
Il ne m'a pas cru, craint la jeune femme. Son compagnon s'étant référé dans son mutisme habituel, Sakura l'imite avec la boule au ventre.
La journée tire finalement à sa fin. La petite équipe se sépare. Les derniers mots échangés sont prononcés par Sakura qui s'est tourné vers Naruto.
- À demain.
Le sourire de cette dernière ne se rend pas jusqu'à ses yeux. Le garçon est peiné de constater qu'il est la cause de son chagrin, mais il préfère attendre les actes et ainsi déterminer la véracité de ses propositions. Il l'espère.
