Disclaimer: Je ne suis pas JK Rowling, donc les droits ne m'appartiennent absolument pas. Je sais, vous êtes déçus, et moi aussi.
fortinpatric: Mais de rien ! Ça devient un rituel hebdomadaire à force hahaha !
On avance encore un peu dans l'histoire. Bientôt, les choses risquent de s'accélérer, d'une manière assez brusque. J'espère que cela continuera à vous plaire malgré tout.
En attendant, bonne lecture !
12/02/1993, 18H32, Poudlard, Ecosse:
Harry, à travers une flexion agile, se déroba au sortilège imminent, préservant ainsi sa baguette dans sa main. Par instinct, il riposta avec une multitude de contre-charmes variés, savourant secrètement l'élargissement de son répertoire de malédictions.
Daphnée, tentant d'échapper à l'assaut vif de son adversaire, se jeta sur un côté. Mais malgré cela, elle fut atteinte par le dernier Depulso de la chaîne de sorts, la projetant violemment en arrière.
Contrainte de rouler pour amortir sa chute, elle se redressa promptement. Cependant, Harry ne lui laissa aucun répit. Conformément aux instructions de son oncle, il exécuta un mouvement fluide de sa baguette et lança Bombarda.
Hadrian lui avait maintes fois prodigué des mises en garde quant à ce sort, soulignant son potentiel destructeur en cas d'excès de puissance magique. Et considérant la réserve croissante d'Harry, il était évident qu'un accident était plus qu'une simple possibilité.
Fort heureusement, le sort atteignit pile la puissance souhaitée et frappa le sol, obstruant la vision de Daphnée suffisamment pour qu'Harry puisse se rapprocher et la désarmer. "Tu as gagné, Potter, je me rends", souffla-t-elle, dissimulant mal son amertume d'avoir été défaite par Harry.
Ce dernier récupéra sa baguette et la lui rendit. "Tu es une sorcière d'un talent indéniable, Daphnée. Je m'entraîne régulièrement avec mon oncle, le mage le plus puissant que je connaisse, dès que mon emploi du temps le permet, et je consacre les trois quarts de mon temps libre à l'étude des sortilèges. Malgré ça, tu arrives à me tenir tête comme si tu t'entraînais avec moi depuis des années. Soit un minimum fière de toi quand même !", la rassura-t-il, conscient de la colère de la jeune fille, mais la jugeant déplacée.
En effet, il comprenait l'aspiration de Daphnée à la puissance, à la force. Sinon, elle ne se serait jamais abaissée à lui demander, un Gryffondor, de l'entraîner. Au fond, il partageait ce désir de puissance, motivé par la protection de ses proches. Il trouvait cependant que Daphnée était trop sévère envers elle-même, ne saisissant pas que la maîtrise de la magie n'était pas une question de jours, peu importe l'investissement quotidien. Seule la résilience et l'acharnement sur de très longues périodes permettaient d'atteindre un tel niveau. Un simple élan de motivation était généralement insuffisant, tant le domaine de la magie était vaste et complexe.
"Je le sais, je le sais. Je n'ai pas besoin de tes leçons de vie stupides", rétorqua Daphnée, bien que sa voix manquait de sa froideur habituelle. Harry la regarda, puis lui sourit. Il ignorait pourquoi elle persistait à dissimuler ses véritables émotions derrière une façade glaciale, mais était satisfait qu'elle interprète ses paroles comme des conseils bienveillants.
En y réfléchissant, depuis l'ouverture du club de Lockhart, les élèves de l'école avaient commencé à se séparer en deux groupes. Bien que les aptitudes pédagogiques du professeur de Défense contre les Forces du Mal soit discutables, remettant en cause sa capacité à enseigner correctement dans son propre club, cela avait permis de découvrir, chez de nombreux étudiants, un intérêt pour le domaine.
Par ailleurs, avec les attaques ayant pris place dans l'enceinte du vieux château, une certaine dose d'entraînement ne faisait de mal à personne. Le club de duel lui-même avait été mis en place suite à l'attaque contre Colin Creevey, afin d'essayer de rassurer la population étudiante. Cela fonctionna pour un temps, mais lorsque Justin Finch-Fletchley, un élève de Poufsouffle, fut attaqué et pétrifié à son tour, ce fut un retour brutal à la case départ.
Le seul point positif du club, en tout cas selon Harry, c'était cette fameuse scission en deux groupes. Le premier, généralement appelé "les trouillards" par le second, était composé des élèves trop effrayés pour faire réagir d'une manière à protéger les autres. Certains d'entre eux avaient déjà quitté l'école, d'autres se faisaient envoyer de manière répétitive à l'infirmerie pour ne pas avoir à se déplacer dans les couloirs, et les plus courageux passaient la plupart de leurs temps à courir d'un point A à un point B, parfois arrivant dans la salle de classe trente minutes avant le début du cours.
Quant au second groupe, appelé "les suicidaires" par le premier, il rassemblait les élèves qui avaient décidé de s'entraîner magiquement et physiquement pour être prêts face à la menace, allant même jusqu'à patrouiller dans les couloirs pour chercher le fameux monstre de Serpentard.
Daphnée, Harry, Hermione et le reste du groupe avaient fait leurs recherches quant à l'identité potentielle de cette créature. Mais la seule hypothèse plausible qu'ils avaient réussi à former tomba rapidement à l'eau, les laissant dans un dilemme. En effet, la seule possibilité logique, d'après ce qu'ils avaient lu, était un Basilique. C'était un type de serpent, donc logiquement possédait un lien avec Serpentard. Ils ont une longue durée de vie, et font peur aux araignées.
Pourquoi ce dernier aspect comptait tant pour le groupe ? Parce qu'au cours de leurs recherches, ils se sont retrouvés à discuter de la situation avec Hagrid. Malheureusement, pour une raison qu'Harry ne comprit pas, le ministre vint arrêter l'homme qui l'avait introduit au monde magique. Celui-ci leur avait laissé alors une seule information : "Suivez les araignées."
Et suivre les araignées, ils l'avaient fait ! Ils avaient même failli y laisser la peau, si les centaures n'étaient pas venus s'interposer quelques secondes avant leur fin. Heureusement, ils n'étaient pas repartis bredouille.
Harry apprit qu'Hagrid avait été expulsé de Poudlard, accusé à tort semble-t-il, d'avoir ouvert la Chambre des Secrets. Cette information éclairait partiellement la réaction du Ministre de la Magie, comme le concéda Harry.
Cependant, cette révélation ne fit qu'ajouter à la complexité du mystère. C'est pourquoi Harry chercha un exutoire dans le Quidditch, écrasant même Drago Malefoy lors du match contre Serpentard grâce à une technique apprise de son parrain.
Ce match fut également marqué par l'étrange retour de son oncle Hadrian, parti en mission et revenu uniquement pour le voir jouer. Harry l'observa lancer des sorts sur les cognards au début du match, puis repartir avec un elfe de maison sous le bras au coup de sifflet final.
"Bon, peu importe. S'il s'agissait de quelque chose d'important, il me l'aurait dit !", se dit Harry. Entre les entraînements, le Quidditch, la surveillance de Ginny et les recherches, Harry avait peu de temps pour se reposer.
C'est pourquoi il accueillit avec plaisir la proposition de Daphnée de mettre fin aux recherches, qui semblaient au point mort, et de s'affronter en duel à la place. Non seulement un peu plus d'entraînement ne lui ferait pas de mal, mais en plus cela lui donnerait une excuse pour passer du temps avec Daphnée. Il s'était réellement attaché à la Serpentard blonde, bien qu'il ne lui dirait jamais en face.
"Tu entends ce bruit bizarre ?" demanda-t-elle en se rapprochant d'un mur. Ce son tira Harry de ses pensées et il le força à se concentrer pour l'identifier.
"Oui, je l'entends. C'est étrange, on dirait que ça vient des murs...", déclara-t-il, perplexe. Les deux amis collèrent leur oreille contre le mur pour mieux écouter le son. "On dirait des sifflements, mêlés à un animal qui se faufile dans... JE SAIS !", s'écria Daphnée soudainement, un éclair de lucidité illuminant son visage.
"Tu sais ?"
"Oui, je sais !"
"Mais tu es sûre ?"
"Absolument sûre !"
Harry regarda la jeune fille, inhabituellement enthousiaste, en haussant un sourcil. "Auriez-vous l'amabilité, Mademoiselle Greengrass, de partager votre découverte avec ce pauvre ignorant ?", ironisa-t-il.
"Notre hypothèse était juste. Et ce bruit confirme nos doutes ! Ce sifflement, c'est celui d'un serpent ! Et au vu du bruit, un gros serpent ! Avec tout ce que nous savons déjà, il ne peut s'agir que d'un Basilic. L'autre son que nous entendons, c'est lui qui se déplace dans les canalisations !" expliqua-t-elle, attrapant Harry par les épaules.
Celui-ci se gratta le menton, toujours sceptique. "Je vois. Ta logique est cohérente, mais le regard du Basilic est mortel. Alors pourquoi ?... Ah oui !", comprit-il subitement en posant ses propres mains sur ses épaules. "Le regard direct du Basilic tue ! Mais personne ne l'a regardé directement. Le jour où Miss Norris l'a vu, le sol était recouvert d'eau. Quant à Colin, il l'a vu à travers son appareil photo... Et Justin... Oui ! Il l'a vu à travers Nick Quasi-sans-tête !", réalisa-t-il finalement.
Le duo continua de se tenir, les yeux pétillants de joie à leur découverte, avant de prendre conscience de ce qu'il se passait. Leurs visages rougissants, ils reculèrent, détournant chacun le regard de l'autre avant qu'Harry ne reprenne la parole : "Je vais tout rassembler dans une lettre à mon oncle dès demain. Pendant ce temps, regroupe les informations qu'on a, et va les montrer à Dumbledore !"
Une fois sa déclaration faite, il quitta promptement la salle, laissant derrière lui une Serpentard agacée. "Depuis quand tu me donnes des ordres Potter..." soupira-t-elle avant de secouer la tête et de suivre les consignes que lui avait donné le Gryffondor... À contrecœur, bien sûr !
13/02/1993, 20H11, Pevek, Russie:
Ghost essuya méticuleusement son couteau ensanglanté avant de le ranger dans l'une de ses poches intérieures. Il venait de mettre fin à la vie du dernier membre d'un détachement d'Alexei, un mage noir notoire. Bien qu'il fût impossible d'identifier l'appartenance précise de ce groupe, leur défaite facile laissait présager qu'ils ne faisaient pas partie d'une unité d'élite.
Si leur élimination lui garantissait une prime non négligeable, elle l'éloignait également de son objectif principal : retrouver la trace du mage noir russe, et à travers lui, Moon.
Depuis plusieurs mois, Ghost traquait sans relâche Fortuna Moon. Il était animé par une motivation obscure, née des rares interactions qu'il avait eues avec cette femme énigmatique. Certes, il ne pouvait nier son attirance indéniable pour elle, mais son désir de s'allier à elle n'était pas uniquement motivé par des sentiments charnels. Ou du moins, pas entièrement. L'aura qui émanait de Fortuna Moon, une combinaison de force de caractère, de puissance magique et d'une beauté saisissante, lui rappelait étrangement... Ginny.
Il avait certes fait son deuil depuis longtemps, et le voyage dans le temps l'avait aidé à accepter qu'elle était encore en vie dans cette réalité alternative. Cependant, c'était précisément ces qualités de force et d'indépendance qui l'avaient irrésistiblement attiré vers elle autrefois.
Et aujourd'hui, il retrouvait ces mêmes traits de caractère chez Fortuna, bien qu'il se refusait à l'admettre. Le traumatisme de la mort de sa famille l'avait profondément marqué, et bien que son cœur soit toujours capable d'aimer et de s'attacher, il demeurait toujours hanté par la peur de perdre ceux qu'il chérissait.
Secouant la tête pour chasser ses pensées morbides, il sortit le portoloin qu'il avait préparé et le déposa sur le tas de corps inertes devant lui. Reculant d'un pas, il murmura l'incantation : "Prime Hadrian Potter", et les cadavres disparurent dans un tourbillon de lumière.
La récompense en elle-même ne l'intéressait guère. Son intention première était de faire parvenir ces corps au Ministère de la Magie, prouvant ainsi à Andrews qu'il était toujours en vie et empêchant ce dernier de confier le contrat à un autre chasseur de primes. Car cette mission était un véritable suicide.
Seul Dumbledore, lui-même ou une poignée de sorciers d'exception pouvaient espérer vaincre Alexei et son armée. De simples chasseurs de primes, même les plus expérimentés, n'avaient aucune chance face à une telle puissance.
Sa baguette fermement serrée dans sa main, il reprit sa traque dans les rues de la ville, dissimulé sous une multitude d'enchantements grâce à sa cape. Son regard scrutateur ne détectait aucun mage noir dans les environs.
Cependant, son objectif en venant ici n'était pas Alexei. Il recherchait Moon. Et, bien que ténues, des traces de sa magie persistaient dans l'atmosphère. Guidé par ces indices, il continua sa progression méthodique, parcourant les ruelles à la manière du Petit Poucet suivant ses cailloux blancs.
Depuis des mois, Ghost traquait sans relâche la femme à la magie puissante qu'il recherchait, ne s'accordant que de brèves pauses pour intercepter Dobby ou passer Noël avec Harry.
Il devait bien le reconnaître, il avait quelque peu négligé son vieil ami elfe de maison. Le mois d'août tumultueux qu'il avait vécu, couplé au fait que Dobby n'avait entrepris aucune action jusqu'au match de Quidditch, avait relégué l'elfe au fond de sa mémoire pendant quelques mois.
Il en éprouvait une certaine culpabilité, se souvenant de l'horreur que Dobby avait endurée chez les Malefoy. Cependant, dans l'immédiat, il n'avait pu y remédier. Jusqu'au jour du match, du moins. C'est Harry, dans une lettre, qui lui avait rappelé le face à face contre Serpentard.
Dès qu'il eut pris connaissance de la situation, Ghost retourna en Grande-Bretagne, leva le sortilège qui liait le cognard et surveilla Harry tout au long du match. A la fin de la rencontre, il repéra l'elfe près de Lucius Malefoy dans les tribunes et le surveilla. Vers la fin du match, il s'approcha de Lucius, qui ne cacha pas son mécontentement à son arrivée.
Il regarda Dobby, puis sonda son esprit, lui ordonnant de se préparer à la liberté. Ensuite, il retira l'un de ses gants et le lança à Lucius. Ce dernier grimaça et le fixa avec haine. "Excusez-moi, Lucius, je l'ai fait tomber. Pour m'excuser, je vous l'offre. Il est à vous maintenant !", avait-il dit d'une voix moqueuse.
Il vit le visage du blond rougir de colère avant qu'il ne se retourne et ne lance le gant sur son elfe. Ce fut une grave erreur. Dobby saisit le vêtement avec un large sourire et remercia son ancien maître, qui comprit rapidement sa bévue.
Hadrian ne perdit pas de temps. Il attrapa Dobby, qui tenait toujours son gant, et transplana au Manoir Potter, où il proposa à l'elfe de travailler pour lui et pour le célèbre Harry Potter. L'elfe accepta avec joie et, une fois le lien de servitude établi, Hadrian lui donna aussitôt un ordre précis. "N'essaie plus de blesser, d'incapaciter ou d'immobiliser Harry d'une quelconque manière pour le protéger de la Chambre des Secrets. Fais-moi confiance, le garçon s'en sortira sans problème. Si tu le souhaites, tu peux même le surveiller, et je t'autorise à aller chercher de l'aide ou à intervenir s'il se trouve en danger de mort imminent. C'est le seul ordre que je te donnerai pour l'instant. Cela te convient, Dobby ?"
L'elfe acquiesça et fut ensuite guidé par les autres elfes de maison du Manoir qui lui firent visiter les lieux. Une fois cette visite terminée, il n'y revint que pour les vacances d'hiver, consacrant le reste de son temps à la fois à ses recherches de Fortuna Moon et à son travail de chasseur de primes.
Soudain, un halètement de douleur le tira de sa contemplation et le ramena brutalement à la réalité. Le son provenait d'une petite ruelle sombre entre deux bâtiments, quelque part devant lui.
Si son ouïe n'était pas aussi fine que sa vue, elle était néanmoins dotée d'une acuité renforcée par la magie, un atout précieux pour ses traques. Il tourna à l'angle de la ruelle et s'y engouffra, concentrant sa magie dans ses yeux pour percer l'obscurité croissante.
Les halètements se rapprochaient, devenant de plus en plus distincts, jusqu'à ce que ses yeux perçoivent une silhouette dans l'ombre. "Bingo !", murmura-t-il avec satisfaction en reconnaissant la femme qu'il recherchait, assise contre un mur.
Son état était déplorable. Ses vêtements étaient déchirés en lambeaux, sa baguette gisait brisée en deux morceaux sur le sol poussiéreux. Son corps était couvert de blessures béantes, d'où un sang frais continuait de s'écouler.
Hadrian ne pouvait que s'étonner de sa ténacité. Malgré la gravité de ses blessures, elle était encore en vie. Lorsqu'elle l'entendit approcher, elle tourna la tête vers lui, ses lèvres tremblantes articulant : "P-Potter...?". Cet effort sembla lui épuiser ses dernières forces, et elle s'évanouit dans l'instant.
"Ne t'inquiète pas, je suis là", souffla-t-il en s'asseyant à ses côtés. Il était arrivé juste à temps. Quelques secondes de retard seulement, et Fortuna Moon aurait disparu à jamais de ce monde.
17/02/1993, 10H28, Manoir Potter, Angleterre:
Fortuna Moon n'était pas une femme à sous-estimer. Quiconque avait eu l'occasion de combattre à ses côtés ou contre elle en était conscient. Elle avait vaincu de nombreux sorciers que personne d'autre n'avait pu même effleurer.
Bien que son nom ne fût pas connu sur la scène internationale, elle était une adversaire redoutable. Dès sa naissance, sa famille découvrit qu'elle était une élémentaire. Elle maîtrisait la foudre, un élément d'une puissance redoutable lorsqu'il était contrôlé avec précision, en raison de sa rapidité d'attaque et de son imprévisibilité.
Ce don lui imposait une responsabilité : elle ne pouvait plus reculer. Elle avait reçu un talent immense, et il serait insensé de ne pas l'exploiter. Sa vie entière fut consacrée à l'entraînement.
La mort de ses parents durant la première guerre sorcière contre Voldemort, en plus d'attiser sa volonté innée, lui avait donné un objectif ultime : devenir invincible. Il ne s'agissait pas, pour elle, d'immortalité. Au contraire, c'était la conscience de sa propre mortalité qui, toujours selon elle, rendait un combat entre sorciers passionnant. C'est pour cette raison que, bien qu'en quête perpétuelle de puissance, elle ne s'était jamais tournée vers les arts sombres.
Bien sûr, elle connaissait de nombreux sortilèges considérés comme sombres, mais elle s'était toujours juré de ne pas s'engager sur cette voie. D'abord par respect et honneur envers ses parents qui avaient combattu pour la lumière, mais aussi parce qu'elle voulait que son pouvoir serve le bien.
Son obstination fut récompensée. Après avoir capturé un sorcier recherché en Amérique, elle fut invitée par le MACUSA à rejoindre un programme peu connu de l'ICW : les chasseurs de primes. Elle accepta, et alternait entre visites de différents clubs de duel pour s'entraîner et missions de plus en plus dangereuses.
Cependant, à mesure que sa force grandissait et que le nombre de ses défaites diminuait, elle commença à perdre cette passion pour la bataille. Elle ne ressentait plus d'adrénaline avant un combat. Plus rien. C'est ce qui la poussa à accepter des missions de plus en plus périlleuses. Au fond d'elle-même, elle ne désirait qu'une chose : retrouver cette sensation tant recherchée.
Mais tout changea le jour où elle rencontra Hadrian Potter. Elle avait entendu parler de ses exploits, tant sur le plan politique que sur le champ de bataille. Son surnom lors de la guerre mexicaine, "Le soldat invincible", l'avait profondément marquée. Pourquoi ? Parce que c'était son objectif. Être invincible. Et cet homme l'avait atteint.
Lorsqu'elle le vit entrer dans le club de Londres, son cœur s'emballa. Outre l'attrait physique du Lord, la puissance magique qui émanait de lui lui donnait des frissons. Elle l'avait trouvé ! Celui qui possédait la force. Celui qui pourrait lui faire ressentir ces émotions qu'elle recherchait tant !
Lors de son duel contre Sirius Black, elle eut l'impression de revivre ses jeunes années d'ingénue. L'homme jouait avec Black, comme un père éprouvant son fils après son premier cours à Poudlard.
C'est pourquoi, lorsque le duel prit fin et qu'elle vit le puissant mage seul dans son coin, elle prit une décision. Elle devait le combattre. Peu importait la victoire ou la défaite, elle désirait se battre, se donner corps et âme contre un adversaire à sa mesure.
Après son refus initial, elle dut employer son occlumancie à son maximum pour dissimuler sa déception. Après avoir tant cherché un rival de sa trempe, elle allait le laisser partir sans combattre ? Non, c'était impensable. Elle tenta la provocation, espérant qu'il tomberait dans le piège.
Elle détestait ce genre de discours, mais si c'était le seul moyen d'atteindre son but, elle l'utiliserait. Heureusement pour elle, sa stratégie fonctionna, et elle ne put réprimer la magie qui jaillissait d'elle, vibrant d'excitation.
C'est à ce moment précis qu'elle comprit que l'homme face à elle ne faisait qu'un avec la magie, car il avait aussitôt déduit qu'elle était une élémentaire.
Suite à cela, le combat débuta. Et quelle puissance ! Quelle force ! Elle se battait avec acharnement, concentrant toute sa magie dans ses sorts.
Cependant, le sorcier en face d'elle les repoussait sans effort, ne montrant aucun signe de fatigue face à ses assauts. Lorsque sa dernière attaque échoua, elle sut que c'était la fin. Elle avait perdu. Malgré tout, ce duel resterait gravé dans sa mémoire comme le meilleur qu'elle ait jamais vécu.
Hadrian Potter incarnait tout ce qu'elle aspirait à être. Une part d'elle lui en voulait, voire même le jalousait pour cela. Elle ne pouvait y échapper.
Néanmoins et contre toute attente, alors qu'elle attendait sa fin, le duel se termina par disqualification. Et tandis que la voix annonçant la fin du combat s'éteignait, elle sentit une rage incommensurable monter en elle.
Elle n'avait pas gagné ! Elle refusait cette victoire ! Elle avait perdu, et Hadrian Potter avait vaincu ! Incapable d'accepter ce résultat, elle demanda sa revanche à l'homme. Une première fois, puis une seconde, puis de nombreuses autres. À chaque duel, elle perdait de plus en plus rapidement.
Cette excitation qu'elle pensait disparue la consumait à nouveau.
Cela dura jusqu'à ce qu'elle remporte la victoire. Elle voyait bien qu'Hadrian mettait de moins en moins d'ardeur dans leurs combats. Et cela lui fit perdre leur dernier duel. Mais cette victoire ne la satisfaisait pas. Non seulement elle lui enlevait toute envie de combattre l'homme, mais elle l'enrageait encore plus que sa première victoire.
Après tout, personne aimait ne pas être pris au sérieux.
Oh attention, sa colère ne visait pas Hadrian, mais elle-même. Pour quelle raison ? Car elle avait déjà connu cette situation, celle de combattre sans cesse un adversaire moins puissant. Tôt ou tard, la vigilance s'émousse, persuadée que l'autre ne peut plus nous vaincre.
Une telle attitude ne renforce pas le vainqueur, bien au contraire. Elle comprit alors que l'écart entre eux était trop grand pour être comblé rapidement. Si elle souhaitait réellement se battre contre lui, elle devait d'abord s'entraîner.
C'est pour cette raison qu'elle accepta le contrat visant à capturer le Russe en fuite : Alexei. L'entraînement face à des adversaires redoutables lui manquait cruellement. Elle partit donc à sa recherche. Des mois de planification, de recherches et d'infiltration au sein d'organisations moldus lui permirent finalement de retrouver la trace de l'homme dans une petite ville de Russie : Pevek.
Elle se rendit aussitôt dans cette direction, atteignant la ville en moins d'une semaine. C'est là qu'elle rencontra pour la première fois l'homme qu'elle traquait. Dès son arrivée, elle engagea le combat, souhaitant éliminer le mage noir avant qu'il ne puisse appeler des renforts. Cependant, cette précipitation lui fut fatale. Elle ne s'attendait visiblement pas à affronter un adversaire d'une telle puissance.
Alors qu'il y a moins d'un an, elle se croyait proche de l'invincibilité, sa confiance fut anéantie en l'espace de quelques mois. Le puissant sorcier lui tint tête, évitant habilement ses attaques et bloquant sa magie élémentaire grâce à des golems métamorphosés. Au cours de ce combat, elle prit conscience de sa plus grande faiblesse : elle dépendait beaucoup trop de sa magie de foudre pour affronter ses ennemis.
Si, comme Alexei, ils parvenaient à trouver un moyen de la neutraliser, elle était désarmée. Malheureusement, cette prise de conscience arriva trop tard. Elle fut battue de façon lamentable, son corps gisant abandonné aux portes de la mort dans une ruelle sombre. "Tant pis, j'ai tout donné jusqu'à la fin..." soupira-t-elle, fermant les yeux et attendant la mort.
Elle perdit conscience peu après, se croyant morte. Un vague souvenir, qu'elle pensa être une hallucination, lui donna l'impression de voir Hadrian Potter, mais c'était tout.
C'est pour cette raison, alors qu'elle se pensait morte, qu'elle crut rêver lorsqu'elle se réveilla dans un lit douillet, sur lequel étaient gravées les armoiries Potter. Cela ne pouvait être ni le paradis, ni l'enfer. Mais alors... Comment avait-elle survécu ? Et surtout... Comment était-elle arrivée ici ?
Heureusement pour elle, ses questions ne tardèrent pas à trouver réponse. La porte de la chambre s'ouvrit et Hadrian Potter entra. "Mademoiselle Moon, je suis ravi de vous voir nous rejoindre !" lança-t-il avec un sourire confiant, comme s'il était fier d'elle. Elle hocha timidement la tête, ne sachant que répondre dans cette situation. "Vous vous demandez sans doute où vous êtes... Ou même ce qui s'est passé, je me trompe ? Ne vous en faites pas. Je vais répondre à toutes vos questions. Seulement, d'abord, mangez !"
En achevant sa déclaration, il claqua des doigts, faisant apparaître un plateau de nourriture sur ses jambes. Elle ignorait la raison, mais elle se sentait encline à faire confiance à cet homme. D'une part, il l'avait sauvée, et d'autre part, le temps passé à se battre à ses côtés lui avait apporté plus de joie que les dix dernières années de sa vie réunies.
Elle acquiesça de nouveau de la tête et se mit à manger, profitant de ce temps de répit pour examiner ses blessures. Elle se sentait encore un peu raide, et les bandages recouvrant les plaies sur son corps devaient probablement être changés régulièrement. Mais hormis cela, elle se sentait en pleine forme, ce qui était un exploit, compte tenu qu'elle avait frôlé la mort.
Lorsqu'elle eut terminé son copieux repas, il revint, la surprenant. Comment avait-il su qu'elle avait fini de manger ? De son point de vue, il ressemblait de plus en plus à un dieu omniscient. Et cette pensée la terrifiait plus qu'elle ne voulait l'admettre.
"Bien, avant de commencer, je tiens à vous rassurer : c'est mon elfe de maison qui vous a changée. Votre pudeur est sauve !" lança-t-il en riant. Elle ne put s'empêcher de rougir légèrement à ces mots. "Oh, c'est bien dommage, vous auriez probablement apprécié la vue", répondit-elle, essayant de dissimuler ses vrais sentiments. Cela sembla prendre l'homme de court. Il la fixa de ses grands yeux avant d'éclater de rire. "Je sens qu'on va bien s'entendre, Fortuna Moon. Nous nous connaissons déjà, mais je suis le chef de la famille Potter, Lord Hadrian Potter, mais vous pouvez m'appeler Hadrian", indiqua-t-il avec un sourire malicieux.
"Fortuna", répondit-elle simplement, réfléchissant aux questions qu'elle voulait poser. Le reste de la journée fut consacré à des questions et des réponses.
Fortuna, curieuse de savoir pourquoi il était parti à sa recherche et comment il l'avait trouvée, lui posa de nombreuses questions sur ce sujet. Hadrian, quant à lui, décida d'être honnête. Il lui expliqua qu'en plus d'avoir apprécié leur temps ensemble, il ne voulait pas qu'un talent comme le sien tombe dans l'oubli. Il souhaitait, semblait-il, qu'elle le rejoigne dans une future guerre contre Voldemort.
"Mais le Seigneur des Ténèbres est mort, n'est-ce pas ?" demanda-t-elle, curieuse de savoir pourquoi Hadrian parlait d'une nouvelle guerre. Elle apprit alors que non seulement Voldemort était toujours en vie, mais qu'il s'était même déjà introduit à Poudlard. L'homme accepta même de lui montrer des souvenirs, étayant ses propos par des preuves.
Dès qu'elle eut connaissance de cette information, elle accepta sa proposition. Elle avait elle-même des comptes à régler avec le mage noir et ses partisans. Et puis, il lui était impossible, en tant que guerrière en quête de combat, de laisser passer l'occasion de se battre contre autant de mages noirs.
Ils continuèrent alors leur discussion, jusqu'à ce qu'ils arrivent à un point mort.
"Hadrian", l'appela-t-elle après une courte pause. Le sorcier se retourna vers elle en haussant un sourcil. "Merci de m'avoir sauvé. Je sais que je peux paraître froide, mais je sais quand je suis redevable envers quelqu'un."
L'éminent seigneur secoua la tête. "Tu ne me dois rien. Mais dans le cas où tu veux m'offrir quelque chose en retour, alors combat de notre côté à l'avenir, et reste en vie. C'est tout ce que je te demande."
"Tu es sûr de toi ? Tu ne veux rien en particulier ?" insista-t-elle. "Non, pourquoi tu demandes ?" répondit-il, curieux de la raison pour laquelle la femme habituellement distante semblait autant vouloir le rembourser.
"Parce que j'ai contracté une dette à vie...envers toi."
18/02/1993, 19H03, Poudlard, Ecosse:
Hadrian ne prit même pas la peine de frapper à la porte du bureau du directeur. Il savait pertinemment que ce dernier était déjà informé de sa venue.
"Hadrian ! Je suis ravi de te voir", appela l'homme d'âge mûr depuis son bureau. "Moi aussi Albus", répondit-il en serrant la main du directeur. Depuis qu'il avait reçu la lettre d'Harry, il luttait constamment contre l'envie de débarquer à l'école et de se précipiter dans la Chambre pour se débarrasser du serpent.
Cependant, Harry n'ayant plus le don de parler aux serpents, et lui-même étant accaparé par les soins à prodiguer à Fortuna, le temps lui manquait cruellement. "J'ai pris connaissance de la lettre d'Harry. Je suppose qu'il t'a également fait part des dernières informations", déclara-t-il d'un ton grave, signifiant au directeur qu'il n'était pas là pour des banalités.
Ce dernier soupira, le scintillement dans ses yeux bleus brillants s'éteignant. "Oui, bien que je dois avouer être à court d'idées. Nous avons déjà fouillé les affaires de la jeune Ginny, comme tu me l'avais demandé, mais aucun livre noir n'a été trouvé. La seule solution qui nous reste est d'interroger directement la jeune fille, mais j'étais inquiet de sa réaction potentielle. Que proposes-tu ?" demanda le vieux directeur, son regard plongé dans le bandeau d'Hadrian, semblant presque voir à travers.
"Je vois. Dans ce cas, la seule solution qu'il nous reste est de nous attaquer directement au problème. Peux-tu faire venir la jeune Ginny, s'il te plaît ? Je sais que sa réaction te préoccupe, mais nous n'avons pas le choix", affirma Hadrian avec fermeté.
Toute l'école, y compris Harry, était en danger. Même si Ginny était innocente et n'avait jamais souhaité être contrôlée par Voldemort, ils devaient mettre fin à cette folie. Le directeur se résigna et hocha la tête. "Ne bouge pas, je vais la faire venir ici." Hadrian regarda le vieil homme quitter la pièce. Il savait que cela devait être difficile de voir constamment ses élèves en danger, d'autant plus qu'il devrait probablement quitter l'école bientôt. Mais il fallait rester fort. En effet, bien que Lucius eût insisté au Magenmagot pour que le ministre destitue Dumbledore, les actions de Sirius et d'Alexander, qui représentaient à la fois la famille Greengrass et la famille Potter, lui permirent de conserver son poste... pour un temps encore. Car à son échec au Magenmagot, ce dernier décida de s'attaquer directement aux membres du Conseil d'administration de Poudlard, les menaçant de leur lancer une malédiction s'ils ne se conformaient pas à ses exigences.
Hadrian ignorait combien de temps ces derniers résisteraient au harcèlement de Malefoy. C'est pourquoi il décida d'agir avant qu'Albus ne soit démis de ses fonctions.
En attendant le retour du directeur accompagné de Ginny, il s'assit dans un fauteuil, se remémorant son dernier échange avec Fortuna Moon. Après qu'elle eut décrété qu'elle avait une dette à vie envers lui, il se plongea dans ses pensées.
Presque instinctivement, il fut tenté de lui demander n'importe quoi pour annuler cette dette, comme : "Prends ta baguette". Mais au fil de ses réflexions, il trouva une idée plus judicieuse. Il savait que la femme recherchait constamment le danger. Pour cette raison, il garda cette dette en mémoire, et lorsque la vie de la femme serait menacée, il lui demanderait de se mettre en lieu sûr.
Ainsi, il pourrait à la fois assurer la sécurité de la femme et apaiser ses propres inquiétudes quant aux périls qu'elle pourrait affronter. Lorsqu'il lui expliqua ce plan, il s'attendait à des plaintes de sa part. Cependant, au lieu de cela, elle sourit.
La question qu'elle posa ensuite le prit de court. "Hadrian Potter, veux-tu faire équipe avec moi pour affronter Alexei ?" Hadrian ne s'attendait pas à ce que la femme demande son aide. De son point de vue, c'était une sorcière solitaire qui ne comptait que sur elle-même. Cependant, il ne laisserait pas passer une telle occasion de collaborer avec quelqu'un d'une puissance comparable à la sienne. C'est pourquoi il accepta avec plaisir.
Après cela, il la laissa se reposer de ses blessures et alla lui-même se coucher. Les derniers mois passés à sa recherche avaient été plutôt longs, après tout.
Alors qu'il réfléchissait à la suite, il vit Dumbledore entrer dans le bureau, marchant à une vitesse qui serait impressionnante même pour un jeune homme. Son regard était glacial, et la magie crépitait autour de lui. "Ginny Weasley a disparu. Elle a été emmenée dans la Chambre des Secrets !"
