Salut à tous ! :)
Quelques mots sur cette fiction : Suite des évènements d'Étoile Filante, Livre I - Mont Weather. Deux saisons sont passées depuis l'arrivée des cent sur Terre et que la Montagne est tombée. Alors que la vie reprenait son cours, L'Arche embrase le ciel.
Les étoiles filantes sont les larmes du ciel. Du moins c'est ce que disent toutes les histoires. Alors comment expliquer que l'une d'elle ait rendu le sourire à une petite fille ? L'espoir que lui apporta cette rencontre changea radicalement son destin et celui de toute une nation. - Clexa & Ranya -
Petite précision : Pour cette partie, tous les dialogues en italique sont en Triku.
Les personnages de la série The 100 ne m'appartiennent pas, tout comme les musiques que je peux utiliser dans l'histoire.
Je remercie tout particulièrement MaraCapucin d'avoir accepté d'être ma bêta et de relire mes nombreuses fictions pour que la lecture vous soit plus agréable, mine de rien c'est beaucoup de travail.
Je vous souhaite une bonne lecture et je vous retrouve en bas ! :)
Étoile filante
Chapitre n°06 - Les portes se referment
(Instrumental)
Olivier Deriviere - Beyond The Horizon
POV Clarke
En arrivant devant l'Arche, j'ai un moment d'incertitude. Qu'importe le nombre de fois où Rae a pu me la décrire. A aucun moment, je ne l'avais imaginé ainsi. Si je dois la comparer à tout ce que j'ai pu découvrir ces derniers mois, je dois bien avouer que c'est terne et inhospitalier. Cet édifice n'a absolument rien à faire sur Terre. Pourtant, au plus profond de moi, j'espère de tout mon être que ce n'est pas le cas pour ses habitants.
-Tu l'imaginais autrement, constate Raven en positionnant son cheval juste à côté de Nevada.
J'acquiesce doucement sans lui accorder un regard, encore incapable d'arracher mon attention de cette masse de métale. Quand je finis par me tourner légèrement vers mon amie, j'ai un moment d'absence. Depuis l'arrivée de l'Arche, je ne parviens plus à laisser de côté mes nombreuses inquiétudes pour elle. Mais ce qui m'intrigue vraiment c'est son comportement de la nuit dernière. Je peine encore à croire qu'elle nous ait jeté dehors comme des malpropres, simplement pour aider au mieux Anya.
Lexa a raison : leur relation à toutes les deux à évoluer. Je ne parviens simplement pas à déterminer à quel point. C'est intriguant. Notre amitié mit de côté, Rae ne s'est jamais attachée à qui que ce soit.
Je la revoie parfaitement, ce matin même frapper à notre porte pour s'excuser auprès de Lexa. Elle n'a pas eu un mot pour moi. Je ne m'en offusque pas. J'ai parfaitement compris qu'à ses yeux, elle a agit au mieux. En réalité, ses excuses n'étaient pas pour la femme mais bien adressé à Heda. J'imagine qu'elle en a fait de même avec Lyv.
-En effet, je finis par répondre, je l'imaginais moins terne.
-Tu ne croyais tout de même pas que quelqu'un était assez stupide pour sortir, juste pour y peindre une fresque, s'amuse-t-elle.
-Bien sûre que non ! Mais il y aurait pu avoir au moins une pièce, une seule d'une autre couleur !
-Aaah, un sourire moqueur plane sur ses lèvres, les artistes…
-Je suis guérisseuse !
-C'est bien vrai, répond-elle plus sérieusement.
-Tout va bien se passer, n'est-ce pas ?
N'obtenant pas de réponse, je me tourne assez pour l'observer. Alors que je pensais trouver Raven plongé dans ses pensées comme il est coutumier de la trouver. Je fut étonnée de découvrir qu'elle était en réalité presque contorsionnée sur sa selle afin d'observer Anya avec un air inquiet. La générale était depuis de longues minutes au milieu d'une conversation des plus sérieuse avec Lexa et les représentants des autres clans. Ce genre de discussions ne m'intéresse pas, d'autant que la plupart du temps, elles se déroulent entièrement en Tri.
Alors que mon amie ne lâche plus des yeux la blonde, je dirige toute mon attention vers Lexa. Nous avons quitté Polis i peine quelques jours pourtant notre quotidien me manque déjà. J'appréciais plus que de raison la routine qui s'est installée entre nous. Et, j'ai été déchiré de devoir laisser les night blood au soin de Titus. Kaya a été la plus dure à quitter, elle pleurait et nous demandait entre deux sanglots de l'emmener avec nous.
Mon regard doit être un peu trop insistant parce que Lexa finit par me fixer à son tour. De façon discrète, je lui fais un petit signe de la main auquel elle répond avec un sourire discret. J'aurais parfaitement pu manquer cette attention mais je me suis habituée à ces petits signes qu'elle n'accorde qu'à moi.
Ce n'est que lorsqu'Anya se détache du petit groupe pour rejoindre sa monture que je comprends qu'ils en ont fini avec la stratégie. Je l'observe un moment en me souvenant de ce que j'ai pu découvrir d'elle la veille. Je n'aurais jamais pu croire qu'elle cachait une telle fêlure en elle. Je ne suis pas la seule à avoir découvert cette autre facette. Lexa est restée très perturbée toute la nuit, rôdant dans la maison comme un loup en cage, inquiète au possible. Après les excuses de Rae, je suis allée à la rencontre de la générale pour lui proposer des soins qu'elle a immédiatement refusé. J'allais insister quand mon amie m'a assuré que ce n'était peine perdu. J'ai laissé couler. Je regrette. D'autant plus pour son poignet qui en plus d'avoir complètement changé de couleur à presque doublé de volume.
-Nous allons pouvoir y aller, nous informe Lexa en nous rejoignant. Vous êtes prêtes toutes les deux ?
-Oui, j'assure avec un grand sourire.
-J'ai prévenu Bellamy, Octavia et tous les anciens Skaikru présents de rester à distance.
-Pourquoi tu as fait ça ?
-Anya m'en a parlé, confirme Lexa.
-Pourquoi, j'insiste, ne souhaitant pas qu'elle me refuse une seconde réponse, tu as fait ça ?
-Un pressentiment, répond-elle les yeux dans le vague. Un mauvais, précise-t-elle. J'espère me tromper.
Et sans me donner plus de détail, elle s'éloigne pour rejoindre Anya qui en la voyant esquisse un sourire timide et pourtant incroyablement sincère. Quelques mots et je sens déjà d'où je me trouve la sœur de cœur de Lexa se détendre. Pourtant j'ai la certitude qu'une part d'elle reste profondément enfoui dans le moment de terreur qu'elle a vécu cette nuit. J'imagine que si Raven sait comment agir, lui parler ou même comment la toucher c'est parce qu'elle-même ne connaît que trop bien cette perdition.
-Anya t'en a dit plus sur le pressentiment de Rae ?
-Je pense qu'elle n'en sait pas plus, comme moi.
-Qu'est-ce qu'elle a dit exactement ?
-Qu'elle nous recommandait la prudence.
-En éloignant les autres membres des cent, pourquoi ?
-Je n'en sais pas plus que toi Klark. Mais je fais confiance à Raevan. Elle se trompe rarement pour ne pas dire jamais. Elle a peut-être vu ou simplement compris quelque chose qui nous échappe encore. Si elle a été capable de cerner aussi facilement et rapidement nos anciens ennemis de la montagne. En faire de même avec ceux qui ont été autrefois son peuple doit être pour elle… "un jeu d'enfant".
Autrefois été son peuple. Ces mots résonnent étrangement dans mon esprit. Je ne suis plus des leurs. L'Arche ne constitue plus tout ce que je suis. Je suis éprise par un étrange sentiment. J'ai la sensation que quelque chose m'a été arraché. Depuis que je suis sur Terre, je n'ai pas une fois ressenti quoi que ce soit de similaire. C'est étrange.
Je ne suis pas certaine de savoir qui je suis sans cette entité : mon peuple. A plusieurs reprises j'ai été surprise par la dévotion des terriens pour leur tribu. Est-ce que je suis comme eux ? Inconsciemment l'héritage des miens ne resterait-il pas profondément ancré en moi ? Qui suis-je sans eux ? Qui suis-je aujourd'hui ?
-Une dernière chose.
La voix de Lexa me ramène à l'instant présent. Loin de mes réflexions quelque peu effrayantes. Je suis terrifiée à l'idée de la perdre. Mais encore plus à la simple idée que l'on puisse me demander de choisir entre elle ou eux.
Mon estomac se tord douloureusement. Je pensais que si ces options m'étaient offertes, le choix serait facile. Seulement, ce n'est pas le cas. Parce que la vérité, c'est que je dois prendre une décision entre mon cœur et ma tête, entre l'amour et ma famille. Je crains qu'il n'y ai pas de bon choix.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Nous n'avons pas reparlé des raisons qui t'ont poussé à vouloir éloigner Raevan. Serait-il pour cette raison, qu'importe de quoi il s'agit que tu doutes de son jugement ?
-Quoi, j'écarquille au possible les yeux, non !
-Il fallait que je pose la question en tant qu'Heda. Mais si tu m'assure que tes inquiétudes ne sont pas liées à ce qui pourrait se dérouler maintenant, nous pouvons repousser cette discussion.
-Lexa, je peux t'assurer que rien ne pourra altérer le jugement de Rae.
-D'accord.
-Mais, mon avertissement attire toute l'attention de la brune vers moi, ils savent pertinemment comment la rendre, je réfléchis au meilleur terme, fragile.
-Anya saura la protéger, élude-t-elle avec conviction.
-Pas du genre d'impact qu'ils peuvent avoir sur Rae, j'en ai bien peur.
-Développe.
Un sourire m'échappe malgré la discussion sérieuse et la situation. Je secoue doucement la tête. De toute évidence, Anya n'est pas la seule à s'être attachée à mon amie. Lexa aussi tient à Raven.
-Je préfèrerai poursuivre quand, de ton humeur ne dépendra pas le sort d'un peuple entre une paix timide et une guerre meurtrière.
-Je vois.
-Je ne cherche pas à te contrarier. Je veux seulement que tu aies les idées claires pour cette première rencontre. Évitons d'emmener avec nous des rancunes du passé.
-Tu m'as demandé de rester méfiante quoi qu'il advienne avec les Skaikru et ils t'ont envoyé à la mort. Quoi que tu dises, les rancunes du passé sont bien présentes.
-Lexa, j'essaye de la tempérer, c'étaient nos lois. Reste l'esprit ouvert.
-Je déteste cette expression.
Je comprends que notre conversation est terminée avant même que Lexa ne me fasse un signe pour me taire. Tous ses hommes se sont stoppés, la forêt s'arrête à leurs pieds qui sont enfoncés dans la cendre. Heda, puisque désormais il n'y a plus qu'elle, rejoint son général. Elles se font entourer par une vingtaine de guerriers sélectionnés avec soin et s'avance vers l'Arche. Un silence morbide nous entoure. Il ne reste plus que les claquements des sabots sur la terre gelée. Mon cœur bat à tout rompre quand je donne l'ordre à Nevada de suivre le petit groupe. Il me faut une volonté de fer pour ne pas me retourner afin de m'assurer que Raven ferme la marche.
J'entends l'armement des fusils avant de voir l'attroupement de gardiens de la paix entassés derrière des grilles. Mon regard s'arrête sur Jaha qui se trouve au milieu de l'attroupement armé jusqu'aux dents. Son sourire et son assurance me mettent terriblement mal à l'aise. Je… je suis officiellement de l'autre côté, dans le camp qui s'oppose à ceux qui ont fait de moi tout ce que je suis.
-Un conseil, murmure Raven. Essaye de ne pas oublier que tu es devenu quelqu'un en dehors de ce qu'ils ont voulu faire de toi.
Comment…
-Je te connais Blondie. Tu as été tout aussi endoctrinée que moi. Je ne sais pas pour toi mais je refuse de redevenir leur chose.
-Rae…
-Rentrer à la maison, elle se tourne vers moi et nos regards se croisent, j'y lis toute sa détermination, doit être notre seul objectif.
-Rentrer à la maison, je répète incertaine.
-Ça, elle pointe vaguement l'Arche, ce n'est pas chez nous, plus maintenant. Fais en sorte de ne pas l'oublier.
Et sans que je ne puisse en dire plus, elle descend de son cheval. Elle murmure quelques mots à l'oreille de l'animal en caressant son encolure puis récupère l'arc et les flèches fixés à l'arrière de la selle. Je mets à mon tour pied à terre et rapidement, je rejoins Lexa, mon arrivée fait naître de nombreuses rumeurs parmi les soldats qui pointent toujours leurs armes à feu sur nous.
-Clarke, ma mère s'extirpe de la mêlée, ma chérie, tu vas bien ?
-Maman, je souffle en faisant un pas vers elle.
-Non, tonne la voix de Lexa, n'avance pas plus, poursuit-elle en Trigedasleng. Pas encore.
Je fronce les sourcils. Je n'ai pas tout compris. Il faut dire que l'apprentissage des langues est loin d'être mon point fort. Pourtant, j'y consacre beaucoup de temps. Mais, je n'ai pas besoin de plus pour savoir qu'elle cherche à me retenir.
-Reste calme Clarke, me conseille Raven en se plaçant dans mon dos.
-Qu'est-ce qui vous permet d'empêcher ma fille de nous rejoindre ? Libérez-là immédiatement.
-Je ne suis pas prisonnière, je réponds assez fort pour que tout le monde puisse m'entendre. Je suis venue avec Heda, je jette un rapide coup d'œil vers Lexa qui acquise pour approuver ce qui va suivre, afin de négocier une paix que nous espérons pourra être durable.
-Nous avons une idée de ce qu'ils estiment être la paix, crache le Chancelier, plusieurs des nôtres ont disparu.
-Ils n'ont pas respecté les règles, répond calmement Raven. Mais ils vont bien malgré tout.
-Où sont-ils, s'informe Marcus Kane. Nous exigeons leur retour parmi nous.
-Ils exigent, s'agace Lexa, la mâchoire crispée et les poings serrés.
-J'ai essayé de te prévenir, lui répond Anya avec sérieux.
-Qu'est-ce qu'elles disent, je demande tout bas pour que seule Rae puisse m'entendre.
-Elles comptent les points, s'amuse-t-elle.
-Elles quoi ?
-Rien, elle continue de sourire, laisse tomber. Comme nous l'avions prévu, Lexa n'aime pas Jaha.
Je ne lui fais pas l'offense de lui demander qui est le "nous" dans sa phrase précédente. Je secoue doucement la tête. Je peine à croire qu'avec Anya, elles aient pu parier sur des événements aussi importants.
-Nous ne négocions pas avec vous tant que nous n'aurons pas récupéré ceux qui manquent à l'appel.
L'assurance du Chancelier est complètement mise à mal quand Lexa comme Anya se tournent vivement vers nous. J'essaye de me retenir de rire en comprenant qu'une fois n'est pas coutume, elles ne saisissent pas le sens de cette expression. Mais je fini par flancher quand j'entends Rae partir en fou rire, ce qui nous vaut deux regards noir de reproche. Raven parvient à s'excuser entre deux respirations, ce n'est pas mon cas.
-Ça suffit, impose Jaha sans la moindre patience, arrêtez immédiatement d'agir comme des enfants toutes les deux. La situation est grave !
-C'est parce que je n'étais qu'une enfant, il n'y a pas si longtemps que je suis ici, je rappel avec sérieux. Vous ne comprenez pas dans quelle situation vous êtes et vous vous permettez d'exiger, je fais une pause pour observer Lexa, peut-être qu'avec Raven, nous n'aurions pas dû plaider pour une paix incertaine avec vous. Peut-être que vous n'êtes rien de plus qu'une cause perdue, je conclus avec panache.
-Klark…
-Ton étoile sait parler, murmure Anya avec fierté.
-Wanheda, cri les guerriers qui nous entour me faisant sursauter avant de taper à deux reprises sur leur bouclier, Wanheda !
J'écarquille les yeux à leur paroxysme quand mon titre est répète bien au-delà de notre position et ceci un nombre incalculable de fois. Mon cœur bat à tout rompre. J'en reste bouche bée. Ils ne s'arrêtent que lorsque Lexa lève sa main en un geste impérial, ce qui fait naître un silence quelque peu angoissant, du moins, pour moi.
Sans savoir vraiment pourquoi, je cherche le regard de ma mère. J'aurai pu comprendre son étonnement mais j'ai un peu de mal à saisir la provenance de son angoisse sourde. Puis je la vois comme les autres tourner leurs regards vers la forêt à la recherche des guerriers qui viennent de me faire part de leur respect. Les Skaikru viennent de comprendre que nous étions nombreux et sûrement plus armés qu'eux.
Je jure entre mes dents, cette révélation ne faisait pas partie du plan ! Ça craint !
Il va falloir que je m'excuse et bien comme il faut. Mais en même temps, Lexa a laissé ses guerriers s'exprimer librement pendant un long moment. Il est donc possible que je n'ai rien fait d'irréparable. Donc quand je croise son regard fière, je ne suis pas si surprise.
-Qu'est-ce, le manque d'assurance de Jaha en revanche me laisse perplexe, qu'est-ce que c'était que ça ?
-Une partie de l'armée d'Heda, lui répond Raven avec un calme qui me déstabilise. Comme j'essaye de vous le faire comprendre depuis votre arrivée sur Terre, Clarke et moi-même sommes maintenant des leurs. Et "ça", elle mime les guillemets, c'était un témoignage du respect qu'ils portent à Blondie.
Jaha, Kane et ma mère se replient derrière les hommes armés. Ils discutent un long, très long moment. J'ai la sensation qu'ils ne vont plus se manifester mais évidemment c'est ridicule. Ils sont en train de préparer quelque chose. J'espère seulement qu'ils ne tenteront pas quoi que ce soit de ridicule qui nous obligerait à prendre les armes contre eux.
Nous et eux…
Mince. Je trouve cette situation tellement bizarre. Est-ce que je vais un jour réussir à m'y habituer ? Nous… je détourne mon attention vers Lexa qui converse avec ses hommes. Son attitude pourrait faire croire à n'importe qui qu'elle est sereine. Ce n'est pourtant pas le cas. Elle s'agrippe bien trop à son arme pour me faire croire le contraire. Je me demande si ma présence n'aggrave pas la situation. Je commence à parfaitement la connaître et tout ce qu'elle souhaite c'est me protéger. Cette situation doit la rendre folle.
Je ressens le besoin impérial de me rapprocher d'elle. Je veux l'aider à surmonter cette épreuve. Seulement, j'ignore si j'en ai le droit. Et soyons honnête, un rapprochement ne ferait que la déstabiliser bien plus. Pourtant, je ne souhaite que glisser ma main dans la sienne simplement pour qu'elle prenne conscience de ma présence. Ce qui j'espère suffirait à la rassurer.
Subitement elle se tourne vers moi, son regard est d'autant plus accentué par le masque noir qu'elle a peint sur son visage. Je suis complètement envoûtée par ses yeux. L'émeraude me fait oublier l'urgence de l'instant. Instantanément les mots de Raven prennent un sens. C'est ce genre d'échange qui m'offre cette sensation si unique : celle d'être à la maison.
-Nous avons pris une décision, la voix de Jaha me fait sursauter. Clarke et Raven, en percevant mon prénom, je lui accorde toute mon attention et la sensation qui m'étreint ne me rassure pas, vont venir avec nous.
Je m'attendais à ce que Lexa s'insurge à cette demande mais rien. Je lui jette un regard rapide. Elle est impassible pourtant je sens une véritable tension l'envahir et cette dernière atteint ses guerriers. Le regard d'Anya en revanche est assassin, encore plus effrayant que celui qu'elle adressait à Gustus dans le bunker et qui me fait parfois encore cauchemarder.
-Il est maintenant évident qu'elles connaissent tout de votre culture. Raven s'est amusée à dire que nous étions ignorant alors, nous allons apprendre. Nous les reprenons sur l'Arche et nous discuterons ensuite de vos conditions.
-Et qu'est-ce que vous…
-Clarke, me coupe Rae, non.
Je me tourne vivement vers elle pour la fusiller du regard. Comment ça : non ? Je n'ai aucune envie d'y aller ! Seulement, je perds tout de ma véhémence en croisant son regard à la fois éprouvé et confiant. C'était donc ça… elle avait deviné que nous en arriverions à cette demande insensée du Chancelier. Comment c'est seulement possible ? Et surtout, comment peut-elle l'accepter ? Que je puisse y retourner, je suis capable de le supporter mais Rae… je refuse qu'elle y pose un seul pied.
-Seulement, je reprends.
-J'ai dit non, me coupe-t-elle à nouveau. Si tu penses que Heda te laissera partir seule, tu te mets le doigt dans l'œil et jusqu'au coude.
-Tu ne peux pas y retourner, je chuchote entre mes dents pour qu'elle soit la seule à m'entendre.
-Toi non plus.
Je m'apprête à protester mais l'agitation dans mon dos me coupe l'herbe sous le pied. Le brouhaha en trigedasleng me met quelque peu mal à l'aise. Je suppose qu'ils ont chacun un avis à donner sur notre éloignement. Lexa laisse un peu trop les choses déborder à mon goût. Je n'aime pas avoir la sensation que la situation est au bord de l'implosion. Et en même temps, je n'avais pas réalisé avant cet instant mon importance et celle de Raven aux yeux de tous.
Je ne comprends que quelques mots. Pourtant, une chose est certaine : ils refusent tous l'idée que nous puissions nous éloigner.
Un guerrier se détache un peu plus du groupe. Il insulte clairement le Chancelier qui une fois n'est pas coutume se repli derrière les hommes armés. Il prend en main une hache à double tranchant qui est presque aussi grande que moi et la pointe vers les membres des Skaikru avec véhémence. Je ne sais pas ce qui le retient de foncer tête baissée pour tenter de décapiter une ou deux personnes. Il me faut un peu trop de temps pour comprendre qu'il s'agit de l'un des gardes que Lexa a affecté exclusivement à ma protection. Et alors seulement, je commence à comprendre la teneur de ses propos.
Il les met au défi de vouloir me prendre sans qu'il ne soit mes yeux et surtout ma main armée. Il leur promet une mort sans espoir de réincarnation pour leur esprit s'ils pensent pouvoir m'arracher à sa protection, à son devoir sacré. Il réitère son serment d'allégeance envers ma personne que pourtant la première fois il a récité sous la contrainte.
Je suis complètement perdue. Je ne parviens pas à assimiler ce qui se produit. Je n'ai pas pu prendre une telle importance en si peu de temps. C'est impossible. La plupart du temps, les natifs ne semblent pas m'apprécier. Ils m'observent avec dédain et quand ils assistent à mes entraînements, ils se moquent ouvertement de moi. Ils n'est donc pas concevable qu'un seul d'entre eux puisse prendre ma défense ainsi. Et pourtant…
Un regard vers Lexa me fait comprendre qu'elle-même n'avait pas imaginer assister une telle virulence. Son sourire fière en revanche est inattendu mais il explique surtout encore une fois la raison qui la pousse à laisser faire. Après un temps pourtant, elle se décide à retenir l'homme. Elle appose sa main sur son bras, il se retourne vers elle et baisse les yeux. Elle murmure quelques mots qui me restent imperceptibles et non sans un énième regard assassin pour les Skaikru, il retourne dans les rangs. Une fois à sa place, ses yeux viennent me couver avec attention et dévouement.
Mais bordel! Comment est-il possible que j'ignore son nom?
-Comme vous venez de le constater, reprend Lexa avec aplomb alors qu'au même moment Rae traduit, vous laissez Clarke et Raven va être compliqué.
-Ce sont pourtant nos conditions, ne se démonte pas le Chancelier pourtant, il ne me trompe pas, il a perdu son bel aplomb. Nous reprenons les filles, c'est non-négociable.
-Aucun de vous ne considère donc leurs envies et si elles ne voulaient pas vous rejoindre.
-Tu peux enlever le "si", je réponds à Lexa une fois la traduction entièrement faite.
-Clarke, la voix de ma mère attire mon attention, c'est ridicule. Tu veux revenir avec nous, avec moi, là où est ta place.
J'échange un rapide regard avec Raven. Je comprends enfin ses nombreux avertissements. Je suis bien obligé de lui accorder qu'il existait un doute raisonnable. J'ai toujours été une fille bien "sage" qui obéit et sait rester à sa place. La seule fois où j'ai défié l'autorité pour dire la vérité, j'ai été condamné à mort. Il serait tellement facile de baisser à nouveau la tête pour dire amen à tous les représentants du Conseil, ma mère incluse. Mais désormais, j'ai un point d'ancrage non négligeable : Lexa.
-Ma place, je murmure en observant ceux qui appartiennent à mon passé puis ceux qui m'entour. Je suis à ma place maman, à celle que vous m'avez imposée, navré que maintenant que vous avez pu rejoindre la Terre, grâce à ça, j'exhibe le bracelet biométrique, elle ne vous convient plus. Désolée d'avoir su évoluer sans vous.
-Tu deviens insolente, gronde ma mère.
-Moins que votre peuple ne l'est, répond froidement Anya, ce qui fait sourire Raven quand elle traduit.
-A quel moment avons-nous été insolents, s'insurge Marcus.
-Nous avons déterminé un périmètre que vous avez été incapable de respecter. Nous avons précisé que les armes à feu étaient proscrite et regardez vous à cet instant. Sans oublier que vous refusez de respecter la décision d'Heda sur la destitution du Chancelier. De mon point de vue, c'est de l'insolence, sourit Raven, habité d'un calme de façade.
-Vous devez comprendre, je poursuis, qu'actuellement, vous êtes l'ennemi et que votre attitude ne risque pas d'arranger les choses. Si, et j'insiste sur le "si", nous venons avec vous pour discuter des termes de la paix, ce sera à nos conditions et certainement pas aux vôtres.
-Notre politique ne concerne que nous, qu'importe qui cette Heda crois être, elle ne peut pas interférer.
L'intervention de Jaha fait naître de nombreux grognements de mécontentement. Je suis encore en pleine réflexion afin de trouver la bonne réponse quand c'est finalement Anya qui intervient cette fois dans la langue commune :
-Sans oublier que vous n'êtes rien de plus que des étrangers sur une terre étrangère. Ce territoire est banni pour tous ! Qu'importe que votre peuple ne connaisse pas les lois qui régissent sur terre. Si nous l'avions voulu, nous aurions aussi bien pu tous vous éradiquer dès votre premier jour.
-Anya, tente Lexa.
-Ne me demande pas de me calmer Heda, pas ici, pas aujourd'hui, pas après ce qu'il s'est passé cette nuit !
C'est à peine perceptible pourtant la dernière remarque de la blonde touche bien plus Lexa qui n'y paraît. Instantanément, je me retrouve assise sur le bord du lit à la regarder tourner en rond sans ne pouvoir rien faire pour l'aider. Je ne m'étais pas encore retrouvé dans cette situation. J'ai détesté être incapable de pouvoir l'appaiser. Tout ce qu'elle était capable de faire c'était marmonner qu'elle n'avait encore jamais vu sa sœur de cœur s'effondrer de la sorte. Elle répétait encore et encore qu'Anya était un roc, qu'elle gardait la tête haute depuis que l'horreur l'avait frappé et qu'elle l'avait toujours soutenue gardant dangereusement son plus grand secret.
Quand a savoir quel est ce secret, je n'ai pas osé le demander, pas alors qu'elle était aussi instable. Je suppose que j'en saurai plus le moment venu.
Le problème, c'est qu'à cet instant précis. Heda se doit de rester impassible alors que Lexa est troublée, attristée et souhaiterait faire plus pour aider Anya. La situation comme bien souvent l'empêche d'être elle-même. Maintenant que je la connais bien plus, je m'en veux quelque peu d'avoir pu lui demander de n'être que Lexa. Je sais que j'ai été égoïste. Elle n'a jamais choisie de devenir Heda, son sang noir a écrit toute sa destiné.
-Cette terre a déjà été imbibée par bien trop de sang, poursuit Anya toujours dans la langue commune. Je suis incapable de supporter qu'une seule autre goutte s'y noie. Mais sur le grand esprit, je jure que s'ils touchent à Rudz rook, je n'aurai de répit que lorsqu'ils seront tous "six pieds sous terre".
-Est-ce que c'est normal, je demande à Rae en chuchotant, que je sois plus impressionnée par le fait qu'elle ait utilisé une expression que par sa menace ?
-Je ne sais pas, répond-elle pensive. Je vais lui parler. Ne fais rien d'irréfléchis pendant mon absence.
-Rae, je l'arrête en agrippant doucement son poignet, qu'est-ce que je suis censé faire ?
-Trouver un compromis, dit-elle comme une évidence en hochant les épaules.
-Quel genre de compromis ? Nous devons vraiment y retourner ?
-Sous certaines conditions et pour un temps limité, son regard s'éteint presque, oui.
J'observe Raven s'éloigner quand elle arrive à la hauteur de Lexa, elle prononce quelques mots à son intention sans qu'ils ne me parviennent. Un signe de tête plus tard et le guerrier qui m'a si farouchement défendu se retrouve à mes côtés. Pourtant, je ne fais pas encore réellement attention à sa présence. Je suis incapable de quitter mon amie des yeux. Elle se trouve maintenant en face d'Anya, dos à l'Arche et à tout ce qu'ils représentent. Je n'aurais pas pu imaginer qu'elle instaure une telle proximité avec la presque sœur de celle que j'aime. La façon dont Rae lui prend la main, lui parle calmement et finit par parvenir à l'éloigner du groupe prouve à quel point elles sont devenues proches. Et, ce comportement expose leur relation aux yeux de tous.
Une part de moi est jalouse de cette proximité. J'aimerai pouvoir en faire de même avec Lexa. En même temps, j'ai trop conscience de ce que ce comportement implique. D'autant plus à cet instant. Je les quitte des yeux pour accorder toute mon attention à ceux qui je l'espère ne deviendront pas nos ennemis, à ma mère. Mon coeur bat trop vite. Je ne suis pas comme Raven. Je n'ai pas été confronté aux frasques de la guerre. Je n'ai subi que les répercussions de "l'après". Pourtant, je souhaite plus que tout éviter que les événements de la Montagne se répètent, pas parce qu'en face il s'agit "des miens" mais parce qu'en réalité ils ne le sont plus et je serai bien plus inquiète pour les natifs que pour eux.
-Une journée, je prononce si bas que même moi, je peine à percevoir ma voix.
-Wanheda, prononce le guerrier dans mon dos avec méfiance.
-Raven et moi, je reprends plus fort et avec plus de conviction, nous vous accordons une journée, pas une minute de plus pour négocier. Après quoi, nous rentrons chez nous, je tourne mon attention vers Lexa qui boue intérieurement, est-ce que cette proposition te convient Heda ?
Évidemment que rien de ce que je viens de dire ne lui convient. Il serait stupide de croire le contraire. Encore une fois, rien dans sa réaction ne montre son mécontentement et pourtant, j'assiste à tous les mimiques qui démontre à quel point elle est contrariée.
-Je t'accorde que nous sommes dans une impasse, répond-elle après un temps, les poings serrés, mais faut-il que ce soit aussi long ?
-Il le faut Heda.
Qu'est-ce que je peux détester l'appeler par son titre ! A aucun moment, il ne convient à déterminer ce qu'elle représente pour moi. A mes yeux, elle ne peut être que Lexa puisque c'est la seule part d'elle qui n'appartient qu'à moi.
-Une journée ce n'est pas assez, intervient ma mère.
-C'est tout ce que nous sommes prêts à accorder !
-Tu ne peux pas y aller seule Klark, s'impose Lexa et ses propos sont soutenus par plusieurs murmures en Tri.
-Je serais avec Rae.
Je perçois parfaitement son mécontentement. Elle parvient à peine à le cacher. Elle rêve certainement de bondir, me prendre par la main pour m'éloigner d'ici. Je ne sais pas par quel miracle elle arrive à rester aussi impassible. Et pourtant :
-Très bien, elle acquiesce. Un jour, je sens que donner cette réponse lui coûte, une journée et pas une minute de plus, répète-t-elle. Je reviendrais à l'aube pour récupérer Klark et Raevan. Je vous déconseille de les garder plus longtemps.
-Est-ce une menace, s'amuse le Chancelier.
-Évidemment que s'en est une, j'interviens à la place de Lexa.
-C'est stupide Clarke, reprend ma mère. Tu ne veux pas sérieusement retourner avec eux.
-Je le veux. Ma place est de leur côté comme celle de chacun des cent qui ont survécu à votre expérimentation. Une journée, c'est bien plus que vous ne le mérité, j'ajoute en pensant à Raven.
-Qu'en est-il de mon fils et des autres survivants ?
-Chacun d'entre nous avons choisi notre place dans ce monde le jour du misae lainee mais je suppose, je cherche le regard de Lexa pour avoir son accord, que s'ils vous choisissent, ils peuvent revenir.
-En effet, confirme Heda, je n'empêcherai aucun des cent à rejoindre le peuple des Skaikru si c'est ce qu'il souhaite. Mais il n'y aura pas de retour en arrière. Ce sera la dernière faveur que j'accorderai.
-Merci, je souffle à son intention.
-Donc qu'en est-il de Wells, s'insurge son père.
-Il a décidé d'être raisonnable et d'attendre au moins la fonte des neiges avant de penser à vous rejoindre. Mais vous devez déjà le savoir Chancelier. Je sais que Rae vous a laissé de quoi communiquer avec chaque clan. N'essayez pas d'envenimer la situation inutilement. Croyez-moi, elle est déjà assez explosive, en prononçant ce mot, je n'ai aucun mal à imaginer Lexa grimacer alors je me reprend, pas "explosive", je mime les guillemets pour qu'elle comprenne qu'il s'agit d'une expression, mais tendue.
-Pourquoi, intervient ma mère, viens-tu de te reprendre ?
-Ils ont parfois du mal à nous comprendre.
-Je te comprends parfaitement Skai Princess, grimace Lexa. Contrairement à toi, j'ai fait des progrès.
-Je ne sais pas pourquoi, je souris un peu trop, mais quelque chose me dit que ce que tu viens de dire n'est pas très gentil.
C'est à peine perceptible mais elle esquisse un sourire moqueur. Maintenant, je suis certaine : ses propos n'étaient pas en ma faveur. Raven revient à ce moment accompagnée d'Anya qui si, elle paraît toujours contrariée est beaucoup plus calme. Mon amie se renseigne sur notre décision et quand je lui donne ces informations la blonde s'apprête à intervenir certainement violemment mais un geste, un seul de Rae et elle se retient.
-Nous avons déjà perdu assez de temps, nous signale Marcus.
-Nous arrivons, je fais un premier pas avant de me rendre compte que mon amie ne me suit pas. Rae ?
Je me retourne pour constater qu'elle s'entretient à voix basse avec les deux amies qui acquiesce à plusieurs reprises. Leur conversation ne s'éternise pas mais Kane insiste de nouveau pour que nous les rejoignions. Cette fois Raven obéit, elle confie son arc et ses flèches à Anya et me rejoint, sans se retourner, gardant ses yeux rivés sur Anya en soufflant du bout des lèvres :
-Fais moi confiance.
-Tu penses que ça va aller ?
Je pose cette question quand elle finit par se retourner. Raven reste silencieuse un peu trop longtemps à mon goût mais je sais qu'elle cherche la bonne réponse à m'apporter. J'observe son profil quand les lourdes grilles qui protègent l'Arche s'ouvrent dans un fracas de tous les diables. Si je sursaute légèrement, Rae n'a aucune réelle réaction, elle se contente simplement de lancer un regard noir de reproche aux rouages quelque peu criard. Mais quand le déclenchement d'une arme survient, notre attention s'arrête sur les quatre gardiens qui pointent leur fusils d'assaut sur mon amie.
-Tu as d'autres armes Reyes.
-Non.
Elle sourit comme avant, sans que ses yeux ne reflètent le moindre sentiment. La revoir agir de cette façon me révulse au plus haut point. En une fraction de seconde, je laisse tout l'entraînement que m'a inculqué Anya depuis plusieurs mois m'imprégner. J'évalue les possibilités mais aussi les moyens de se replier aux besoins. Je peine à croire que ce comportement soit devenu naturel.
Nous entrons et quand les portes se ferment, c'est comme si une part de moi m'étais arrachée. J'ai besoin de la présence de Lexa. Je n'ai plus l'habitude d'être loin d'elle. Je me retourne pour tenter de capter son regard quand ma mère bondit de nulle part et s'agripper à mon cou dans une étreinte presque étouffante.
-Enfin, souffle-t-elle avant de m'éloigner encadrant mon visage de ses mains glacées. Ils ne t'ont pas fait de mal ma chérie ? Tu vas bien ? Tu n'es pas tombée malade ?
Je ne ressens rien. J'étais pourtant jusqu'alors si inquiète de ne pas avoir de nouvelle. Alors pour quelle raison la présence de ma mère ne me rassure pas. Tout ce qui m'étreint avec une violence à peine croyable c'est l'absence écrasante de Lexa. J'ai conscience qu'elle n'est pas loin et qu'elle ne laissera rien m'arriver mais ne pas sentir sa présence est un supplice.
-Clarke, la pression des doigts de ma mère sur mes joues s'accentue. Réponds moi.
-Je vais parfaitement bien et encore une fois, je n'étais pas en danger.
-Il faut qu'ils se replient maintenant, intervient Marcus, ou nous ouvrirons le feu.
-Vous êtes complètement malade, je m'insurge.
-Pour le moment, ils n'ont plus d'otage. Il faut agir, maintenant.
-Nous n'étions pas des otages, je m'agace.
-Mais nous le sommes peut-être désormais, répond Raven en dévisageant chaque membre du Conseil.
-Nous venons de vous sauver, souligne Jaha. Et nous en ferons de même pour mon fils. Allons discuter pour trouver comment retrouver toutes les personnes qui ont été enlevées.
-Vous…
Raven me donne un discret coup de coude dans les côtes. Je l'observe un moment avant de détailler plus consciencieusement les personnes qui nous entourent. Je comprends sans mal que je vais devoir faire des concessions, prendre sur moi et surtout ne pas imploser à la moindre remarque déplacée. Il faut que je me reprenne. Je vais essayer de porter un masque comme les personnes qui vivent sur terre et que j'ai appris à apprécier.
-Je vous suis, j'accepte.
-Reyes, Jaha l'arrête alors qu'elle allait me suivre, est attendue au laboratoire.
-Évidemment. Clarke, elle se penche à mon oreille, reste calme.
Et juste après cette remarque, elle s'éloigne en fourrant ses mains dans les poches de son manteau. Elle ne décroche pas son regard de ses chaussures jusqu'à ce qu'elle rejoigne l'Arche. Les portes se referment sur elle et je sens un énorme poids m'écraser. Je suis seule.
-Allons-y Clarke.
Ma mère me pousse presque pour rejoindre à mon tour la carcasse. Je me retourne et parvient à apercevoir une dernière fois Lexa avant de me faire engloutir par les entrailles de l'Arche. Sur son sol gris et lisse mes pas me semble plus lourd et ses murs tout aussi terne m'oppresse comme jamais. Je ne suis revenue que depuis peu et je ne désire déjà qu'une chose, rejoindre Polis, la nature, ma maison.
Je ne sais pas exactement comment mais je me retrouve sur un des précieux sièges du Conseil. Je sens tous les regards rivés sur ma personne. Je n'ose pas encore les affronter. Je voudrais disparaître. Seulement ce n'est pas possible. Je dois réfléchir et agir au mieux pour le plus grand nombre.
-Pour commencer cette réunion d'urgence, l'ordre du jour est comment se débarrasser de ces personnes et s'imposer sur la Terre comme nous en avons le droit. Il s'agit de notre héritage. Il faut reprendre notre place.
-Il faut d'abord savoir quelle est leur force de feu, intervient Marcus. Nous avons déjà appris aujourd'hui qu'ils sont bien plus nombreux que ce que nous avions imaginé.
-Et ils parlent parfaitement notre langue, ajoute une conseillère dont j'ai oublié le nom.
-Clarke, cette fois c'est ma mère qui prend la parole, penses-tu que nous pouvons récupérer les autres survivants sans user de la violence ?
-Et que ferez-vous si nous ne voulons pas revenir ?
Voilà pour le nouveau chapitre de cette fiction. J'espère qu'il vous a inspiré et qu'il vous a plu ! Des suppositions pour la suite ? J'ai hâte de connaître vos réactions. C'est le premier POV de Clarke pour cette partie et elle est maintenant de retour sur l'Arche avec Raven. Vous pensez que tout va bien se passer ? Ou que les chose vont commencer à se compliquer ?
Je suis évidemment ouverte à toutes les critiques, qu'elles soient positives ou négatives, à condition que le commentaire soit constructif.
En espérant vous retrouver pour le prochain chapitre !
GeekGirlG
