Une vieille, très vieille histoire. De 2015 plus exactement. Donc un peu dépassée, comme les autres histoires de ce recueil qui sont toutes des créations du fond du tiroir, mais comme les autres, je suis en plein débarrassage donc bonne lecture !
Jeff the Killer x Male!Reader ~ Le destin nous réunit
1ère partie :
POV du lecteur
Je marchais dans la rue, à la sortie des cours ; je me rendais chez moi après une dure journée. J'étais étudiant en droit, et ce n'était pas toujours facile. Il n'empêchait que mon rêve était de devenir avocat, alors je ne crachais pas sur mes études. J'en étais tellement fier, tout comme ma mère. J'étais fils unique, c'est pourquoi elle m'aimait de tout son cœur et j'étais sa plus grande fierté. En retour, je tâchais de réussir tout ce que j'entreprenais. J'ai toujours eu des facilités à l'école, alors j'avais plus ou moins de bons résultats.
Aujourd'hui, c'était un beau jour de mai ; le soleil brillait dans le ciel, bien qu'il soit en déclin, mais il propageait tout de même sa chaleur. C'est pourquoi j'avais décidé, au lieu de prendre le bus, de marcher jusqu'à chez moi pour profiter de l'agréable climat de cette fin de journée. Mon université n'étant pas bien loin de chez moi, j'y arrivai en à peine quelques minutes. Je sortis mes clés de mon sac et ouvris la porte de mon chez-moi. Ma mère n'était pas là, puisqu'en voyage d'affaires, donc je ne fis pas remarquer ma présence. J'adorais ma mère, je l'aimais plus que tout, mais si je devais lui reprocher une chose, c'était bien son métier qui lui prenait tout son temps. Il lui arrivait même de ne pas être à la maison pendant deux à trois mois d'affilés.
Lorsque j'étais petit, c'était un vrai problème. Je pensais qu'elle m'abandonnait parce qu'elle ne m'aimait pas. Elle me laissait aux bons soins de la vieille voisine gâteuse ; elle était gentille, mais un peu timbrée. En grandissant, j'avais compris que, loin de m'abandonner, c'était son travail qui la retenait loin de moi.
Je me débarrassai à l'entrée de mes chaussures et grimpai à l'étage, pour rejoindre ma chambre. J'ouvris la porte pour y découvrir mon sanctuaire. Au centre de la pièce, accolé au mur de gauche, il y avait mon lit et face à lui, la seule fenêtre de ma chambre, mais suffisamment grande pour éclairer la pièce convenablement. Directement à ma droite, à côté de la porte, il y avait mon bureau avec mon ordinateur qui affichait ma page de veille qui représentait (animal préféré). En face de la porte, il y avait mon armoire incrustée dans le mur à doubles battants.
Avec un soupir de soulagement, je posai mon sac de cours sur mon bureau et me dirigeai vers mon lit avant de m'y laisser tomber. Je soupirai à la douceur des draps sur ma peau, à leur fraîcheur. Je m'étirai dans tous les sens, froissant les draps sous mon corps, jusqu'à m'en faire craquer les os. Je gémissais doucement de plaisir et de bien-être. J'étais enfin à la maison et je pouvais me détendre un peu.
Seul problème ; mes devoirs n'allaient pas se faire tout seul, alors, à contrecœur, je me levai et m'installai à mon bureau afin de les finir au plus vite.
Une petite heure passa avant que je ne pose le dernier point de mon exercice, mais il fallait encore que je me fasse à manger. Je dois dire que je commençais à avoir faim. Je partis donc en direction de la cuisine trouver quelque chose pour apaiser mon appétit.
POV de Jeff
Avant que (M/n) n'arrive chez lui, j'étais déjà prêt, caché dans son armoire, je voyais tout ce qu'il se passait dans sa chambre par les fentes entre les planches. (M/n) avait la curieuse habitude de laisser ouvert sa fenêtre ; elle était simplement rabattue la journée pour ne pas laisser entrer la chaleur du soleil, mais grande ouverte la nuit, pour que l'air frais puisse y entrer. Du coup, je pouvais rentrer dans la chambre quand je le voulais. Je trouvais ça un peu imprudent, mais tant que ça me profitait. Comme chaque soir depuis, oh ! Depuis si longtemps que j'avais arrêté de compter, je le vis entrer dans sa chambre, s'arrêter quelque secondes pour l'observer, comme chaque fois, avant de déposer son sac sur le bureau et s'allonger sur ses draps (c/p). Je ne le voyais que de profil, mais sa position le rendait si désirable, ainsi allongé et vulnérable. Lorsqu'il se mit à s'étirer, révélant la peau sous son tee-shirt, je me retins de sortir et de lui faire l'amour. (M/n) était si séduisant !
Comment je l'avais rencontré ? Eh bien, c'était simple. Il y avait de cela trois-quatre mois, Slenderman m'avait donné pour mission d'éliminer un vieil homme qui s'intéressait un peu trop à la disparition de certaines personnes. Il devait être aux alentours de deux heures du matin, j'avais fini ma mission et je rentrais au manoir des Creepypastas, lorsque je passais par un charmant quartier résidentiel en périphérie de la ville. Il ressemblait un peu celui dans lequel je vivais à l'époque avec ma famille…
Toutes les lumières de la rue, hormis celles des lampadaires, étaient éteintes. Aucune lueur ne perçait des fenêtres des maisons, c'était pourquoi, lorsque j'en aperçue une à l'étage d'un des habitats, j'en fus surpris, plutôt curieux. C'était une petite lumière bleutée qui illuminait doucement la pièce aux fenêtres ouvertes. Je fus pris d'un étrange élan de curiosité. Qui, à cette heure-ci, pouvait bien être levé ? Je voulus m'y rendre pour voir et peut-être même avec l'intention de tuer l'inconscient, rien que pour le plaisir.
J'entrais donc dans le jardin, et, grâce à mon agilité accrue au fil des années, grimpais à l'arbre dont les branches se rapprochaient de la fenêtre ouverte avec facilité. Lorsque je fus suffisamment proche, mais tout de même caché par les feuillages pour ne pas me faire repérer, je pus avoir une meilleure vision de la pièce. C'était vraisemblablement une chambre. J'aperçus un lit face à moi, sur lequel était posé un ordinateur portable qui diffusait une lumière bleue électrique, seule source de clarté de la chambre. Je ne voyais pas ce que diffusait l'écran, seulement la lueur qu'elle renvoyait. Visiblement, il n'y avait personne dans la pièce alors je faillis repartir, mais avant que je n'amorce le moindre mouvement, une silhouette entra dans le champ de vision de la fenêtre. Elle semblait… danser. Ses mouvements n'avaient rien de beaux ou de gracieux, elle se trémoussait simplement sur une musique que je n'entendais pas.
J'eus du mal à distinguer le visage clairement, mais au fur et à mesure, je compris qu'il s'agissait d'un garçon, un jeune homme. Il devait avoir la vingtaine et était habillé d'un simple boxer noir et d'un tee-shirt blanc assez large. Ses (longueur) cheveux étaient (couleur de cheveux) et encadraient son visage harmonieux et étonnamment beau pour un garçon avec sa peau (couleur de peau). Son casque sur les oreilles, il dansait au son de la musique qu'il écoutait.
C'est à partir de ce moment, hypnotisé par son visage éclairé à la lumière blafarde, que j'avais décidé, pour une raison que je ne compris que plus tard, de venir le voir à son insu autant de fois qu'il serait possible.
Aujourd'hui, comme au moins trois à quatre soirs par semaine, j'étais arrivé en avance et m'étais caché dans sa large armoire où je pouvais l'observer tout mon soûl. J'avais tellement envie de l'approcher, de le toucher, le caresser, lui parler… Je n'avais jamais ressenti ce besoin avant, de voir quelqu'un, d'être proche de lui même sans lui parler, simplement l'observer. Je ne savais pas ce que c'était ni d'où ça venait, mais pour une étrange raison, je voulais toujours être avec lui, à ses côtés.
Bientôt, je le vis partir, sans doute se faire à manger, vu l'heure. Il dînait toujours aux environs de dix-neuf heures. Après, je sais qu'il partirait directement dans la salle de bains où il prendrait sa douche pendant une dizaine de minutes, puis reviendrait. Comment je savais tout ça ? Parce que je savais presque tout ce qui avait à savoir sur lui. Son emploi du temps, ses habitudes, ses hobbies, ce qu'il aimait, ce qu'il détestait, sa vie de manière générale... J'avais appris tout ça en l'observant de longues heures durant, en fouillant sa maison : ses albums photo, les effets personnels de la petite famille, même le journal intime de (M/n). Oui, j'ai osé ! Mais j'ai appris tellement de lui à travers ce petit carnet. J'ai pu le connaître un peu mieux, connaître sa personnalité, ses états d'esprits, sa façon étrange de voir le monde… Et tant d'autres choses qui m'ont permis de me rapprocher un peu plus de lui.
En attendant qu'il revienne, je sortis du placard et me dirigeai vers le lit, mû par une envie soudaine qui me prenait souvent. J'enfonçai ma tête dans les oreillers au parfum de (M/n) et en prit une bonne bouffée. Je serrai contre moi l'un des oreillers tout en le reniflant. Je me mis même à le caresser doucement en imaginant qu'il s'agissait de (M/n), puis, je l'embrassai ; des petits baisers tendres au début, devinrent des baisers passionnés à l'oreiller. J'avais tellement l'impression que c'était (M/n) que je tenais dans mes bras que je m'étais pris au jeu. Je restai étendu là quelques minutes, pris dans mon fantasme, jusqu'à ce que j'entende des pas se rapprocher de la chambre.
Paniqué, je laissai tout tomber pour me précipiter dans le placard à nouveau. Je fermai les portes derrière moi lorsque la porte de la chambre s'ouvrit. Arriva dans la pièce le jeune homme qui hantait mes rêves, une simple serviette autour de la taille, ce qui me permettait d'avoir une vue splendide sur son torse bien fait et ses longues jambes où ressortaient les muscles. Un violent désir naquit en moi, le désir de toucher son corps fabuleux, de le caresser, de l'embrasser… Oh, comme j'en avais envie !
Bientôt, il laissa tomber au sol sa serviette, me laissant un splendide aperçu de ses belles fesses rondes. Je dus me mordre la lèvre inférieure pour me retenir de lui sauter dessus. Je sentais mon sexe s'affolait dans mon pantalon comme chaque fois que je voyais le corps nu de (M/n). Il enfila rapidement un boxer noir, cachant ainsi les parties les plus intéressantes de son anatomie, puis, comme chaque soir, se dirigea vers la fenêtre, et laissa son regard vagabonder quelque peu à l'extérieur, comme s'il guettait le retour de quelqu'un. Enfin, il se dirigeait vers son lit et se coucha sur l'oreiller que je caressais il y a encore quelques secondes. A son tour, il prit dans ses bras l'oreiller pour se coller tout contre lui. Cela m'excita de le savoir coller contre quelque chose que j'avais touché il y a peu. C'était comme me retrouver près de lui, tout contre lui.
Je dus attendre que (M/n) s'endorme avant de pouvoir sortir de l'armoire. Je faisais rarement ce que j'allais faire, mais ce soir, je me sentais une certaine audace. Je m'approchai du lit et m'y allongea délicatement, face à lui. Je voyais son corps se soulever et s'abaisser au rythme de sa respiration lente qui passait ses lèvres désirables, son visage harmonieux et paisible dans le sommeil. Pour la première fois depuis que j'avais commencé à l'observer, j'approchai ma main de son visage. Je voulais le toucher, toucher le grain de sa peau. Avec hésitation, presque avec timidité, ma main se posa enfin sur la joue à la douceur de soie. Le contact m'électrisa, remonta du bout de mes doigts jusqu'à mon épaule ; des chatouillements fit tressauter mon bras entier. Enfin ! Ma peau rencontrait la sienne, si belle, si douce. Ma main était si grande par rapport à son visage et lui en mangeait la moitié. Jamais je n'avais remarqué à quel point il était plus petit que moi. Cela me donnait encore plus envie de le protéger.
Soudain, ses yeux s'ouvrirent. Une telle panique me prit que je ne pus rien faire si ce n'était retirer ma main de son visage. Mais autrement, je ne pouvais plus bouger. J'attendais la peur puis le cri de terreur qui suivrait, mais j'avais beau attendre, rien ne se passa, pas de crainte ternissant ses beaux yeux (couleur des yeux). Au contraire, de la joie s'y lisait et un petit sourire timide naquit sur ses lèvres. Cette fois, la stupéfaction prit place sur mon visage, ou du moins l'imaginai-je. Qu'est-ce que c'était que cette réaction ? N'aurait-il pas dû hurler pour attirer l'attention des voisins ? Se mettre à courir pour s'enfuir ? Qu'attendait-il pour réagir ? J'étais un tueur, et mon visage hanté les rêves de plus d'un, inspirant l'horreur, et tout ce que trouvait à faire (M/n), c'était de me sourire ?!
POV du lecteur
Une fois couché, je ne mis pas longtemps avant de m'endormir. Mais bientôt, je sentis une main se poser sur ma joue. Elle était chaude et un peu calleuse mais agréable à n'en pas douter. J'ai d'abord pensé à celle de ma mère qui serait rentrée de son voyage, mais elle a les mains douces et fines. Non, celle posée sur ma joue était une main d'homme, une agréable main d'homme comme je les aime. Si j'avais eu plus de force, j'aurais de ma main agrippé celle qui me tenait le visage, mais le sommeil m'en empêcher.
Bientôt, le pouce caressa doucement mes pommettes, mon nez, mon front, mes paupières fermées, mes lèvres…
Je me laissais faire. C'était si doux, si bon de se faire caresser avec autant de tendresse. Mais je me demandais toujours qui cela pouvait bien être. Avec difficulté, je tentai d'ouvrir mes yeux malgré que la fatigue accable et alourdisse mes paupières. Après un peu d'effort, je parvins doucement à laisser mes yeux s'ouvrir, et ils tombèrent droit dans des yeux d'un ambre profond. Je fis rapidement le contour du visage d'en face : une peau blanche comme la lueur de la lune, des yeux qui ne se ferment jamais car dépourvus de paupières et au contour noirâtre, un sourire gigantesque gravé sur le visage, des cheveux noirs comme le jais. Pas de doute quant à la personne face à moi. C'était Lui.
POV de Jeff
- Enfin, tu es là !
Quoi ?
- Tu es réel ?
Qu'est-ce qu'il dit ?
- Tu es venu me voir ?
Je ne comprends plus rien.
Sa main s'approcha soudain de mon visage. Trop surpris, je ne réagis pas, me contentant de regarder celui qui me faisait ressentir mille et une sensations dans les yeux. Lorsqu'il se mit à caresser mon visage, son sourire s'agrandit et il murmura :
- Tu es vraiment réel ! Comme je suis content !
C'est à ce moment-là que mon corps se décida à me répondre et mes lèvres se descellèrent pour qu'enfin je puisse dire quelque chose :
- Quoi ?
Oui, bon, pas très élaboré mais ça va, j'étais sous le choc aussi !
- Tu es Jeff The Killer, pas vrai ?
Je hochai la tête, toujours confus.
- Est-ce que tu es venu me tuer ?
Cette fois, je secouai la tête en signe de négation. Son sourire s'élargissait encore si c'était possible.
- Alors que fais-tu ici ?
Un sourire narquois prit place sur ses lèvres tandis que je ne savais quoi répondre. Je n'allais tout de même pas lui dire que je venais tous les jours depuis plusieurs mois pour l'observer parce que je ne peux me passer de lui.
- Je t'aime ! Susurra-t-il
2ème partie :
POV du lecteur
Il était enfin là, celui que j'aimais depuis si longtemps. Jeff, mon ancien voisin dont j'étais tombé amoureux il y a quelques années.
A l'époque, j'habitais un quartier résidentiel semblable à celui dans lequel je vivais maintenant. Un jour, ma mère et moi apprîmes que nous avions de nouveaux voisins venus s'installer dans la maison inhabitée depuis que notre vieille voisine était morte. Alors, le jour de leur arrivée, en tant que bons voisins, ma mère et moi avions préparé un gâteau au chocolat. Nous étions allés toquer à leur porte et une femme, qu'on apprit s'appeler Margaret, vint nous ouvrir. On se présenta et elle nous invita cordialement à venir prendre le goûter avec sa famille. Elle nous conduisit au salon et nous présenta son mari et ses deux fils : Jeffrey et Liu. Liu était l'aîné, il était blond et d'une incroyable gentillesse. Il nous salua avec entrain. Le cadet, en revanche, un garçon du même âge que moi, aux cheveux bruns un peu long et au visage blasé, nous regarda à peine avant de retourner à sa partie sur sa DS. Mon regard ne pouvait cependant pas se détacher du jeune garçon face à moi. Je le trouvais absolument magnifique.
J'étais tombé amoureux pour la première fois de ma vie.
Margaret s'excusa de son impolitesse et tous, sauf Jeffrey, nous mettions à table. La femme de la maison servit du café aux adultes et du thé à Liu et moi. Les conversations débutèrent, tandis que nos parents parlaient de leurs vies, l'aîné de la famille et moi avions débuté une discussion sur les jeux vidéo, dont nous étions tous deux fans, en particulier de Pokémon. Cependant, bien que je fus plongé dans la conversation, mon regard s'attardait souvent du côté de Jeffrey. Mon interlocuteur ne semblait rien remarquer. Ainsi, une bonne partie de l'après-midi se déroula ainsi. Mais le jour tombant, ma mère et moi devions prendre congé de nos hôtes et nous repartîmes chez nous.
Mais le dénommé Jeffrey ne quittait pas mon esprit. Deux jours passèrent, ma mère et moi apprîmes par les ragots du quartier que l'aîné de la famille Woods avait été arrêté le matin-même pour avoir grièvement blessé trois enfants. Tout le monde semblait y croire dans le quartier, mais pour lui avoir parlé, à peine quatre heure soit-il, je savais qu'il n'en était rien. Une semaine passa donc, chaque fois que je voyais Jeff passer devant chez moi, je le suivais du regard. A l'école, par une chance inouïe, il fut transféré dans ma classe, je pouvais donc l'observer tout mon soûl. Je savais qu'il devait être affreusement triste pour son grand frère, mais s'il l'était, il n'en montrait rien. A plusieurs reprises, je tentai même de devenir son ami, mais mon voisin resta froid et distant avec moi, m'évitant même lorsqu'il me voyait arriver. Je fus tellement blessé de son attitude, le cœur en miette, qu'au bout du quatrième jour à peine, j'abandonnai l'idée de me rapprocher de lui. Le samedi, soit une semaine environ après l'arrivée des Woods dans notre quartier, nous apprîmes, encore une fois grâce aux ragots, qu'à l'anniversaire du petit Bill, fête à laquelle je n'avais pas été invité, Jeffrey avait été agressé par les garçons que son frère avait soi-disant blessé. Jeff avait tué l'un d'entre, amoché gravement les deux autres, mais lui-même avait été blessé très gravement ; il avait été brûlé vif. En l'apprenant, j'avais couru jusqu'à ma chambre pour y pleurer. Les mois qui suivirent, je passais plusieurs fois à l'hôpital, sans que personne ne le sache, pas même ma mère. A chaque fois, je découvris Jeffrey endormi, son visage était bandé, m'empêchant de voir les séquelles de sa bagarre. Souvent, je m'asseyais à ses côtés sur le lit et caressais sa main, ne pouvant toucher son visage de peur de lui faire mal. J'apportais souvent des fleurs. Personne ne sut jamais dont elles provenaient.
J'appris son réveil quelques mois après qu'il fut blessé. Entre temps, son frère avait été relâché. Je comptais lui rendre visite le lendemain pour prendre de ses nouvelles. Je n'en eu jamais l'occasion. Nous apprîmes aux informations qu'un jeune garçon du nom de Jeffrey Woods avait sauvagement assassiné ses parents et son frère. La nouvelle m'avait littéralement dévastée. Suite à cet événement qui s'était produit à peine à 10 mètres de chez nous, ma mère décida qu'il fallait déménager, au cas où le tueur voudrait s'en prendre à nous. Je l'ai pourtant supplié de rester, rien n'y faisait, ma sécurité était pour elle une priorité.
Depuis ce jour, il y avait de cela quelques 6 ans, j'ai attendu avec impatience le retour de celui dont je suis tombé amoureux à mes treize ans. J'étais convaincu qu'il reviendrait un jour. Comment ? Je n'en savais rien. J'en étais juste persuadé. Je le sentais au fond de moi.
Et aujourd'hui, il était là, devant moi. Au début, j'eus du mal à le croire, alors, pour en être certain, j'approchai ma main de son visage. Il ne bougea pas, ne recula pas. Alors sans crainte, je déposai délicatement ma main sur sa joue, comme lui quelques minutes plus tôt. Comme je le touchai et le caressai, j'en déduisis que oui, il était réel. J'étais tellement heureux ! D'ailleurs, je lui fis savoir.
Comme il ne bougeait pas d'un pouce, je crus l'espace d'un instant qu'il s'était transformé un statut, mais finalement, il réussit un dire un petit « Quoi ? » qui me fit rire intérieurement.
A mon avis, il n'était pas habitué à ce qu'on le caresse et il ne devait pas s'attendre à ce que je me réveille, c'est pour cela qu'il était pétrifié. Pour l'aider, enfin je le pensais, je lui demandai si c'était bien lui le célèbre Jeff The Killer. Bien évidemment, je savais bien que c'était lui, mais en lui posant des questions, je pouvais entendre le son de sa voix. A mon agacement, il ne répondit que par un hochement de tête. Je lui demandai alors s'il était venu me tuer, encore une fois, il ne répondit que par un signe de tête. Seulement son attitude totalement paumée me fit sourire. Oui, c'était peut-être bizarre comme situation, j'étais face à un tueur reconnu et moi, je souriais niaisement face à lui. Je devais ressembler à un idiot, mais j'étais bêtement heureux de le voir.
Néanmoins, je voulais savoir la raison pour laquelle il était ici. S'il était vraiment venu me tuer, se serait déjà fait. Et puis, il était allongé dans mon lit, face à moi, et quelques minutes plus tôt encore, il me caressait la joue. Ce n'est pas l'attitude de quelqu'un qui chercherait à me tuer.
- Alors que fais-tu ici ?
Encore une fois, aucune réponse. Il fallait que je lui dise quelque chose qui le ferait réagir. J'en avais marre qu'il fasse le mort à mes côtés. J'aurais pu dire tellement de choses différentes pour le faire bouger, tellement de choses loufoques, amusantes, gores, stupides… Pourtant, tout ce qui sortit de mes lèvres fut :
- Je t'aime !
Jeff's POV
QUOI ?
- Je suis amoureux de toi, Jeff !
Il se releva sur ses coudes en l'affirmant. Quant à moi, je ne réagis toujours pas. Je n'y arrivais pas, pas après ce qu'il venait de me dire. C'était trop… bizarre ! J'avais l'impression d'être dans un rêve. Cependant, mon manque total de réaction assombrit le visage quelques secondes auparavant jovial de (Y/n).
Reader's POV
- Je suis amoureux de toi, Jeff !
Ce n'était que la vérité, mais comment allait-il le prendre ? Étrangement, je ne regrettai pas ce que je venais de dire, je redoutais simplement sa réponse. Allait-il s'enfuir loin de moi ? Rire de ma mièvrerie ? Me frapper pour dire de telles bêtises ?
Oui, je m'attendais à beaucoup de réactions de sa part. Je n'en obtins aucune. Rien qu'un énorme blanc qui se prolongea et me poignarda dans mon âme, un long silence qui s'étendait me semblait-il à l'infini et me serra le cœur à en vomir. Il se contenta de rester là, allongé, ses yeux plongés dans les miens, vides de toute activité cérébrale.
- Jeff ?
Jeff's POV
Toujours aucune réaction de ma part. Les yeux (e/c) de (Y/n) s'attristèrent et se remplirent bientôt de larmes. Non, attendez ! Ce n'est pas du tout ce que je voulais ! Je ne voulais pas le faire pleurer !
Sa tête se détourna de moi pour cacher ses larmes qui me poignardaient de l'intérieur. Je ne savais pas quoi faire. Consoler quelqu'un n'était pas dans mes cordes. Pourtant, ce n'était pas l'envie qui me manquait, mais je ne savais pas comment m'y prendre : lui tapoter dans le dos comme avec BEN, lui dire que ça irait, le prendre dans mes bras… Oui, mais si je le faisais, je n'étais pas sûr de pouvoir me retenir. Mais avant que je n'amorce le moindre mouvement, il murmura doucement, si doucement que je faillis ne pas l'entendre :
- Va-t'en !
Reader's POV
Et ça faisait mal ! Son silence ne montrait rien d'autre que son refus. Encore une fois, il ne voulait pas de moi, comme i ans. Il n'en avait strictement rien à faire de moi. Je n'étais qu'un imbécile heureux pour lui, un pauvre idiot qui croyait au prince charmant.
Sans que je m'en rende compte, les premières larmes commencèrent à glisser le long de mes joues, alors, pour ne pas qu'il voit l'état misérable dans lequel j'étais, je détournai la tête. J'avais si mal au cœur, c'était encore plus douloureux que le jour où j'avais appris que je ne le reverrais jamais après qu'il ait assassiné sa famille. Seigneur, ce que ça faisait mal !
Je ne voulais pas qu'il me voit, le seul moyen que j'ai trouvé pour le faire partir, c'était de lui dire, d'une voix remplie de sanglots, un minuscule :
- Va-t'en !
Jeff's POV
Ah, ça non ! Pas question ! Je n'allais pas le laisser dans cet état. J'étais peut-être un monstre, mais faire du mal à la personne que je considérais comme la plus importante de ma vie, même si c'était notre premier discussion, ça, je ne pouvais le supporter ! Dans un élan de courage, je le pris dans mes bras, son dos contre mon torse. Encore une fois, son contact m'électrisa, mais cette fois, bien plus encore qu'avec ma main, puisque que c'était une bonne partie de mon corps qui le touchait. Je sentais sa chaleur même à travers mon épais sweat. Je posai ma tête dans le creux de son cou et mes bras enserraient son torse avec force, pour ne pas le laisser s'en aller.
Lui ne bougeait plus, sans doute surpris, mais je n'en savais rien, je ne voyais pas son visage. Je savais que ça ne suffirait pas. Il avait besoin d'une réponse, une réponse que je ne pouvais lui fournir. C'était dur de dire ces mots pour la première fois, et puis, je n'étais pas préparé. On ne dit pas « Je t'aime » comme « Bonjour ». Même moi, je sais que ce sont des mots sacrés destinés aux personnes les plus importantes de nos vies.
- Jeff ?
Oh, c'était vraiment dur ! Tant pis, il fallait que je le fasse, sinon, j'allais le perdre pour de bon, et c'était inacceptable !
Je tentai de le retourner vers moi, mais la manœuvre échoua ; il se retrouva allongé sur le matelas, moi au-dessus de lui, lui tenant les poignets fermement. Bon, cette position était peut-être un peu étrange… et suggestive, mais au moins, elle l'empêcherait de fuir. Mon visage était juste au-dessus du sien, tellement que si je m'approchais de quelques centimètres, je pourrais goûter ses lèvres.
Reader's POV
Mais peu après m'être détourné de lui, je sentis deux bras m'enlacer. D'abord, je crus rêver. Je me disais que ce n'était pas possible. Même lorsque je sentis sa tête se poser contre ma nuque, je pensais à une illusion, ou que je dormais encore.
Pourtant, je me sentis bientôt basculer en arrière et j'atterris sur mon matelas, Jeff au-dessus de moi. Je clignai plusieurs fois des yeux, peu sûr de ce qui m'arrivait. Pourtant, son visage était si près du mien que cela ne pouvait qu'être vrai. Je ne réagis pas pour autant.
Jeff's POV
- Écoute, les relations et les mots doux… c'est pas mon truc !
Génial ! Ça commençait mal !
- Je sais pas trop pourquoi t'étais content de me voir, ni pourquoi tu me dis tout ça ! En fait… il y a plein de question que je me pose et dont je n'ai pas la réponse. Merde, je ne comprends strictement rien à ce qu'il se passe ! Tout se passe bien trop vite pour moi ! Je sais pas si tu m'aimes vraiment – d'ailleurs, je vois pas comment tu pourrais – ou si tu crois, je sais pas, que t'es dans un rêve ! Même moi, j'ai du mal à croire que c'est la réalité !
Putain ! J'étais complètement en train de m'embrouiller. Je savais même plus ce que je voulais dire. Je libérai ses poignets pour laisser mes bras tomber à mes côtés. Je regardai autour de moi, essayant de trouver un point d'attache, un truc qui pourrait m'aider, n'importe quoi.
- Écoute, ce que je veux te dire… c'est que… moi aussi… je… je crois que… je t'aime beaucoup… enfin, je pense… Bref… tu m'as compris, non ?
Reader's POV
Je croyais si peu à ces mots. Enfin… je croyais tellement les avoir rêvé pour les avoir mille fois imaginé. Cela se passait-il vraiment ou était-ce le pur fruit de mon imagination ? C'était tellement dur de discerner le vrai du faux. Pourtant, quelque chose, une voix dans ma tête, me hurlait que c'était la réalité. Je décidai de la croire pour le moment.
Jeff's POV
D'autres larmes roulèrent sur son visage rougi et une expression confuse se peignait sur ce dernier. Ses beaux yeux (e/c) étaient plantés dans les miens et je perdis tout repère à les regarder. Tout à coup, sans que je m'y attende, ses mains agrippèrent mes joues et son visage se rapprocha rapidement du mien. La seconde d'après, ses lèvres étaient scellées aux miennes dans un baiser aussi chaste que doux. Si j'avais toujours mes paupières, j'aurais fermé mes yeux aussi, mais comme ce n'était pas le cas, je ne pouvais que regarder son beau visage si proche de moi et dont les yeux étaient fermés pour mieux profiter. Je ne tentai rien, ni de me soustrayais à l'étreinte ou le repoussais, je voulais juste profiter. C'était si agréable !
Lentement, j'entourai son corps de mes bras et je le poussai doucement vers l'arrière, jusqu'à ce qu'il se pose contre le matelas et que je laisse mon corps se reposer contre le sien, faisant peser mon poids sur lui. Cela ne sembla pas le gêner outre mesure.
Lorsque l'air nous manqua, on se sépara légèrement, mais nos lèvres continuaient de se frôler. Durant le baiser, ses bras s'étaient enroulaient autour de mon cou.
Il me sourit. Je lui répondais déjà avec mon sourire gravé. On se regarda longuement dans les yeux jusqu'à se rassasier du visage de l'autre.
Finalement, on s'installa correctement dans le lit, j'enlevai mes vêtements encombrants, ne gardant que mon boxer, puis le pris dans mes bras, frissonnant encore à son contact. On se caressa tendrement jusqu'à s'endormir l'un blottit contre l'autre.
