Imaginez l'air que vous voulez pour la chanson. Je n'arrive pas à composer un air, ni même à imaginer des paroles sur un air qui existe déjà ^^

Résumé :

Bakugo n'est pas du genre à s'appesantir sur le passé. Mais le passé, parfois, ça nous tombe dessus.

Couple : Bakugo x Jirou

Rating : T

Disclaimer à la fin


U03

La première fois qu'il entend cette chanson, Katsuki n'est pas prêt. Heureusement, il est chez lui, en train d'étendre la lessive sur le balcon. Le soleil printanier réchauffe l'air, la voisine scroolle encore avec le son à fond, un couple de pigeons roucoulent sur le toit et les voitures klaxonnent très loin en bas de l'immeuble. Kirishima ne rentre pas de patrouille avant plusieurs heures. La journée est douce, il peut entendre son téléphone vibrer dans l'entrée. Est-ce que sa mère essaye de l'attirer dans la maison familiale pour convivialement se hurler dessus autour d'un repas dominical ? Kirishima qui lui envoyait un même ? Ou encore Mashirao répondait à son invitation à dîner ?

Dans tous les cas, la réponse pouvait attendre qu'il en ait fini avec l'interminable collection de vêtements red riot de son colocataire. Il est en train de réunir les paires de chaussettes quand la voix le cueille comme un coup dans l'estomac, elle est de mauvaise qualité, comme enregistré avec du matériel cheap, il ne l'a pas entendu depuis qu'ils se sont quittés, mais jamais, il ne pourra oublier la voix de Jirou.

On ne l'avait pas prévu

Entre les combats et le lycée

L'amour nous est tombé dessus.

Personne ne nous avait appris à aimer

Au milieu du désespoir

Il y avait toi et moi.

S'embrassant dans un placard

L'amour chassant notre désarroi

Ça ne peut pas être ça. Impossible. Jirou n'est pas parfaite, mais elle ne lui ferait pas une Taylor Swift. Pas 3 ans après leur rupture. Il veut partir, lâcher la panière, fermer la porte. Il ne peut pas.

On m'avait dit que l'amour

Ça rimerait avec toujours.

Si nous voulions tout traverser

Il nous suffisait juste de s'aimer.

Il a réussi à bouger, à rentrer, mais n'arrive pas à fermer la porte. N'arrive pas à arrêter d'écouter. Ces souvenirs c'est.. fort.

Il se rappelle de lui à 16ans essayer de se détendre en apprenant à jouer de la guitare. La chaleur de Jirou dans son dos quand elle lui montrait comment positionner ses doigts. Le temps ridiculement long qu'il lui avait fallu pour comprendre que ce qui le calmait, ce n'était pas la guitare, mais être avec elle. Ce baiser, échangé dans un placard à ménage avant la bataille, pour pouvoir mourir sans regret si il le fallait.

Après tous nos sacrifices

Cette guerre, nous l'avons gagnée

Enfin les feux d'artifices

Et du temps pour se poser.

Pouvoir être tous les deux

Apprendre à se connaître

Loin des coups et du feu

Mais ce calme était traître.

C'est comme si c'était hier. Faire l'amour en silence pour ne pas se faire expulser du dortoir, aller marcher au clair de lune, les heures passées à lui cuisiner ses stupides teriyaki burgers. Parfois, juste s'allonger et écouter la musique, dans les bras l'un de l'autre. Les mois qui avaient suivi la victoire avaient été si doux. Le téléphone vibre encore une fois et il regarde plus pour occuper ses mains que par intérêt. Ce numéro inconnu lui a laissé trois messages paniqués.

[ Je me suis fait voler mon téléphone, je suis désolé, cette chanson n'était pas destinée à être rendue publique, pardon. ]
[ Je suis désolé, j'ai enregistré ce son de façon cathartique quand on a rompu, je te jure que je ne voulais pas que qui que ce soit l'entende ]
[ Pardon Kats, vraiment, ce n'a jamais été mon but. Mon avocat est en train de voir si je peux faire interdire le son sur les réseaux, tu peux me joindre à ce numéro si tu veux en discuter. ]

On m'avait dit que l'amour

Ça rimerait avec toujours.

Si nous voulions tout traverser

Il nous suffisait juste de s'aimer.

Non, s'aimer n'avais pas suffi, il n'était pas de genre à s'appesantir sur le passé, il avait juste fait comme si rien de tout cela n'avait existé, effacer deux ans de leur vie en empochant son diplôme, de toute façon, elle ne voulait plus être héroïne, il avait fait le choix le plus rationnel.

Il regarda les messages. Pas de signature, mais il savait qui les avait envoyés. Avait-elle eu son numéro par un ami, ou s'en souvenait-elle encore par cœur ? La réponse importait peu.

J'n'etais pas ta priorité.

Tu visais le haut du podium.

Ça m'aura bien pris deux étés

Accepter la fin de notre binôme

Je voulais chanter avec toi.

Toi, tu ne savais que hurler.

Alors, je t'ai laissé le choix.

M'écouter ou me quitter

Le choix ? Quel choix, il se rappelle juste la volonté dans ses yeux. Elle avait fait le sien de choix. Elle avait choisi ses mots, ceux qui l'avaient poussé à demander une mutation à Tokyo, officiellement pour avancer dans sa carrière, pour mettre de la distance entre elle et lui. Il pensait que ça avait fonctionné.

Que répondre ? Il aurait pu être en colère, mais il avait fait exploser toutes les affaires qu'elle avait laissées dans sa chambre à leur rupture, incluant un CD de Miyavi dédicacé. Une partie rationnelle de son cerveau, (qui rassemblait à un mélange entre Eijiro et sa psy) lui disait que composer une chanson, l'enregistrer probablement avec son téléphone et passer à autre chose semble moins violent. Il appuie en haut à droite, cherchant l'option « bloquer »

On m'avait dit que l'amour

Ça rimerait avec toujours.

Nous ne pouvions pas tout traverser.

Parfois, c'est trop dur de t'aimer.

La dernière phrase le renvoie en arrière avec la puissance d'un uppercut, il se revoit dans les jardins de l'UA avec un jirou en larme lui hurlant : « Non, Kats, tu es trop compliqué, trop dur à aimer pour que je continue. »

Il annule l'opération et répond.

[ Si tu n'es pas capable de garder ton téléphone hors de portée des figurants, heureusement que tu as échoué en tant qu'héroïne. Je veux cette chanson hors d'internet d'ici à la fin du mois. Dit à ton avocat d'appeler le mien. ]

On m'avait dit que l'amour

Ça rimerait avec toujours.

Nous ne pouvions pas tout traverser.

Parfois, c'est trop dur de t'aimer.

Le refrain résonne encore, il bloque le numéro, met son téléphone en mode avion, ferme toutes les fenêtres et recommence son ménage. L'appartement étincelle au retour de Kirishima. Qui ne dit rien, pas un commentaire, même pas un regard consterné, à la place, il lui lance un short de sport et le traîne jusqu'au gymnase de l'agence, inhabituellement vide. Ils se battent jusqu'à ce que Bakugo tienne à peine sur ses jambes et s'appuie contre son meilleur ami, à ce moment-là, et à ce moment seulement Kirishima demande.

— Tu veux en parler ?

— Non

— Ok. Tu veux rester là un moment ?

— Oui.

Eijiro referme ses bras sur lui et reste là. Ce n'est que parce que le silence est complet qu'il peut entendre le murmure contre sa poitrine.

— Est-ce que je suis si dur à aimer ?

— Non. Être ton meilleur ami est la chose la plus facile que j'ai faite de toute ma vie.

- merci. Toi aussi, c'est facile d'être ami avec toi

Kirishimla rigole puis demande

— Tu as regardé tes autres messages ?

— Non, j'ai éteint le téléphone. Pourquoi ?

- Mashirao a traversé la ville pour me dire que tu ne répondais pas, mais qu'il était libre demain. 19H devant la statue d'All Might. Si c'est ok pour toi ?

Katsuki sourit en réponse, il va continuer sa vie, et ignorer Jirou, comme il le fait avec chacun des figurants inutiles qui l'entourent. Il ne vivra pas dans le passé, Bakugo Katsuki est fait pour le futur.


Disclaimer : Rupture, chanson de rupture, Parole bancale, car j'écris comme un pied quand il s'agit de faire des pieds.