Coucou tout le monde, merci à Kaname et à Cassandra pour leur commentaire sur le dernier chapitre.

Ne soyez pas timide, je réponds toujours aux commentaires !

Disclaimer : Je ne connais pas les familles royales européennes personnellement (choquant, je sais) donc tout ce que vous lirez n'est que fiction et supposition. Je n'ai aucune idée de comment ces personnes peuvent réagir dans la sphère privée.

Ce chapitre n'a été relu que par moi, je suis vigilante mais pas infaillible !

Bonne lecture !


Emmett s'installe sur le siège passager avant tandis que je prends place à l'arrière du SUV blindé. Je déteste être à l'arrière et de devoir me laisser conduire. Avant que je ne passe mon permis, ça allait encore mais depuis que je l'ai, c'est insupportable. Je peux conduire pour me rendre à des événements non officiels, mais vu que je ne sors pas souvent en dehors de mes obligations, je ne conduis pas tant que cela finalement.

Billy, mon chauffeur démarre après que nous l'avons salué et il se met dans sa bulle. Parfois, je discute un peu avec lui, il a toujours travaillé pour ma famille et je le connais très bien. C'est aussi le père de Jacob, le garde du corps d'Alice. Il a également 2 filles dont une qui a suivi des grandes études. Il a toujours été très proche de mon père, a tel point que je pense que le roi le considère comme son meilleur ami.

Nous ne sommes pas vraiment la famille royale la plus orthodoxe mais c'est ainsi que nous fonctionnons. La reine Elisabeth, tout comme le roi Felipe d'Espagne, un autre cousin, ont toujours conseillé à mon père d'instaurer un peu plus de distance. Oui, c'est bien d'être proche de son personnel mais pas trop non plus.

Publiquement, aucun des monarques européens, tous des cousins éloignés de mon père, ont réagis à la crise que je traverse. En privé, c'est une autre affaire. Ils lui ont tous conseiller de mieux me « tenir » pour ne pas ternir l'image de la royauté et que contrairement à d'autres, je n'ai pas l'excuse d'avoir vécu des drames lors de mon enfance. Comme si ce que j'ai fait ressemble aux autres scandales. Je n'ai pas montré les bijoux de famille aux paparazzi, je n'ai pas été photographié dans un déguisement douteux et je n'ai jamais été la cible d'accusation de comportement rédhibitoire, j'ai juste aimé une personne, qui s'avère du même sexe que moi et j'ai décidé que je voulais faire de mon corps ce que je voulais en « gribouillant » dessus. Encore une fois, aucun motif n'est insultant pour personne.

Mais j'imagine que c'est différent parce que je suis une femme et l'héritière de la couronne. Si ça se trouve, je ne monterai jamais sur le trône. Mon père est encore jeune, et en bonne santé et je compte avoir des enfants. Il est donc fort probable que le jour où je dois devenir reine, je serais selon toute vraisemblance trop vieille pour me lancer dans cette aventure et donc je laisserai ma place à mes enfants.

On a à peine quitté les grilles du palais qu'Emmett se tourne vers moi et croise mon regard alors que j'ai renoncé à relire les corrections d'Edward, je ne suis pas assez concentrée pour être efficace.

-Qu'est-ce que c'était avec Cullen ce matin ? M'interroge le garde du corps.

-Tu as dû voir son CV et autres documents devant toi, alors ? Je lui demande en retour avec une assurance et une arrogance feinte.

-Tu le connais ? Devine Emmett. Ses dates de services militaires correspondent avec les tiennes. Je n'étais pas encore à ton service à cette époque-là, mais ça paraît évident.

-Bien joué Sherlock, je me moque.

-Alors quoi ? Vous ne vous entendiez pas ?

-Il faisait partie de ceux qui se moquaient de vous, altesse ? Demande Billy, intervenant pour la première fois.

Emmett tourne son regard vers le chauffeur comme si l'homme plus âgé détenait des réponses que lui-même ne possédait pas. Je n'aime pas vraiment la tournure que prend la conversation. Billy est au courant du harcèlement que j'ai subi plus jeune, je ne me rappelle pas le nombre de fois où je suis montée dans la voiture et où j'ai craqué ou alors j'étais d'une humeur de chien et l'homme a toujours réussi à trouver les mots justes pour que je me confis sur mon mal-être et sur ce que je subissais à l'école, au collège. Le lycée a été plus facile mais une fois sur la base, les gens étaient mesquins et méchants. Comme si ma présence les menacer d'une quelconque manière et que leur défense était de me faire sentir plus bas que Terre.

Emmett est également au courant. Il est mon garde du corps, un militaire, depuis 6 ans et mon ami depuis presque autant de temps. Et les amis se confient ce genre de chose. Mais il n'est pas au courant de tout, j'ai peut-être atténué les choses pour ne pas l'inquiéter et parce qu'Emmett possède un instinct protecteur très fort. J'envie autant que je plains ses enfants si un jour, il devient père.

Et à cause de cet instinct protecteur, je ne lui ai pas révéler toute l'étendue des moqueries pour éviter qu'il ne retrouve ces personnes et leur exprime sa façon de penser. C'était il y a des années et je sais que je m'en sors mieux que toutes ces personnes qui sont devenus des inconnus dont j'ai oublié les noms ou les visages.

-Bella, si Cullen faisait partie de ces personnes-là, il faut que tu me le dises et crois-moi, il regrettera d'avoir posé ne serait-ce qu'un regard sur toi, déclare Emmett le visage fermé et le ton froid.

C'est qu'il ferait peur à devenir aussi protecteur. Je comprends que c'est son métier et qu'en plus, c'est mon ami, mais je ne suis pas une demoiselle en détresse. J'ai toujours su me défendre et en étant bien plus fourbe que ce que les gens pensent.

J'étais la princesse, première de la classe, toujours sage et certains diront que j'étais lèche-botte et faux-cul. J'étais simplement polie et bien éduquée et j'aimais participer et avoir la bonne réponse. Personne ne m'aurait jamais soupçonné de découper les papiers de mes camarades pour en faire des confettis, personne n'aurait songé de m'accuser de tendre mes jambes pour faire tomber quelqu'un… et pourtant, je l'ai fait.

-Je serais prêt à aider, dit Billy.

-C'est très gentil à vous deux mais personne ne va intimider personne, compris ? Je leur demande. Edward ne s'est jamais moqué de moi, nous étions même amis. Il y a simplement eu un malentendu la dernière fois qu'on s'est vu et depuis l'ambiance est tendue. D'autant que je ne m'attendais pas à le voir aujourd'hui mais pas besoin de faire je ne sais quoi, j'explique pour Emmett, même si c'est aussi valable pour Billy.

-T'es sûre ? M'interroge Emmett.

-Certaine. Il est là pour remplacer Victoria, donc pour rester alors une ambiance cordiale est importante. Et je sais me défendre toute seule au besoin, je leur rappelle.

-On le sait, ça ne veut pas dire, qu'on ne peut pas t'apporter notre soutien, surtout en interne comme ça. Tu gères déjà tout ce que la presse déverse sur toi, tu n'as pas besoin de ça parmi ton personnel.

-Parmi des collègues, je corrige.

-Et le scandale dont tu parlais ce matin ? Me demande mon garde du corps en ignorant ma remarque. C'est parce que tu le connais ?

-Bien sûr, les rumeurs partent d'un rien et franchement je n'ai pas besoin de fausses rumeurs m'accusant de coucher avec mon attaché de presse et il n'a pas besoin de ce genre de remarque qui risque d'entacher sa carrière.

Emmett acquiesce en silence et nous ne sommes plus très loin de l'école Amelia Earhart. Le nom de l'école peut paraître insignifiant mais dans bien des pays, ce sont des noms d'homme qui orne les écoles et les rues et des hommes à la réputation pas toujours irréprochable. Mon père a proposé il y a quelques années d'effectuer quelques changements et de féminiser le nom des rues et des établissements scolaires. Il faut dire que l'histoire est remplie de femmes remarquables et qui ont fait avancer les choses.

C'est comme ça que notre Ecole Supérieure d'Ingénierie, l'ESI (à ne pas confondre avec Etudiant en Soins Infirmiers) a changé de nom pour devenir l'Ecole Hedy Lamarr. Les noms des promotions s'est également féminisée et c'est peut-être un petit rien pour certain, mais ça signifie énormément, surtout pour des petites filles qui se demandent si les sciences sont faites pour elles.

Lorsque Billy s'arrête devant l'école, la directrice et une partie de l'équipe pédagogique m'attendent déjà. Emmett sort de la voiture et m'ouvre la portière comme l'exige le protocole. Je salue la directrice, qui se présente et effectue une petite révérence avant de me présenter au reste des personnes alignées en rang d'honneur.

J'échange un mot avec chacun et très vite, Emmett nous demande de poursuivre la conversation à l'intérieur de l'établissement. Plusieurs photographes et journalistes mandatés pour parler de l'événement prennent leur photo et deux journalistes qui écrivent pour les deux journaux les plus prestigieux de Gardena nous suivent. Ils écriront chacun un article et c'est sans aucun doute pour redorer mon image.

Je n'aime pas la signification que cela a, de manipuler en quelque sorte les médias pour le bien de mon image, mais c'est le jeu et tout le monde le sait depuis des siècles de collaboration entre royauté et presse. Nous l'avons tous accepté, enfin plus ou moins.

L'école n'est pas toute neuve mais elle a été rénovée il y a peu de temps et les installations sont tout de même des plus moderne. Et rapidement, même si ce n'est pas assez vite à mon humble avis, arrive le moment que je préfère, celui où je vais dans une classe et où les élèves interagissent avec moi. Cela donne toujours des pépites incroyables et des souvenirs à chérir, pour eux, comme pour moi.

-Bonjour tout le monde ! Je salue la classe alors que plusieurs élèves me regardent avec des yeux ronds d'admiration.

-Bonjour Princesse, répondent-ils en chœur ce qui me fait sourire et accélère mon rythme cardiaque de joie.

Pas de moquerie s'il vous plait, mais je trouve ça mignon. Je ne suis pas la plus à l'aise parmi les enfants, je les aime mais bien souvent de loin. Je serais bien plus dans mon élément avec des personnes âgées, je trouve qu'elles ont tellement de choses à raconter, elles ont vécu des choses qu'on peine à imaginer, connu une époque qui peut nous paraître lointaine mais qui était hier pour elles. Ce n'est pas toujours facile à entendre les choses qu'elles ont à raconter parce que certaines personnes âgées ont vécu tellement de drames au cours de leur vie, ont vécu tellement de choses horribles… Pourtant j'adore les écouter.

Pour les enfants, c'est différent ; ils ont encore tout à découvrir, tout à voir. Ils voient le monde d'un autre œil, c'est intéressant de voir leur monde avec leur naïveté et leur légèreté. Ils n'ont pas encore le cynisme caractéristique des adultes, mais la discussion est différente. Ce n'est peut-être que mon impression, mais j'en apprend moins. On s'instruit toujours et les enfants contribuent à notre éducation, même s'ils ne s'en rendent pas compte, mais c'est moins riche qu'avec des personnes âgées.

Et je n'arrive pas à me détacher lorsque j'apprends qu'un enfant a vécu un drame. Avec une personne âgée, c'est aisé de relativiser et de se dire qu'elle a bien vécu quand même, on peu plus facilement prendre du recul. Avec un enfant, j'y suis incapable. S'il y a bien une chose dans ce monde qui me met en colère, c'est ça. L'injustice de la vie et les enfants qui vivent des drames. Parce qu'ils sont encore innocents, ils ne connaissent pas encore la cruauté du monde, normalement.

Certains le découvrent bien plus tôt que d'autre et je voudrais pouvoir faire quelque chose pour leur éviter cette peine. Pour les protéger et il existe des aménagements qui sont en place et sont censés aider mais j'ai conscience de leur limite et ça ne marche pas pour toutes les situations.

-Comment ça va aujourd'hui ? Je demande de manière générale ne m'adressant à personne en particulier mas en espérant qu'un ou une élève se saisisse de la perche que je tends.

-Je vous rappelle les règles, intervient l'instituteur. On lève la main avant de parler, ça ne change même si la princesse Isabella est avec nous et on reste poli ! Sarah et Taylor, on garde ses questions indiscrètes, d'accord ?

Les enfants hochent la tête et je remarque une petite fille métisse et un petit garçon roux assis l'un à côté de l'autre qui abordent tous deux un sourire malicieux jusqu'à la remarque de leur instituteur, j'imagine que j'ai trouvé qui sont Sarah et Taylor, je souris intérieurement.

-Est-ce que c'est un vrai métier, Princesse ? Demande une petite fille après avoir levé la main.

-Pour moi, ça l'est, je réponds. Pourquoi, tu serais intéressée ? Je l'interroge curieuse.

-Mais on ne peut pas ! C'est vous la princesse ! Rétorque la petite.

-C'est vrai, je rigole. C'est aussi le métier de ma sœur, la princesse Alice, je lui dis.

-Est-ce que c'est difficile comme métier ? Demande un petit garçon. Est-ce qu'être un prince, c'est la même chose ?

-Tous les métiers ont des inconvénients et des avantages. Vous savez ce que ça signifie ? Je demande.

-Ça veut dire que c'est facile et difficile en même temps ? Intervient Sarah.

-Exactement, je réponds avec un sourire. Quoique vous voulez faire plus tard comme travail, parfois ce sera facile et parfois ce sera compliqué. Vous allez adorer certaines choses et détester d'autres. Un peu comme à l'école, j'en suis sûre. Mais c'est très intéressant. Être un prince, c'est la même chose qu'être une princesse. Pour le moment, nous n'avons pas de prince, parce que mes parents ont eu deux filles et qu'aucune de nous ne s'est mariées.

-Est-ce que vous pouvez avoir une princesse ? Demande un petit garçon et il devient écarlate lorsque je me tourne vers lui pour lui répondre.

Il semble très timide et cette question a dû lui coûter mais elle paraît lui tenir à cœur.

-Mes papas disent que maintenant vous pouvez avoir une princesse, précise le garçonnet.

-Et bien, je ne peux pas encore me marier à quelqu'un qui deviendrait ma princesse, mais je peux avoir une princesse, oui, je réponds.

Si le mariage pour tous est légal et autorisé depuis 20 ans dans le pays, la loi ne s'applique pas vraiment à moi vu mon statut… particulier. J'essaye de travailler avec les parlementaires et les ministres pour que la loi en vigueur puisse aussi s'appliquer à un membre de la famille royale. Mais cela prend du temps de changer la Constitution et des siècles de tradition. A cela, vient s'ajouter la question de légitimité de l'époux du même sexe, garderait-il un titre de consort ? Comment la lignée serait assurée ? Comment éviter qu'une personne qui ne serait qu'un donneur de sperme ou qu'une mère porteuse ne veuille pas s'emparer du trône ? Cela pose des questions législatives et également éthiques.

Donc pour le moment, j'ai le droit d'aimer qui je veux, mais pas de l'épouser. Ce qui vu que je suis célibataire, ne me gêne pas mais j'essaye tout de même de faire changer les choses. Ce qui n'est pas au goût de tout le monde et ma vision progressiste rencontre un certain nombre de détraqueurs.

-Trop bien ! S'exclame une petite fille, comment je fais si je veux devenir votre princesse ? Demande la fillette.

-Tu es un peu trop jeune pour moi, je rigole alors que l'instituteur semble hésiter entre rire ou pleurer d'embarrassement.

-Même moi si je veux être votre prince ? Je pourrais vous protéger ! S'exclame Taylor en gonflant les muscles.

Je m'esclaffe à nouveau. Ils ont de la suite dans les idées ces enfants, on ne peut pas leur enlever ça.

-Même toi, vous êtes tous trop jeunes pour devenir mon prince ou ma princesse, je leur réponds.

-Et notre maître ? Il est comme vous et il est tout seul ! En plus il aime les enfants et il dessine bien et il fait de bons gâteaux ! Il fera un bon mari, déclare Sarah alors que son maître se cache le visage dans les mains, rouge d'embarras et que je me sens rougir alors que 25 paires d'yeux sont fixer sur moi.

-Sarah ! S'exclame l'instituteur en relevant la tête. Désolée pour cela, votre altesse, s'excuse-t-il en se tournant vers moi.

-Il n'y a pas de mal, je lui réponds. Mais il semblerait qu'ils veulent à tout prix me marier, je plaisante.

-Et si nous changions de sujet ? Suggère le professeur à ses élèves. Vous pouvez demander à la princesse des questions par rapport à ses voyages par exemple, continue l'instituteur ayant retrouvé le contrôle de sa classe.

Je lui lance un regard plein de gratitude devant le changement de sujet. C'est toujours très amusant leur remarque, quoiqu'embarrassant, surtout avec de fortes têtes comme Sarah et Taylor qui guident le reste de la classe à se montrer sans doute plus téméraire que d'ordinaire.

Je finis de répondre à leur question et je passe à une deuxième classe. Bien plus calme que la première puisque qu'aucun élève n'essaye de me marier avec qui que ce soit ! Même si c'est un peu moins amusant et que je rigole moins, ils posent tous des questions pertinentes et intéressantes auxquelles je réponds avec plaisir.

Il reste ensuite 30 min que je passe avec la directrice qui m'expose un peu les problèmes principaux dont ils font face et j'essaye de retenir le plus de choses possibles pour ensuite en faire part à la ministre de l'Éducation.

C'est dès l'école primaire que se forme les grands esprits de demain et il faudrait qu'ils puissent le faire dans les meilleures conditions possibles et c'est de mon devoir, ainsi que celui du ministère de s'assurer de cela.

Après avoir salué la directrice et les instituteurs une dernière fois, je retourne vers la voiture, toujours accompagné d'Emmett qui s'est clairement amusé durant l'interaction avec la première classe, il a essayé de garder un visage impassible, sans grand succès. Et ça se verra sur les photos des journalistes.

Sur le chemin du retour jusqu'au palais, je note dans un petit carnet les points abordés avec la directrice et ceux que je souhaite discuter avec la ministre lors de la réunion mensuelle. Une fois au palais, je ne retourne pas à mon appartement mais je vais dans celui de mes parents. Ce soir, c'est dîner familiale puisque ma sœur nous présente enfin son petit ami. Officiellement, je le rencontre pour la première fois, officieusement, je lui ai déjà parler plusieurs fois.

Emmett prend congé en me rappelant que demain, c'est Sam avec moi et je me dirige dans l'appartement de leurs Majestés.


Pas de photos pour ce chapitre, mais celles des chapitres précédents sont sur mon insta : gwen . who (sans les espaces).

Un petit commentaire fait toujours plaisir, alors n'hésitez pas. A la semaine prochaine.