Trigger warning : évocation de famine, cannibalisme et mort d'enfants.
Il y avait eu une nouvelle chasse à l'homme. Un moment, pendant une fraction de seconde, elle avait envisagé accompagner Jitik et Noodh'al au retour des chasseurs. Puis elle s'était secouée. Rory lui avait dit que la faim était ignorable. Qu'elle n'avait pas besoin d'être rassasiée pour vivre normalement. Et puis, elle n'avait toujours qu'un seul schiitar ouvert, et qu'est ce qu'elle espérait ? Qu'un des pauvres malheureux capturés serait capable magiquement de lui faire un don ? Bien sûr que non ! Elle était donc restée avec Kassinn, pour garder les plus jeunes, en attendant que les autres reviennent.
A son retour, Brel'om lui avait fait signe de le rejoindre, et elle avait obéi.
« Donne tes mains. »
Elle obtempéra, alors qu'il en examinait délicatement les paumes.
« Rien n'a changé. » nota-t-elle platement.
« Ces choses prennent du temps. Ne t'en fais pas. » répondit le mâle avec un sourire réconfortant, serrant doucement sa main gauche dans les siennes.
Sa paume était chaude et un peu moite contre la sienne et elle ne réalisa pas tout de suite, alors que la douce chaleur irradiait dans son bras, en une délicieuse sensation. Ce ne fut que quand sa bouche s'emplit de salive sous un soudain élan vorace qu'elle comprit et, comme si elle s'était brûlée, elle retirait sa main, la secouant, comme si elle eut pu en décrocher les tentacules dorés qui l'ornait.
« Non ! Je veux pas ! »
« Ilinka... »
Pas une remontrance. Juste un regret. Elle recula.
« Désolée... je... je peux pas... »
Le mâle fit la moue, mais opina, la laissant fuir, prétextant n'importe quoi pour s'échapper de la tente soudain étouffante.
Assise à la fourche d'un arbre, elle contemplait les cimes ondulant dans le vent d'automne. Avec un grondement essoufflé, Noodh'al la rejoignit, s'accrochant maladroitement aux branches.
Elle l'aida à s'installer sur une fourche voisine.
« T'étais obligée de grimper aussi haut ? » râla-t-il, pris de vertige.
« T'étais pas obligé de venir. » répliqua-t-elle en réponse.
« C'est mère qui m'envoie. Elle s'inquiète pour toi... On s'inquiète tous pour toi... »
« Faut pas. »
Le silence retomba, alors qu'elle contemplait toujours la sylve, comme si elle espérait s'y dissoudre.
« Tu veux pas grandir ? » demanda finalement le jeune mâle.
« Je... non, c'est pas ça. C'est juste que je veux pas manger des gens. »
Il rit, incrédule.
« On a pas le choix... »
« Si, on a le choix ! »
Il la fixa, l'air sincèrement inquiet de sa santé mentale.
« Je... Oh merde ! Je peux pas en parler ! Mais je te jure qu'on a le choix. On l'a toujours eu. Toujours. » cracha-t-elle, luttant contre ce maudit ordre qui la muselait.
« Je n'ai jamais entendu parler d'une telle chose. Je sais que certaines tribus gardent quelques humains avec eux, mais en fait... je ne m'y suis jamais intéressé. »
« Il y a des tribus avec des humains ? J'aimerais beaucoup les rencontrer. » demanda-t-elle, soudain intéressée.
« Oui, mais elles sont très loin d'ici. Si tu veux en rencontrer, ta meilleure chance, c'est la grande réunion du solstice d'hiver. Des fois, y a des envoyés des tribus de la Mer des Âmes qui viennent !»
« Une réunion ? »
« Oui, c'est une grande fête, et toutes les tribus des alentours se retrouvent ensemble pour le rituel, et on en profite pour échanger, et faire des rencontres, et tout ça... Quitte à marcher plusieurs jours, voire plusieurs semaines, autant en profiter, non ? »
« Heu... je suppose. »
Le silence revint, étrangement épais.
« Noodh'al, qu'est ce qui ne va pas ? » demanda-t-elle finalement, alors qu'il fixait l'horizon avec anxiété.
Il mit longtemps à répondre.
« S'il te plaît, ne te laisse pas mourir de faim. » murmura-t-il finalement.
« Mais je vais pas me laisser mourir de faim ! Je mange, ne t'en fais pas ! »
« Ça va pas toujours suffire, et tu le sais ! » répondit-il, une angoisse sourde transparaissant dans sa voix.
Il fallait juste que ça suffise le temps qu'elle rentre. Quelques mois, et elle n'aurait plus ce problème. Après tout, la Reine-sans-nom n'allait pas pouvoir la laisser là bien longtemps. Pas sans que sa mère et Delleb ne fassent un scandale !
« Ça suffira, t'en fais pas. »
Il la fixa, l'air profondément malheureux.
« Toi, tu es peut-être née unique, mais c'est pas mon cas. J'avais quatre frères et une sœur. Deux sont morts la première année. Ils ont attrapé la maladie des cloques. Les chamanes ont rien pu faire.
Ma sœur s'est noyée dans la rivière quelques printemps plus tard. C'était Zor'al qui était censé la surveiller. Il se l'est jamais pardonné. Mère a dit que c'était un accident. Mais il était trop agile. Je sais qu'il a pas pu glisser de cette falaise... Huggin et Or'vel... On se ressemblait beaucoup. Mais y avait un truc. Huggin avait les oreilles un peu décollées, comme ça... et Or'vel, il se rongeait les griffes. Il pouvait pas s'en empêcher... Dès qu'il était content ou triste, ou n'importe quoi, il les rongeait... » expliqua-t-il, souriant tristement à ses souvenirs.
« Je suis désolée... »
« Moi aussi. Quand on a eu douze printemps, il y a eu un grand feu sur le territoire d'hiver. Tout a brûlé. Les bois, les prairies, tout. Quand on est arrivés à l'automne, y'avait plus rien. Les bêtes étaient parties. Les hommes les avaient suivies. Les anciens ont fait la seule chose qu'ils pouvaient faire : ils nous ont fait revenir au camp d'été. On a passé l'hiver. Tout juste. J'avais tout le temps faim, et Tikan a fait bouillir les fourreaux des dagues, pour faire du bouillon... puis le printemps est venu, et on a tous cru que ça irait mieux. Mais il s'est mis à pleuvoir sans arrêt, et les jeunes pousses ont pourri sous l'eau, et les samuks sont morts noyés dans leurs terriers... »
Il inspira a fond.
« Or'vel est... il est parti en premier. Il avait tellement maigri qu'on voyait tous ses os, et sa peau se détachait comme celle d'un lézard... Zalinn... c'était son fils... c'était mon frère... C'est Tikan qui l'a aidé à partir. La mort d'Or'vel nous a tous aidé à survivre quelques semaines de plus... »
Une main sur la bouche, elle ne put que frémir. C'était terrible. Trop horrible pour qu'elle puisse mettre des mots sur une telle horreur.
« Et Huggin ? » murmura-t-elle plutôt.
Noodh'al eut un gloussement sans joie.
« Les nuages sont enfin partis, et la terre a séché assez pour que les chasseurs puissent se remettre à la traque. On a pu enfin manger. Mais Huggin, il y arrivait plus... Il était tout gris, et même l'eau lui faisait horriblement mal. Tikan voulait l'aider à partir. Mais je l'en ai empêché. C'était mon frère ! (Une larme solitaire coula sur sa joue.) Il... il a agonisé pendant quatre jours... C'est très long, quatre jours. »
Elle posa une main tremblante sur son bras, le serrant avec compassion.
« Cet hiver-là, j'ai perdu les deux frères d'œufs qu'il me restait, une grande sœur, un grand frère, et un père. Ils sont tous morts de faim. S'il te plaît, ne meurs pas de faim. »
Elle ne pouvait pas imaginer ce qu'il avait vécu.
« Je vais pas mourir de faim. Je te le promets. »
« Vraiment ? »
« Promis-juré. » répondit-elle avec un sourire.
Sa promesse était sincère. Elle ne tuerait personne, mais elle ne se laisserait pas mourir de faim. Pas quand d'autres alternatives existaient !
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« Ilinka, tu remplaces Palaaq. » lança Galor, distribuant les armes à la douzaine de jeunes qui s'étaient réunis ce matin-là.
« Palaaq ? Tu es sûr ? » demanda-t-elle.
Elle avait participé à plusieurs chasses au gros gibier, en tant que rabatteuse. Palaaq était un des harceleurs chargés d'épuiser les bêtes et de les blesser, afin de les ralentir assez pour pouvoir espérer en achever une ou deux.
L'intéressé lui signifia d'un geste que cela ne le dérangeait pas.
« Mais, heu... il vaudrait pas mieux que je garde mon poste habituel ? Les hun'tan vont bientôt migrer, non ? »
« Ilinka. Tu le fais ou pas ? » siffla Galor, lui tendant plusieurs sagaies liée par un cordon de cuir.
Elle hésita un instant, puis les prit. Le jeune mâle lui sourit, approuvant d'un geste de la tête avant de poursuivre son briefing.
Une fois tous prêts, ils étaient partis rejoindre Taressm sur les rives d'une rivière à quelques kilomètres du camp. La traqueuse les attendait, accroupie sur une pierre, une pipe de bois fumante aux lèvres. Vidant le fourneau de cette dernière dans l'eau, elle se redressa et, sans un mot, partit vers l'amont. Ils suivirent en file indienne.
Taressm était de taille moyenne pour une femelle wraith. Svelte et bien proportionnée, et dans sa manière féline et silencieuse de bouger, presque comme une ombre glissant sur les galets là où les autres ne pouvaient s'empêcher de déraper un peu sur la roche humide, Ilinka retrouvait un quelque chose de familier et de rassurant. Cette attitude de grand prédateur parfaitement conscient qu'il n'est jamais tout à fait au sommet de la chaîne alimentaire.
Chasser la rendait nostalgique. Elle avait détesté chaque sortie organisée par son père, visant à leur apprendre à se débrouiller dans la nature, et pourtant, elle se retrouvait à présent à rechercher ces instants. Suivre un traqueur, s'organiser silencieusement avec les autres chasseurs pour encercler et diriger la proie jusqu'à sa fin tragique, c'était bon. Aussi familier qu'exaltant.
A première vue, certains postes étaient plus techniques que d'autres, mais en vérité, tous avaient leurs spécificités.
Les rabatteurs devaient être capables de se glisser dans la tête de leur proie. Anticiper ses réactions et en jouer, pour la diriger selon leur volonté. Les harceleurs, mi-rabatteurs mi-tueurs, avaient pour rôle de sélectionner les proies, puis de les séparer du troupeau. Enfin, rôle généralement réservé aux plus habiles, les tueurs achevaient les proies d'un ou deux coups précis.
Durant une expédition de chasse comme celle-là, ils pouvaient espérer ramener entre trois et cinq bêtes, selon le type de proies choisies – une fois la viande apprêtée, largement de quoi nourrir tous les mange-chair de la tribu pendant plusieurs jours, voire quelques semaines.
Taressm leur fit signe de s'arrêter et de se baisser, alors que le cours de la rivière s'étalait en un genre de delta.
A croupetons, Galor la rejoignit. Suivant le geste de la traqueuse, Ilinka finit par discerner entre les branches des petits arbres poussant les pieds dans l'eau, plusieurs hun'tan gras occupés à brouter l'écorce rouge et tendre. Les bêtes, probablement apparentées de très loin aux blaireaux, disparaissaient presque dans le paysage, avec leur fourrure grise marbrée de vert et de noir.
La traqueuse s'écarta un peu, allant s'asseoir sur un tronc sous le vent avec sa pipe tandis que de quelques gestes, Galor donnait ses indications.
C'était une des choses qui ne cessaient jamais de la surprendre. Même pour la chasse, les Im'amî n'utilisaient pas la télépathie, préférant communiquer par sifflements et gestes codifiés. Elle ne comprenait pas vraiment les raisons d'une telle retenue mais, au regard de sa condition, l'appréciait grandement.
Ses ordres reçus, toujours à croupetons, elle partit en direction d'un bras proche de la rivière. Les rabatteurs allaient contourner le troupeau et le pousser jusqu'à l'eau profonde et tumultueuse, où les autres n'auraient alors qu'à achever leurs proies.
Ramassée derrière un buisson en compagnie de Galor, elle attendait anxieusement, ses sagaies prêtes en main. Elle n'avait encore jamais porté de coup lors d'une chasse au gros gibier. Délicatement, Galor lui posa une main sur l'épaule, lui transmettant une chaude vague de calme et de confiance. Elle se laissa porter par cette sensation, sentant son cœur ralentir notablement.
Des cris et des rugissements retentirent, bientôt suivis de barrissements paniqués et du bruit distinct des buissons piétinés par le troupeau fuyant.
Quelques longues secondes s'écoulèrent encore puis, dans de grandes éclaboussures boueuses, une trentaine de hun'tan déboulèrent, les premiers animaux piétinant pour ne pas être poussés dans le courant par leurs congénères paniqués.
Rugissant de joie, Or'rtel et Grich bondirent de leur cachette, visant de concert une femelle qui boitait en périphérie de troupeau. Jetant un regard à Galor, Ilinka se demanda quelle bête il allait attaquer. Le mâle lui fit signe qu'il la suivrait. Se mordant la lèvre, elle détailla le troupeau.
Laisser les adultes en bonnes santé, et en particulier les femelles, ainsi que les jeunes, et privilégier les vieux et les blessés.
Après quelques secondes à hésiter, elle décida de choisir un grand mâle dont la fourrure commençait à blanchir. Il ne semblait ni faible, ni particulièrement vieux, mais il n'était certainement pas tout jeune.
Se redressant, elle banda ses muscles, et lança sa première sagaie, qui se planta dans le flanc de la bête, la faisant bondir de douleur. Un instant plus tard, une seconde javeline, lancée par Galor, la rejoignit.
Leur proie, folle de souffrance, cabrait et ruait, blessant plusieurs de ses congénères au passage. Armant une seconde sagaie, Ilinka visa et lança. Le tir était bon, mais un autre animal l'intercepta d'une ruade paniquée. Galor eut plus de chance. Sans attendre, elle prit une troisième sagaie, se déplaçant en crabe pour rester à l'écart du troupeau furieux sans perdre sa proie de vue.
Armer, viser, tirer. Il ne fallait pas trop réfléchir. Juste se concentrer.
Les sauts du hun'tan devinrent de plus en plus chaotiques, jusqu'à ce qu'il s'effondre, disparaissant dans le nuage de boue soulevé par ses congénères.
Aussitôt, bondissant en avant en rugissant pour écarter les bêtes, Galor en sélectionna une seconde, sur laquelle il lança une sagaie. Elle allait le suivre, mais d'un geste, il lui fit signe d'aller achever leur première proie.
Hurlant et gesticulant pour écarter les autres animaux, elle s'approcha de la bête qui agonisait dans la boue, le blanc des yeux injecté de sang, de l'écume sanglante moussant à la gueule.
« Repose en paix. Ta mort n'est pas vaine et apportera nourriture et chaleur à un grand nombre. » déclara-t-elle, solennellement, utilisant une des sagaies comme une lance pour atteindre le cœur de l'animal.
Beaucoup de traditions spirituelles des Im'amî ayant trait à la Grande Mère, elle refusait de les suivre plus que le strict nécessaire pour son intégration au sein de la tribu. Expliquer à sa proie en quoi sa mort ne sera pas un gâchis n'en faisait pas partie. Certes, ce n'était certainement d'aucun réconfort pour la victime, mais ça l'était pour elle. Savoir qu'elle ne prenait pas une vie, fusse-t-elle animale, sans raison, était réconfortant.
Le hun'tan tressauta une ou deux fois dans la mort, puis, certaine qu'il avait rendu son dernier souffle, elle récupéra rapidement ses sagaies et courut aider Galor à achever leur seconde proie. La chasse prit fin lorsque Palaaq acheva le sixième et dernier hun'tan d'un coup de dague en plein front.
Essoufflés, trempés et couverts de boue, ils prirent le temps de vérifier que tout le monde allait bien et que personne n'était blessé avant d'entreprendre de tirer les carcasses sur la terre ferme pour les vider.
En dehors des boyaux et de la vessie, aucun organe des hun'tan n'était comestible ni utilisable, émettant tous une atroce odeur d'œuf pourri. Inutile donc de se fatiguer à ramener plusieurs kilos de chairs putrides et inutilisables.
Elle en était à retirer les poumons du vieux mâle lorsqu'un coup de vent lui plaqua une mèche de cheveux boueux en travers du visage, qui lui entra dans le nez et lui brouilla la vue. Elle eut beau souffler et gesticuler, impossible de s'en débarrasser ! Et bien sûr, il fallait que ça arrive quand elle avait les bras recouverts jusqu'aux coudes de viscères dégueulasses !
« Attends, ne bouge pas. »
Avec douceur, Galor lui remit la mèche derrière l'oreille.
« Merci. » marmonna-t-elle, s'empressant de se remettre au travail tandis qu'elle piquait un fard.
Certes, il était plutôt mignon avec ses yeux verts, mais c'était quoi, cette réaction de lycéenne timide ?! Elle n'était pas comme ça !
« Ilinka, si tu as fini, tu pourrais venir m'aider ? » demanda Grich, lui aussi les bras jusqu'aux coudes dans le ventre d'une de ses proies.
« Je termine et j'arrive. » confirma-t-elle, extirpant une ultime poignée de viscères puants de la carcasse avant de se redresser.
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« Tiens, ce sont les joues d'un des hun'tan. » offrit-elle en même temps que la chair grasse, emballée dans une grande feuille.
Zalinn les prit, ouvrant le paquet avec soin.
« Merci. Je vais en faire un ragoût pour les petits. J'espère que ça aidera Nibod. »
« Il ne va pas mieux. » constata l'adolescente.
Inutile de poser la question. La fièvre du petit ne retombait pas, malgré tous les onguents et les rituels des chamanes.
Elle était presque sûr qu'il avait attrapé quelque chose de soignable. Une bronchite, ou un virus du genre. Une maladie qui, dans un monde plus avancé technologiquement, n'aurait pas dû être un tel problème. Et elle bouillonnait intérieurement de ne pouvoir rien faire de plus que de ramener un peu de viande.
Plutôt que de se morfondre, elle partit se changer. Elle s'était déjà nettoyée en gros à la rivière, mais ses habits étaient toujours humides et elle sentait du sable frotter dans ses bottes.
« Tu veux de l'aide pour tes cheveux ? » s'enquit Jitik, la rejoignant avec des vêtements propres pour elle.
« Je veux bien. »
D'un geste de la main, la jeune femelle lui fit signe de s'asseoir sur le coffre abritant le nécessaire de toilette servant à toute la famille et, s'accroupissant derrière elle, se mit à soigneusement lui démêler les cheveux, retirant délicatement les nombreux débris s'étant pris dedans.
« C'était bien, la chasse ? » demanda Jitik au bout d'un moment.
Ravie de parler de tout et de rien, sans avoir à se prendre la tête, Ilinka s'empressa de lui raconter ses exploits du jour.
