CHAPITRE 11 : Le duel légendaire des Experts tatouages

Courage, chevaliers de Bronze ! Vous devez défendre les douze maisons du Zodiaque, prises d'assaut par les chevaliers d'Or, afin de défendre le (faux) Grand Pope, dont l'ambition secrète est de prendre la place d'Athéna sur l'Olympe !

Les chevaliers d'Or gravissent le Sanctuaire pour mettre les choses aux "poings" avec le Grand Pope qui a décidé de les taxer sévèrement, et accessoirement pour sauver Aioros dont le coeur a été percé d'une flèche.

Dans la neuvième maison, celle du Cygne, Hyoga est entré dans une colère noire. Car Milo a menacé sa maman et il a appris que la mère de Camus était toujours en vie, ce que le chevalier du Verseau lui avait caché toutes ces années.

- Par la Mitraillette du Cygne !

Multipliant aveuglément les attaques, Hyoga a tellement troué sa maison que celle-ci s'est écroulée. Par chance, l'accident lui a fait oublier les dernières minutes et lui a permis de se réconcilier avec "papa" Camus et "tonton" Milo.

Les deux chevaliers d'Or ont été rejoint par Saga qui a eu une idée pour rattraper leur retard.

- Grâce à l'Autre Dimension, on peut en quelque sorte se téléporter là où se trouvent nos collègues.

Cette technique étant au stade expérimental, ils ne sont pas encore arrivés à bon port.

Après bien des péripéties, la plupart de nos héros arrivent devant la dixième maison. Son gardien se tient de toute sa splendeur devant le seuil, torse nu, dos et tatouage visibles.


- C'est qui ce clown ? demande Masque-de-Mort.

Une goutte de sueur perle sur le front du Vieux-Maître.

- Mais c'est qui, ce clown ! insiste Masque-de-Mort.

- Euh... Ce n'est pas un clown, c'est mon disciple, répond Dohko, gêné. Voici Shiryu, le chevalier de Bronze du Dragon, gardien de la dixième maison du Zodiaque.

- Il a pas d'armure ?

Une autre goutte de sueur apparaît sur le front de Dohko. Masque-de-Mort insiste :

- Pourquoi il porte pas d'armure !

- Il a sans doute trop chaud, ment le chevalier de la Balance.

Ils grimpent les dernières marches. Shiryu les accueille :

- Sachez qu'un Dragon peut mourir, mais qu'il ne meurt jamais seul ! profère-t-il, solennel.

Ses invités, à l'exception de son maître, sont tous interloqués par ses propos. Shiryu se retourne et entre lentement chez lui, laissant son tatouage de Dragon intimider les chevaliers d'Or.

Pouf ! Saga, Camus et Milo apparaissent soudain près d'eux.

- Zut ! grogne Saga. Encore raté !

- Mais non, au contraire !

- L'autre parasite est toujours là ! peste Saga en se montrant du doigt.

Camus et Milo racontent aux autres comment ils sont arrivés :

- Saga a utilisé une technique similaire à l'Autre Dimension pour nous téléporter tous les trois. Il a dû s'y reprendre plusieurs fois ! On a visité plein d'endroits différents.

- Les douches des femmes-chevaliers... explique Milo, béat.

- Vous avez vu Marine ?! s'intéresse Aior.

- On a aussi été à Asgard... rêvasse Camus.

- Et sous les mers, ajoute Milo.

- Et devant Saori ! frémit Camus.

Le reste de l'assistance fait de même.

- On a même été dans la chambre du Pope !

- Le Pope ?! Alors pourquoi vous l'avez pas ramené ?!

- Saga voulait se débarraser à moitié de lui-même. Comme il n'y arrivait pas, il nous téléportait sans cesse.

- Là, heureusement qu'il est fatigué, sinon on serait déjà repartis.

Tous les chevaliers d'Or rejoignent Shiryu à l'intérieur de sa maison.

- J'ai une proposition intéresssante à vous faire, déclare le Dragon. Si l'un de vous me bat à un concours de beauté, je vous laisse tous passer !

Il est complètement fêlé ! pensent tous nos héros, excepté Dohko.

- Moi j'ai une meilleure idée, rétorque Shura. On te bat et on passe tous !

- Non attend ! l'arrête Dohko. Même si tu le bats, il t'emportera avec lui dans la tombe !

- Même si je le découpe en morceaux ?

- Je pourrai garder la tête ? bave Masque-de-Mort.

- ÇA SUFFIT ! tonne le Vieux-Maître. On va le battre à son petit jeu et on passera tous !

Le chevalier du Bélier vient soutenir son aîné :

- Un concours de beauté ? Mais pour qui il se prend ! Si on envoie Aphrodite l'affronter, on est sûrs de gagner !

Pourtant, l'intéressé n'a pas l'air aussi convaincu.

- Oui, car en courant si longtemps dans les escaliers, j'ai beaucoup transpiré et j'ai les cheveux emmêlés. Et j'ai pris un coup de soleil !

- Alors c'est moi qui vais défier le Dragon, propose Aior en recoiffant sa crinière.

- Pourquoi toi ? intervient Masque-de-Mort. Moi aussi je suis beau !

- Ta tête de psychopathe est bien plus effrayante que belle !

- C'est pas vrai !

- Si c'est vrai !

Le Cancer et le Lion s'affrontent du regard. Mû s'interpose.

- Allons ! Calmez-vous, les enfants !

- Pourquoi il parle comme le Vieux-Machin, lui ?

- À propos du Vieux-Maître, où est-il passé ?

Ils le cherchent du regard et le retrouvent... devant Shiryu ! Masque-de-Mort se décompose.

- Mais quel idiot ! C'est bien le dernier d'entre nous à pouvoir gagner un concours de beauté !

Shiryu et Dohko sont face à face. Le Dragon ne peut réprimer un sourire.

- C'est VOUS qui me défiez, Maître ?!

- Oui, fiston.

Shiryu éclate de rire.

- Ha ! Ha ! Ha ! Trop drôle !

- Au fait, qui va juger nos beautés respectives ?

- Un juge impartial, bien sûr. Shunrei !

À l'appel de son nom, la jeune femme apparaît.

- Je suis là, mon Shishi !

Le Vieux-Maître rouspète.

- Impartial, mon oeil !

Shiryu prend les mains de Shunrei dans les siennes.

- Écoute-moi, Shunrei.

- Oui, mon chéri ?

- Mon maître et moi allons nous affronter à un concours de beauté. Et tu seras notre juge !

- Moi ?

- Oui ! Mais avant, tu dois promettre de rester impartiale !

- Si c'est ce que tu veux...

- Oui ! Si jamais, par le plus grand des hasards, tu trouvais le Vieux-Maître plus séduisant que moi, tu dois voter pour lui ! Tu as compris ?

- Oui mon Shishi. Je promets d'être un juge impartial !

Shiryu se retourne vers son adversaire.

- Vous voyez, Maître ? Ce concours n'est pas truqué ! Maintenant, nous allons tous les deux prendre une pose sexy et Shunrei viendra embrasser le vainqueur !

Le Dragon présente fièrement son dos au public et fait briller son tatouage, sûr de sa victoire.

- Quel clown ! répète Masque-de-Mort.

- Clown ou pas, le Vieux n'a aucune chance contre lui, soupire Aphrodite.

Face à son disciple, Dohko ôte son chapeau de paille.

- Vous déclarez forfait, Maître ?

- Pas du tout, mon fils.

Soudain, le corps du bicentenaire se met à grandir et sa peau se craquelle ! Une fois sa transformation terminée, il est de nouveau dans un corps de dix-huit ans ! Shiryu le regarde, hébété. Surtout lorsqu'il remarque le tigre tatoué dans le dos de son maître !

Mais il se rassure bien vite : l'amour que Shunrei ressent à son égard lui assure la victoire ! D'ailleurs, elle s'approche déjà de lui. Puis passe à côté de lui. Elle va embrasser Dohko sur la joue.

- Que vous êtes séduisant, Vieux-Maître ! Pardon, je devrais dire "Jeune-Vieux-Maître" !

Le chevalier de la Balance est tout ému. Il a les larmes aux yeux.

- Cela fait si longtemps qu'on ne m'avait plus embrassé avec autant d'amour... À part mon petit Shiryu, bien sûr !

- Jeune-Vieux-Maître... le console Shunrei en le prenant dans ses bras.

Elle ferme les yeux, collée contre Dohko. Shiryu observe la scène, choqué. Les secondes passent.

- Vous devenez de plus en plus lourd, Jeune-Vieux-Maître.

- Bien sûr, puisque je re-vieillis et que je re-rapetisse ! Tu es en train de me porter.

- Désolée, mais vous devenez trop lourd pour moi.

Elle dépose le chevalier de la Balance au sol et rouvre les yeux. Au même moment, elle sursaute et pousse un cri. Le Jeune-Vieux-Maître est redevenu petit et violet.

- Je n'ai plus assez d'énergie pour maintenir ma jeunesse car j'ai donné de mon sang récemment. Je suis exténué. Je vais rester chez mon disciple préféré pour me reposer ! N'est-ce pas, mon petit Shiryu ?

L'interpellé reste muet.

- Ne sois pas mauvais perdant, mon enfant.

- Très bien, grommelle Shiryu. Tes collègues peuvent franchir ma maison.

Sitôt dit, sitôt fait.

- Tu peux aussi disposer, Shunrei, ajoute le Dragon. J'aimerais rester seul avec mon Maître.

- Comme tu veux, mon Shishi.

Shunrei retourne à ses occupations.

- Au fait, mon petit Shiryu, j'ai commencé à écrire la légende du Dragon et de la Balance. Notre légende ! Tu veux que je te lise le début ?

Pas de réponse.

- Je suppose que oui, tu adores les légendes ! Alors, j'y vais :

"Vieux-Maître Dohko, sur un sommet perché,
Admirait la célèbre cascade des Cinq Pics.
Son brave disciple Shiryu, tout aussi émerveillé,
Resta bouche bée devant ce spectacle magnifique."

- Qu'en penses-tu, fiston ?

Le Dragon reste muet.

- Shiryu ?

- Je peux continuer de narrer la légende ?

- Ah, tu ne veux pas que je te lise la suite ? s'étonne le papy. Et puis, pourquoi pas ! Vas-y, je t'écoute, mon enfant !

Shiryu prend son inspiration et déclare :

"Hé ! Bonjour, Vieux-Maître chauve !
Que vous me semblez rabougri, que vous me semblez mauve !
Sans mentir, si votre chapeau de paille se rapporte à votre taille,
Vous êtes le schtroumpf de Néanderthal !"

Le visage du chevalier de la Balance passe du violet au rouge.

- C'est pas très gentil...

- JE VOUS DÉTESTE ! crie Shiryu.

Dohko manque d'avaler son dentier.

- Comment ?!

- Vous m'avez humilié devant tout le monde !

- Non, juste devant mes pairs.

- Et aussi devant les lecteurs ! Vous allez le payer !

- Que veux-tu dire ?

La colère de Shiryu éclate.

- JE VAIS VOUS TUER ! ! !

Le Dragon revêt son armure et se met en position de combat.

- Tu ne vas tout de même pas...

- Si ! Je vais vous tuer !

- Je voulais dire, tu ne vas tout de même pas lancer la Colère du Dragon ! Nous connaissons tous les deux le point faible de cette technique.

- Primo, je porte une armure qui protège mon coeur. Secundo, vous êtes éreinté, vous l'avez dit vous-même. Vous n'avez aucune chance, Maître ! Par la Colère du Dragon !

Une fois l'assaut terminé, Dohko est indemne. Il a même réussi à glisser sa main entre l'armure du Dragon et le torse de Shiryu, là où se trouve son coeur.

- Tu vois, petit, si je le voulais tu serais déjà mort !

Shiryu enrage davantage.

- Puisque mon coup spécial ne sert à rien, je vais vous attaquer avec des coups normaux !

Le Dragon multiplie les coups de poing et de pied. En vain.

- C'est pas juste ! râle-t-il. Vous êtes si petit que j'arrive pas à vous toucher !

- Restons-en là, mon garçon.

Tout à coup, Shiryu pointe son doigt sur le côté.

- Au fait, vous avez vu ma belle cascade ?

Dohko tourne vivement la tête.

- Une cascade ?! Où ça ?!

PAF ! Ça y est, Shiryu vient enfin de porter un coup à son Maître. Poum ! Le casque de celui-ci tombe par terre.

- Mon chapeau de paille ! s'exclame le chevalier d'Or.

Dohko se redresse à l'aide de sa canne. Il est outré.

- Shiryu ! Tu deviens déloyal !

- Tous les moyens sont bons pour laver mon honneur !

- Tu as réussi à me toucher une fois, mais ta ruse ne prendra plus, désormais ! Une même attaque ne peut me surprendre deux fois, tu le sais !

- Oh ! s'exclame soudain le Dragon. Un ours, un renard et un lapin, juste derrière vous !

Instantanément, Dohko se retourne.

- C'est vrai ?! Où ça ?!

PAF ! Le maître retourne au tapis.

- C'est honteux ! fulmine-t-il.

Il se relève, furieux. Par contre, son disciple a retrouvé le sourire.

- Vous êtes le seul à blâmer, Maître. C'est de votre faute si vous êtes tombé dans un piège aussi bête !

L'aîné tente de garder son calme. Il met sa main en visière au-dessus de ses yeux.

- Tiens ? Shunrei s'en va !

Lorsque Shiryu tourne la tête, Dohko lui fonce dessus et PAF ! Un coup de canne dans le ventre, là où l'armure du Dragon ne protège pas son chevalier. Shiryu recule de quelques pas, se tient le ventre avec les mains et rend son dîner.

- C'est un coup bas, Maître ! s'indigne-t-il.

- Qui a dit que tous les moyens étaient bons ?

- Je ne pensais pas que vous me feriez un tel coup. Mais ça ne marchera plus, croyez-moi !

- Oui, je sais. Je m'excuse. Ramasse ton tatouage et continuons.

- Ramasser mon tatouage ?! répète le Dragon, interloqué.

- Oui, tu viens de le rendre !

Alors que Shiryu se penche pour regarder... PAF ! son maître lui assène un nouveau coup de canne, cette fois entre les jambes. Shiryu s'écroule et se tord de douleur.

- C'est d'la triche ! peine-t-il à articuler.

- C'était un piège idiot, tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même d'être tombé dedans !

Après deux minutes de convalescence, Shiryu se relève, fou de rage.

- Vous êtes allé trop loin, Maître ! Vous l'aurez voulu !

La colère de Shiryu explose en même temps que son armure. À la vitesse de l'éclair, il vient se placer derrière son maître et l'agrippe par les épaules. Dohko n'en revient pas.

- Tu ne vas tout de même pas...

- Si ! Je vais vous tuer !

- Je voulais dire, tu ne vas tout de même pas utiliser l'Ultime Dragon ?!

- Vous ne pouvez rien contre cette technique, vous me l'avez avoué vous-même !

- Mais cette technique est interdite !

- M'en fous !

- Je t'ai interdit de l'utiliser !

- M'en fous !

- Et tu mourras, toi aussi !

- M'en fous !

- Mais tu es fou !

- Vous m'avez humilié en public ! Devant des milliers de lecteurs, de spectateurs et de téléspectateurs ! Tant pis si je meurs, mais vous venez avec moi !

La cosmo-énergie de Shiryu croît de façon exponentielle. Une fois qu'elle a atteint son paroxysme, le chevalier du Dragon décolle.

BING ! Il y a eu un imprévu. Shiryu vient de se cogner violemment la tête et... BOUM ! Il retombe lourdement au sol.

- Que s'est-il passé ?! se demande-t-il, sonné. Le plafond ne peut pas être aussi solide !

Usant ses dernières forces, il regarde en l'air et trouve le responsable : le bouclier du Dragon ! Shiryu écarquille les yeux.

- C'est pas vrai ! Lorsque j'ai éjecté mon armure, le bouclier s'est encastré au plafond ! Quelle poisse ! La prochaine fois, je porterai le poing du Dragon sur la tête...

Et il s'évanouit. Dohko, épuisé, se couche sur Shiryu.


Le peloton des chevaliers d'Or poursuit donc sans leur doyen.

- Tant mieux ! se réjouit Masque-de-Mort. Il ne nous ennuiera plus avec ses légendes à la noix !

- Tout à fait ! approuve Milo. Plusieurs fois il a commencé à nous parler de l'ours, du renard et du je-sais-plus-quoi.

- Du lapin, l'aide Aldébaran.

- Voilà ! Mais où est-ce qu'on peut bien croiser ces trois animaux en même temps !

- Chez un vétérinaire, répond Aior.

- Un ours aussi ?

- Oui, j'ai croisé un ourson un jour.

- Où ? demande Mû.

- Chez le vétérinaire !

- T'as un animal de compagnie ?

- Non pourquoi ?

Pourquoi sont-ils tous en train de me regarder comme une bête curieuse ? se demande le Lion. Ce n'est pas la première fois qu'on le regarde ainsi...

...

Deux jours plus tôt, dans la salle d'attente d'une clinique vétérinaire...

Aior attend son tour, une casquette Royal Canin vissée sur la tête. La secrétaire vient le chercher à l'heure de son rendez-vous.

- Veuillez me suivre, soupire-t-elle en lui jetant de nouveau ce regard étrange.

- Un problème ? s'enquiert Aior.

- Vous êtes un être humain, non ?

- Oui et alors ?

- Vous devriez consulter un médecin, pas un vétérinaire !

- Pourquoi ?

Soupir las de la secrétaire. Aior reprend :

- Pourquoi j'irais ailleurs alors que je m'entends si bien avec le docteur Kitty ?

- Au fait, le docteur Kitty est absent pour la journée.

- Ah bon ? Si j'avais su...

- Ne vous inquiétez pas, son remplaçant est bardé de diplômes.

Elle ouvre la porte du cabinet, dévoilant un homme portant un masque de chirurgien.

- Je vous présente le docteur Doggy. Je vous laisse faire connaissance.

La secrétaire laisse Aior seul avec le nouveau docteur. Le chevalier du Lion est sur ses gardes.

- Vous sentez le chien...

- Bien sûr, puisque je soigne aussi les chiens !

- Vous sentez vraiment beaucoup le chien !

- Allons, ne faites pas l'enfant, approchez !

- Pourquoi on m'a pas dit que le docteur Kitty était absent ?

- Une urgence. Mais ne vous faites pas de souci, je suis au moins aussi compétent que lui !

Pour le prouver, il présente à Aior tous ses diplômes qui ont l'air aussi authentiques que des vrais.

- Impressionnant... reconnaît Aior.

- Vous voyez, vous pouvez me faire confiance ! Qu'est-ce qui vous amène ?

Aior ôte lentement sa casquette en faisant la moue.

- Regardez...

Le docteur Doggy regarde attentivement la tignasse d'Aior.

- Je ne vois rien.

- Regardez mieux !

Le vétérinaire regarde la crinière du Lion à la loupe.

- Je vois rien d'anormal...

Aior pointe son doigt sur un de ses cheveux.

- Là ! J'ai des poils plus courts que les autres !

Le véto se demande si Aior se fout de lui. Le Lion s'explique :

- Comme je voulais impressionner Marine, je me suis entraîné à sauter à travers un cerceau en feu. Et je me suis brûlé trois poils. Vous pouvez faire quelque chose pour réparer ça, dites ?

Aior fixe le docteur Doggy d'un regard implorant. Celui-ci regarde la date du calendrier. Ce n'est pas le premier avril, bizarre...

- Alors, docteur ? demande Aior.

- Moui... réfléchit le véto. Je dois pouvoir soigner ça !

Grand sourire du chevalier du Lion.

- Merci ! Si vous ne sentiez pas autant le chien, je vous prendrais dans mes bras !

Le vétérinaire lui tend une pilule.

- Avalez ça, ça va faire repousser vos poils blessés !

Soulagé, Aior s'empare de la pilule et la met dans sa bouche. Mais quel benêt ! se retient de rire le faux véto.

Soudain, Aior recrache la pilule qui disparaît sous une armoire.

- Pouah ! Cette pilule avait un goût horrible sur ma langue !

Raté ! manque de crier Doggy, qui passe au plan B. Il lui tend un flacon.

- Buvez, cela va guérir vos poils.

Aior, impatient, tente de prendre le flacon avec le pied. Dziiing ! Le flacon se brise par terre.

- Andouille ! ! aboie Doggy, contrarié.

- Désolé... bredouille Aior, gêné. J'avais oublié que je portais des chaussures. Je suis pattes nues, chez moi. Je crois que je vais pas vous déranger plus longtemps. Au revoir !

- Attendez ! J'ai encore un autre remède !

Aior se retourne, étonné.

- Vous voulez encore m'aider, même après ce que j'ai fait ?

- C'est mon travail ! Couchez-vous sur la table. Je vais vous faire une petite injection qui va résoudre tous vos problèmes !

Le chevalier d'Or obtempère. Le faux véto approche avec sa seringue.

- Attendez ! crie Aior.

- Quoi !

- Le docteur Kitty me donne toujours de l'herbe à chat avant de me faire une piqûre !

- Je sais pas où est l'herbe à chat !

- Moi si, c'est là, affirme Aior en désignant un meuble.

- Il vous faut pas une souris en peluche, aussi ? se moque le docteur.

- Oui, elle est dans ce tiroir ! lui montre Aior.

Doggy grince des dents.

- Écoutez, vous êtes un grand garçon, alors vous n'avez plus besoin d'herbe à chat, ni de souris en peluche !

- Mais l'herbe à chat est juste là...

- NON ! crie le docteur. Maintenant, on ne bouge plus !

L'intrus plante sa seringue dans le bras de son patient. Et semble encore plus contrarié qu'avant.

- Détendez-vous, nom d'un chien ! Retenez votre cosmo-énergie, j'arrive pas à percer la peau !

- C'est votre faute, z'êtes trop méchant !

Poussé à bout, Doggy enlève son masque et le jette par terre.

- Assez ! Finie, la comédie !

- Quelle comédie ?

- Arrête de te foutre de moi ! Depuis le début, tu savais ! Venir ici pour soigner trois cheveux, quelle absurdité, j'aurais dû savoir que tu savais ! Aussi après que tu aies craché le comprimé mortel. Essayé d'attraper le flacon empoisonné avec ton pied. Et demander des choses aussi stupides que de l'herbe à chat ou une souris en peluche !

- C'est pas stupide ! s'énerve Aior. Et qu'est-ce que je savais, depuis le début ?

- Que j'ai pris la place du docteur Kitty pour pouvoir te tuer ! Armure, viens à moi !

Une armure d'Argent recouvre le faux vétérinaire, qui révèle enfin sa véritable identité :

- Je suis Sirius, chevalier d'Argent du Grand Chien !

- Je savais que tu sentais le chien, je ne m'étais pas trompé ! déclare Aior en se mettant en garde.

Les deux chevaliers se regardent en chiens de faïence.

- Finissons-en, déclare soudain Sirius. J'ai d'autres chats à fouetter, moi !

- MONSTRE ! réagit Aior, les pupilles soudain entièrement noires.

- Du calme ! panique Sirius. Ce n'était qu'une expression !

- Vraiment ?!

- Oui ! Je donne ma langue au chat ! ... Je veux dire, oui, ce n'était qu'une expression, je ne fouette pas les chats !

Ils se remettent en garde, prêt à en découdre.

- Mais on n'est pas des couturiers comme Milo, nous ! me contredit Aior.

Ils se remettent en garde, prêt à se battre !

- Ah...

Ils s'affrontent du regard. Le combat est imminent ! Sirius sourit d'un air confiant.

- Je suis le meilleur ami de l'homme !

- Et moi, le roi des animaux !

Le combat va commencer !

- En face du Grand Chien, tu n'es rien de plus qu'un gros chat !

- Je dirais plutôt qu'en face du Lion, tu n'es qu'une souris !

J'ai dit : le combat va commencer !

- Tu devrais te réfugier dans l'arbre le plus proche avant que je ne te morde !

- Je vois. Chien qui aboie ne mord pas, comme on dit !

Le combat va commencer d'un millième de seconde à l'autre !

- Je vais te dévorer !

- Je vais te dépecer !

Que le combat commence !

- Je vais te ridiculiser !

- Je vais t'humilier !

Allez ! Battez-vous, enfin !

- Quand j'aboie, la caravane passe !

- La nuit, je suis toujours gris !

... Pardon ?!

- Petit minou de rien du tout !

- Petit toutou tout mou !

Vont-ils enfin se battre ?!

- Wouaf !

- Miaou ! ... ROAR ! je veux dire !

Bon... Pas de combat, aujourd'hui...

- Que le Grand Chien te mette la Pâtée en mangeant sa Pâtée !

- Que le Lion bâille et t'avale d'une Bouchée !

BANG ! Quoi ?! C'étaient leurs attaques, ça ?!

Sirius est à terre, inconscient, les yeux révulsés et la langue pendante.

Victorieux, Aior ouvre l'armoire de l'herbe à chat et trouve... le docteur Kitty ligoté et bâillonné. Aior le libère puis lui demande de l'aide pour ses poils.

- Et si tu allais demander à ton coiffeur ? lui conseille le vétérinaire.

...

Depuis, Aior cherche désespérément un coiffeur pour félins. Il lui faut une crinière impeccable pour se présenter devant Marine !


En parlant de Marine, elle est en ce moment en compagnie de Shina. Ensemble, elles se rendent à l'hôpital des chevaliers. Elles portent un sac, sûrement rempli de cadeaux pour dérider leurs collègues d'Argent. Esméralda, infirmière à l'hôpital du Sanctuaire, leur a raconté leurs mésaventures.

Dès que les deux femmes-chevaliers passent la porte, Astérion les fixe d'un air suspicieux.

- Zut ! souffle Marine. Il lit déjà dans nos pensées !

Shina sort vivement le bouclier de la Méduse de leur sac et menace Astérion avec.

- Un seul mot et on te transforme en pierre !

- On sait comment activer le bouclier, on a trouvé le mode d'emploi ! ajoute Marine.

Astérion lit dans leurs pensées. Elles disent vrai ! Il décide donc de se taire.

Marine et Shina s'approchent ensuite de Capella qui tente de résoudre un puzzle.

- Il y a combien de morceaux ? demande Shina.

- Des centaines ! gémit Capella, au bord des larmes.

Le chevalier du Cocher tente de recoller tous les morceaux de son armure découpée par Shura.

- J'ai été chez Mû, et comme il n'était pas là, j'ai été trouver son disciple pour savoir où il était. Kiki m'a expliqué que pour réparer mon armure, je devais d'abord recoller tous les morceaux !

Il s'est foutu de toi ! pense Shina, tout sourire derrière son masque. Astérion voudrait bien prévenir Capella, mais il n'a pas envie de devenir une statue.

- Il fait chaud, ici ! s'évente Marine. Tu dois avoir du mal à te concentrer, Capella. Tu veux que j'ouvre la fenêtre ?

- Surtout pas ! crie-t-il. Une infirmière l'a déjà fait et le vent a soufflé mon armure de tous les côtés. Après ça, j'ai bloqué la fenêtre.

- Dans ce cas, on a bien fait de t'apporter ceci.

Shina sort un ventilateur du sac. Capella se prépare à protester.

- Ne t'inquiète pas ! le rassure Shina. On va le poser à l'opposé, tu pourras l'utiliser quand tu voudras.

Ce qu'elles font, puis viennent au chevet de Mozes.

- Le pauvre ! compatit Marine.

- Oui, approuve Shina.

Mozes est surpris par leur réaction. Le bras de Marine disparaît dans le sac.

- On t'a apporté de quoi te remonter le moral !

Le chevalier de l'Aigle lui présente un bouquet de fleurs. Mozes se raidit.

- Des... Des... Des roses !

Mozes se précipite sous son lit.

- Vous n'auriez pas dû, intervient Capella. Depuis qu'il a été battu par Aphrodite, il a peur des roses.

- Désolée... ment Marine.

- Ça partait pourtant d'une bonne intention... ment à son tour Shina.

Elles se dirigent maintenant vers Sirius.

- Désolées, on n'a pas de fleurs pour toi.

- C'est pas grave, répond Sirius.

- Mais on t'a apporté de quoi reprendre des forces ! lui annonce Shina.

Elle extrait des barres chocolatées Lion du sac et les tend au chevalier du Grand Chien qui, affolé, se blottit sous sa couverture.

- C'est pas malin ! les sermonne Capella. Après sa défaite contre Aior, il craint les lions !

- Mais on savait pas, nous ! mentent-elles à nouveau.

Puis elles s'avancent vers Misty.

- Tiens, on a ton cadeau préféré !

Marine sort un miroir du sac et le place devant le chevalier du Lézard, qui hurle.

- AAAAAAAAH ! ! ! Encore ce zombie ! Pourquoi suis-je encore dans le corps de ce zombie ?!

- Vous le faites exprès ou quoi ?! les réprimande Capella.

Oui ! pensent très fort Marine et Shina. Capella leur explique ce qu'elles savent déjà :

- Il a le visage tuméfié depuis que le chevalier du Bélier l'a frappé ! Il faut pas le lui montrer, enfin !

- Mais on savait pas, nous ! se défend Shina.

- Lui qui d'habitude adore les miroirs... ajoute Marine.

C'est ensuite au tour d'Argheti de recevoir leur visite.

- Que s'est-il passé, mon ami ? lui demande gentiment Marine.

Argheti, touché, se met à table :

- J'ai pris un rocher sur la tête.

- Tu portais pas ton casque ?

- Le chevalier du Sagittaire s'est si vite approché de moi qu'il s'est envolé !

Marine et Shina ne peuvent s'empêcher de sourire derrière leurs masques.

- Et après ? Comment ce rocher a atterri sur ta tête ?

- Aioros m'a visé avec son arc et sa flèche est partie à la verticale !

- Non ?!

- Si !

- Ha ! Ha ! Ha !

Cette fois, les deux femmes-chevaliers ne peuvent plus se retenir.

- C'est pas drôle ! râle Argheti.

- Si !

- Non !

- Si, on te dit ! T'as perdu contre le pire archer de tous les temps !

Le visage d'Argheti devient tout rouge de colère et de honte.

Soudain, les portes de la grande salle de repos s'ouvrent. Des infirmiers viennent installer Albior. Le chevalier de Céphée est couvert de bosses.

- Qu'est-ce qui t'est arrivé ? lui demande Shina.

- Ce maudit Vieux-Bazar ! gémit Albior.

- Le Vieux-Maître ?

- Oui.

- C'est lui qui t'a mis dans cet état ?

- J'ai été traîné dans l'escalator... et puis j'ai été propulsé contre les restes de la maison du Phénix !

- T'as été battu par le Vieux-Machin ?!

- Non, il a eu de la chance, c'est tout.

- Il a perdu contre le Vieux-Croulant !

- Non, il a eu de la chance !

Tous les autres chevaliers s'esclaffent.

- Il a perdu contre le vioque !

- Ça compte pas car il a triché, alors cessez de rire ! ! s'énerve Albior.

Jamian se fait mal aux côtes en rigolant. Pas étonnant vu que Aldébaran lui en a cassé en l'étreignant amicalement. Marine et Shina s'approchent de lui et le chatouillent.

- Arrêtez ! Ça me fait mal aux côtes !

Chaque jour, quelques-uns de ses corbeaux viennent lui tenir compagnie. Ils ont élu domicile sur la statue d'Argol. Shaka avait fait en sorte que le bouclier de la Méduse se retourne contre lui. Le voilà figé dans la pierre à jamais.

- Tiens ? remarque Marine. Il reprend des couleurs !

- C'est grâce à la fiente de mes corbeaux, leur apprend Jamian.

- La fiente ?

- Qui aurait pu imaginer que c'était le remède !

Shina et Marine prennent quelques photos d'Argol, dans l'intention de les publier partout sur Internet. Puis elles viennent ensuite au chevet de Babel qui a un énorme pansement sur la tête. Shina l'effleure.

- Aïe ! crie Babel.

Marine fait de même.

- Aïe ! crie de nouveau Babel. Arrêtez s'il vous plaît !

Il a miraculeusement survécu au terrible coup de frigo qu'il a reçu sur la tête, mais va avoir besoin d'une longue convalescence. Marine et Shina jouent encore un peu avec lui avant de se diriger vers le fond de la salle où se trouvent Dio et Dante. Ce dernier n'est pourtant pas blessé. Shina lance les hostilités :

- Alors, il paraît que tu perds la tête ?

Au son de ce dernier mot, le visage de Dante devient pâle comme un linge. Masque-de-Mort l'avait terrassé avec les vagues d'Hadès. L'âme de Dante est revenue mais, à chaque fois qu'il s'endort, il fait le même cauchemar : Masque-de-Mort lui dit que comme il est Cerbère, il a trois têtes, donc il peut bien lui en prendre une. Il se réveille à chaque fois au moment de se faire décapiter, en état de choc, à tel point qu'il a fallu l'attacher à son lit. Avec sa propre chaîne. Et un sceau d'Athéna pour l'empêcher d'utiliser sa cosmo-énergie.

Dio a été traité de la même façon, mais avec la chaîne d'Andromède Noir. Depuis son duel contre Milo, le chevalier de la Mouche a une peur bleue des piqûres.

Dante et Dio, sans défense contre Shina et Marine, se débattent en vain.

- Vous en faites pas, on va rien vous faire, leur confie Shina. On va pas vous taquiner alors que vous êtes déjà attachés à vos lits !

Les portes de la salle s'ouvrent à nouveau. Deux infirmières approchent avec des gobelets. Les deux chevaliers d'Argent étant stressés, Dio ayant la phobie des seringues, et Dante craignant de s'endormir, ils reçoivent chacun un tranquillisant. Lorsque les infirmières repartent, Shina se confesse :

- J'ai menti ! annonce-t-elle joyeusement.

Dio foudroie Astérion du regard.

- Pourquoi tu nous as rien dit ?!

- J'ai pas envie qu'elles me transforment en statue et qu'après les corbeaux me chient dessus pour me guérir !

- Qu'est-ce que vous avez mis dans nos gobelets ?! transpire Dante.

- Oh, vous inquiétez pas, c'était pas du poison, répond Marine. Toi Dante, tu as reçu un somnifère.

Dante écarquille les yeux de terreur. Il a si peur de dormir qu'il crie :

- AU SEC...

Marine le bâillonne aussitôt.

- Et moi, qu'est-ce que vous m'avez fait ? tremble Dio.

- Toi, tu as reçu une potion-sérum de mensonge, lui apprend Shina.

- Sérum de mensonge ? répète Dio, confus.

- Au contraire du sérum de vérité, il te fera mentir tout le temps.

- C'est tout ?

- Et il t'oblige à répondre à toutes les questions qu'on te pose.

- Et alors ?

Shina pousse le bouton d'urgence. Esméralda arrive immédiatement.

- Que se passe-t-il ? s'inquiète-t-elle.

- Dio a dit qu'il n'avait plus peur des piqûres.

Dio vrille Shina du regard.

- C'est vrai, monsieur ? demande Esméralda.

- O... Oui, ne peut s'empêcher de répondre Dio.

Shina le borde et ajoute :

- Il a dit aussi qu'il n'avait plus reçu de vaccins depuis des années. Il voudrait profiter d'être à l'hôpital pour les recevoir.

- Vraiment, monsieur ? s'enquiert Esméralda.

- O... Oui, articule-t-il contre son gré.

- Je vous prépare ça tout de suite !

Esméralda repart. Marine et Shina font ensuite demi-tour. Sur le chemin, elles trébuchent volontairement sur le ventilateur qui souffle alors sur le puzzle d'armure de Capella.

- NOOOOON ! ! ! pleure celui-ci. J'avais presque fini !

Reste Astérion.

- Pourquoi tant de cruauté ?! demande-t-il.

- Parce qu'à cause de vos déboires contre les chevaliers d'Or, les chevaliers d'Argent, dont nous faisons partie, sont devenus la risée du Sanctuaire !

Elles attachent Astérion à son lit avec les chaînes d'Albior pour l'empêcher de s'enfuir.

- Toi, tu vas rester ici et te torturer tout seul en lisant dans les pensées de tes collègues tourmentés !


Et pendant ce temps, au pied du Sanctuaire, un docteur vient d'arriver.

- Soigneur ! rectifie celui-ci.

Encore lui ! Le Soigneur Cristal. Les multiples appels de Saori aux vétérinaires et aux docteurs ont fini par payer.

Sur les lieux se trouve Jabu avec une flèche d'or en plein coeur. Et Aioros dans le même état, avec son armure à côté de lui. Cristal est confus.

- Je croyais qu'il n'y avait qu'un blessé... Je soigne lequel en premier ?

- Moi ! répondent simultanément Jabu et Aioros.

- Bon, dans ce cas...

Cristal s'approche de Jabu qui sourit.

- Pourquoi lui d'abord ?! proteste Aioros.

Le soigneur donne un coup de pied dans le ventre de la Licorne.

- Aaaaïïïïeuh !

- Mauviette ! se moque Aioros.

Cristal fait demi-tour et se dirige maintenant vers le Sagittaire.

- Hé ! se plaint Jabu. Vous m'avez pas du tout soigné avec votre coup de pied !

Le soigneur frappe maintenant Aioros, aussi fort que sur Jabu.

- Aïe !

- Mauviette toi-même ! crie Jabu.

- J'ai crié moi fort que toi !

- Tout à fait ! approuve Cristal.

Aioros montre la langue à Jabu qui lui lance des éclairs du regard.

- Celui qui a crié le plus fort est donc le plus mal en point, raisonne le soigneur. Donc, c'est celui que je dois soigner en premier !

Réalisant la situation, Aioros se tord de douleur.

- AÏE ! J'AI MAL ! JE SOUFFRE LE MARTYRE !

- Arrête de faire semblant.

- Je fais pas semblant ! Je ressens la douleur à retardement !

Cristal n'en croit rien et retourne près de Jabu. La Licorne montre à son tour la langue à son rival. Le soigneur fouille sa trousse de secours.

- Sapristi !

- Un problème ? s'angoisse Jabu.

- Oh, ne vous inquiétez pas, j'ai le principal. J'ai juste oublié l'anesthésique !

Le visage de Jabu devient livide.

- Je souffre pas autant qu'Aioros, vous savez !

Cristal fait la sourde oreille.

- Si j'ai crié aussi fort, c'est pour que vous vous occupiez de moi en priorité, j'ai triché !

Cristal sort ses instruments. Jabu panique de plus en plus.

- En fait, j'ai pas mal du tout !

- Arrêtez de paniquer ! Vous êtes chevalier, oui ou non ? Un peu de fierté !

- J'aimerais bien vous y voir, à ma place !

Jabu a les larmes aux yeux. Aioros ricane. Jabu retrouve instantanément son esprit combatif.

- Te marre pas, toi ! Après, c'est ton tour !

Le sourire d'Aioros s'efface. Jabu triomphe.

- L'horloge ! pâlit Airoros. L'horloge zodiacale s'est remise en marche ! Le sang du Vieux-Maître ne fait plus effet !


Et maintenant, rendons-nous en direct devant la onzième maison du Zodiaque ! Les chevaliers d'Or viennent d'arriver à proximité. Un chevalier de Bronze les observe, debout devant sa demeure.

- Ça fait le troisième de suite qui nous attend devant chez lui, remarque Masque-de-Mort. Mais s'il croit nous impressionner, il se trompe !

En fait, le gardien de la nouvelle maison semble plus angoissé qu'autre chose. Lorsque les chevaliers d'Or ne sont plus qu'à quelques pas de lui, Seiya tente de leur faire entendre raison :

- Il est trop tard les gars, il vous reste à peine plus d'une heure, vous n'arriverez jamais jusqu'au Grand Pope ! Rebroussez chemin. Rentrez chez vous.


Dans le prochain épisode...

Tremblez, chevaliers d'Or ! Vous êtes cette fois confrontés au héros de "Saint Seiya" en personne !

- Tu peux me frapper mille fois, dix fois, même cent fois, je me relèverai toujours !

Comme tous les Sagittaires, il a plusieurs cordes à son arc !

- Je rêve ou sa cosmo-énergie s'intensifie à chaque fois que je le frappe ?!

Nos héros dorés sont de plus en plus désemparés !

- Grâce à la poussière d'étoiles et le sang que le Grand Pope m'a donnés, je peux réparer mon armure à volonté !

Seiya dispose d'une multitudes d'atouts, la bataille du Sanctuaire va prendre fin sur sa victoire ! Il va entrer dans la légende comme celui qui aura vaincu tous les chevaliers d'Or !

- Et toi, t'es-tu déjà senti ragaillardi après une légende de papy ? vous enchante Shiryu.