Donnez à un homme un peu de pouvoir et il finira par en abuser.

C'était probablement la raison pour laquelle les précédents détenteurs de l'Originel avaient accepté la volonté du premier roi Fritz d'asseoir la domination d'Eldia sur le monde entier et en particulier sur les Mahrs.

Karl Fritz entendit comme les autres cet appel mais il n'avait aucune envie de plus de pouvoir.

Sa volonté de mettre fin au règne des titans primait sur d'aussi basses considérations que l'impérialisme dont Eldia avait toujours fait preuve.

Il pouvait chercher à rendre les Eldiens incapables de se transformer en monstre. Si son ancêtre avait pu changer les Eldiens pour les rendre immunisés à une pandémie alors il pouvait sûrement faire de même.

L'originel ne détenait-il pas le pouvoir suprême ?

Il pouvait même essayer de mettre fin non seulement aux titans primaires mais aussi aux titans primordiaux.

Mais quel chaos résulterait de la fin brusque du pouvoir des titans ?

Karl Fritz pouvait être assassiné par vengeance et les Mahrs triompheraient.

Malgré l'empathie qu'il pouvait avoir pour les Mahrs, Karl Fritz sentit un sentiment de répulsion à l'idée de leur laisser la victoire finale sur leur vieil ennemi. Ce sentiment était sûrement la manifestation de l'antique volonté du premier roi Fritz.

Au final, il y avait trois choses que Karl Fritz voulait : la fin des titans, sa propre tranquillité assurée jusqu'à la fin de ses jours et savoir que Mahr ne triomphera pas.

Il y avait longuement réfléchi au cours des mois précédents son couronnement et il avait eu un temps qui semblait infini dans l'axe.

Curieusement, ce fut la découverte de l'île au sud du continent qui lui permit d'ordonner ses pensées.

Cette île avait été habitée à une époque mais le sort de sa population était un mystères.

L'exploration de l'île ne laissait que des théories. La plus crédible était qu'une épidémie avait ravagé la population et que ceux qui restaient vivants ne purent survivre.

L'île comptait d'ailleurs des ressources naturelles d'un grand intérêt des forets, des animaux, des minerais, un gaz inconnu par les scientifiques.

Franz Grebsen, qui avait déjà fait le tour de l'île, spéculait sur l'usage qui pouvait en être fait.

C'est sur cette île que Karl Fritz décida de créer son propre paradis.

Le reste de l'empire n'y accorderait de l'importance que s'il annonçait qu'il y bâtirait la nouvelle capitale. Il voyait déjà trois murs en hommage aux filles d'Ymir entourant un vaste territoire.

En utilisant le pouvoir du durcissement, il pouvait trouver suffisamment d'Eldiens pour les élever.

L'annonce devant être publique, il suffisait de prétendre qu'il utiliserait des criminels condamnés, des vieillards ou des personnes rendus infirmes à cause d'un accident.

Sa vie paisible était assurée mais le reste de son peuple était condamné.

Karl Fritz allait livrer les autres primordiaux et son propre peuple à la vengeance et à la soif de pouvoirs des Mahrs. Il lui fallait quelqu'un de confiance pour s'assurer de la bonne marche de son plan.

Les Mahrs ne manqueraient pas d'utiliser le pouvoir des titans à leur propre avantage, comme ils l'auraient fait si Ymir avait été de leur peuple.

Fatalement, il y aurait un moment où ils tenteraient de prendre l'Originel. Ils penseraient sûrement être capables de le contrôler en menaçant ses proches mais seul un Eldien de sang royal descendant de Wilhelm Fritz, le premier titan Originel, pouvait se servir de son pouvoir.

Au cours de son temps dans l'axe, Karl Fritz pensait avoir trouver le moyen de s'entraver lui-même pour n'avoir d'autre ambition que de de maintenir son paradis personnel sans sentir le besoin de défendre son peuple et aucun de ses descendants ne pouvait s'affranchir de sa volonté de détruire la menace des titans.

Il n'était pas certain de savoir si un Eldien de sang royal n'étant pas de sa descendance serait capable d'agir à sa guise mais pour éviter ce risque, il suffisait d'empêcher toute possibilité à ses cousins ou sa fratrie de pouvoir obtenir son titan un jour.

Si les Mahrs parvenaient à tenir sous leur contrôle un de ses descendants, alors il serait incapable d'aider leurs ambitions. Il ne ferait que s'offrir comme cible de leur colère.

Mais les Mahrs, s'ils sont bien guidés, préféreront utiliser les Eldiens pour leur soif de conquête que de risquer la vie des leurs. À leurs yeux, ce sera une douce revanche d'utiliser les Eldiens comme armes. Mais sans l'Originel, ils ne pourront se servir des titans que de façon primaire.

Par le passé, l'Originel a pu tendre des embuscades ou les faire passer par la mer alors que les Mahrs ne pourront que les lâcher sur leurs ennemis et les Huit primordiaux à leur service n'auront qu'une efficacité limitée. Les Mahrs eux-mêmes auront tellement peur d'une révolte de leur part qu'ils se méfieront d'eux. Ils seront toujours contrôlés et surveillés.

L'empire mahr sera fort mais jamais autant que l'empire eldien.

Quand les autres peuples s'uniront et parviendront à surmonter les titans utilisés par les Mahrs alors la puissance de ces derniers s'effondrera car ils seront incapables de maintenir par eux-même l'empire qu'ils auront bâti par le sang des Eldiens.

Les Eldiens seront massacrés mais le triomphe des Mahrs ne sera que de courte durée et le monde ne connaîtra plus la peur des titans.

Les Eldiens ne descandants pas d'Ymir allaient également souffrir de la situation mais cela gênait moins Karl Fritz. Ils s'appelaient entre eux les vrais Eldiens ou Eldiens au sang pur pour bien souligner qu'ils ne descendaient pas d'une esclave. Ils profitaient de la richesse des Eldiens pour lesquels ils manifestaient le plus profond mépris. Suivant la philosophie du premier roi Fritz, ils voyaient les descendants d'Ymir comme des outils pour leur gloire et leur richesse. Il était temps de les faire tomber de leur piedestal.

Après avoir retrouvé ses esprits, il observa attentivement chacun des Huit primordiaux. Il en fallait un qui puisse être assez imposant pour que les Mahrs l'écoute mais qui ne soit pas trop puissant pour éviter qu'ils ne le considèrent comme une menace. Le Colossal, le Cuirassé et le Mâchoire n'était pas une option pour cette raison et le Charrette était exclu à cause de son potentiel militaire à peu près inexistant. On était plus à une époque où le Charrette pouvait défoncer une porte fortifiée.

Le Féminin pouvait être un choix intéressant mais il allait devoir maintenir sa primauté au sein de l'empire mahr et une femme ne serait peut-être pas prise au sérieux.

L'Assaillant avait des qualités indéniables mais il avait tendance à n'en faire qu'à sa tête et il n'était pas certain qu'il soit possible de compter sur lui, surtout pour une mission qui pourra durer plusieurs dizaines d'années, voir des siècles.

Il restait le Marteau d'arme. Il avait assez de force pour être pris au sérieux et sa mobilité limitée permettrait de ne pas être considéré comme menaçant. De plus, la position de Teyber sortait du lot. Sa famille n'était eldienne que depuis la précédente génération. Il était donc bien placé pour connaître le point de vue des Mahrs.

Des bannières étaient dressées sur les murs. Elles arboraient tune étoile dorée à neuf branches dont la plus grande était pointée vers le haut. Elles étaient le symbole de la puissance de l'actuelle puissance de l'empire eldien.

Quand Karl Fritz se releva, les Huit mirent un genou à terre.

‒ L'originel est mort. Vive l'Originel ! Gloire à Eldia !

‒ Une nouvelle ère commence ! Il est temps de marquer la suprématie eldienne pour faire trembler le monde !

Plusieurs des primordiaux hochèrent la tête d'un air entendu.

Il n'était pas rare qu'un nouveau règne commence par une démonstration de force.

Le prédécesseur de Karl Fritz avait commencé le sien en envoyant plusieurs dizaines de titans primaires dans plusieurs royaumes et les laisser agir librement jusqu'à ce que les rois viennent le supplier de laisser leur peuple vivre. Là seulement, l'Originel avait arrêté les titans et les avait fait revenir mais il les avait laissé près des frontières comme un terrible avertissement.

Mais, en général, l'Originel faisait preuve de plus de modération. Après tout, des titans lâchés librement pouvaient tout aussi bien s'en prendre à des Eldiens.

Le Colossal était celui qui était le plus utilisé à cette occasion. Il provoquait une explosion devant la capitale ou une ville importante d'un quelconque pays et le laissait dans la terreur.

Il pouvait être plus créatif. Il pouvait faire désigner certains bâtiments emblématiques au cœur même d'une capitale comme des cibles et envoyer le Mâchoire les détruire en causant quelques dommages collatéraux au passage.

Le Charrette avait déjà été aménagé comme bélier pour qu'il défonce les portes fortifiées. Des titans primaires avaient ensuite défilé dans la ville.

Dans la plupart des cas, le nombre de victimes était limité.

Ces actes n'étaient même pas considérés comme des guerres.

Il s'agissait simplement d'humilier les autres peuples. L'empire eldien n'en tirait en général aucun bénéfice, ou en tout cas, il n'en demandait aucun. Il arrivait fréquemment qu'un tribut soit offert pour amadouer l'Originel mais il se moquait d'en avoir. Après chaque démonstration, les autres pays étaient laissés avec des morts à enterrer et des reconstructions à faire dans le pire des cas.

Ils redoutaient l'échéance mais ne pouvaient rien y faire.

Envoyer un important tribut juste avant l'échéance ne garantissait pas de ne rien subir.

Parfois ces démonstrations avaient lieu dans les pays limitrophes de l'empire et parfois dans les pays les plus éloignés.

Tout dépendait de la fantaisie de l'Originel.

Heureusement, les démonstrations pouvaient être moins traumatisantes pour les autres peuples.

Un des Originels s'était contenté de faire se mettre à genou devant lui tous les titans primaires qui étaient gardés en réserve.

Un autre avait utilisé les titans primaires pour creuser des canaux qui formèrent un veste réseau pour irriguer les cultures et le commerce.

Une autre fois, les titans ont permit l'érection de barrages imposants. C'était la première fois que le pouvoir du durcissement était utilisé à grande échelle sur des titans primaires. Mais la maintenance du barrage avait été mal anticipé jusqu'à provoquer son effondrement. Les titans libérés étaient revenus à leur instinct et avaient ajouté au chaos de l'inondation. À cause des difficultés de communications, l'Originel avait été prévenu trop tardivement pour les arrêter mais le titan Féminin qui habitait la région avait évité le pire. En utilisant son cri, elle avait attirer vers elle les titans. Elle dut courir pour éviter d'être submergée par le nombre et s'arrêter régulièrement pour les rappeler. Ce fut la nuit qu'elle pu trouver du repos mais elle avait été trop fatiguée par la course pour éliminer elle-même la menace. Cependant, la nouvelle de la tragédie avait atteint le Mâchoire et l'Assaillant et ensemble avaient géré le problème.

C'était exceptionnel. En général, les grands travaux organisés au début d'un règne avaient des conséquences moins dramatiques.

Les Huit attendaient donc que leur soit annoncé le projet de Karl Fritz.

‒ Je vais bâtir le nouveau cœur d'Eldia ! Vous avez sans doute entendu parler de cette île découverte il y a peu. Ce sera mon joyau, un véritable paradis. Je partirai y vivre et mes descendants et successeurs y demeureront. Jusqu'ici, mes ancêtres ont vécu dans des palais somptueux mais qui suivent le même modèle que les rois des pays mineurs. Ce n'est pas digne de l'Originel, dépositaire du pouvoir d'Ymir. Cette île deviendra une cité digne du peuple d'Ymir. Le monde entier connaîtra et craindra le pouvoir qui vivra sur cette île.

Après avoir parlé, il fit un geste pour inviter les Huit à parler.

‒ Mais, il n'y a rien sur cette île, dit Helmut Prumel. Elle est éloignée de tout.

‒ Précisément ! Le roi pourra s'y établir au-dessus des querelles qui éclatent parfois entre les grandes familles. Ces terres vierges seront le cadre de la plus grande manifestation du pouvoir d'Ymir. Je ferai trois murs autour de ma capitale et je leur donnerai le nom des trois filles de la grande ancêtre. Imaginez des centaines de milliers de titans d'une taille équivalente à celle du Colossal alignés témoignagnant de notre pouvoir. Et aux quatre points cardinaux de chacun des murs, je mettrai un avant poste.

‒ Et qu'en est-il de nous ? Devons-nous suivre notre roi ? Si tous les titans primordiaux quittent leur empire, que deviendra-t-il ? demanda Hilda Kroll.

‒ Restez à me représenter au sein de l'empire et devant les autres peuples. Vos successeurs n'auront pas à se déplacer pour assister à ma succession dans treize ans. Avant mon départ, je souhaite avoir un entretien avec chacun d'entre vous.

Un souhait du roi était un ordre absolu. Tous s'inclinèrent devant la volonté de l'Originel.

Karl Fritz les vit chacun à son tour. Il leur parlait avec chaleur comme s'il partait pour un long voyage dont il n'était pas sûr de pouvoir venir et qu'il tenait à ce que son souvenir reste.

Il gronda le Mâchoire en lui reprochant d'être trop agité.

Il demanda au Bestial de faire en sorte de dissiper les rumeurs à son sujet.

Il déclara à l'Assaillant qu'il ne se montrait pas digne du noble héritage des Eldiens du passé et qu'aucun ne se serait amusé à dilapider de l'or.

Il fit preuve de sollicitude pour le Colossal qui ne parvenait pas à dissiper la peur.

Il interrogea le Charrette sur ses prochaines explorations.

Il demanda au Féminin ses projets pour l'avenir.

Il présenta ses condoléance au Cuirassé qui venait de perdre sa sœur dans un accident.

Et enfin, il vit le Marteau d'arme.

Il avait répondit aux questions de chacun et assuré que sa volonté était inébranlable.

‒ J'ai un grand projet, annonça-t-il.

‒ Vous commencez une nouvelle page de l'histoire de l'empire, assura Klaus Teyber.

‒ Mon installation sur cette île n'est qu'une partie de mon projet.

Son interlocuteur leva ses sourcils avec étonnement mais sans lui demander de s'expliquer.

‒ Je vais changer le monde pour toujours mais j'ai besoin de quelqu'un pour m'aider.

Le regard qu'il posait sur Teyber ne laissait aucun doute quand à ses intentions.

‒ Mon roi…

‒ Je ne te demande pas ton obéissance mais ton aide libre ! Je vais faire en sorte que l'humanité soit affranchie de la peur des titans. Veux-tu m'aider à cette grande œuvre ?

Surpris et confus, Teyber ne sut quoi répondre. Le roi posa sa main sur son épaule et garda ses yeux fixés sur lui.

‒ Toute l'humanité vit dans la peur des titans. Notre glorieux et puissant empire s'est construit en dévorant des peuples. Les titans sont une plaie pour l'humanité. Nous sommes une plaie pour l'humanité. J'ai vu tant de souffrance causées par l'avidité des Eldiens que j'en viens à regretter d'être né si c'est pour porter ce fardeau.

‒ Mais que comptez-vous faire ? Nous avons reçu ce pouvoir en héritage d'Ymir. Nous ne pouvons le refuser. À moins que vous n'ayez trouver le moyen de faire des Eldiens des humains, hé bien, normaux, ordinaires.

‒ J'ignore si cela est possible. Ymir ne m'a rien répondu. Mais si c'était le cas, les Eldiens profiteraient encore de son odieux héritage !

Et il risquait aussi d'être assassiné et il ne voulait pas être une cible.

‒ Mais j'ai trouvé le moyen de laisser le règne des titans dans le passé. Après mon départ, des Mahrs agiront pour s'emparer du pouvoir des titans et tu les aideras. Je compte sur toi pour piéger les autres et tu donneras leurs titans à des Eldiens qui ne pourront se soustraire à la domination des Mahrs. Il te faudra chercher une figure de proue qui réveillera les Mahrs. Mais il ne faudra pas de pitié pour les Eldiens. Sinon, il pourrait arriver qu'un titan primordial agisse dans son propre intérêt. Je laisse mon peuple à la vengeance des Mahrs et je leur livre les Huit. Toi, tu feras mine de travailler avec eux pour arriver à une position essentielle au sein du nouvel empire mahr. Tu prétendras que j'ai renoncé à la lutte mais que je garde ma puissance et qu'en cas d'attaque, je libérerai les nombreux titans qui formeront les murs de mon paradis et qu'ils déferleront sur le monde.

Teyber frissonna en imaginant un grand groupe de titans ravager la terre.

‒ Cette menace gardera les autres peuples à l'écart et justifiera la politique des Mahrs. Ils garderont les Eldiens sous leur contrôle et ils les utiliseront pour leurs propres conquêtes. Cela durera jusqu'au jour où la puissance des titans obsolète. Alors, leur convoitise aura besoin de l'Originel. Ils ne pourront pas s'en servir et ils en seront réduits à exterminer les Eldiens restants. Sans Eldiens, il n'y aura plus de titan et l'humanité finira par nous oublier.

Il fit une pause et observa le visage livide de Teyber.

‒ Ton rôle et celui de tes successeurs sera de les guider dans l'ombre. Tu leur apprendras comment ils pourront exploiter les titans. Tu leur diras comment enfermer les Eldiens dans la prison de la culpabilité. Jour après jour, les crimes de nos ancêtres leur seront répétés à tel point qu'ils auront honte de leur nature et ne songeront pas à se révolter. Au contraire, ils seront volontaires pour servir les Mahrs pour racheter les fautes de leurs ancêtres et prouver qu'eux sont de bons Eldiens. Mais tu devras rester officiellement indépendant des autorités mahrs. Comme ça, tu pourras être bien vus des autres peuples comme celui qui a contribuer à faire chuter l'empire eldien. Tu pourras ainsi t'assurer du sort des Eldiens partout dans le monde.

‒ Mais et vous ?

Alors, le roi eut un sourire.

‒ En échange de cette nouvelle ère que j'offre au monde, je demande juste à pouvoir vivre paisiblement les années qu'ils me reste. J'effacerai la mémoire de ceux qui seront avec moi et je leur ferai croire que le reste du monde a été dévoré par les titans. Ils ne seront pas une menace. Pour que mon rêve ne s'effondre pas à ma mort, je vais mettre en place un pacte de non-agression. Ni moi ni mes successeurs ne pourrons utiliser l'Originel pour autre chose que maintenir mon paradis comme je le fonderai. Et si le monde vient chercher sa vengeance pour les siècles de terreur alors l'Originel laissera faire. Je suis prêt à payer ce prix pour libérer le monde de ce que nous sommes. Mais cela restera secret. Le monde doit croire que la menace est encore bien réelle.

‒ Pourquoi ?

‒ Parce qu'ainsi la peur des titans sera oubliée de l'humanité.

‒ Non, je veux dire, pourquoi moi ? Pourquoi demander mon aide ?

‒ J'ai besoin que quelqu'un de confiance guide les Mahrs et c'est toi que j'ai choisis à cause de ta famille. C'est par ta mère que tu descend d'Ymir. Toute ta famille du coté de ton père connaît la peur des titans. Tu es donc bien placé pour comprendre la beauté de mon œuvre.

Ils parlèrent longuement et Teyber se laissa convaincre. Il avait d'ailleurs une revanche personnelle à prendre contre les grandes familles eldiennes qui l'avait traité comme un parvenu.

‒ Pour commencer, le plus important sera de détruire tous les autres membres de la famille royale pour être certain que personne ne puisse prendre l'Originel et l'utiliser à sa guise. Parmi ceux qui viendront avec moi, seuls mes enfants vivront. Tu devras te charger de ceux qui resteront sur le continent.

Ils se serrèrent la main pour marquer la fin de leur entretien et pour sceller leur pacte.

Dans les rue, Alexander Richter marchait d'un bon pas.

Il avait mit des vêtements simples dissimulés sous une cape qui retombait sur son visage.

Il entra dans une maison et salua brièvement les serviteurs qui la maintenait en état.

Il sortit une clé qui ouvrit la porte de la cave.

À l'intérieur, il y avait des fusils, de la poudre, des haches, des piques et de l'argent en quantité.

Il vérifia l'état des armes et de la poudre.

Fatigué, il s'assit et poussa un soupir.

Il sortit une bouteille de vin et se servit un verre.

‒ L'heure est venue, finalement !

Il leva son verra pour saluer l'homme aux cheveux longs qui se trouvait devant lui et qui hochait la tête.