TW : viol, tentative de suicide
Oznela, merci pour ta review ^^ Contente que Rosier te plaise ! C'est un des persos que j'ai préféré développer ^^
Ce matin-là, Drago s'était préparé un cadeau.
Cela faisait une semaine que Potter était apparu à Azkaban, et Drago pouvait célébrer l'évènement. La présence du Survivant était une épreuve et un déplaisir permanents, mais on ne pouvait contester que les conditions de vie de Drago s'étaient améliorées : Il commençait vraiment à se sentir chez lui dans sa petite cellule solitaire.
Oh, bien sûr, il avait en permanence l'impression que la liste de ses ennemis s'allongeait, que la folie le gagnait, et de manière générale, que son espérance de vie avait baissé de façon drastique. On ne pouvait jamais tout avoir, et il ne fallait jamais en souhaiter davantage.
Mais la veille, il avait eu l'occasion de s'offrir un présent, s'était auto-convaincu qu'il en avait le droit, et avait accepté. Aujourd'hui, il se remerciait chaleureusement pour cette délicate attention.
Sur la table basse, un petit pot de verre contenait un liquide rose clair délicat. Ce n'était que de l'eau qui avait été mélangée aux dernières traces de confiture, dans le bocal, mais ça ressemblait à un cocktail divin.
Quand le sortilège blanc éclaira sa porte, Drago leva le bocal pour admirer les rayons de lumière jouer dans l'eau colorée. Il laissa le sortilège s'éteindre et le charme disparaître avant de vider son bocal d'une gorgée. Ça avait le goût des glaces à l'eau de son enfance.
En se léchant les lèvres, et en dissimulant le bocal dans la poche de sa robe, Drago se dit que la journée commençait bien, et qu'il ne laisserait rien ni personne la lui gâcher.
Quand il pénétra les cuisines, il réalisa s'être extraordinairement fourvoyé.
Macnair était assis sur son chariot d'entretien, et était occupé à consulter son bloc-notes de travail. Tout le corps de Drago le poussait à faire demi-tour et à s'enfuir. Il se força pourtant à le rejoindre.
Macnair semblait absorbé par sa lecture. Il ne leva pas le visage quand Drago s'approcha, mais prit la parole :
« Ton père est mécontent, Drago. Tu n'as pas répondu à son message d'hier. »
Drago tenta d'expliquer calmement qu'il n'avait accès aux cuisines que le matin, qu'il avait reçu le message juste avant d'être contraint de regagner sa cellule, et qu'il n'aurait pas pu faire autrement… Macnair lui coupa la parole
« Je ne suis pas là pour écouter tes explications. Je suis là pour t'informer, toi, de son mécontentement à lui. » Enfin, il leva son œil unique. L'autre avait disparu quand un élève de Poudlard lui avait enfoncé sa baguette dans l'orbite. L'homme était peu expressif de base. L'accident avait achevé de figer son visage.
Drago se força à s'approcher encore afin de pouvoir communiquer avec l'ancien bourreau sans être entendu des autres prisonniers – Ackerley était de retour et traînait un peu trop près d'eux pour que ce fût un hasard.
« Tu dois informer mon père que Sparvus va être licencié. C'est Johnson qui va prendre la tête du corridor 3.
– Lucius ne va pas apprécier… » Macnair se replongea dans l'étude du bloc-notes.
« Ce n'est que temporaire, un autre Brigadier doit être nommé par le directeur. Mais si Johnson fait du bon travail, il sera surement en tête des listes.
– C'est noté. »
Était-il possible que Macnair ne soit venu que pour un simple avertissement ? Drago tenta de l'informer de son départ :
« Je dois…
– Tu as accès à tout un tas de produits intéressants, le coupa Macnair en parcourant la liste du doigt.
– Je comptais vous en faire parvenir aujourd'hui », plaida Drago en sortant le minuscule bocal de sa poche, espérant ainsi prouver ses bonnes intentions.
Macnair considéra longtemps la pièce à conviction.
« Bien, conclut-il finalement. Ce n'est pas à moi de juger si tu dis la vérité. Je ne suis pas là pour ça. » Et il se leva.
Il était évidemment interdit d'espérer, mais Drago ne put s'empêcher de tenter :
« Je t'assure que j'ai compris le message. Est-ce que je peux… » Il laissa mourir sa question. L'expression de Macnair n'avait pas bougé d'un iota, mais Drago avait appris à déchiffrer certains gestes, certaines attitudes. Macnair avait reniflé en faisant craquer sa nuque.
« Non, confirma-t-il en se levant et en posant le bloc-notes sur le chariot. J'ai eu des instructions. De combien de temps dispose-t-on ? »
Drago avala sa salive, et désigna la rangée de chariots magiques pour le moment immobiles. « Je dois être parti avec le dernier chariot. Peut-être cinq… Six minutes ? »
Macnair hocha la tête.
« Ça suffira. »
Un puissant uppercut dans l'estomac plia Drago en deux. Macnair était si puissant que le coup lui avait immédiatement coupé la respiration, et avait bloqué le cri dans la gorge. Macnair saisit le bras que Drago avait commencé à porter à son ventre et le tordit violemment en arrière. Un craquement se fit entendre quand l'épaule se disloqua. Encore une fois, la douleur était telle qu'elle paralysa Drago, l'empêchant d'émettre le moindre bruit, et le faisant tomber à genoux.
Macnair rejeta le bras inerte et commença à soulever les bords de sa robe. Drago eut trois secondes pour prendre sa respiration avant qu'on ne s'enfonce brutalement dans sa gorge. Une main lui maintint fermement le crâne en place, et l'autre frappa brutalement dans sa mâchoire inférieure qui se déboîta également. Alors Macnair entama ses va-et-vient féroces avec un sexe encore à demi-mou.
C'était comme ça avec lui : Autant Rockwood était un sadique qui prenait plaisir à faire souffrir, autant Macnair ne faisait que son travail, mais était effroyablement efficace dans celui-ci. Il ne semblait jamais particulièrement satisfait de torturer Drago, mais il s'acquittait de sa tâche sans plus d'émotion que si on lui avait demandé d'égorger un poulet.
Son épaule disloquée lui envoya un signal de détresse. Drago ouvrit les yeux et s'aperçut qu'Ackerley s'était approché, lui avait saisit le bras, et enroulait désormais les doigts engourdis autours de son sexe en érection. Drago dévia son regard vers Macnair, mais celui-ci ne semblait pas gêné d'être assisté dans sa mission.
Drago ferma les yeux.
Des doigts cruels tirèrent ses paupières en arrière.
Drago conserva les yeux ouverts.
Au bout d'un moment, Macnair tourna la tête, et ses lèvres articulèrent un décompte. Drago sut que les chariots magiques avaient commencé leur défilé.
Macnair pinça le nez de Drago sans lui accorder et regard et sans modifier la cadence de ses coups.
Drago commença à manquer d'air, puis cru franchement se noyer quand le bourreau lui inonda la gorge de sperme. Il vomit alors qu'il avait encore le sexe en bouche, s'étouffa, et vomit encore quand Macnair se retira.
Macnair se baissa, saisit Drago sous l'aisselle de son épaule blessée, et le remit sur pied. Drago poussa enfin un faible cri de douleur, déformé par l'angle que formait sa mâchoire pendante. A travers les larmes, il vit que les portes étaient ouvertes, et qu'il restait cinq chariots à quitter les lieux.
Il entendit la voix d'Ackerley maugréer : « Attends, j'ai pas fini, je…
– Non », trancha Macnair d'un ton calme. Il s'empara du bras amorphe de Drago pour le dégager de l'étreinte d'Ackerley, saisit l'épaule, tâta l'os, et tira dessus d'un coup sec pour remettre le membre en place.
Drago faillit de nouveau tomber à genoux, mais Macnair le soutint fermement. Il lui empoigna alors la mâchoire, qu'il examina sous tous les angles. Il restait trois chariots.
« Malfoy a dit que… commença à négocier Ackerley.
– Que tu auras ta récompense après avoir prouvé ton utilité », acheva Macnair en replaçant la mâchoire d'un geste rapide et maîtrisé, qui envoya tout de même une vague de douleur jusque dans les orteils de Drago.
Deux chariots.
Macnair posa les mains tremblantes de Drago sur les poignées du chariot de ménage, et dirigea celui-ci vers la sortie. Drago s'accrocha désespérément à l'engin, sentant que ses jambes flageolantes n'avaient pas la force de supporter son poids.
Il se retrouva dans le couloir précisément en même temps que l'ultime chariot ensorcelé. Il se retourna en chancelant, et vit Macnair dans l'encadrement de la porte qui surveillait son départ. A ses côtés, Ackerley fixait méchamment Drago des yeux. Loin derrière eux, au fond de la cuisine, Rosier lui souriait en lui adressant un clin d'œil.
Les portes se fermèrent.
Drago tremblait de la tête aux pieds. Ses yeux pleuraient. Le devant de sa robe était couvert de vomi.
Il força ses pieds à avancer, et, en se soutenant à son chariot, parvint à atteindre le monte-charge avant que les portes de celui-ci ne se ferment. Il s'adossa à la paroi, farfouilla dans son matériel et trouva un torchon avec lequel il s'essuya nerveusement, puis qu'il jeta dans son bac de linge sale. Il enfila son tablier, mais ses mains tremblaient tellement, et son épaule le faisait tellement souffrir qu'il ne parvint pas à le nouer.
Il ne parvenait pas à se calmer.
Il souleva rageusement la cloche d'argent du plateau qu'il savait être affecté au Directeur et s'empara du couteau à dents de scie destiné à trancher la baguette. Il dressa l'arme jusqu'à sa gorge et compta.
Un, s'il arrivait jusqu'à dix sans parvenir à se calmer, autant en finir immédiatement. Deux, le suicide était une solution à n'utiliser qu'en cas d'extrémité, mais c'était une solution. Trois, lui seul était en mesure de déterminer ce qu'il était capable de supporter. Quatre, il pouvait tout supporter. Cinq, il pouvait tout supporter. Six, chaque minute écoulée n'aurait plus jamais à être vécue. Sept, il pouvait absolument tout supporter. Il en avait la force. Huit… Neuf… Dix.
Drago reposa doucement le couteau. Son cœur battait encore la chamade, mais son souffle s'était apaisé. Des vagues de tremblements nerveux parcouraient encore ses mains, mais elles s'espaçaient.
Il fallait trouver une justification pour la meurtrissure qui ne tarderait pas apparaître, de son épaule à sa joue, et qui l'empêchait déjà d'utiliser son cou. Il lui fallait faire disparaître l'odeur de sperme de son haleine. Il fallait voler quelque chose, n'importe quoi, à envoyer à son père.
Sur le chariot découvert, le café était parcouru de petites vaguelettes dues aux vibrations de l'ascenseur. Drago s'empara du mug brulant, et en but une gorgée en grimaçant. Il se fit un gargarisme de la seconde. Il renversa le reste de la tasse sur sa robe et son tablier. Quand les portes du monte-charge s'ouvrirent, arrivé à l'étage du Directeur et des deux Majors, Drago jeta violemment la tasse par terre, et vit celle-ci se briser en mille morceaux.
Trois chariots ensorcelés se mirent en mouvement pour rejoindre leurs postes. En roulant sur les éclats de porcelaine, celui du Directeur vacilla. Drago l'attrapa, accompagna le mouvement, et s'affala par terre dans un grand vacarme. Son épaule heurta le sol et il hurla.
Quelques secondes plus tard, les portes des trois appartements de fonction s'ouvrirent, et Potter, Runcorn et Mullan débarquèrent.
Runcorn fut le premier à demander des explications, mais il se fit couper la parole par la Surveillante Major qui saisit brutalement Drago par le bras en lui beuglant de se relever. De nouvelles larmes de douleurs perlèrent aux coins des yeux de Drago qui se confondit en excuse et promit de tout nettoyer. Il ôta son tablier qu'il utilisa pour éponger le jus qui avait éclaboussé le sol quand le charriot s'était renversé.
Mullan apostropha Merlin et lui demanda qui lui avait fichu un tel empoté entre les mains. « Tu as un balai ! Tu as des serpillères et des brosses, pauvre idiot ! » Drago s'excusa encore, s'empara de son matériel, se remit au travail.
« Il s'agissait de votre chariot, Monsieur le Directeur, déclara Runcorn en constatant devant quelles portes s'étaient arrêtés les deux autres. Je vous en prie, prenez le mien. Je vais descendre aux cuisines pour me faire préparer un autre plateau.
– Je n'en ferais rien, Major. » Cet éclat de rire dans la voix…
« Messieurs, intervint Mullan. Je vais surveiller notre jeune ami, puis le ramener à sa cellule. Monsieur le Directeur, j'en profiterai pour vous apporter…
– Vous êtes décidément tous les deux bien aimables, déclara Potter en riant. Mais je vous assure que je me passerais sans problème de petit déjeuner aujourd'hui ! Je prendrais une collation légère sur le ferry ! Major Mullan, je vous en prie, ne prenez pas cette peine. J'ai encore besoin de notre jeune ami pour s'occuper de mon linge sale.
– Monsieur le Directeur…
– Malfoy. » Le ton était différent. Aucune amabilité, cette fois-ci. Drago releva les yeux vers Potter. « Prends tes affaires et suis-moi. Tout de suite. » Puis il se détourna et s'en alla vers ses appartements, certain d'être obéi.
Drago rassembla les restes de petit déjeuner et ses affaires, et répéta encore une fois ses excuses à Mullan. « Je vous promets que le couloir sera en parfait état avant à la fin de mon service. Je vous en prie, il ne restera pas une miette, je…
– Rah ! Tais-toi Malfoy, je n'ai pas le temps d'écouter tes jérémiades ! Pas aujourd'hui ! »
Drago salua nerveusement, et rejoignit les appartements du directeur en dirigeant difficilement les deux chariots.
Précision non utile : J'essaye de me baser sur les livres, pas les films. Macnair est donc un grand type musclé avec une moustache noire, et non un gringalet châtain sans menton. Quant au fait que je ne lui ai laissé qu'un œil, c'est en référence au fait que Neville lui ait planté sa baguette dans l'orbite, lors de la bataille du département des Mystères...
J'essaye de parsemer des petits détails, comme ça... Même si ça a peu d'intérêt, je pense que ça m'aide à avoir un univers un peu plus fouillé et intéressant.
