Toujours pas de TW ! \o/
Oznela : Ah, je peux comprendre l'erreur XD j'ai souvent du mal quand il y a beaucoup de OC dans une fic ! Au moins, tu as retenu le son final XD
L'histoire d'amour de Mullan est hyyyper secondaire... J'ai même hésité à la mentionner si tôt, mais je voulais pas que l'on me dise que ça tombait ensuite comme un cheveux sur la soupe XD
Harry n'est pas complètement idiot : il a bien vu que ses papiers étaient déplacés, et il a certainement vu les parchemins, l'encre et la plume dans la cellule de Drago quand il lui a rendu sa petite visite de Noël... Reste à savoir s'il s'en fiche, s'il teste le prisonnier, ou autre...
Diri-Chan : je suppose que tu voulais dire "interagir avec un minimum de respect, pour une fois" XD
yuishifuji : Malheureusement, je crains que le chignon et le tailleur sexy ne restent de l'ordre du fantasme pour notre pauvre Harry... Il devra se contenter d'avoir un secrétaire naturellement sexy sans ornements... ;u;
Les choses continuaient à s'améliorer.
Drago était-il en train de perdre la tête ? Les choses continuaient à s'améliorer, et il avait de moins en moins peur qu'elles ne cessent de le faire. Était-il en train d'espérer ? Non, se rassura-t-il. Il n'était pas en train de faillir au plus important de ses mantras. Il avait simplement cessé de penser à l'avenir, et cela n'allait à l'encontre d'aucune de ses règles.
Il s'assit un instant dans le canapé, et ressortit sa lettre de sa poche. Seuls quelques mots, qu'il avait utilisés si souvent qu'il connaissait leurs différentes transcriptions possibles par cœur, furent compréhensibles pour lui.
Deux Gallions par semaine. Drago n'avait pas besoin de cet argent. En revanche, son père saurait quoi en faire. Son père applaudirait. Avec deux Gallions par semaine, on pouvait économiser et faire rentrer absolument n'importe quoi à Azkaban au bout d'un ou deux mois. Même une baguette magique semblait à portée de main. Drago frissonna de peur à l'idée de ce dont Lucius Malfoy serait capable s'il retrouvait une baguette.
Il fut tiré de ses réflexions par le cri guttural des albatros. Deux nouveaux volatiles l'appelaient sur le balcon. Drago fit un détour par la chambre pour récupérer les friandises GullGrub, et sortit dans l'air froid. Encore une fois, sa robe claqua sur ses jambes, et sa peau se couvrit de chair de poule.
Il sortit une poignée de croquettes qu'il tendit aux oiseaux. Ceux-ci le jaugèrent de leur regard méprisant.
« Il n'est pas là, annonça-t-il finalement. Harry Potter, il n'est pas là. C'est moi qui récupère ses colis. C'est moi qui les ouvre et qui les range. »
L'albatros le plus proche le regarda de son profil gauche, puis de son profil droit. Finalement, il donna un brusque coup d'aile dans la main tendue, et les friandises tombèrent sur le sol. Là, les deux oiseaux les firent disparaître en quelques coups de bec. Drago sourit en les voyant se dandiner maladroitement sur le sol, se marchant sur les pattes et laissant traîner leurs ailes encombrantes.
Il y avait un poème. Un poème étranger. Français, peut-être, ou bien Russe ? En tout cas, dans l'une des langues que son père avait jugé bon qu'il apprenne. Un poème qui parlait de ces volatiles. Ou d'une autre espèce d'oiseau marin. Ça avait peu d'importance, mais la pensée le titillait. Peut-être même un haiku Japonais, à bien y réfléchir.
Leur repas englouti, les deux oiseaux étendirent largement leurs ailes, attendirent une bourrasque, et décollèrent brutalement. Encore une fois, le contraste entre leur attitude en vol et au sol impressionna Drago, qui les admira longtemps avant d'amener leurs paquets à l'intérieur.
Drago reconnut l'écriture de Granger sur les étiquettes, et n'hésita pas une seconde avant de les ouvrir. Il loua la Née-Moldue quand il découvrit l'intérieur du premier colis : il s'agissait d'un petit radio-tourne-disque en bois, à la fois simple et élégant. Il mourrait d'envie d'essayer l'appareil, mais refusa de s'accorder cette récompense tant qu'il n'aurait pas fini ses tâches quotidiennes. Le second colis contenait une petite collection de vinyles variés et une carte de Noël signée de Granger et Weasley le félicitant officiellement pour son nouveau travail. Il déplaça une console devant l'unique prise de courant de la pièce, disposa dessus le tourne-disque de façon à le mettre en valeur, et rangea les disques en dessous.
Il s'occupa ensuite de toutes les tâches qu'il jugeait rébarbatives – Les comptes-rendus à recopier, les commandes de fournitures à passer – afin de garder le meilleur pour la fin. Il vida enfin les cartons en provenance du ministère pour jauger de l'organisation habituelle de Potter, mais n'en devina aucune. Il trouva en revanche quelques artefacts magiques qui venaient contredire le fait que Drago ne découvrirait que des vieux dossiers : Une Main de la Gloire, une idole en pierre qui sentait la Magie Noire à plein nez, une collection de petites runes de protection dans un sac de velours, ou encore, de nombreuses petites bouteilles de parfum, des pâtes de fruits, et des petits biscuits conservés dans ces bocaux scellés. Curieux, Drago en ouvrit deux ou trois, en huma le contenu, et devina à l'odeur d'air marin et de forêt de conifères qu'il s'agissait de philtres d'amour plus ou moins bien préparés. Il rangea le tout dans une étagère vitrine du bureau privé du Directeur.
Vers 14h, la porte s'ouvrit de nouveau brutalement, faisant sursauter Drago. Potter lui apporta un sandwich au pastrami et à la moutarde, et lui demanda comment il s'en sortait. La conversation ne fût pas formelle à proprement parler, mais Potter s'abstint de toute remarque déplacée, et Drago lui en fut reconnaissant. Il lui déposa également un nouveau tas – énorme – de comptes-rendus à recopier, et un agenda enchanté afin que ce qu'il écrive dedans se retrouve automatiquement noté dans un ouvrage jumeau et vice versa. Rapidement, la montre moldue se mit à biper, et Potter quitta les lieux dans la précipitation.
Puisqu'il avait bien avancé, Drago s'accorda une pause agréable dans son emploi du temps en allumant la radio et en déballant l'un des cartons étiquetés « affaires personnelles », dont il n'avait pas eu le temps de s'occuper au matin, et qui le rendaient curieux.
Il découvrit un bric-à-brac étonnant. Un mélange de vieux déchets et d'objets neufs. Des morceaux de bois de balais et de pailles rassemblés dans un bout d'étoffe. Un diplôme d'entrée chez les Aurors. Un bout de miroir cassé. Un paquet entamé de Miamhibou. Un Gallion unique conservé dans un cadre. Une figurine animée de Magyar à pointes qui ronflait. Plusieurs chicaneurs-magazines. Une paire de chaussettes dépareillées…
Drago regretta presque d'avoir ouvert le paquet. Ces objets ne lui apprenaient rien, et il exhalait d'eux une espèce de nostalgie qu'il avait du mal à comprendre. Il les aligna au hasard sur une étagère dans la chambre.
Au fond du carton, il découvrit deux albums photos.
Le premier, épais, brouillon, en cuir brun, présentait une série de clichés relativement anciens. Drago reconnut quelques visages : Lupin et Maugrey, qui avaient tous deux été professeurs de Défense contre les Forces du Mal, et qui paraissaient avoir une 30aine d'années de moins sur les clichés anciens. Dumbledore, Sirius Black, un couple enlacé qui ne pouvaient être que James et Lily Potter. Tant et tant de morts… Des photos encore plus anciennes montraient la jeune Lily exhiber un diplôme, ou James au centre de son équipe de Quidditch, brandissant une coupe en or… Le couple devant une maison. Le couple habillé d'affreux pulls de Noël. Le couple au milieu de leurs amis. Le couple tenant dans ses bras un bébé endormi aux cheveux déjà noirs de jais…
Drago reposa l'album en ayant l'impression d'avoir violé l'intimité de Potter.
Le second paraissait plus récent, avec une couverture rouge et or vive et joyeuse. A l'intérieur, Potter, Granger et Weasley mangeaient des glaces au soleil, posaient devant des monuments anciens, prenaient un repas de fête au milieu d'une immense tablée composée principalement de rouquins. Potter et Hagrid nourrissaient les hippogriffes. Granger et Weasley se mariaient. Une photo rassemblait tous les élèves de Poudlard qui avaient été membres de l'AD, l'Armée de Dumbledore : Les Weasley, Londubat, Bones, Chang, les sœurs Patil… Luna Lovegood.
Drago caressa le visage de Luna Lovegood. Il avait connu la fille. Il avait entendu ses cris lorsque sa tante l'avait torturée. Il avait été lui porter de l'eau et du pain. Il se souvenait de son visage lunaire, aux joues striées de traces de larmes, mais à l'expression poliment surprise quasi-permanente.
Il se rappelait les mots qu'elle avait prononcés : « Tien, je te reconnais, tu es étudiant à Poudlard toi aussi. C'est amusant de se croiser ici. Tu voudras bien leur dire, aux autres, que j'étais en vie la dernière fois que tu m'as vu ? »
Sa façon de sourire. Sa façon de rester tellement polie, tellement digne. Drago s'était promis de la faire s'échapper. Il lui suffisait de créer une diversion, il lui suffisait de faire croire à sa mort avec une potion de sommeil profond, il lui suffisait de laisser tomber au sol un double des clefs, il lui suffisait de plaider sa cause, il lui suffisait…
Drago sentit une boule se former dans sa gorge et ses yeux s'humidifier.
Il avait répondu « Je leur dirais », et il était parti. Il n'avait même pas laissé le verre d'eau. Il s'était enfui. Il n'avait pas supporté la vue de cette gamine avec ses grands yeux pâles et attentifs.
Drago renifla bruyamment.
Un an plus tard, il avait été enfermé à Azkaban. Il s'était souvenu d'elle et de sa force, quand la sienne s'amenuisait inexorablement. Sa façon d'affronter son destin, sans être ni optimiste, ni pessimiste. Simplement elle-même. Il l'avait prise pour modèle et avait lamentablement échoué.
Elle avait fini par réussir à s'enfuir. Sans son aide, évidemment. C'est Potter et sa bande qui l'avaient sauvée. Il ignorait ce qu'elle était devenue ensuite. Si elle avait finalement survécu à ses blessures. Peut-être n'avait-elle jamais existé, peut-être avait-elle toujours été un fantôme…
Il regarda le ciel à travers la baie-vitrée, et prononça son nom : « Luna Lovegood ». Il était évidemment trop tard pour rendre hommage à cette fille. Il était d'ailleurs probable qu'elle n'aurait pas spécialement apprécié le fait que ce soit lui, l'un de ses geôliers, qui le fasse. Drago imagina sa propre oraison funéraire prononcée par Waren ou Runcorn et ricana. Non, Luna Lovegood méritait définitivement mieux que d'avoir son nom prononcé par des lèvres aussi indignes.
Drago s'essuya les yeux et rangea les deux albums dans la bibliothèque du salon, sur l'étagère du bas, chacun exposé sur un petit lutrin.
Il lui restait du travail à accomplir. Et il était impensable qu'il ne s'acquitte pas de sa tâche à la perfection exigée.
Il s'installa dans le bureau personnel du Directeur, prit place dans le confortable fauteuil à roulettes, et recopia soigneusement tous les documents apportés précédemment par Potter. Il utilisa le papier officiel d'Azkaban pour se rédiger un contrat de travail en bonne et due forme. Il hésita à mentionner une période minimale pendant laquelle Potter serait tenu de le maintenir en poste, mais jugea la chose inutile.
Il se surprenait, de plus en plus, à faire confiance à son ancien rival. Peut-être leur relation clairement hiérarchisée empêchait désormais cette vieille compétition entre eux. Il restait le dégoût et le mépris, mais il s'agissait d'émotions auxquelles Drago était si habitué qu'elles étaient désormais ancrées en lui, et que Potter ne lui semblait ni plus ni moins méprisable que le reste de l'humanité.
Le bruit de la porte d'entrée se fit entendre. Drago ne bougea pas, persuadé que Potter saurait ou le trouver.
Ce ne fut pas Potter qui apparut.
C'était Mullan.
Drago pâlit, se leva en sursaut et lâcha sa plume.
« S… Surveillante Major ? salua-t-il, peu sûr de lui.
– On peut savoir ce que tu fiches ici, Malfoy ? » Son ton calme dissimulait mal son énervement.
« Je… C'est Potter. Monsieur le Directeur, il m'a demandé de… » Il exhiba les papiers qui encombraient le bureau comme des preuves « Il m'a proposé un travail. Du secrétariat. Il…
– Silence ! » Mullan le menaça de sa baguette et serra les mâchoires comme un hideux bouledogue. Elle s'approcha, observa les documents qui parsemaient le bureau, prit une feuille au hasard, qu'elle parcourut des yeux… « Silence », répéta-t-elle avec un regard d'avertissement.
Était-il possible que ce crétin orgueilleux de Potter ait oublié de prévenir les Majors de son nouveau travail ?! Drago refusait de le croire aussi stupide et inorganisé, et pourtant… Ça allait bien avec le manque de nourriture et tout le reste !
Mullan détourna sa baguette et invoqua un Patronus Messager à voix basse. Une minuscule sphère lumineuse et argentée apparut et flotta doucement à hauteur de poitrine.
« Monsieur le Directeur, annonça-t-elle. J'ai surpris le jeune Malfoy dans votre bureau personnel. Je ne pense pas qu'il en ait reçu l'autorisation. » Elle effectua un mouvement du poignet, et le Patronus disparut pour transmettre son message.
Elle reporta alors de nouveau son attention sur Drago. Elle posa ses poings sur le bureau, se penchant en avant, et le fixa de ses yeux plissés.
« Tu aurais dû redescendre le chariot d'entretien, l'accusa-t-elle.
– Je suis désolé. Monsieur le Directeur est arrivé juste sur les coups de 10h, et nous avons ensuite discuté des formalités. Je… Je n'y ai pas pensé.
– Ton travail consiste précisément à penser à ce genre de choses, afin que Monsieur Potter puisse garder l'esprit libre pour tout le reste. »
Drago avala nerveusement sa salive, mais commençait à se rassurer. Mullan ne semblait pas agressive. Plutôt agacée. Qu'avait dit Potter, déjà ? « La pauvre est déjà surchargée ». Elle allait se montrer compréhensive. Il suffisait s'attendre la réponse de Potter. Elle n'avait pas été surprise par le fait que Drago travaille, et c'était là aussi un bon point à accorder au Directeur…
« Je tâcherai de faire mieux », promit Drago.
Une sphère beaucoup plus éclatante que celle qu'avait produite Mullan apparut alors. Les nuances d'opale claire ne laissaient aucun doute sur l'identité de celui qui l'avait envoyée. La voix de Potter était à la fois essoufflée et joviale, comme si on l'avait interrompu au milieu d'une partie de Quidditch à laquelle son équipe était en train de gagner.
« Merci de vous en être inquiétée, Major Mullan. J'ai effectivement donné l'autorisation à Malfoy d'utiliser l'intégralité de mes affaires… » Drago sentit son cœur s'alléger. « … à l'exception de mon fauteuil de bureau ! »
En théorie, Maugrey et Lupin n'ont que 20 ans de moins sur les photos de l'album de Hagrid, mais étant donné que tous deux ont eu une vie mouvementée...
Je ne pense pas qu'il soit dit dans les bouquins que Luna ait été torturée, mais je vois mal pourquoi ça n'aurait pas été le cas, avec une Bellatrix dans les parages, sachant que Luna était dans l'AD, que son père passait pour séditieux, etc...
