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Désolée pour l'heure tardive de publication !
Chapitre un peu plus long que d'habitude, mais je pense que je reste dans la moyenne basse du site X,D J'avais lu en commençant à écrire qu'un bon chapitre faisait environ 2000 mots, et j'ai essayé de suivre ça... (J'aurais peut-être du regarder plusieurs sites avant de gober la première info à me tomber dans le gosier XD) Avec le recul, je m'aperçois que ça me fait parfois des chapitres ou il ne se passe pas grand chose... Je ne regrette pas, parce que de mon coté, je préfère lire plein de chapitres courts pour m'arrêter quand je veux plutôt que de devoir me plonger dans un truc plus prenant... Mais j'aime bien aussi quand les chapitres ont des titres, et avec mon organisation, c'est compliqué...


Potter était plié en deux, les mains jointes en prière et cachant son visage.

« Que soit maudit le jour où les trois Grâces ont accordé tant de pouvoir à un tel crétin ! » cracha Drago en croisant les bras et en détournant les yeux.

« Je suis désolé et j'assume complètement ma responsabilité », mentit le Survivant en écartant les mains mais sans accorder un regard au prisonnier.

« Est-ce que tu as, ne serait-ce que survolé un seul des livres que t'as fait livrer ta précieuse Granger ?!

– Je te signale que je suis arrivé il y a moins de deux semaines, que cet endroit à changé de règlement cinq fois en quatre ans, que je t'ai dit que je voulais améliorer les choses, et que tu aurais pu tout aussi bien m'informer du problème au lieu de me laisser dans l'ignorance.

– Désolé, Potter ! Mon travail ne consiste pas à me plaindre ! J'aurais peut-être du prendre exemple sur toi ?!

– Je me suis excusé, Malfoy ! Qu'est-ce que tu veux de plus ?! » Cette fois, il redressa la tête et l'observa. Drago l'ignora avec tout le mépris qu'il était capable de rassembler. « J'ai voulu faire une blague, d'accord ?! Je pensais pas que tu serais puni pour t'être assis sur une putain de chaise ! Je pensais que Mullan te donnerait un avertissement, c'est tout ! Je pensais pas qu'on torturait des gens pour ce genre de connerie ! »

Drago serra les dents. Il comprenait enfin l'agacement de son père quand on lui présentait des excuses pitoyables et des justifications bancales. Il aurait aimé avoir un Macnair sous la main à qui dire « Je ne suis pas content » et qui s'occupe de faire passer le message.

« Et bien si c'était une blague et que tu n'avais pas pensé qu'il puisse y avoir des conséquences à tes actions, je suppose qu'on peut en rester là, ironisa Drago.

– Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? » s'énerva Potter. Le naturel revenait déjà au galop.

« Je ne sais pas, Potter, qu'est-ce que tu veux que je dise ? cracha Drago en le regardant. Je te propose qu'on en reste là, ça ne te suffit pas ?!

– Je voudrais que tu acceptes mes excuses ! J'ai fait une erreur, ça arrive !

– Tu n'as pas fait d'erreur, tu as fait une blague. »

Les deux hommes se fixèrent, leurs yeux lançant des éclairs.

« J'ai fait une erreur, reprit Potter en baissant les yeux, quand j'ai supposé que tu faisais la gueule parce que tu étais juste vexé. »

Drago secoua la tête. « Et bien sûr, le fait que je sois vexé et fasse la gueule justifie absolument tout le reste.

– Non, ça ne justifie rien, admit Potter. Je suis un crétin, un détraqué et tout ce que tu as dit. Je pensais que tu mourrais d'envie de m'insulter et que tu n'osais pas ! Le délire dirty words avait l'air de t'avoir plu hier matin, alors je me suis pas posé plus de questions, parce que j'avoue que ça m'arrangeait bien ! »

Drago poussa un profond soupir, horripilé par la façon qu'avait cet imbécile de se poser maintenant en victime. « Est-ce que tu as fini ?

– Malfoy, il y a moins de deux jours, on bouffait tranquillement ensemble. Dis-moi ce que tu veux que je fasse pour te prouver que je regrette vraiment qu'on en soit arrivés là ! »

Drago garda le silence un moment, puis demanda : « Est-ce que tu as parlé à mon père ?

– Ton père ?

– Oui, mon père. Tu avais promis de parler avec lui, la dernière fois. »

Potter se gratta le menton, visiblement mal-à-l'aise. « Oui, j'ai parlé avec ton père. Mais tu m'avais dit qu'il serait raisonnable, et ça n'a pas été le cas.

– Mon père n'exigerait jamais rien que tu ne sois pas en mesure de lui donner ! » Le simple fait de sous-entendre le contraire était une insulte à l'intelligence et à la diplomatie des Malfoy.

« Ton père m'a menacé de générer une émeute dans le corridor 3 si je te ramenais pas là-bas. »

Drago avala sa salive et jeta un regard inquiet à Potter.

« Est-ce que tu lui as dit que c'est moi qui ai demandé une cellule individuelle ?

– Hein ? Non. Je lui ai dit que… Enfin, que ça me plaisait de t'avoir sous la main quand j'avais besoin de me passer les nerfs. Je lui ai dit que t'aurais des ennuis s'il provoquait du grabuge.

– Et il n'y a pas eu d'émeute ?!

– Ben… Non. Je pense qu'il m'a cru. »

Le fait que Malfoy Père croit aux menaces n'était pas étonnant, mais le fait que celles-ci fonctionnent l'était davantage…

« Par contre, reprit Potter, tu aurais dû me prévenir si tu voulais garder ça secret. Ça m'arrange qu'il ne sache rien parce que ça le rend facile à manipuler, mais on a eu de la chance que nos préférences coïncident. J'avais besoin d'un moyen de pression, et j'ai utilisé ça… Si ça peut te rassurer, je lui ai pas dit qu'on couchait ensemble, non plus.

– Ne t'en fais pas, ricana Drago. Il le sait déjà.

– Ça m'étonnerait. Y-a personne pour me soupçonner de ça. Tu oublies que je suis Harry Potter.

– Et moi je suis Drago Malfoy. Tout le monde est au courant que tu te tapes la pute d'Azkaban, Harry Potter. »

Tous deux se regardèrent en silence. La tension était retombée, mais l'ambiance restait lourde.

« Si je comprends bien ce changement de sujet, reprit Potter en se redressant et en se calant contre le dossier de sa chaise, tu veux que je cause à nouveau avec ton père. »

Drago haussa les épaules. « Je ne vois pas ce que je pourrais te demander d'autre.

– Tu pourrais me demander d'arrêter de te tripoter à la moindre occasion, si c'est affreux à ce point, railla Potter.

– Parce que tu accepterais ? demanda Drago en haussant les sourcils.

– Non, répliqua Potter avec un grand sourire. T'es ce que je préfère ici.

– C'est charmant, ironisa Drago. Tant mieux si au moins l'un d'entre nous passe un bon moment.

– Arrête ton char, Malfoy, tu kiffes ce qu'on fait. » Les sourcils de Drago grimpèrent encore d'un cran. « Tu adores quand je suis un sale petit pervers et que tu peux te sentir moralement supérieur. Ça te fait bander. »

Drago secoua la tête d'un air aussi méprisant que consterné, mais Potter ricana.

« Donc, reprit-il, tu veux que je me farcisse encore une conversation avec ton daron… Je suis clairement pas assez payé pour ça, ajouta-t-il avec un soupir, mais enfin, si ça peut m'apporter les bonnes grâces du fils…

– En parlant de paye, j'aimerais m'occuper de mon travail. »

Potter rit, puis se leva. « Attends deux minutes alors, j'ai des questions pour toi. » Il ramena du bureau un tas de papiers que Drago reconnut immédiatement pour être celui qui les avais rédigés la veille. « Je t'avais dit de pas demander n'importe quoi et tu m'as pondu une putain de liste de Noël de gosse capricieux. » Les yeux de Drago s'étrécirent. « Là, par exemple, commande pour le magasin Scribenpenne. Qu'est-ce que c'est que des Plumes d'Agapornis géant de Madagascar, et est-ce qu'on en a vraiment besoin ? Ces trucs coutent trois fois le prix d'une plume ordinaire...

– Les plumes d'Agapornis sont des plumes naturellement jumelles, expliqua Drago avec mépris. Elles permettent d'écrire rapidement en plusieurs exemplaires. Contrairement à ce que tu obtiendrais avec un sort de duplication de parchemin, les documents obtenus…

– D'accord, d'accord. Et là, une Plume à Papote. Je vois pas l'intérêt des plumes à Papote.

– Les plumes à Papote permettent une prise de note qui…

– Je sais à quoi servent les plumes à Papote.

– … qui correspond à ce que le Sorcier qui l'utilise a en tête, permettant de gagner un temps considérable sur la prise de notes.

– Les plumes à Papote inventent.

– Non. Les plumes à Papote sont des outils. Ce sont les Sorciers qui les utilisent qui décident de ce qu'ils souhaitent voir écrit. »

Potter se mordit les lèvres en étudiant la liste de fournitures. Drago s'enfonça dans sa chaise et ricana devant son manque évident de culture.

« Et une Contre-Plume, c'est quoi ?

– Les contre-plumes permettent d'imiter parfaitement l'écriture de quelqu'un d'autre.

– Et pourquoi voudrais-tu imiter mon…

– Potter, tout le monde se fiche que ton sous-fifre commande des plumes et du papier en ton nom. Mais s'il était nécessaire d'écrire à nouveau au cabinet du Ministre, tu ne peux pas laisser sous-entendre que tu n'as pas rédigé la lettre toi-même. Ne t'inquiète pas, ajouta Drago en voyant Potter hésiter. C'est toi qui la calibres, et tu peux l'empêcher de plagier ta signature, par exemple.

– Le papier-carbone…

– Est une invention moldue. Tu ne connais pas le papier-carbone ?

– Et les intercalaires magiques, c'est vraiment utile ?

– Quand tu veux faire un travail efficace, c'est indispensable, oui, répondit Drago en haussant les épaules.

– Et cette histoire de catalogue ?

– Oui ?

– Et bien, qu'est-ce que c'est que cette histoire de catalogue ? »

Drago sentit ses yeux rouler dans ses orbites. « Quand tu passes régulièrement commande dans une même boutique, il est utile de leur demander le catalogue de leurs produits. Ainsi, tu peux indiquer la référence de l'article, connaître son prix, ses spécificités, les nouveautés…

– Je vois, marmonna Potter en apposant son seau et sa signature en bas du document. Tu as demandé beaucoup de catalogues, je trouve.

– Et bien les catalogues sont gratuits, pratiques, et il est plus poli de les utiliser quand on demande à être livré dans un endroit lointain comme Azkaban.

– Pourquoi voudrais-je le catalogue de la Maison Capenoir à Paris ?

– C'est une Maison de Haute Couture.

– Je m'habille chez Madame Guipure.

– Madame Guipure est très bien pour des tenues de tous les jours ou pour un entretien informel avec le Ministre, admit Drago. Mais si tu dois accueillir une délégation plus importante, ou des Sorciers étrangers – et étant donné ta volonté à expulser les Détraqueurs hors du Royaume-Uni, la situation risque de se présenter – il te faut du Capenoir.

– Je ne compte pas changer ma façon d'être pour faire plaisir aux Sorciers étrangers, prévint Potter.

– Je ne te demande pas de changer ta façon d'être, je te suggère de t'offrir la possibilité d'avoir le choix.

– Va pour le catalogue Capenoir ! concéda Potter. J'imagine que tu as aussi une explication pour celui du Mobilier Orpington ? »

Potter apposa son seau et signa chaque document, en faisant preuve d'une mauvaise volonté assez affligeante pour quelqu'un d'aussi riche. Drago se demanda même s'il n'en rajoutait pas un peu pour l'amuser. Peut-être se sentait-il véritablement coupable, après tout… Quoi qu'il en soit, Drago douta que le temps perdu à discuter et justifier de la pertinence de ses suggestions ne vaille celui économisé par son travail.

Vers midi, Potter quitta les appartements pour aller manger dans la salle commune des gardiens, et Drago put enfin avancer comme il l'avait voulu. Se moquer du manque de culture magique de Potter l'avait ragaillardi et lui avait fait oublié les sombres prédictions de Macnair. Il ne parvint pas à finir de recopier tous les comptes-rendus, mais dénicha quelques infos intéressantes sur les salaires des gardiens, leurs jours de congés, ou sur la façon dont les choses se déroulaient dans d'autres corridors. Une heure plus tard, le Directeur revint dans ses appartements pour offrir un nouveau sandwich moutarde-pastrami au prisonnier et s'excuser du manque de diversité du menu.

« Je vais essayer de d'organiser un truc pour que tu aies un plateau à midi, mais j'ai plein d'autres trucs en cours, là. »

Drago haussa les épaules et entama son repas. De toute évidence, le moment de parler du manque de nourriture n'était pas venu, et le sandwich était suffisant pour lui caler l'estomac.

Durant l'après-midi, les albatros débarquèrent à plusieurs reprises pour livrer du courrier et des colis destinés au Directeur. Drago les ouvrit tous et découvrit des cadeaux ou des cartes de félicitations destinés au nouveau Directeur. Il proposa des friandises aux oiseaux qui lui giflèrent de nouveau la main pour préférer manger par terre. Il tâcha de deviner lesquels des expéditeurs étaient des proches et lesquels des collègues ou des connaissances professionnelles, et effectua un tri. Il y avait également du courrier de fan, que Drago hésita à jeter directement à la poubelle, notamment une boîte de chocolats qu'il soupçonna immédiatement de contenir du philtre d'amour.

Quand Potter revint à 16h, il lui fit part de ses doutes, et le Survivant éclata de rire :

« Ça vient de Romilda Vane, je parie ? Elle tente le coup plusieurs fois par an ! » Il fit glisser sa baguette au-dessus de la boîte de chocolat, et une bonne moitié des friandises se mirent à émettre une lueur rose et dorée. Potter les jeta en ricanant puis se fourra l'un des chocolats survivants dans la bouche avant de faire glisser le reste vers Drago.

« Sans façon », répondit ce dernier en reprenant le travail.

Potter se cala confortablement contre le dossier de sa chaise et observa Drago en mastiquant bruyamment.

« Est-ce que tu comptes rester comme ça sans rien faire longtemps ? finit par demander Drago sans lever la tête de ses comptes-rendus.

– Jusqu'à 17h. Après quoi, et selon notre contrat, j'ai le droit de t'emmerder. »

Drago leva les yeux vers le buffet où il avait posé l'horloge, mais celle-ci avait été déplacée dans le bureau. Il lui faudrait la déménager à nouveau... Il poussa un soupir et baissa de nouveau la tête sur ses papiers.

« Est-ce que tu veux que je te suggère quelque chose à faire ? proposa-t-il sans conviction.

– Certainement pas, je passe un très bon moment. »

Une heure plus tard, la montre de Potter émit une série de bips, et Drago se leva et s'étira.

« Est-il indispensable que tu me raccompagnes à ma cellule, ou bien je peux y aller moi-même ?

– Je voudrais t'inviter à manger ici demain soir. »

Drago haussa les sourcils et regarda Potter avachi sur sa chaise avec dédain. « C'est pour me demander ça que tu as attendu une heure ?

– J'avais pas envie que tu considères ça comme du harcèlement sexuel sur tes horaires de travail, prétendit Potter avec un grand sourire.

– Ça a le mérite d'être clair. La réponse est non. »

Le repas de l'avant-veille avait été agréable, mais il était hors de question que l'habitude s'installe et que Potter se mette à le considérer comme un ami. Surtout pas après ce qui s'était passé le matin même. De plus, Drago n'avait toujours pas digéré le coup de la blague sur le fauteuil de bureau.

« Allez, je voudrais m'excuser. Et c'était sympa, la fois dernière.

– Pour qui aime t'écouter pendant des heures, je n'en doute pas. Ça ne change rien à ma réponse.

– Ce sera le 31 décembre, crut bon de préciser Potter en parodiant le chagrin.

– Et bien tu devrais aller fêter ça avec tes amis. » Drago calcula mentalement les dates depuis Noël. Le compte semblait juste, mais le prisonnier avait pourtant l'impression qu'il s'était passé un mois complet.

« C'est ce que je voulais, mais Hermione pense que ça ne se fait pas de s'absenter deux fois alors que je viens juste de prendre mes fonctions. Du coup, c'est eux qui viennent.

– Dans ce cas, je ne doute pas que tu passeras une merveilleuse soirée », s'agaça Drago. Il n'avait vraiment aucune envie de passer une soirée avec Weasley et Granger, et trouvait étonnant que Potter lui propose sérieusement de se joindre à eux.

« Non, répondit Potter en détournant le regard. Ils sont amoureux, ils sont heureux, ils vivent ensemble, et j'ai pas envie de tenir la chandelle. »

Drago posa ses mains sur la table et se pencha vers lui. « Ta vie est affreusement difficile, Potter. J'en ai les larmes aux yeux. Ma réponse est toujours : Non.

– Et si en échange, je promets de pas te toucher demain ? » Un sourire insolent ornait le visage juvénile.

« Non.

– Parce que tu aimes quand je te touche.

– Non.

– Alors qu'est-ce que tu veux ?

– Je veux regagner ma cellule, s'il te plait, Potter. »


J'aime bien ce chapitre... Je me doute que les plumes d'Agapornis et le papier carbone ont très peu d'intérêt, mais j'aime bien cette discussion où Drago montre qu'il peut être utile et efficace...
J'aime aussi le fait que Drago n'accepte pas les excuses de Potter. Je trouve assez insupportable que le fait que de ne pas accepter des excuses soit vu comme une faiblesse ou un manque de politesse IRL. Pour moi, si tes excuses sont sincères, tu dois accepter qu'elles puissent ne pas suffire.