Diri-Chan & Holybleu : XD si j'avais su, j'aurais terminé tous les chapitres par "et les choses sont vraiment devenue pires, après" !


Allez, je refais un résumé ! Ca m'aide à vérifier les choses, et c'est un chapitre un peu court, de toute façon...

RÉSUMÉ : Cela fait 3 ans que la guerre est finie et que Voldemort a été vaincu. Drago Malfoy a été enfermé à Azkaban avec son père, auquel il sert régulièrement de monnaie d'échange pour obtenir pouvoir et services...
Il y a environ 20 jours, Harry Potter a débarqué sur l'île pour devenir le nouveau Directeur de la prison. Le Survivant semblait avoir bien changé et être devenu une espèce de sadique cruel : Sitôt sur place, il a proposé à Drago de lui servir de jouet sexuel en échange notamment d'une cellule individuelle. Après une période très compliquée pour Drago, les choses ont commencé à s'améliorer : D'abord, Harry lui a proposé un travail rémunéré, puis suite à un pari, a accepté de ne plus lui imposer de relation sexuelle pendant une semaine, suite à diverses conversations, il a même pris conscience de certains des comportements qu'il a eu envers le détenu...
Drago a doucement baissé sa garde, a commencé à faire confiance au nouveau Directeur, à apprécier sa présence, et s'est même mis à l'embrasser de sa propre initiative, redécouvrant lentement le plaisir d'une sexualité non forcée...
Les choses se sont de nouveau dégradées 4 jours plus tôt, quand son père lui a donné l'ordre de se prostituer à nouveau.
Drago a vécu une crise d'angoisse pendant laquelle il a quasiment agressé sexuellement Harry à son tour. Depuis, et évidemment, le comportement de Harry a changé : il a mis une forme de distance entre eux, faisant souffrir Drago qui craint désormais de perdre le petit ilot rassurant sur lequel il avait commencé à se reconstruire.
Depuis ce jour, également, Drago aperçoit parfois une étrange paire d'ailes noires flotter dehors...

LES PERSOS RÉCURRENTS :
Drago Malfoy : 20 ans, a bien perdu en arrogance... Avant, il était génial et le reste du monde était peuplé d'incapables. Désormais, il est nul, et le reste du monde est peuplé de créatures encore pire que lui, c'est dire... Il a servi de défouloir aussi bien aux détenus qu'aux gardiens, et a fini par accepter son sort comme une fatalité. Depuis l'arrivée de Potter, sa situation s'est améliorée, dégradée, ré-améliorée, à un rythme qui a mis son fragile équilibre psychologique à rude épreuve. Il a de superbes cheveux longs, une marque des ténèbres sur le bras gauche, des mains tordues à force d'avoir été mal soignées, et ne mange pas à sa faim depuis des années. Il est un peu maniaque, et a des idées très arrêtées sur les choses.
Harry Potter : même âge, le héro adulé des Sorciers change de personnalité en fonction des besoins et des gens autours de lui : Tantôt colérique et violent, puis aimable et charmant... Il n'a pas bien admit à quel point il a été cruel avec Drago, mais semble quand-même décidé à améliorer les choses entre eux, et même en ce qui concerne le reste des détenus. Il est devenu extraordinairement puissant, capable de sortilèges complexes, magie sans baguette, sortilèges informulés, mais maitrisant parfois mal la magie qui s'échappe de lui en cas de colère ou autres émotions fortes.
Lucius Malfoy : Règne sur le corridor 3 (celui des anciens Mangemorts) grâce à son intelligence, son éloquence, et divers arrangements avec les Gardiens, notamment en prostituant son fils unique... Depuis que Drago et Waren sont partis, ça risque d'être plus compliqué pour lui...
Runcorn et Mullan : Les Surveillants Majors d'Azkaban, qui s'occupent respectivement de l'ensemble des détenus masculins pour Runcorn, et des détenus féminins et non-humains pour Mullan. On ne sait pas grand-chose d'eux à part qu'ils n'ont aucune pitié pour Drago et que Mullan a une amante sur l'île.
Waren : A été viré par Harry, mais on continue d'entendre parler de lui, tant il a traumatisé Drago : C'était le Surveillant Brigadier du corridor 3, associé avec Lucius pour faire régner la discipline chez les Mangemorts.
Rockwood et Macnair : Les codétenus de Lucius (et anciennement Drago). Rockwood est un ancien employé du Département des Mystères brutal et sadique. Macnair a été bourreau pour Voldemort, puis pour le ministère, puis à nouveau pour Voldemort, et désormais pour Lucius. Homme de main efficace et sans scrupule.
Ackerley : Un détenu travaillant aux cuisines d'Azkaban, par l'intermédiaire duquel Drago communique avec son père. Attend impatiemment de pouvoir être payé pour ses services, en profitant de Drago avec la bénédiction paternelle.
Rosier : Un second détenu qui travaille aux cuisines, a priori Sang-Pur. On ne sait pas trop dans quel camp il se trouve : Il se présente comme un type gentil et un ami de Drago, mais il s'amuse visiblement de le menacer ou de le voir souffrir.

Et d'autres persos connus (Ron, Hermione, Shacklebolt... Un jour, Narcissa Malfoy, Luna, Neville...), moins connus (des tas de Mangemorts, surtout... A part Dolohov, je ne sais plus moi-même XD), ou inconnus (Johnson, Nguyen, et autres bibous que j'ai hâte de vous présenter), et puis des albatros qui apportent le courrier et une Selkie qui squatte la plage...

ENJOY !


Ce matin-là, Drago hésita longtemps devant les portes des cuisines : Obéir à son père et se soumettre à Ackerley était la meilleure des choses à faire. Il fallait absolument qu'il parvienne à retrouver une place, à retrouver sa place, et qu'importe si celle-ci était celle d'une vulgaire catin.

Il se retrouva aussi paralysé que quand il avait fallu assassiner le Professeur Dumbledore : Un mélange d'appréhension, de doute, de peur, un manque de volonté, la certitude d'un échec assuré… Il était incapable de faire un geste, presqu'incapable de penser.

Les portes s'ouvrirent, et la ribambelle de chariots magiques passa tranquillement devant lui.

Il était toujours paralysé quand les portes se refermèrent en silence.

Il était toujours paralysé quand, au bout du couloir, celles du monte-charge s'ouvrirent pour accueillir les chariots et les emmener vers les étages.

Il ne retrouva sa mobilité qu'en entendant la vieille machinerie se mettre en route.

Dégouté de lui-même, de sa couardise, de son manque de volonté, il se précipita dans les toilettes de sa cellule. Il n'eut pas le temps de se fourrer deux doigts au fond de la gorge, qu'il vomissait déjà jusqu'à ce que son estomac soit complètement vide.

Il voulut retourner dans son lit et y passer la journée. Peut-être Potter s'inquiéterait-il et viendrait lui rendre visite. Plus probablement, il s'agacerait à nouveau de lui avoir fait perdre son temps et de l'avoir forcé à se déplacer.

Il se lava le visage, se nettoya les dents, mit de l'ordre dans sa tenue et dans ses cheveux, puis, quand il fut certain de pouvoir se comporter correctement, emmena son chariot de ménage jusqu'au monte-charge qu'il appela de sa petite cloche d'or. L'antique cabine mit un moment à redescendre, mais grinça à peine. Il s'agissait du seul point positif de ces derniers jours : La machine avait fini par accepter de se soumettre à Drago et lui permettait désormais de redescendre son chariot en dehors des horaires d'ouvertures des cuisines. La barre de fer rouge qui barrait les portes fonctionnait à toute heure, et le laissait passer sans autre procès que le léger courant d'électricité statique. Il fallait se satisfaire des petites victoires.

Il débarqua dans le couloir du Directeur et des Majors, et s'aperçut que plus aucun chariot de petit déjeuner n'attendait dans le couloir. Les trois Gardiens leur avaient déjà ouvert leur porte. Il alla jusqu'à celle du Directeur à laquelle il frappa.

Aucune réponse.

Il en était à hésiter entre entrer tout de même ou attendre encore quand une autre porte s'ouvrit à la volée : Celle qui permettait de descendre à son sous-sol via les escaliers. Potter en surgit dans un état de rage que Drago ne lui avait vu que deux fois : quand il s'en était pris à Waren avant de le virer, et la première fois qu'il l'avait violé. Par réflexe, il recula contre le mur, mais la colère de Potter le frappa tout de même :

« QU'EST-CE QUE TU FOUS ?! ÇA T'AMUSE DE ME FAIRE COURIR DANS LES COULOIRS COMME UN ABRUTI ?! »

Drago faillit se ramasser sur lui-même et protéger sa tête sous ses bras. Il parvint à se contenir, à garder le dos droit, à simplement fermer les yeux et et trembler comme une feuille. Potter hurlait et hurlait, lui reprochant de s'être attardé on ne savait où pendant qu'il le cherchait en vain. Il s'interrompit quand le Major Runcorn sortit de ses appartements, probablement alerté par le vacarme.

Le silence qui suivit était chargé de menace. On entendait la poitrine de Potter se gonfler et se vider à un rythme soutenu et effrayant. Finalement, il ordonna d'une voix glaciale et les mâchoires serrées : « Rentre, dépêche-toi ! », et se dirigea vers Runcorn pour s'expliquer.

Drago ne se le fit pas répéter. Il s'engouffra dans les appartements du Directeur et s'effondra immédiatement sur le sol. Il rampa jusqu'à la salle de bain, où voulut vomir encore, mais il n'avait même plus de bile à rejeter. Son corps fut tout de même pris de violents haut-le-cœur qui l'empêchèrent de même penser à la nécessité de se calmer.

Au bout d'un moment, une paire de mains rassembla les cheveux collés à son front par la transpiration, et les maintint dans son dos.

« Putain, calme-toi, ça va aller. » La voix de Potter avait perdu de son agressivité mais demeurait froide et pleine d'une colère contenue.

Les choses auraient été plus simple si le principal responsable de ses angoisses n'était pas juste à ses côtés, mais Drago finit par réussir à reprendre une respiration à peu près régulière. Potter enroula rapidement la longue chevelure sur elle-même pour éviter qu'elle ne lui retombe sur le front et s'en alla quelques instants pour lui ramener un verre d'eau fraiche qu'il accepta en tremblant et avala à petites gorgées…

Il n'osait même pas présenter ses excuses à Potter. Il doutait que celles-ci puissent revêtir une quelconque forme d'intérêt compte tenu du temps et de l'énergie qu'il faisait perdre au Survivant… Il faillit lui suggérer à nouveau de le frapper, de le violer, de le laisser lui administrer une fellation afin qu'il puisse au moins se détendre ou se passer ses nerfs. Quelques minutes de souffrance, puis tous deux seraient soulagés et pourraient reprendre leur relation là où elle serait arrêtée. Mais il avait vomi, il était sale et puant et aussi désirable qu'un Scrout à pétard, et Drago ne méritait même plus celà, apparemment.

« Rafraichis-toi, je t'attends au salon », déclara finalement Potter avant de sortir et de refermer la porte derrière lui.

Drago se tordit brutalement les doigts jusqu'à avoir amassé suffisamment de maîtrise de lui-même pour se sentir capable de se relever. Il se rinça le visage au-dessus du lavabo en évitant soigneusement son reflet. Il se sentait encore sale et poisseux, mais Potter attendait, et il n'avait donc pas le temps d'effectuer une toilette plus poussée. Il sortit en tremblant de la salle de bain, baissant les yeux avec honte.

« Désolé de t'avoir gueulé dessus, j'étais inquiet », déclara Potter dès son entrée dans la pièce à vivre.

Drago osa le regarder : A demi assis sur la table d'acajou, il faisait tourner sa baguette entre ses doigts et le fixait d'un air impénétrable.

« D'accord… murmura Drago

– J'étais très inquiet. Je suis descendu aux cuisines, et tu n'y étais pas.

– Désolé… répondit Drago à voix très basse. Je… On a dû se croiser pendant que j'étais dans la cabine, et toi dans les escaliers… Je… J'étais malade…

– Tu vas te reposer ? »

Drago hésita. Était-ce un ordre, un conseil, une curiosité, une menace ?

« je ferais ce que tu veux, Potter…

– Putain, Malfoy, tu… » Potter s'interrompit et poussa un grognement épuisé. « J'ai des tas de trucs de prévus, reprit-il finalement. Fais comme tu le sens. » Puis il se leva, enfila sa cape et quitta la pièce.

Drago resta immobile un long moment. Il se sentait plus vide et insignifiant que jamais. Il regrettait le temps ou Potter le violentait et l'humiliait. Au moins avait-il, à l'époque, l'impression de se sentir vivant, de servir à quelqu'un, à quelque-chose. Aujourd'hui, sa présence n'était plus qu'un poids, une tâche, une souillure. Il se serait jeté du haut du balcon si seulement sa mort n'avait pas représenté une tâche administrative de plus pour la personne chargée de déclarer son décès.

Il sut qu'elles étaient là avant même de tourner son visage vers la baie vitrée.

Les ailes noires. Ce n'était évidemment pas des ailes. Comment avait-il pu croire qu'il s'agissait de cela ? C'était les pans déchirés d'une longue robe noire qui flottait juste à la lisière de son champ de vision.

Dans un état second, comme hypnotisé, il se dirigea vers les portes de verre qu'il ouvrit en grand. Le vacarme des albatros s'engouffra dans le salon en même temps qu'un courant d'air glacial. Les oiseaux lui pincèrent les mains et les mollets, le frappèrent de leurs ailes pour le chasser, mais il ne sentait plus rien.

Il était obnubilé par la haute silhouette noire qui flottait au-dessus du balcon.

Un Détraqueur.

Il avait fréquenté nombre de ses créatures durant son service auprès du Seigneur des Ténèbres. Même quand elles ne s'attaquaient pas directement à vous, leur simple présence aspirait la joie et l'espoir de l'esprit humain. Mais Drago n'avait plus ni l'un ni l'autre, et le Détraqueur était incapable de lui faire le moindre mal.

Il émit un râle et la température baissa encore d'un cran en même temps que les cris et les coups des albatros. Il tendit une main, que Drago observa, absolument fasciné.

Une main longue, à la peau froide et grisâtre, parcourue de cicatrices et de croutes, avec des doigts tordus et abimés, aux ongles arrachés et suintants.

Drago leva doucement le bras pour faire se rencontrer leurs paumes. Il savait, il savait, que quand leurs mains se rencontreraient, elles seraient le miroir parfait l'une de l'autre. Il savait que la créature en face de lui était exactement semblable à lui, et la seule au monde à pouvoir l'aider.

Un albatros plus gros que les autres lui heurta le bras, s'agrippa à sa manche, et battit furieusement des ailes dans son visage. Drago trébucha et tomba à la renverse. Un second oiseau lui grimpa sur le torse tandis qu'un autre tirait impitoyablement sur sa robe pour le maintenir au sol. Il fut bientôt couvert d'oiseaux chauds et malodorants qui claquaient du bec dans un vacarme infernal. Brusque retour à la réalité.

Drago referma en panique ses bras sur le corps d'un oiseau et enfouit son visage dans les plumes de son cou. L'odeur de marée et de poisson était puissante, prenante, une véritable ancre mentale. Il était toutefois incapable de bouger davantage. Il serra l'oiseau contre son torse et ferma les yeux.