Melynee : Merci d'avoir finalement laissé un commentaire ! ça fait plaisir de rencontrer les lecteurs de l'ombre ^^
Je suis contente de ce que tu dis sur la progression de Harry ! J'avais un peu peur de ne pas montrer suffisamment ce qui le faisait changer d'avis, justement !
(Bon, en gros, c'est juste qu'il n'est ni aveugle, ni stupide, ni cruel XD)
Pour la longueur des chapitres, je pense que je ne vais pas pouvoir m'empêcher de les faire de plus en plus longs (au début, je visais une moyenne de 2000 mots, mais maintenant je vais + vers les 2500...) le problème, c'est que je suis un peu maniaque, et je déteste changer un rythme ou une orga une fois que c'est mise en place :,)
Diri-chan : Ce qui est drôle, c'est que ça fait une éternité qu'il va mal dans sa tête, mais que même lui n'a pas conscience d'à quel point ^^'
Yuishifuji : XD oui concernant les albatros, ça va, il l'a quand-même bien pris, je plaisantais (à moitié)
Et concernant ton analyse de Drago, tu as tout compris et tout parfaitement résumé...
Ils se dirigèrent, en silence, vers la table. C'était le soir, mais les chariots du dîner avaient certainement rebroussé chemin en constatant que personne ne leur avait ouvert la porte. Ça avait, au final, peu d'importance : Deux petits déjeuners étaient encore disposés sur la table, et ni Drago, ni Potter, n'avaient l'énergie de s'en plaindre.
Moroses, ils trempèrent leurs cuillères dans le porridge froid et gélatineux, et se mirent à manger.
Drago observait Potter à la dérobée.
Il lui était vital de maintenir un lien entre eux. Il y avait eu le plaid, il y avait eu ce simulacre de baiser. Il restait un espoir. Ne jamais espérer faisait partie de ses mantras, de ces nouveaux préceptes de vie, de ses piliers sur lesquels reposaient son existence… Mais face à Harry Potter, les règles ne s'appliquaient pas. Face à Harry Potter, il fallait faire autrement.
Les discussions sans conséquence durant les repas avaient été des moments agréables et sincères, mais jusqu'ici, Drago n'avait fait aucun effort pour y participer. Il n'était pas doué pour cela. Il n'avait jamais appris à bavarder de sujets insignifiants comme les Gryffondor semblaient le faire naturellement. Vincent et Gregory ne parlaient pour ainsi dire jamais, et ils étaient de toute façon trop stupides pour qu'une conversation avec eux puisse revêtir une quelconque forme d'intérêt. Pansy avait été ce qu'il avait eu de plus proche d'une amie, avant qu'elle ne se mette à désirer plus. Elle aimait parler, mais comme avec Potter, Drago s'était surtout contenté de l'écouter, de l'encourager, et de rire à ses blagues.
Il lui fallait initier une conversation avec le Survivant. Il était absolument impossible de se donner des nouvelles d'amis ou de collègues comme lui l'avait fait avec ses amis Granger er Weasley : Ils n'avaient pas la moindre connaissance amicale en commun. Inutile de parler de travail, un sujet épuisant pour Potter qui désirerait se changer les idées. Difficile de parler de Quidditch, puisque Drago ne suivait pas les résultats. Même chose pour la lecture : Potter semblait apprécier la littérature moldue, à laquelle Drago ne connaissait rien. Idem pour la musique, un terrain dans lequel ils semblaient tous les deux aussi ignares l'un que l'autre. L'art ? Les photos ? La mode ? Le rangement ?
Il restait le sujet des animaux. Celui que Potter choisissait systématiquement pour une discussion apaisée…
Drago prit une inspiration, et se lança : Sa voix était un peu trop rapide à cause du stress. Un peu trop rauque à cause de la fatigue.
« En fait, je t'ai menti. J'ai toujours voulu avoir un hibou. Et je connaissais bien ta chouette. Tout le monde la connaissait. Quand on allait dans la volière, on ne voyait qu'elle : Elle était magnifique. »
Potter releva la tête avec un sourire moqueur sur le visage. Il fallait admettre que l'entrée en matière était certainement un peu trop brutale pour un début de conversation. Drago aurait dû entamer les choses avec une accroche simple, du genre : Tien, à propos des hiboux… Et attendre une relance de Potter avant d'entrer dans le vif du sujet.
« D'accord, admit Potter avec l'air d'avoir compris son manège. Et alors, pourquoi tu n'en as pas eu ? »
Drago n'avait pas prévu qu'il lui faudrait continuer à s'exprimer. L'exercice se corsait.
« Et bien, c'est mon père qui trouvait les animaux sales et bruyants.
– Tu ne vas pas me faire croire que Monsieur Malfoy aurait refusé un hibou à son fils adoré si tu lui en avais réclamé un pour ton anniversaire.
– Pour mon anniversaire ? ricana Drago. On dirait que tu n'as pas bien cerné le personnage. Je n'ai jamais eu de cadeau d'anniversaire de la part de mon père passé mes 10 ans.
– Tu plaisantes ?! Je me souviens comme si c'était hier de l'affaire des Nimbus 2001 !
– Et bien, justement : Les balais étaient pour la Maison Serpentard, pas pour moi. Je n'ai rien eu de plus ou de moins que les autres membres de l'équipe… »
Potter fronça les sourcils, l'air d'avoir un doute. Drago précisa :
« Je n'ai jamais eu de balai personnel… »
Un balai personnel que Drago aurait pu utiliser quand il le désirait ? Trop dangereux. Et puis un risque de distraction pour ses études. Intégrer l'équipe de Quidditch de Serpentard avait été ce que Drago avait trouvé de mieux pour avoir de nouveau l'occasion de voler, et il avait fallu argumenter longtemps en évoquant le prestige du poste, et surtout la possibilité de lier connaissance avec d'autres élèves plus âgés et bien nés. Lucius avait accepté à condition que Serpentard gagne la coupe, et Drago s'y était employé.
Potter plissa les yeux, à la recherche d'un autre exemple… Le pauvre pouvait s'obstiner longtemps, il ne risquait pas de trouver grand-chose…
« Tu recevais des bonbons ! » annonça-t-il finalement, comme si le sujet des sucreries de leur enfance n'était pas absolument ridicule.
« Pas pour moi, corrigea Drago. Pour partager. Pour acheter les autres élèves. Pour se faire bien voir, pour avoir l'air généreux. Je n'ai jamais reçu un paquet de Chocogrenouilles qui ne soit pas assorti des instructions : Pour te faire des relations. »
Potter cherchait encore. Drago décida de l'aider :
« J'avais de l'argent de poche, mais pas le droit de le dépenser à tord et à travers. J'avais tous les vêtements à la mode, parce que je représentais la famille Malfoy, et qu'il était hors de question de passer pour des péquenauds. Et au niveau du matériel scolaire aussi, j'ai toujours eu le dernier cri, parce qu'il fallait au moins ça pour obtenir des résultats corrects. Mais non, je n'ai jamais été gâté par mon père… »
Potter réfléchit un moment encore, puis replongea sa cuillère dans son bol de porridge en ayant l'air contrarié.
Drago attendit un instant, puis reprit la parole :
« Désolé, j'essayais de faire la conversation, mais je ne suis pas très doué pour rester concentré sur les sujets neutres…
– Je ne m'inquiète pas pour toi, tu apprends vite », répondit Potter avec un sourire mi moqueur, mi indulgent… « Et puis, reprit-il après une hésitation, c'est moi qui ai ramené le sujet de ton daron sur le tapis. Parle-moi de ce hibou que tu aurais eu. Quelle race ?
– Pour être honnête, je m'en fichais un peu… » répondit Drago, puis réalisant que ça ne suffisait pas à entretenir la conversation, il ajouta : « Je voulais surtout qu'il soit doux.
– Ah, moi, c'est tout le contraire : J'aime bien quand il y a du répondant, côté caractère ! répliqua Potter en se méprenant sur le sens que Drago accordait au mot doux… Et tu avais un nom de prévu ? »
Drago détourna le regard, affreusement gêné.
« J'avais 11 ans, rappela-t-il.
– Par Merlin, je sens que tu vas m'annoncer quelque chose d'énorme. J'exige de savoir. »
Drago étouffa un rire gêné en se mordant les lèvres er en se rappelant à quel point il avait été un gamin stupide aux goûts plus que douteux. Potter insista à nouveau avec les yeux brillants et un sourire tellement joyeux aux lèvres, que Drago se força à répondre :
« Vif-Eclair. »
Potter éclata de rire à son tour tandis que Drago se cachait les yeux en sentant le rouge lui monter aux joues.
« Vif-Eclair, c'est pas un peu un pléonasme ?!
– J'avais 11 ans ! répéta Drago.
– Est-ce que c'était en hommage à ma cicatrice ? demanda Potter en jouant des sourcils de façon équivoque.
– Certainement pas ! Je déteste cette cicatrice, contre-attaqua Drago avant de se rendre compte que son propos pouvait être blessant.
– Moi aussi, annonça tranquillement Potter en souriant toujours. Vif-Eclair… Bon sang. On dirait le genre de noms que les petites filles donnent aux poneys…
– D'où t'est venu le nom Hedwige ? demanda finalement Drago, rassuré par le flegme de son interlocuteur.
– Trouvé dans un bouquin d'Histoire de la Magie. »
C'était à la fois épuisant de se livrer autant, même sur un sujet aussi trivial, mais aussi étonnamment réconfortant. Drago en avait oublié le Détraqueur. Une connexion nouvelle s'était opérée entre les deux anciens ennemis, et Drago ne regretta pas une seconde d'avoir donné à Potter l'occasion de se moquer de lui. Le reste du repas se déroula agréablement, la conversation de plus en plus fluide, jusqu'à ce qu'on vienne frapper à la porte.
Potter fit rentrer le Surveillant Lloyd, un type du même genre que Waren, et qui se serait certainement retrouvé à sa place s'il avait travaillé dans le corridor 3. Le Directeur expliqua ensuite à Drago qu'il devait aller effectuer plusieurs rondes, et qu'il serait de retour dans douze heures.
« Est-ce que je peux retourner dans ma cellule ?
– Je préfèrerais que tu restes ici, sous protection, tant qu'on est pas sûrs qu'il est bien à l'extérieur des murs. »
Drago hocha difficilement la tête, puis s'installa dans le canapé tandis que Potter quittait les lieux.
Il passa six heures absolument immobile, en tâchant de respirer le plus discrètement possible, en se maudissant pour le pas avoir été aux toilettes plus tôt, en regrettant de ne pas avoir pensé à dire à Potter qu'il était encore fatigué pour avoir une excuse pour s'enfermer dans la chambre, et finalement, à angoisser davantage d'avoir un homme dans son dos que d'avoir un Détraqueur face à lui.
Au terme de cette durée, Lloyd fut remplacé par une Surveillante que Drago ne connaissait pas et dont il ignorait le nom. Une vieille femme avec une moitié de visage calciné dissimulé sous des cheveux gris. Drago n'avait jamais été violé par une femme. Sous sa surveillance, il osa donc quitter son immobilité, et aller emprunter les livres traitant des Détraqueurs dans la bibliothèque de Potter. Les ouvrages avaient visiblement servi : certaines pages étaient abîmées ou maculées de traces de doigts. Drago lut sans discontinuer, à l'exception de l'instant où il entendit les clochettes d'or dans le couloir, et où il alla ouvrir la porte aux chariots pour les décharger.
Du reste, les ouvrages avaient beau être épais et complets, Certaines informations manquaient cruellement. Les Détraqueurs étaient au final mal connus : On savait qu'ils peuplaient pour ainsi dire l'entièreté de la planète. On ignorait s'ils pouvaient mourir, on ignorait comment ils naissaient. Seul le Sortilège du Patronus semblait les repousser. Certains peuples, principalement en Amérique du Sud et en Océanie, prétendaient pouvoir échapper à leur emprise grâce à une forme de méditation. Les fèves de cacao et les feuilles d'armoise annuelle permettaient de soulager temporairement et a posteriori leurs effets. Les moldus ne pouvaient pas les voir, mais ressentaient leur effet. Certains animaux, au contraire, les voyaient mais sans ressentir leurs effets. L'ouvrage ne citait pas les albatros dans les exemples, et Drago prit note d'écrire à l'auteur du bouquin, au nom du pénitencier, pour l'informer de cette découverte. Ces informations mises à part, les livres partaient surtout dans des considérations philosophiques sur ce qu'était une créature maléfique, et si celle-ci possédait un rôle dans l'équilibre délicat du monde.
Enfin, l'un des ouvrages citait Ignatius Tuft, un Ministre de la Magie Anglais, comme ayant été le seul Sorcier à avoir un jour tenté de se faire reproduire les Détraqueurs.
Drago alla aussitôt chercher le papier à lettres personnel de Potter pour rédiger des lettres à toutes les maisons d'édition qu'il connaissait, afin de leur demander s'ils possédaient des biographies du personnage. Il écrivit ensuite à la Gazette du Sorcier pour leur demander toutes les éditions politiques de 1959 à 1962.
Quand Potter débarqua, il était visiblement épuisé. Des cernes violacés ornaient ses yeux, et son front affichait un pli soucieux.
Il salua la Surveillante, qui lui répondit d'un « Monsieur le Directeur » avec un accent Irlandais à couper au couteau. Drago se souvint brièvement du mystère de l'amante de Mullan, et raya cette inconnue de sa liste imaginaire des inconnues potentielles. Elle demanda s'il y avait des nouvelles, mais Potter lui répondit par la négative en ce qui concernait le Détraqueur. Un nouveau confinement exceptionnel avait toutefois été mis en place, et la colère et l'incompréhension couvait chez les détenus. Le fait de les mettre ou non au courant de la situation était encore en discussion.
La Surveillante s'en alla, et Potter s'affala dans le canapé en se massant la nuque. Drago aurait aimé savoir détendre les muscles et le soulager, mais ce n'était pas le cas. Proposer un massage érotique était clairement une mauvaise idée étant donné la fragilité de leur relation. Quant à demander à Potter de signer ses missives, ce n'était pas le moment…
Il réfléchit longuement, puis proposa d'une voix hésitante : « Est-ce que tu veux que je te prépare un bain ? »
Aucune réponse. Drago osa le regarder, et s'aperçut qu'il le fixait, son sempiternel sourire moqueur aux lèvres.
« Est-ce que tu viendrais dans l'eau avec moi ? » demanda-t-il avec un clin d'œil absolument ridicule.
Drago allait lui répondre qu'il ferait comme Potter le voudrait, mais il se souvint que leur relation avait changé. Il ne désirait plus une soumission totale. De plus, une relation sexuelle n'était pas ce qu'il attendait. Cette proposition indiquait qu'un simulacre d'amitié n'était pas non plus ce qui était voulu. Il se souvint de la façon dont Potter avait aimé jouer avec lui pour le convaincre d'accepter le repas du nouvel an. Refuser, mais en laissant une ouverture.
« Peut-être, si tu trouves du polynectar et un cheveu de Vélane. »
Potter éclata de rire et accepta un bain en solitaire.
Est-ce-que j'ai cherché pendant des jours LA race de hibou parfaite pour Drago ? Oui. Mais je n'ai pas trouvé. Je voulais une race m'as-tu-vu : soit ultra mignonne, soit ultra exubérance ou classe, ou alors bien noire pour s'opposer à Hedwige... Il existe bien l'effraie dorée (il y a dorée dans le nom, donc ça fait très Malfoyen), mais elle fait finalement très classique à côté de la harfang... Du coup, j'ai inventé cette histoire d'animal peluche tout mignon à papouiller, qui ne ressemble pas vraiment à Drago, mais bon X,D Quitte à maltraiter le lore...
Drago n'aura donc jamais de hibou dans cette fic... Peut-être un bébé albatros, si il est sage XD
