77Hildegard : Je vois que tu es du genre à voir le verre à moitié plein, c'est bien XD
Pour moi, Harry a beeeaaauuucoup de chance, mais il est aussi très puissant : On nous répète bien à chaque tome qu'il est super fort en balai, super fort en patronus, super fort pour résister à l'imperium, super résistant... En plus de ça, il est cheaté avec des capes d'invisibilité, des retourneurs de temps, des cartes du maraudeur... (Quand je lisais Harry Potter, il m'énervait un peu XD c'est ptete pour ça que je kiffe autant l'insulter par l'intermédiaire de drago) Donc, ça m'a semblé logique qu'il puisse virer gros connard arrogant XD

kathvalju : Roh, tu vas peut-être être déçue... Le côté noirceur de Potter, c'est pas pour tout de suite :(
(En même temps, on avait commencé avec du noir très noir)
J'ai réfléchi super longtemps pour deviner ton prénom... Et je suis toujours pas sure de moi XD ! Si les 4 premières lettres donnent un indice, alors j'ai trouvé, mais je m'étonne que tu ne l'aies jamais vu dans un bouquin... Même si, en y réfléchissant bien, en effet... Pourtant, il ne me parait pas si rare... è_ê

Holybleu : Drago te répondrait, avec beaucoup de maturité d'ailleurs, que c'est Potter qui a commencé, d'abord XD


Il attendait.

Il attendrait.

Bientôt.

·

D'abord, il sentit la chaleur redonner peu à peu vie à ses membres ankylosés.

Ensuite, il entendit la voix. La voix de Potter, évidemment. Il grimaça. Cette affreuse voix arrogante, agaçante, avec ses accents vulgaires de prolétaire stupide… Il avait du mal à comprendre les mots. Mais est-ce que ça avait une importance, finalement ? Y avait-il quoi que ce soit qu'il puisse vouloir dire et qu'il veuille pouvoir entendre ?

Enfin, il ouvrit les yeux. Potter l'avait installé dans la vaste baignoire de la salle de bain, et avait ouvert les trois robinets qui dégueulaient en fumant. L'eau de source, l'eau déminéralisée, et l'eau de mer filtrée qui se mélangeaient à parts égales. Ridicule. Potter n'avait pas pris le temps de le déshabiller, ni même de lui ôter ses chaussures. Les godillots de cuir brun déteignaient contre la faïence blanche, et ce serait à lui de nettoyer l'ensemble.

Et il marinait là-dedans, avec à peine assez de forces pour se maintenir assis tout seul… Mais ses forces revenaient. Elles revenaient avec l'eau et la chaleur. Il parvint à tourner la tête quand Potter effleura ses lèvres avec un morceau de chocolat tremblant.

« Dégage », cracha-t-il d'une voix rauque et faible.

Il réussit à lever un bras pour repousser la main de Potter. Son membre engourdi ne réagit pas comme il l'aurait voulu, et il glissa contre la faïence.

« Malfoy, désolé, désolé, désolé. Mange, je t'assure que ça te fera du bien, je te jure que…

– DÉGAGE ! » Cette fois, son geste eut l'effet escompté : Son bras claqua violemment contre le poignet, et le morceau de chocolat vola à travers la pièce.

« Malfoy, je n'ai pas fait exprès, je te jure que…

– DÉGAGE, POTTER, TIRE-TOI ! » Il le repoussa brutalement. Sa hanche heurta le bord de la baignoire, et il glissa à nouveau. « FOUS-MOI LA PAIX, DÉGAGE ! »

Potter tomba sur les fesses. Drago parvint à se redresser en s'accrochant aux bords de baignoire. Quelques secondes passèrent, puis Potter saisit un objet par terre – une tablette de chocolat entamée – le posa sur un rebord, se leva et sortit de la pièce.

Drago se hissa jusqu'aux robinets pour faire cesser leur flot bruyant, puis il rassembla ses jambes contre son torse, y posa le front et se prit le crâne à deux mains.

Que s'était-il passé ?

Ils s'étaient disputés et Potter avait laissé sortir de lui cette magie agressive et glaciale qui l'avait frappé de plein fouet. Il s'était évanoui.

Pourquoi s'étaient-ils disputés ?

Son père était en danger. Potter désirait humilier et isoler Lucius Malfoy.

Drago leva des yeux hagards. Son père… Après tout ce qu'il avait subi pour son père, tout ce qu'ils avaient subi pour que leur nom ait une chance de leur survivre… Il était hors de question de laisser quoi que ce soit lui arriver.

Il se leva difficilement, la semelle de ses chaussures dérapant dans l'eau, ses mains peu assurées ne lui permettant qu'un soutien tout relatif, et les vagues créées par son mouvement ne lui facilitant pas la tâche. Il sortit bruyamment de la baignoire en posant ses pieds trempés sur le carrelage blanc et doré, et une flaque répugnante d'eau jaunie se forma aussitôt autour de lui.

Quitter la chaleur de l'eau le réveilla de sa torpeur, et il se sentit aussitôt plus alerte. Il voulut essuyer l'eau qui lui coulait sur le visage, mais s'aperçut qu'il s'agissait en réalité de sang qui se déversait de son nez. Il renifla, s'empara d'une serviette dans laquelle il enfouit son visage un instant…

Que Potter aille au diable. Sa loyauté allait à Lucius Malfoy, et uniquement à lui. Au moins, Lucius Malfoy ne l'avait jamais violé, ne l'avait jamais insulté, ne l'avait quasiment jamais frappé ! Lucius Malfoy avait fait de son mieux pour garder son fils unique à ses côtés, pas seulement pour le protéger, mais également pour tout lui apprendre, et pour qu'il puisse se rendre utile. Sans son père, Drago ne valait rien, et sans son père, il n'était rien. Sans son père, il n'existerait même pas.

Drago laissa tomber la serviette au sol pour qu'elle éponge vaguement la flaque qui s'était formée autour de ses pieds, puis quitta la pièce.

« Malfoy… »

Potter se trouvait assis en face de la porte, et il se leva quand Drago sortit en trombe. Ce dernier ne lui accorda pas un regard et poursuivit sa route.

« Malfoy, je suis désolé, je… Qu'est-ce que tu fais ?! »

Drago était parvenu à ouvrir la porte des appartements, mais Potter venait de la refermer avant qu'il n'ait eu le temps de la franchir.

« Laisse-moi sortir, Potter, cracha Drago sans lui accorder un regard.

– Non. Tu ne vas pas bien. Sicco. »

Drago sentit la magie de Potter l'envelopper à nouveau pour sécher ses vêtements et ses cheveux. La répugnante magie rampante et hypocrite de Potter, qui s'infiltrait en lui comme un poison. Une nouvelle fois, il sentit son corps se tendre vers lui, comme s'il avait envie de lui, de sa bouche, de ses mains, de sa présence. Il voulut hurler « à cause de qui, à ton avis ?! » mais au premier mot, sa gorge s'encombra et un torrent de vomi lui échappa, aspergeant le bois sombre de la porte et éclaboussant ses vêtements.

Potter recula, surpris.

Drago tomba à genoux.

« Ne… Ne bouge pas, marmonna Potter. Je vais te chercher une serviette. » Il s'éloigna en marche arrière.

Drago compta : Une seconde, deux secondes, trois… quatre… cinq. Il actionna la poignée couverte de sécrétions dégoutantes, ouvrit la porte, et partit sans demander son reste. Il croisa les chariots enchantés dans le couloir, qui lui indiquaient qu'il était resté plus d'une heure sans connaissance.

Il tremblait comme s'il était frigorifié et transpirait à pleines gouttes, écrasé par une chaleur trop intense. La magie. La magie de Potter rampait encore en lui, le fouillait, le pénétrait comme un sexe plus encombrant que tous ceux qu'il avait connus jusque-là. Il fit sonner la clochette d'or dans sa poche, et entendit le monte-charge. Il parvint devant ses portes à l'instant même où elles s'ouvraient. Il pénétra la cabine, s'adossa au mur du fond avant de se laisser glisser à terre en murmurant « sous-sol » à la machine qui vibra doucement avant de laisser se refermer ses portes.

Il ne restait qu'une ouverture d'une dizaine de centimètre quand Potter apparut dans le couloir. Leurs regards s'accrochèrent pendant une ou deux secondes.

C'était trop et Drago ferma les yeux.

Quand la cabine s'immobilisa, Drago hésita un instant sur la direction à prendre avant de se rendre, comme à son habitude, vers sa petite cellule solitaire. Il aurait pu aller se cacher dans les cuisines, dans les sanitaires, dans la laverie, dans l'un des couloirs ou des escaliers du château, mais Potter le retrouverait. Sa cellule n'était pas une cachette, ni même un abri correct, mais elle était le seul endroit où il puisse se réfugier et se sentir un peu plus chez lui.

Il se déshabilla derrière son paravent et se nettoya avec son vieux savon inodore. L'eau glaciale de son petit lavabo lui sembla infiniment plus douce que le bain forcé que lui avait fait subir Potter. Une fois propre, il laissa longtemps ses mains et ses poignets tremper pour rafraichir sa température corporelle. Il serait bien resté nu, sa peau recouverte de chair de poule et parcourue de tremblements, s'il n'avait pas craint d'être surpris par une visite inopinée…

Alors qu'il enfilait une robe propre, il fut surpris de voir les chariots enchantés défiler pour leur retour aux cuisines… Tant de temps avait passé ? Avait-il eu une nouvelle absence ? Quand ? Dans le monte-charge ? Debout devant son lavabo ?

Il s'empara de son réveil et eut du mal à en croire ses yeux : Déjà si tard ? Les torches du couloir s'éteindraient d'ici quelques minutes ! A peine s'était-il fait cette réflexion que le noir s'abattit tout autour de lui. A tâtons, il s'empara de sa boîte d'allumettes et de sa lampe à pétrole, qu'il alluma. Il posa l'accessoire sur sa table basse avec le réveil, et tout son attirail d'écriture, puis s'assit.

C'était le papier à correspondance officiel de la prison, blanc avec des enluminures dorées qui se mirent à danser dans la lumière vacillante de la flamme. Drago trempa sa plume dans l'encre et écrivit :

« Père, »

Il ferma les yeux, réfléchit… Au mieux, Lucius Malfoy recevrait cette lettre le lendemain matin au petit déjeuner. Serait-il déjà trop tard ? Rien ne pouvait lui arriver la nuit : Macnair était fidèle, et Rockwood… Rockwood n'était pas stupide au point d'ignorer que Drago reviendrait, un jour. Rockwood était capable d'être patient. De toute façon, il était le détenu le plus jeune, le plus androgyne et le plus soumis du pénitencier. Rockwood ne se satisferait pas d'un remplaçant. Rockwood non plus ne trahirait pas son père.

S'il devait y avoir scission entre les prisonniers du corridor 3, qui lutterait contre Malfoy ?

Goyle, c'était certain, puisqu'il n'avait pas pardonné la mort de Gregory quand Drago avait survécu.

Les codétenus de Goyle, bien sûr. L'homme était trop dangereux pour qu'on puisse vivre dans sa cellule et s'opposer à lui.

Rodolphus et Rabastan Lestrange, évidemment. Les deux frères mettraient leurs différents de côté pour prendre à nouveau le pouvoir sur leur belle famille trop ambitieuse. Ce qui amènerait possiblement Carrow, et donc forcément Jugson.

Dolohov ? Dolohov n'avait aucun grief contre les Malfoy, mais il était probablement le seul à pouvoir rivaliser avec Lucius sur un plan intellectuel. Dolohov était une sommité chez les Mangemorts. Il était impossible d'espérer gagner contre Lucius Malfoy sans le soutien de Dolohov… Ce qui rajouterait Rowle, Barney et Blott…

Il compta, compta, compta… Au mieux, Lucius conservait une supériorité de 25 contre 17… Au pire 20 contre 22. Non, il ne serait pas trop tard s'il recevait cette lettre le lendemain matin… Le rapport de force serait de toute façon trop juste pour que la guerre éclate aussi vite.

Drago ouvrit les yeux, et s'aperçut de trois choses :

Premièrement, une petite flaque de sang, goutant de son nez, avait taché le papier.

Deuxièmement, pris dans ses émotions, il avait oublié de coder le message.

Troisièmement, plus d'une heure déjà avait passé.

Il trempa la plume dans l'encre et la posa à nouveau sur le papier. Sa main était agitée de tremblements nerveux, elle se déplaçait difficilement sur le papier, et les mots mettaient un temps infini à apparaître.

« Père,
Potter cherche à créer une division dans nos rangs.
Je vous supplie d'être prudent. »

Drago ferma de nouveau les yeux. Cette demande était immature, évidente, vaguement insultante même, comme s'il sous-entendait que Lucius Malfoy n'était pas capable de gérer la situation seul… Mais que pouvait-il dire d'autre ?

« Je regrette.
Demain au plus tard, je reviendrai au corridor 3. »

Oui, en une journée, il pouvait convaincre Potter de le laisser rejoindre les siens. Après tout, il ne lui avait pour ainsi dire jamais rien refusé jusqu'ici, à l'exception de la potion pour soigner Ackerley. Et il l'avait regretté. Désormais, si le Directeur d'Azkaban désirait profiter de son corps ou de sa compagnie, le prix à payer serait de lui rendre sa place.

Drago saurait assurer le soutien indéfectible de Rockwood, Jugson, Rowle, Barney, Blott, Yaxley, et même Scabior. Dolohov serait obligé de se tenir sur ses gardes, et les Lestrange y réfléchiraient à deux fois avant d'agir.

C'était là qu'était sa place, et ce qu'était son rôle.

La tache de sang avait grandi sur la feuille. De la taille de sa paume, les différences éclaboussures avaient créé un motif abstrait et délicat, légèrement hypnotique… L'encre avait bavé à certains endroits… Ce n'était pas plus mal. Le sang prouvait que Drago était de nouveau prêt à souffrir, il envoyait un message.

Drago relut la lettre, et ses yeux s'attardèrent sur les deux premiers mots.

Père.

Potter.

Potter avait été idiot de penser que Drago pourrait le choisir lui, plutôt que son père. Il plia le papier. Par habitude, il réalisa le pliage compliqué qui permettait de savoir si la lettre avait été lue par une autre paire d'yeux avant d'atteindre son destinataire.

Père…

Potter…

Il l'avait prévenu, pourtant : Il l'avait prévenu dès le premier jour de leur première année à Poudlard, quand il lui avait tendu la main et que Potter avait refusé de la lui serrer :

« Je m'appelle Malfoy. Drago Malfoy. »

Drago avait toujours été un Malfoy avant d'être autre chose.


Bon, ce chapitre est un peu bizarre, un peu décousu, peut-être un peu difficile à comprendre... Je voulais qu'on se sente aussi déphasé que Drago, avec la temporalité bizarre et le mélange pensées rationnelles / pensées décousues... Mais sans perdre complètement le lecteur... Je me suis tellement relue que je n'ai plus aucun recul là-dessus X,) J'espère que ça passe !