Bon, je ne vous cache pas que ce bug qui s'éternise, c'est un peu frustrant... En gros, je ne peux pas mettre à jour ou éditer les chapitres depuis mon tél, et plus embêtant, je ne reçois plus d'alerte sur les reviews et les stats de lecture sont bloquées... Ca donne un peu l'impression de publier dans le vide...
Du coup, je vais peut-être faire une nouvelle petite pause dans la publication, le temps de voir si ça se corrige un peu...
(Le site est un tel foutoir (ou je suis une telle noob) que je trouve même pas d'info, de page d'actu, pour savoir si le problème est juste chez moi ou s'il est global... D'ailleurs, si vous avez des infos, je vous serais infiniment reconnaissante de m'envoyer un mp à ce propos)
Drago hésita un moment à pousser la porte que Hitchin lui avait indiquée. Il était possible que l'homme se soit moqué de lui, l'ait envoyé dans une zone maudite de la forteresse, ou bien vers le corridor des loups-garous, ou encore au milieu d'une réunion de Surveillants qui se feraient un plaisir de le recevoir…
Il se demanda si ces élucubrations témoignaient de sa couardise ou du sadisme qu'il avait en lui et qu'il aurait manifesté à leur place.
Finalement, il poussa la porte.
Une brume argentée se déversa aussitôt dans le couloir, et un lièvre joyeux, immatériel et cristallin lui passa juste devant le visage. Il sursauta et comprit ce qui se déroulait ici. Il avait entendu parler des cours de Patronus de Potter, et c'était l'heure de la classe. Au sol, une brume argentée recouvrait tout. Dans les airs, un cheval, deux chiens et le lièvre semblaient faire la course dans tous les sens, laissant des trainées argentées dans leur sillage.
L'ambiance était bruyante, joyeuse. Une quinzaine de gardiens étaient rassemblés, chacun à un stade différent de maîtrise du sortilège.
Soudain, un cerf argenté, plus brillant et resplendissant que les quatre créatures qui l'avaient précédé apparut. Il s'éleva dans les airs en deux bonds gracieux, galopa élégamment autour de la salle, et les quatre Patronus le suivirent en ordre un peu plus régulier. Des anneaux verticaux, rappelant les buts d'un terrain de Quidditch, étaient fixés au plafond. Le cerf traversa l'un d'eux comme s'il chargeait, et les quatre créatures le suivirent tant bien que mal, passant à côté, sur les bords du cercle, ou disparaissant carrément dans un nuage de fumée argentée quand l'un des chiens heurta l'anneau qui tangua doucement.
Il entendit la voix de Potter, puis le cerf lui passa devant les yeux, et il croisa le regard du Sorcier.
Il ignora pourquoi, mais il lui sourit. Il éprouvait une fierté puérile à voir que son Patronus à lui était tellement supérieur à ceux des autres, comme si Drago l'avait produit lui-même…
Potter lui sourit à son tour, puis se détourna un instant pour expliquer quelque chose aux quatre Surveillants qui l'entouraient, avant de les quitter pour venir à sa rencontre.
« Qu'est-ce que tu fais là ? Je te manquais ? » demanda-t-il narquoisement.
Drago avait oublié de préparer son mensonge.
Il répondit doucement, cherchant l'inspiration à chaque mot :
« Je te cherchais, parce que je voulais te voir pour…
– Tu devrais t'arrêter là, c'est beaucoup plus romantique quand tu n'en dis pas trop », affirma Potter avec son sourire arrogant.
Drago fit la moue, mais obéit. L'ordre l'arrangeait.
« Viens, l'invita Potter, tu vas essayer aussi !
– Pardon ?! »
Drago se vit traîner par la manche dans un coin de la pièce apparemment réservé aux débutants, étant donné les trois Sorciers qui tendaient leurs baguettes sans même produire de fumée.
« Potter, je ne pense pas qu'il soit utile de perdre notre temps. Je n'ai pas les capacités pour ce sort-là.
– Tant mieux ! Comme ça, je pourrais me vanter d'être meilleur que toi ! Tiens, prends ma baguette. »
Drago saisit l'objet sans même s'en apercevoir, estomaqué par la remarque.
« Bien ! s'exclama Potter. Position d'attaque, corps de trois quart, bras brandi, non tendu, prise desserrée ! » récita-t-il joyeusement, comme une rengaine répétitive et amusante.
Drago ne bougea pas d'un geste tandis qu'il voyait les trois Surveillants à ses côtés obéir en souriant.
« Potter, je vais attendre que vous ayez fini, si ça ne te dérange pas, grinça-t-il sans même s'apercevoir de son impolitesse.
– Pourquoi tu portes ma cape ? » s'interrogea Potter en l'observant de bas en haut.
Drago serra les dents et brandit la baguette.
« Super ! reprit Potter avec un ton insupportablement optimiste. NiDaïre, on détend le bras, les épaules… Parfait ! Maintenant, on ferme les yeux, on se concentre ! Malfoy, un souvenir heureux, une pensée agréable, quelque-chose qui te fasse te sentir bien ! On se concentre sur les émotions, les sentiments, on pense bonheur, quiétude, joie… On se détend, on laisse le souvenir s'épanouir… »
Drago aurait pu s'arrêter là. Un souvenir heureux, il n'était pas sûr d'en avoir beaucoup. Il se concentra tout de même en écoutant la voix de Potter baisser d'un ton et s'adoucir, comme s'il essayait d'adopter le ton d'un hypnotiseur. Il pensa au jour où le Seigneur des Ténèbres avait été vaincu… Et où on lui avait passé les menottes magiques pour la première fois. Il pensa à la fois où il avait ramené ses BUSE au manoir : Neuf Optimal, et un Acceptable en Soins aux créatures magiques… La Sang-de-Bourbe Granger avait eu neuf Optimal et un Effort Exceptionnel. Et Lucius Malfoy l'avait privé de sortie pendant presque l'intégralité des vacances. Il pensa aux câlins de son enfance… Peine perdue.
« On respire calmement, on ne force pas. On ne cherche pas les détails dans le souvenir, on se concentre sur les émotions… Sur son rythme… On attend que ce soit le souvenir qui nous indique le bon moment… Et on prononce la formule… »
Drago n'essaya même pas. Il entendit les « Spero Patronum » s'élever autour de lui, tandis qu'il cherchait encore un souvenir qui ne soit pas entaché d'une sévère déconvenue.
« C'est mieux NiDaïre. Les épaules, toujours… Voilà. Cornac, la concentration, je le vois rien qu'à vos sourcils… » Un reniflement de rire.
La voix de Potter à son oreille le fit sursauter.
« Malfoy, on ne pense qu'à son souvenir heureux, on ne se laisse pas distraire par les autres… »
Drago fronça désespérément les sourcils en fouillant sa mémoire.
Une autre voix, dans son dos, le fit à nouveau tressaillir : Les yeux ainsi fermés et entourés de gardiens qui, soit l'avaient déjà agressé, soit avaient laissé faire, il se faisait l'impression d'être un minuscule jobarbille au milieu d'une horde de Manticores…
« S'il échoue, est-ce qu'il recevra un gage, lui aussi ?
– Non, répondit Potter avec un sourire dans la voix. Il débute. Est-ce que je dois vous rappeler combien de cours il vous a fallu pour prononcer correctement Pa-tro-num, Welbert ?
– Évidemment, ricana une troisième voix. Le chouchou du Directeur a toujours droit à un traitement de faveur. » Il y eu plusieurs rires mêlés.
Formidable. Ils étaient au moins trois à l'observer.
« Ne les écoute pas, Malfoy… Concentre-toi… Cornac. Les sourcils. »
Drago respira calmement, pensa à Vif-Eclair qui avait accepté de le laisser choisir son nom… Il avait conscience d'avoir choisi un évènement particulièrement insignifiant de sa vie, mais il ne pouvait pas non plus rester des heures entières sans bouger. Il se concentra sur les plumes douces, sur le regard ridiculement sérieux, sur l'haleine malodorante…
« Spero Patronum. »
Il ouvrit les yeux.
Évidemment, rien.
« C'est très bien, Malfoy ! Prétendit Potter avec entrain. Recommence plusieurs fois. Pas la peine de vérifier si ça a fonctionné ou non ! Crois-moi, tu le sauras quand ça viendra ! »
Drago lui adressa un regard meurtrier, mais Potter l'ignora en souriant avant de se détourner vers le fameux Cornac, dont les sourcils trahissaient effectivement un manque de concentration flagrant.
Il eut le temps de voir deux ou trois Surveillants qui l'observaient d'un air goguenard, et il ferma à nouveau les yeux, vexé et effrayé.
Il entendit une voix féminine donner un conseil, mais il fallut que la Surveillante rousse vienne carrément lui déplacer le bras pour qu'il comprenne que c'était à lui qu'elle s'adressait. La – mauvaise – surprise d'avoir été touché lui avait fait tomber la baguette des doigts. Il la ramassa et se remit en position, les yeux fermement clos, en sentant son cœur affolé lui envoyer plus de sang au visage que sa peau blême ne pouvait le supporter.
Une seconde femme vint le conseiller. Il reconnut l'accent Irlandais de la Surveillante au visage brûlé.
« Ce n'est pas forcément un souvenir, précisa-t-elle. Ça peut être un espoir ou une certitude si c'est plus facile pour toi.
– Et ce n'est pas forcément visuel, compléta la rousse. Si tu te représentes mieux une voix, une musique, une odeur, un rire, ça marchera aussi.
– Est-ce qu'il va aussi devenir le chouchou des femmes, maintenant ? » demanda une voix masculine. Il entendit des gloussements.
« Peut-être bien, répondit la rousse. Je parie qu'il y arrive avant Cornac.
– Pari tenu. »
Les voix n'étaient pas vraiment agressives. La moquerie était joyeuse et décontractée. Il entendit le fameux Cornac se plaindre du manque de solidarité entre collègues avant que Potter ne le reprenne sévèrement sur son manque de concentration.
« Tous d'ailleurs ! s'exclama-t-il. Ouste, ouste, ouste ! Welbert, si vous tenez tant à devenir mon chouchou, je vais vous montrer ce qu'il faut faire ! »
De nouveaux rires, puis il sentit des présences s'éloigner et se sentit capable de respirer un peu mieux. Il fit semblant de se concentrer en comptant les minutes, avant d'oser à nouveau ouvrir les yeux. Il fut soulagé de constater que les exercices avaient repris. Il voulut aller s'asseoir dans un coin, mais l'Irlandaise lui sourit doucement et fit non de la tête.
« Essaye, lui dit-elle. Même si tu n'y arrives pas, c'est bon pour le moral de penser positif. Et puis ça lui fait plaisir, ajouta-elle en désignant Potter d'un coup de tête. Et ça, ça fait plaisir à tous les autres.
– Je me fiche du plaisir des autres », grogna Drago en réponse.
Elle haussa les épaules et vint vers lui pour continuer à le conseiller avec gentillesse, et malgré les protestations de Cornac.
Au bout de ce qui lui parut une éternité, la montre de Potter sonna, et le Directeur adressa à toute l'équipe une espèce de discours de motivation ou de félicitations digne d'un capitaine de Quidditch junior. Le cours s'était éternisé plus que de coutume, et une nouvelle pique sur « le chouchou du Directeur » fusa, à laquelle Potter répondit tranquillement et en adressant un clin d'œil paresseux au dénommé Welbert qu'il en avait désormais deux.
La plupart des Surveillants repartirent en bavardant et Potter vint rejoindre Drago qui était resté à l'écart et, se sentant épuisé, s'était assis sur un banc en bordure de salle.
« Alors, cette cape ? » demanda-t-il joyeusement.
Drago gémit. « Potter, pourquoi est-ce que je me suis donné autant de mal si je dois quand-même supporter ton interrogatoire ?
– J'en sais rien, s'exclama Potter en s'asseyant à ses côtés. Tu aurais dû l'enlever si tu ne voulais pas en parler ! »
Drago le regarda en coin. Le pire dans cette suggestion tenait certainement du fait que l'astuce aurait pu fonctionner.
« Je suis sorti dehors, avoua-t-il enfin. Et j'ai eu des problèmes avec la Selkie.
– Du genre ?
– Du genre où si Mullan n'était pas intervenue, tu pourrais vendre mes os au marché noir à l'heure qu'il est. »
Potter mit longtemps à répondre :
« Tu sais que…
– Écoute, Potter, le coupa Drago. Je t'assure que Mullan a réglé les choses. Je… A l'avenir, je ferais plus attention. Je… J'emporterai des protège-oreilles, et je vérifierai que la voie est libre, et… Ce que tu veux. Mais… » Il ferma les yeux, se mordilla les lèvres, chercha ses mots… Au bout d'une minute, il reprit, mais sans oser le regarder. « Je… J'avais prévu de te raconter un mensonge pour atténuer les choses, et que tu ne m'interdises pas de sortir. Mais… »
Il laissa ses yeux errer sur la salle. Cinq Surveillants étaient encore là, continuant leurs exercices un peu plus loin, se corrigeant les uns les autres. Parfois, un nuage argenté se déformait et semblait chercher à prendre une apparence animale plus précise…
« D'accord, annonça finalement Potter alors que le silence s'éternisait. Et alors, pourquoi tu me dis la vérité, finalement ?
– Je n'en sais rien, maugréa Drago en laissant un sourire gêné lui échapper. Je n'ai pas réussi à improviser correctement. Et oui, je sais, râla-t-il en le regardant enfin, j'aurais pu profiter de cette séance de réflexion interminable pour y réfléchir correctement. »
Potter lui sourit.
Drago regarda ailleurs, puis reprit, entre ses dents : « Je suppose que je deviens idiot quand je croise tes jolis yeux. »
Potter éclata de rire, puis se leva.
« Bien joué ! Le parfait petit lèche-bottes ! Tu conserves le droit de sortir à ta guise ! »
Drago serra les lèvres, ne sachant pas trop s'il était satisfait ou honteux. Il tendit sa baguette à Potter.
« Je sais que tu n'es pas très au fait des traditions Sorcières, annonça-t-il, mais on évite généralement de prêter sa baguette à quelqu'un dont on n'est pas exceptionnellement proche.
– Je sais », répondit Potter avec arrogance et en reprenant son bien.
La remarque sur les jolis yeux qui rendent idiot est une référence à ce que Harry avait dit à Drago un peu plus d'une semaine plus tôt, chapitre 58.
Drago est malin, mais il a toujours un temps de retard, en fait...
Comme le répète ma chère momon, si souvent que je pensais qu'il s'agissait d'une expression consacrée que tout le monde utilisait mais en fait non : C'est pas qu'il pense lentement, c'est qu'il lui faut du temps pour penser vite.
Du coup, à... Je ne sais pas quand ! XD
Si le problème se résout vite, à demain. Sinon, surement en fin de semaine :)
