Melynee : XD chacun ses spécialités ! Pour moi, 2000 mots pour une pipe, c'est beaucoup !
Merci pour ton commentaire : Ca fait bien plaisir de constater que j'ai réussi à faire passer le message que je voulais :)
Guest : mais avec plaisir ! Surtout si c'est reviewé !
77Hildegard : Ils sont vilains, mais il faut bien que jeunesse passe, ma bonne dame. Ça et les saisons... u_u
On va rester sur un rythme "un chap tous les deux jours" pendant encore 3 ou 4 chapitres, mais on revient bientôt au quotidien ! Juste qqes pétouilles à régler !
Les « invités » de Potter débarquèrent au fur et à mesure de la journée.
Par Merlin, Potter lui avait affirmé que son prochain combat contre le Détraqueur ne se ferait pas en solitaire, et le voilà qui rassemblait son armée.
Les premiers à arriver furent évidemment Granger et Weasley.
La Née-Moldue – Drago recula nerveusement – chevauchait un hippogriffe. Une créature hideuse et effrayante, grise avec des yeux orange et cruels, qui rappela à Drago sa première rencontre avec une bête de cette espèce dans un cours de Soins aux Créatures Magiques. Le Sang-Pur conduisait, plus traditionnellement, un balai de belle facture frappé du sceau du Ministère. Ils étaient accompagnés d'un autre homme, d'une cinquantaine d'années, qui se présenta sous le nom de Savage, et qui avait été le mentor du Survivant pendant sa brève carrière d'Auror.
Ils débarquèrent sur la plage de l'île, et ils n'avaient pas même encore posé le pied à terre que Potter leur offrait déjà de grandes accolades… Il fit ensuite les présentations entre les nouveaux venus et le comité d'accueil de l'île, qui comportait les deux Majors et Drago.
Dès que Potter eut prononcé son nom, « Et bien sûr, vous connaissez déjà Malfoy », l'hippogriffe chargea, se dressa sur ses pattes arrières en rugissant et voulut l'attaquer. Drago tomba à la renverse et se roula en boule, pendant que Potter, hilare, repoussait la créature sans même sortir sa baguette, simplement en lui donnant de petites tapes amicales pour l'envoyer dans une autre direction.
Drago ignora la main de Runcorn qui voulait l'aider, et se redressa seul en adressant un regard meurtrier à l'animal qui le lui retourna. Il surprit alors l'expression terrifiée de Granger qui se cachait la bouche de ses mains : Ses cheveux, qu'il avait soigneusement coincé dans le col de sa robe, s'étaient écartés pour révéler la blessure de sa joue.
« Par Merlin, qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? »
Drago ne lui répondit même pas. Il dissimula à nouveau la blessure et fixa l'horizon en silence.
Pendant ce temps, Weasley se moquait joyeusement de son ami :
« Ton message était pas clair ! Tu nous as quand-même pas sérieusement demandé de venir pour un seul Détraqueur ?
– Non, bien sûr que non, répondit tranquillement Potter, il y a aussi une araignée énorme sous mon lit, et je me suis dit que tu étais l'homme de la situation !
– Ce n'est pas drôle ! s'offusqua Weasley. Est-ce que tu ne peux pas être sérieux, pour une fois ?
– Mais si je suis toujours sérieux, je n'améliorerai jamais mon sens de l'humour et je ne parviendrai jamais à être drôle ! »
Les Majors observaient la scène, visiblement dépités de voir ainsi le trio de héros prendre les choses à la rigolade, et Drago se rassura à l'idée de ne pas être la seule personne saine d'esprit sur place. Savage, lui, semblait habitué à ces démonstrations.
« Au fait, Ron, reprit Potter au bout d'un moment, tu l'as retrouvée ?
– Oui, mais j'ai peur de deviner ce que tu veux en faire, et je suis pas d'accord », ronchonna-t-il en remettant à son ami une vieille boite à chaussures en carton fermée avec du scotch marron.
Potter ne parla quasiment pas du Détraqueur et de l'attaque de la veille : Il prétendit attendre d'autres visiteurs, et ne pas avoir envie de répéter son histoire à chacun. Tout le monde opina sans discuter. Il fit toutefois le tour de l'île avec le groupe et expliqua sa volonté de créer un nouveau bouclier de protection à l'intérieur du premier : Plus petit et solide, le nouveau bouclier ne devrait protéger que le château et l'île, afin que le Détraqueur soit pris au piège entre les deux rideaux de magie.
« Mais ça ne doit pas être juste un dôme, insista-t-il lourdement. Ça doit être une sphère : Le bouclier doit aussi passer sous la roche de l'île.
– Est-ce que tu as peur qu'il creuse un tunnel pour attaquer ? s'interrogea Granger. Je ne crois pas que les Détraqueurs soient capables de…
– Je te montrerai le gouffre qu'il a provoqué dans le hall tout à l'heure, la coupa Potter. Et oui, il en est capable. »
Au fur et à mesure de la visite et des explications, d'autres personnes débarquèrent : D'abord la benjamine des Weasley, une peste dont l'intérêt de la présence fut longtemps un mystère pour Drago, puis l'un des frères ainés, un rouquin encore plus laid que tous les autres avec sa figure couverte de cicatrices, accompagné de la jolie Fleur Delacour. Enfin, arrivèrent deux nouveaux Aurors escortant le précédent Directeur de l'établissement, un vieil homme étrange et éteint aux yeux entièrement blancs et aux dents parfaitement noires.
Potter décrivit le bouclier de protection qu'il avait en tête. Un mastodonte de magies entremêlées. Des couches et des couches de sortilèges, solidifiés par des nœuds et des ancres solides, reliés les uns aux autres par des fils plus délicats mais placés de telle sorte à soutenir les masses les plus solides.
Presque personne ne comprit rien, et il fallut réexpliquer, faire des schémas, des démonstrations, et même une espèce de danse ou chacun représentait sa magie liée aux autres. Plusieurs fois, Drago aida Potter à expliciter plus clairement ses instructions, ou apporta un ou deux conseils pour rendre la chose encore plus résistante. Finalement, tout le monde accepta de se prêter à l'exercice, plus ou moins convaincu par l'idée.
Tout reposait, au final, beaucoup plus sur les liens qui unissaient les Sorciers que sur la réelle puissance magique : Le trio Granger-Potter-Weasley broda la première bulle de protection, puis Potter et l'ancien Directeur posèrent des enchantements d'autorisation épais, que vinrent solidifier les couples Granger-Weasley et Delacour-Weasley, et même – Drago sentit une pointe de jalousie le piquer – Weasley-Potter, puis les Majors, puis les trois Weasley entre eux, puis Potter et Savage, puis les trois Aurors entre eux, puis l'ancien Directeur accompagné des deux Majors…
La théorie avait difficilement convaincu Drago. La réalisation concrète du projet le laissa pantois. L'île était désormais plus solidement protégée que ne l'avait même été l'école de Poudlard.
Drago avait tenté misérablement de se rendre utile en amenant des sandwiches à tout le monde quand il avait compris que cette banalité n'avait pas frôlé l'esprit du Survivant, puis une chaise et un manteau épais pour le vieux Directeur, puis en transmettant divers messages des Majors vers les Surveillants ou l'inverse, ou même en montrant la direction des toilettes aux nouveaux venus. A un moment, il avait pu prendre Mullan à part, lui demander nerveusement si elle savait combien de personnes étaient invitées, combien de temps devrait durer leur accueil, et si des dispositions avaient été prises pour qu'elles puissent dormir sur place si le besoin s'en faisait sentir… Elle lui adressa un regard éloquent, puis lui suggéra d'aller vérifier où en était l'aménagement de la patinoire avec quelques Surveillants qu'elle lui indiqua. Drago s'était mis à la tâche sans manquer d'adresser un regard sévère à Potter qui l'avait remarqué mais ne l'avait certainement pas compris, au vu du sourire éclatant qu'il lui avait adressé en échange.
Quand ils en eurent fini, tout le monde était épuisé. L'après-midi était bien entamée et Potter proposa de faire une pause avant de passer à la suite. Drago commença à mener tout le monde vers le dortoir, mais Potter l'arrêta :
« La Major Mullan va s'en occuper, pas vrai, Major ? J'ai encore besoin de toi ici… »
Drago adressa un regard d'excuse à la Mullan qui se contenta d'opiner à l'ordre de son supérieur puis d'y obéir.
« Alors, reprit Potter une fois que tout le monde se fût éloigné. Qu'est-ce que t'en dis ? Il te faudrait plus d'une armoire à disparaître pour le franchir, celui-là, non ?
– Je suppose, Potter…
– Évidemment, j'aurais bien aimé pouvoir demander à Molly de venir aussi… Elle et Ginny auraient fait des merveilles ensemble. Mais je ne me voyais pas lui demander un service comme celui-là. »
Drago haussa les épaules. Il ignorait qui était Molly. Il avait vaguement deviné que Ginny était la sœur Weasley, le nombre de femmes de l'assemblée étant franchement restreint…
« C'était une bonne idée de miser davantage sur la proximité entre les conjurateurs de sorts plutôt que sur le nombre ou la puissance, admit-il. Le résultat est plus rapide, et aura une meilleure durée dans le temps.
– C'est toi qui m'as donné cette idée. » Drago haussa un sourcil, incertain de ce que Potter avançait. « Tu te souviens ? Tu disais qu'à Poudlard, les quatre fondateurs avaient créé un tissu solide, et que les Directeurs suivants n'avaient fait que le solidifier et le protéger ? Et bien ici, c'est pareil, mais couche sur couche… » Potter se tût un moment, puis finit en éclatant de rire : « Bon, j'ai un peu abusé ! J'aurais pu me contenter de trois ou quatre épaisseurs, mais j'étais pas sûr de ce que je faisais, et je me suis un peu laissé submerger ! Bref ! Tien, c'est pour te donner ça que je t'ai demandé de rester un moment ! Je voulais pas que tu l'ouvres devant tout le monde, je ne savais pas comment tu réagirais. »
Il tendit alors la vieille ville poussiéreuse que Weasley lui avait apportée et qui, depuis, avait été abandonnée à côté de la chaise que Drago avait ramenée. Celui-ci s'empara de la boîte sans trop savoir quoi en faire. Les mots de Potter ne donnaient pas franchement envie de connaître le contenu du carton.
« Et bien ouvre ! » ordonna Potter, quand il devint évident que Drago ne se déciderait pas seul.
Drago arracha doucement le scotch brun, souleva le couvercle et se figea.
Vingt-cinq centimètre. Bois d'aubépine et crin de licorne. Une association rare et quelque peu paradoxale : L'aubépine était une matière complexe, rarement utilisée, un arbre aux fleurs médicinales, mais dont le bois exhale une odeur de mort. Autant adaptée aux sortilèges de soins qu'aux maléfices les plus brutaux. Quant au crin de licorne, il forme un cœur solide et stable, pour un Sorcier loyal et bon. « Adapté aux personnalités troubles et conflictuelles », avait dit Ollivander. « Elle était dans cette boutique avant que je n'y arrive moi-même. Je ne pensais pas trouver son propriétaire un jour. Enfin, les Baguettes sont plus patientes que les Sorciers qui les emploient, n'est-ce pas ? Si elle vous a finalement choisi, c'est que vous devez lui convenir. »
Potter la lui avait arrachée lors d'un affrontement au manoir.
Une boule dans sa gorge et ses yeux s'humidifièrent. Au début, ça avait été affreux. Comme être privé d'une partie de lui-même. Et puis il avait éprouvé une espèce de soulagement cruel en songeant que cette baguette au caractère indécis était peut-être bien la responsable de son manque de conviction et de ses difficultés à servir et à tuer. Qu'elle serve donc Harry Potter ! avait-il pensé. Du crin de licorne ! Ah ! Elle lui sera bien plus adaptée qu'à moi !
Il avait reçu la baguette de sa… La baguette de Narcissa Black Malfoy, et les choses ne s'étaient pas améliorées. Pires que cela, même. Tilleul et crin de Sombral. Puissante, mais c'était comme si elle refusait de se laisser tout à fait dompter. Elle avait été détruite dans la salle-sur-Demande, et encore une fois, Drago s'était senti comme délivré.
Il avait été arrêté sans Baguette, avait été jugé sans Baguette, et avait été enfermé sans Baguette. La première, probablement la plus douce, de ses humiliations.
« Écoute, je… » commença alors Potter, visiblement gêné en passant son poids d'un pied sur l'autre. « Évidemment, je ne peux pas te la rendre réellement. Je veux dire… Je veux dire, comme tu dis, enfin, comme tu sais, tu restes un prisonnier, mais… Bon, quand il attaquera à nouveau, je préfèrerais que tu sois armé, et… Et bon, je m'étais dit qu'une personne en plus pourrait être nécessaire pour la bulle de protection. Enfin, finalement, ce n'est pas le cas, alors… Enfin, bref… »
Drago ne répondit pas.
Sa baguette.
Il n'était pas sûr de vouloir la récupérer. Il n'était même pas sûr de vouloir la revoir. Il aurait préféré qu'elle disparaisse, elle aussi. Il renifla et s'essuya les yeux. Les larmes n'avaient pas coulé, mais il se sentait quand même ridicule.
« Bon, j'ai bien fait de ne pas te la rendre devant tout le monde, au moins ! »
Drago ricana.
Oui, Potter avait bien fait.
J'avais prévu que Drago n'éprouve pas une joie immense et un soulagement sans bornes en retrouvant sa baguette, mais avant de lire la fiche wiki, j'ignorais à quel point... Autant quand j'ai lu la description du bois d'aubépine, je n'étais pas du tout étonnée... Autant le crin de licorne, ça m'a fait bizarre... Pas que le pense que le Drago de Rowling n'est pas bon au fond de lui... Mais tout de même, j'ai du mal à imaginer son Drago Malfoy tiraillé et perdu avec une baguette comportant un élément aussi lisse et pur que du crin de licorne... A sa place, j'aurais mis une matière plus "instable", comme le sombral ou le phénix...
Ceci dit, moi, ça m'arrange bien, de mettre du crin de licorne dans la baguette de mon petit Drago, tout emberlificoté dans ses préjugés et ses complexes !
