Guest : contente que ça continue de te plaire ! En ce moment, je suis motivée, j'avance bien !
Quand Drago se réveilla le lendemain matin, la première chose qu'il vit fut les yeux inexpressifs de Carrow fixés sur lui. Il sursauta en panique, et sa respiration saccadée fut reproduite à l'identique par le prisonnier, comme Drago lui avait indiqué de le faire avant de se coucher.
Il lui fallut quelques secondes pour l'apaiser, puis quelques autres pour se calmer à son tour, avant de glisser ses jambes hors du lit et de se frotter le visage, déjà épuisé. Il sentit quelque chose d'inhabituel bouger sous ses paumes, et quand il écarta la main, il vit trois petites dents tomber sur ses cuisses. Il ramassa les choses pour les observer avec attention : Pas de sang, des racines minuscules de dents de lait. Il en eut presque les larmes aux yeux. Enfin, la prédiction de Nguyen se réalisait : Son corps rejetait ces immondices de lui-même. Il se frotta le visage de nouveau, et deux autres dents se détachèrent de sa joue. Les suivantes semblaient encore un peu trop accrochées, et il fallut franchement gratter avec le bout de ses ongles pour extraire la suivante, qui lui fit un mal de croup en tombant, et qu'il trouva ensanglantée. Il hésita à poursuivre l'exercice, mais décida finalement de faire preuve d'un peu plus de patience. Il ne voulait pas que l'infirmier lui reproche quoi que ce soit. Il considéra toutefois l'évènement comme un gage que la journée serait excellente, et se leva de bonne humeur !
Chaque matin, il s'occupait d'amener le linge sale des invités à la blanchisserie du château, puis à en ramener du propre. Il vérifiait la disponibilité de savon et autres produits d'hygiène à proximité des sanitaires, sans oublier les protections féminines : Il ignorait la quantité nécessaire à l'accueil des trois filles qui s'étaient installées parmi eux, et s'était donc constitué un stock en piochant au hasard dans les réserves du corridor des femmes, et il vérifiait, chaque jour avec une petite crainte, que le niveau n'avait pas trop baissé.
Ensuite, il s'occupait de vérifier la table du petit déjeuner, de préparer le café, ainsi que le thé pour Monsieur Temrah (Earl Grey, citron, clou de girofle) et Madame Johnson (English Breakfast, deux cuillères de lait, un sucre à part) ou pour quiconque se trouvait debout à cette heure.
En attendant le réveil de Potter et ses hypothétiques instructions pour la journée à venir, il parvenait largement à s'occuper en dressant la liste de tout ce qui pouvait manquer et que les albatros étaient suffisamment robustes pour livrer. Principalement ces douceurs matinales, mais parfois également une commande d'ingrédients de potions pour Nguyen, des vêtements chauds, des fournitures du bureau, ou des choses plus ponctuelles, comme un lot de serrures magiques à installer sur les portes des logements, des lampes de chevet, des baguettes de secours…
Ce matin-là, la présence de son nouveau compagnon provoqua quelques réactions variées parmi les amis de Potter. La jeune Weasley fut étonnamment l'une des moins réfractaires à cette surprise : En buvant pensivement son chocolat chaud, elle demanda à Drago de lui raconter ce qu'il était arrivé au détenu. Il n'entra pas dans les détails, mais parla tout de même des sortilèges d'éveil.
« Et pourquoi est-ce qu'il réagit à ma voix plus qu'aux leurs ? » demanda-t-elle d'un ton méfiant alors que Carrow fixait ses yeux vides sur elle. « Je ne lui ai jamais envoyé un tel sort, moi. »
Drago lui répondit par un regard appuyé, mais elle ne s'en contenta pas. Il expliqua :
« Tu lui rappelles sa vie d'avant. Ta présence est réconfortante pour lui. »
Il n'aurait pas obtenu une réaction moins outrée s'il avait suggéré qu'elle embrasse le malade : Elle se leva avec une expression répugnée et quitta les lieux sans demander son reste. Carrow la suivit du regard jusqu'à ce qu'elle disparaisse.
Il passait en général le reste de la matinée soit sur la plage, soit dans le Hangar, en fonction de là où se trouvait Potter. Il avait un petit bureau d'appoint à chaque endroit, où il recevait les procès-verbaux des différents Brigadiers, rédigeait les comptes-rendus, puis informait les deux Majors de l'état des lieux.
Après midi, il faisait un tour de la prison et rendait visite à l'infirmier, à la greffe, à la manutention… Il recueillait les doléances, et faisait de son mieux pour noter les produits les plus urgents à commander. Le ferry ne pouvait plus accoster l'île sans danger, les albatros étaient incapables de transporter la quantité et le poids de la nourriture nécessaire aux détenus, et le Réseau de Cheminette était limité pour éviter les évasions de détenus. Il était toutefois parvenu à exiger une connexion particulière entre la cheminée du hall et celle de la succursale d'intendance du Ministère de la Magie. Il avait dû éplucher quelques textes de lois et faire valoir des articles de droit international pour avoir gain de cause. Le passage n'était ouvert qu'une demi-heure par jour – il recevait toujours l'information à la dernière minute – et il devait réclamer l'aide d'un Surveillant quelconque pour l'utiliser, mais le vaste foyer permettait tout de même de recevoir des colis de nourritures conséquents, et la viande et certains légumes avaient pu de nouveau apparaître au menu du réfectoire.
A ces tâches « sérieuses » s'ajoutaient celles, un peu plus fantasques, qu'exigeait son assistance pour Carrow et les deux vieux : Donner la becquée au premier, préparer le thé pour les seconds, et emmener tout ce petit monde se dégourdir les pattes au moins une fois par jour, ou aux toilettes aux moments opportuns.
Pour ne pas inquiéter Potter, il s'était mis à noter chacun de ses faits et gestes et à laisser des post-it à son attention à chaque déplacement. Il trouvait la démarche un peu excessive, mais elle sembla fonctionner : Plusieurs fois, il revint de tel ou tel endroit pour le trouver en train de consulter ces petites notes infantilisantes.
Ce n'était toutefois pas suffisant pour lui faire retrouver son calme. Drago reconnaissait, par instants, l'expression agacée et agressive que Potter revêtait quand on lui en demandait trop. Il retrouvait rapidement son sourire joyeux et hypocrite pour répondre à son interlocuteur comme si rien ne le dérangeait et qu'il était heureux d'aider et tout à fait disponible pour quiconque le désirait.
En milieu de matinée, le samedi, il vint exiger de Drago un rapport quelconque, avant de l'emmener dans un vieux cagibi du premier étage pour soi-disant récupérer le document.
« Je sais ! affirma-t-il en fermant la porte derrière eux. J'aurais pu te demander de venir plus poliment, mais putain ! Je suis à deux doigts de craquer, là ! Ils m'énervent tous, bordel ! »
Drago ne put s'empêcher de sourire en le regardant maugréer. Cela faisait un moment qu'il avait trouvé un rythme qui lui plaisait bien, perdant quatre à cinq dents par jour sans même plus avoir à y tripoter. Nguyen avait salué la chose sans s'extasier et lui avait répété de laisser sa main prendre l'air. Il n'en avait rien fait. Potter avait eu une réaction mitigée en remarquant enfin le changement : Il avait comparé le visage de Drago à celui d'un adorable Dracorex : Un Dragon moldu disparu et incapable de cracher le feu, à en croire le Survivant. Drago ignorait si la créature avait bel et bien existé. La coïncidence au niveau du nom semblait tout de même un peu grossière.
Il s'adossa à la porte et croisa les bras pour observer les déambulations du Sorcier entre les établis et les vieux outils qui trainaient là.
« Gnagnagna, quels sont les plans pour aujourd'hui, Harry ? Gnagnagna, est-ce que tu m'écoutes, Harry ? Gnagnagna, est-ce que tu sais si ça va encore être long, Harry ? Mais, putain ! Cassez-vous si vous êtes pas contents ! Je vous retiens pas, merde ! »
A chaque juron, une vague de Magie émergeait de lui, faisait grincer les meubles et tinter les outils.
Au bout d'un moment, le sac parut être vidé, et Potter vint enfouir son visage dans le cou de Drago qui l'enlaça tranquillement.
« J'y arrive pas, se plaignit Potter. Ils se rendent pas compte à quel point je maîtrise rien, putain. Je pensais que ce serait réglé en deux jours, moi. Je pensais l'avoir blessé, mais en fait, c'était même pas mon Patronus. C'était un truc contre-nature que j'aurais pas pu réaliser sans un mec à demi-mort et… toi. »
Drago ricana doucement : « Ne me dis pas que tu viens vers moi pour recevoir des éloges et des encouragements, Potter. Tu as ta petite fan-base pour ça.
– Si. Je veux des encouragements », grogna Potter en imitant un enfant capricieux.
Drago dégagea sa main gauche et demanda d'un air innocent : « Très bien. Est-ce que tu veux des encouragements oraux ou plus… tactiles ? » Et il acheva sa proposition d'une caresse équivoque sur l'entrejambe de Potter.
Aussitôt, son poignet fut saisi et plaqué contre le bois de la porte.
Potter recula, lui adressa un regard crâneur, et lui affirma :
« Je t'écoute.
– Tu es formidable, Potter. Ta puissance magique est époustouflante, ta maîtrise des sortilèges impressionnante, et ton courage et ton opiniâtreté font que tu es capable de réussir tout ce que tu entreprends. En outre, tu es remarquablement bien entouré, et personne ne doute de toi ou de tes capacités. » Drago récita les mots comme une leçon apprise par cœur, puis, d'un ton plus taquin, demanda : « Satisfait ? »
Potter le fixait toujours, mais son expression mêlait la frustration et le plaisir. Au moins, la rancœur avait disparu.
« Non, répondit-il enfin. Ça sonne tout sauf sincère, venant de toi.
– C'est parce que ça a beau être vrai, je n'ai aucune envie de te brosser dans le sens du poil, reprit Drago avec un sourire beaucoup plus méprisant. Je n'en ai rien à faire de tes exploits, et je t'ai répété cent fois que je ne supporte pas ton côté tête brulée. Ce n'est pas ton travail. Tu n'es pas un héros. Tu n'as pas à chasser les Détraqueurs, tu as juste à gérer des prisonniers ! Demande à Shacklebolt de s'en occuper : C'est lui qui a laissé ce lieu partir en décrépitude, alors qu'il assume les conséquences de ses décisions, nom d'une foutue Gargouille.
– Ouais, c'est plutôt ça que j'avais besoin d'entendre », admit Potter avec son air penaud.
Il se rapprocha de nouveau de Drago pour lui embrasser le cou.
« Mais tu sais que je vais m'obstiner, pas vrai ? demanda-t-il avec un sourire.
– Je n'en doute pas, Potter. Ma présence ici prouve assez bien que tu es capable d'obtenir tout ce que tu veux, pas vrai ? »
Potter sema une ribambelle de petits baisers dans le cou de Drago, et tira même sur la robe pour lui embrasser les clavicules, glissant ses doigts entre ceux qu'il tenait toujours en otage.
« C'est vraiment comme ça que tu vois les choses ? demanda-t-il, au bout d'un moment.
– Oui. Mais je ne vais pas m'en plaindre. Je préfère être ici avec toi plutôt que là-bas avec eux. Je suis heureux que tu aies insisté pour le repas du Nouvel An. Et pour que je quitte le corridor 3. Et pour tout le reste… »
Drago se mordilla les lèvres. Il craignait un peu que cet aveu n'encourage Potter à continuer sur la même voie. D'un autre côté, il fallait admettre que cette voie-ci était infiniment plus agréable que l'autre. Il sentait son sexe se gorger doucement de sang, et étant donné le doux mouvement de la cuisse entre ses jambes, il n'avait aucun doute sur le fait que Potter le sentait bien, lui aussi.
Les caresses étaient lentes et sensuelles, et Drago se laissait faire avec volupté, fermant les yeux, immobilisé par le corps contre lui et la main qui serrait la sienne… Soudain, Potter changea brutalement d'attitude :
« Bon, ça suffit ! s'exclama-t-il en s'écartant et en tirant le prisonnier par la main. Ça fait trop longtemps que j'y pense et que je me retiens ! »
Drago rougit et son souffle s'accéléra : Est-ce qu'enfin…
Il fut poussé contre un établi, allongé sur le dos sur la surface poussiéreuse, et sa robe fut soulevée jusqu'à son cou.
« Aujourd'hui, affirma Potter en lui pinçant doucement les tétons, mon objectif consiste à te faire jouir en stimulant uniquement ces deux petites merveilles.
– Pardon ?
– Tu m'as parfaitement entendu ! » répondit Potter avant de se pencher pour embrasser l'une de ses prises.
Drago éclata de rire. « Potter, je ne pense pas que quiconque soit capable de ça !
– C'est que tu n'as pas encore compris à quel point j'obtiens toujours tout ce que je veux ! »
Plus tard, quand ils en reparlèrent, ils affirmèrent tous les deux avoir eu raison : Certes Potter avait eu beau s'acharner pendant une éternité, il avait fini par abdiquer et par fourrer sa main à l'intérieur du boxer de Drago. Il n'avait cependant pas eu le temps de faire plus de deux allers-retours sur son sexe que celui-ci avait explosé entre ses doigts, et Drago hurlé sa jouissance comme s'il était possédé.
Évidemment, Drago n'avait pas eu le droit de lui rendre la pareille :
« Tu n'avais qu'à te dépêcher, ricana Potter en réajustant ses vêtements. J'ai des tas d'autres trucs à faire, moi. »
Drago, lui, n'avait qu'une envie : Aller prendre une douche pour se rafraichir et se nettoyer de la sueur et de la poussière qui le maculait. Il observait donc Potter se refaire une apparence en balançant tranquillement ses jambes sous le rebord de l'établi, à la fois pressé et frustré de le voir partir :
« Je ne peux pas m'empêcher de penser que ces petites parties de jambes en l'air seraient beaucoup plus efficaces si on se concentrait sur ta jouissance à toi.
– Pour ma libido, oui. Pour ma fierté, non.
– Tu sais que les petits machos fiers de leurs prouesses sexuelles sont un véritable tue-l'amour, n'est-ce pas ?
– Je ne suis pas un fier petit macho : Tu m'as affreusement vexé quand tu m'as rappelé que je ne t'avais fait jouir que deux fois. Mon objectif à moyen terme est que tu en perdes complètement le compte. »
Drago resta silencieux quelques secondes avant d'éclater à nouveau de rire.
Il n'avait jamais rien entendu de plus affligeant, et Potter semblait infiniment fier de sa nouvelle crétinerie.
Funfact : Je n'en ai pas grand chose à carrer des dinosaures... Alors à la base, j'avais plutôt en tête une espèce d'ankylosaure pour la comparaison avec Drago... Sauf que j'ai toute de même fait qqes recherches, et que quand je suis tombée sur le dracorex, il a été difficile de l'ignorer XD J'ai quand-même hésité à le mentionner, et pour les mêmes raisons que Drago : la coïncidence est quand-même un peu grosse XD
