Bon Dimanche !
Au programme aujourd'hui : Brûlée. On ne dit pas assez à quel point elle est formidable. Un des meilleurs persos féminins de OP et best petite sœur.
Un peu de réconfort pour Katakuri.
Les nuits sur Totto Land n'étaient pas moins étranges que les journées.
Il y avait toute sortes de bruits curieux qui retentissaient ça et là, partout sur l'île. Des créatures enchantées qui volaient en essaim ou dansaient sur les toits des maisons, des animaux improbables qui poussaient des cris lugubres et des objets qui ronflaient comme des locomotives. King avait des difficultés à les ignorer mais ça ne le gênait pas tant que ça, il avait l'habitude de s'endormir dans le bruit. Ceux-ci étaient finalement moins irritants que les répétitions musicales de Queen. Il était autrement plus préoccupé par ses blessures. Faire le malin et donner une correction à un Général lui avait fait du bien au moral mais il aurait dû se douter que ce ne serait pas sans conséquences.
En le frappant, il avait réveillé l'atroce douleur de son épaule déchiquetée. Depuis, il avait des difficultés à bouger son bras et un nouvel hématome était apparu sur sa peau. Il n'avait rien de cassé mais son corps lui faisait regretter sa bêtise. En comparaison, le coup tranchant que lui avait infligé Roronoa à la poitrine paraissait délicat et compatissant. Les crocs de Katakuri étaient bien plus redoutables que n'importe quel sabre. Néanmoins, lui s'était abstenu de l'estropier, son bras était toujours en place. Son aile, en revanche, était dans un état misérable et ça ne s'arrangeait pas avec le temps. Elle le faisait de moins en moins souffrir mais la bouger était une épreuve. C'était ce qui l'inquiétait le plus, s'il ne pouvait plus voler alors il était fini.
Il lui vint une idée.
Il ouvrit la fenêtre de sa chambre et se faufila par l'ouverture. Il devait avoir l'air stupide à s'extirper de là, comme un ado qui fait le mur, mais la plupart des bâtiments — même ceux construits avec de la farine et du blé — n'avaient pas de chambre avec des baies vitrées conçues pour les lunarias et leurs particularités. Il se hissa sur le rebord et jeta un coup d'œil à la structure du palais de Katakuri : les remparts étaient ronds et lisses, à l'image des donuts empilés qui le composaient. Escalader cet "édifice" n'allait pas être facile. Mais comme toujours, son pouvoir de combustion lui fut utile. Ces donuts géants n'étaient pas mous ou malléables, ils étaient aussi solides que des murs normaux, avec un glaçage à la framboise en plus, mais ils restaient de la nourriture. En brûlant la surface jusqu'à la faire griller, il la rendait friable et croustillante. Il n'avait plus qu'à gratter pour créer des prises convenables où poser ses pieds. Il n'était pas obligé de faire ça, mais s'il voulait déployer ses ailes confortablement, sans entraves et sans être vu, le toit était l'endroit parfait pour le faire.
Il suivit son plan et grimpa le long de la façade, avec douceur. Son épaule ne tolérerait pas le moindre mouvement brusque. Il ne savait pas tellement où il allait, il voulait simplement trouver une zone où il pourrait tenir debout. Il poursuivit son ascension jusqu'à croiser un hibou sur son chemin. L'animal, qui portait un monocle et un chapeau haut de forme, était tranquillement assis sur la façade à siroter une tasse de thé. King s'arrêta une seconde, histoire de s'assurer qu'il n'était pas en train de rêver et que cette vision était bien réelle. Le hibou lui rendit son regard.
— Oh, Veuillez m'excuser, déclara-t-il avec un accent pompeux.
Il s'envola sans demander son reste.
J'imagine que je ne devrais pas être surpris, pensa-t-il avant de reprendre sa route.
Il avait vu des choses bien plus bizarres sur Onigashima. Mais tout de même, cet endroit et ses prodiges allaient bien au-delà de toutes les conneries qu'il avait pu voir dans sa vie. Il poussa une dernière fois sur ses jambes et se hissa là où se tenait le hibou quelques secondes auparavant. Ce n'était pas le meilleur endroit où se tenir mais c'était mieux que sa chambre, trop étroite pour y faire des exercices. Il prit une grande inspiration avant de déployer ses ailes. Ça allait faire mal.
Il tira le plus fort possible pour que son aile droite s'ouvre au maximum. Elle bougea à peine, comme si elle était retenue par des liens invisibles.
— Allez, bouge, grogna-t-il.
Tout à coup, un rugissement abominable résonna dans l'air. Des oiseaux et des chauve-souris s'envolèrent de la forêt entourant la ville. King sursauta et faillit tomber à la renverse, il crut pendant une seconde être de retour sur Onigashima, à devoir intervenir pour sauver Kaido d'une nouvelle crise de larmes. Une explosion retentissante se fit entendre deux secondes plus tard et quelques arbres s'écroulèrent comme des dominos, au nord est du palais. King observa la scène, calmement. Il avait deviné qui était responsable de ce carnage.
— Je me disais bien qu'il devait avoir les boules, murmura-t-il pour lui même.
Le silence revint après quelques secondes et il reprit ses échauffements. Il devait se concentrer. S'il ne retrouvait pas vite le contrôle de ses ailes, jamais il ne pourrait quitter ce territoire.
/
Katakuri s'écroula sur le dos. Personne n'était là pour le voir, alors merde.
Il s'était empiffré plus que d'habitude, ses réserves secrètes n'étaient plus qu'un souvenir à présent. Mais il n'avait pas pu faire autrement, il n'avait que ça pour combler le vide et se calmer. Il avait explosé, détruit quelques arbres d'un coup de poing puis il s'était jeté sur les sucreries.
La journée avait été horrible. Il se doutait que la sentence finirait par lui tomber dessus un jour ou l'autre, mais pas comme ça. Et pas à ce point là. Alors, à la tombée de la nuit, une fois sûr que le couvre feu avait renvoyé les habitants dans leurs maisons, il s'était éclipsé dans la forêt. Pour y retrouver sa cachette, "son sanctuaire". Le seul endroit de l'île que personne n'avait le droit d'approcher à part lui. Et personne n'était assez stupide pour braver cet interdit. C'était là qu'il venait pour manger et profiter de ses seuls moments de paix et de détente. Il avait fait passer ces absences pour quelque chose de très important pour entretenir sa puissance, avec une fausse ferveur mystique, afin que tout le monde respecte ses rituels sans discuter. Mais dans les faits, il se contentait de relâcher la pression et de redevenir lui-même. Quand il mangeait, son stress s'envolait, il dévorait friandise après friandise, donut après donut, et ses émotions s'apaisaient enfin.
Mais il ne savait pas s'arrêter. Exactement comme Mama. Elle et lui avait le même appétit gargantuesque et dans ses pires moments, il engouffrait tellement de nourriture qu'il se faisait mal. Ce soir, c'était le cas. Il avait avalé tout ce qui lui passait sous la main et maintenant son ventre lui faisait un mal de chien. Mais c'était un moindre mal car son chagrin était plus léger.
Maintenant qu'il gisait sur le sol, les yeux levés vers le ciel, il pouvait penser plus clairement. Il était… blessé. Il ne comprenait pas leur sanction. Il n'était pas surpris, c'était bien leur genre, mais légitimement triste. Il n'avait pas été ostracisé depuis ses dix ans, depuis l'accident de Brûlée. Toutes ces années, il avait eu le temps de refouler cette peur et cette horrible sensation de mise à l'écart. Et voilà que ça lui retombait dessus comme ça, d'un seul coup, e dépit de ses efforts et de sa dévotion.
Soudain, le miroir mit en évidence dans la clairière — censé faciliter ses déplacements en cas d'urgence — se mit à luire. Par réflexe il le décrocha de son crochet et le déposa délicatement sur le sol. Il n'avait pas envie que Brûlée le voit comme ça.
— Je sais que tu es là, dit-elle. Et je ne partirai pas.
Il soupira et céda. Au fond de lui, il n'avait aucune envie de couper les ponts avec elle. Ne pas accepter de la voir était encore pire que de sentir ridicule devant elle. Il redressa le miroir d'une seule main et attendit, toujours étalé de tout son long dans l'herbe sucrée et couvert de crème et de miettes colorées. Brûlée sortit du miroir, l'observa avec douceur, sans le moindre reproche dans le regard, et vint s'asseoir à ses côtés. Sa gorge se serra par sa seule présence. Il n'allait pas craquer mais avoir sa sœur près de lui dans une situation pareille était à la fois réconfortant et douloureux. Il prit la parole le premier, pour briser l'atmosphère de culpabilité qui flottait entre eux.
— Tu ne devrais pas faire ça, dit-il, toujours dans son rôle de grand frère. Si les autres apprennent que tu es venue me voir…
— Je m'en fiche. Ils ne peuvent pas me virer, sans moi les travaux n'avanceraient plus.
Un sourire timide apparut sur le visage de Katakuri. Il ne méritait pas Brûlée. Elle avait sûrement mieux à faire que de cajoler son frère le plus pathétique et pourtant, à chaque fois elle venait. Lui fuyait, et elle le rattrapait. Il n'avait jamais compris comment elle avait pu lui pardonner. Alors même qu'il était responsable de sa cicatrice et que tous les autres l'avaient haï pendant des semaines. Il aurait dû lui dire de partir, de ne pas se préoccuper de lui mais il en était incapable. Il savait qu'elle serait probablement son dernier contact humain avant les semaines qui allait suivre et, même s'il enfreignait la loi de Mama, même s'il était extrêmement fort, il ne l'était pas assez pour renoncer à sa bienveillance.
— C'est injuste, ce qu'il s'est passé, déclara-t-elle enfin, tout en posant une main amicale sur son bras.
— Ça devait arriver, répondit-il dans un souffle. Je l'ai mérité, j'aurais simplement préféré que ça se passe autrement.
— Tu penses vraiment que tu l'as mérité ? Tu as toujours été irréprochable, te rétrograder comme ça, c'est un peu fort de café !
— Ca aurait pu être pire, Brûlée. Au moins, je n'ai pas fini comme Lola.
Il eut une pensée pour sa jeune sœur et s'en voulut immédiatement de l'utiliser comme référence sur l'échelle des punitions cruelles.
Pourtant, c'était la plus grande peur de toute la famille : subir le même sort que Lola. Chiffon en avait fait les frais et la façon dont Mama l'avait traitée était pire que tout ce qu'il avait connu. Être considérée comme une traîtresse, voir son portrait arraché partout dans le pays. La pauvre Lola n'avait rien espéré d'autre qu'un mariage d'amour, exactement comme ceux des contes que leur mère leur avait raconté, et on l'avait bannie pour ça. Katakuri y pensait plus souvent qu'il ne voulait bien l'admettre. Il n'avait jamais eu autant de courage qu'elle, il avait préféré la voie du bon garçon, celui qui est exemplaire et qui ne fait pas de vagues. Ce chemin là était plus sûr, plus confortable, mais pas moins frustrant. Et voilà qu'aujourd'hui, il se réjouissait de ne pas être à sa place. C'était désespérant.
— En parlant de ça, ajouta Bûlée, la voix triste. Les portraits de Chiffon et de Praline, ils seront tous brûlés demain matin.
— Quoi ? S'exclama Katakuri, choqué. Comment peuvent-ils prendre cette décision alors que Mama n'est même pas là ?
— Elle en avait parlé avant son départ, il paraît. Alors…
Il était abasourdi. Que Mama renie ses enfants était toujours horrible, personne dans la fratrie n'aimait être témoin de ça. Effacer le visage de Lola de toutes les photos et de toutes les peintures avait été insupportable pour tout le monde. Il n'arrivait pas à comprendre comment ils pouvaient prendre cette décision d'eux-mêmes. Et Chiffon n'avait rien fait de mal ! Son mari était un traître mais elle, elle leur était restée fidèle jusqu'à la fin. Il avait failli tomber à la renverse en apprenant que Oven avait tenté de la tuer pour la punir. De même pour Praline, tout ce qu'elles avaient fait, c'était être avec leurs maris, exactement comme le voulait leur mère.
Il pensa à Pudding. S'il ne la retrouvait pas, qui pouvait garantir qu'elle ne serait pas considérée comme une traîtresse elle aussi ? Malgré tout ses bons et loyaux services ?
— Me congédier aura au moins un avantage, déclara-t-il alors.
— Lequel ?
— Je vais pouvoir me concentrer sur mes recherches et retrouver Pudding. Maintenant que je n'ai plus à faire acte de présence aux réunions, tout va être plus facile.
— C'était de ça que parlait Compote ? La "tâche qui t'intéresse" ?
— Certainement.
Elle se frotta le menton, plongée dans sa réflexion.
— Ca va être difficile d'enquêter si plus personne n'a le droit de t'adresser la parole.
— Je me débrouillerai.
Il devina sa réponse et la devança en lui jetant un regard catégorique.
— Il n'en est pas question.
Elle ouvrit la bouche pour protester mais il ne voulait pas en entendre parler.
— Tu sais ce qui t'attends si tu m'aides et je ne veux pas que ça te retombe dessus.
— Mais…
— S'il te plaît.
— Très bien, se renfrogna-t-elle. Mais tu es une tête de mule.
Il se fendit d'un nouveau sourire. Elle n'était là que depuis cinq minutes et il se sentait déjà mieux. Ce n'était pas si grave de se mettre toute la famille à dos tant que elle ne le considérait pas comme un monstre.
— Que c'est-il passé après mon départ ?
Il n'avait pas osé demander avant mais il était curieux. Il était sûrement préférable de ne pas savoir — ce n'était jamais très agréable d'apprendre que ses proches ricanaient de lui quand il avait le dos tourné — mais il tenta tout de même. Brûlée haussa les épaules.
— Pas grand chose, ils sont partis avec deux fois plus de navires que nécessaire et la Marine n'a pas tenu deux minutes. Notre réputation est sauve. Le seul inconvénient à toute cette histoire c'est que Cracker va être insupportable pendant un moment.
— Parce qu'il a pris du galon ?
— Non, parce que le second de Kaido l'a envoyé promener devant tout le monde.
Le cœur de Katakuri manqua un battement et sa curiosité se transforma en besoin vital d'informations.
— Qu'est-ce qu'il lui a dit ?
Brulée lui jeta un petit regard entendu et pouffa de rire. Toutefois, elle lui répondit.
— Je n'ai pas entendu les détails mais il a refusé sa proposition de travailler sous son commandement et il m'a demandé de le ramener ici.
— Il est… revenu ?
Il était stupéfait. Il se releva péniblement sur ses coudes afin de regarder Brûlée dans les yeux et s'assurer de sa sincérité. Son estomac plein ne tolérait pas d'être remué ainsi et menaçait de se vider d'une seconde à l'autre mais il tint bon. Elle lui donna une petit tape sur l'épaule en guise de soutien. Un petit sourire malicieux flottait sur ses lèvres.
— Tu ne le savais pas ? Se moqua-t-elle.
— Non, je suis même surpris qu'il ne soit pas parti.
C'était la pure vérité. Il ne comprenait pas pourquoi King n'avait pas profité de cette opportunité unique. Ça lui aurait pourtant rendu service de naviguer aux côtés de Cracker. On lui aurait ôté ses menottes pour lui permettre de quitter la zone et il aurait pu en profiter pour s'échapper. A la place, il avait regagné son giron comme un prisonnier modèle ? Alors qu'il ne faisait que râler depuis son réveil ? Ça n'avait pas de sens.
Ca ne l'empêchait pas de ressentir une forme de soulagement. Voir de la satisfaction. Ce qui n'échappa pas à Brûlée.
— Tu es content, dit elle avec un petit rire.
Il prétendit ne pas comprendre et remercia les nuages de cacher provisoirement la lumière de la lune. Comme ça, elle ne le voyait pas s'empourprer.
— Content de quoi ?
— Ne fais pas semblant d'être bête.
— Je te jure que…
Quelques secondes du futur de cette conversation lui vinrent en tête.
"Tu l'aimes bien ! Avoue-le."
Il n'avait pas la force de survivre à une telle discussion, il préféra esquiver en changeant de sujet. Il n'était pas prêt à aller sur ce terrain là.
— Disons que je suis flatté quand un ennemi fait preuve de respect envers moi, se rattrapa-t-il. Ça me change.
— Oh ça je sais, grommela-t-elle. C'est bien pour ça que tu as laissé partir Chapeau de Paille.
— Il m'a battu, dit-il d'un air indifférent.
— Tu parles !
Elle jeta un coup d'oeil alentour pour s'assurer qu'ils étaient bien seuls et qu'aucun homie indiscret ne pourrait venir écouter leurs secrets.
— Tu as de la chance que je sois la seule à être au courant mais tu l'as laissé partir, chuchota-t-elle, la voix la plus basse possible.
— Si ça se savait, je pourrais dire adieu à mes portraits moi aussi.
Le silence s'installa entre eux. Ni l'un, ni l'autre, ne voulait qu'une telle horreur se produise. Ils ne voulaient même envisager un tel avenir.
— Tu me diras, un jour, pourquoi tu as fait ça ? Demanda Brûlée.
— Je ne suis pas sûr de le savoir.
La lune réapparu dans le ciel et un hibou passa au-dessus de leur tête. Katakuri réalisa qu'il avait froid. Et sa sœur aussi, elle grelottait dans sa robe légère, tout ça pour lui tenir compagnie. Il était temps d'aller dormir et vite. Il n'accepterait sûrement pas qu'elle souffre encore pour lui.
— Bon, dit-il en essayant de se remettre sur ses jambes. On a assez parlé, va te coucher Brûlée.
Son corps ne lui avait jamais paru aussi lourd. La nuit allait être longue pour lui. Il devinait déjà les cauchemars qu'il allait faire.
— Tu es sûr que tu vas réussir à rentrer chez toi ?
— Je survivrai, dit-il en étouffant un rot. Mais arrête de t'occuper de moi et va-t'en.
Elle ne protesta pas mais le prit dans ses bras un instant. Elle savait qu'elle n'aurait pas le droit de lui parler avant un moment. Cette étreinte lui brisa le cœur mais c'était pour le mieux. Elle se détacha de lui et lui adressa un dernier conseil avant de rentrer dans le miroir.
— Ne porte plus ton écharpe, d'accord ?
Il baissa les yeux, plongé dans sa réflexion. Il l'avait remise dans l'espoir d'apaiser les esprits et n'avait récolté que davantage de mépris. S'il y avait bien une promesse qu'il était certain de pouvoir tenir, c'était celle-là. C'en était fini de cette mascarade. Il acquiesça et encouragea sa sœur à partir, avant que quelqu'un ne remarque son absence. Elle disparut derrière le verre poli du miroir et Katakuri se retrouva seul, dans le silence. Il regretta instantanément son départ mais il ne pouvait pas la mettre en difficulté, jamais.
Il souffla un grand coup. Il avait tellement mangé, il se sentait malade. Il profita de l'air frais un instant avant de regagner son palais. Tout était calme et paisible, les homies dormaient, il n'y avait rien d'autre que lui dans cette forêt. En temps normal, il chérissait cette solitude. Maintenant qu'il se savait contraint de rester à l'écart, ça n'avait plus la même saveur. Il pensait qu'avec l'âge cette peur de l'isolement lui passerait, ce n'était pas le cas. Mais avoir un objectif rendait les choses plus faciles. Retrouver Pudding occuperait tout son temps, il n'aurait pas à penser à autre chose.
Il se mit en route pour le palais, lentement, pour faciliter la digestion. Il essuya les restes de crème sur son visage, épousseta sa veste pleine de miettes et savoura le silence de la nuit, rompu par le cliquetis de ses éperons. Au loin, une lumière attira son attention, il leva les yeux vers son palais et aperçu une boule de lumière rougeoyante sur la façade. A la façon dont son cœur s'étrangla, il sut tout de suite que c'était King. Il était vraiment revenu. Il n'aurait pas dû s'en réjouir, c'était indigne de lui, cependant : c'était le cas. Il en était même ravi. Il regrettait de ne pas être resté plus longtemps à Sweet City pour le voir donner une ultime leçon d'humilité à Cracker, le spectacle lui aurait plu. Mais il ne pouvait pas se faire confiance à son sujet. Ça n'avait rien de normal de préférer un ennemi à sa propre famille. Brûlée avait raison, il avait déjà merdé avec Chapeau de Paille, il n'avait plus le droit à l'erreur.
Dès demain, il concentrerait toutes ses forces sur Pudding.
On approche de la fin du premier arc de cette histoire. Le prochain chapitre sortira le 25, comme cadeau de Noël.
Après ça, je vais prendre un peu de temp pour bosser la suite. Et je vais bien m'amuser. J'ai tout plein d'idées et le rapprochement, on est d'accord que c'est la meilleure partie ?
A la prochaine :) !
