Maître des âmes
Chapitre 16 :
Message télépathique
- Je crois que j'ai trouvé, annonça Alexander en coupant une énième diatribe paniquée de Bella.
Paul, Embry, Alice, Bella et Jacob qui s'obstinaient à rester dans la bibliothèque avec lui et à se disputer à tout bout de champs, le fatiguant. Il avait l'impression de se retrouver dans la bibliothèque de Poudlard avec les autres élèves mettant le bazar sans égard pour l'ambiance normalement exigée dans un tel lieu. Assez vite, une migraine avait pointé le bout de son nez, facilement attisée par sa fatigue et l'agitation de la situation. Il avait cherché toute la nuit puis toute la journée sans faire de pause, gérant de temps à autre l'hystérie de Bella qui paniquait. L'ambiance était électrique, vampires et loups s'affrontant constamment quand lui s'échinait à trouver une solution.
Cela n'était pas simple. Le but était de contacter une créature magique certes mais pas l'une de celles qui usait consciemment de la magie et cela compliquait la chose. Il n'était pas sorcier donc aucun des moyens de communications sorciers ne fonctionnerait. Un patronus ne marcherait pas, Edward incapable de le décrypter. En plus de ça, il s'agissait d'une personne avec laquelle il n'avait aucun lien et avec qui il ne s'entendait pas du tout, c'était une difficulté supplémentaire dans ce cas. Autres paramètres : il ne pouvait situer Edward avec précision et il était plus ou moins à l'autre bout du monde, la distance gigantesque. Sa seule consolation avait été de savoir que Edward était télépathe, sans aucune occlumencie et donc normalement réceptifs aux messages télépathiques. Le tout avait été de trouver comment le localiser et établir le contact. Il avait enfin trouvé mais personne ne semblait l'avoir entendu, tous encore en train de se disputer.
- J'ai trouvé ! claqua-t-il plus fort en revenant vers eux avec son livre dans les mains.
- Vraiment ? Comment on fait ? demanda Bella.
- On ? releva-t-il. Je vais le faire. Edward est probablement déjà a Volterra alors pas de temps à perdre. Les questions, ce sera pour après. Bella tu viens avec moi, j'ai besoin de toi.
Elle approuva et il l'entraîna au salon, exigeant des autres qu'ils restent à l'extérieur de la pièce. Bien sûr, ils protestèrent et il dut faire un effort monumental pour se contenir.
- Vous restez dehors parce que c'est un acte magique difficile. Je vais avoir besoin de me concentrer et outre le fait que vous ayez largement prouvé que vous êtes incapables de respecter ça, d'autres présences trop proches pourraient m'empêcher d'y arriver ! Alors dehors, dit-il en leur claquant la porte au nez.
Cela fait, il alla s'asseoir avec Bella dans un canapé, lui faisant face.
- Tu vas devoir faire ce que je dis. Pour dire ça simplement, on va se servir du lien émotionnel entre toi et Edward pour le contacter.
- D'accord. Qu'est-ce que je dois faire ?
- Tu fermes les yeux et tu te concentres aussi fort que possible sur lui et sur ton désir de lui parler, ne me laisser lui parler. Tu te focalises là dessus et moi, je fais le reste.
- Ok, dit-elle en fermant les yeux pour se concentrer.
Lui même sortit sa baguette et ouvrit son livre à la bonne page près de lui. Le principe était de se servir du lien sentimental existant entre Bella et Edward pour le trouver. Il ignorait s'il existait un lien bien réel de magie entre eux mais ils s'aimaient et les liens de sentiments pouvaient être tout aussi utiles quand on savait s'en servir. Le sortilège était une magie d'âme. Et il savait aujourd'hui grâce à ses amis Abeytu, qu'il était prédisposé à la magie d'âme. Il avait définitivement éveillé ce don lorsqu'il en avait pris conscience et d'autant plus après avoir réussi deux métamorphoses d'âme. Grâce à ce sort, il pourrait atteindre ce lien de sentiment et, si tout se passait bien, atteindre l'esprit d'Edward où qu'il soit. Il lança un charme pour que Bella n'entende pas son sortilège puis il commença l'incantation du livre, pointant sa baguette sur la vampire. Immédiatement, il sentit l'air vibrer et la magie s'animer, son pouvoir filant de sa baguette à Bella.
Lorsqu'il termina son incantation, il ferma les yeux, se sentant projeté ailleurs. Cela donnait une sensation approchant celle du transplanage mais pour l'esprit. Il en fut désorienté un moment avant d'ouvrir les yeux. Le décor autour de lui avait changé et ressemblait à un riche palais plein de marbre. Il marchait et il croisa ce qui avait tout d'un vampire en robe longue avec un emblème des Volturi autour du cou. Il était au palais des Volturi, ou plutôt, l'esprit auquel il était connecté y était. Restait à savoir si c'était bien Edward. Il se servit donc de ses connaissances en magie de l'esprit pour tenter de fouiller un peu et il eut bientôt sa confirmation en découvrant des pensées focalisées sur une Bella morte et des envies suicidaires.
« Edward ! appela-t-il alors fermement. Edward ! »
La scène qu'il voyait stoppa comme s'il avait cessé de bouger et il sut qu'il avait son attention.
« Pense tes réponses très fort pour que je t'entende. C'est Alexander White. Je te contacte grâce à la magie. »
« Qu'est-ce que tu veux ? gronda-t-il. Tu es le dernier à qui j'ai envie de parler. »
« Je me contre fou de tes envies, claqua-t-il froidement. Je ne te contacte pas depuis l'autre bout du monde pour m'amuser. Je suis là pour t'empêcher de faire une énorme bêtise. Te suicider ? Chez les Volturi ? Es-tu complètement stupide ? »
« Ça ne te regarde pas. »
« Tu seras quand même peut-être intéressé de savoir que Bella n'est pas morte. »
« Alice l'a vu et Charlie est allé à un enterrement. »
« La belle affaire, se moqua-t-il. L'enterrement n'était pas celui de Bella mais celui d'un ami de Charlie mort d'une crise cardiaque. Et oui, Alice a vu ce qu'elle a vu mais ce qu'elle a vu ce n'est pas Bella morte, c'est Bella vampire. Elle a été transformée pauvre crétin et elle est devant moi à cet instant bien en vie et en panique pour toi. Alors arrête tes conneries. Tu mets toute ta famille et plus encore en danger. Une nouvelle fois. Je n'ai plus le temps alors pour la dernière fois : Bella n'est pas morte. Elle a été transformée en vampire et si tu veux une preuve, appelle Alice. Elle est avec elle ici en ce moment. »
Son message passé, il laissa la magie s'évanouir, fermant les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, le sort avait prit fin et il était à nouveau chez lui face à Bella qui avait toujours les yeux clos l'air concentrée. Il rangea sa baguette et referma son livre, le renvoyant à sa place dans sa bibliothèque d'un geste de la main. Il prit une inspiration lourde, totalement épuisé après ce puissant acte de magie. Cela avait drainé énormément de force et ça n'avait rien d'étonnant vu la distance, l'absence de participation magique de l'autre partie et la complexité de cette magie. Il n'en pouvait plus et cela n'avait pas arrangé sa migraine, comme son humeur fortement dégradée par l'ambiance que tous avaient fait peser autour de lui ces dernières heures.
- C'est bon Bella.
- Déjà ? Je n'ai rien senti.
- Parce que tu n'es pas sensible à la magie. Mais c'est fait. J'ai passé le message à Edward, dit-il en la faisant sourire. Je n'ai pas pu discuter longtemps mais j'imagine qu'il appellera Alice pour avoir confirmation. Je lui ai dit qu'elle était là. Alors, à moins qu'il soit encore plus stupide que je ne le pensais, ce que je soupçonne, il devrait renoncer à son petit projet. Ce qu'il fera après, je n'en sais rien.
- Merci, sourit-elle l'air très émue.
- Maintenant, je vais dormir.
Il se leva et quitta la pièce, les autres lui sautant dessus dés la porte franchie. Il les dépassa et se mit en route pour sa chambre :
- C'est fait, dit-il. Edward a eu le message mais il était déjà chez les Volturi alors il y a des chances pour qu'ils sachent déjà. On verra bien. Je vais dormir.
- Je viens avec toi, fit Jacob.
- Non, claqua-t-il en figeant tout le monde. Je veux être seul. J'en ai ma claque de vous tous après ces dernières heures. Raz le bol de vos disputes mesquines et totalement injustifiées. Là, ma patience est au bout entre cet abruti d'Edward et vous qui n'avez pas su me laisser une seconde de paix pendant que je travaillais ! J'en ai marre alors durant les heures qui viennent, à moins que le ciel s'écroule, qu'on me foute la paix !
Il les laissa là dans un silence pesant et rejoignit sa chambre, sa vue troublée et le souffle court. Sa porte refermée, il se relâcha un peu, traînant les pieds jusqu'à sa salle de bain pour se débarrasser de ses vêtements, passer un pantalon de pyjama et se rafraîchir un peu, une sensation de chaleur intense montant. C'était génial. Il allait avoir une bonne fièvre en plus du reste. Il prit ses potions pour tout cela avant de fermer les rideaux d'un geste de la main. Il alla ensuite s'écraser dans son lit pour ne plus bouger, n'en n'ayant plus la force, même pas pour s'installer correctement. Il laissa ses pensées divaguer. Entre ses affaires, son entraînement, ses études, ses devoirs officiels et politiques, le lycée, le risque de voir son passé le rattraper pour de bon, les Quileute, son lien avec Jacob, Bella, sa transformation, Harry, Leah, maintenant les conneries d'Edward et le fait qu'il n'ait quasiment pas mangé ou dormit depuis deux jours et il était totalement au bout pour l'instant. Il voulait qu'on lui fiche la paix et il voulait du silence. Aussi, il ne ressentit aucun regret à avoir laissé les autres comme ça et il tenta de se reposer.
Seulement, il ne parvint pas à trouver le sommeil, sa fièvre puissante refusant de s'apaiser, comme sa migraine. Il voyait trouble, avait du mal à respirer et tremblait de partout. Entre la fatigue, le stress et l'immense dépense de magie, son corps faisait connaître son désaccord avec violence. Après un moment ainsi, une heure, peut-être deux, il commença à regretter que Jacob ne soit pas là. Comme s'il l'avait entendu, son loup entrouvrit la porte, entrant sans faire de bruit et sans allumer la lumière. Il faisait quasiment noir si ce n'était la lueur d'un petit globe de cristal. Il était posé sur la table de chevet, enchanté pour laisser une légère lumière lorsqu'il le voulait. Il l'avait allumé pour tenter de faire cesser sa tête qui tournait. La sensation était pire dans le noir complet. La porte se referma et il entendit son loup approcher, l'air de s'appliquer à ne pas faire de bruit. Il vint déposer un plateau sur la table de chevet avant de s'asseoir précautionneusement au bord du lit et d'avancer une main pour la poser sur son front. Alexander le sentit se figer en constatant qu'il était trop chaud :
- Jake ? appela-t-il doucement.
- C'est moi Alex. Tu as de la fièvre, remarqua-t-il en s'approchant un peu plus de lui.
- C'est rien, trop fatigué, migraine et magie très puissante, expliqua-t-il simplement la voix faiblarde. Ça va passer tout seul.
- Je t'ai amené un peu d'eau. Boire te fera du bien.
- Hum, approuva-t-il en se redressant difficilement.
Immédiatement, Jacob vint l'aider, le redressant et le calant contre lui.
- Je suis désolé, je suis trop chaud pour toi, grimaça le loup.
Le sorcier remua un doigt et tout deux sentirent une caresse fraîche parcourir leur peau et s'y installer.
- Je peux remédier à ça, sourit-il pauvrement.
- Je vois ça, s'amusa-t-il doucement. Tiens, bois, poussa-t-il en lui passant le verre d'eau qu'il avait amené.
Alexander but doucement, avouant que le liquide frais lui faisait du bien. Il sirota lentement son verre, restant collé contre son loup pour avoir du réconfort.
- Je suis désolé Alex, dit-il finalement. J'aurais dû faire plus attention à toi et t'aider plutôt que de causer plus de problèmes.
- Tu aurais dû, appuya-t-il. J'avais juste besoin d'un peu de calme. Surtout quand je fais quelque chose comme ça. Et vous n'avez pas été capables de vous arrêter une minute, soupira-t-il.
- Je suis désolé. Je crois que j'ai bien trop pris l'habitude que tu sois là pour me calmer et me rappeler à l'ordre, remarqua-t-il piteusement. Je te promet que ça n'arrivera plus. La prochaine fois, je les mets tous dehors et je garde la porte pour que tu sois tranquille, assura-t-il.
- Alors tu es pardonné, sourit-il doucement en terminant son verre dont son loup le débarrassa.
- Merci, dit-il en déposant un baiser sur sa tête. Je suis un peu en vrac avec les pensées de Quil qui est encore très agité, celles de Leah qui l'est légitimement encore plus et tout le reste.
- Je comprend. On oubli mais pas deux fois s'il te plaît.
- Juré. Tu as pris quelque chose pour ta migraine et la fièvre ?
- Ouais.
- Alors mange un peu, dit-il en avançant une assiette de sandwich, et après repos.
Souriant doucement à son attention, Alexander grignota avant qu'ils ne s'allongent ensemble, Jacob venant lui masser la tête de ses doigts agiles. Et grâce à cela, il put enfin s'apaiser et trouver le sommeil, épuisé. Ils dormirent tard le lendemain et lorsqu'il se réveilla, ce fut sur la poitrine de Jacob une fois de plus que Alexander ouvrit les yeux. Il dormait vraiment comme un bébé quand Jacob était là. Ils n'avaient dormis que quelques fois ensemble mais il s'y était déjà habitué. Il sourit en ouvrant les yeux, sentant quelques doigts voyager dans ses cheveux. Il se serra un peu plus contre sa bouillotte vivante, soupirant d'aise.
- Bien dormi ? demanda Jake.
- Oui et toi ?
- Toujours quand tu es dans le coin, s'amusa-t-il. Comment tu te sens ?
- Toujours mal à la tête mais mieux.
- Tu n'as plus de fièvre, remarqua-t-il en touchant son front. Tu devrais aller manger et boire un peu, prendre quelque chose pour ton mal de tête. Tu veux que j'aille te chercher ça ?
- Non merci. Je vais me lever. Il reste moins d'une semaine pour aider Bella à se préparer, on a du travail.
- Hum, grommela-t-il en l'amusant.
Ils se levèrent donc, passant chacun leur tour par la salle de bain pour se laver et s'habiller, Alexander se débarrassant de la sueur qui l'avait couvert. Ils descendirent ensuite à la cuisine où Bella, Paul, Alice et Embry les rejoignirent rapidement. Jacob leur intima fermement le silence et le calme, ordonnant qu'ils laissent son empreinte manger tranquillement. Lorsqu'il sortit sa baguette pour faire apparaître une fiole de potion, les questions menacèrent de fuser, seul Jacob l'ayant vu se servir de sa baguette jusque là, mais son loup les stoppa net encore une fois, récompensé par un baiser sur sa joue qui le fit pétiller de bonheur et siffler ses comparses, Alice et Bella regardant un peu bêtement. Il prit sa potion et termina de manger avant d'enfin autoriser les questions.
- C'est quoi ce truc ? demanda Embry qui reniflait le flacon vide. Ça put ! Comment tu as pu boire ça ?!
- Ça put et ça a un goût pire encore, s'amusa-t-il mais c'est efficace. C'est une potion de soin, pour les maux de tête en l'occurrence.
- Pourquoi tu ne prends pas un médicament normal ? demanda Bella.
- Parce que les médicaments non magiques sont beaucoup moins efficaces sur les sorciers et perdent encore plus en effet lorsqu'on en prend plusieurs fois. Donc, il vaut mieux que je prenne des remèdes magiques, ce que sont les potions. C'est bien plus efficace sur moi.
- Une baguette magique ? releva Alice perplexe.
- Je suis un sorcier non ? s'amusa-t-il. C'est un outil qui facilite l'usage de la magie. Tout les sorciers en ont. Cela étant dit, Edward ? interrogea-t-il plus gravement.
- Il m'a appelé pour confirmer ce que tu lui as dit dans ton message, répondit Alice. Il n'a pas beaucoup parlé, il était perturbé.
- Ce gars est toujours perturbé, grommela le sorcier en amusant les loups.
- Quand je lui ai parlé, il allait partir pour rejoindre le reste de la famille et ensuite, ils reviennent ici, dit-elle.
Cette fois, les loups grognèrent de désapprobation mais ils ne dirent rien, sachant qu'ils ne pouvaient empêcher les Cullen de revenir s'ils le voulaient.
- Ils devraient être là dans la soirée, termina la voyante. Je vais aller ouvrir et préparer la maison.
- Je veux aller avec elle, fit Bella.
- Je veux ? releva Alexander. Premièrement, tu n'es pas prête à sortir Deuxièmement, nous avons un accord que tu m'as promis de respecter. Alors question : vas tu rompre ta parole et faire n'importe quoi juste parce que tu ne peux pas patienter un peu ? Cela en sachant que je le prend très mal lorsque l'on rompt une parole que l'on m'a donné.
- Quand est-ce que je pourrai sortir ? soupira-t-elle.
- Comme nous l'avions prévu : dimanche lorsque nous rentrerons officiellement de nos « vacances ». Jusque là, tu vas travailler à te contrôler pour que je sois certain qu'il n'y aura pas de problème pour les gens qui t'entourent ou pour toi. Alors tu restes là et tu travailles. Je vais laisser les odeurs extérieures entrer aujourd'hui. Si ça va, demain ce sera les odeurs humaines et il te restera quelques jours pour t'y faire.
- Tu devrais écouter, poussa Alice. Franchement, il fait ça bien, sourit-elle. Et il a raison, c'est important que tu puisses te contrôler un minimum. Si tu peux te tester dans un endroit sûr, c'est sûrement mieux. Le faire au milieu des autres avec les risques que ça comprend n'est pas si confortable. Je parle d'expérience. Alors écoute le. Alexander sait visiblement très bien ce qu'il fait.
- Ça aide d'avoir le temps de prévoir et d'organiser une transformation correctement, justifia-t-il.
- C'est vrai mais tu fait ça très bien. On devrait penser à des trucs semblables si un jour on a d'autres nouveaux nés à prendre en charge, s'amusa-t-elle. Reste ici Bella. C'est mieux pour toi et pour les autres. Cela ne fait que quelques jours que tu es transformée et tu n'as pas encore senti d'odeur humaine.
- Ce ne sera pas aussi simple que tu le penses, remarqua Alexander.
- C'est vrai, appuya Alice. Même si tu es très bien nourrie, s'amusa-t-elle, il vaut mieux que tes premières fois soient ici au cas où.
- Je peux me contrôler, assura-t-elle.
- Et si Alexander ne le pensait pas, il ne t'aurai pas transformé et encore moins ici, remarqua Alice en faisant sourire le sorcier et en surprenant la jeune femme. Il n'est pas imprudent. Tu as un bon professeur alors écoute le. Je sais que tu peux te contrôler mais le faire en sécurité sera bien moins stressant et ça t'aidera à appréhender les choses plus sereinement. C'est assez difficile comme ça alors ne te complique pas la vie inutilement. Je vais rentrer et quand ils arriveront, je leur expliquerai tout. Ensuite, nous aurons probablement à parler en famille.
- Je pourrai voir Edward ? demanda Bella à Alexander. S'il veut bien me voir ?
- Demain matin, appelez moi pour me dire ce qu'il en est et tu diras à ta famille qu'ils pourront venir ici voir Bella s'ils le veulent, répondit-il à Alice.
- D'accord. Je t'appellerai pour prévenir, promit-elle.
- On fait ça. Nous, au travail, dit-il à Bella.
- Ok, soupira-t-elle.
- Bella. Tu dois apprendre la patience, conseilla-t-il. Se précipiter tête baissée cause bien souvent des ennuis. Et n'oublie pas que si tu perd le contrôle ici, la meute sera en droit de t'éliminer et je ne les empêcherai pas. Tu savais d'avance et tu as accepté tout cela alors fait les efforts nécessaires. Pour Edward je ne sais pas, ce crétin n'exaspère, mais je suis certain que le reste de la famille nous rendra rapidement visite. Alors patiente encore quelques heures. Elles passeront vite si tu te concentres sur nos exercices.
Elle approuva et Alice se leva pour s'en aller. Elle serra Bella dans ses bras avant de venir en faire de même avec Alexander malgré les grognements menaçant des loups. Le sorcier lui rendit, souriant à la petite fée qu'il adorait. Elle s'en alla et Alexander se tourna vers Paul et Embry.
- Vous n'avez pas besoin de rester si vous n'en n'avez pas envie, sourit-il. Je vais prévenir Sam que les Cullen reviennent.
- On l'a déjà fait quand tu dormais, fit Paul.
- Si tu permets, la meute viendra s'ils viennent ici, fit Jacob près de lui. Histoire de refaire le point sur le pacte maintenant qu'il y a une meute bien en place et des ennuis avec cette Victoria qui rode dans les parages.
- D'accord, approuva-t-il. Comme je l'ai dit, vous êtes les bienvenus ici quand vous voulez. Est-ce que vous pourriez dire à Leah que j'aimerai lui parler si elle le veut bien ?
- Oui, assura Jacob. Pourquoi ?
- Cela ne te regarde pas, nargua-t-il. Au travail Bella.
Elle acquiesça et ils rejoignirent le salon, Alexander demandant aux autres d'ouvrir grand les baies vitrées. Il sortit sa baguette et modifia rapidement les sorts de sa maison pour que les odeurs extérieures entre. Bella commença à les sentir rapidement et le sorcier lui conseilla de s'asseoir et de se concentrer pour différencier les odeurs. On pouvait percevoir quelques odeurs d'animaux assez diluées ici, dont celle d'Hedwige dont Alexander avait renforcé les protections au cas où. Puis il incita la jeune vampire à continuer ses petits exercices destinés à lui apprendre à doser sa force et sa vitesse, lui rappelant de temps en temps de respirer quand elle oubliait de le faire. Peu avant le dîner, il laissa Bella pour rejoindre la salle à manger. Jacob le suivit et il le regarda faire lorsqu'il se posta devant sa longue table, sortant sa baguette pour faire apparaître une série de bracelets identiques à ceux qu'il avait déjà offert à la meute.
- Tu sais qu'il n'y a que deux loups de plus, s'amusa son âme sœur.
- Bien sûr, rit-il, mais je voulais les changer un peu et y ajouter deux petites choses. Une magie pour rafraîchir un peu, que vous puissiez vous habiller sans suffoquer et un sortilège de protection mentale.
- Une magie rafraîchissante ? Comme celle que tu as utilisé hier soir ?
- Oui. Vous pourrez l'activer ou l'arrêter en y pensant. Vous pourrez vous habiller normalement comme ça.
- Tu n'aimes pas comme ça ? demanda-t-il en l'attrapant pour le retourner vers lui.
Amusé, Alexander posa ses deux mains sur la poitrine sculptée de son compagnon.
- Crois le ou non mais je peux être quelque peu possessif et jaloux, sourit-il. Alors que tout le monde te voit comme ça, oui, ça me dérange, dit-il en le faisant sourire. Cela mis à part, je pense que tu apprécieras en été quand il fera déjà bien trop chaud pour les gens ordinaires et je n'exclue pas que nous puissions sortir dans des endroits où la chemise serait de rigueur. Ajoutons y que j'aime me blottir sous une couette ou devant un feu et j'aimerai autant que tu puisses me rejoindre sans surchauffer si cela te fait envie.
- C'est une idée qui me plaît, répondit-il en déposant ses mains sur ses hanches.
Lentement, il se pencha sur son imprégné, lui laissant comme toujours le temps de reculer. Alexander n'en fit rien et s'avança, venant accoler ses lèvres aux siennes. Immédiatement, les bras solides de son loups s'enroulèrent fermement autour de lui et il alla accrocher les siens à son cou. Rapidement, leur baiser s'enflamma et ils se collèrent l'un à l'autre autant que possible. Il leur fallut un moment pour se calmer, pour calmer leur premier baiser, comme si ni l'un ni l'autre ne voulait qu'il prenne fin. Mais il prit fin, les laissant essoufflés et souriant. Assurément, embrasser Jacob n'avait absolument rien à voir avec Cho. Un peu plus petit que lui, il posa sa tête sur son épaule :
- Juste un truc, fit-il en reprenant son souffle, ne m'embrasse pas si j'ai besoin de me concentrer où je n'y arriverais jamais, s'amusa-t-il en le faisant rire.
- Je prend note, assura-t-il en le serrant contre lui. Oh et pareil pour toi.
- Ok, ricana-t-il. Je suis très heureux de t'avoir rencontré Jacob Black, murmura-t-il.
- Moi aussi si tu savais. Tu as changé ma vie de bien des manières.
- Tu sais, je dois te dire, continua-t-il doucement avec tension. J'ai encore énormément de secrets dont je n'ai parlé à personne ici. Des secrets dont tu n'as même pas idée.
- Tu peux tout me dire tu sais.
- Le monde sorcier est bien plus complexe que vous ne l'imaginez tous. Il y aurait tellement de choses à dire sur moi et sur le reste. Tu t'enfuirais peut-être en courant, sourit-il tristement. Tu changerai peut-être complètement d'avis sur moi. Tu ne voudrais peut-être même plus m'approcher si tu savais.
- Ça, ça ne risque pas, assura-t-il immédiatement. Il n'y a rien qui pourrait me faire fuir ou ne plus m'approcher de toi. Rien. Tu pourrais peut-être m'expliquer simplement ?
- Simplement ? C'est tout sauf simple j'en ai peur. Je t'expliquerai tout bientôt mais pour l'instant, est-ce les choses peuvent rester comme ça encore un peu ?
- Si tu veux.
- Je suis désolé. Je connais tes secrets et je n'arrive même pas à te dire les miens.
- Est-ce que c'est parce que tu n'as pas confiance en moi ? demanda Jacob inquiet.
- Non, absolument pas. J'ai confiance en toi. Ce n'est pas une histoire de confiance en toi mais en moi même. En ma capacité à faire les choses correctement, sans porter préjudice à personne et surtout pas à toi ou Charlie, ou la meute, ou tout mes amis.
- Tu fais toujours les choses bien. Tu n'as jamais fais le moindre pas de travers ou quelque chose de mauvais depuis que je te connais. Tu es le plus raisonnable, le plus calme et tu as toujours l'air de maîtriser la situation quoi qu'il se passe. Tout le monde le pense.
- Cela n'a pas toujours été le cas. Ce n'était pas le cas avant que je n'arrive à Forks. Je m'efforce de bien faire les choses maintenant et de ne pas faire d'erreur. Mais ce ne sera peut-être pas toujours le cas.
- Et bien moi je crois en toi et je crois que tu continueras à faire les choses bien. Parce que tu t'y appliques tout le temps et c'est ça qui compte. Pour le reste, tu me diras quand tu seras prêt ou que tu le jugeras utile. Tu as prouvé plus d'une fois que tu gardais des secrets pour des raisons valables alors si tu penses que ce n'est pas le moment… J'attendrai.
- Merci Jake. Je te promet que tu sauras tout bientôt. On va d'abord terminer de régler tout ça avec Bella et cette Victoria qui risque de revenir.
- Ça me va. Tu disais, protection mentale ? rappela-t-il en regardant les bracelets.
- Oh oui, fit Alexander en se retournant vers les bijoux. Edward sera bientôt dans les parages et avec sa télépathie qu'il ne contrôle pas, il fouille dans les pensées de tout le monde. J'estime que l'esprit est un domaine privé. Je ne peux pas protéger tout le monde mais je peux l'empêcher d'entendre vos pensées.
- Tu peux faire ça ? s'étonna-t-il.
- Oui. Edward est un télépathe médiocre, très peu puissant qui ne contrôle pas son don. C'est très facile de bloquer son pouvoir. Cela ne bloquera pas un lecteur d'esprit plus puissant ou un sorcier mais il faudrait déjà en rencontrer. Edward sera probablement dans le coin un bon moment. Ainsi, il pourra pas entendre vos pensées.
- Ce serait génial. Est-ce que tu pourrais faire quelque chose pour qu'on n'entende pas constamment les pensées des autres dans la meute ?
- Pas en l'état non. Le lien de meute est quelque chose de beaucoup plus profond et puissant. Ce n'est pas quelque chose sur quoi une personne extérieure peu influer.
- Même avec notre lien ? Tu fais presque partie de la meute et du lien avec.
- C'est vrai mais pour l'instant, je ne peux rien faire. Peut-être qu'avec le temps, si notre lien devient plus profond et qu'on apprend à s'en servir, je pourrai.
- Et comment on fait pour approfondir le lien et s'en servir ?
- Un lien d'âme sœur se développe avec l'évolution de notre relation dans tout ce qu'elle est, sourit-il.
- Le baiser est un bon début alors ? sourit-il légèrement.
- Oui, approuva-t-il.
- Dans ce cas…
Jacob le fit à nouveau tourner vers lui pour venir l'embrasser et Alexander lui rendit avec enthousiasme, très heureux. Lorsqu'ils se séparèrent, Jake échangea son ancien bracelet contre le nouveau, certain que la meute serait ravie. Une meute qui ne devait d'ailleurs plus tarder à arriver, Sam ayant annoncé qu'ils viendraient ce soir. Ce fut avec cette perspective en tête que Alexander prit le chemin de sa cuisine, se mettant à préparer de quoi manger pour tout le monde. Et il terminait à peine que la meute se présentait, Jacob se chargeant d'aller leur ouvrir pendant que Alexander amenait la nourriture à la salle à manger. Si Bella vint les saluer, elle s'en alla bien vite pour sa chambre, gênée et embarrassée en présence des loups comme à chaque fois. Il n'y avait qu'avec Jacob qu'elle était à peu près à l'aise, une certaine tension régnant pourtant depuis qu'elle s'était transformée. Sans surprise, le retour des Cullen fut un sujet de discussion pour eux, les Quileute peu enthousiastes à cette perspective. Ce soir là, Alexander apprit que le petit frère de Leah, Seth, était maintenant en voie de transformation lui aussi, sa fièvre arrivée au lendemain de l'enterrement de son père.
Lorsque les discussions devinrent plus triviales, Alexander s'éclipsa en emmenant Leah avec lui. La jeune fille n'avait pas l'air très partante mais elle vint avec lui. Le sorcier ne fit pas grand cas de son expression renfrognée, sentant nettement de sa sensibilité ce qu'elle ressentait. Même sans ses sens de plus en plus fins il aurait pu deviner ce qu'elle ressentait en ce moment et c'était pour cela qu'il voulait lui parler. Il sortit avec elle et l'invita à prendre place avec lui dans le salon extérieur de sa terrasse.
- Jacob m'a dit que tu voulais me parler ? dit-elle sans oser le regarder dans les yeux.
- De ton père oui, confirma-t-il doucement.
- Écoute j'apprécie et je sais que t'es genre le psy de la meute mais y a rien à dire sur le sujet, dit-elle sur la défensive.
- J'aimerai quand même que tu m'écoutes, j'ai une idée de ce que tu ressens.
- Comme si tu pouvais et si c'est pour faire comme les autres et me dire que je ne dois pas me sentir coupable ou m'en vouloir tu peux oublier, claqua-t-elle. C'est parce que je me suis transformée qu'il est mort. C'est de ma faute même si je n'ai pas choisi.
- Ce n'est pas ce que je comptais dire, sourit-il avec indulgence. J'ai une idée de ce que tu ressens parce que j'ai ressenti et ressens toujours la même chose.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- J'avais un parrain. Il s'appelait Sirius, sourit-il tristement. Je n'ai pas pu passer beaucoup de temps avec lui pour certaines raisons mais je l'aimais comme un père. Dans les derniers temps avant que je ne vienne vivre à Forks, il était littéralement la seule famille qu'il me restait. Et puis un jour, j'ai fait une bêtise, une énorme et stupide bêtise. Cela aurait pu me coûter la vie, raconta-t-il alors qu'elle l'écoutait attentivement en sentant son émotion. Mais Sirius est venu pour le sortir de là, pour me protéger et ça lui a coûté la vie, dit-il les larmes aux yeux. Il est mort par ma faute. Il est mort parce que j'ai été stupide et impulsif. J'ai fait n'importe quoi et il a dû venir m'aider. C'est moi qui aurait dû mourir mais c'est lui qui est parti. Il s'est effondré devant moi et il n'y a pas un jour depuis sans que je ne ressente cette culpabilité, cette douleur que tu ressens toi aussi en ce moment.
Il marqua une pause, relevant le regard au cri de chouette qui retentit. Tout deux regardèrent Hedwige qui revenait probablement de sa chasse. Elle vint se poser sur l'accoudoir de son maître qui se mit à la caresser doucement, la laissant jouer avec ses doigts de son bec.
- Je sais ce que les autres te disent : ce n'est pas de ta faute, tu n'as pas à t'en vouloir. On m'a dit ça aussi mais la vérité c'est qu'on s'en veut terriblement. Dans mon cas, je sais que si j'avais pris le temps de réfléchir, de faire autrement, Sirius ne serait peut-être pas mort. Je ne te dirai pas t'en vouloir parce que je sais que c'est impossible. C'était il y a presque trois ans pour moi et je n'ai jamais cessé de m'en vouloir. Je sais ce que tu te dis : que tu aurais dû comprendre que quelque chose n'allait pas, que tu aurais dû t'éloigner de ta famille, de ton père, que quelque chose ne va pas chez toi, que tu es maudite… Ce genre de chose.
- Ouais, admit-elle avec une grimace.
- Et tu es follement en colère. Contre toi même pour ce qu'il s'est passé et contre la meute et les Anciens. Tu te dis que s'ils avaient fait plus attention, s'ils avaient mieux connu la mutation pour savoir que ça pouvait arriver à une femme, s'ils avaient fait attention à toi et à ce qu'il t'arrivait, s'ils avaient prévenu que ça pouvait arriver, toi et eux auraient pu vous rendre compte de ce qu'il t'arrivait et éviter la mort de ton père. Tu es furieuse contre le destin qui a voulu que tu aies ce gène, contre les vampires qui ont provoqué ta transformation… Tu es furieuse contre beaucoup de choses. J'ai ressenti ça aussi et c'est toujours le cas. Je ne vais pas te dire de ne pas te sentir coupable et de ne pas être en colère. Parce que c'est légitime et parce que la seule chose qui pourrait faire passer la culpabilité serait de se pardonner à soi même. J'avoue que je n'ai pas encore réussi à le faire pour moi alors je ne sais pas comment y arriver. Quand à la colère, la seule chose que j'ai réussi à en faire c'est de me défouler physiquement sur quelque chose ou de m'en servir comme moteur pour faire ce que j'avais à faire. Mais elle n'est pas partie non plus. À chaque fois que j'y repense j'ai envie de casser quelque chose, ricana-t-il en lui tirant un sourire.
- Et je suis censé faire quoi maintenant ? demanda-t-elle.
- Le seul conseil que je peux donner c'est de ne pas te laisser étouffer sous ce que tu ressens. Il faut vivre avec. Je sais : facile à dire. Pour moi, la culpabilité et la colère ne sont jamais parties. Il faut juste s'assurer de laisser la place à d'autres choses, de ne pas penser qu'à ça et de ne pas être focalisé que sur ça. Bref, il faut avancer même si ce n'est pas facile. On ne change pas le passé malheureusement. On ne peut que faire avec et espérer que petit à petit, d'autres choses viennent prendre assez de place pour les apaiser, sauf si tu trouves le moyen de te pardonner. Bref, si tu veux en parler à quelqu'un qui a une idée de ce que ça fait, tu peux venir me voir quand tu veux ou m'appeler, m'envoyer un message. Je ne prétend pas savoir exactement ce que tu traverses parce que nous sommes très différents et que nous ne gérons pas les choses de la même manière mais je pense que je peux comprendre alors n'hésite pas. Surtout qu'à mon avis, tu auras plus d'une raison d'avoir envie d'exploser prochainement, c'est peut-être déjà le cas avec le lien. Je me doute de ce qu'il t'impose.
- Ouais, comme s'il n'y en avais pas déjà assez, ragea-t-elle. Tu as dit à Jacob que tu ne pouvais pas limiter ça.
- Je ne peux pas t'isoler des pensées des autres non. Pas encore tout du moins mais j'essaye de voir si c'est possible au moins pour vous donner un peu d'intimité. Pour l'instant, je ne m'y connais pas assez sur ce genre de lien pour dire si c'est possible ou comment faire. Si j'ai du nouveau, tu le sauras. Je sais que ce n'est pas simple parce que Sam est l'Alpha mais si tu te focalise sur les esprits des autres, tu pourrais moins entendre le sien en fond.
- J'essaierai.
Il lui sourit et ils restèrent là encore un peu, le sorcier cajolant sa chouette observée par la louve. Bien sûr, leur discussion n'avait pas été privée, il n'y avait rien de privée dans la meute et c'était autant une bonne chose qu'une malédiction. Une bonne chose parce qu'ils étaient capables de se comprendre, de se faire confiance plus que n'importe qui, de s'accompagner, de savoir si l'un d'entre eux allait mal, de partager leurs peines et leurs joies. Mais il n'y avait aucune limite et aucun secret, aucun bastion intime. Finalement, ils rejoignirent les autres et Alexander sentit la sympathie de tous à son égard, autant parce qu'ils étaient touchés qu'il tente d'aider Leah comme il l'avait fait avec chacun d'eux qu'en raison de l'histoire qu'il avait livré. Jacob l'accueillit en enroulant un bras autour de lui, l'étreignant avec chaleur en déposant un baiser sur sa tempe. Alexander changea de sujet en leur offrant leurs nouveaux bracelets, leur demandant de lui dire s'ils pensaient à une fonction qui pourrait être utile et qu'il pourrait peut-être ajouter. Ce fut l'occasion pour Quil et Leah de recevoir leur premier bijou, ravis de ne plus avoir à s'inquiéter de leurs vêtements. Alexander en profita pour en confier un de plus à Leah pour son frère qui se transformerait certainement dans les jours à venir.
Ce fut tard que la meute s'en alla, le remerciant pour le repas excellent, promettant d'être là le lendemain matin pour l'éventuelle venue des Cullen. Alexander savait qu'ils voulaient leur parler du traité mais aussi veiller sur lui, n'ayant aucune confiance en eux. Lui savait que c'était inutile, que les Cullen ne lui feraient rien et qu'il était de toute façon largement capable de se défendre surtout dans sa maison. Seulement, c'était incroyablement bienfaiteur de sentir leur protection pour lui, comme une famille. Il se sentait de plus en plus ainsi avec la meute : en famille. Bien sûr, Jacob resta dormir avec lui et ce fut paisiblement qu'ils trouvèrent le sommeil.
Alexander se réveilla en sursaut, sa baguette immédiatement dans sa main alors que les protections de son domaines l'alertaient. Il ferma les yeux et se concentra sur elles pour savoir ce qui n'allait pas, soupirant bien vite en comprenant. Quelqu'un essayait d'entre sur le domaine sans autorisation et ce quelqu'un n'était autre que Edward Cullen. Il aurait dû s'y attendre. Il semblait que le vampire était sur le chemin de terre menant à sa maison. Alice avait dû dire à sa famille où ils étaient ou bien Edward l'avait lu dans ses pensées, mais il n'avait pas encore ouvert les protections pour le clan. Sachant consciemment qu'il y avait quelque chose au-delà de cette limite, les barrière de détournement d'attention, de confusions, ne fonctionnaient pas sur le vampire. Celles l'empêchant d'entrer sans autorisation en revanche faisaient parfaitement leur travail. Il s'obstinait pourtant visiblement.
Exaspéré par son comportement, Alexander commença par se tourner vers Jacob qui dormait près de lui, baragouinant dans son sommeil en remuant un peu. Il comprit pourquoi et se rallongea avec lui, déposant sa tête sur sa poitrine chaude et solide. Immédiatement, le loup enroula ses bras autour de lui, le serra contre lui, nicha son nez dans ses cheveux et se rendormit profondément, souriant. Attendrit, le sorcier déposa un baiser sur sa peau douce avant d'agiter sa baguette, faisant taire l'alarme tant qu'il ne s'agissait que d'Edward. Ses protections ne lui signalaient que lui et il était hors de question qui écourte sa nuit ou qu'il le laisse entrer alors qu'il n'y était pas invité. Il pouvait s'acharner si ça l'amusait, il n'entrerait pas tant qu'il ne l'aurait pas décidé. Le reste des Cullen n'étaient pas là, prouvant qu'ils avaient certainement la décence d'attendre le matin comme il l'avait dit à Alice. Lui même retourna à son doux sommeil avec son âme sœur, oubliant cet énergumène pour l'instant. Il se rendormit, ricanant intérieurement en se disant que Edward pouvait faire ce qu'il voulait, il n'entrerait pas. Ce fut plusieurs heures plus tard qu'il se réveilla, sous les caresses de Jacob comme souvent depuis qu'ils dormaient ensemble ici, en sécurité et à l'aise. Il adorait ça.
- Salut, marmonna Jacob qui semblait se réveiller tout juste lui aussi.
- Bonjour. Bien dormi ?
- Oui et toi ?
- Très bien, sourit-il en redressant la tête.
Doucement, il s'avança pour déposer un doux baiser sur les lèvres de son loup qui sourit largement et se réveilla complètement. Très vite, Alexander se sentit être renversé et surplombé par son compagnon qui l'embrassa avec plus de passion, le ravissant. La tournure que sa relation avec Jake prenait l'enchantait. Jamais il ne s'était sentit aussi bien, aussi joyeux et optimiste. Il se laissa embrasser avec joie. Malgré qu'il soit le plus vieux des deux, Jacob avait tendance à prendre les choses en main et ce n'était pas pour lui déplaire à lui qui n'était pas un professionnel des relations en tout genre. Jake était définitivement plus à l'aise que lui pour ça et laisser quelqu'un prendre les commandes pour une fois était reposant et très agréable.
Après un moment, Jacob dériva vers son cou qu'il dévora littéralement, le faisant rire. Il se débattit faiblement avant de se laisser totalement faire quand le loup nicha son nez derrière son oreille pour respirer son odeur, lui envoyant de plaisant frissons le corps. Sans même y réfléchir, il glissa une main dans la nuque de son âme sœur, l'autre dans son dos, le serrant contre lui. Il ne se fit pas prier pour se coller un peu plus à lui, continuant à couvrir sa peau de baisers, ses grandes mains se baladant sur lui. Combien de temps ils se câlinèrent et s'embrassèrent ainsi ? Alexander n'en n'eut aucune idée et il s'en fichait pas mal, partant pour faire cela des heures durant. Ils cessèrent pourtant lorsque leurs estomacs se mirent à crier famine, éclatant de rire dans le lit à leur synchronisation même sur cela.
Ils entreprirent donc de se lever et de s'habiller pour ensuite rejoindre la cuisine, Jacob attirant Alexander sur ses genoux pour manger. Un tableau qui eut l'air une fois de plus de perturber Bella lorsqu'elle se montra. Elle avait visiblement beaucoup de mal à se faire à leur couple et Alexander se demandait si elle n'était pas un peu contre les couples homosexuel vu le léger dégoût qui émanait parfois d'elle lorsqu'ils étaient ainsi ensemble. Cela pouvait être ça où ça pouvait aussi simplement venir du fait qu'il s'agissait de Jacob avec qui elle avait vaguement envisagé de sortir. Mais il s'en fichait pas mal. Ils mangèrent avant de rejoindre le salon, Alexander expliquant à Bella qu'il allait lui laisser accès à la terrasse mais qu'elle ne pourrait pas en quitter la limite. Ayant déjà testé cela avec Alice lorsqu'elle avait tenté de sortir à l'annonce des bêtises de son vampire, elle ne chercha à dénier que ça marcherait comme elle avait pu le faire au début. Beaucoup de monde allait venir aujourd'hui et s'il y avait confrontation entre loups et vampires, il préférait que ça se passe dehors.
La terrasse ouverte, il s'y installa avec Jacob sur un canapé d'extérieur. Si tous acceptait de s'asseoir et de parler, il y avait assez de sièges sur sa terrasse pour la meute et le clan. Bella vint avec eux, heureuse de sortir et Alexander lui annonça qu'il allait diffuser des odeurs humaines dans la maison et ses alentours aujourd'hui, après les visites histoire de ne pas compliquer les choses. Elle approuva et ils discutèrent un peu de sa tolérance aux odeurs de la forêt déjà présente. Mais pour l'instant, il n'y avait rien de vraiment tentant pour un vampire malgré les quelques odeurs animales arrivant jusqu'ici. Il n'y avait pas de problème pour le moment mais on n'était pas encore dans le dur de la chose. Tout en même temps, Alexander s'amusait de sentir que Edward s'acharnait toujours sans succès depuis des heures à plusieurs kilomètres de là.
Ce fut peu après que la meute arriva, entièrement transformée, passant par la forêt et arrivant par le jardin comme toujours. Ils reprirent forme humaine pour les saluer et Alexander sortit sa baguette pour faire apparaître, verres, boissons et grignotage, émerveillant ses amis toujours plus ébahis par la magie. Pourtant, ils n'avaient encore rien vu, strictement rien et ils sous-estimaient énormément les sorciers, comme les Cullen d'ailleurs. Mais il ne pouvait pas leur reprocher, ils ne savaient rien de ce monde là. Pour eux, les sorciers ce n'étaient que quelques communautés éparpillées ça et là, veillant sur le secret de leur monde. Ils ne pouvaient faire que quelques tours de passe passe, comme bouger un objet, le transformer, changer une couleur, faire des choses amusantes ou pratique comme tout ce qu'ils avaient vu jusque là. Carlisle en avait vu un peu plus avec la clinique sorcière mais ils étaient tous très très loin de se douter de l'ampleur que cela pouvait avoir, de la puissance qu'ils pouvaient avoir. Pour preuve, pas un ne pensait qu'il pouvait se défendre contre un loup ou un vampire voir plus. Pourtant, cela relevait du jeu d'enfant pour lui.
