Bonjour, pour la petite explication, j'ai décidé de retracer l'ensemble de la relation entre Grey et Jubia du point de vue de Grey car je me suis toujours demandée comment les choses avaient évolué dans son esprit. Toutefois, certains moments sortent de mon imagination. Les saisons correspondent à celles de l'animé car la découpe en était simplifiée. Bonne lecture !


Disclaimer : l'histoire et les personnages appartiennent à H. Mashima. Les pensées des personnages et les compléments d'histoire m'appartiennent.


Saison Une

« Reprends toi Natsu tu me fais pitié »

Cet idiot était au sol, couverts de plaies. Mais malgré ça, il avait déjà envoyé au tapis l'un des quatre éléments. Mais hors de question de le complimenter à haute voix. Je réprimais la pulsion galvanisante qui s'emparait de moi et gardais mon sang froid. Plus que trois.

Mes poumons commençaient à brûler alors que je cherchais comment atteindre le sommet du géant. Le temps nous était compté et nous étions peu à être en état de combattre. Je devais trouver un adversaire. Vite. Plus vite.

La fenêtre brisée au-dessus de ma tête me donna l'idée de continuer ma course à l'extérieur. A l'instant où je passais la tête à l'extérieur, je sentis l'eau glisser le long de mon front, de mes jours. Mes bras perdaient en adhérence et j'avais plus de mal à me hisser hors du géant. Foutue pluie.

Au début je ne l'entendis pas marcher. Le son de ses pas dans les flaques ne se distinguait pas de celui de la pluie. Seul son murmure la trahit. Puis le bleu.

« Plic, plac, ploc ».

Mes poumons ne brûlaient plus. L'eau glissait partout sur moi, alourdissant mon pantalon et s'immisçant dans mes yeux. C'était du bleu et une fille. La robe bleu, les cheveux en rouleaux bleu, les yeux bleu. Elle me fixait de son visage impassible et je la défiais du regard en me forçant à ne pas cligner des yeux malgré la pluie. J'allais la battre. Il fallait que je la batte. Il restait peu de temps et je devais sauver Lucy et la guilde.

Cette. Fille. était. Super. Bizarre. Elle avait tourné les talons, puis parlé seule, puis m'avait attaquée, puis arrêtée, puis ré attaquée. C'était le combat le plus curieux de toute ma vie. Pourtant, elle était forte mais je n'appréciais pas ce face à face.

Etrange.

Je voulais en finir vite. Plus vite. L'enfermer dans la glace n'avait pas suffi. Et cette pluie qui ne cessait pas et semblait lui donner un avantage indéniable… Mais ses remarques cinglantes semblaient dire que ce décor était aussi confortable que douloureux. Elle était troublée par quelque chose et je repris le contrôle de la situation.

Je n'en avais rien à faire de son trouble.

Non.

Une part de moi était étonné.

Non.

Curieux.

Non plus.

Amusé.

Un peu.

Résolu.

Oui.

Et dans ma résolution je gelais cette pluie harassante. Je gelais son trouble. J'avais gagné. Je l'ai regardé tomber. Une seconde. Deux.

A la troisième je me jetais sur la toiture pentue pour la rattraper. Personne n'aurait survécu à pareil chute mais son visage avait l'air serein. Elle n'hurlait pas. Elle ne paniquait pas. Pourtant elle n'était pas épuisée. Pas à bout de force. Pas à cours de magie. Quel était donc cet estomaquant manque d'instinct de survie ? Je n'étais plus amusée du tout.

Son visage abasourdie lorsque j'attrapais sa main me troubla encore plus. Décidément une part de moi n'aimait pas ce combat. Comme si j'avais quand même perdu.

Assis sur le sol humide, je regardais le ciel s'éclaircir avec plaisir.

« Alors c'est ça le ciel lorsqu'il est clair et bleu ? C'est la première fois que Jubia le voit. »

Amusé.

Oui.

Un sourire de satisfaction se dessina malgré moi sur mes lèvres lorsque je vis ses yeux se remplir d'émotion à la vue d'une chose si banale.

Vraiment amusé oui.

Je buvais un coup au bar du casino quand j'entendis mon nom. Je m'attendais à une serveuse puisqu'on m'avait appelé « Monsieur ».

Mais non.

D'abord je vis le bleu. Mon esprit fit, sans que je sache vraiment pourquoi, une association et je sus qui s'adressait à moi avant même de vraiment la reconnaître. Jubia.

A ma grande surprise, aucune animosité n'accompagna cette constatation. Je ne sentais aucune rancœur à la vue de cette ennemie d'il y a pourtant peu. L'amusement revint lorsque, les yeux plein d'étoiles, elle me confia qu'elle désirait intégrer Fairy Tail.

« Personnellement ça ne me pose pas de problème. » avais-je dit.

A vrai dire cela me laissait presque indifférent. Tant mieux pour elle. Ce qu'elle faisait de sa vie ne suscitait pas d'intérêt particulier chez moi.

Ensuite, tout s'est enchaîné. Le noir s'est substitué au bleu. L'homme qui avait lancé ce sort cherchait Erza. Ses intentions avaient peu de chances d'être louable au vu de son comportement. Mais Jubia ne me laissa aucune chance de riposter. D'un seul coup, j'étais dans l'eau. Mais j'étais au sec. Une légère panique s'empara de moi mais je la contins. Quelques instants plus tard, Jubia se relevait et je compris qu'elle m'avait protégé avec son pouvoir de dématérialisation. Elle m'avait caché à l'intérieur de son corps.

Trop. Trop. Bizarre.

Néanmoins, l'heure n'était pas à l'étonnement. Le danger n'était pas dissipé et il fallait que je retrouve le reste de mes amis.

Nous naviguions suivant l'odorat de Natsu. Jubia était encore avec nous. Bien que je ne comprenne pas pourquoi, sa puissance ne pourrait que nous être utile donc je ne fis pas de commentaire. Elle se révéla être un atout en pleine mer. Il s'avéra également qu'elle était maligne. Pourtant, son visage demeurait dénué de toute expression tranchée. Sauf lorsqu'elle foudroyait Lucy du regard, ce qui ne me plaisait pas du tout d'ailleurs. Lucy était mon amie et je l'aimais bien. En plus, après tout ce que son ancienne guilde lui avait fait, elle aurait plutôt dû s'excuser. Mais je me gardais de faire un quelconque commentaire.

Lorsque nous fûmes dans la salle à manger, la panique d'Erza occupait toutes mes pensées. Cette Erza que j'admirais tant, en qui j'avais tant confiance, était effondrée. Je me souvins qu'à l'arrivée d'Erza à Fairy Tail, elle m'irritait au plus haut point. Sa froideur et sa réserve ne cessaient de me renvoyer à ma propre blessure. Moi aussi je m'étais senti si malheureux que j'avais décidé de m'emmurer dans la glace. Moi aussi j'avais fait le serment que plus jamais je ne laisserais quelqu'un m'atteindre. Mais j'en étais revenu. Un peu. Avec le temps, ma rivalité avec Natsu et mon amitié avec Canna m'avait rendu la joie de vivre. Mais elle, elle était restée assise au bar avec son cache œil et sa répartie acide. Je voulais la provoquer, la sortir de son mutisme parce que sa détresse ravivait la mienne. Et l'ombre de mon passé semblait vouloir m'engloutir chaque fois qu'Erza regardait dans le vide, l'âme vidée par ses propres cauchemars.

Pendant un instant, la main de Jubia dans mon dos me sortit de ma torpeur. Je fus jaloux de sa perspicacité lorsqu'elle confronta Simon, lui demandant pourquoi il ne nous avait pas attaqué. Elle n'était pas seulement puissante mais bizarre. Elle était vraiment plus fine que ce que j'aurais cru. Mais je ne supportais pas sa main dans mon dos. Je ne voulais pas qu'elle se permette d'entrer dans mon espace vital de cette façon. Heureusement, son contact ne dura qu'une seconde et je m'abstins de lui faire la remarque. Mes pensées me rattrapèrent vite et toute mon attention se focalisa désormais sur une seule chose. Délivrer mon amie de son cauchemar d'enfance.

La bataille de Fairy Tail et la Fantasia venait de s'achever. Crevé, j'arrivais chez moi et me vautrais sur le canapé. Que d'évènements pour une seule journée. Heureusement, la plupart de membres de la guilde n'avaient que de légères blessures. Natsu et Gadjeel c'était une autre histoire. La participation de Gadjeel m'avait d'ailleurs étonné. Je ne pensais pas qu'il se battrait avec autant d'ardeur contre Luxus. Peut être méritait-il une deuxième chance comme l'avait souligné le maître. Après tout, lui et Juvia semblait convaincu de son bon fond. Jubia. Je crois que c'est la personne qui m'a le plus surpris aujourd'hui.

Lors de notre retour au quartier général, elle avait abandonné son austère robe bleu nuit et son visage fermé pour un sourire chaleureux et une robe blanche. La transition était si saisissante que c'en était presque comique. Et voilà que j'étais de nouveau amusé.

Puis, Cana m'avait raconté son sacrifice pour briser l'enchantement pendant la bataille. Même si j'avais conservé mon masque d'indifférence, j'avais été impressionné. Tout les membres de Fairy Tail s'étaient jetés à corps et âme dans des combats acharnés. L'esprit de la guilde avait été piétiné le temps d'une journée par tous ses membres les plus anciens. Mais elle, la petite dernière de la guilde, avait préféré prendre le risque de briser un concentré d'éclairs alors même que sa magie constitue un handicap supplémentaire face à cet élément. Le maître avait eu raison de la laisser nous rejoindre. Elle était au bon endroit désormais et tout le monde, moi compris, était certain que on passage chez Phantom Lord n'était qu'une erreur de parcours. D'ailleurs, j'avais vraiment eu le sentiment d'être avec une camarade lors du défilé.