Bonjour à tous !
Merci aux personnes qui ont gentiment laissé des reviews ! Je ne pensais pas tellement en recevoir étant donné que les fanfictions FMA sont aujourd'hui un peu dépassées, surtout avec le pairing qui concerne cette histoire.
Voici le chapitre 3 qui, j'espère, vous plaira. Très bonne lecture !
Chapitre 3 - 39 rue Westing Road
- Excusez-moi, demanda Edward à une fleuriste qui lui adressa un large sourire. Est-ce que vous pourriez m'indiquer où se trouve la Westing Road ?
- Westing Road ? Je crois que vous êtes à trois rues. Vous continuez dans cette direction, et ce serait la 3ème ou 4ème rue perpendiculaire à celle-ci.
- Merci, madame !
- Je vous en prie, jeune homme.
Edward se remit donc en route et parcourut plusieurs centaines de mètres avant d'atteindre la bonne rue. Il lui fallait ensuite trouver l'adresse exacte, ce qui arriva assez rapidement. Devant lui se dressaient trois marches jusqu'à la porte d'entrée d'un vieil immeuble. Il gravit le petit escalier et voulut entrer directement, sans succès. La porte resta close. Énergiquement, il se mit donc à frapper. Au bout de quelques secondes, une vieille dame lui ouvrit.
- Bonjour ? dit-elle.
Edward ne s'attendait pas vraiment à rencontrer quelqu'un d'inconnu. Il crut donc s'être trompé, mais il demanda quand même.
- Bonjour. Je suis bien chez Roy Mustang, 39 Westing Road ?
- Oui, oui, c'est ça. Je suis la concierge.
- Oh, super. Merci. Pouvez-vous m'indiquer son appartement ?
- 1er étage, porte à droite. Il ne reçoit pas beaucoup de visiteurs, d'habitude. Et je ne crois pas qu'il soit déjà là.
- Ce n'est pas grave, il devrait arriver d'un moment à l'autre. Je vais attendre là-haut. Merci beaucoup.
La vieille dame ouvrit de nouveau la bouche, mais Edward monta l'escalier de quatre à quatre de telle sorte qu'il clôt la conversation. Il n'avait pas tellement envie de se faire remarquer, encore moins d'entendre toute la vie d'une vieille dame qui lui aurait offert un thé. Il avait bien d'autres choses à faire.
Arrivé au premier étage, Edward toqua à la porte, mais comme l'avait indiqué la concierge, personne ne lui ouvrit. Il s'assit donc sur les marches d'escalier et sortit de sa valise - une toute petite valise, en vérité, contenant à peine quelques vêtements et du papier - un carnet de note dans lequel il se mit à écrire. Plongé dans ses pensées, le temps passa si vite qu'il lui sembla que dix secondes s'étaient écoulées lorsqu'il entendit quelqu'un monter les escaliers. Il ferma son carnet et se leva, guettant le nouvel arrivant.
Roy Mustang apparut alors, toujours vêtu de sa tenue militaire. Il regarda Edward pendant un instant avant de soupirer.
- J'avais espéré que tout ceci ne soit qu'un rêve.
- J'ai également beaucoup prié pour que s'en soit un. Un cauchemar, plutôt. Sérieusement, venir chez vous... quel enfer.
- C'est quoi ton problème avec moi ?
Mustang sortit ses clés et ouvrit la porte. Il s'écarta pour laisser entrer Edward à l'intérieur.
- Après toi.
Edward ne se fit pas prier et entra. Il découvrit un petit séjour sombre qui s'illumina lorsque Mustang ouvrit les volets. L'endroit était sobre, rangé, sans vie, avec très peu de souvenirs et de photographies.
- Eh bah, commenta Edward. C'est pas très décoré ici. Non pas que je m'attendais à quelque chose de particulier sur votre déco, mais...
- Je n'ai pas le temps pour ce genre de bêtises.
- Oui, oui, je sais. Il faut gravir les échelons pour instaurer une démocratie et créer un monde idéal, blablabla.
Mustang grogna, déposa sa veste sur une patère située près de la porte d'entrée puis s'en alla en lançant un : "Fais comme chez toi, je vais prendre une douche". Edward le regarda partir, puis profita de son absence pour visiter l'appartement. Il s'agissait d'un petit deux pièces avec une salle de vie à l'entrée. Elle se composait de très peu de choses : un canapé, une table basse, une table de salle à manger, trois chaises et une bibliothèque qui, il fallait l'admettre, était plutôt bien remplie - essentiellement d'ouvrages de stratégie militaire, de biographies d'hommes politiques et/ou historiques, de théories politiques et d'alchimie. Edward s'intéressa à ces derniers livres mais il se rendit vite compte que non seulement, aussi rares soient-ils, il les avait tous lus, mais aussi que ces ouvrages ne pourraient lui servir à rien. L'alchimie temporelle, il n'en avait presque jamais entendu parler : s'il devait faire des recherches là-dessus, sa seule chance se trouvait être dans les archives militaires ; et puis il était incapable d'user d'alchimie. Edward avait pourtant essayé de le faire lorsqu'il était arrivé dans cette temporalité, mais il semblait que ses capacités ne dépendaient uniquement que de lui. Quant à l'elixirologie... il avait essayé de la pratiquer, mais il était si angoissé par ce qu'il s'était passé la dernière fois qu'il n'arrivait pas à se concentrer correctement.
Après une courte inspection des livres de Mustang, il visita le reste de l'appartement : une chambre, une cuisine et des toilettes séparés de la salle de bain. Encore une fois, tout était très sobre et il y avait même des cartons dans la chambre. Edward se demanda si Mustang venait d'emménager, mais il ne se souvenait pas qu'il ait été muté récemment puisque la guerre d'Ishbal était terminée depuis un petit moment déjà. Edward se rendit soudain compte qu'Ishbal n'était peut-être pas si loin, et que le colonel avait beau avoir des idées idéalistes, il les avait eues là-bas, alors qu'il avait été traumatisé par la violence de la guerre. Même s'il avait un jeune Mustang face à lui, il avait déjà vécu tout ce qu'il lui fallait vivre pour devenir l'homme qu'Edward connaissait.
Mustang sortit de la salle de bain, tirant Edward de ses réflexions intérieures. Le jeune homme blond le regarda d'une toute autre manière, comprenant son envie de changer un futur dans lequel il avait vécu. Essuyant ses cheveux avec énergie, Roy Mustang se rendit compte que l'autre homme le fixait et il leva un sourcil, lui rendant son regard au moment où il laissait tomber la serviette sur son épaule nue. Edward l'évaluait, avec ses cheveux tout ébouriffés, son visage si jeune et son torse immaculé de toutes les cicatrices et brûlures qu'il lui connaissait.
- Tu veux ma photo ? demanda Mustang sur un ton presque agressif.
Edward se rendit compte de son impolitesse et détourna les yeux.
- Excusez-moi... C'est juste que...
- Quoi ?
- Vous êtes si différent.
Il y eut un petit instant de pause avant que Mustang ne finisse par rompre le silence d'une voie hésitante.
- Parce que... Tu as l'habitude de me voir à moitié nu ?
Edward retourna les yeux vers lui, tellement surpris qu'il ne sut pas quoi dire. Il mit un peu de temps avant de comprendre le sous-entendu de la question à laquelle il ne répondit toujours pas puisque Mustang semblait si sérieux, et même pas gêné, en plus. Edward le connaissait comme un homme à femme, et l'homosexualité n'était pas tellement un sujet de conversation, à Amestris. Il bredouilla finalement, d'une voix à peine audible :
- Qu'est-ce que... vous dites ?
- Je suis la première personne à laquelle tu as pensé en arrivant dans mon époque. Tu me parles de manière familière - en-dehors de ce vouvoiement bizarre - et tu passes ton temps à me reluquer. Alors, franchement, je me pose la question.
- Je ne... Mais enfin ! Qu'est-ce que vous allez chercher ?! Je ne passe pas mon temps à vous reluquer !
- Ecoute, moi, je m'en fiche. Ca ne me gêne pas, je sais bien que c'est un sujet dont on ne parle pas, mais ça m'est égal. Enfin... Tu dois suffisamment me connaître pour le savoir, non ?
Edward le regardait avec des yeux tellement ronds qu'il en eut mal aux yeux.
- Vous êtes gay ? demanda-t-il en insistant sur le dernier mot, incapable de cacher son incrédulité.
Roy Mustang, lui, restait toujours impassible, sa serviette sur l'épaule.
- Je ne suis pas particulièrement gay, répondit-il. Je me pose juste des questions quant à ton comportement. Honnêtement, après cette histoire de voyage dans le temps, je ne serais même pas étonné qu'il se soit passé quelque chose entre nous, ou je ne sais quoi...
Il haussa les épaules et quitta la pièce pour se rendre dans sa chambre. Alors ça, c'était la meilleure. Un Roy Mustang peut-être attiré par les hommes. Edward se demanda s'il se cherchait juste - parce qu'il était encore jeune, ce Mustang-là - ou s'il était bien dans le bon monde. Pour la première fois, il se mit à douter et à se demander si les choses ici étaient les mêmes que dans son monde à lui ; si, en plus d'avoir quitté son époque, il n'avait pas également quitté son véritable monde. Il se précipita vers sa valise et se mit à sortir son carnet, ses crayons et ses feuilles pour se mettre à étudier toutes les formes qu'il avait déjà inscrites. Il les redessina, retraça tous les traits possibles afin de reconstituer le cercle elixiro-alchimique qu'il avait mis en place chez lui avant de débarquer ici. Mustang sortit rapidement de sa chambre, habillé, et le regarda s'agiter frénétiquement.
- Qu-est-ce qu'il y a, cette fois ?
- Mustang, vous êtes bien alchimiste ?
- Oui... Je crois que c'est pour ça que tu viens t'installer ici, non ?
- Vous avez bien fait la guerre d'Ishbal ?
- ... Oui.
- Votre maître était bien le père du lieutenant Hawkeye ?
- Oui. Quelle mouche te pique ?
- Il y a quelque chose qui ne va pas.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Mon Mustang, à moi - dans ma temporalité, j'entends -, il n'est pas... exactement comme vous.
Mustang le détailla un moment, puis s'approcha pour guetter, par-dessus son épaule, les traits inscrits sur le papier. Edward l'ignora et continua son travail, trop concentré pour s'occuper de lui. A mesure qu'il traçait les traits de son cercle et écrivait les formules alchimiques, Mustang fronçait de plus en plus les sourcils. Finalement, il se permit d'intervenir :
- Mais enfin... Ca n'a aucun sens.
Cette remarque lui valut un regard mauvais.
- Je veux dire, se reprit-il, je ne connais pas l'elixirologie, mais en ce qui concerne les formules alchimiques je me rends bien compte que tout est décousu. Là, c'est une espèce de renforcement du cercle, mais juste à côté, sans même que la formule ne soit totalement terminée, il y a un problème de... je ne sais même pas ce que c'est.
- Mon chat m'avait griffé au bras, expliqua Edward, agacé. J'avais essayé plusieurs formules de médecine, mais aucune ne marchait. En utilisant un cercle d'elixirologie médicale et des formules alchimiques qui aurait pour vertu de redonner au corps son apparence normale - en l'occurrence, refermer les chairs, donc les raffermir sans en changer la composition - je pensais pouvoir guérir mon bras. Et puis, aussi, retrouver ce que j'avais perdu... mais je ne pensais pas que ça aurait le moindre effet.
- Ce que tu avais perdu ?
- Ma Porte. C'est une histoire compliquée... Quelque chose à laquelle on accède lorsqu'on fait une transmutation humaine. Je l'ai troqué contre le corps de mon frère... Attendez.
Il récupéra toutes ses feuilles et les mit par terre. Mustang le regarda s'accroupir et se mettre à mélanger les feuilles sans faire aucun commentaire sur cette histoire de Porte. Au bout d'un moment, alors qu'il n'y avait aucun résultat, il soupira.
- Je vais nous faire à manger.
Edward lui répondit à peine, concentré sur son tas de feuilles emmêlées. Il avait la nette impression qu'avec son cercle, il aurait pu en faire un nouveau, comme ça avait été le cas pour le cercle construit tout autour d'Amestris. Le cercle qu'il avait fait était à la fois elixirologique et alchimique, il était donc possible que chacun des cercles soit indépendant l'un de l'autre. Pendant ce temps, Mustang fit à manger et mit la table. Il finit par interrompre la réflexion intense d'Edward quand il apporta le repas. Edward s'attabla donc, un crayon à la main et une feuille de papier à côté de lui sur laquelle il se mit à dessiner plusieurs combinaisons de cercles. Mustang le regardait, surprit par cet homme qui agissait clairement comme si son hôte n'était pas là. Au bout d'un moment, il finit tout de même par essayer d'entamer une conversation.
- Quoi ? fit distraitement Edward sans lever les yeux de son brouillon.
- J'aimerais qu'on discute. Pour le moment nous n'avons rien fait à part nous donner rendez-vous ici, mais toi comme moi avons quelque chose en tête.
Edward se redressa, détournant ses yeux de ses recherches. Maintenant que Mustang avait son attention, il continua.
- Ca ne me dérange pas que tu restes dormir ici, le temps que tu trouves un job à East City. C'est même plutôt pratique que tu sois là quand je rentre du bureau : on pourra avancer plus vite, comme ça.
- Avancer sur quoi, au juste ? demanda Edward lentement.
- Nous sommes alchimistes tous les deux, n'est-ce pas ? Nous avons tous les deux des buts différents : tu veux retourner dans ta temporalité puisque tu ne penses pas avoir ta place ici. Quant à moi, je voudrais rendre le monde un peu meilleur et éviter les catastrophes que tu m'as décrites il y a deux jours. Voilà ce que je te propose : je passerai une heure, après le travail, aux archives pour récupérer tous les ouvrages que je pourrais trouver concernant l'elixirologie ou l'alchimie en lien avec le temps et les expériences un peu étranges comme celles dont tu es en proie. Lorsque je suis au bureau, tu pourras te consacrer à tes recherches et à l'élaboration d'un plan qui te permettra de retourner dans ta temporalité. Comme tu es incapable d'user d'alchimie, je t'aiderais à faire ce qu'il faut pour ça.
Mustang marqua une pause, laissant le temps à Edward de réfléchir et d'acquiescer. Pour le moment, tout lui paraissait juste.
- Cependant, que serait l'alchimie sans échange équivalent ? continua Mustang. Lorsque je rentrerai du bureau, je veux que nous passions nos soirées à noter tous les événements malheureux qui arriveront et contre lesquels nous pourrons nous dresser. Lorsque j'aurais des jours de congés, nous les passerons à tenter de faire changer les choses en nous baladant dans tout le pays.
Mustang leva la main en voyant qu'Edward allait protester.
- Si nous partons certains jours, tu auras accès à d'autres archives qu'à celles d'East City, et je m'engage à aller chercher toutes les références que tu me demanderas.
Edward garda le silence tandis que Mustang le fixait de ses yeux noirs et sérieux en attendant une réponse. Le blond finit par soupirer.
- Je suis d'accord. Seulement à une condition.
- Laquelle ?
- Avant de commencer toute recherche pour atteindre mon but, j'aimerais que vous alliez dans les archives pour trouver un livre qui pourrait nous renseigner sur la dangerosité des voyages dans le temps.
Mustang haussa un sourcil.
- Écoutez, Colonel. Je ne sais pas si c'est possible de changer les choses pour que le futur soit différent. Je trouve votre idée honorable, et il y a de nombreuses vies que j'aimerais sauver si cela est possible. Cependant, je crains que ces changements ne fassent plus de mal que de bien. Tenez, s'il vous arrivait quelque chose, le monde ne serait plus du tout comme avant : mon moi jeune ne pourrait pas devenir alchimiste d'Etat, je n'aurais pas accès à tous les privilèges et à toutes les missions que vous m'aviez confiées en ayant conscience que cela permettrait de retrouver mon corps et celui de mon frère, vous ne...
Edward, soudain, prit conscience de l'importance de Mustang dans sa vie. Il le regarda avec des yeux ronds et murmura, choqué :
- Vous saviez exactement comment m'aider dans ma quête... Vous saviez ce qui allait arriver.
Si vous avez aimé, ou si vous n'avez pas aimé, n'hésitez pas à laisser vos commentaires. Ce sera toujours avec plaisir que je les lirai. Prochain chapitre le 25 octobre !
