Bonjour !
Voici le deuxième texte pour la célébration du mois des fiertés. Merci de m'avoir lue et merci à Rwell pour sa review sur le premier texte.
J'en profite pour vous dire que j'ai posté quelques OS ces derniers mois, mais vous n'avez peut-être pas eu d'alerte parce que fanfiction n'envoyait plus les mails à celleux qui sont abonnés à mon profil. Rassurez vous, c'était le cas pour tout le monde et c'était bien pénible ! Donc n'hésitez pas à aller dans mon profil pour voir mes derniers textes : ) . Et n'hésitez pas à remettre à jour vos paramètres pour recevoir des alertes (dans Settings).
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Bonne lecture !
...
Jour 2 :
- Prompt : Euphorie/Dysphorie de genre
- Contraintes : Période Golden Trio ; Bill Weasley ; Pré au lard ; Aucun nom/prénom ; Patronus ; "Je ne te demande pas de comprendre. Juste d'accepter " ; Inverse toutes tes contraints inversables (j'ai donc inversé la contrainte des noms/prénoms et j'en ai utilisé ha ha)
Protection
Bill avait toujours pensé qu'être l'aîné d'une grande famille était une responsabilité. Une fois qu'il avait été assez grand, il avait aidé ses parents. Et ses frères et sœurs. Combien de fois avait-il relevé Ron ou Ginny qui étaient tombé·es ? Combien de fois avait-il essuyé des larmes qui tombaient sur des genoux écorchés ? Combien de fois avait-il caché les bêtises des jumeaux ? Combien de fois avait-il réconforté Charlie qui se cachait dans les toilettes de Mimi pour pleurer ? Combien de fois avait-il protégé Percy des blagues de Fred et George ? Il se devaient de les protéger, toustes. Personne ne lui avait demandé de le faire, pourtant il le faisait sans même y penser.
L'air était piquant et Bill craignait qu'il neige avant même le mois de décembre. Pré-au-Lard fourmillait de gens qui se pressaient dans les rues. La première tâche commencerait dans une heure, les gens importants étaient là, les familles des champion·nes aussi. Harry n'était pas vraiment son frère, mais sa mère semblait l'avoir adopté, alors Bill et le reste des Weasley s'était invité pour faire office de famille au petit orphelin. Pauvre garçon, jeté au milieu de l'arène à quatorze ans seulement… Bill le protégerait aussi s'il le fallait. Il se hâta, il voulait passer voir Charlie avant de rejoindre sa famille dans les gradins. Il passa à côté de la Cabane Hurlante et se souvint du jour où elle s'était confiée à lui.
Bill venait de rentrer de sa journée de travail, éreinté. C'était difficile d'être briseur de sorts, mais il adorait ça et prenait à cœur toutes les missions qu'on lui confiait. Il était encore nouveau dans la profession et il avait hâte de faire ses preuves. Allongé sur son petit lit, le regard fixé sur le plafond qui s'écaillait, il réfléchissait. Bientôt il aurait un peu d'argent de côté et il pourrait quitter le Terrier. Comme Charlie qui s'était envolé pour la Roumanie sitôt ses ASPICs en poche, presque comme un voleur. Son lit vide déprimait Bill, son frère lui manquait.
Une boule bleue passa alors à la travers la fenêtre à la vitesse d'un cognard et se figea devant son visage. Bill faillit en tomber de son lit de surprise.
— Bill, j'ai besoin de toi, gémit la voix de Charlie par l'intermédiaire de son Patronus. Rendez-vous où tu sais dans quinze minutes.
Bill sauta de son lit sans réfléchir et transplana. Il atterrit à Pré-au-Lard, dans le jardin en friche de la Cabane Hurlante. Il s'était caché ici des dizaines de fois avec Charlie pour échapper aux enfants qui harcelaient son frère pour son apparence trop féminine. Un garçon comme lui n'était visiblement pas un vrai garçon aux yeux des autres.
— Charlie ? appela-t-il dans le noir.
— N'avance pas s'il te plaît.
Bill se figea. C'était bien sa voix, mais elle sonnait un peu différente. Elle tremblait légèrement et le cœur de Bill s'affola. Qu'est-ce qui n'allait pas avec Charlie ?
— Bill, j'ai… Je voulais que tu saches en premier, avant les autres.
Les autres. La famille Weasley. C'était bientôt Noël et Charlie devait rentrer à la maison.
— Qu'est-ce que t'as fait, Charlie ?
— Je ne te demande pas de comprendre. Juste d'accepter, d'accord ?
Une silhouette sortit de l'ombre à la lumière d'une baguette. Elle s'approcha. La bouche de Bill s'ouvrit toute seule en observant avec stupéfaction la femme qui se tenait devant lui.
— Je m'appelle toujours Charlie, mais je voudrais que tu parles de moi au féminin maintenant, Bill.
— Heu. D'acc… D'accord.
— Tu m'aimes toujours ?
Quelque chose craqua à l'intérieur de Bill. Sa sœur avait peur qu'il ne l'aime plus parce qu'elle se dévoilait enfin à lui. Après tant d'années de souffrance pendant lesquelles Bill n'avait pas compris pourquoi elle refusait de se montrer nue, pourquoi elle portait en cachette les robes de leur mère – elle n'avait jamais su que Bill l'avait surprise plus d'une fois –, pourquoi elle se plaignait d'être un garçon. Comment aurait-il pu arrêter de l'aimer ? Il se devait de les protéger, toustes. Il s'avança jusqu'à elle et l'enfouit dans son étreinte.
— Je t'aimerais toujours, Charlie.
Ce fut le Noël le plus heureux de la vie de Bill. Pour la première fois, Charlie rayonnait. Bill l'avait toujours trouvée triste et maussade, renfermée sur sa passion pour les dragons. Elle était désormais pleine de vie, radieuse, glorieuse même. Son visage un peu plus rond souriait, ses yeux pétillaient, ses mains s'agitaient alors qu'elle racontait la dernière naissance du dernier Norvégien à Crêtes de la Réserve. Sa silhouette auparavant repliée sur elle-même se tenait droite et fière, sa taille mince et sa poitrine menue soulignées par les plis de son élégante robe verte. Ses longs cheveux roux ondulaient sur ses épaules alors qu'elle secouait la tête en riant à la plaisanterie de Fred. Charlie était enfin elle-même et Bill la protégerait.
